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‫בס"ד‬
SPECIAL SOUCCOT
SOUCCOT, LA FETE DE L'UNIVERSEL JUIF
(Par Rav Rephael Sadin)
SOUCCA ET LOULAV : 2 NIVEAUX D’ÂME
(Par Rav Nathan Mrejen)
LA SOUCCA, UN ACCES AU DIVIN
(Par Yossef Aflalo)
UNE COURGE QUI VAUT DE L'OR
(Par Rav Yonatan Chocron)
QUI EST DISPENSE DE DORMIR DANS LA SOUCCA ?
(Par Rav Yoel Hattab)
SOUCCOT, LA FETE DE L'UNIVERSEL JUIF
(Par Rav Rephael Sadin)
Après tout le mois d'Eloul, Roch Hachana (le jugement face à Dieu), et Kippour
(le pardon), nous entrons enfin, purifiés, dans la joie de Souccot. Dans la Soucca, sous les ailes
de la Chékhina, sous les ailes du bon Dieu, nous allons manger, nous réjouir et vivre un moment
extraordinaire de joie. Souccot est la fête de la joie, de la sim'ha.
Que nous est-il demandé lors de cette fête ? Sachant qu'il n'y a pas de fête juive dans laquelle on ne
nous demande pas quelque chose d'essentiel, ne s'agit sûrement pas à Souccot de simplement manger
et faire la fête. Tout le monde comprend qu'à Roch Hachana on est jugé, et qu'il faut donc faire un travail
d'introspection et se définir. Tout le monde comprend qu'à Kippour, on nous demande de faire téchouva,
de se repentir. Mais que nous demande-t-on a Souccot ? Quel est le travail spirituel, éthique, qu'il nous
est demandé de réaliser lors de cette fête ? En vérité, contrairement à ce qu'on aurait pu penser, le
travail que Dieu nous demande de réaliser à Souccot est ÉNORME, beaucoup plus difficile que celui
de Roch Hachana ou de Kippour.Durant tout le mois d'Eloul, nous aspirons à nous approcher de Dieu.
Lors du jugement de Roch Hachana, nous sommes définis, recréés. A partir de cela, nous faisons une
téchouva extraordinaire, de purification. Et à Yom Kippour, comme nous l'avons expliqué une fois, nous
rejoignons l'intimité avec Hachem, nous nous arrachons des processus du monde. Nous cassons avec le
diktat de la sociologie, de ce qui nous entoure. On n'est plus déterminé par l'être,
par un temps extérieur; on est déterminé par le rapport essentiel avec ce que je suis, avec mon
intrigue, avec l'extraordinaire éclat divin qui est en moi.A la sortie de Yom Kippour, paradoxalement,
D.ieu nous demande de rejoindre le Monde. C'est cela Souccot: reconquérir le monde à partir du point
extraordinaire dévoilé à Yom Kippour. Ce point extraordinaire de lumière, de divinité qui est en nous,
mais qui pourrait nous conduire à l'isolement. Car, en effet, en sortant de Kippour, on pourrait se dire: "Je
suis tellement proche de Dieu que je n'ai plus besoin du monde." Et c'est un peu vrai car Yom Kippour
est de la dimension du monde futur. A Kippour, on est seul face à Dieu. Plus rien n'existe ! Le Satan
n'existe plus. Donc on pourrait, après Kippour, être tenté de s'isoler dans les grottes, en pensant qu'on
n'a plus besoin de personne et que la relation qu'on a avec Dieu nous suffit.Sur cela, on nous dit "Non!
Après Kippour, usez de cette purification, de ce point de lumière, de ce baiser divin reçu à Kippour, de
cette extraordinaire intimité avec Dieu, pour conquérir, à partir de point non-naturel, le naturel. D'ailleurs,
Souccot a un lien avec la nature : on y agite les arba minim, les 4 espèces. On recouvre la Soucca de
palmes, et Souccot a une dimension universelle. En effet, chaque fois qu'on parle de Souccot, on parle
des non juifs: lorsque ceux-ci ont voulu faire une mitsva, D.ieu leur a donné la mitsva de Soucca. Les
sacrifices offerts à Souccot étaient des parot (taureaux), au nombre de soixante-dix, et qui rappellent
donc les soixante-dix nations. Souccot a donc à faire avec l'universel, avec la nature ; en un mot, avec
l'autre. Car à Souccot, D.ieu nous dit: "Vous vous êtes isolés avec Moi, à Kippour, dans la sphère de la
vérité. Mais Je ne veux pas que cette vérité reste prisonnière. Je veux qu'elle aille conquérir le monde.
