0 Mémoire de Master 2 Le SUFCO En partenariat avec l’IFCEES de Montpellier Domaine : Sciences Humaines et Sociales Mention : Sciences de l’Education Spécialité : Responsable d’Evaluation, de Formation et d’Encadrement (REFE) Formation continue professionnelle en partenariat entre l’IFCEES et l’Université Paul Valéry. Montpellier 3 Contribution des sciences de l’éducation à la valorisation et au renforcement de la démarche qualité développée dans une unité de chirurgie. Soutenu par : Aurélie GASTOU Sous la direction de : Franck GATTO Maitre de conférences en sciences de l’éducation, HDR, Université Montpellier 3. Et Sophie VINCENT Ergothérapeute, Cadre de santé, Cadre Formateur consultant, chargée de cours à l’université, Master 2 en sciences de l’éducation. Année Universitaire 2011-2012 REMERCIEMENTS A Franck Gatto pour la qualité de son enseignement, le partage de ses savoirs, la richesse et la diversité des enseignements proposés tout au long de ces 18 mois de formation. A Eric Pastor, Directeur de l’IFCEES, pour son accueil. A Sophie Vincent pour avoir accepté la direction de mon mémoire, pour sa disponibilité, sa rigueur, son accompagnement et son soutien tout au long de l’élaboration de ce travail. A toute la promotion pour la richesse des moments partagés. A tous les membres de l’équipe de soins de chirurgie qui ont accepté de répondre à mon outil d’enquête. A tous mes proches qui ont été présents et qui m’ont fait confiance. SOMMAIRE 1. Le contexte et le thème de mémoire 1 1.1 Le parcours de l’expérience 1 1.2 Le projet de formation en Master 2 1 1.3 Le projet professionnel 1 2. L’utilité sociale de la recherche 2 3. L’état des lieux de la recherche et la problématisation théorique 2 3.1 Présentation du Centre Régional de Lutte contre le Cancer Val d’Aurelle 2 3.1.1 Présentation de l’institution et de ses missions 2 3.1.2 Une nouvelle direction, une nouvelle dynamique 4 3.1.3 Organigramme 5 3.1.4 Le projet d’établissement 6 3.1.5 Présentation des services de chirurgie 6 3.2 Le Concept de Démarche Qualité 7 3.2.1 Définition générale de la qualité 7 3.2.2 Définition générale de la démarche qualité 7 3.2.2.1 Historique 7 3.2.2.2 Définition de la démarche qualité 9 3.2.2.3 La démarche qualité dans les établissements de santé 9 3.2.3 10 Présentation de la démarche qualité du CRLC 3.2.3.1 Les grandes étapes 10 3.2.3.2 L’organisation actuelle 10 3.2.4 12 La démarche qualité des services de chirurgie 3.2.4.1 Ma fiche de poste 12 3.2.4.2 La démarche qualité du service de chirurgie 14 3.3 L’évaluation des pratiques professionnelles 15 4. Les modèles convoqués et les matrices théoriques 16 4.1 Les modèles convoqués 16 4.1.1 Le modèle de l’évaluation 16 4.1.1.1 Le modèle de l’évaluation contrôle 16 4.1.1.2 Le modèle de l’évaluation questionnement 17 4.1.2 17 Le modèle du management 4.1.2.1 Le management directif 18 4.1.2.2 Le management participatif 19 4.1.3 Le modèle de la communication 19 4.1.3.1 Le modèle de la communication linéaire 19 4.1.3.2 Le modèle de la communication systémique 20 4.2 Les matrices théoriques 20 4.2.1 L’évaluation 21 4.2.2 Le management 22 4.2.3 La communication 23 5. L’hypothèse théorique ou la question de recherche 24 6. La méthode de recherche 24 7. La population 24 8. L’outil d’enquête théorisé 24 9. Le protocole de recueil des données 37 10. Le traitement des données 37 11. Synthèse et analyse des résultats qui répondent à la question de recherche 38 11.1 Statistiques descriptives 38 11.1.1 Questions 1 à 6 : Partie descriptive 38 11.1.2 Questions 7 à 20 : Tests de connaissances /Démarche qualité 39 11.1.3 Questions 21 à 28 : Tests de connaissances / Règlementation 44 11.1.4 Questions 29 à 33 : La communication 46 11.2 Statistiques différentielles 47 11.2.1 Questions 34 à 37 : Les modèles de l’évaluation 47 11.2.2 Questions 38 à 41 : Le modèle de la posture 49 11.2.3 Questions 42 à 47 : Les modèles de management 51 11.3 Statistiques inférentielles 54 11.3.1 Les effectifs observés 54 11.3.2 Construction du tableau de contingence 55 11.3.3 Conclusion 56 11.4 Synthèse des résultats qui répondent à la question de recherche 56 12. Critique du dispositif de recherche 58 13. Intérêts et limites des résultats obtenus pour la pratique et la profession concernée58 14. Intérêts des résultats par rapport aux modèles et aux théories convoquées 58 15. Perspectives de recherches à partir des résultats obtenus 59 16. Références bibliographiques 59 17. Annexe : Organigramme 61 1 1. Le Contexte et le thème du mémoire 1.1 Le parcours de l’expérience Je suis Infirmière Diplômé d’Etat (IDE) depuis 2001, j’ai intégré le Centre Régional de Lutte contre le Cancer (CRLC) Val d’Aurelle à temps partiel dès fin 2001. Parallèlement, durant 4 ans, j’ai exercé en tant qu’IDE intérimaire dans différentes structures de la région puis j’ai exercé en tant qu’IDE libérale. Au cours de ces 4 années, ma pratique s’est transformée petit à petit, ma maitrise des soins techniques m’a permis à un moment donné d’accompagner les patients afin d’arriver à une réelle harmonie entre soins techniques et soins relationnels. Dans un même temps, le profil de l’équipe s’est modifié, l’arrivée de nouvelles collègues IDE et d’une nouvelle cadre m’ont permis d’exercer des missions de formation, de conseil et de développer des capacités d’organisations inhérentes à la fonction cadre. C’est à partir de ce moment, que j’ai ressenti le désir et l’envie de vouloir accompagner les équipes dans la prise en charge optimale des patients. En 2005, j’ai donc préparé le concours d’entrée à l’Institut de Formation des Cadres de Santé (IFCS) que j’ai obtenu en 2006. J’ai suivi cette formation parallèlement avec une formation universitaire en master 1 en Sciences de l’Education sur Aix en Provence. Depuis juillet 2007, je suis cadre de santé en service de chirurgie au CRLC Val d’Aurelle à Montpellier. 1.2 Le projet de formation en Master 2 Déjà sensibilisée par les Sciences de l’Education lors du Master 1 suivi sur Aix en Provence, ayant connaissance de l’existence du Master 2 sur Montpellier, j’ai voulu poursuivre comme une suite logique, afin d’approfondir mes connaissances dans le domaine. 1.3 Le projet professionnel Cadre de santé depuis 4 ans, je souhaitais approfondir mes connaissances sur les savoirs acquis en Sciences de l’Education afin d’optimiser mes compétences dans les domaines de l’évaluation, l’éducation et le management et aussi mettre à distance mes pratiques quotidiennes et les analyser. 2 Acquérir une certaine confiance en soi, une affirmation de ma posture et le diplôme de Master 2 me semblait indispensable, au vu de l’évolution du CRLC Val d’Aurelle. Ces trois points débouchent sur mon thème de recherche qui s’intéresse à la démarche qualité et à l’évaluation des pratiques professionnelles au sein d’une unité de chirurgie au CRLC Val d’Aurelle. 2. L’utilité sociale de la recherche L’utilité sociale de la recherche va se situer essentiellement au sein de l’unité mais pourra être transposable à toutes autres situations en lien avec le sujet. 9 Evaluer les pratiques professionnelles dans le cadre de la démarche qualité, 9 Améliorer et valoriser la qualité des pratiques des professionnels, 9 Améliorer la prise en charge des patients et leur satisfaction, 9 Améliorer les méthodes de travail et d’organisation, 9 Améliorer le management dans le service. 3. L’état des lieux de la recherche et la problématisation théorique 3.1 Présentation du Centre Régional de Lutte contre le Cancer (CRLC) Val d’Aurelle 3.1.1 Présentation de l’institution et de ses missions Le centre Val d’Aurelle-Paul Lamarque est un des 20 centres régionaux qui constituent la Fédération UNICANCER. La Fédération contribue activement à la réflexion nationale et internationale en Cancérologie et s’est impliquée dans l’élaboration du Plan Cancer. Ce centre est l'un des plus anciens de France, créé en 1923 au sein de l'hôpital Saint-Eloi par le professeur Emile Desforges. C’est un établissement mono site avec huit bâtiments reliés entre eux. C’est un établissement de droit privé, reconnu d'utilité publique, ayant un financement public, et participant au service public hospitalier. Suite à la promulgation de la loi HPST (Hôpital, Patients, Santé et Territoires) le 22 juillet 2009, les CLCC et tous les établissements autrefois PSPH sont devenus des Etablissements de Santé Privé d’Intérêt Collectif (ESPIC). Son Conseil d’administration est présidé par le Préfet de Région. Son directeur est un médecin nommé par le Ministre de la santé. 3 Ses missions, définies par l’ordonnance du 1er octobre 1945 et précisées par l’ordonnance n°2005-406 du 2 mai 2005 sont : ¾ Les soins : Avec 201 lits, l’établissement prend en charge 30% des cancers de la région Languedoc-Roussillon. Le centre est associé au CHRU de Montpellier et au CHU de Nîmes dans le cadre du pôle régional de cancérologie. Près de 90 professionnels dont 105 médecins spécialistes et 130 chercheurs œuvrent quotidiennement pour proposer des soins de qualité. L’activité est intégralement dédiée à la cancérologie dans laquelle il assure, outre les activités de diagnostic, tous les traitements : chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie. Les pathologies principales traitées sont, conformément aux engagements du projet médical, les tumeurs du sein, digestives et de l’appareil génital féminin et masculin. L’ambition du centre est d’offrir à chaque patient le traitement le mieux adapté à sa situation grâce à une médecine spécialisée, basée sur une connaissance approfondie et multidisciplinaire des cancers. L’origine géographique des patients est pour 78 % de la région Languedoc-Roussillon et les 22 % restant proviennent des départements extérieurs. Val d’Aurelle est classé 2ème établissement en France dans le traitement des cancers du côlon et du rectum (Classement L’Express, septembre 2010) et 4ème dans le traitement des cancers du sein (Classement le Point Septembre 2010). ¾ La recherche en cancérologie, la recherche clinique est essentielle pour développer et évaluer des stratégies thérapeutiques pluridisciplinaires associant chimiothérapie, radiothérapie et chirurgie. Celle-ci bénéficie du regroupement sur un même site de l’Institut de Recherche en Cancérologie de Montpellier (IRCM= structure mixte entre le CRLC, l’Inserm, et l’Université de Montpellier 1) et d’une unité de recherche clinique et de biostatistique, très active. En 2009, 665 patients ont été inclus dans des études. Le centre est promoteur de 15 essais cliniques et gère en moyenne plus de 158 essais thérapeutiques en cours d’inclusion par an. 4 ¾ La prévention : Epidaure, département de recherche-actions en prévention de Val d’Aurelle, est une référence locale, nationale, et internationale dans le domaine de la prévention des cancers par l’éducation pour la santé. ¾ La formation est en lien avec le statut hospitalo-universitaire. La mesure 63 du Plan Cancer 2003-2007 est venue renforcer cette obligation. On retrouve des Professeurs de Faculté impliqués dans la formation universitaire et postuniversitaire. De même, l’équipe paramédicale intervient dans les formations professionnelles continues. 