L'ENSIde Bourges L'école de la maîtrise des risques 1 ER C YCLE I NGÉNIEUR DE L’ENSI DE B OURGES UE S CIENCE A PPLIQUÉES S UPPORT DE C OURS D ’É LECTRO C INÉTIQUE David FOLIO <[email protected]> http://perso.ensi-bourges.fr/dfolio/Teaching.php L’objet de se support de cours n’est pas de fournir le cours complet d’électrocinétique. Il s’agit plutôt d’un guide pour vous aider à suivre et comprendre le cours. Il vous appartient de le compléter et de l’enrichir des différents éléments abordé en cours et en TD. Année Universitaire : 2013–2014 ii Cycle 1, ENSI de Bourges , ÉlectroCinétique Table des matières I Les I.1 I.2 I.3 II Les II.1 II.2 II.3 II.4 bases de l’électrocinétique Les grandeurs électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les lois de Kirchhoff . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Approximation des Régimes Quasi-Stationnaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . dipôles Notions de dipôle et défintions . Dipôles linéaires passifs . . . . Dipôles linéaires actifs . . . . . Les associations de dipôles . . . 1 1 5 6 . . . . 7 7 11 14 15 III Les Circuits linéaires III.1 Les lois et théorèmes fondamentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III.2 Régimes transitoire des circuits linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 19 23 A Références Bibliographiques 29 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . iii . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . TABLE DES MATIÈRES iv Cycle 1, ENSI de Bourges , ÉlectroCinétique Chapitre I L ES BASES DE L’É LECTRO C INÉTIQUE Introduction L’électrocinétique (Eng.: electrokinetics) est le domaine de la physique (notamment l’électromagnétisme) où les manifestations des mouvements de porteurs de charges mobiles (p.c.m.) sont étudiées en terme de courants et de tensions. Il s’agit ainsi d’étudier la circulation des courants électriques dans des circuits électriques assez simples composés de sources, résistance, bobine, condensateur, etc. À ne pas confondre avec : • l’Électrostatique : étude des phénomènes liés aux charges électriques immobiles (dans le référentiel d’étude). • l’Électronique : étude de la production, transformation et détection d’information contenue dans les signaux électriques. ,→ Points communs entre l’électronique et l’électrocinétique : mêmes grandeurs fondamentales (courant, tension) et mêmes lois fondamentales (loi de Kirchhoff) I.1 Les grandeurs électriques Les grandeurs physiques Une grandeur physique est une quantité qui peut se calculer ou se mesurer. Elle peut être décrite par un nombre réel, un nombre complexe, un vecteur, etc., parfois accompagné d’une unité de mesure (mais pas toujours !). Certaines grandeurs physiques sont liées par une relation mathématique, dite loi physique. Une grandeur algébrique est une grandeur physique affectée d’un signe, ce qui permet d’en orienter le sens sur un axe donné. I.1.1 Le courant électrique Définition 1 (Courant électrique). Un courant électrique est la grandeur algébrique correspondant à la circulation de porteurs de charges mobiles (p.c.m.) électriques dans un conducteur. Milieu conducteur Un milieu est dit conducteur s’il existe des p.c.m. (électrons, ions, etc.) susceptibles de se déplacer dans tout le milieu. Dans le cas contraire, le milieu est dit isolant. 