L`autonomisation économique des femmes

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L’autonomisation économique
des femmes
Perspectives SACO
Sur la
couverture :
Giuletta, la cuisinière principale
de l’auberge écologique de
Maipaima, au Guyana. L’auberge
a élargi son menu à partir des
recommandations du conseiller
volontaire de SACO Ralph
Graham. Derrière Giuletta se
trouve une passoire utilisée pour
faire du jus de fruit de la passion.
Le soutien financier de l’Agence canadienne de développement international (ACDI) a rendu
possible cette publication Perspectives SACO. Grâce à l’ACDI, le Canada a fourni direction
et innovation à la promotion de l’autonomisation économique des femmes. Spécifiquement,
l’ACDI travaille avec des partenaires afin de prioriser des programmes qui renforcent le rôle
des femmes dans les décisions économiques. Pour en apprendre d’avantage, veuillez visiter
http://www.acdi-cida.gc.ca/egalite.
Ce rapport est aussi disponible en français.
Matières
4
Préface
5
Résumé
6
L’autonomisation économique des femmes
— un droit fondamental
8
Les réalités du déséquilibre entre les
hommes et les femmes
9
La situation des femmes — progrès et
inégalités continues
12
Les nombreuses facettes de
l’autonomisation économique des femmes
14
SACO : Le mentorat et le partenariat au
service des femmes
16
Construire les fondations
18
L’élargissement des possibilités
économiques des femmes
20
Vers l’avenir
24
Notes
24
Références
Préface
« L’autonomisation des femmes et
l’égalité entre hommes et femmes
sont des prérequis pour l’atteinte de la
sécurité politique, sociale, économique,
culturelle et environnementale parmi
tous les peuples. »
— Programme d’action de Beijing, Quatrième
Conférence mondiale des Nations Unies sur les
femmes (Beijing, 1995)
Nous marquons aujourd’hui la Journée internationale
de la femme afin d’honorer les nombreuses
contributions des femmes à la société. Nous célébrons
en outre les importantes améliorations dans la vie des
femmes et des filles dans de nombreuses parties du
monde au cours des 50 dernières années.
Certains d’entre nous peuvent penser que nous
avons remporté les batailles les plus importantes.
Mais pour de nombreuses femmes dans les pays en
développement, il n’en est pas ainsi. Les femmes
représentent un pourcentage très élevé des personnes
pauvres et malades dans le monde. Elles continuent de
travailler plus longtemps que les hommes et de gagner
moins d’argent. L’accès à l’éducation demeure difficile,
et pour bon nombre d’entre elles, la propriété est un
but inatteignable.
Nous faisons des progrès, mais le changement prend du
temps. SACO est fier d’appuyer le changement positif
et durable. Notre rôle comprend la collaboration avec
des partenaires locaux et des leaders féminins en vue de
former des responsables politiques fortes et de favoriser
la voix des femmes. Par le biais de nos affectations axées
sur la clientèle, nous encadrons des entrepreneures et
aidons les institutions de microfinance qui les appuient
à renforcer leurs pratiques d’entreprise afin de générer
une croissance stable et soutenue. Voilà près d’un demisiècle que nous travaillons avec les femmes des pays en
développement. Nous avons constaté l’impact positif
que peut avoir sur la vie d’une femme un bon mentor
qui intervient au bon moment. Cet impact se multiplie
et touche ensuite la vie des personnes qui entourent
cette femme.
4
L’autonomisation économique des femmes
Mais il reste beaucoup à faire. Nous avons besoin de
plus de fonds afin d’élargir notre travail auprès des
femmes dans les pays en développement partout au
monde. Nous devons également mettre en place des
partenariats stratégiques et des approches novatrices
qui seront favorables au développement économique
des femmes et de leurs collectivités et au renforcement
d’une gouvernance capable de stimuler la croissance et
l’activité économiques.
Les solutions, comme les enjeux, ne sont pas simples.
Les femmes ne forment pas un groupe homogène,
et les questions liées à l’égalité entre hommes et
femmes sont mêlées à d’autres dimensions de l’identité
sociale – comme la classe, la race et l’ethnicité – pour
créer des expériences particulières d’oppression et de
privilège. Mais une chose est claire : l’autonomisation
économique des femmes est essentielle pour notre
avenir collectif. Pour éliminer les obstacles qui
empêchent les femmes d’accéder au pouvoir et à la
prospérité, il faut une approche de partenariat à tous
les niveaux. Il faut une collaboration étroite avec les
gouvernements, les institutions, les collectivités et les
familles.
Nous pouvons – et devons – faire notre part pour que
les femmes partout dans le monde aient accès aux
ressources, aux compétences, aux connaissances et aux
occasions dont elles ont besoin pour devenir les moteurs
de leur propre épanouissement à long terme.
Wendy Harris, CA
Présidente et directrice
générale
SACO
Résumé
Tous les jours, les femmes participent de façon
importante à l’économie mondiale. Le salaire d’une
femme contribue au revenu de son ménage. En
moyenne, la femme investit une part plus élevée
de ses ressources dans le bien-être de sa famille que
l’homme. De plus, le travail domestique non rémunéré
des femmes – s’occuper des enfants, des personnes
âgées ou malades, par exemple – constitue un apport
fondamental, et pourtant ignoré, pour l’économie.
Cependant, le travail des femmes dans la plupart
des régions du monde, en particulier dans les pays
en développement, n’a pas mené au même degré
d’autonomisation économique que le travail des
hommes.
Selon certaines estimations, un milliard de femmes
– environ le septième de la population mondiale
– n’arrivent pas à atteindre leur plein potentiel
économique et à assurer leur propre bien-être, en raison
d’obstacles qui les empêchent d’accéder au marché
du travail et de contribuer à l’économie de façon
productive.1
Travailler à l’autonomisation économique des femmes,
c’est leur fournir non seulement les ressources
nécessaires, mais également les occasions de les utiliser
de façons qui mènent à la réussite économique. De
meilleurs emplois, des possibilités plus nombreuses de
créer et de gérer des entreprises viables, un accès accru à
la terre, à l’éducation et à l’acquisition de compétences,
des occasions de participer aux processus décisionnels
: voilà ce qui permettra aux femmes de sortir de la
pauvreté et d’améliorer leur qualité de vie, ainsi que
celle de leur famille et de leur collectivité.
Le travail des femmes, qu’il soit rémunéré ou non, doit
être visible. Les contributions des femmes aux processus
économiques sont importantes, non seulement pour
les femmes, mais également pour l’économie dans son
ensemble. Aucune initiative par elle-même ne peut créer
les conditions de l’autonomisation, et les stratégies ne
fonctionneront pas toutes dans tous les contextes. Les
programmes les plus efficaces répondent aux besoins
des femmes potentiellement vulnérables et évaluent
soigneusement leurs ressources, forces et vulnérabilités.
Ces programmes axés sur le partenariat transformeront
les options économiques des femmes en leur donnant
les outils nécessaires pour bâtir leur propre réussite
économique.
SACO (Service d’assistance canadienne aux organismes)
a encadré des milliers de femmes au cours de son
histoire de 45 ans. Au fil des ans, SACO a peaufiné son
modèle de partenariat, qui est basé sur l’alignement
des besoins du client avec l’expertise particulière de
conseillers volontaires. Ces spécialistes, qui ont en
moyenne 25 ans d’expérience, sont des chefs de file
dans leurs industries et professions respectives. Le
travail international de SACO en développement
économique et en gouvernance illustre l’impact positif
et le changement durable qui sont possibles grâce à un
soutien ciblé au niveau des individus, des entreprises
et des gouvernements. Ce rapport met en lumière le
besoin de partenariats additionnels capables d’aider les
femmes du monde entier à atteindre l’autonomisation
économique, afin qu’elles puissent jouir d’une vie
meilleure.
Ce rapport illustre deux approches à la promotion
de l’autonomisation économique des femmes. La
première consiste à soutenir les entreprises dirigées par
des femmes par le biais d’un accès accru au crédit et
à d’autres services financiers. La deuxième consiste à
appuyer l’accès des femmes à l’éducation secondaire
et supérieure et aux programmes de formation
professionnelle afin qu’elles puissent décrocher des
emplois de haute qualité dans le marché du travail.
Perspectives SACO
5
L’autonomisation économique
des femmes — un droit
fondamental
Qu’est-ce que l’autonomisation
économique?
De nombreuses femmes et filles vivent dans un
monde dans lequel leurs droits économiques, leurs
contributions et leurs priorités sont, en grande partie,
ignorés. La plupart des personnes les plus pauvres
au monde sont des femmes qui n’ont pas un accès
équitable aux ressources dont elles auraient besoin
pour améliorer leur situation économique et sociale.
