Le multiplexage Les thèmes abordés • Pourquoi le multiplexage ? • Les principes du multiplexage Pourquoi le multiplexage ? Prenons l’exemple du secteur automobile L’électronique automobile est en évolution constante : Exigences de plus en plus sévères en matière de pollution Améliorations en matière de sécurité et de confort Evolution en cours de vie du véhicule (options) Pourquoi le multiplexage ? D’où une croissance constante, ces 5 dernières années, des fonctions électroniques : ABS, REF, MSR, ESP, ASR Direction à assistance variable, BVA, suspension pilotée, gestion moteur Airbag, anti-démarrage, clim. régulée, détection du sousgonflage des roues, aide au stationnement Allumage automatique des feux de croisement, essuie-vitre automatique, correction de site des feux (lampes au Xénon) Allumage automatique des feux de détresse en cas de forte décélération ou de choc (1ère mondiale sur la Peugeot 607) Régulation de vitesse avec radar anti-collision, navigation par satellite Et à venir : direction et freins entièrement électrique, guidage du véhicule par rapport aux « bandes blanches », … Pourquoi le multiplexage ? Ce renforcement de l’électronique se traduit par : Une du nombre de calculateurs Une du nombre de capteurs Une des faisceaux de câbles électriques : encombrements, poids et coûts EVOLUTION DU CABLAGE NOMBRE D’INTERCONNEXIONS METRES (longueur de cablage) 1800 1600 1400 1200 1000 800 600 400 200 0 2000 1800 1600 1400 1200 1000 800 600 400 200 0 1960 1985 1995 1960 1985 1995 Pourquoi le multiplexage ? Un simple exemple de « câblage classique » : Certains capteurs ont des liaisons avec plusieurs calculateurs ou existent en 2 exemplaires en raison de leur localisation. Les liaisons entre boîtiers sont de + en + nombreuses Pourquoi le multiplexage ? Deux réponses techniques pour limiter « l’inflation » des composants et du volume des câblages : L’intégration : regrouper plusieurs fonctions dans un seul boîtier (ex : gestion moteur et Boîtier de Servitude Intelligent de PSA) • Gestion moteur : injection, allumage, dépollution, refroidissement moteur • BSI : fermeture centralisée des portes, alarme, éclairage intérieur, anti-démarrage, essuyage des vitres, gestion des clignotants, … • ESP (contrôle dynamique du véhicule) : ABS, REF, MSR, ASR, ESP Le multiplexage : faire circuler une multitude d’informations entre divers calculateurs sur un seul canal de transmission appelé le bus (2 fils). Pourquoi le multiplexage ? • Exemple après multiplexage : • Diminution du nombre de capteurs et de liaisons entre boîtiers car chacun fournit aux autres, par l’intermédiaire du bus, les infos qu’il reçoit en filaire : c’est le partage des informations Pourquoi le multiplexage ? Les avantages du multiplexage : Moins de capteurs et/ou de nombres de liaisons avec les boîtiers Le poids et les coûts diminuent Enrichissement de fonctions sans surcoût important : • Faire allumer les feux de croisement lorsque le capteur de pluie détecte une averse (évolution d’un logiciel) • Mise en action des feux de détresse lors d’une forte décélération Les méthodes répondent à une norme ISO donc fiabilité accrues (théoriquement) Les constructeurs « protègent » leur réseau de APV car la plupart des interventions sur les systèmes multiplexés nécessitent l’utilisation d’outils de diagnostic particuliers : • Méthodes de recherche de pannes complexes + télé-assistance • Téléchargement de mise à jour • Apprentissage lors d’une installation ou d’un changement de composants multiplexés (ex : autoradio) : c’est le télé-codage Un peu d’histoire … Pourquoi le multiplexage ? En 1983 Bosch dépose, pour l’industrie, un brevet d’un Réseau Local de Contrôle appelé CAN (Controller Area Network) En 1986, PSA après un travail avec Renault, dépose à la norme le Réseau Local Véhicule (VAN : Véhicule Area Network) En 1989, PSA teste ces premiers composants multiplexés En 1994, Audi A4 avec gestion moteur multiplexée En 1998, fabrication en série sur la 206 (VAN : autoradio, chargeur cd, navigation, écran multifonction) Actuellement, les véhicules comportent tous, au moins un réseaux multiplexé Les principes du multiplexage • • • • • • Adaptation des boîtiers Le réseau multiplexé La transmission des données Structure d’une trame La synchronisation des horloges des boîtiers Arbitrage : gestion des priorités Les principes du multiplexage – Adaptation des boîtiers électroniques Boîtier en câblage classique : Les principes du multiplexage – Adaptation des boîtiers électroniques Boîtier multiplexé : • L’interface de multiplexage se charge des communications avec le bus Les principes