" Il veut tellement que la kedousha (sainteté) que nous avons reçue
à Kippour se propage dans le monde qu'Il nous demande: "Sortez de vos maisons! Allez dans les
cabanes! Allez dans le monde! Et allez là-bas sanctifier l'endroit."C'est cela le travail que nous devons
faire à Souccot : partager la lumière que nous avons récoltée à Kippour. C'est pourquoi il y a un autre
jugement à Hochaana Rabba, car on nous juge alors sur notre capacité à partager avec les autres la
spiritualité extraordinaire que nous avons reçu à Kippour. Ce jugement est la continuité du jugement de
Roch Hachana, et du pardon.Au sujet du nom que la Torah donne au Etrog, péri ets hadar, la Guémara
donne plusieurs explications, et notamment une où elle établit un lien entre "hadar" et "hydro (eau, en
Grec)". Ce rapprochement qu'elle fait entre un mot de la Torah et la Grèce (qui, comme on le sait, est
la quintessence de l'esprit non juif, de la pensée non juive et de la beauté) est étonnant. Mais de quelle
beauté parle-t-on ? De la beauté de l'eau.La beauté, normalement, est universelle. Elle se partage, un
coucher de soleil peut être admiré et apprécié par un Juif ou par un non juif. L'esthétique est partageable
avec les non juifs, contrairement au sentiment religieux, par exemple. Donc on nous dit, encore une fois
d'entrer dans le monde. Comment ? À travers la beauté de l'eau.
En hébreu, l'eau (mayim) est le pluriel de "quoi?" (ma). D'ailleurs ce lien entre l'eau et le questionnement
existe dans toutes les langues, et notamment en :- Allemand, où "quoi" se dit "was", et "eau" se dit
"wasser";- Anglais, où "quoi" se dit "what" et "eau" se dit "water";
- Latin, où "quoi" se dit "quid" et "eau" se dit "aqua". Il y a donc un lien extraordinaire entre l'eau, et le
pluriel des questionnements, qui est la Torah elle-même (puisque "ein mayim éla Torah"). Pourquoi ?
Quel rapport ? Car la beauté dont on parle ici est la capacité
de questionner, de s'émerveiller de la Création de Dieu. Les grands tsadikim ne vivaient pas dans la
routine. Ils s'étonnaient de ce qu'ils voyaient. Une simple rencontre les émerveillait. Celui qui apprécie
chaque chose qu'il reçoit est toujours joyeux, car Hachem nous donne toujours quelque-chose. Chaque
seconde est, pour lui, une nouveauté.
La beauté grecque est esthétique et figée. La beauté juive, c'est la capacité de s'émerveiller, de voir en
chaque chose une nouveauté au lieu d'être blasé.Lorsqu'on est capable de vivre ainsi, on voit de la beauté
même dans ce que la plupart des gens perçoivent comme moche et sale. On peut voir de la beauté même
dans la blessure, même dans la destruction.
Et c'est cela qu'on nous demande à Souccot: de prendre les quatre espèces, qui sont quatre pans de
l'univers, quatre pans de l'humanité mais qui sont universels, et d'être capable de rendre cet universel juif,
et de rendre le Juif universel. Universel ne veut pas dire tomber dans les schémas communs de tous les
non juifs, Dieu nous en préserve. Universel veut dire que ce que je fais, je ne le fais pas que pour moi, ni
même que pour le peuple juif; je le fais pour l'humanité entière.
D'ailleurs, ce que la Grèce ne pouvait pas supporter, c'est que nous disons que nous sommes le peuple
universel, mais un universel qui ne se partage pas.