Les inégalités entre hommes et femmes alimentent le
sous-développement. L’autonomisation économique est
un moyen essentiel de corriger les déséquilibres entre
les hommes et les femmes, des déséquilibres qui ont,
jusqu’à présent, fait obstacle au bien-être de la moitié de
la population mondiale.
L’autonomisation économique des femmes est un
processus qui comporte essentiellement deux volets :
les ressources et les possibilités. Les ressources de
production sont les avoirs dont les femmes ont besoin
pour progresser économiquement. Cela comprend
des actifs corporels comme des ressources financières
(revenu, épargne, crédit) et des ressources physiques
(terre, logement, technologie), ainsi que des actifs
incorporels comme des compétences, un savoir-faire
technique et une reconnaissance sociale.
Le simple fait de posséder des ressources de production
ne signifie pas automatiquement que les femmes
jouissent d’une autonomie économique. Elles doivent
également avoir l’occasion d’utiliser ces actifs de
toutes les façons qu’elles le souhaitent; elles doivent
pouvoir prendre des décisions et mener des activités
économiques rentables. Tous les êtres humains ont
l’occasion de participer à des activités économiques
dans une certaine mesure; cependant, dans la plupart
des pays et des sociétés, les possibilités qui s’offrent
aux femmes sont inférieures à celles qui s’offrent aux
hommes.2
Il est clair que les ressources de production et les
possibilités constituent les deux faces de la même
médaille. L’amélioration du contrôle et de l’accès par
rapport aux ressources aidera les femmes à prendre des
6
L’autonomisation économique des femmes
décisions qui auront des effets positifs sur leur bien-être.
En même temps, le fait d’avoir plus de possibilités de
faire des choix en lien avec l’économie permettra aux
femmes d’accumuler plus de ressources et d’ainsi assurer
leur réussite économique durable.
«Sans autonomie financière, les femmes
ne peuvent pas défendre leurs droits.
Elles ne peuvent pas être autonomes.»
— Penda Ndiaye, cofondatrice de l’Union
des groupements partenaires du RADI, une
association de femmes sénégalaises et un
partenaire de SACO
Lorsqu’une femme est économiquement autonome,
elle est davantage en mesure de participer aux activités
économiques qui se déroulent autour d’elle d’une façon
qui reconnaît la valeur de cette contribution et qui
lui permet d’obtenir une part plus équitable des gains
économiques.3 L’autonomisation économique signifie
des emplois plus intéressants et plus nombreux pour
les femmes dans tous les secteurs, un climat d’affaires
favorable aux femmes entrepreneures et un secteur
financier qui offre aux femmes une gamme de produits
et services qui répondent à leurs besoins particuliers.4
Et surtout, l’autonomisation économique signifie la
transformation de dynamiques de pouvoir injustes
et l’accès à des outils et à des possibilités de réussite
économique.
Lorsqu’une femme possède plus de moyens et
de ressources de production, elle transforme ses
perspectives dans tous les domaines de sa vie, y
compris l’emploi, l’éducation, la santé, le logement, la
participation sociale et politique et la sécurité physique.
Les femmes économiquement autonomes sont plus en
mesure de rompre le cycle de la pauvreté et de participer
de façon plus reconnue aux activités politiques,
économiques et culturelles.5
La situation d’ensemble
Les femmes ont le potentiel non seulement de
transformer leur situation économique, mais également
d’améliorer considérablement la vie des personnes
qui les entourent. En tant que mères, soignantes,
responsables de ménages, productrices, consommatrices,
employées et employeuses, les femmes mettent en place
des efforts de développement à plus grande échelle. Ces
efforts peuvent avoir des répercussions positives pour les
familles, les collectivités et les pays.
Dans la plupart des sociétés, les tâches principales des
femmes consistent à s’occuper du ménage, des enfants,
des personnes âgées et des personnes malades. Cela
explique probablement le fait que, selon des données
empiriques provenant de pays développés et en
développement, les femmes investissent généralement
un pourcentage plus élevé de leurs ressources de
production dans leur famille et leur collectivité.6
En particulier, l’amélioration des moyens de subsistance
d’une femme a des effets très positifs sur les résultats de
développement liés à ses enfants. Au Ghana, la hausse
de la part d’actifs appartenant aux femmes a entraîné
une hausse des dépenses alimentaires à la maison.7 Au
Brésil, les chances de survie d’un enfant ont augmenté
de près de 20 p. 100 dans les cas où la mère générait la
plus grande partie des revenus du ménage.8
Le fait d’améliorer l’accès d’une femme aux activités
économiques a des effets qui dépassent sa famille. Selon
des études réalisées dans plusieurs pays, la participation
économique accrue des femmes, en particulier par le
biais d’un meilleur accès à l’éducation et à l’emploi,
renforce le bassin de travailleurs dont les économies ont
besoin, entraîne des gains en productivité et améliore
l’économie nationale ainsi que la qualité de vie des
hommes et des femmes.9
Les femmes sont une ressource précieuse pour la
croissance économique. Elles représentent plus de 40 p. 100
de la main-d’œuvre mondiale, 43 p. 100 de la maind’œuvre agricole et la plus grande partie des diplômés
universitaires.10 Si l’on souhaite maintenir une
croissance économique à l’échelle mondiale, il faudra
maximiser les contributions potentielles des femmes.
Inversement, le blocage des possibilités économiques
de la moitié de la population d’un pays entraîne non
seulement la marginalisation injuste des femmes dans
l’économie, mais également le gaspillage d’un énorme
potentiel humain.
Objectifs du Millénaire pour le
développement
Les huit Objectifs du Millénaire pour le
développement (OMD) offrent un cadre
de développement qui comporte des
cibles approuvées par tous les pays du
monde et les principales institutions
de développement. Le troisième OMD,
« promouvoir l’égalité des sexes et
l’autonomisation des femmes », est
particulièrement digne de mention
puisqu’il a été reconnu comme un
objectif en soi ainsi que comme un
levier essentiel pour l’atteinte des sept
autres OMD. Les femmes autonomes
contribuent à la santé, à l’éducation
et à la productivité de familles et
de communautés entières. Ainsi,
l’autonomisation des femmes est une
étape cruciale dans l’atteinte des
objectifs en matière de développement
international.
Source : UNDP 2008.
Perspectives SACO
7
Les réalités du déséquilibre entre
les hommes et les femmes
70 %
des 1,2 milliard de personnes qui vivent
sur moins d’un dollar par jour sont des
femmes et des filles.11
70 %
30 %
Les femmes constituent 43 % de la
main-d’œuvre agricole mondiale.
43 %
25 %
Dans les pays en développement
en Afrique, en Asie et dans le
Pacifique, les femmes travaillent
habituellement de
Les femmes sont responsables de 58 % de la totalité
du travail non rémunéré.12
58 %
12 À13
42 %
HEURES DE PLUS
que les hommes par semaine.13
57 %
75 %
Pourtant, elles possèdent trois fois moins de terres.14
Deux tiers
45 %
Jusqu’à 45 % des femmes les plus
pauvres n’ont aucun droit de parole
dans les décisions concernant la
façon dont leurs propres revenus
sont dépensés.16
55 %
des adultes illettrés
sont des femmes.15
Une puissante source de développement...
Les femmes constituent 40 % de la
main-d’œuvre totale à l’échelle mondiale.17
38%
40 %
60 %
100 MILLIONS
DE MOINS DE PERSONNES SANS NOURRITURE
si on donnait aux exploitations agricoles dirigées par des femmes un accès
égal à des ressources comme des semences et des engrais améliorés, selon
des estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO). 19
8
L’autonomisation économique des femmes
62%
38 %
de l’ensemble des petites
entreprises à l’échelle mondiale
appartiennent à des femmes.18
L’INDE CONNAÎTRAIT
UNE HAUSSE DE
% DE SON
8PIB
si le rapport femmes-hommes
parmi les travailleurs augmentait
de 10 %.20
La situation des femmes
— progrès et inégalités
continues
Au cours des 25 dernières années, la croissance
économique soutenue dans bon nombre de pays et
la reconnaissance grandissante des droits dans les
stratégies de développement ont engendré de nouvelles
possibilités pour de nombreuses femmes – à la fois
en relation avec les hommes et en termes absolus. Par
le biais de l’Agence canadienne de développement
international (ACDI), le Canada a joué un rôle
directif dans la promotion de l’égalité entre hommes et
femmes et dans la mise en place de programmes axés
spécifiquement sur la pleine participation des femmes à
l’économie.