du multiplexage – Adaptation des boîtiers électroniques Le signal : analogique ou numérique ? • • • Le signal analogique est l’image de ce qu’il mesure, son amplitude et parfois sa fréquence évoluent avec le temps Le signal numérique est un signal codé qui utilise la numérotation binaire, c’est à dire qu’il ne peut prendre que 2 valeurs (ex : tension ou pas tension, lumière ou pas lumière) La numérotation binaire utilise 2 symboles : 0 et 1 qui s’appellent des bits (BInary Digit) Les principes du multiplexage – Adaptation des boîtiers électroniques L’étage d’entrée du boîtier : Il transforme (il code) les signaux analogiques des capteurs en signaux numériques exploitables par le microprocesseur (Convertisseur Analogique Numérique CAN) L’étage de sortie du boîtier : Il transforme les ordres, fournis par le microprocesseur sous forme de signaux numériques, en signaux analogiques destinés aux actionneurs (Convertisseur Analogique Numérique CNA) L’étage de calcul : le microprocesseur C’est le composant « intelligent » du boîtier Il possède des mémoires qui peuvent être : • ROM : mémoire morte qu’on ne peut que lire • RAM : mémoire qui disparaît dès que l’alimentation est coupée • EEPROM : mémoire morte pouvant être reprogrammées (de + en + utilisée) La ROM ou l’EEPROM contiennent le ou les programmes à réaliser de la forme : SI ……, ALORS …… Les signaux traités le sont en général par groupes de 8 bits (ou plus) : • 8 bits (1 octet) : 256 informations différentes pouvant être codées • 16 bits 216 = 65536 informations • 32 bits Les principes du multiplexage – Adaptation des boîtiers électroniques L’interface de multiplexage : Elle permet la communication entre le boîtier et le bus Les messages qui transitent par l’interface de multiplexage sont numériques et portent le nom de trames Ces trames sont découpées en plusieurs champs Chacun des champs est composé d’un nombre bien précis de bits à l’état 1 ou à l’état 0 (8 bits : un octet) Début Identificateur Com. Informations Contrôle Ack Fin Les principes du multiplexage – Le réseau Le réseau est l’ensemble des boîtiers qui communiquent entre eux Réseau : une architecture + un protocole (VAN, CAN, LIN …) C’est la disposition matérielle des nœuds (boîtiers) Architecture : • En étoile (VAN) • En râteau (VAN) • En série (CAN) Protocole : • maître/esclaves • multi-maîtres/esclaves • multi-maîtres C’est la gestion de la communication entre les boîtiers (arbitrage, trame, horloge, débit) Maître : peut prendre l’initiative d’une communication sur le réseau Esclave : peut seulement répondre à un maître Les principes du multiplexage – Le réseau L’architecture du réseau est adaptée, suivant les besoins en vitesse d’échanges d’informations (ex : info passage rapport BVA au boîtier moteur (250 kbits/s) et commande essuie glace arrière (62.5 kbits /s)). Quelques particularités : • La vitesse maxi de communication est inversement proportionnelle à la distance entre 2 participants • Plus il y a de participants sur le réseau, plus la vitesse de communication diminue Maître / Esclaves E Siège Multi-Maîtres B.S.I. Radio M M E Platine de porte AFFICHEUR M Lecteur CD M Mixte AFFICHEUR Climatisation B.S.I. M M E Siège M E Platine de porte Les principes du multiplexage – Le réseau (le protocole) Le protocole : c’est la « langue » utilisée pour communiquer C’est tout ce qui concerne l’acheminement des trames Les trames sont distribuées sur le bus Les « récepteurs » consultent l’identité de la trame (champ d’identification de la trame) et seuls ceux qui sont concernés par la trame, utilisent ses informations Les échanges de trame, donc de bits, doivent se faire à un rythme bien précis. Pour ce faire chacun des boîtiers possèdent une horloge interne (quartz) Les boîtiers récepteurs doivent caler leur horloge sur celle de l’émetteur Il se peut que 2 boîtiers veuillent émettre une trame en même temps sur le bus ; une trame est forcément prioritaire sur l’autre, c’est l’arbitrage. Seule la trame prioritaire est émise mais la 2ème n’est pas détruite, elle sera ré-émise dès que le bus sera libre : arbitrage non destructif Les principes du multiplexage – Le réseau (le bus) Le bus : Pour transmettre une information d’un boîtier à un autre il existe deux solutions : la transmission parallèle ou série Calculateur B Calculateur A 8 bits en parallèle + rapide car tous les bits sont acheminés en même temps, mais nombre de fils importants Octet à transmettre: 01001011 Calculateur A Calculateur B 8 bits en série Octet à transmettre: 01001011 01001011 Solution retenue en automobile car transmission sur fil unique Les principes