3.1.2 Une nouvelle direction, une nouvelle dynamique C’est le 28 avril 2011 que le professeur Jacques Domergue, chirurgien en chirurgie digestive mais aussi homme politique, est nommé directeur du CRLC Val d’Aurelle par le ministre de la santé Xavier Bertrand. En plus de cette nomination, le centre Val d’Aurelle a intégré le 4 juillet 2011 le groupe UNICANCER, comme dit plus haut, afin d’ouvrir d’autres opportunités ou comme le dit Jacques Domergue, Directeur général : « Appartenir à UNICANCER est une réelle opportunité pour le CRLC Val d’Aurelle - Paul Lamarque, pour ses partenaires, et pour les patients de la région. Il garantit à ces derniers de bénéficier le plus rapidement possible des progrès scientifiques et organisationnels. Il assure une prise en charge de qualité : du dépistage au suivi après le traitement. Avec l’appui du groupe UNICANCER, le centre va pouvoir continuer sa politique de développement et d’innovation en matière de soins, recherche et prévention pour lutter contre la maladie .» A ceci, il faut ajouter la dynamique entreprise depuis mai 2008 concernant un vaste programme de restructuration appelé « Valdo 2012 » pour répondre aux besoins de la population. Depuis quelques années en effet, l’établissement qui couvre un cas sur trois en Région, accueille environ 5% de patients supplémentaires chaque année. Le boum démographique en Languedoc-Roussillon mais également les progrès médicaux expliquent l'augmentation de l'incidence et de la prévalence des cancers. Le CRLC Val d’Aurelle accueille 24000 patients chaque année. Ce programme de restructuration qui devrait prendre fin en 2012, comprend la construction de nouveaux bâtiments (de 33 000 m2 à 43 000m2) et l'achat de nouveaux équipements. Ce plan d’investissement de 55 millions d’euros sur 5 ans comprend comme grands axes de développement : 5 9 9 9 9 9 9 L’extension et la restructuration de l’imagerie médicale, La construction de la chirurgie ambulatoire, La réhabilitation et l’extension de l’hôpital de jour, La réhabilitation, l’extension de la radiothérapie et la création de 3 nouveaux bunkers, La réfection du service de médecine nucléaire, Le renforcement des structures supports : -Une extension des laboratoires supports (pharmacie, biologie spécialisée…), -La création de bureaux médicaux, -La restructuration des consultations, -La création d’un pôle énergie construit dans le cadre d’une démarche de développement durable et d’économie d’énergie. De plus, le centre Val D’Aurelle vient de faire l’acquisition d’un robot chirurgical d’une valeur de 1.6 Millions d’euros. On peut donc observer que cet établissement est dans une dynamique d’innovation et de rationalisation des modes d’organisation mais également en quête d’une amélioration de son image. 3.1.3 Organigramme Depuis janvier 2012, l’établissement est organisé en pôles. Les services de chirurgie appartiennent au pôle CHIRURGIE avec l’anesthésie et le bloc. Ci-joint le nouvel organigramme en annexe. 6 3.1.4 Le projet d’établissement Le nouveau directeur est arrivé à l’orée du mois de mai 2011 dans une démarche d’investissement et d’innovation. Au même moment, l’établissement était dans une démarche de certification et a donc obtenu une dérogation pour conserver le projet d’établissement 2006-2010. Le projet d’établissement 2012-2017 est en cours. On constate donc, pour l’instant, une absence de lignes directrices dans la vision d’établissement et donc en conséquence une absence de projet médical, projet social et projet de soins 3.1.5 Présentation des services de chirurgie Les services de chirurgie de l’établissement sont répartis sur 2 étages, situés au bâtiment A. Ce sont des services d’hospitalisations traditionnelles. Chaque étage comprend 30 lits répartis sur 4 chambres doubles et 22 chambres individuelles. Le taux d’occupation moyen des services de chirurgie est de 80%.La durée moyenne entre la première consultation et l’intervention est de 21 jours. La durée moyenne de séjour est de 6 jours. La plupart des entrées sont programmées, 78% viennent du Languedoc-Roussillon. Les patients sortent principalement à domicile (pour 2011, 1060 retours à domicile, 392 mutations internes, 45 transferts vers un autre établissement et 6 décès). Les principales pathologies prises en charge sont : 9 digestives (899 séjours en 2011), 9 mammaires (1545 séjours avec les adénocarcinomes canalaires de tous les stades), 9 gynécologiques (255 séjours en 2011). L’équipe paramédicale de chaque étage est composée d’IDE (15,25 Equivalent Temps plein) d’Aides-Soignants (AS 9,25 ETP) et d’Agents de Service Hospitaliers (ASH 6,5 ETP). Depuis le 2 avril 2012, je suis cadre de santé des 2 services de chirurgie accompagnée d’une infirmière principale. La responsabilité de l’équipe ASH a été confiée à une responsable hôtelière. 7 3.2 Le Concept de Démarche Qualité 3.2.1 Définition générale de la qualité La définition de la qualité selon la norme ISO 8402 est : « Ensemble des propriétés et caractéristiques d'un produit ou d'un service qui lui confèrent l'aptitude à satisfaire les besoins exprimés ou implicites ». Sa définition selon l’OMS : « Délivrer à chaque patient l'assortiment d'actes diagnostiques et thérapeutiques qui lui assurera le meilleur résultat en termes de santé, conformément à l'état actuel de la science médicale, au meilleur coût pour un même résultat, au moindre risque iatrogène et pour sa plus grande satisfaction en termes de procédures, de résultats et de contacts humains à l'intérieur du système de soins ». 3.2.2 Définition générale de la démarche qualité 3.2.2.1 Historique L’histoire de la démarche qualité s’inscrit dans l’histoire du management. En 1924, Walter A. Shewhart a inventé une méthode de contrôle de la qualité de la production en utilisant des méthodes statistiques. En 1950, William Edwards Deming à popularisé la célèbre « roue de Deming ». Cette méthode présente les 4 phases à enchainer successivement afin de s’inscrire dans une logique d’amélioration continue. L’idée étant de répéter les 4 phases tant que le niveau attendu n’est pas atteint. 8 Figure 1 : La roue de Deming Ces 4 phases sont : 9 Plan : Planifier et préparer le travail à effectuer, établir les objectifs, définir les tâches à exécuter. 9 Do : Faire, réaliser, exécuter les tâches prévues. 9 Check : Vérifier les résultats, mesurer et comparer avec les prévisions. 9 Action : Agir, corriger, prendre les décisions qui s'imposent, identifier les causes des dérives entre le réalisé et l'attendu. Identifier les nouveaux points d'intervention, redéfinir les processus si nécessaire. Après la seconde guerre mondiale, le Japon a décidé de faire de l’amélioration de la qualité un impératif national dans le cadre de la restructuration de leur économie. C’est à cette époque que l’idée d’un décloisonnement des services et l’accent sur l’apprentissage en continu est apparu. En 1970, aux Etats Unis apparait une première loi imposant l’obligation de l’assurance qualité pour la construction des centrales nucléaires. En France, le déploiement de la démarche qualité a été tardif (1990). Il a été pérennisé en 2000 avec la norme ISO 9001 qui souligne l’implication managériale dans le pilotage global de la qualité, la maitrise des process. 9 3.2.2.2 Définition de la démarche qualité L'un des principes de base de la qualité est la prévention et l'amélioration permanente. Cela signifie que la qualité est un projet sans fin dont le but est de prendre en compte les dysfonctionnements le plus en amont possible. Ainsi la qualité peut être représentée par un cycle d'actions correctives et préventives, appelé «roue de Deming» comme nous l’avons décrit ci-dessus. L'amélioration de la qualité, interne et externe, permet à l'entreprise de travailler dans de meilleures conditions avec ses bénéficiaires, ce qui se traduit par une relation de confiance et des gains sur le plan financier (augmentation des bénéfices) ou humain (clarification des rôles, des besoins et de l'offre, motivation du personnel). Il s'agit toutefois d'un effort impliquant l'ensemble de l'entreprise et conduisant la plupart du temps à des modifications des habitudes de travail, voire des changements organisationnels. Ainsi, on appelle «démarche qualité» l'approche organisationnelle permettant un progrès permanent dans la résolution des non-qualités. Il s'agit d'une démarche participative, c'est-àdire à laquelle doit nécessairement participer l'ensemble de l'entreprise et par conséquent nécessairement portée au plus haut niveau hiérarchique. 3.2.2.3 : La démarche qualité dans les établissements de santé Ce concept de démarche qualité dans les établissements de santé est d’apparition récente en France. Des initiatives professionnelles concernant la qualité sont apparues au cours des années 80. Ultérieurement, l’action de l’ANDEM (Agence Nationale pour le Développement de l’Evaluation Médicale) dans les suites de la loi portant réforme hospitalière de juillet 1991 a permis de développer un certain nombre d’expériences en partenariat avec les établissements de santé. Une accélération franche du développement des démarches qualité est consécutive à l’ordonnance du 24 avril 1996 instituant en France une démarche d’accréditation mise en œuvre par l’ANAES (Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé) depuis 1999. L’accréditation a pour objectif de promouvoir l’amélioration continue de la qualité et de la sécurité dans les établissements de santé. 10 3.2.3 Présentation de la démarche qualité du CRLC 3.2.3.1 Les grandes étapes De 1999 à 2010, l’établissement a traversé de grandes étapes dont la création récente de la cellule qualité en 2001. o 1999 : Démarche expérimentale d’accréditation initiée par la FNCLCC (Fédération Nationale des Centres de Lutte contre le Cancer), o 2001 : Création de la cellule qualité et structuration du système documentaire, o 2003:Visite d’accréditation V1, mise en place d’un système de recueil des événements indésirables et d’une coordination des Vigilances, o 2005 : Projet qualité du projet d’établissement 2006-2010, o 2006 : Structuration de l’évaluation des pratiques professionnelles. Participation au recueil d’indicateurs expérimentaux, o 2007 : Visite de certification V2, o 2010 : Evolution de la Cellule Qualité vers une Délégation Qualité avec un Comité Qualité-Risques. Mise en œuvre d’une Politique et du programme 2010-2014 : Qualité - Gestion des Risques – EPP (Evaluation des Pratiques Professionnelles). 3.2.3.2 L’Organisation actuelle La Délégation Qualité est composée d’un Délégué Qualité, d’un Responsable Qualité, d’un Coordonnateur de la Gestion des Risques et d’un Coordonnateur EPP. Le Comité Qualité - Risques est composé de la Direction Générale, la Direction des Soins Infirmiers et Médicotechniques, le responsable des Services généraux, la Cadre hygiéniste, le Directeur des affaires générales, le président de la CME, le médecin DIM, le cadre de radiothérapie. Une Cellule d’Evénements Indésirables est chargée du traitement des Evènements Indésirables. Il existe un Groupe EPP pluridisciplinaire. 11 Figure 2 : L’organisation actuelle La politique Qualité -GDR (Gestion Des Risques) -EPP 2010-2014 à plusieurs missions : ¾ Amélioration de la qualité : Déployer et accompagner les démarches qualité dans tous les secteurs, dans les démarches transversales, dans les comités. Accompagner les projets organisationnels (Hôpital de Jour, Chirurgie ambulatoire….). ¾ Amélioration de la sécurité : Formaliser la gestion globale des risques, développer la gestion des risques dans tous les secteurs et informer et former les professionnels à la culture du risque. ¾ Développement des EPP Déployer les évaluations de pratiques professionnelles et poursuivre les plans d’actions et les indicateurs. 