On a réalisé d’importants progrès en matière d’égalité
entre hommes et femmes dans quatre domaines des
capacités économiques des femmes : l’emploi, les
ressources financières et physiques et l’éducation.
Cependant, il faut considérer ces progrès dans le
contexte des importantes inégalités qui persistent entre
hommes et femmes.
Le travail des femmes
Bon nombre d’entre nous répondent à nos besoins
quotidiens principalement en gagnant un revenu.
Le travail rémunéré est essentiel pour la survie d’une
femme, en plus de représenter une façon importante
d’échapper à la pauvreté. Le revenu féminin est encore
plus important si la femme est l’unique soutien
financier de la famille. L’élargissement de l’activité
économique a permis à un nombre croissant de
travailleuses d’accéder à des emplois rémunérés dans le
marché du travail. Entre 1980 et 2008, le taux mondial
de participation des femmes au marché du travail s’est
accru progressivement; celui des hommes a reculé
pendant la même période.21
Cette participation accrue ne constitue pas en soi une
preuve de l’autonomisation économique des femmes. Il
faut examiner le genre d’emplois que les femmes sont
effectivement en train d’« acquérir » dans ce processus.
Bien que le nombre de femmes employées soit plus
élevé, elles possèdent seulement 1 p. 100 de la richesse
mondiale et ne gagnent que 10 p. 100 des revenus
mondiaux.22
L’apparente contradiction entre ces deux constats
s’explique par le fait que les femmes se retrouvent
de façon disproportionnée dans des postes qui ne
sont pas réglementés par les lois de leur pays. Ces
emplois, que l’on appelle « informels », manquent
de personnes-ressources stables, d’avantages sociaux
et de protections sociales.23 Le fait que les femmes
soient plus susceptibles que les hommes d’occuper
des emplois informels reflète une discrimination
directe, un désavantage sur le plan de l’éducation, le
manque de pouvoir de négociation et une participation
relativement élevée à des emplois temporaires ou à
temps partiel.24
Bien que la participation des femmes à l’économie
informelle ne soit aucunement uniforme, ces femmes
sont généralement mal payées et non protégées par la
législation du travail ou par les normes sociales, puisque
ces emplois existent en dehors de la réglementation des
gouvernements nationaux. Il faut élargir les possibilités
d’emploi d’une femme au sein de l’économie formelle
si l’on veut augmenter son revenu et améliorer ses
conditions de travail et sa qualité de vie.
Les femmes et les produits et
services financiers
L’accès à tous les produits et services financiers – y
compris l’épargne, l’assurance et le crédit – est une autre
Perspectives SACO
9
façon pour les femmes de prendre leur place dans les
processus décisionnels liés à l’économie. Ces produits et
services permettent aux femmes de se procurer l’argent
dont elles ont besoin pour répondre à leurs besoins de
base à court terme, ainsi que pour investir dans des
ressources de production qui les aideront à sortir d’une
situation de subsistance à long terme.25 De plus, ils
offrent aux femmes un degré de sécurité par rapport aux
crises personnelles ou familiales, face au vieillissement
et en temps de chocs économiques. Et pourtant, des
obstacles juridiques, institutionnels et socioculturels
continuent d’entraver systématiquement leur accès à ces
services.26
L’écart entre les hommes et les femmes en matière de
ressources financières est particulièrement dommageable
pour les entreprises et les exploitations agricoles
dirigées par des femmes qui ont besoin de capitaux
pour couvrir les coûts de démarrage et pour maintenir
leur compétitivité. Les entreprises et les exploitations
agricoles dirigées par des femmes ont tendance à être
sous-financées, à jouir d’un accès réduit au crédit et à
recevoir moins de prêts que celles qui sont dirigées par
des hommes.27
Les femmes, la terre et les autres
ressources de production
La terre représente la part la plus importante des
biens d’un ménage. Pour les personnes qui n’ont pas
d’emploi, elle peut servir de filet de sécurité dans les
périodes financièrement difficiles. Dans bon nombre
de pays en développement, l’agriculture continue d’être
une importante source d’emploi et de subsistance.28
Les femmes sont souvent beaucoup plus dépendantes
des emplois liés à l’agriculture que les hommes. En
10
L’autonomisation économique des femmes
2008, en Asie et en Afrique, les femmes représentaient
respectivement 43 p. 100 et 50 p. 100 de la maind’œuvre dans le domaine de la production alimentaire.
Ce pourcentage serait considérablement plus élevé
si nous pouvions quantifier de façon exacte la
contribution totale des femmes à la main-d’œuvre non
seulement dans le secteur de la production alimentaire,
mais également dans ceux de la transformation
alimentaire et de la préparation.29
Malgré l’importance de la terre pour la subsistance des
femmes, dans de nombreuses parties du monde, les
femmes ne possèdent pas de terres ou de propriétés;
lorsqu’elles en possèdent, ces propriétés sont
généralement plus petites que celles des hommes. En
Amérique latine, les hommes agriculteurs représentent
de 70 à 90 p. 100 des propriétaires officiels des
terres agricoles, selon le pays. Au Kenya, les femmes
propriétaires ne représentent que 5 p. 100 des
propriétaires fonciers enregistrés.30
De nombreux facteurs contribuent à ces inégalités,
dont les pratiques discriminatoires en matière
d’héritage, l’accès inégal aux marchés fonciers et les
réformes agraires inéquitables.31 Ces facteurs entravent
la capacité des femmes d’assurer leur productivité
agricole et leur sécurité alimentaire et de protéger leur
subsistance et celle de leur famille.
De plus, les femmes ne jouissent toujours pas d’un
accès égal au logement et aux technologies qui
pourraient alléger leurs charges de travail. Ensemble,
toutes ces inégalités minent la capacité des femmes
d’assurer plusieurs aspects de leur bien-être, dont la
santé, l’éducation, l’emploi et la sécurité physique.32
Les femmes et l’éducation
L’acquisition de compétences, de connaissances et de
savoir-faire technique par le biais de l’éducation et de
la formation joue un rôle clé dans l’autonomisation
économique de la femme. Des études transnationales
ont révélé que chaque année additionnelle de scolarité
primaire pour une fille a des effets positifs directs sur
son avenir : salaires accrus, nombre d’enfants moindre,
probabilité réduite d’un mariage à l’adolescence.33
On a observé d’importants progrès dans l’éducation des
femmes au cours des 25 dernières années. Les obstacles
à l’admission scolaire pour des millions de garçons et de
filles ont reculé dans de nombreuses parties du monde,
et plus de femmes savent lire et écrire aujourd’hui qu’à
toute autre époque dans le passé. Entre 1950 et 2010,
le nombre moyen d’années de scolarité pour les femmes
adultes dans les pays à faible revenu est passé de 1,5 an
à 6,5 ans.34 Au Moyen-Orient, en Afrique du Nord
et dans les pays de l’Afrique subsaharienne, le taux
d’inscription scolaire des filles et des femmes à tous
les niveaux s’est accru plus rapidement que celui des
hommes au cours des dix dernières années.35
Bien que l’écart de scolarisation entre les hommes et
les femmes ait reculé dans certaines régions, il demeure
important dans les pays à faible revenu. En 2010, la
plupart des enfants qui n’allaient pas à l’école étaient
des filles.36 En 2008, le taux d’inscription des filles au
primaire en Érythrée était de seulement 36 p. 100. En
Afghanistan, au Tchad et en République centrafricaine,
il y a moins de 70 filles pour 100 garçons dans les écoles
primaires.37
Dans les pays en développement, les inégalités entre
les sexes sont encore plus prononcées entre les régions
rurales et les régions urbaines. Les données sur les
ménages recueillies par les Nations Unies dans 42 pays
indiquent que dans les régions rurales, les filles sont
plus susceptibles de ne pas aller à l’école que les garçons
et qu’elles sont deux fois plus susceptibles de ne pas aller
à l’école que les filles des zones urbaines.38
Le visage féminin de la pauvreté
Des quelque 1,2 milliard de personnes
qui vivent dans l’extrême pauvreté
– moins d’un dollar par jour –, la
plupart sont des femmes. Mais il y a
encore plus alarmant : l’écart entre
les hommes et les femmes qui sont
pris dans l’engrenage de la pauvreté
grandit, un phénomène que l’on appelle
habituellement la « féminisation de
la pauvreté ». La reconnaissance du
déséquilibre hommes-femmes au
niveau de la pauvreté et la protection
des droits économiques des femmes
doivent être au cœur de toute initiative
de réduction de la pauvreté. Mais il y
a une bonne nouvelle : les données
indiquent que le rendement du capital
investi par les femmes pauvres est élevé.