du multiplexage – Le réseau Schéma d’interconnexion des deux protocoles CAN et VAN chez PSA (bus confort) (bus carrosserie) • Le BSI sert de passerelle entre les deux standards de communication • Le VAN s’adapte bien aux équipements de confort et de carrosserie • Le CAN convient pour des échanges rapides : moteur et sécurité Les principes du multiplexage – Le réseau (principe de partage de ligne) Partage d’une ligne de bus entre divers équipements : Equipement A Equipement C Equipement B A1, A2,A3,A4;B1,B2,B3;C1,C2 Equi. A A2 A1 B1 Equi. B A1 B1 C1 A4 A2 A1 B3 B2 C1 Equi. C Sur le bus A3 Partage du temps de la ligne Codage numérique des informations Transmission série Gestion des priorités (arbitrage) B1 B2 C2 B2 C1 C2 A2 A3 A3 B3 A4 A1 B1 C1 A4 B3 C2 A2 B2 C2 A3 B3 A4 Temps Les principes du multiplexage – Structure d’une trame Début Identificateur Com. Informations Contrôle Ack Fin • Début : symbole indiquant le début d'une trame ; les horloges internes des récepteurs se « calent » sur celle de l’émetteur • Identificateur : champ d'identification de la trame qui sert à identifier le contenu du message (ex : régime moteur) et parfois les destinataires • Com. : champ de commande qui annonce la nature du message (données ou requête) pour le VAN, qui annonce le nbre d’octets du champ de données pour le CAN • Informations : champ contenant les données à transmettre (exemple : INFORMATION REGIME MOTEUR envoyée par le boîtier gestion moteur) • Contrôle : champ de contrôle de la cohérence de la trame (l’émetteur calcule un code en fonction des données transmises ; les récepteurs font le même calcul et comparent : si il y a une différence, la trame ne sera pas acquittée) • Ack : champ accusé de réception si aucune erreur détectée en contrôle • Fin : symbole indiquant la fin de la trame • Séparateur de trame : un certain nombre de bits constituent un espace entre 2 trames Les principes du multiplexage – La synchronisation des horloges Sur le réseau, la durée de transmission d’un bit peut varier d’un noeud à l’autre en fonction de la disposition dans le véhicule (intérieur, extérieur, près ou loin du moteur, …) ; les boîtiers doivent donc effectuer une synchronisation pour une bonne réception : c’est la synchronisation des horloges Ce sont les horloges des récepteurs qui se calent sur l’horloge de l’émetteur : • En début d’émission de trame sur le bus (voir champ de début de trame : le bus passe de l’état de repos à celui d’activité) • Pendant l’émission de la trame : grâce aux bits Manchester sur le VAN et les bits Stuffing sur le CAN Le récepteur compare sa durée de transmission d’un bit avec celle de la trame en cours de lecture. La synchronisation consiste à allonger ou raccourcir la durée de transmission d’un bit du boîtier récepteur, pour l’ajuster avec celle d’un bit du boîtier émetteur Les principes du multiplexage – Arbitrage d’une trame Il peut arriver que 2 nœuds (ou plus) émettent simultanément une trame sur le bus. Au début d’émission pas de conflit, car le champ de début de trame est identique pour tous les boîtiers. Mais ensuite il va falloir déterminer laquelle des trames est prioritaire sur les autres, elle sera la seule transmise. Arbitrage bit à bit (niveaux Récessif / Dominant) bit à 0 = Dominant Equipement A Equipement C Equipement B bit à 1 = Récessif Un niveau Dominant l'emporte toujours sur A1, A2, A3, A4 ; B1, B2, B3; C1, C2 un niveau Récessif A Début 0001 0001 1111 Com. Informations de A Contrôle Ack Fin B Début 0001 0000 0000 Com. Informations de B Contrôle Ack Fin C Début 0001 0000 0101 Com. Informations de C Contrôle Ack Fin Les principes du multiplexage – Arbitrage d’une trame Perte d'arbitrage de la trame de A A Début 0001 0001 1111 Com. Informations de A Contrôle Ack Fin B Début 0001 0000 0000 Com. Informations de B Contrôle Ack Fin C Début 0001 0000 0101 Com. Informations de C Contrôle Ack Fin Sur le bus Début 0001 0000 ---- Com. Contrôle Ack Fin Chaque émetteur compare le bit qu’il reçoit avec celui qu’il émet ; tant que ces 2 bits sont identiques les 2 transmissions continuent Dès que 2 bits diffèrent, le boîtier ayant émis un bit à l’état récessif, cesse d’émettre Les principes du multiplexage – Arbitrage d’une trame B Début 0001 0000 0000 Com. Informations de B Contrôle Ack Fin C Début 0001 0000 0101 Com. Informations de C Contrôle Ack Fin Perte d'arbitrage de la trame de C Sur le bus Début 0001 0000 0000 Com. Informations de B Contrôle Ack Fin Sur le VAN, la priorité d’une trame peut-être déterminée sur toute sa longueur Sur le CAN, la priorité est déterminée sur le seul champ d’identification