12 3.2.4 La démarche qualité des services de chirurgie 3.2.4.1 Ma fiche de poste Les 4 missions principales du Cadre de santé de l’établissement sont largement définies par une fiche de poste : 9 Le cadre de santé est le relais de l’institution au plus près des personnes soignées, de leur entourage et de l’équipe. 9 Il décline avec l’équipe dont il est responsable le projet de soins, le projet de pôle, le projet social et le projet d’établissement. 9 Il s’inscrit dans une démarche continue d’amélioration de la qualité des soins. 9 Il est garant de l’application et du respect des règles professionnelles et du respect des règles institutionnelles. Mes activités principales sont : ¾ Gérer les activités de l’unité de travail en cohérence avec les autres unités - Définir les priorités de travail et hiérarchiser les activité et tâches à effectuer, - Distribuer et coordonner l'activité au sein de l’unité de travail en fonction des besoins, des contraintes ainsi que des compétences et motivations de chacun, - Évaluer et contrôler les pratiques professionnelles, - Assurer le suivi de l’activité et des résultats de l’unité de travail, - Conseiller mes subordonnés dans le cadre de l'application de procédures, la priorisation de certaines activités, etc. - Conseiller mes collaborateurs dans le cadre de mon domaine d'expertise technique, - Analyser des situations-problèmes et des dysfonctionnements et arbitrer sur les options à privilégier (prise de décision), - Identifier les risques associés aux soins et prestations, et mettre en œuvre des actions de préventions. 13 ¾ Gérer les ressources humaines d'une unité de travail - Animer des réunions d'équipe régulières (hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle), - Conduire des entretiens d'évaluation auprès de l’équipe et définir des objectifs individuels, - Réaliser les plannings, la gestion des congés, des remplacements, des heures supplémentaires, des absences, etc., - Identifier les risques professionnels et prévenir les risques, - Encourager, accompagner et mobiliser ses collaborateurs, - Prévenir et gérer les conflits et les crises au sein de l’unité de travail, - Évaluer les risques et mettre en œuvre des actions de prévention (pour le personnel et pour les patients), - Accueillir et assurer l'intégration des nouveaux personnels et des stagiaires, - Définir les besoins de formation de l’équipe (recueil des demandes de formation, orientation et conseil vis-à-vis de ses subordonnés), - Négocier avec ses subordonnés et ses hiérarchiques (matériel, recrutement de personnel, conduite de changement, etc.). ¾ Gérer l'information verticale (ascendante et descendante) et horizontale (vis-à-vis d'autres services) d'une unité de travail - Information descendante (de la hiérarchie vers les subordonnés) : Relayer auprès des subordonnés les orientations et objectifs de la Direction (du Centre), Informer l'équipe des décisions des différentes instances (CME, CLUD, DIM, etc.), Intégrer les orientations, projets et objectifs du Centre dans les pratiques de l’unité de travail. 14 -Information ascendante (des subordonnés vers la hiérarchie) : Informer ma hiérarchie du climat social de son équipe, de ses résultats et des dysfonctionnements rencontrés, Informer ma hiérarchie des besoins de personnel, de formation, de matériel de son unité de travail, Élaborer et rédiger des projets, des rapports ou des propositions. - Coopération et information horizontales (d'un service à un autre par exemple ou vis-à-vis des patients :) Assurer l'interface entre les différents personnels de l’unité de travail, Représenter l’équipe et assurer l'interface auprès de ses "clients" (patients, familles) et de ses "fournisseurs" (prestataires externes, autres services, etc.), ¾ Gérer le budget d'une unité de travail -Négocier les projets d'investissement (matériel, recrutement de personnel, conduite de changement, etc.) avec sa hiérarchie, -Vérifier régulièrement les besoins en matériels et contrôler les commandes, -Coordonner des projets dans l’unité. Le cadre a des relations fonctionnelles internes avec les médecins, le service social, les psychologues, les plateaux techniques, la pharmacie, etc . Il a aussi des relations fonctionnelles externes avec les infirmiers libéraux, les prestataires de services, les services d’hospitalisation à domicile, les IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers). 3.2.4.2 La démarche qualité du service de chirurgie 8 chirurgiens interviennent indépendamment sur ces services et l’un d’entre eux est le responsable de pôle. Le service fonctionne sans présence médicale sur la journée avec possibilité de joindre un anesthésiste ou un interne en chirurgie en cas d’urgence. 15 Tous les jours, à partir de 17h à lieu au sein de chaque unité, la visite médicale avec les internes et un des médecins responsables, accompagnés par l’IDE du secteur. Tous les jeudi matin de 8h à 8h30, a lieu un staff de présentation des interventions prévues pour la semaine suivante. En présence des médecins séniors, des cadres de santé de chirurgie, de soins continus et du bloc opératoire, les internes de chaque service exposent le dossier du patient. En fonction de l’intervention, un retour en soins continus est prévu. 3.3 L’Evaluation des Pratiques Professionnelles (EPP) L’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) mentionnée à l’article L. 4133-1-1 du code de la santé publique a pour but l’amélioration continue de la qualité des soins et du service rendu aux patients par les professionnels de santé. Elle est définie comme « l’analyse de la pratique professionnelle en référence à des recommandations et selon une méthode validée comportant la mise en œuvre et le suivi d’actions d’amélioration des pratiques individuelles et collectives (Gatto, Ravestein, CrouzetVincent, Pastor, 2011). » Elle vise à promouvoir la qualité, la sécurité, l’efficacité et l’efficience des soins et de la prévention et plus généralement la santé publique, dans le respect des règles déontologiques. L'EPP est dans une logique d’autorégulation des pratiques, elle n’est pas dans une logique de contrôle, de sanction ou de stigmatisation. L’écart aux référentiels permet de réorienter et de discuter. Il ne s'agit pas de transmettre un savoir et de contrôler son intégration mais d'aider les professionnels à se poser des questions sur leurs pratiques à partir de référentiels scientifiquement élaborés à des fins de valorisation. « Les valeurs sur lesquelles repose l’EPP en référence à la règlementation et aux données de la science sont : l’éthique, la valorisation, l’accompagnement, le questionnement, la tolérance, l’engagement, la décision partagée… (Gatto, Ravestein, Crouzet-Vincent, Pastor, 2011). » L’analyse des pratiques serait donc un outil d’évaluation constituant par son utilisation un outil de formation de qualité. 16 L’analyse de pratiques est toujours une démarche accompagnée par un formateur. Son rôle est de donner un sens, aux situations de soins et de montrer les différents éléments en jeu à partir de référentiels. L’analyse de pratiques est une mise à distance de l’agir professionnel. 4. Les modèles convoqués et les matrices théoriques 4.1 Les modèles convoqués 4.1.1 Le modèle de l’Evaluation L’évaluation est étymologiquement une réflexion sur les rapports aux valeurs. « Evaluer, c’est poser la question de la valeur en même temps que les problèmes du sens et des significations d’un acte donné (Ardoino et Berger, 1989). » D’après Vial (2005), « la définition neutre de l’évaluation, c’est donc seulement le rapport aux valeurs, toute autre définition est une définition d’école, inscrite dans un courant d’évaluation ». Pour Ardoino (2000), « évaluer consiste donc à juger en se plaçant a un point de vue mettant en jeu une ou plusieurs valeurs, à estimer ou à apprécier un état, un objet, une action, etc ». D’après Gatto et all (2011), l’évaluation « est multiforme, fonction de la situation où elle s’exerce, des positions institutionnelles de ceux qui s’en chargent et de l’objet qu’elle évalue. C’est une action, un processus, orienté par des buts ou des objectifs ». Nous aborderons les deux modèles de l’évaluation dans le cadre de notre mémoire à savoir l’évaluation contrôle et l’évaluation questionnement. Ces deux modèles reflètent deux visions du monde, deux attitudes et modèles de pensée qui à la fois s’opposent et se confrontent mais aussi se complètent selon la situation. 4.1.1.1 Le modèle de l’évaluation contrôle La logique de l’évaluation contrôle est issue de la théorie béhavioriste des apprentissages situés dans le paradigme positiviste. « Dans ce paradigme, évaluer se décline en actions qui poursuivent les buts suivants : vérifier si les objectifs sont atteints, sélectionner des procédures ou des individus, mesurer la correspondance d’un produit et d’un modèle, arbitrer entre différents manières d’obtenir un 17 résultat, sanctionner des dysfonctionnements, censurer ou valider une production (Gatto et all, 2011). » Dans cette logique, d’après Vial (2005), « on vise à inscrire dans le sujet des gestes professionnels normés, à reproduire ». Les écarts à la norme apparaissent comme des erreurs considérées comme des fautes qui doivent être régularisés. L’apprenant est soumis et en position d’agent. 4.1.1.2 Le modèle de l’évaluation questionnement La logique de l’évaluation questionnement est issue de la théorie constructiviste des apprentissages situés dans le paradigme phénoménologique. « Dans ce paradigme, évaluer se décline en actions qui poursuivent les buts suivants : orienter l’action en fonction des informations que j’intègre au fur et à mesure de l’exécution d’une tâche, produire des situations de feedback, estimer de l’issue d’une action pour l’infléchir, mettre en mots des pratiques pour leur donner du sens (Gatto et all, 2011). » Dans la logique du « reste » comme la nomme Vial (2005), « les sujets sont sans cesse à la rechercher d’une entente, par la négociation, entre la valeur affichée et la valeur habitée par le sujet ». L’erreur n’est pas considérée comme une faute mais l’occasion d’un échange pour en comprendre l’origine. Elle est traitée, travaillée, valorisée comme source de questionnement. L’apprenant est considéré dans sa singularité, il devient co-auteur et ses obstacles d’apprentissages sont pris en compte. 4.1.2 Le modèle du Management Le terme à une origine latine « manus agere » signifiant agir par les mains, puis italienne « maneggiare » signifiant manœuvrer. En anglais, to manage signifie conduire, diriger, entrainer, s’occuper de. Le management désigne à la fois « l’art de diriger, l’ensemble des méthodes d’organisations efficaces et de gestion relationnelle et l’ensemble des personnes chargées d’administrer, organiser, diriger l’institution ». Laboratoire d’analyse et de traitement informatique de la langue française. 18 « Le management, c’est l’action, l’art et la manière, de conduire une organisation, donc de la diriger. Souvent résumé à la combinaison de quatre opérations : planification, organisation, activation, contrôle. Son développement s’applique à tous les domaines de l’organisation (Thietart, 2004). » L’origine contemporaine du management remonte au début du vingtième siècle avec l’émergence de l’ère industrielle, où des hommes tels que Fayol et Taylor créèrent des mouvements de pensées d’orientations sensiblement différentes. Nous aborderons deux styles de management dans la suite de notre mémoire en l’occurrence : le management directif et le management participatif. 