Chez les Grecs, l'universel, c'est être tous sous la même rationalité (en comprenant par exemple que
1+1=2), et donc annuler les différences. Chez nous, Juifs, l'universel, ce n'est pas cela. C'est qu'en faisant
une mitsva (en mettant les tefilines par exemple), je sauve l'humanité toute entière, même si les non juifs
qui me voient l'accomplir n'y comprennent rien. C'est pour cela que les non juifs ont toujours été à la fois
fascinés et repoussés par nous: car d'un côté, on est beaucoup trop différents d'eux pour qu'ils puissent
nous comprendre. Nous sommes différents de tous les peuples, nous sommes dans la sphère du divin
alors qu'eux sont dans celle du mondain. Mais, d'un autre côté, ils comprennent que cette étrangeté est
l'essence même de leur vie.Ce n'est donc pas un hasard si toute l'humanité (et on peut le prouver) a
pour base le Judaïsme: le christianisme, c'est évident, l'islam, c'est évident, mais même si on va en Asie,
on peut aussi voir cela. Toute manifestation spirituelle qui est à l'origine même des civilisations vient de
la Torah. Donc leur essence même vient de la Torah. Et d'un autre côté, ils ne connaissent rien à elle.
Lorsqu'ils parlent dans leurs livres du judaïsme, c'est une catastrophe. Ils n'y comprennent rien ! Alors qu'ils
pourraient très bien écrire de très bons livres sur l'Islam, sur l'Hindouisme etc.... Car le judaïsme n'a aucun
rapport avec eux. Mais ce non-rapport est en même temps le fondement de leur être ! C'est l'universel juif:
je suis en rapport direct avec Dieu (les mitsvot), j´ai une parole de Dieu (la Torah), je communique avec
l'Au-Delà directement; et, avec cela, je sauve le monde.
Souccot, c'est la fête de l'universel juif. On sort du repli sur soi de Kippour, qui était merveilleux, pour
inonder le monde de la lumière de Souccot. Cela passe par la beauté juive, et par le péri ets hadar.
Une autre raison pour laquelle ce nom a été attribué à ce fruit est que celui-ci et le tronc de l'arbre où il
pousse ont le même goût (ce qui n'est jamais le cas des autres fruits).
Le tronc, c'est le processus, le fruit, c'est le résultat. Dans la vie, je fais les mitsvot. Mais je ne ressentirais
le goût de celles-ci, je n'en comprendrais véritablement le sens que dans le Olam Haba, le monde à venir.
Ceci est valable même pour les très grands tsadikim, pour le moment, on est dans le tronc, on travaille, on
est dans le processus. Souccot, c'est le moment où le processus et le résultat s'unifient. C'est la dimension
du Méchia'h, on est arrivé au bout. C'est l'aboutissement. On est sous les ailes de la Chékhina, on est au
Olam Haba. A Souccot,
on peut sentir un peu
le goût des mitsvot. Ce
qui d'habitude est sec
comme un tronc mais va
donner le jus délicieux
au Olam Haba aura, à
Souccot, le même goût
que le fruit.
Lorsque je suis sous
la Soucca et que j'y
accomplis des mitsvot, je
suis un peu sous les ailes
de la Chékhina, de la
Présence Divine. Je suis
un peu au Olam Haba, et
je peux un peu sentir le
goût de celui-ci.
Que tous en Israël nous
puissions sentir ce goût dans la Soucca où nous serons!
SOUCCA ET LOULAV : 2 NIVEAUX D’ÂME
(Par Rav Nathan Mrejen)
On va essayer de comprendre ce qu’est Souccot.
On va rentrer dans une cabane qui symbolise les nuées de gloire qui nous ont protégé pendant la
fête de Souccot. Il y a en réalité deux mitsvot essentielles qui sont le Loulav avec les 4 espèces et
la Soucca dans laquelle on doit rentrer et qui doit nous protéger de l’extérieur.
Le Maharal explique que cela correspond à deux parties de notre neshama, notre âme.
Dans le premier chapitre du Nefesh HaHaïm, il explique que la neshama est composée de deux
parties. La première partie est Or Pnimi, une lumière intérieure, qui correspond à l’intériorité de
l’être.
On a chacun notre spécificité qui est notre intériorité et nous devons essayer de la développer.