1 I.1 Les grandeurs électriques 2 Différents types de courant • Courant particulaire : particules chargées se déplaçant dans le vide (Ex.: faisceau d’électrons dans un tube cathodique). • Courant de convection : mouvement des p.c.m. provoqué par le mouvement de leur support matériel chargé . • Courant de conduction ∗ : déplacement des p.c.m. dans un milieu fixe dans le référentiel d’étude. Différents types de porteurs de charges (p.c.m.) • Dans les métaux : électrons libres q = −e (charge élémentaire e = 1.6021710−19 C). Chaque atome du métal libère un ou plusieurs électrons qui se propagent librement dans le métal. • Dans les semi-conducteurs : électrons libres (charge q = −e) et trous (charge q = +e). • Dans les liquides : cations (ions +), anions (ions −). • Dans les gaz : porté à très haute température, il peut y avoir ionisation d’une partie d’un gaz dans certaines conditions comme une décharge électrique, on parle de plasma. Définition 2 (Intensité électrique). On désigne l’intensité du courant électrique i(t) à travers une section (S) de conducteur, le débit de charges d q(t) qui traverse la section (S) de conducteur pendant un intervalle de temps dt, soit : i(t) = d q(t) dt (I.1) L’intensité i(t) est une grandeur algébrique, et s’exprime en ampère (A=C/s) dans le S.I. Elle se mesure au moyen d’un ampèremètre (branché en série). Symbole: A Par convention, le sens positif du courant est celui des porteurs de charges positives : d q > 0. Densité de courant électriques Soit un matériau conducteur dans lequel tous les porteurs de charge (p.c.m.) sont de même type : tous les p.c.m. portent la même charge q. Chaque p.c.m. a une vitesse assimilée à la − vitesse de groupe → v (cf. électromagnétisme). → − On appelle vecteur densité volumique de courant, noté j exprimé en A/m2 , le vecteur : i → − − j = ρ→ v (I.2) j (S ) avec ρ est la densité volumique des porteurs : dS (I.3) ρ = nq dS' u cte (S') r du n co où n correspond à la densité de p.c.m. par unité de volume. L’intensité qui traverse une surface S quelconque et orientée par un contour C est égale au flux de la densité de courant à travers S : x→ − → − i= j dS (I.4) (S) Cycle 1, ENSI de Bourges , ÉlectroCinétique 3 Chap. I Les bases de l’électrocinétique Conservation de la charge Définition 3 (Régime stationnaire). Un système est en régime stationnaire (relié au régime continu) si les grandeurs physiques le caractérisant sont indépendantes du temps. Soit une portion de conducteur (C) constituée des sections Sk . En régime stationnaire, l’intensité du courant électrique a la même valeur à travers toute section Sk du conducteur (C) : ∀Sk ∈ C, i(Sk , t) = I = Cste Considérons, toujours en régime stationnaire, un conducteur (C) comportant une bifurcation. La conservation de la charge contenue dans le volume du conducteur se traduit par : dq1 + dq2 = dq3 , soit : i1 + i2 = i3 La charge qui rentre entre t et t + dt est donc à la charge qui sort entre t et t + dt. X X ,→ Généralisation : ie (t) = is (t) entrant I.1.2 (I.5) sortant Potentiel et Tension électrique Dans un conducteur, le mouvement des p.c.m. est du à la force éléctromagnétique : → − → − F = q E (P ) → − avec E (P ) le champs électrique au point P du conducteur. Généralement, le champ électrique → − → − E (P ) est imposé par un élément générateur. La connaissance de E (P ) permet de déterminer le potentiel électrique V dont il découle : Z − → − → V =− E ·d l (I.6) S Définition 4 (Potentiel électrique). Le potentiel électrique, exprimé en volts (V) dans le S.I., est l’une des grandeurs définissant l’état électrique d’un point P de l’espace. ,→ Il est défini à partir de la distribution des charges électriques dans l’espace à l’aide de l’application de la loi de Coulomb à une distribution volumique de charge et en utilisant le principe de superposition. Définition 5 (Tension électrique). La tension électrique (aussi confondue avec la différence de potentiel), est la valeur algébrique correspondant à la circulation du champ électrique → − E le long d’un circuit. La tension électrique UAB entre les points A et B, est la différence entre les potentiels VA au point A et VB au point B : UAB = VA − VB © Année Universitaire : 2013–2014, David FOLIO (I.7) <[email protected]> http://perso.ensi-bourges.fr/dfolio/Teaching.php I.1 Les grandeurs électriques 4 UAB est une grandeur algébrique, c’est-à-dire : UAB = −UBA . Elle se mesure au moyen d’un voltmètre ou d’un oscilloscope (branché en parallèle). Symbole: V • La tension au bornes d’un court-circuit (ou fil) est nulle • Conséquence, une source de tension branché entre 2 points au même potentiel ne fonctionne pas. On parle de la tension aux bornes d’un dipôle, et de l’intensité traversant ce dipôle. Un peu de vocabulaires Définition 6 (Circuit électrique). Un circuit ou réseau électrique est constitué par un ensemble de composants (dipôles, diodes, transistors, AOP, CI, µP. . . ) reliés entre eux, et qui agissent sur les courants et tensions électriques • Nœud : point de jonction entre au moins 3 fils de connexion. • Branche : ensemble de dipôles montés en série entre 2 nœuds consécutifs. ,→ Un seul et même courant circule dans les composants d’une branche. • Maille : ensemble de branches formant une boucle fermée (contour fermé) qui ne passe qu’une fois par un nœud donné. ,→ Une maille indépendante comporte au moins une branche non incluse dans les autres. • La masse (eg. notée M ) définie la référence des potentiels pour un circuit, soit : VM = 0 V Symbole: ,→ Pour un circuit, il sera sous entendu, que le potentiel VA d’un point A est référencé à la masse du montage : VA = VA − VM = UAM . • La terre est une connexion physique au sol. Symbole: Chaque appareil électrique, équipé d’une prise de terre, comporte une de ses bornes reliée à la «Terre». Son potentiel est constant et sa valeur est généralement par convention fixée à 0 V : la terre joue donc le rôle de masse. À l’inverse, les appareils pour lesquels cette liaison n’existe pas sont dits à masse flottante. ,→ En pratique, fréquemment les générateurs alimentant les montages ont leur masse reliée à la terre, d’où les confusions faites sur ces différents termes. Cycle 1, ENSI de Bourges , ÉlectroCinétique 5 Chap. I Les bases de l’électrocinétique I.2 Les lois de Kirchhoff I.2.1 1ère loi de Kirchhoff : la loi des nœuds Cette loi découle directement de la conservation de la charge électrique. En particulier, les charges électriques ne peuvent pas s’accumuler à un endroit quelconque du circuit. Les charges qui arrivent à un nœud compensent celles qui en repartent : Loi des nœuds (I.8) X X ie (t) = is (t) entrant I.2.2 sortant 2ème loi de Kirchhoff : les lois des branches et des mailles La loi des branches Toutes les tensions Vk (t) situées sur une même branche peuvent se simplifier par leurs sommes algébriques V (t) : Loi des branches (I.9) X Vk (t) V (t) = k∈branche La loi des mailles La loi des mailles découle de l’additivité des différences de potentiel entre deux points (c.-à-d. la loi des branches). Dans une maille quelconque d’un réseau électrique la somme algébrique des différences de potentiel le long de la maille est constamment nulle : Loi des mailles (I.10) X Vk (t) = 0 k∈maille I.2.3 Méthode d’utilisation des lois de Kirchhoff • Orienter arbitrairement les mailles ; • Nommer et orienter les différentes tensions et intensités en tenant compte directement de la loi des nœuds et en commençant par les inconnues ; • Dénombrer les intensités inconnues et écrire autant de lois des mailles que d’inconnues ; • Remplacer les tensions de chaque maille par leurs expressions en fonctions des données du problème. • Résoudre le système d’équations. Dans l’approximation des régimes quasi-stationnaires, les lois de Kirchhoff sont toujours vérifiés, que le circuit électrique soit linéaire ou non, contenant des composants passifs ou actifs, en régime continu ou variable, etc. Toutefois, pour certains circuit complexes (eg. contenant de très nombreuses