4.1.2.1 Le management directif Ce sont Taylor (1856-1915) et Fayol (1841-1925) qui sont à la base du management directif. Le modèle Taylorien se fonde sur la division du travail, la répartition des tâches, la spécialisation de chacun, avec une séparation des fonctions : le sommet pense, la base exécute. « Il est l’antithèse d’une collaboration, …un des objectifs de son système est de supprimer la négociation (Bernoux, 1990). » Le modèle de Fayol se fonde sur la spécialisation des tâches, la standardisation des opérations, l’unité de commandement et l’organisation par département. L’humain est considéré comme un outil et non comme un acteur. Ces deux modèles constituent l’approche du management directif, avec une vue très mécaniciste de la réalité du travail. L’organisation est considérée comme une machine tournante selon des règles préétablies, où le travailleur est agent, soumis à une tâche précise. Dans ce type de management, Selon Tissier (2001), « le rôle principal du manager est de structurer l’environnement de travail de ses collaborateurs en définissant, par une série de comportements directifs, des objectifs et des règles de fonctionnement ». Il est utile dans les situations d’urgence ou pour diriger une équipe inexpérimentée qui nécessite un encadrement ferme. 19 4.1.2.2 Le management participatif C’est à Mayo (1880-1949), Maslow (1908-1970) et Herzberg (1923-2000) que l’on doit l’école des relations humaines et de la motivation. Ce modèle se fonde sur la prise en compte du facteur humain tant individuel que collectif, du moral du groupe comme un élément déterminant des résultats, du potentiel de chaque individu qui peut être développé ou infirmé par l’organisation et l’environnement du groupe dans lequel il travaille. Mise en évidence de la présence d’une source d’énergie importante au sein de l’organisation : le facteur humain. Dans ce type de management, selon Tissier (2001), « le rôle principal du manager est d’associer ses collaborateurs au travail de l’unité et de l’entreprise par une série de comportements participatifs par lesquels il leur permet d’être partie prenante dans les décisions qui les concernent ». Dans ce modèle, le manager écoute, aide à analyser les situations, veille à la bonne qualité des relations entre les personnes, travaille sur un pied d’égalité avec ses collaborateurs, arbitre « les hors-jeu », dose le négociable et le non négociable. 4.1.3 Le modèle de la Communication L’étymologie du mot nous apprend que « communiquer », apparu dans la langue française au 14ème siècle, vient du latin communicare signifiant « mettre en commun ». Au 17ème siècle, un autre sens apparait : celui de faire part, de transmettre. Aujourd’hui dans le Larousse 2010 sa définition est : « passage ou échange de messages entre un sujet émetteur et un sujet récepteur au moyen de signes, de signaux. » La communication est un processus cognitif. Il existe deux modèles de la communication que nous allons développer. 4.1.3.1 Le modèle de la communication linéaire Modèle de la communication positiviste qui s’inscrit dans une linéarité. Relation de cause à effet dont l’objectif est d’informer, transmettre, restituer avec la notion d’efficacité et de rapidité. 20 Ce modèle a été mis au point par Shannon et Weaver en 1949, ils vont tenter de modéliser la communication à distance, de la matérialiser, d’où ce schéma : un émetteur transmet un signal à un récepteur via un canal. Ce qui importe dans ce modèle technique, c’est la transmission du message. Mais si Shannon ne parle que de la transmission d’informations, Weaver montre que ce système est applicable à tout acte de communication. Il prouve la validité du schéma : Emetteur-Codage-Canal-Décodage-récepteur. 4.1.3.2 Le modèle de la communication systémique Modèle de la communication systémique qui vise à analyser la permanence et le changement des systèmes de communication avec la notion d’échanges, de construction, de questionnement, d’émotions. Ce sont Bateson et Watzlawick, membre de l’école de Palo Alto, qui créent en 1952 une nouvelle approche de la communication à partir des travaux cybernétiques et précisent que la communication ne se restreint pas à une simple expression orale. L’école de Palo Alto intègre systématiquement le contexte et les interactions dans lesquels s’insère la communication. Pour eux, « il est impossible de ne pas communiquer ». Pour ce courant de pensée, tout comportement contient un message vis-à-vis de l’extérieur. La communication est conçue comme un système à canaux multiples dans lequel l’acteur social participe, qu’il le veuille ou non, par son regard, sa mimique, ses gestes, son silence, son expression verbale. 4.2 Les matrices théoriques Une petite précision de définition pour bien différencier le critère et l’indicateur. Le critère est le principe général, propre au modèle qu’il caractérise et défini par un auteur. L’indicateur est l’élément qui renseigne sur le critère, qui le précise et le détaille. 21 4.2.1 L’évaluation Modèles Critères Indicateurs Auteurs Evaluation -Normativité, efficacité -Interprétation métrique Contrôle -Objectivité de la valeur -Distanciation -Description -Mesure quantitative des -Prévisibilité comportements -Protocolisation -Explication causale -Analyse causale -Dispositifs et audits -L’erreur est une faute métriques (échelles, -Sélectionner, trier, statistiques…) hiérarchiser -Vérifier la conformité Ardoino aux normes Bonniol -Comparer l’écart D’ivernois Gatto Gagnayre Evaluation -Aide à la -Régulation Questionnement compréhension des -Créativité phénomènes, du sujet -Interaction, dialogue, -Incertitude réorientation -Cheminement -Interrogation de l’écart -L’erreur est discutée -Sens se construisant en -Pédagogie de la cheminant construction -Ecoute -Auto évaluation -L’imprévisible Vial 22 4.2.2 Le management Modèles Critères Indicateurs Auteurs -Ecouter, dialoguer, -Favoriser l’expression Management échanger -Susciter la Maslow Participatif -Animer, partager participation Herzberg -Générer de l’autonomie -Prendre en compte les Mayo et de la collaboration émotions Tissier -Reconnaitre et valoriser -Laisser place à -Accompagner l’imprévu -Questionner et se -Corriger les erreurs questionner sans culpabiliser -Développer une réflexion sur la pratique -Laisser place à l’auto évaluation -Planification -Une tâche, une Management personne Taylor directif -L’exécutant est agent Ford -Pas de concertation Fayol -Commandement -Le cadre est un donneur d’ordre -Hiérarchie marquée -Organisation -Les actions sont à exécuter suivant des processus -Coordination -Mise en articulation des agents, des divers processus -Contrôle -Vérification constante, permanente, sanction -L’erreur est une faute 23 4.2.3 La communication Modèles Critères Indicateurs Auteurs Communication -Relation verticale -Non prise en compte Shannon Linéaire -Directif des valeurs, des Weaver -Instruction émotions, des -Pédagogie contextes, des savoirs traditionnelle et préexistants dogmatique -Injonction, -Mono références prescription, ordre Soumission, acceptation -Communication prévue à l’avance, non ré-orientable Communication -Relation transversale -Prise en compte des Watzlawick Systémique -Participatif valeurs, des émotions, Bateson -Questionnement des savoirs préexistants -Affranchissement -Communication -Multi références inventée conceptualisée et réorientée dans l’action -Prise en compte du feed-back 24 5. L’hypothèse théorique ou la question de recherche Ma question de recherche vise à repérer, identifier et valoriser les pratiques de qualité dans le domaine de la règlementation, de la communication, de l’évaluation, et du management mises en œuvre dans le service. 6. La méthode de recherche La méthode de recherche s’inscrit dans le paradigme positiviste dans une logique quantitative. 7. La population La population est composée de 50 personnes dont 10 agents de services hospitaliers, 14 aides soignants, et 26 infirmières. 8. L’outil d’enquête théorisé L’outil d’enquête choisi est un questionnaire, il comprend 47 questions. Il est structuré en 3 parties : une première partie descriptive, une seconde partie tests de connaissances et la dernière partie comprend des tests de conformité en situation. Ci-dessous le questionnaire théorisé. QUESTIONNAIRE Ce questionnaire va me permettre de finaliser mon mémoire de Master 2 en sciences de l’éducation. C’est un outil d’enquête qui sera utilisé uniquement dans le cadre de ma recherche et sera traité de manière totalement anonyme. Je vous remercie par avance de me consacrer un peu de votre temps pour répondre à toutes les questions en respectant bien les consignes. 1ère partie Descriptive 1. Vous êtes : Un homme Une femme 25 2. Quelle est votre fonction : Agent de Service Hospitalier Aide-soignant Infirmière Diplômé d’Etat 3. Quelle est votre ancienneté au sein du service : <2 ans De 2 à 5 ans > 5 ans >10 ans 4. Quel est votre temps de travail : Temps plein Temps partiel 5. Avez-vous suivi une formation depuis ces deux dernières années ? OUI NON 6. Si oui, quel en était le thème ? ……………………………………………………………………………... 2ème partie : Tests de connaissances VRAI ou FAUX Thème 1 : La Démarche qualité 7. Pour vous, quelle est la définition de la qualité ? Merci de cocher les 2 réponses qui vous paraissent justes. -L'un des principes de base de la qualité est la prévention et l'amélioration permanente I__I V - Pour obtenir la qualité, seules les actions correctives sont nécessaires. I__I F -La qualité est le niveau auquel parvient le thérapeute en termes d’augmentation de la probabilité des résultats souhaités pour le patient, et de compatibilité avec l’état des connaissances actuelles. I__I V 26 -La qualité passe exclusivement par l’efficacité et le contrôle des gestes techniques et thérapeutiques. I__I F 8. Pour vous, quelle est la définition de la démarche qualité ? Merci de cocher les 2 réponses qui vous paraissent justes. -La démarche qualité induit une démarche de progrès sporadique. I__I F -Elle s’applique à tous types d’organisations. I__I V -Elle est un processus mis en œuvre pour implanter un système qualité et s’engager dans une démarche d’amélioration continue. I__I V -La démarche de certification ne nécessite pas la mise en œuvre de la démarche qualité. I__I F 9. Connaissez-vous la démarche qualité de l’établissement ? OUI NON Si OUI : Quelle est-elle selon vous ?........................................................................................ 10. Connaissez-vous la composition de la délégation qualité qui met en œuvre la démarche qualité de votre établissement ? OUI NON 11. Savez-vous si la délégation qualité collabore avec les instances de l’établissement ? OUI NON Si oui, lesquelles ?................................................................................................................... (Cela permet de voir s’ils savent vraiment). 