Selon un rapport exhaustif de la Banque
mondiale paru en 2001, les pays où
l’on observe des écarts moindres entre
les hommes et les femmes dans des
domaines comme l’éducation, l’emploi
et les droits de propriété affichent des
taux de pauvreté plus faibles.
Source : Banque mondiale 2001, ONU Femmes
2012.
Perspectives SACO
11
Les nombreuses facettes
de l’autonomisation
économique des femmes
Les inégalités entre hommes et femmes sur les plans
social et politique ont une influence importante sur
la capacité des femmes de participer à l’économie, et
elles sont profondément liées au statut économique
des femmes. La réelle autonomisation des femmes
requiert donc une approche holistique qui reconnaisse
les multiples facteurs qui influent sur leur réussite
économique.
Culture et tradition
Dans tous les pays, les rôles liés aux sexes sont façonnés
par la culture, les traditions et l’histoire. Bien que
les normes sociales varient grandement d’un endroit
à l’autre, partout dans le monde les femmes ont
tendance à se retrouver en position défavorisée.39
Les régimes sociaux patriarcaux peuvent jouer contre
les intérêts économiques des femmes tant dans les
réseaux informels qu’au niveau des lois et des politiques
économiques locales. La transformation des cultures
et des traditions nécessite des initiatives qui mettent
à contribution à la fois les hommes et les femmes afin
de promouvoir la participation des femmes dans les
économies locales.40
L’autonomisation économique des femmes peut ellemême contribuer à la transformation de pratiques
sociales discriminatoires. À mesure que les femmes
s’engagent plus substantiellement dans les activités
économiques – par le biais de ressources de production
et de possibilités économiques accrues –, elles remettent
en cause et reconfigurent les rôles sexuels injustes et
créent de nouvelles normes sociales. De plus, cela
devient plus difficile de maintenir des sanctions sociales
– officielles ou non – contre les femmes lorsqu’elles
participent concrètement à l’activité économique et aux
processus décisionnels.
La santé
Dans les pays en développement, les lacunes dans
les services de santé publique ont des conséquences
disproportionnées pour les filles et les femmes. Cela se
doit en grande partie au fait que la détérioration des
services de santé affecte lourdement les personnes à
faible revenu. La recherche indique clairement que la
12
L’autonomisation économique des femmes
pauvreté engendre des conditions qui nuisent à la santé
puisqu’elle contraint les gens à vivre et à travailler dans
des milieux qui les rendent malades. Ces personnes
n’ont souvent pas accès à un logement convenable,
à de l’eau propre ou à des conditions hygiéniques
adéquates.41 Étant donné que les femmes sont
surreprésentées parmi les personnes les plus pauvres au
monde et dans le secteur informel non réglementé, elles
sont particulièrement vulnérables à la maladie et sont
peu susceptibles de pouvoir se permettre des traitements
de santé privés.
Bien que les indicateurs de santé basés sur le sexe aient
révélé certaines améliorations au cours du temps, les
conditions actuelles sont encore loin d’être idéales.
La croissance des revenus dans la plupart des pays en
développement a eu des effets très modestes sur les
taux de mortalité des femmes. Dans les pays où les taux
de VIH/sida sont très élevés, les taux de mortalité des
femmes sont encore plus élevés. Par exemple, les décès
excessifs parmi les femmes sud-africaines ont atteint
74 000 femmes par année; à l’échelle mondiale, le sida
est la cause première de décès parmi les femmes en âge
de procréer.42
Une importante part de la mortalité des femmes
est attribuable aux risques liés à la grossesse et à
l’accouchement. Chaque minute, une femme meurt de
complications liées à la grossesse ou à l’accouchement,
et 99 p. 100 de ces décès ont lieu dans des pays en
développement.43 Dans certaines parties de l’Afrique
subsaharienne, de l’Asie du Sud et de l’Asie du Sud-Est,
le risque de décès des femmes pendant l’accouchement
est sensiblement le même qu’en Europe du Nord au 19e
siècle.44
La santé des femmes est une condition nécessaire
à leur autonomisation économique. Une femme
malade est incapable de se procurer les ressources
de production dont elle a besoin ou de participer
aux activités économiques qui se déroulent dans son
entourage. L’impact de l’autonomisation économique
sur la santé des femmes est également important. Une
augmentation du revenu d’une femme signifie des
investissements plus importants dans sa santé et dans
celle de sa famille.45
Le travail « invisible » des femmes
Pouvoir et prise de décisions
La capacité des femmes d’utiliser les ressources pour
assurer leur réussite économique est un aspect essentiel
de leur autonomisation économique. L’inclusion des
femmes dans les processus décisionnels de leurs familles,
de leurs collectivités et de leurs gouvernements est
directement liée à l’amélioration de leurs conditions de
vie, puisque cela leur donne l’occasion d’influencer des
processus qui jouent sur leur bien-être.46
Et pourtant, partout au monde, les femmes demeurent
sous-représentées à tous les niveaux du pouvoir, en
particulier dans la plupart des ordres de gouvernement.
À l’échelle mondiale, les femmes ne comptent
que pour 17 p. 100 des responsables élus dans les
parlements et les ministères nationaux. Encore moins
de femmes ont réussi à atteindre les plus hauts échelons
gouvernementaux. En 2010, sur les 150 chefs d’État
élus dans le monde, seulement 7 étaient des femmes;
sur les 192 chefs d’État, seuls 11 étaient des femmes.47
Dans la plupart des régions du monde,
les femmes assument un fardeau
disproportionné de travail non rémunéré
dans leur foyer. Ces activités comprennent
le soin des enfants, la préparation des
repas, la collecte de carburant et d’eau et
le soin aux personnes âgées ou malades.
Les activités économiques à l’extérieur de
la maison dépendent du travail domestique
non rémunéré, puisque ce dernier répond à
une grande partie des besoins humains et
entretient la main-d’œuvre d’un pays. Selon
des estimations de l’Institut de recherche
des Nations Unies pour le développement
social, si on assignait une valeur monétaire
au travail domestique non rémunéré, ce
dernier représenterait entre 10 et 39 p. 100
du PIB. Cependant, la division du travail
entre hommes et femmes est telle que les
hommes reçoivent la plus grande part des
revenus et de la reconnaissance pour leurs
contributions économiques, tandis que le
travail des femmes demeure non rémunéré,
non reconnu et dévalorisé.
De la même façon que le travail non
rémunéré est habituellement ignoré par les
conceptions traditionnelles du travail, ces
contributions féminines non rémunérées
n’apparaissent pas dans les comptes
nationaux – elles sont « invisibles » – et donc
dans les politiques économiques et sociales.
On sait que les dépenses gouvernementales
en matière de santé, d’éducation, de
transport et de services publics peuvent
réduire le fardeau de travail des femmes,
mais dans les pays en développement,
où ces dépenses sont déjà limitées, le fait
d’ignorer la contribution domestique des
femmes augmente le temps qu’elles doivent
consacrer à s’occuper de leur famille. Deux
tiers du temps de travail des femmes sont
déjà alloués à des tâches non rémunérées.
Ces obligations constituent un obstacle de
taille à la participation accrue des femmes
au marché du travail et ont de sérieuses
répercussions sur leur bien-être.
Source : UNRISD 2009.
Perspectives SACO
13
SACO : Le mentorat et le
partenariat au service des
femmes
Depuis 1967, SACO accumule les réussites en tant que
chef de file parmi les organismes de développement sans
but lucratif dont le travail est basé sur le volontariat.
Pendant toute cette période, notre mission est demeurée
claire : renforcer le bien-être économique et social au
Canada et à l’étranger en engageant des volontaires
canadiens compétents et expérimentés qui collaborent
avec nos partenaires et clients. SACO croit fermement
que le renforcement de l’autonomie économique
pour tous les individus est un élément nécessaire au
développement. L’organisme reconnaît les défis de
taille auxquels les femmes font face dans les pays en
développement pour atteindre ce but.
À ce jour, SACO a mené plus de 46 000 affectations et
a travaillé avec des clients des secteurs public et privé
partout dans le monde. Ses conseillers volontaires, tous
des experts possédant au moins dix ans d’expérience
dans leurs domaines respectifs, travaillent avec
nos partenaires locaux pour offrir encadrement et
savoir-faire technique. Notre approche axée sur le
renforcement des capacités repose sur l’évaluation des
besoins et sur le renforcement des connaissances et de
l’expérience qui sont déjà présentes dans les collectivités
et les régions où nous travaillons.
