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Psychologie sociale de la communication
Cours de Monsieur Licata (2010)
Lexique
1 - Introduction
Apathie
Caractère d'une personne indifférente à l'émotion et aux désirs. Il s'agit d'une sorte d'indolence,
d'inertie, due à un état physique ou psychologique provoqué par une pathologie.
BIT (= binary digit)
Communication permettant de couper l’entropie en deux; réduction de l’incertitude de 50%.
Bruit
Tout ce qui s’ajoute au contenu du signal initial de la communication en échappant à la volonté de la
source.
Information (selon Cl. Shannon)
Opportunité de réduire l’incertitude.
→ Une grande quantité d’information permet donc de combattre l’entropie, le
chaos (=
incertitude).
Impuissance apprise (Seligman; behavioriste)
= Learned Heplessness
Terme de psychologie, appelée parfois « résignation acquise ». Le sujet apprend que sa réponse n’a plus
de pouvoir instrumental, elle ne lui permet plus de modifier la situation. En conséquence, il se démet,
abandonne tout espoir d’entreprendre et se résigne à une passivité totale devant l’inefficacité de son
action.
Motivations sociales de base (S. Fiske)
Processus psychologiques fondamentaux, sous-jacents, qui incitent les individus à penser, à sentir les
choses et à se comporter dans des situations impliquant d’autres personnes.
→ L’effet combiné de la personne et de la situation est à leur origine.
Psychologie sociale
La psychologie sociale est la tentative scientifique de comprendre et d’expliquer comment les pensées,
sentiments et comportements des individus sont influencés par la présence réelle, imaginée ou implicite
d’autres êtres humains.
Elle implique donc la communication.
Représentations sociales (Moscovici)
Partage social de théories explicatives.
2 - La communication verbale
Communication verbale
On parle de communication verbale dès que des mots sont utilisés. Elle englobe la parole, l’écriture et la
langue des signes (malentendants).
Grammaire
Règles explicites ou implicites qui régissent la formation des mots et des phrases d‘une langue donnée,
partagées par tous les individus qui l’utilisent.
Image
C’est un signe visuel de nature non verbale.
Interprétant (Pierce)
C’est le sens donné au signe. C’est un second signe présent dans l’esprit de l’interprétateur.
« La signification d’une représentation ne peut être qu’une représentation elle-même. »
Langue
« L’ensemble des habitudes linguistiques qui permettent à un sujet de comprendre et de se faire
comprendre » de Saussure
Elle est composée de phonèmes (sons) assemblés en morphèmes qui, à leur tour, sont assemblés afin de
former des phrases.
Langage (selon de Saussure)
= langue + parole
Langage (selon Sapir & Whorf)
« le langage n’est pas seulement la capacité d’exprimer oralement des idées, mais est ce qui permet la
formation même de ces idées. Quelqu’un ne peut penser en-dehors des limites de sa propre langue. »
Message indirect
L’émetteur veut amener le récepteur à faire quelque chose sans s’engager lui-même.
Morphèmes
Ce sont les plus petites unités langagières porteuses de sens.
Objet (Pierce)
C’est à lui que le signe se réfère.
Polarisation
Tendance à décrire le monde en termes dualistes.
Représentamen (Pierce)
C’est la forme que prend le signe.
Sémiologie (selon de Saussure)
Science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale.
Semiosis (Pierce)
C’est la relation établie entre le représentamen, l’interprétant et l’objet.
Sens connotatif
Signification émotionnelle ou idéologique qui s’ajoute à la signification de base d’un terme; signification
de second ordre selon Barthes.
Sens dénotatif
Signification objective ou descriptive; signification de premier ordre selon Barthes.
Signe (de Saussure)
Il possède deux facettes: le signifiant et le signifié.
Signifiant (de Saussure)
Association d’images acoustiques c’est la dimension matérielle du signe.
Signification (selon de Saussure)
C’est la relation établie entre le signifiant et le signifié.
Signification/sens
C’est une relation que nous établissons nous-même entre un symbole et un référent.
Signifié (de Saussure)
C’est le concept auquel le signifiant se réfère.
Symbole
Il prend la place d’une chose ou la représente.
3 - La communication non verbale
Gestes adaptatifs (Knapp et Hall)
Ils permettent de satisfaire un besoin personnel.
Gestes emblématiques (Knapp et Hall)
Directement traduisibles en mots, utilisés consciemment et délibérément; ils sont symboliques. Ils sont
conventionnels et peuvent donc varier d’une culture à l’autre.
Gestes illustratifs (Knapp et Hall)
Ils renforcent les messages verbaux qu’ils accompagnent.
Gestes régulateurs (Knapp et Hall)
Ils règlent, contrôlent ou coordonnent les échanges verbaux.
Kinésique (de R. Birdwhistell)
Langage corporel possédant un vocabulaire et une grammaire.