C’est valable pour tous les hommes. Cette neshama ne se limite pas à cette Nékouda Pnimit mais
elle est également, ce que le Nefesh HaHaïm, le rav Haïm de Volojin appelle Or Makif, une lumière
périphérique.
Il y a donc une lumière intérieure, Or Pnimi et Or Makif. L’essentiel de notre neshama est autour de
nous et non pas à l’intérieur de nous-mêmes.
Parfois quand vous étudiez La Guémara, vous ne comprenez pas. Vous avez un texte et vous ne
comprenez pas de quoi il s’agit. On étudie puis tout à coup on comprend.
Le Maharal de Prague explique qu’à ce moment-la on se met en relation avec le Or Makif :
HaKadoch Barouch Hou nous envoie une aide. Chaque Juif est entouré d’un Or Makif.
Ces deux principes sont symbolisés par la fête de Souccot.
Le Or Makif, c’est ce qu’il y a autour de nous, c’est la Soucca. Les parois de la Soucca nous
protègent de l’extérieur.
Le loulav c’est le Or Pnimi. Le Or Pnimi est en réalité une lumière intérieure qui est en chacun de
nous. Cette lumière intérieure est très difficile à faire sortir, à dévoiler. Les Kabbalistes disent qu’elle
est entourée de Klippot, d’une épaisseur de fautes et donc on ne la voit pas. C’est comme si vous
aviez une lumière dans quinze armoires. Il faut ouvrir toutes les portes des armoires sinon on ne
voit pas de lumière.
En chacun de nous il y a une lumière extraordinaire. Il faut essayer de la dévoiler. Les quatre
espèces (Etrog Loulav) symbolisent ce dévoilement. On va les remuer vers les six directions (hautbas, gauche-droite, devant-derrière) de la Création.
Cela signifie qu’on arrive à se mettre dans une ambiance qui nous protège.
Un Juif a du mal à grandir dans la Torah parce qu’il n’est pas protégé.
Il y a pleins de gens qui disent que pour eux la religion est dans leur cœur.
C’est la plus grosse bêtise qu’on peut entendre. La religion n’est pas du tout dans le cœur.
Dans le cœur il y a une petite lumière mais la religion est à l’extérieur.
Il faut déjà apprendre à se protéger, à se mettre dans
une ambiance qui va nous donner envie d’étudier la
Torah.
Il faut se mettre dans un conditionnement social qui
nous pousse à étudier la Torah et faire les mitsvot.
Vous allez dans une synagogue, vous faîtes les
mitsvot. Il faut se mettre dans cette ambiance.
Quand vous vous mettez dans cette ambiance, cette
lumière va commencer à germer. Elle va pousser et
vous allez finalement finir par la ressentir et devenir
un grand Talmid Hakham.
LA SOUCCA, UN ACCES AU DIVIN
(Par Yossef Aflalo)
La Guémara Soucca (11b) rapporte une discussion entre les Sages sur le sens de la soucca.
La Torah écrit : "Afin que vos générations sachent que j'ai fait résider les bné Israël dans des souccot à leur
sortie d'Egypte."
Mais de quelles souccot parle-t-on ? Rabbi Eliezer dit qu'il s'agit des anané kavod, les nuées de gloire qui
accompagnaient le am Israël durant leurs pérégrinations dans le désert.
Rabbi Akiva quant à lui dit qu'il s'agit des cabanes telles que nous les connaissons aujourd'hui.
Cette discussion n'est évidemment pas à prendre au premier degré car Rabbi Eliezer admet lui aussi que
Souccot est la fête des cabanes !
De toute évidence, les Sages sont d'accord sur un point : la soucca constitue une protection pour le am
Israël, soit par les nuées de gloire, soit par les souccot, les cabanes.
Essayons de comprendre la discussion entre Rabbi Akiva et Rabbi Eliezer.
Le mot "soucca" revêt 2 sens : d'une part, il désigne une protection par rapport à l'environnement,
protection de la pluie, de la chaleur, de la lumière etc., mais il désigne également une visibilité éclatante
permettant d'accéder à une réalité authentique, à une véritable intériorité de toute chose.