SACO s’est engagée à soutenir le développement
durable. Ainsi, en plus de mener des affectations
ponctuelles qui répondent à des besoins précis, nous
offrons à nos clients un soutien à long terme, grâce à
46 000+
Nombre d’affectations que SACO a
effectuées au cours des 45 dernières
années
122
Nombre de pays dans lesquels SACO a
travaillé
25
En moyenne, le nombre d’années
d’expérience qu’ont les conseillers
volontaires de SACO
14
L’autonomisation économique des femmes
notre modèle de partenariat unique en son genre. Par le
biais de ce modèle, nous travaillons avec des partenaires
locaux en vue de cerner les besoins de collectivités ou
d’organismes en matière de développement, et nous
mettons ensuite en place un plan d’action complet qui
s’échelonne sur plusieurs années. Pendant la durée du
partenariat, SACO suit et évalue les progrès de près afin
de s’assurer que les cibles en matière de développement
sont atteintes. Cela nous permet ainsi d’enchaîner
les affectations individuelles de façon à répondre
aux objectifs stratégiques et de produire des résultats
durables.
L’autonomisation économique des femmes fait partie
de la vision de SACO pour un monde dans lequel tous
ont accès à des possibilités économiques et sociales.
Les conseillers volontaires de SACO ont effectué
des milliers d’affectations qui ont directement ou
indirectement appuyé l’amélioration des perspectives de
travail des femmes, l’entrepreneuriat parmi les femmes
et leur participation accrue à la gouvernance locale et
aux processus décisionnels. Les affectations de SACO
soutiennent l’autonomisation économique des femmes
et des hommes et favorisent l’accès égal aux emplois
de haute qualité, aux occasions de formation et aux
ressources de production comme les capitaux, la terre et
les technologies.
Notre approche holistique au développement est
basée sur l’idée que l’autonomisation économique de
la femme est inextricablement liée à d’autres aspects
de son bien-être, dont la santé et la représentation
politique.
Nos affectations ont des objectifs très variés, par
exemple améliorer l’accès à l’eau potable salubre dans
des collectivités au Honduras, créer des associations
de leadership féminin au Sénégal, améliorer la
sensibilisation à une saine alimentation parmi les
femmes au Cameroun. Nous avons produit des résultats
de développement qui touchent de nombreux aspects
de la vie des femmes et avons ainsi amélioré leurs
perspectives d’avenir.
Les domaines
d’expertise de SACO
Planification stratégique
Développement
organisationnel
Développement
communautaire
Ressources humaines,
politiques, création de
formations, médiation, gestion
du changement : nos experts
aident nos clients dans ces
domaines et bien d’autres afin
de créer des structures qui
favorisent la réussite.
Nos conseillers volontaires
travaillent avec des leaders
communautaires pour élaborer
des études de faisabilité,
des plans d’utilisation du
territoire et des cadres
d’évaluation communautaire.
De plus, nous formons des
formateurs en gestion de la
santé communautaire et en
procédures de gestion des
urgences.
Que faisons-nous et comment
le faisons-nous? Où voulonsnous aller et comment nous
y rendre? Nos conseillers
volontaires aident nos clients
à répondre à ces questions,
à documenter leurs objectifs
et à élaborer un plan qui leur
permettra de les atteindre.
Personnes formées par SACO
(2009 - 2012)
Nombre total de participants = 12 611
Développement des
entreprises
Nos conseillers volontaires se
rangent parmi les plus grands
chefs d’entreprise au Canada.
Ils aident nos clients avec
le démarrage, l’expansion,
le marketing, la recherche
de sources de financement
d’entreprise et tous les aspects
de la gestion.
Comptabilité et finance
Nos experts en finance
aident nos clients avec la
comptabilité, les activités
bancaires, les questions fiscales
nationales et internationales,
la gestion financière pour les
individus et les entreprises,
et la préparation de rapports
financiers
Gouvernance
Production et exploitation
En partenariat avec des
conseils de bande et tous les
ordres de gouvernement, nos
conseillers volontaires ont
mis en place des systèmes
de gouvernance rationalisés
et primés qui sont à la fois
équitables et redevables
envers tous les membres de la
collectivité.
Nos spécialistes en
fabrication appuient nos
clients avec la recherche et le
développement, la gestion de
la production et de l’entretien,
et la certification en gestion de
la qualité (ISO).
Quelques données provenant d’évaluations fournies
par des organismes partenaires par l’entremise desquels
SACO a formé plus de 7 000 femmes :
99 52 p. 100 ont signalé une estime de soi accrue
parmi les employées
99 66 p. 100 ont signalé une amélioration dans
les compétences des employées
99 36 p. 100 ont indiqué qu’un nombre accru
de femmes s’impliquaient à présent dans les
processus décisionnels de la compagnie ou de
l’organisation
Femmes
Hommes
99 38 p. 100 ont indiqué que les employées
avaient plus de responsabilités au travail
Perspectives SACO
15
Construire les fondations
Si les femmes sont surreprésentées dans le travail
informel, c’est en grande partie parce que les obstacles
à l’éducation leur laissent peu d’options. Sans
compétences et formations adéquates, les femmes n’ont
aucun contrôle sur le genre d’emploi qu’elles peuvent
trouver et ont rarement l’occasion de négocier leur
salaire ou leurs conditions de travail. Elles produisent
rarement suffisamment de revenus excédentaires pour
investir dans des ressources de production et ont très
peu de sécurité d’emploi.
L’investissement dans le capital humain de la femme est
un aspect intégral de son autonomisation économique.
Cela contribue autant à son avancement économique
que le fait de lui donner de la terre ou un accès au
crédit. De nombreuses études ont révélé qu’une femme
éduquée a de meilleures perspectives d’emploi et de
meilleures chances de s’éloigner d’emplois caractérisés
par de faibles salaires et des conditions de travail
dangereuses.48
Les efforts liés à l’éducation des femmes et à leur
autonomisation se sont souvent limités à des stratégies
visant à rehausser les taux d’inscription à l’école parmi
les filles. À mesure que l’on s’approche de cet objectif
dans de nombreux pays, on reconnaît de plus en plus
que l’accès des femmes à l’éducation secondaire et
supérieure, ainsi qu’aux formations professionnelles, est
également essentiel pour leur donner les mêmes chances
qu’aux hommes dans le marché du travail.49
Étant donné la grande rapidité des changements
technologiques et la nature mondialisée du travail à
notre époque – qui amène des individus vivant dans
différentes parties du monde à postuler les mêmes
emplois –, les femmes dans les pays en développement
doivent acquérir des compétences et des connaissances
adéquates si elles espèrent améliorer leurs perspectives
d’emploi. Ainsi, une stratégie importante pour
l’autonomisation économique des femmes consiste
à améliorer leur accès à l’éducation secondaire,
professionnelle et technique.
16
L’autonomisation économique des femmes
Renforcement des compétences au
Sénégal
Penda Ndiaye est une femme de 53 ans qui dirige
un ménage de dix personnes. Elle se souvient d’avoir
toujours été une leader dans sa collectivité. « J’ai
commencé très jeune, se rappelle-t-elle. Lorsque vous
n’avez pas de mari et que vous êtes à la tête d’un
ménage, il est important de ne pas se sentir seule. »
Aujourd’hui, Mme Ndiaye travaille à Dakar, la capitale
du Sénégal, pour faire connaître les enjeux des femmes
et donner à d’autres femmes l’occasion d’en faire autant.
Elle est membre de nombreux organismes politiques,
elle fait partie du conseil de son district et elle participe
à des conférences au Sénégal et dans divers forums
internationaux. Elle affirme que ses interactions avec
d’autres femmes lui ont permis de réaliser le potentiel
énorme qu’ont les femmes lorsqu’elles travaillent
ensemble. « Entre femmes, nous nous appuyons. »
En tant que femme politiquement active, Mme Ndiaye
représente une minorité au Sénégal. Il ne lui a pas été
facile d’obtenir ni de conserver des postes de pouvoir,
puisque ces rôles appartiennent traditionnellement
aux hommes. Les femmes ne comptent que pour 12 p.
100 des responsables locaux, 9 p. 100 des conseillers
régionaux et 23 p. 100 des députés.50
Au cours des dix dernières années, le Sénégal a tenté
de résoudre les déséquilibres entre hommes et femmes
au moyen de nombreuses initiatives prometteuses.