mailles) les lois de Kirchhoff peuvent devenir fastidieuses à utiliser. © Année Universitaire : 2013–2014, David FOLIO <[email protected]> http://perso.ensi-bourges.fr/dfolio/Teaching.php I.3 Approximation des Régimes Quasi-Stationnaires I.3 6 Approximation des Régimes Quasi-Stationnaires Un réseau électrique peut être étudié : • en régime stationnaire (ou régime permanent) : les grandeurs électriques i(t), u(t). . . sont indépendantes du temps : i(t) = I et u(t) = U . ,→ Elles sont en général notées par des lettres majuscules I, U , V , etc. • en régime variable : les grandeurs électriques dépendent du temps i(t), u(t). . . ,→ Elles sont en général notées par des lettres minuscules : i, u, v, etc. → − En régime variable, le champ électrique E se propage dans le conducteur à vitesse finie (de l’ordre de c = 3108 m/s). Du fait de ce phénomène de propagation, l’intensité à un instant t en 2 points distants de l sera différente. On sera dans le cadre de l’approximation des régimes quasi-stationnaires (ARQS) si ce temps de propagation est négligeable devant la grandeur temporelle T caractérisant les variations des grandeurs électriques. C’est à dire si les dimensions du circuit l, vérifient l c · T (dans le cas de signaux périodiques : T = période des signaux). L’électrocinétique est une partie de l’électricité qui étudie les circuits électriques dans le cadre de l’approximation des régimes quasi-stationnaires (ARQS). C’est une discipline essentielle pour l’électronique et l’électrotechnique. L’électrocinétique comprend ainsi les études : • Des dipôles : classification, modélisation par des dipôles idéaux, associations. . . • De la topologie des circuits ; • Du comportement des circuits lorsqu’ils sont soumis à des tensions particulières. Nous travaillerons toujours dans le cadre de l’ARQS. ,→ Les lois fondamentales de l’électrocinétique seront considérés valables. Exercices Exercice I.1. Pour charger une batterie, un chargeur délivre un courant de 5A sous une tension de 12V. • Quelle quantité de courant circule dans la batterie pour une charge de 10h ? • Les p.c.m. étant des électrons, combien on circulé durant cette charge ? Exercice I.2. Pour un circuit électrique dont les dimensions sont de l’ordre du mètre : l = 1 m, et dont les p.c.m. se déplacent à la vitesse c = 10−8 s, qu’elle est la condition ARQS sur la période T du signal électrique ? Qu’elle est la fréquence correspondante ? Cycle 1, ENSI de Bourges , ÉlectroCinétique Chapitre II L ES D IPÔLES II.1 ÉLECTRO C INÉTIQUES Notions de dipôle et défintions Définition 1 (Le dipôle électrique). Un dipôle est un conducteur électrique possédant deux bornes (A et B). Le comportement d’un dipôle est caractérisé par : • la tension ou différence de potentielle (ddp) entre ces bornes : UAB = (VA − VB ) • le courant I qui le traverse. ,→ Conservation de la charge : à tout instant le courant entrant par une borne est égal au courant sortant par l’autre borne. II.1.1 Caractéristique des dipôles La fonction liant UAB à I (et réciproquement) imposée par le dipôle est appelée caractéristique du dipôle. Par extension ce terme désigne aussi la représentation graphique de cette fonction. On a ainsi la caractéristique tension-courant : UAB = f (I), et la caractéristique courant-tension : I = g(UAB ). On distingue : • la caractéristique statique en régime stationnaire ,→ la relation entre I et UAB ne comporte ni dérivée, ni primitive. • la caractéristique dynamique en régime variable. Points de fonctionnement Soit deux dipôles A (générateur) et B (récepteur) possédant chacune leur caractéristique tensioncourant propre : U = fA (I) et U = fB (I) L’intersection de c’est deux caractéristiques définit le point de fonctionnement Q = (U Q ; I Q ) de l’ensemble du montage. U I 7 