Comme le rapporte Rabbénou Bé'hayé, chaque mitsva de la Torah comporte un coté révélé, le "niglé" et un
coté dissimulé, mystique, le "nistar".
Les souccot, dans leur sens révélé, le pshat, sont les cabanes qui ont abrité le peuple juif dans le désert
mais dans leur intériorité, elles sont aussi les 7 nuées de gloire, les anané kavod qui accompagnaient le am
Israël tout au long de leurs déplacements.
Ces nuées entouraient le Trône Céleste, le Kissé Hakavod, et étaient ouvertes pour recevoir la téfila et la
téchouva des bné Israël.
Quelle est la particularité du anan, du nuage ?
Le anan masque le soleil, il le cache, empêchant ses rayons de se propager vers la terre, il se comporte
comme un véritable filtre. Mais les Sages affirment également qu'il est un révélateur de la lumière divine au
même titre que les anané kavod !
Qu'en est-il alors ? Est-il un révélateur ou un dissimulateur de lumière ?
Il n'y a en réalité aucune contradiction car la lumière de ce monde ci qui émane du soleil et des astres n'est
qu'une falsification de la lumière authentique,
éternelle, le Or Haganouz, cette lumière
créée lors du maassé béréchit et qui a été
mise en réserve pour les tsadikim pour les
temps à venir.
Cette lumière falsifiée dissimule la réalité
première et ne permet pas d'accéder à la
vérité divine.
Plus on se protégera de cette lumière
en provenance du soleil, plus on pourra
percevoir le Or Haganouz. Ainsi, le anan,
c'est finalement la possibilité d'une vision
beaucoup plus profonde, plus juste,
permettant un accès au divin.
La discussion entre Rabbi Akiva et Rabbi
Eliezer prend dès lors toute sa signification.
Lorsque Rabbi Akiva affirme que les souccot
sont des cabanes, il tient à nous signifier que pour se rapprocher de D.ieu, il faut avant tout mettre une
barrière, la soucca, qui va s'interposer et filtrer cette lumière contrefaite du rayonnement solaire et qui
empêche toute perception authentique de la réalité et tout contact avec le divin.
Un juif qui entre dans la soucca se donne les moyens de se lier à D.ieu
Pour Rabbi Eliezer, la soucca dont nous parle la Torah est un anan, une nuée de gloire identique à celle qui
existait dans le désert.
Ce anan masque lui aussi le rayonnement du soleil mais plus encore, il crée la possibilité pour l'homme, au
sein même de notre monde matériel, de révéler la "Ché'hina", la Présence Divine !
UNE COURGE QUI VAUT DE L'OR
(Par Rav Yonatan Chocron)
À l'approche des fêtes de Soukkot, voici une histoire
rapportée par l'un des grands Rabbanim d'Europe,
le Rav Eliahou Gutma'her.
Le Rambam était, durant de nombreuses années,
un spécialiste dans le domaine de la médecine, à
tel point que le roi lui-même ainsi que tous les Juifs
de sa ville, lui demandaient des conseils. Lorsqu'il
passait dans la rue, de nombreuses personnes
l'arrêtaient en chemin, pour lui poser des questions
et qu'il y réponde. Un jour, ce fut un homme qui
semblait pourtant en parfaite santé qui l'accosta.
Il ne voulait pas un conseil pour guérir (car il était
effectivement en bonne santé), mais de l'aide pour
surmonter une grosse difficulté financière à laquelle
il avait récemment été confronté puisqu'il venait
d'être renvoyé de l'école où il enseignait, et donc de
perdre son travail.
Le Rambam lui dit qu'il ne pouvait pas lui être d'une
grande aide dans ce domaine, qui n'était pas sa
spécialité. Mais, dans sa pitié, il ajouta: "Écoute,
mon fils, le conseil suivant, et je te promets que tu
n'auras plus jamais de problèmes de subsistance
dans ta vie : prends une courge, et garde-la chez
toi".Ce conseil peut faire sourire, mais l'homme,
qui buvait avec soif les paroles du grand Maître,
s'empressa de l'appliquer: Il acheta une courge, la
ramena chez lui, et la garda pendant de nombreux
mois. Mais... rien ne se passa !