En 2010, le pays s’est joint à plusieurs autres nations
lorsqu’il a adopté une loi exigeant la parité absolue entre
hommes et femmes au sein de tous les partis politiques
qui assument des fonctions électives.51
Bien que les réformes judiciaires soient une façon
de transformer les inégalités en matière de pouvoir,
le statut collectif des femmes a peu de chances de
changer si on n’améliore pas leur accès à l’éducation.
Au Sénégal, par exemple, une jeune femme sur six ne
sait ni lire, ni écrire.52 Bien que les taux d’inscription
au primaire soient plus élevés parmi les filles que parmi
les garçons, ce rapport s’estompe à mesure que le niveau
d’éducation augmente. Pour 100 garçons sénégalais
inscrits au primaire, il y a 106 filles. Pourtant, au
secondaire, on retrouve seulement 79 filles pour 100
garçons, et de nombreuses filles arrêtent d’aller à l’école
pendant cette période.53
Le partenaire de SACO au Sénégal est le Réseau
africain pour le développement intégré (RADI). Cet
organisme qui œuvre d’un bout à l’autre du pays pour
sensibiliser les gens à leurs droits juridiques. Grâce à
une collaboration pluriannuelle avec le RADI, SACO a
effectué plusieurs affectations axées spécifiquement sur
la promotion du bien-être des femmes.
En 2010, SACO a dispensé des séances de formation
pour les femmes responsables nouvellement élues,
afin de renforcer leurs capacités dans leur travail et
de les préparer à faire de bonnes dirigeantes. Les
formations ont donné aux participantes l’occasion de
se rassembler et d’échanger les défis et les solutions
qu’elles ont observés dans le cadre de leurs fonctions.
Ces formations et le soutien subséquent de SACO au
cours des années ont mené à la création et au maintien
d’associations de femmes dans le pays, dont l’Union
des groupements partenaires du RADI (UGPR), un
organisme dont Mme Ndiaye a été la cofondatrice.
En 2011, une conseillère volontaire de SACO s’est
rendue au Sénégal pour offrir des ateliers techniques
aux membres de l’UGPR sur l’élaboration d’un plan de
Le conseiller volontaire de SACO
Mamadou Aly Sow (à gauche), avec
des clients du CENAF, un centre
national de formation pour les
femmes au Sénégal. Les séances de
formation et de mentorat de SACO ont
permis aux femmes d’apprendre des
pratiques exemplaires en matière de
transformation des aliments.
traitement et de marketing des fruits et légumes dans le
marché local. Les femmes membres de l’UGPR avaient
décidé de collaborer pour produire et vendre des jus,
des sirops et des confitures, mais elles n’arrivaient pas
à générer des profits. La conseillère volontaire, forte
de plus de dix ans d’expérience en développement
d’entreprise, a travaillé avec les membres de l’UGPR
pour réaliser une analyse de marché complète et
une analyse des coûts de production. À la fin de son
affectation de trois semaines, les femmes de l’UGPR
ont noté des résultats immédiats. L’association avait
réussi à mettre au point une méthode pour accroître la
production, ce qui l’a aidée à se tailler une place dans le
marché et à générer des revenus.
En tant que membre fondatrice de l’UGPR, Mme
Ndiaye est fière de contribuer à l’éducation des femmes
et à leur autonomisation économique. Elle se souvient
avoir entendu une fois un homme lui dire : « Ta seule
faille est que ta mère t’a élevée comme un garçon ».
Mais comme elle dit, « J’aurais préféré qu’il me dise que
j’avais été élevée comme une femme, parce qu’une vraie
femme sait se battre! ».
Perspectives SACO
17
L’élargissement des
possibilités économiques
des femmes
Lorsqu’une femme dirige sa propre entreprise, elle
possède les outils dont elle a besoin pour créer sa propre
autonomie économique. Elle décide de la façon de
partager les profits et a plus d’occasions d’améliorer le
bien-être de ses enfants. Elle peut ainsi faire passer la
prospérité économique d’une génération à l’autre.
Les femmes entrepreneures jouent un rôle important
dans les économies des pays en développement. L’accès
aux services financiers leur permet d’investir dans
leurs entreprises afin que ces dernières demeurent
concurrentielles et rentables. Pourtant, les institutions
financières officielles comme les banques et les
établissements de crédit sont généralement hors de
portée pour les femmes dans les pays en développement.
Bien que cela puisse en partie s’expliquer par le fait
que ces services soient moins nombreux dans certaines
parties du monde – moins de la moitié des Africains,
par exemple, ont un compte bancaire –, l’existence d’un
préjugé sexiste est bien réelle.54 Dans certains cas, ces
inégalités sont le résultat d’une discrimination directe
contre les femmes, qui se manifeste dans les lois de
propriété, des lois matrimoniales et du droit successoral.
Ces obstacles empêchent les femmes d’avoir des
comptes bancaires, d’acheter des biens ou d’établir des
contrats financiers par elles-mêmes.55
Même en l’absence de discrimination directe, l’accès
limité des femmes aux ressources fait en sorte qu’il
leur est difficile d’obtenir des services financiers, en
particulier des services de crédit.56 Comme les femmes
dans la plupart des pays ont déjà moins d’antécédents
en matière de crédit que les hommes, les prêteurs les
voient comme des emprunteurs à risque élevé. De plus,
le fait que les femmes possèdent moins de biens réduit
leur capacité d’offrir des biens en garantie.57
Sans services financiers, les entrepreneures manquent
de soutien coordonné pour leurs entreprises, de services
de crédit peu coûteux et à long terme et d’accès adéquat
aux nouvelles technologies. Pour cette raison, bon
nombre de ces entreprises restent bloquées au niveau
de microentreprise.58 Un environnement économique
favorable aux entreprises dirigées par des femmes est un
facteur important pour l’élimination des obstacles qui
entravent la participation des femmes à l’économie.
18
L’autonomisation économique des femmes
Le rôle de la microfinance
Lorsque l’ONU a fait de 2005 l’« Année du
microcrédit », elle a souligné la place importante que
les institutions de microfinance se sont taillée à l’échelle
mondiale en tant que moteur du développement
économique. Outre des prêts de microcrédit, ces
institutions offrent à leurs clients une gamme de
produits et services financiers, dont des services
d’épargne, d’assurance et de transfert.
Bien qu’on ait tendance à mettre toutes les institutions
de microfinance dans le même panier, il en existe en fait
différents genres. Alors que certaines ne prêtent qu’aux
pauvres, d’autres mettent l’accent sur la durabilité
financière des petites et moyennes entreprises.59 Et bon
nombre d’organismes ne s’en tiennent pas aux simples
produits financiers, puisqu’ils offrent également de la
formation en affaires, en vue d’aider leurs clients à faire
prospérer leurs entreprises.
Malgré leurs différences, les organismes de microfinance
sont de plus en plus définis par leur capacité de
travailler avec les femmes. En 2001, la plupart des
personnes desservies par les institutions de microfinance
étaient des femmes.60 Des études ont montré que les
femmes pauvres qui participent à des programmes de
microcrédit jouissent généralement des meilleures cotes
de crédit. En Inde, par exemple, les femmes sont moins
susceptibles que les hommes de ne pas rembourser leurs
petits prêts.61
La participation à des prêts de solidarité est une façon
dont certaines femmes dans les pays en développement
ont pu obtenir un crédit auprès d’institutions de
microfinance. Dans le cas d’un prêt de solidarité, un
groupe de femmes en garantit le remboursement. Ce
genre de formule de groupe est souvent la seule option
pour les femmes entrepreneures qui, individuellement,
ne disposent pas de garanties suffisantes pour obtenir
un crédit.62
Bien que les institutions de microfinance aient la
capacité de sortir les individus de la pauvreté, la
plupart des fournisseurs de services de microfinance
reconnaissent qu’il reste d’importants défis. Il y a 30
ans, le secteur du microcrédit en était à ses débuts;
Georgette Minoungou à l’extérieur de
l’une de ses entreprises fructueuses à
Ouagadougou.
aujourd’hui le besoin d’évaluer les écarts de capacités
demeure. Les institutions de microfinance font souvent
face à un manque de ressources matérielles et à des
capacités techniques réduites dans des domaines comme
la gestion du risque, la transparence et les ressources
humaines. Ces lacunes entravent sérieusement leur
efficacité. L’adoption de mesures visant à régler ces
enjeux et à renforcer les programmes de microfinance
afin qu’ils puissent offrir des services aux femmes
de façon efficace et opportune constitue une étape
importante dans l’autonomisation économique des
femmes.
Bâtir l’avenir au Burkina Faso
Les femmes propriétaires d’entreprise comme Georgette
Minoungou incarnent le pouvoir transformateur de
la promotion de l’esprit d’entrepreneuriat féminin.