II.1 Notions de dipôle et défintions 8 Table II.1 – Caractéristiques des dipôles U U U I I I U U U I I I On désigne par : • Intensité de court-circuit du dipôle : Icc = g(U = 0) • Tension à vide ou tension en circuit-ouvert du dipôle : U0 = f (I = 0) II.1.2 Classification des dipôles électrique • Un dipôle est dit passif s’il ne peut fournir de l’énergie électrique de façon permanente. Sa caractéristique passe par l’origine (ie. I = 0 si UAB = 0) • Un dipôle est dit actif s’il est capable de fournir de l’énergie électrique de façon permanente • Un dipôle est dit symétrique si sa caractéristique est symétrique par rapport à l’origine. • Un dipôle est dit linéaire si sa caractéristique est définit par une fonction linéaire (eg. l’équation d’une droite) : I = pUAB + q ou UAB = aI + b (II.1) ou une équation différentielle linéaire à coefficient constant : N X M dk u(t) X dp i(t) = bp ak dtp dtk p=0 k=0 (II.2) Un circuit électrique est dit linéaire s’il est constitué uniquement de composants linéaires. Cycle 1, ENSI de Bourges , ÉlectroCinétique 9 Chap. II Les dipôles II.1.3 Conventions Convention récepteurs Le courant et la tension sont orientés en sens inverse. Cela permet d’obtenir deux grandeurs positives pour des dipôles s’opposant à la circulation du courant. I A B UAB Convention générateurs Le courant et la tension sont orientés dans le même sens. Cela permet d’obtenir deux grandeurs positives pour des dipôles favorisant la circulation du courant. I A B UAB Les grandeurs électriques courant et tension sont des grandeurs algébriques : leurs signes dépendent de la convention utilisée. ,→ La caractéristique d’un dipôle dépendra de la convention choisie. II.1.4 Énergie et Puissance Électrique Définition 2 (L’Énergie). En physique, l’énergie correspond à la capacité de faire un travail, c-à-d. d’agir (unité joules : J) Lorsque deux systèmes interagissent, ils échangent de l’énergie. Au cours de l’interaction, la somme des variations d’énergie dans le premier système est l’opposée de la somme des variations d’énergie dans le second : il y a conservation de l’énergie. “Rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme” (attribuer à Lavoisier, 1789) dé ch g ar é e, ve s r ti se ur h sp é c en ce vo o to lta ï qu e s Energie RAYONNANTE ca pte mac ther m olys Energie MECANIQUE pompes de ray nd on es c ne comb fermenustion, tation Energie CHIMIQUE lyse lectro h ine s tou p i é z o - r n a n t e, électricité urs chimioluminescence photochimie, photosynthèse iles urs, p ulate m u c ac explosions géné rateu r s élec t r iq u es Energie ELECTRIQUE in c a en m en ce ts réacteurs nucléaire ol e Energie THERMIQUE ts, chocs frottemen turbines hydrauliques Energie NUCLEAIRE re ai n co le olu c tr es min e, rmiqu rs the urbines t moteu Energie HYDRAULIQUE co effet joule (rés istance électriques, fours, etc.) n ve r t is s e urs thermoélectriques, thermoïoniques, magnétohydro dy i qu na m es Fig. II.1 – Les différentes formes d’énergie © Année Universitaire : 2013–2014, David FOLIO <[email protected]> http://perso.ensi-bourges.fr/dfolio/Teaching.php II.1 Notions de dipôle et défintions 10 Définition 3 (La puissance). En physique, la puissance est la quantité d’énergie par unité de temps fournie par un système à un autre. La puissance correspond donc à un débit d’énergie : d E(t) p(t) = (II.3) dt Elle s’exprime en watt (W) dans le SI. porteurs de charge qui Pendant un intervalle de temps dt il y a Idt q Idt entrent en A, leur énergie est : q × qVA , correspondant à énergie d’un porteur (cf. électromagnétisme). Il y en a le même nombre qui sortent en B, leur énergie vaut : Idt × qVB . Le dipôle reçoit donc q l’énergie : d EA (t) = Idt (VA − VB ) = U Idt Définition 4 (Puissance électrique). La puissance électrique