4 - L’espace
Barrières invisibles (Edward T. Hall)
Elles commencent à la limite de l’enveloppe physique et progressent vers l’extérieur. Elles sont tout
aussi réelles que les enveloppes physiques,; elles sont une sorte de prolongement de l’organisme.
= « Bulle spatiale »
Culture (selon Edward T. Hall)
C’est une série de codes décomposables et analysables.
Elle fonctionne « selon un code secret et complexe qui n’est écrit nulle par, connu de personne, mais
compris par tous » (Hall citant Sapir).
« La culture est principalement un processus de communication. » (Hall)
Culture du contact (Edward T. Hall)
C’est une culture dans laquelle les gens tendent à se tenir plus près les uns des autres. Les contacts
physiques y sont fréquents (durant les interactions).
Culture de l’évitement du contact (Edward T. Hall)
C’est une culture dans laquelle la distance entre les gens est souvent relativement grande, les gens se
touchent peu voir pas du tout.
Espace informel (Edward T. Hall)
C’est l’espace des interactions interpersonnelles.
→ zone d’interaction
Espace à organisation fixe (Edward T. Hall)
Il fait référence à la position des murs, frontières territoriales, à l’urbanisme, à l’architecture, etc. …
Espace à organisation semi fixe (selon Edward T. Hall)
Il fait référence à la position des meubles.
Espace sociofuge
Espace ayant pour effet de maintenir le cloisonnement des individus.
Espace sociopètes
Espace ayant pour effet le « rapprochement » et le contact entre individus.
Proxémie (Edward T. Hall)
Organisation de l’espace différente selon la culture mais à partir d’un substrat animal identique: le
territoire.
Zone d’interaction (selon Edward T. Hall)
C’est la distance que les gens essaient de garder entre eux et les autres en fonction de la situation.
Edward T. Hall fait la distinction entre 4 zones d’interaction dont chacune d‘elle possède deux
modalités (proche et éloignée): zone intime, zone personnelle, zone sociale et zone public.
5 - Le modèle systémique
Indice
Transmet une information, c’est le contenu d’un message.
Homéostasie
Capacité de l’organisme de maintenir un état de stabilité relative des différentes composantes de son
milieu interne et ce, malgré les variations constantes de l’environnement externe.
Métacommunication
Communication à propos de la communication.
Modèle transactionnel (W. Schramm)
Les gens agissent simultanément en tant qu’émetteurs et récepteurs.
→ communication interpersonnelle.
Schismogenèse (Bateson)
Genèse d’un schisme au sein d’un système social.
Schisme
Perte par un système de sa situation d ‘équilibre initiale.
Recadrer
En communication, cela signifie modifier la ponctuation (des relations) et voir les choses sous un autre
angle.
Ordre
C’est la manière dont on doit entendre le message; il définit la relation entre les partenaires.
6 - L’identité, perspective interindividuelle
Identité
Processus dynamique qui se construit et se transforme tout au long de l’existence.
- Selon A. Maalouf: « Mon identité, c’Est-ce qui fait que je ne suis identique à
aucune autre personnes. »
- Selon Erikson: « La résultante des différentes identifications du sujet. »
- Selon A. Manço: « L’identité est un ensemble de stratégies, de comportements,
d’opinions et de représentations propres à un acteur ou à un groupe d’acteurs. »
- Selon Lipiansky: « L’identité est un processus cognitif et affectif par lequel le
sujet se conçoit et se perçoit, elle est aussi la structure psychique de ce processus. »
Identité intraindividuelle
Identité rapportée à des processus internes au sujet.
Identité interindividuelle
Identité rapportée aux modalités de relations entre les individus.
Identité positionnelle
Identité rapportée aux différences de position sociale au sein des rapports sociaux.
Identité idéologique
Identité rapportée à un système idéologique, de croyance, de représentations sociales, etc. …
Soi (selon DeVito)
Ensemble des idées, croyances ou sentiments que chacun a de lui-même.
Il possède trois composantes (cognitive, affective et comportementale) et peut être vu de deux points
de vue (privé et public).
Soi privé
Aspectes de soi invisibles aux autres.
Soi public
Aspectes de soi visibles aux autres (ou rendus « visibles »).
7 - L’identité au niveau positionnel (intergroupe)
Catégorisation sociale < aspect déductif
Elle se base sur l’appartenance de la personne à une catégorie afin de lui attribuer les caractéristiques
de cette catégorie.
= Stéréotypes
Catégorisation sociale < aspect inductif
Elle consiste à assigner une personne à une catégorie selon certaines des caractéristiques observées.
Catégorie (selon Tajfel)
Ensemble dans lequel tous les éléments sont équivalents par rapport à un critère donné.