La trajectoire de Mme Minoungou vers l’autonomie
économique a débuté sur les rues achalandées de
Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Ici, la
vente ambulante représente un important pourcentage
de l’emploi total. Comme bon nombre de vendeurs,
Mme Minoungou a commencé à gagner un revenu en
vendant des fruits qu’elle gardait dans un panier perché
sur sa tête. Elle gagnait assez d’argent pour répondre
aux besoins de base de sa famille. Cependant, son
revenu était faible et instable, ce qui compromettait sa
capacité de couvrir les dépenses liées à l’alimentation,
aux services de santé et au loyer.
Dans l’espoir d’élargir son entreprise, Mme Minoungou
a voulu construire un kiosque au marché. Cela,
cependant, s’est révélé être une tâche difficile. Sans
garantie importante, elle n’arrivait pas à obtenir un
prêt auprès d’une banque. Elle s’est donc tournée vers
la Mutualité femmes et développement du Burkina
(MUFEDE). Originalement établie en 1996 pour
venir en aide à un groupe de femmes qui avaient perdu
leur emploi, cette institution de microfinance compte
maintenant 20 000 membres. Elle offre des lignes de
crédit ainsi que des formations en gestion du crédit.
Grâce à un prêt de solidarité contracté avec d’autres
femmes de Ouagadougou, Mme Minoungou a obtenu
suffisamment de fonds de démarrage de MUFEDE non
seulement pour construire son kiosque, mais également
pour se rendre en Côte d’Ivoire où elle achetait et
importait différents types de fruits afin de les vendre
à Ouagadougou. En quelques années, son entreprise
a grandi; à chaque nouvelle étape d’expansion, elle
pouvait emprunter des prêts de plus en plus importants
auprès de MUFEDE.
Aujourd’hui, l’entreprise de Mme Minoungou est
prospère. Elle dirige plusieurs kiosques de fruits et
légumes à Ouagadougou et exploite un commerce
d’approvisionnement stable. Les effets positifs se sont
multipliés et ont eu des répercussions autour d’elle : elle
a pu engager sept employés, payer les frais de scolarité
de ses trois enfants et construire deux maisons pour sa
famille au village.
Bien que la microfinance soit considérée comme bien
établie au Burkina Faso, ces institutions font face aux
mêmes défis liés à des capacités techniques réduites que
connaissent de nombreuses institutions de microfinance
dans les pays en développement. SACO travaille
avec MUFEDE depuis 2006 en vue de renforcer les
politiques de gestion du crédit, la gestion des ressources
humaines, le développement de produits financiers et la
création de sites Web. Le soutien de SACO a permis à
la direction de renforcer les capacités du personnel afin
de s’assurer que l’institution soit viable et jouisse d’une
réputation solide dans les collectivités dans lesquelles
elle travaille.
Perspectives SACO
19
Vers l’avenir
Il est essentiel de renforcer la capacité des femmes
à s’engager de façon significative dans l’activité
économique. Un tel engagement est non seulement
un droit fondamental pour chaque être humain, mais
également une façon de stimuler le développement
économique et de réduire la pauvreté. L’amélioration
du bien-être d’une femme a des répercussions qui vont
bien au-delà de sa personne : en effet, sa famille, sa
collectivité et son pays en bénéficient.
La plupart des femmes et des filles, particulièrement
celles qui vivent dans les pays en développement,
continuent d’être confrontées à des obstacles
et des préjugés dans les domaines de l’emploi,
de la propriété et de la participation à l’activité
économique. Ces obstacles se traduisent par un accès
inégal à l’emploi, aux ressources de production et à
l’éducation supérieure, ce qui a ultimement pour effet
d’enfermer les femmes dans un cycle de pauvreté et de
marginalisation économique.
L’autonomisation économique des femmes nécessite des
mesures à tous les niveaux de la société – local, national
et mondial. Aucune initiative ne peut par elle-même
remplir toutes les conditions de l’autonomisation, et
aucune stratégie ne peut produire de résultats dans tous
les contextes. Les programmes les plus efficaces tiennent
compte des besoins des femmes potentiellement
affectées et évaluent soigneusement leurs ressources,
leurs forces et leurs vulnérabilités. Ces programmes
transformeront les relations de pouvoir entre les
hommes et les femmes en donnant aux femmes une
façon de promouvoir leur propre réussite économique.
Il existe de nombreuses façons de bâtir des fondations
favorables à l’autonomisation économique des femmes,
par exemple :
20
L’autonomisation économique des femmes
Promouvoir les occasions d’apprentissage
et de formation
Selon l’Organisation internationale du travail, le travail
productif et décent se caractérise généralement par
des occasions d’emploi constructives et équitables, des
revenus adéquats, des horaires de travail raisonnables et
des conditions de travail sécuritaires. Pour les pauvres
partout dans le monde qui souhaitent améliorer leur
situation, il s’agit de l’avenue la plus accessible.1 Si
l’on souhaite rehausser la participation des femmes au
marché du travail et favoriser leur accès à des emplois
acceptables dans l’économie formelle, il faudra leur
offrir plus d’occasions d’apprentissage et de formation
afin de développer leur capital humain.
En 2012, des conseillers volontaires de SACO se
sont alliés au Projet d’éducation Pomeroon (PEP),
un organisme qui aide les jeunes, en particulier les
filles, à atteindre leurs objectifs scolaires dans le
nord du Guyana. L’accès à l’éducation secondaire est
extrêmement limité à Pomeroon, sans compter que
certains enfants vivent à 60 kilomètres de la seule école
secondaire de la région.
Afin de créer des occasions d’apprentissage, le PEP a
demandé le soutien de SACO pour élaborer un plan
stratégique qui l’aidera à mettre en place des services
de formation professionnelle en agriculture et en
ingénierie. Le conseiller volontaire de SACO a mis
au point un plan d’action complet qui comprenait
des détails sur le nouveau programme et des listes de
qualifications pour les instructeurs. Ce plan a aidé
l’organisme à s’attirer un important soutien financier
et des contributions en nature, ce qui lui a permis
d’aller de l’avant avec la création d’un établissement de
formation professionnelle.
Le besoin d’améliorer l’éducation des femmes est
particulièrement criant quand on considère que
1,5 milliard de personnes âgées de 10 à 25 ans – la
plus importante génération d’adolescents de tous les
temps – s’apprêtent à entrer dans le marché du travail.2
Afin de pouvoir se défendre dans ce marché, les femmes
doivent avoir accès à des occasions d’apprentissage de
qualité qui dépassent le primaire, dont des formations
en compétences professionnelles. Comme l’a souligné
ce rapport, l’investissement dans le capital humain
des femmes rehausse leurs revenus, ce qui entraîne des
investissements plus importants dans leur éducation
et dans celle de leurs enfants.3 Ainsi, la hausse de
l’employabilité des femmes libère leur potentiel et fait
progresser le bien-être de la main-d’œuvre actuelle et
future d’une nation.
développement, dont un programme d’agroentreprise
qui donne des moutons aux habitants et habitantes
des collectivités rurales. Jusqu’en 2009, l’organisation
achetait les bêtes qu’elle donnait aux collectivités.
Afin de réduire les dépenses et d’élargir ses activités,
CEPUDO a demandé le soutien de SACO pour lancer
un programme d’élevage de bétail.
Améliorer l’accès des femmes aux
ressources de production et aux avoirs
Au service de l’entrepreneuriat féminin
Les initiatives qui favorisent un accès plus équitable
aux ressources de production sont essentielles pour
l’autonomisation économique des femmes, surtout les
entrepreneures et les agricultrices. Le fait de posséder
des biens comme une terre, de l’équipement ou du
bétail peut être très constructif pour les femmes,
puisque cela facilite les activités de production, offre
une sécurité physique, confère une identité sociale et
sert de source de revenus et de garantie pour le crédit.4
Sans ressources adéquates, les femmes dépendent de
leur mari ou d’autres membres de leur famille pour leur
sécurité économique.
Au Honduras, SACO s’est allié avec CEPUDO,
un organisme qui vient en aide aux familles à faible
revenu. CEPUDO offre différents programmes de
Moins de deux ans après la fin de l’affectation,
CEPUDO a signalé que son programme avait
produit d’importants résultats. L’organisation possède
maintenant son propre troupeau de 80 moutons, et
elle a fait passer de deux à dix le nombre de projets
communautaires qu’elle gère. La réussite du programme
a incité les membres de CEPUDO à reproduire le
projet avec d’autres animaux, en utilisant le même
modèle et les mêmes techniques d’élevage qu’ils ont
apprises dans le cadre de l’affectation.