12. Avez-vous des protocoles de soins au sein de votre service ? OUI NON Si oui, sont-ils disponibles ? OUI NON 27 Savez-vous où les trouver ? OUI NON 13. Selon vous, L’Equipe Opérationnelle d’Hygiène travaille-t-elle en collaboration avec la délégation qualité de l’établissement ? OUI NON 14. En matière d’hygiène, au sein du service quels sont les protocoles que vous mettez en application ? Je fais le choix de faire des questions ouvertes et je les laisse énumérer en sachant que les réponses attendues sont les items ci-dessous ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Gestion des déchets Qualité air Gestion du linge Contrôle des surfaces Gestion du RK infectieux lié à Entretien des locaux l’environnement Qualité eau Entretien, désinfection du matériel 15. En matière de soins, quels sont les protocoles que vous mettez en application ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Règles de base : hygiène des mains, bon usage antiseptique, précaution standard Précautions particulières : précautions complémentaires, isolement Futur opéré : préparation futur opéré Sondage urinaire Cathétérisme : DVI Ponction pleural, lombaire, ascite 28 Drainage thoracique HAA Pansement Escarres Soins bouche Contention Nutrition Prise en charge kiné Prise en charge douleur 16. En matière de gestion des risques, quels sont les protocoles que vous mettez en application ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Procédure AES Accident du travail Gestion des fiches d’EI Vigilances Plaintes 17. Quelles sont pour vous, dans votre quotidien les situations dont les actions ne sont pas régies par un protocole et qui font appel à votre créativité ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… 18. Développer les démarches d’éducation thérapeutique des patients vous semble-il être un objectif de la politique qualité ? OUI NON Pourquoi ? ………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………. 29 19. Dans quelle situation de votre quotidien mettez-vous en place l’éducation thérapeutique des patients ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… 20. La gestion de vos plannings vous semble elle satisfaisante ? OUI NON Si NON, quelle serait selon vous la gestion idéale ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Thème 2 : La Règlementation 21. Connaissez-vous l’existence du règlement intérieur de l’établissement ? OUI NON Si oui, que comprend-il ? Merci de cocher 2 réponses qui vous paraissent justes : Il est composé de plusieurs chapitres qui régissent « la vie » au sein du CRLC (V) Il stipule clairement les horaires de travail (F) Il énonce l’obligation de secret professionnel et de discrétion (V) Il stipule l’interdiction d’utiliser le téléphone portable (F) 22. Il existe des fiches de planifications de tâches dans votre unité : OUI NON Si OUI : Vous ne les connaissez pas Vous les connaissez Vous pensez les mettre en application Vous ne les suivez pas car elles ne vous paraissent inadaptées 30 23. Connaissez-vous les textes régissant votre profession ? OUI NON Si OUI, quels sont-ils ? Décret du 29 Juillet 2004 Circulaire du 19 Janvier 1996 Fiches de poste de l’établissement Loi du 4 mars 2002 Loi HPST 24. Pensez-vous les mettre en application ? OUI NON 25. Pour les IDE : Merci de cocher les 2 réponses qui vous paraissent justes. -Le texte régissant votre profession énumère la liste des actes relevant de votre compétence. I__I V -Le texte ne fixe pas les devoirs envers les patients. I__I F -Le texte fixe les devoirs généraux de votre profession. I__I V -Le texte ne fixe pas les règles de confraternité entre professionnels. I__I F Pour les IDE et AS : Merci de cocher les 2 réponses qui vous paraissent justes -Votre collaboration IDE/AS porte sur le rôle propre infirmier. I__I V -Absence de collaboration dans l’hygiène de l’environnement. I__I F -La collaboration à lieu dans les domaines ou l’AS a reçu un enseignement au cours de sa formation initiale. I__I V -Absence de collaboration dans la surveillance de l’alimentation. I__I F 31 26. Connaissez-vous l’Evaluation des pratiques professionnelles ? OUI NON 27. La définition de l’Evaluation des Pratiques Professionnelles (EPP) est : Merci de cocher les 2 réponses qui vous paraissent justes. -Une démarche organisée d'amélioration des pratiques consistant à comparer régulièrement les pratiques effectuées et les résultats obtenus, avec les recommandations professionnelles. I__I V -L’EPP est une obligation légale dans le cadre de la loi HPST (juin 2005). I__I V -L’EPP n’est pas dans une logique d’auto régulation des pratiques, il ne s’agit pas d’aider les professionnels à se poser des questions. I__I F -Dans L’EPP, le seul objectif est de pointer le travail non réalisé. I__I F 28. L’EPP se pratique-t-elle au sein de votre unité ? OUI NON Si OUI, dans quelles situations ?.............................................................................................. Thème 3 : La Communication 29. La communication avec le cadre de votre unité se fait : De manière orale lors de réunions officielles De manière orale non formelle (lorsque l’occasion se présente) Par courrier Par mail Autres : ………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………. 30. Vous semble-t-elle adaptée ? OUI NON 32 Si NON, quelle serait selon vous la communication idéale ? ……………………………………………………………………………………………........... 31. Les informations de la direction vous sont transmises : De manière informelle par bruit de couloir Par l’intermédiaire de votre cadre de soins lors de réunions Par courrier Autres ………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………. 32. La communication avec les médecins existe elle ? OUI NON Si OUI, comment s’effectue-t-elle ? de manière orale en direct par courrier Autres :………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………….. 33. Vous semble-t-elle adaptée ? OUI NON Si NON, quelle serait selon vous la communication idéale avec les médecins ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… 33 3ème partie : tests de conformité / situation et modèles Pour les questions 34 à 43 Merci de cocher 2 réponses à chaque question Modèle de l’Evaluation Légende : |_C_| : Conforme; |_NC_| : Non conforme 34. Vous encadrez un étudiant en stage, il est présent depuis 15 jours et vous souhaitez le rencontrer pour faire le point avec lui pour voir comment il s’intègre dans le service. Au cours de cette rencontre : (Evaluation Questionnement Conforme) -Vous pointez les erreurs de l’étudiant et vous lui demandez de les corriger s’il souhaite valider son stage. I__I (EC, NC) -Vous échangez avec lui sur ses acquisitions en tenant compte de ses impressions concernant le stage. I__I (EQ, C) -Vous lui transmettez ce qu’il doit savoir pour valider son stage : son avis importe peu, ce qui compte c’est qu’il sache reproduire ce qui lui ai demandé par l’équipe. I__I (EC, NC) -Vous discutez avec lui de ses besoins et mettez en place avec lui les réajustements nécessaires à la poursuite de ses acquisitions en stage. I__I (EQ, C) 35. Vous entrez dans une chambre, vous remarquez que le patient ne vous répond pas, il ne semble pas respirer, que faites-vous ? (Evaluation Controle Conforme) -Vous discutez en équipe pour savoir quelle est l’attitude à adopter. I__I (EQ, NC) -Vous alertez. I__I (EC, C) -Vous tentez de joindre la famille ou les proches pour savoir si le patient est sujet à ce genre de malaise) I__I (EQ, NC) -Vous vous organisez de manière rapide et efficace afin de suivre la procédure. I__I (EC, C) 36. Chaque début d’année, votre cadre effectue un entretien annuel d’appréciation. (Evaluation Questionnement Conforme) -Votre profitez de ce moment pour échangez avec votre cadre et faire le bilan de l’année qui vient de s’écouler. I__I (EQ C) 34 -Cet entretien est surtout l’occasion pour le cadre de pouvoir s’exprimer et de vous transmettre ce qu’il souhaite que vous fassiez ou que vous ne fassiez pas. I__I (EC NC) -Votre cadre pointe seulement vos erreurs de l’année au cours de cet entretien. I__I (EC NC) -Cet entretien vous donne la possibilité de vous exprimer sur votre évolution professionnelle et sur les projets à venir du service. I__I (EQ C) 37. L’accompagnant d’un patient ne souhaite pas quitter la chambre pour que vous fassiez un soin alors que la procédure du service le stipule. Cette procédure d’organisation est lisible et affichée derrière la porte de la chambre. Quelle est votre attitude ? (Evaluation Questionnement Conforme) -Vous lui ordonner de sortir. I__I (EC, NC) -Vous lui expliquez l’organisation du service et l’intérêt de la relation avec le patient. I__I (EQ, C) -Vous remettez le soin à un autre moment et vous dirigez l’accompagnant vers votre cadre. I__I (EC, NC) -Vous rassurez l’accompagnant et prenez le temps de lui expliquer calmement les raisons pour lesquelles il ne peut rester pendant le soin afin qu’il ne vive pas cela comme une exclusion. I__I (EQ, C) Modèle de la Posture 38. Le cadre de votre unité est au téléphone dans son bureau. Vous avez une question à lui poser. -Vous entrez dans le bureau et lui posez la question souhaitée. I__I (Auteur NC) -Vous attendez devant la porte qu’elle finisse sa conversation. I__I (Agent C) -Vous lui demandez si vous pouvez l’interrompre et vous lui posez votre question. I__I (Agent C) -Vous l’interrompez pour lui poser votre question. I__I (Auteur NC) 35 39. Une nouvelle procédure applicable par tous vient de sortir, votre cadre vous l’explique, vous la transmet et vous demande de l’appliquer. -Vous appliquez cette procédure seulement si vous êtes d’accord. I__I (Auteur NC) -Vous lisez cette procédure et vous l’appliquez. I__I (Agent C) -Vous lisez la procédure et vous la commentez, son contenu ne vous satisfait pas. I__I (Auteur NC) -Vous ne l’appliquez pas si vous évaluez qu’elle n’est pas cohérente et demandez de plus amples explications afin d’en comprendre mieux le sens et de la mettre en application ensuite. I__I (Agent C) 40. Le cadre de votre unité vous suit sur votre matinée de travail et évalue la manière dont vous réalisez un soin d’hygiène et de confort pour les AS et un pansement pour les IDE. -Vous trouvez cette attitude déplacée, vous avez l’habitude de travailler et vous n’avez rien à vous reprocher. I__I (Auteur NC) -Vous êtes ravi qu’elle soit avec vous, vous savez que vous respectez les règles nécessaires à la réalisation du soin. I__I (Agent C) -Vous demandez à votre cadre un retour de cette évaluation pour améliorer vos pratiques. I__I (Agent C) - Vous ne demandez rien en retour à votre cadre, son évaluation vous importe peu. I__I (Auteur NC) 41. Vous intervenez auprès d’un patient qui présente des difficultés pour la prise des repas. Son retour à domicile est envisagé dans 2 jours. -Vous l’assistez totalement. I__I (Patient agent NC) - Vous essayez de le stimuler et vous l’impliquez même si cela vous prend du temps. I__I (Patient co-auteur conforme) -Vous repérez ses difficultés et ses facilités et lui donnez des conseils pour qu’il soit plus autonome. I__I (Patient co-auteur conforme) -Vous montrez à sa famille comment aider le patient. I__I (Patient agent NC) 36 Modèle du Management 42. Chaque début d’année, votre cadre effectue un entretien annuel d’appréciation : (Management Participatif Conforme) -Votre cadre vous permet d’échanger avec lui sur vos difficultés rencontrées au cours de l’année. I__I (MP C) -Votre cadre vous rappelle seulement les procédures à suivre. I__I (MD NC) -Votre cadre profite de ce moment pour vous proposer de travailler sur des sujets qui auront un intérêt pour l’évolution du service. I__I (MP C) -Votre cadre sanctionne seulement vos erreurs. I__I (MD NC) 43. Un groupe de travail sur la formalisation de l’encadrement des étudiants au sein du service se met en place. L’objectif de ce groupe est de produire un document de référence à distribuer aux nouveaux étudiants. (Management Participatif Conforme) -Le cadre désigne des personnes de l’équipe pour y travailler. I__I (MD NC) -Le cadre vous propose un document déjà travaillé et vous demande de le distribuer. I__I (MD NC) -Le cadre fait appel aux volontaires et aux personnes intéressées par le sujet pour prévoir des groupes de travail. I__I (MP C) -Le cadre échange avec les personnes présentes pour aboutir à un consensus et un document qui fait l’unanimité. I__I (MP C) 44. Pensez-vous qu’un cadre de santé doit être directif quelquefois ? OUI NON Si OUI, dans quelle situation de votre quotidien selon vous ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………….. 