instantanée échangé par un dipôle est définit par le produit : p(t) = u(t) · i(t) (II.4) Dans le cas d’un régime constant, la puissance électrique devient : P = U · I La puissance électrique peut se mesurer au moyen d’un wattmètre : Symbole: I En convention récepteur, • si p(t) > 0 ⇔ puissance consommée par le dipôle ⇔ dipôle récepteur • sinon p(t) < 0 ⇔ puissance fournie par le dipôle ⇔ dipôle générateur W U En convention générateur c’est l’inverse ! Circuit électrique Bilan des puissances d’un circuit électrocinétique Dipôle A • Puissance absorbée à l’entrée : Pa • Puissance utiliséeà la sortie : Pu • Puissance perdue (ou perte) : Pp Pa puissance absorbée Dipôle B I Pf Pr U Pu puissance utile Pp puissance perdue La puissance reçue est l’énergie reçue par unité de temps. Comme l’énergie, la puissance se conserve : • Le dipôle A (eg. générateur) fournit la puissance Pf au circuit ,→ Pa : puissance mécanique (alternateur), chimique (pile), thermique (module Peltier), ou rayonnante (photovoltaïque). • Le dipôle B (eg. récepteur) reçoit la puissance Pr du circuit ,→ Pu : puissance mécanique (moteur), chimique (électrolyse), thermique (effet joule), ou rayonnante (ampoule). On considère : Pf + Pr = 0 ,→ La somme des puissances fournies par les dipôles générateurs d’un circuit est égale à la somme ds puissances reçues par les dipôles récepteurs de ce circuit, plus les pertes éventuelles : Pa = Pu + Pp Rendement ρ= Psortie Pu = Pentree Pa ⇔ ρ= P a − Pp Pu = Pa Pu + P p (II.5) Cycle 1, ENSI de Bourges , ÉlectroCinétique 11 Chap. II Les dipôles II.2 Dipôles linéaires passifs • PASSIF : le dipôle ne peut fournir de l’énergie électrique de façon permanente ( ⇔ p(t) ≥ 0). • LINÉAIRE : la caractéristique électrique du dipôle est linéaire ,→ Sa caractéristique passe par l’origine (ie. I = 0 si UAB = 0) ,→ dipôle récepteur. On adopte dans cette partie la convention récepteur. II.2.1 Résistor ou conducteur ohmique (résistance R) En électricité, le terme résistance désigne différentes notions : • une propriété physique : l’aptitude d’un matériau conducteur à ralentir le passage du courant électrique ; • un modèle mathématique qui respecte idéalement la loi d’Ohm, baptisé conducteur ohmique et qui permet de modéliser les dipôles réels ; • un composant électronique conçu pour approcher de manière très satisfaisante la loi d’Ohm dans une large plage d’utilisation. ,→ La résistance est un “dipôle résistant”, aussi appelée résistor ou conducteur ohmique. Aspect physique La résistance d’un conducteur dépend de la nature de ce conducteur et de sa géométrie. Dans le cas d’un conducteur cylindrique homogène, de section droite S et de longueur L, on montre que : 1L L (II.6) R=ρ = S σS où R est la résistance du résistor en ohm (Ω) dans le SI ; ρ est la résistivité du milieu (exprimé en Ωm), et σ définit la conductivité (exprimé en /Ω/m ou S/m) ,→ Ordre de grandeur de la résistivité : métaux : ρ ≈ 10−7 Ωm ; semi-conducteur : 1 < ρ < 104 Ωm ; et isolant : ρ > 105 Ωm. Équation caractéristique : la loi d’Ohm En convention récepteur, un conducteur ohmique vérifie la loi d’Ohm : (II.7) u(t) = R · i(t) avec R la résistance du résistor en ohm (Ω) dans le SI. On peut également écrire : i(t) = G · u(t) , où G = 1/R correspond à la conductance exprimé en siemens (S). La caractéristique tension-courant du résistor (en convention récepteur). ,→ Le conducteur ohmique correspond à un dipôle linéaire, passif et symétrique se comportant en récepteur (p(t) > 0)). • Quand R → 0 : le résistor se comporte comme . . . . • Quand R → ∞ : le résistor se comporte comme . . . © Année Universitaire : 2013–2014, David FOLIO U I <[email protected]> http://perso.ensi-bourges.fr/dfolio/Teaching.php II.2 Dipôles linéaires passifs 12 Aspect énergétique L’énergie reçue