Il était tout aussi pauvre financièrement qu'avant
d'avoir acheté le légume... Que s'était-il passé ? Le
Rambam s'était-il moqué de lui ?
Un an plus tard, le roi fut atteint d'une intoxication
alimentaire à laquelle on ne trouvait pas de remède,
et le Rambam fut convoqué d'urgence à son chevet.
Il donna au roi le conseil suivant : manger d'une
courge qui a été cueillie depuis un an.
Et il lui donna même le nom de l'homme chez lequel
il pourrait trouver ce légume et qui n'était autre que
celui auquel il avait conseillé, un an auparavant,
d'acheter de la courge et de la garder.
On dépêcha des messagers du roi, qui amenèrent
cette courge au palais. Le roi mangea de ce
légume, et il guérit.
A l'occasion de son rétablissement, il organisa une
fête, à laquelle il convia, bien sûr, le Juif auquel
appartenait la courge. Et, voulant le récompenser
énormément pour l'immense service qu'il lui avait
rendu, le roi lui dit: "Demande-moi ce que tu veux,
et je te l'accorderai. Je suis même prêt à te donner
toute ma richesse!".
Mais alors, au lieu de profiter de l'incroyable
opportunité qui lui était donnée, l'homme se
contenta de demander au roi... de faire en sorte que
l'école qui l'avait licencié l'embauche de nouveau,
pour qu'il puisse continuer à enseigner !
Le roi accepta sa requête, mais le Rambam fit
remarquer à l'homme combien sa réaction avait
été stupide : quel dommage d'avoir simplement
demandé à retrouver son travail, lorsqu'on aurait pu
obtenir tellement plus parce que le roi lui-même était
prêt à satisfaire tous nos désirs !
Rav Gutma'her fait remarquer que nous sommes,
nous aussi, parfois semblables à cet homme
car, au lieu de considérer l'aspect spirituel (la
vraie richesse) de la fête de Soukkot, nous nous
focalisons surtout sur le profit matériel que nous
pourrions en tirer. Or la fête de Soukkot peut nous
apporter tellement plus que simplement des bons
repas !
En cette période de l'année, Hachem est
particulièrement proche de nous, et prêt à écouter
nos tefilot.
Profitons donc de cette immense opportunité pour
Lui demander tout ce dont nous avons besoin. Car
sinon, il faudra attendre l'année prochaine...
QUI EST DISPENSE DE DORMIR DANS LA SOUCCA ?
(Par Rav Yoel Hattab)
La mitsva de soucca concerne tout autant le fait d'y manger que celui d'y dormir ou de s'y promener.
De même qu'il existe une mitsva de manger dans la soucca, il existe donc une mitsva d'y dormir.
Cette mitsva a une très grande valeur, et il ne faudra pas y renoncer sous prétexte que le fait de
dormir à la maison est plus agréable ou confortable.
Cependant, de même qu'il existe des cas où les 'Hakhamim nous ont dispensé de manger dans la
soucca, il y a aussi des situations dans lesquelles on est dispensé d'y dormir. Et plus que cela: celui
qui s'entêterait à y manger ou à y dormir même dans ces cas où les 'Hakhamim l'en ont dispensé est
considéré comme un imbécile !
On fera donc attention à ne pas manger (ou dormir) dans la soucca lorsqu'il pleut, à condition que la
pluie en question ne soit pas une pluie légère, mais une pluie forte qui rentre dans la soucca et qui
peut rendre le plat immangeable.
Dans un tel cas, on ne restera pas dans la soucca, on mangera (ou on dormira) à la maison.
Il existe d'autres cas pour lesquels on est dispensé de dormir dans la soucca
- Si on y souffre de la chaleur et qu'on n'a pas la possibilité d'y rafraîchir la température au moyen
d'un ventilateur par exemple, car si en utilisant ce moyen, on n'est plus dérangé par la chaleur de la
soucca et on peut donc rester, c'est cette solution qu'il faudra choisir.
- Si des moustiques ou d'autres bestioles nous dérangent dans la soucca au point qu'on n'arrive pas
à y dormir.
- S'il fait tellement froid dans la soucca qu'on n'arrive pas à y dormir.
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