37 45. Pensez-vous qu’un cadre de santé doit vous faire participer à l’évolution de votre unité ? OUI NON Si OUI, dans quelle situation de votre quotidien selon vous ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… 46. Pensez-vous que le cadre de santé doit être le garant d’une démarche qualité en place au sein de l’unité ? OUI NON 47. Quels sont selon vous, les actions du cadre de santé qui s’inscrivent dans cette démarche qualité ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… 9. Le protocole de recueil des données J’ai distribué les questionnaires en main propre avec une information orale présentée au cours d’une réunion de service en 2 temps (1 pour chaque équipe). Le délai de réponse laissé était de 15 jours. Le retour des questionnaires s’est réalisé en main propre ou par l’intermédiaire de la boite aux lettres présente devant mon bureau. 10. Le traitement des données -Le traitement des données a été effectué avec le logiciel Excel pour les questions fermées. Pour ce faire, les questions conformes sont codées 1 et les autres sont codées 0. -Analyse de contenu par indexation notionnelle pour les questions ouvertes. 38 11. Synthèse et analyse des résultats qui répondent à la question de recherche Sur 50 questionnaires distribués, j’ai obtenu un retour de 36. Seulement 32 questionnaires ont été exploitables, 4 personnes n’ont pas respecté entièrement les consignes. 11.1 Statistiques descriptives : 11.1.1 Questions 1 à 6 : Partie descriptive La population est exclusivement féminine, composée de 15 IDE (Infirmière Diplômée d’Etat) 11 AS (Aides Soignants) et 6 ASH (Agents Service Hospitaliers). 14 personnes sur les 32 personnes interrogées ont moins de 5 ans d’ancienneté et 11 personnes sur les 32 interrogés ont plus de 10 ans d’ancienneté au sein du service. La population travaille exclusivement à temps complet. 78% de personnes ont suivi une formation depuis ces deux dernières années dont les thèmes sont variés mais peuvent être regroupés en 2 parties distinctes : techniques et relationnels. Il est à noter donc que 22% n’a pas suivi de formation depuis ces deux dernières années. 39 Figure 3 : Les thèmes des formations Relationnel : Massage, Hypnose, Gestion du stress, Relation de travail, Communication, Education Thérapeutique Technique : Manutention des charges, Gestion du risque infectieux, Plaies et Cicatrisations, Hygiène hospitalière Pas de réponse 16% 36% 48% 11.1.2 Questions 7 à 20 : Tests de connaissances/ Démarche qualité Analyse par question 59% des personnes interrogées donnent une définition non conforme de la qualité. Par contre, ils sont 88% à donner une définition conforme de la Démarche Qualité. 19 personnes sur les 32 interrogés déclarent connaitre la démarche qualité de l’établissement et la composition de la délégation qualité de l’établissement. 66 % des personnes savent que la délégation qualité collabore avec les instances de l’établissement et les énoncent. 10 % de ces personnes se trompent sur l’énoncé des instances de l’établissement 40 Figure 4 : Les Instances de l'Etablissement Cellule qualité CLIN CLUD CLAN Hémovigilance CRU CHSCT La direction ERI +DSI+PEC individuelle : Erreur 10% 17% 10% 7% 5% 27% 5% 5% 14% 100% de la population connait l’existence, la disponibilité et la localisation des protocoles de soins au sein du service. Pour 100% d’entre aux aussi, l’Equipe Opérationnelle d’Hygiène (EOH) travaille en collaboration avec la délégation qualité. La question 14 met en évidence une méconnaissance des protocoles en matière d’hygiène. Figure 5 : Les protocoles : HYGIENE Autres réponses non conformes : lavage mains, SHA, AES, Isolements, HAA, usage des antiseptiques, protocole opéré, précaution standard, CLIN Gestion du linge Gestion des déchets Entretien des locaux 0 5 10 15 20 25 30 35 40 41 En matière de soins, les résultats sont plus conformes. Les réponses énoncées sont en majorité celles attendues sur la mise en application des protocoles en matière de soins. Figure 6 : Les protocoles : SOINS Autres réponses non conformes : Respect et pudeur … Soins de bouche Prise en charge douleur Escarres Pansements HAA Cathétérisme Futur opéré Précautions particulières: isolement Regles de base : hygiène des mains, précaution … 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 En matière de gestion des risques, on peut noter que les protocoles les plus souvent utilisés sont connues en partie. Figure 7 : Les protocoles : GESTION DES RISQUES Autres réponses non conformes: Isolements, Manutention, Douleur, Incendie, Tracabilité, Dénutrition, Vigilances Gestion fiches EI AES 0 5 10 15 20 25 En synthèse des 3 figures ci-dessus, on peut remarquer qu’une partie de la population ne fait pas la différence dans les protocoles en matière d’hygiène, de soins et de gestion des risques puisqu’elles les placent indifféremment dans chaque catégorie. 42 A la question 17, il ressort que les situations qui font appel à leur créativité sont essentiellement des situations relationnelles. Figure 8 : Situations du quotidien et créativité Adapatation du soin en fonction du patient Gestion de tt ce qui n’a rien a voir avec les soins : … Liens avec les partenaires de soins Manutention des patients, objets lourds Accueil et accompagnement de la famille Relation soignant /soignant Role propre IDE L’éducation thérapeutique Les massages Le relationnel soignant/soigné Ecouter le patient Parler, discuter avec le patient Informer les services techniques des réparations Ordre dans la salle d’attente Prendre soin des plantes Accueil des patients 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Pour 100% de la population, les démarches d’éducation thérapeutique (ETP) semble être un objectif de la politique qualité pour une meilleure qualité de prise en charge. 43 Figure 9 : Situations du quotidien et ETP Entrée d'un patient Lors des différents soins Suivi du régime prescrit Lorqu'il est possible de dégager du temps Aide a la marche Prise des repas Prise en charge d'un traitement antalgique Ptaients: chir mammaire Patients diabétique Patients stomisés Ecoute et questions du patient Lors d'un lever Lors de la toilette d'un patient 0 2 4 6 8 10 12 La majorité des réponses mettent en évidence les prises en charge spécifiques du service ou l’ETP est développée : la prise en charge des patients stomisés, ayant subi une intervention mammaire et le suivi nutritionnel en post opératoire lors des interventions digestives. Pour finir cette partie, 25 % des personnes interrogées estiment que la gestion de leur planning est insatisfaisante pour des raisons diverses. Figure 10 : Les motifs d'insatisfaction 22% 33% On ne les a pas toujours tot Période nuit imposée 45% Changement dernière minute 44 Figure 11 : Les propositions pour une gestion idéale 40% 40% Jours récup supplémentaires Plus de personnel week end 20% Amplitude 12h Analyse globale : Toutes questions confondues, les connaissances par rapport à la démarche qualité sont conformes à 81%. 11.1.3 Questions 21 à 28 : Tests de connaissances / Règlementation Analyse par question 97% des personnes interrogées connait l’existence du règlement intérieur de l’établissement mais seulement 59% en donnent une composition conforme. 97% de la population connait l’existence des fiches de planifications de tâches au sein de l’unité et pensent les mettre en application. 91% des personnes interrogées connait les textes régissant sa profession et pourtant 59% d’entre eux les énoncent de manière non conforme. 100% pensent les mettre en application. 87% des infirmières ont répondu conforme au contenu de leur texte de loi ainsi que 85% des IDE et AS sur leur domaine de collaboration. 83% de la population connait l’Evaluation des pratiques professionnelles et 80% en donnent une définition conforme. Pour 67% d’entre eux l’EPP se pratique au sein de l’unité dans des situations variées. 45 Figure 12 : Situations du quotidien et EPP Moment de la réalisation des soins Evolution dans les protocoles de soins Evolution dans les droits des patients Evolution de l'environnement 17% 29% Certification 4% 4% 4% 4% 4% 4% Lors de l'entretien annuel Manutention des patients Audit 4% Algo 8% 9% 9% Lavage des mains Dès qu'il y a un dysfonctionnement Oui à la question: Pas de réponse/texte libre On remarque tout de même que 29% de ces 67% n’énoncent aucune situation où l’EPP se pratique au sein de l’unité. Analyse globale : Toutes questions confondues, les connaissances par rapport à la réglementation sont conformes à 83%. 46 11.1.4 Questions 29 à 33 : La Communication Analyse par question 100% des personnes interrogées pensent que la communication avec le cadre de santé de l’unité est adaptée. Elle s’effectue de diverses manières. Figure 13 : Les modes de communication avec le cadre de santé 35 30 25 20 15 10 5 0 Formel Informel Courrier Mail Autres Les modes de transmissions d’informations de la direction sont divers avec un mode de communication plutôt officiel par l’intermédiaire du cadre et du courrier. Figure 14 : Les modes de transmissions d'information de la direction 120 100 80 60 40 20 0 Informel Formel/Cadre Courrier Autres 47 Pour 97% de la population la communication avec les médecins existe, elle s’effectue essentiellement de manière orale en direct (97%). Cette communication semble inadaptée pour 28% des personnes interrogées. Figure 15 : Les propositions pour une communication idéale avec les médecins 6% 19% Faire des réunions/suivi des patients Amélioration prescription écrite 75% Qu'ils puissent répondre à nos questions Analyse globale : Toutes questions confondues, la population semble plutôt satisfait de la communication avec le cadre de santé de l’unité et les médecins. 11.2 Statistiques différentielles : Dans cette partie, nous avons différencié la population selon leur fonction en l’occurrence : IDE, AS, ASH 11.2.1 : Questions 34 à 37 : Les modèles de l’évaluation Analyse par question 93% des IDE, 100% des AS et 92% des ASH sont conformes dans l’utilisation du modèle de l’évaluation questionnement dans la situation d’encadrement d’un étudiant en stage. Elles échangent avec l’étudiant sur ses acquisitions en tenant compte de ses impressions, discutent avec lui et mettent en place avec lui les réajustements nécessaires à la poursuite de ses acquisitions en stage. 100% de la population est conforme dans l’utilisation de l’évaluation contrôle en situation d’urgence et adapte la conduite à tenir. 48 A la question 36, les résultats se différencient au regard de la fonction de l’agent. 