Identité sociale (selon Tajfel)
« L’identité sociale est la connaissance individuelle que le sujet a du fait qu’il appartient à certains
groupes sociaux avec, en même temps, les significations émotionnelles et les valeurs que ces
appartenances de groupe impliquent chez lui. »
Mobilité sociale
Possibilité de quitter son groupe d’appartenance (désidentification) pour rejoindre un groupe plus
prestigieux/différent.
8 - La communication interculturelle
Anxiété (selon W. Gudykunst)
« La sensation de ne pas être à l’aise, tendu, soucieux, ou inquiet de ce qui pourrait se passer. »
Culture (selon Philipsen)
« Un ensemble socialement construit et historiquement transmis de symboles, significations, prémisses
et règles. »
Communication effective (W. Gudykunst)
Processus de minimisation des malentendus.
Contrôle de l’incertitude (G. Hofstede)
Degré auquel les gens se sentent menacés par l’ambiguïté et créent des croyances, institutions et des
règlements pour l’éviter.
Distance hiérarchique (G. Hofstede)
Mesure du degré d’acceptation par ceux qui ont le moins de pouvoir dans les institutions ou les
organisations d’un pays d’une répartition inégale du pouvoir.
Face (selon S. Ting-Toomey)
Image de soi publique.
Façon dont nous voulons que les autres nous voient et nous traitent.
Psychologie interculturelle comparative
Elle tente de mettre à jour les dimensions psychologiques sur lesquelles les membres de cultures
différentes se différencient, telles que les valeurs, émotions, la cognition ou encore les comportements.
Réflexivité ou mindfulness (W. Gudykunst)
Attention portée à nos pensées et comportements présents et donc, capacité à se soustraire de
l’influence des forces extérieures telles que la culture, les appartenances, l’environnement, la situation,
etc. …
X inadvertance ou mindlessness
Suivre un ensemble de routines communicationnelles sans y penser (= script de Goffman)
Travail de la face (S. Ting-Toomey)
« Messages verbaux et/ou non verbaux spécifiques qui aident à sauvegarder la face ou à la récupérer si
on la perd, et à la maintenir et l’honorer à nouveau. »
9 - Communication et mémoire (exposé d’Olivier Klein)
« common ground »
Ensemble de connaissances communément admises.
Effet caméléon
La trace mnésique serait influencée par l’objectif de communication.
Grounding
Processus d’incorporation d’un savoir dans le common ground.
Inférence conversationnelle
Pour interpréter un énoncé, le sujet présuppose que l’expérimentateur est un « locuteur compétent ».
Processus de conventionalisation
La représentation, au départ peu familière, se transforme en une représentation culturellement
partagée à mesure que l’on avance dans la chaîne de reproduction sérielle.
Réalité partagée (Echterhoff & co)
« Le produit de l’expérience d’une communauté de perspectives entre soi et l’autre à propos du monde
extérieur. »
10 - Rumeurs et représentations sociales
Ancrage
Processus cognitif permettant l’intégration de l’objet représenté dans le système de pensée
préexistant; il rend familier ce qui est étrange et aide à faire face à la nouveauté. C’est un processus de
comparaison et de catégorisation.
Légendes urbaines
Elles sont analogues aux rumeurs mais sont constituées de récits plus longs.
Objectivation
Processus cognitif permettant de rendre concret ce qui est abstrait, de rendre simple ce qui est
compliqué, de remplacer un concept par son image et qui par conséquent rend la perception et le concept
interchangeables.
Représentations sociales (Selon Jodelet)
Forme de connaissances socialement élaborées et partagées, ayant une visée pratique et concourant à la
construction d’une réalité commune à un ensemble sociale.
→ Elle se construisent à travers un processus de validation sociale qui s’opère lors
d’interactions sociales.
Rumeur
C’est un mode de construction de représentations sociales parmi d’autres.
- Selon All port Postman: « Une affirmation générale présentée comme vraie,
sans qu’il existe de données concrètes permettant de
vérifier son exactitude. »
- Selon Knapp: « Une déclaration destinée à être crue, se rapportant à
l’actualité et répandue sans vérification officielle. »
- Selon Peterson et Gist: « Un compte rendu ou une explication non vérifiée…
circulant de personne appertiser et se rapportant à un
objet, un événement ou une question d’intérêt public. »
Rumeur d’agression
Elle consiste en un message négatif à l’égard d’une partie de la population, ébranle la cohésion sociale et
crée des sous-groupes rivaux.
Rumeur de désir
Elle exprime les souhaits et espoirs de la population.
11 - Représentations sociales en situation de crise
« Folk devils »
Ce sont les démons populaires désignés comme la source de la menace, des stéréotypes de déviants leur
sont attribués et des mesures sont prises pour lutter contre leurs actions juges néfastes.
Paniques morales
Périodes d’intense émotion populaire face à des situations considérées comme menaçantes pour la
société.
Théories du complot (Selon Moscovici)
Théories qui attribuent à une minorité des projets « machiavéliques » visant à nuire au reste du groupe.
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