Comme les entreprises appartenant à des femmes
sont relativement nombreuses dans les pays en
développement, le fait de soutenir leur réussite produira
forcément des résultats positifs de plus grande portée
pour le développement du secteur privé. Afin que les
activités économiques des femmes passent du niveau
de subsistance au niveau d’entreprises solides, il
faudra mettre en place des réformes stratégiques qui
s’attaquent aux obstacles discriminatoires en matière
de droit et de réglementation. Ces défis varieront
certainement d’un pays à l’autre, mais l’objectif ultime
est de créer un climat d’affaires dans lequel les hommes
et les femmes entrepreneures ont le même accès aux
ressources économiques et financières.
En particulier, les femmes d’affaires ont besoin d’un
meilleur accès aux services financiers, dont le crédit,
Perspectives SACO
21
pour investir dans l’expansion de leurs entreprises. Le
fait d’offrir des produits et des services équitables par
le biais d’institutions de microfinance et d’incubateurs
d’entreprises constitue une étape importante dans cette
direction. De plus, les programmes qui offrent des
formations en affaires, du mentorat et des occasions de
réseautage pour les femmes rehausseront la probabilité
que les femmes établissent de solides entreprises.
Aux Philippines, SACO appuie des entreprises dirigées
par des femmes dans le cadre d’un partenariat avec
la Coopérative Hardin ng Kalikasan Cooperative, un
groupe de 53 femmes qui ont appris à fabriquer du
papier à partir de matériaux locaux comme la fibre
de banane et de noix de coco. Ainsi, elles créent des
cartes de vœux, des sacs-cadeaux et des cahiers de
notes. Après l’inondation dévastatrice de 2004 et les
crises économiques qui ont suivi, les ventes de la coop
ont chuté, et l’organisme s’est tourné vers SACO pour
obtenir de l’aide.
Depuis 2008, SACO travaille avec la coopérative
afin de l’aider avec le développement et le marketing
de produits. La conseillère volontaire, forte de plus
de 30 ans d’expérience en affaires internationales, a
travaillé avec les femmes pour élaborer une stratégie
de marketing ciblée et a cerné un besoin d’offrir plus
de séances de formation en gestion financière et en
établissement du prix des produits. La coop crée
maintenant de nouveaux produits, elle s’est dotée d’une
directrice du marketing, et elle a défini clairement les
responsabilités des chefs d’équipe. Tout cela a contribué
à améliorer l’efficacité et les ventes de la coop.
Au service de l’action collective des
femmes
Chaque femme est un puissant moteur de
développement; ensemble, les femmes peuvent
conjuguer leurs moyens de pression pour s’attaquer aux
obstacles structurels qui entravent leur autonomisation
économique. Les associations de femmes et les groupes
de la société civile ont le potentiel de relever le profil
des enjeux des femmes dans les secteurs public et
22
L’autonomisation économique des femmes
privé. Ils peuvent ainsi contribuer à changer les lois,
les institutions et les normes sociales. Lorsqu’elles
se regroupent, les femmes sont mieux placées pour
obtenir des prêts collectifs, pour devenir propriétaires
de différents avoirs et pour renforcer leurs activités
génératrices de revenus.
En vue d’appuyer l’action collective des femmes,
SACO s’est allié au Consortium des femmes d’Ukraine
(CFU), un regroupement de 32 organismes de femmes
créé dans le but de promouvoir la coopération des
groupes de femmes dans le pays. Au cours d’une
période de deux ans, les conseillers volontaires de
SACO ont effectué des affectations qui ont amélioré
la coordination au sein du réseau du CFU par
l’établissement de procédures standardisées pour ses
interactions avec ses membres. SACO a également
offert au personnel du CFU des formations en relations
publiques afin de relever le profil de l’organisme et
de mieux faire connaître les enjeux des femmes en
Ukraine.
Réduire le fardeau du travail non
rémunéré
La capacité des femmes de générer des revenus
stables et de travailler dans de meilleures conditions
au sein du marché est minée par le lourd fardeau de
travail non rémunéré qu’elles portent. En effet, elles
doivent souvent gérer leur ménage et s’occuper des
enfants et des personnes âgées ou malades.5 Si l’on
souhaite éliminer les normes sociales discriminatoires
qui perpétuent la division du travail selon le sexe, il
faudra réduire et redistribuer le fardeau de travail non
rémunéré que portent les femmes. Il faudra également
investir dans des infrastructures comme l’eau et
l’assainissement, ainsi que dans les services publics
comme les cliniques de santé et les services de garde;
tout cela contribue à réduire le fardeau quotidien des
femmes.
Un des résultats du partenariat de SACO avec le YMCA
du village arménien de Vardenis était précisément la
réduction de la charge de travail non rémunéré des
femmes grâce à l’amélioration des services sociaux. Le
YMCA de Vardenis, qui compte plus de 250 membres,
soutient les femmes de la collectivité en offrant une
gamme d’activités pédagogiques et parascolaires pour
les enfants du village. Le YMCA a demandé à SACO
de l’aider à mener une évaluation organisationnelle
en vue d’améliorer l’efficacité de ses opérations. En
collaborant avec le personnel du YMCA, les conseillers
volontaires de SACO ont offert une assistance en
Les conseillères volontaires de
SACO Agathe Collard (3e à partir
de la gauche) et Victoria McTaggart
(5e à partir de la gauche) avec des
clients de la Coopérative Hardin ng
Kalikasan, à Real, aux Philippines.
SACO a aidé cette coop de femmes
avec le développement de produits et
le marketing de ses savons et de ses
produits de papier, tous fabriqué à la
main à partir de matériaux locaux, dont
des fibres de banane et de noix de
coco.
planification stratégique qui a mené à l’élargissement et
à l’amélioration de ses services sociaux.
Les progrès continus vers ces objectifs donnent aux
femmes un plus grand contrôle sur leur bien-être et
libère encore davantage leur potentiel en tant que
puissantes sources de développement. L’autonomisation
économique des femmes est une condition préalable
pour la création d’économies plus solides et pour
l’amélioration de la qualité de vie collective. Par le biais
de sa vision d’un monde dans lequel les hommes et les
femmes ont tous accès à des possibilités économiques
et sociales durables, SACO s’emploie à promouvoir des
objectifs et des cibles axés sur l’égalité entre hommes et
femmes afin d’améliorer la situation économique des
femmes.
Perspectives SACO
23
Notes
1
46
2
47
Bachelet 2012.
Kapista, 2008; Golla et al., 2011.
3 Eyben et al., 2008.
4 PNUD 2008.
5 UK DFID 2007.
6 OCDE 2011.
7 Doss 2006.
8 Zoellick 2010.
9 UN DAES 2009.
10 Banque mondiale 2012.
11 ONU Femmes 2012.
12 Banque mondiale 2012.
13 IFAD 2012.
14 IFAD 2012; FAO 2011.
15 ONU Femmes 2012.
16 IFAD 2012.
17 Banque mondiale 2012.
18 Ibid.
19 FAO 2011b.
20 OCDE 2011.
21 Banque mondiale 2012.
22 Hendra 2012.
23 OIT 2011.
24 UN DAES 2009.
25 UK DFID 2007.
26 UN DAES 2009.
27 Ibid.
28 FAO 2012.
29 Agarwal 2011.
30 Banque mondiale 2012.
31 UN DAES 2009.
32 Ibid.
33 The Chicago Council on Global Affairs, 2011.
34 Banque mondiale 2012.
35 Ibid.
36 UN DAES 2009.
37 Ibid.
38 Nations Unies 2010.
39 OCDE 2011
40 Esplen and Brody 2007.
41 Dodd and Cassels 2006.
42 Banque mondiale 2012.
43 UK DFID 2007.
44 Banque mondiale 2012.
45 OCDE 2011.
24
L’autonomisation économique des femmes
UNECE 2012.
UN DAES 2010
48 UN DAES 2009.
49 UNESCO 2012.
50 ONU Femmes 2011.
51 Ibid.
52 Banque mondiale 2012b.
53 Ibid.
54 UN DAES 2009.
55 Fletschner 2009.
56 UN DAES 2009.
57 La Banque Mondiale 2012.
58 Dovi 2012.
59 UN DAES 2009.
60 Daley-Harris 2009.
61 UK DFID 2007.
62 Banque mondiale 2012.
63 UN DAES 2009; OIT 2012.
64 ONUDI 2010.
65 OCDE 2011.
66 UN DAES 2009.
67 OCDE 2011.
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Perspectives SACO
25
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26
L’autonomisation économique des femmes
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