97% des IDE sont conformes dans l’utilisation de l’évaluation questionnement, elles profitent de l’entretien annuel avec le cadre pour échanger, faire le bilan de l’année écoulée avec la possibilité de s’exprimer sur sa propre évolution professionnelle. Par contre, 9% des AS et 8% des ASH sont non conformes dans l’utilisation du modèle de l’évaluation dans la situation. Pour ce pourcentage de la population, elle pense que cet entretien est l’occasion pour le cadre de pouvoir s’exprimer et de transmettre ce qu’il souhaite qu’elles fassent, le cadre pointe seulement les erreurs de l’année au cours de cet entretien. A la question 37, 97% des IDE, 100% des AS et ASH sont conformes dans l’utilisation du modèle de l’évaluation questionnement. Devant le refus d’un accompagnant de sortir de la chambre durant un soin, elles le rassurent et lui expliquent l’organisation du service et l’intérêt de la relation avec le patient. Analyse globale / Modèle de l’évaluation Moyenne des pourcentages par catégories socio professionnelles et par modèles Evaluation Evaluation Contrôle Non Questionnement Conforme Conforme IDE 97% 3% AS 97.75% 2.25% ASH 96% 4% Ces résultats montrent que le modèle le plus souvent utilisé, de manière conforme, quel que soit la fonction est le modèle de l’évaluation questionnement. 49 11.2.2 Questions 38 à 41 : Le modèle de la posture Analyse par question A la question 38, 100% des professionnels sont agents conformes dans la situation. Ils attendent devant la porte que le cadre finisse sa conversation ou lui demande l’autorisation de l’interrompre pour lui poser la question souhaitée. La question 39 met en évidence une non-conformité de posture pour les IDE et AS dans l’application d’une procédure expliqué et transmis par le cadre. Figure 16 : La posture / situation Auteur Non Conforme Agent Conforme 100% 82% 70% 30% 18% 0% IDE AS ASH 100% des professionnels sont agents conformes dans la situation où le cadre de l’unité les suit sur une matinée de travail et les évalue sur un soin. Ces 2 derniers résultats montrent une différence de positionnement entre la demande d’application d’une procédure par le cadre qui n’est pas suivi pour 30 % des IDE et 18% des AS et le positionnement du cadre dans l’évaluation de leur pratique où 100% des professionnels reconnaissent sa légitimité et sont ravis qu’il les suivent sur un soin. 50 Pour finir, la question 41 met en évidence l’attitude des professionnels dans la participation à l’autonomisation d’un patient dans la prise des repas avec le projet de retour à domicile. Les chiffes de non-conformité sont élevées et mettent en évidence une prise en soins inadaptée dans la situation. Figure 17 : La posture dans une situation de soins Agent Non Conforme Co Auteur Conforme 58% 53% 50% 47% 50% 42% IDE AS ASH Analyse globale/ Modèle de la Posture Moyenne des pourcentages par catégories socio professionnelles et par modèles Agent Conforme Auteur Non Conforme IDE 81% 19% AS 83% 17% ASH 89.5% 10.50% Ces résultats montrent un taux de non-conformité de 15.5% en moyenne sur l’ensemble de l’équipe. 51 11.2.3 Questions 42 à 47 : Les modèles de management Analyse par question 100% des IDE et 91% des AS mettent en évidence l’utilisation du management participatif par le cadre lors de l’entretien annuel d’évaluation. Par contre, 42% des ASH sont non conformes dans l’utilisation du modèle de management. Nous retrouvons la même tendance à la question suivante où 93% des IDE et 100% des AS mettent en évidence l’utilisation de management participatif par le cadre dans la formalisation d’un document de référence dans l’encadrement des étudiants. Dans cette situation, 25% des ASH sont non conformes. Analyse globale / Modèle de management sur ces 2 questions Moyenne des pourcentages par catégories socio professionnelles et par modèles Management Participatif Management Directif Conforme Non Conforme IDE 96.5% 3.5% AS 95.5% 4.5% ASH 66.5% 33.5% On retrouve bien, au niveau de la population ASH une non-conformité de l’utilisation des modèles de management. 100% des professionnels pensent qu’un cadre de santé doit être directif et doit aussi les faire participer à l’évolution du service dans des situations du quotidien variées. 52 Figure 18: Cadre directif et situations du quotidien Com medecin/équipe, devoirs des internes Trancher sur une problématique de service La confidentialité, impartialité, calme, respect Instaurer ligne conduite commune Application des protocoles Organisation travail Tenue vestimentaire correcte Organisation planning 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Figure 19 : Cadre participatif et situations du quotidien Décoration du service Dans toutes les situations Cadre = locomotive + garant de l'ordre Dans le cadre des pratiques prof Favoriser les potentialités des soignants Favoriser la dynamique Cohérence et cohésion équipe Nouvelles organisations Respect regles d hygiene et protocoles Les formations Besoin de rétablir les objectifs 0 1 2 3 4 5 6 7 8 A l’issue de ces 2 dernières figures, nous pouvons remarquer que les professionnels attendent du cadre qu’il soit à la fois directif et participatif dans les organisations. 100% des AS, ASH et 87% des IDE pensent que le cadre est garant d’une démarche qualité en place au sein du service. Pour les professionnels, les actions du cadre dans cette démarche qualité sont multiples. Il m’a semblé intéressant de ne pas les regrouper davantage et de toutes les mettre en évidence. 53 Figure 20 : Actions du cadre dans la démarche qualité Controler les pratiques Evolution du service pour une meilleure qualité de soins Avoir la connaissance approfondie des taches de chaque personnel 1 2 1 Evaluer les objectifs 2 Proposer des idées pour améliorer les pratiques 1 Le cadre est le reflet de l'ambiance du service 1 Protéger son personnel 2 Aider et expliquer au mieux les protocoles 3 Faire en sorte que le personnel ait les outils + moral nécessaire 2 Proposer des formations 2 Faire des réunions 2 Développer la communication 2 Soutenir de nouvelles initiatives 1 Développer les compétences du personnel 1 Responsabiliser chaque acteur de l'équipe 1 Etablir un climat de confiance 1 Permettre des temps d'échange / A l'écoute 4 S'assurer du bon fonctionnement du matériel 2 Organisation du travail ASH 2 S'assurer du nombre suffisant de personnel 2 Veillez à l'application des protocoles 8 Choix des objectifs de service Mise à jour/ réactualisation pratiques professionnelles 3 1 54 On peut faire un lien entre ces réponses et la démarche qualité dont la définition est maitrisée par 88% d’entre eux comme vu plus haut. On peut remarquer que ces réponses participent à une démarche d’amélioration continue du service dans les pratiques professionnelles, les organisations, le climat de travail, la communication, la formation et l’évaluation. Au vu des résultats ci-dessus et de la difficulté avec ces résultats de voir si la conformité dans le management à une influence sur la conformité dans la posture, nous vous proposons un test statistique : le Khi 2 11.3 Statistiques inférentielles : L’hypothèse que nous souhaitons vérifier est : La conformité dans le management a une influence sur la conformité dans la posture. La variable indépendante est le taux global de conformité et de non-conformité dans le management. La variable dépendante est le taux global de conformité et de non-conformité dans la posture. 11.3.1 Les effectifs observés Afin de pouvoir avoir les effectifs observés il a fallu calculer les conformités et nonconformité par modèle dont nous vous proposons la synthèse sous forme de tableau. Tableau de synthèse de conformité et de non-conformité pour les modèles de la posture, en effectifs puis en pourcentage : Conformité Non-conformité Agent 28,75 3,25 Auteur 28,75 3,25 Moyenne 28,75 soit 90% 3,25 soit 10% Taux global 55 Tableau de synthèse de conformité et de non-conformité pour les modèles du management, en effectifs puis en pourcentage : Conformité Non-conformité Management Participatif 29 3 Mangement directif 29 3 Moyenne 29 soit 91% 3 soit 9% Taux global 11.3.2 Construction du tableau de contingence Posture Taux conformité Global Taux de non-conformité Management global 29 Taux conformité Global -2,64 16 0,22 6,97 Taux de nonconformité global 2,64 6,97 13,36 3 -2,64 0,52 6,97 45 45 0,52 31,64 16 2,64 19 1,24 13,36 6,97 19 Légende : Chiffres en bleu Effectifs observés Chiffres en vert Effectifs théoriques Chiffres en orange Calcul de la différence Chiffres en noir Différence au carré Chiffres en rouge Calcul du Khi 2 par case 5,64 N = 64 56 11.3.3 Conclusion Le Khi 2 calculé = somme des Khi 2 par case : 0,22+0,52+0,52+1,24 = soit 2,5 Table De Khi2 : ddl 10% 5% 1% 1 2,71 3,84 6,64 2 4,60 5,99 9,21 Le Degré de liberté calculé est de : 1 Donc, le Khi2 calculé : 2,5 est inférieur au Khi2 lu dans la table : 2,71, au risque de 10%. Dans les conditions de notre recherche, nous pouvons conclure : L’hypothèse selon laquelle il existe un lien entre la conformité dans le management et la conformité dans la posture n’est pas validée. Nous n’avons pas réussi à mettre en évidence de lien entre la conformité dans le management et la conformité dans la posture. 11.4 Synthèse des résultats qui répondent à la question de recherche La question de recherche vise à repérer, identifier et valoriser les pratiques de qualité dans le domaine de la règlementation, de la communication, de l’évaluation, et du management mises en œuvre dans le service. Les résultats permettent de nommer les connaissances, les savoirfaire et les savoir-être des agents du service dans ces domaines. Les résultats ont permis de mettre en évidence une conformité de 88% sur leur connaissance de la démarche qualité de l’établissement. Ils sont également conformes à hauteur de 83% sur les connaissances de la règlementation interne à l’établissement, les textes régissant leur profession et la définition de l’évaluation des pratiques professionnelles. La population interrogée est satisfaite de la communication avec le cadre de santé et avec les médecins et semble satisfaite des modes plutôt formels de transmissions d’informations de la direction. La communication au sein du service semble être une communication de qualité pour les agents. 57 Concernant les pratiques d’évaluation, les résultats nous montrent que le modèle le plus souvent utilisé de manière conforme est l’évaluation questionnement. L’évaluation contrôle est utilisée de manière conforme en situation d’urgence. Concernant le modèle de la posture, on peut différencier les résultats en fonction des situations de management et de la fonction des agents. Dans le rapport à la règle et à la directivité du cadre, les agents IDE et AS sont conformes respectivement à hauteur de 70% et 82%, les ASH sont conformes à 100%. Le taux de conformité concernant le modèle de la posture des agents (relation avec le cadre et participation à l’évaluation des pratiques professionnelles), atteint pour l’ensemble de la population 100%. Concernant les modèles du management les IDE et AS mettent en évidence l’utilisation du management participatif par le cadre à 96% en moyenne. En revanche, les ASH mettent plutôt en évidence que le cadre utilise un modèle de management essentiellement directif. Cet écart semble lié aux responsabilités données par le cadre aux agents en fonction de leurs fonctions (les ASH se sentent plus contrôlées). Ces résultats mettent aussi en évidence les attendus de l’équipe vis-à-vis du cadre de santé. La population interrogée attend du cadre de santé qu’il sache utiliser le management participatif et directif en fonction des situations. Pour elle, veiller à l’application des protocoles et mettre en place des organisations appellent les deux styles de management. Le cadre est garant de la démarche qualité du service avec des actions visant l’application des protocoles et des actions visant à permettre le temps d’échange et d’écoute et de développement des potentialités des agents. La synthèse de cette étude met en avant que, pour les équipes soignantes, le cadre de santé n’a pas qu’un rôle de manager directif qui les contrôle. Il apparait que ses fonctions de cadre le confrontent à des situations de communication, de management et/ou d’évaluation variées auxquelles il doit savoir s’adapter. Par conséquent, pour mettre en place la démarche qualité dans les services, il semble indispensable que le cadre propose aux équipes un management qui soit, lui aussi, de qualité. Pour cela, il parait nécessaire que le cadre de santé connaisse et utilise les modèles du management et de l’évaluation de manière pertinente et conforme à la situation qui se présente à lui et à laquelle il doit faire face. Le cadre de santé doit à la fois savoir être directif et prendre des décisions quand la situation le lui impose mais il doit aussi 58 permettre à ses équipes de participer à certains projets et de se sentir impliquées dans certaines décisions. Ce management de qualité permettra aux équipes de se sentir rassurées et considérées. Il permettra de valoriser les pratiques des agents du service mais également de les améliorer et donc de proposer aux patients des prestations (soins, relations, éducation…) de haute qualité. 12. Critique du dispositif de recherche La construction et la lecture du questionnaire me semble claire et compréhensible par la population, au vu des résultats. Le retour de 32 questionnaires utilisables sur 50 distribués peut apparaitre faible. Toutefois la régularité et l’identité des réponses d’un questionnaire à l’autre me laissent penser que des questionnaires supplémentaires auraient peu changer les résultats. La construction des situations dans la 3ème partie du questionnaire aurait nécessité des réajustements plus précis dans les réponses proposées. Je pense à la situation des questions 39 et 41. 13. Intérêts et limites des résultats obtenus pour la pratique et la profession concernée Cette étude nous a permis de nommer les connaissances, les savoirs-faire et les savoirs-être des agents du service dans les domaines de la qualité, de la règlementation, de la communication, de l’évaluation, de la posture et du management. Ces résultats vont être utiles pour valoriser et améliorer mes pratiques managériales de cadre de santé et pour améliorer la qualité des soins et des pratiques des agents du service. Ces résultats sont propres à cette équipe, ils sont forcément un résultat à un instant « T » puisque l’équipe est en perpétuel mouvement et renouvellement. Ils m’ont permis dans un contexte de difficulté de mettre à distance mes pratiques mais aussi d’affirmer ma posture de cadre. 14. Intérêts des résultats par rapport aux modèles et aux théories convoquées A travers les résultats, nous pouvons nous rendre compte que l’équipe s’appuie de manière empirique sur les modèles mis en place en situation et développés par leur expérience mais pas sur une réelle connaissance de ceux-ci. 59 15. Perspectives de recherches à partir des résultats obtenus A travers les résultats développés plus haut, dans la partie descriptive, il est apparu que 22% de la population interrogée n’a pas suivi de formation ces deux dernières années. On pourrait poursuivre notre recherche en se demandant si la formation qu’elle soit technique ou relationnelle aurait une influence sur les pratiques en matière de communication, d’évaluation et de management. On pourrait aussi, au vu des résultats de non-conformité des ASH dans l’utilisation des modèles du management, s’interroger sur leurs connaissances et leurs représentations des modèles du management. Mais surtout pour finir dans la continuité, nous pourrions réaliser une enquête qualitative auprès des médecins du service et du cadre pour connaitre leurs attentes et améliorer encore la démarche qualité entreprise dans le service. 16. Références bibliographiques Ardoino, J. (2000). Les avatars de l’éducation, Education et Formation. PUF. Ardoino, J., Berger, G. (1989). D’une évaluation en miettes à une évaluation en actes, ANDSHA. Editions Matrice, Paris. Bernoux, P. (1990). La sociologie des organisations. Paris : Seuil. Deming, W. Edwards. (1950). Some theory of sampling (Wiley publications in statistics series) Deming, W. Edwards (1991). Hors de la crise. Fayol, H. (1918). Administration industrielle et générale. Collection Stratégies, Dunod. Gatto, F., Ravestein, J., Crouzet-Vincent, S., & Pastor, E. (2011). Le guide de l’évaluation à l’intention du masseur-kinésithérapeute. Sauramps Médical. Gatto, F. et Ravestein. J. (2008). Le mémoire, penser, écrire, soutenir, réussir. Montpellier Sauramps médical. Maslow, A. (Article 1943). Theory of Human Motivation. Mayo, E. (1945). The Social Problems of an Industrial Civilization. Cambridge, Mass., Harvard U.P. Shannon, C.et Weaver, W. (1975). Théorie mathématique de la communication. Shewhart, W. (1939) Statistical Method from the Viewpoint of Quality Control, Dover, New York. Thietart, R-A. (2004). Le management. Paris : Collection Que sais-je ? Editions Presses Universitaires de France. Tissier, D. (2001). Management situationnel : Vers l’autonomie et la responsabilisation. INSEP CONSULTING. Vial, M. (2005). Se former pour évaluer, Se donner une problématique et élaborer des concepts. Bruxelles : De Boeck Université. Watzlawick, P., Janet Helmick Beavin, Donald D. Jackson (1967). Une logique de la communication. Editions Seuil Collection Sites électroniques : Description de la structure CRLC Val d’Aurelle www.valdaurelle.fr La démarche qualité et l’EPP : www.has-sante.fr Les normes ISO : http://www.iso.org/iso/fr/home.htm Site de l’Organisation Mondiale de la Santé www.who.int/fr/ Textes règlementaires : www.legifrance.gouv.fr/ 17. Annexe : Organigramme : Direction de l’organisation des soins infirmiers et des soins médicotechniques. 61 Pôle Organisation de soins et services médico-techniques Direction de l’organisation des soins infirmiers et des services médico-techniques Transport patients Brancardiers Cadre EOHH Pôle PharmacoBiopathologie Pôle Transversalité et Soins de support Cadre Pôle Cadre Pôle Cadre Biologie Spécialisée Assistantes Directrice des Soins Infirmiers et Médico-Techniques Cadre EMASP Cadre kiné Pôle Chirurgie - Cadre coordonnateur des Pôles Chirurgie & Oncologie - Adjointe de la Directrice des Soins Infirmiers et Médico-Techniques Cadre Chirurgie A1 & Chirurgie A2 Centre de Nutrition Agréé Service Social Cadre Médecine A2 A.GASTOU IDE Principale Cadre Anatomopathologie Pôle Oncologie Cadre - Soins continus - Anesthésie - Chir.ambulatoire Cadre Bloc opératoire endoscopie Cadre Médecine B2 & UEPP Cadre Médecine B3 Cadre Hôpital de Jour Pôle Radiothérapie Pôle Imagerie/Médeci ne Nucléaire Cadre coordonnateur Radiothérapie & Imagerie / Médecine Nucléaire Cadre médecine A1 Manipulateur Principal Médecine Nucléaire Cadre médicotechnique Radiothérapie GIE Imagerie GCS Unitep Pôle Consultations Soins externes Cadre CONTRIBUTION DES SCIENCES DE L’EDUCATION A LA VALORISATION ET AU RENFORCEMENT DE LA DEMARCHE QUALITE DEVELOPPEE DANS UNE UNITE DE CHIRURGIE Aurélie Gastou Résumé de mémoire de Master 2 professionnel en Sciences Humaines et Sociales. Mention : Sciences de l’éducation (Université Montpellier 3), Spécialité : Responsable d’Evaluation, de Formation et d’Encadrement (REFE). Mémoire codirigé par Franck Gatto (MK, Maitre de conférences à l’université, HDR) et Sophie Vincent (Ergothérapeute, Cadre de santé, Cadre formateur consultant, chargée de cours à l’université, Master 2 en Sciences de l’éducation), et soutenu publiquement devant un jury d’universitaires et de professionnels le 7 Juillet 2012 par Aurélie Gastou, infirmière, cadre de santé au CRLC Val d’Aurelle à Montpellier (Hérault). Contexte : Le CRLC Val d’Aurelle-Paul Lamarque est un des 20 centres régionaux qui constituent la fédération Unicancer. Dans un contexte d’innovation et de rationalisation des modes d’organisation de cet établissement, la démarche qualité et l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) doit permettre d’améliorer la prise en charge des patients et leur satisfaction. L’EPP mentionnée à l’article L. 4133-1-1 du code de la santé publique a pour but l’amélioration continue de la qualité des soins et du service rendu aux patients par les professionnels de santé. Elle est définie comme « l’analyse de la pratique professionnelle en référence à des recommandations et selon une méthode validée comportant la mise en œuvre et le suivi d’actions d’amélioration des pratiques individuelles et collectives (Gatto, Ravestein, Crouzet-Vincent, Pastor, 2011). » Question de recherche : Il est cherché à repérer, identifier et valoriser les pratiques de qualité dans le domaine de la règlementation, de la communication, de l’évaluation, et du management mises en œuvre dans le service. Outil d’enquête et population : Une enquête scientifique dans une logique quantitative a été réalisée au moyen d’un questionnaire remis à 50 professionnels d’un service de soins de chirurgie. Traitement des données : Tri à plat avec le logiciel Excel pour les questions fermées et analyse de contenu par indexation notionnelle pour les questions ouvertes. Résultats qui répondent à la question de recherche : Les résultats ont permis de nommer et de valoriser les connaissances, les savoirs-faire et les savoirs-être des agents du service dans les domaines de la qualité, de la règlementation, de la communication, de l’évaluation, de la posture et du management. Ils mettent en évidence que la population possède des connaissances conformes concernant la démarche qualité dans le service (88%), la règlementation interne et les textes régissant leur profession (83%), l’Evaluation des Pratiques Professionnelles (80%). Les modes de communication mis en place dans les services sont à la fois formels (courriers, mails, réunions) et informels en fonction des situations ce qui satisfait 72% des agents. Le taux de conformité global concernant la posture des agents au cours de leurs pratiques de soin ou de leur relation avec le cadre est de 84%.Pour 85% des agents le cadre appuie majoritairement ses pratiques de manière conforme sur un modèle de management participatif mais sait également utiliser le modèle du management directif lorsque la situation l’impose ce qui est selon eux un critère de pratiques managériales de qualité. Limite du dispositif de recherche : Le retour d’un plus grand nombre de questionnaires aurait pu apporter des résultats plus fiables. Apports des résultats pour la pratique et perspectives : Cette étude nous a permis de nommer les connaissances, les savoirs-faire et les savoirs-être des agents du service dans les différents domaines cités ci-dessus. Les résultats vont être utiles pour valoriser et améliorer les pratiques managériales du cadre de santé et pour améliorer la qualité des soins et des pratiques des agents du service. A partir de ces résultats, il pourrait être pertinent de réaliser une enquête qualitative auprès des médecins et du cadre du service pour connaitre leurs attentes et améliorer encore la démarche qualité entreprise dans le service. Références bibliographiques : 9 Code de la santé publique : www.legifrance.gouv.fr/ 9 Gatto, F., Ravestein, J., Crouzet-Vincent, S., & Pastor, E. (2011). Le guide de l’évaluation à l’intention du masseur-kinésithérapeute. Sauramps Médical. 9 La démarche qualité et l’EPP : www.has-sante.fr