par le résistor est d E = p(t).dt, ou la puissance consommée : p(t) = u(t) · i(t) ,→ Avec la loi d’Ohm il vient : (II.8) P = R · I2 = G · U 2 Cette énergie est entièrement dissipée sous forme de chaleur, c’est l’effet Joule. II.2.2 Condensateur de capacité C Un condensateur (Eng.: capacitor) est constitué de deux armatures conductrices qui se font faces séparées par un matériau isolant (le diélectrique). Lorsqu’il est soumis à une ddp u(t) des charges opposées qA = q et qB = −q s’accum̀ulent sur les deux armatures. Aspect physique La capacité électrique d’un condensateur se détermine essentiellement en fonction de la géométrie des armatures et de la nature du ou des isolants. Dans le cas où les armatures sont plans on a : S (II.9) C=ε L avec C capacité du condensateur en farad (F) ; S la surface des armatures ; L la distance entre les armatures, et ε = ε0 εr la permittivité du diélectrique (ε0 = 8.85410−12 F/m). Équations caractéristique La charge d’un condensateur est proportionnelle à la tension u a ses bornes : (II.10) q =C ·u avec C capacité du condensateur en farad (F). La capacité représente ainsi la quantité de charge électrique stockée pour un potentiel électrique donné. Dans le cadre de l’ARQS (conservation de la charge), la relation courant-tension d’un condensateur idéal s’écrit en convention récepteur (voir aussi Eq. (I.1)) : i(t) = d u(t) d q(t) =C dt dt (II.11) Si u(t) = Cste alors i(t) = 0, ∀C , le condensateur se comporte comme un circuit ouvert. Aspect énergétique Puissance reçue par un condensateur idéal : p=u·i=u·C d u(t) d Eelec = dt dt ⇔ d Eelec = Cu d u (II.12) où d Eelec est l’énergie électrostatique emmagasiné dans le condensateur pendant la durée infinitésimale dt. Il vient : Z Z 1 Eelec = d Eelec = Cu d u = Cu2 (II.13) 2 Cycle 1, ENSI de Bourges , ÉlectroCinétique 13 Chap. II Les dipôles II.2.3 Bobine d’inductance L Une bobine (Eng.: self) est constituée de spires obtenues par enroulement d’un fil métallique (eg. du cuivre) éventuellement autour d’un noyau en matériau ferromagnétique (noyau de fer). Aspect physique Selon le théorème d’Ampère (cf. électromagnétisme) tout courant parcourant un circuit crée un champ magnétique à travers la section qu’il entoure. Le conducteur est alors traversée par le flux du champ magnétique Φ, exprimé en weber (Wb). Se flux Φ est proportionnelle au courant circulant dans la bobine : Φ (II.14) L= I où L est appelé le coefficient d’auto-inductance du circuit de la bobine en henry (H). La loi de Lenz-Faraday fait que lorsque le flux du champ magnétique qui traverse un circuit conducteur varie au cours du temps, il apparaît dans ce circuit une tension appelée force électromotrice (f.é.m.) : d Φ(t) u(t) = − (II.15) dt La f.é.m. ainsi créée est orientée de façon à générer des courants s’opposant à la variation du flux. Équations caractéristique Toute variation du courant au sein d’une bobine produit une variation du champ magnétique induit, ce qui a pour effet de produire une tension qui s’oppose à la variation du courant, on obtient : d i(t) (II.16) u(t) = L dt avec L l’inductance propre de la bobine en henry (H). Si i(t) = Cste alors u(t) = 0, ∀L, la bobine se comporte comme court-circuit. Aspect énergétique Puissance reçue par une bobine idéal : p=u·i=L d i(t) 1 d i2 (t) · i(t) = L dt 2 dt (II.17) L’énergie magnétique emmagasiné dans la bobine pendant la durée infinitésimale dt : 1 Emagn = Li2 2 © Année Universitaire : 2013–2014, David FOLIO (II.18) <[email protected]> http://perso.ensi-bourges.fr/dfolio/Teaching.php II.3 Dipôles linéaires actifs II.3 14 Dipôles linéaires actifs Un dipôle est dit actif s’il est capable de fournir de l’énergie électrique de façon permanente. On adopte dans cette partie la convention générateur. La caractéristique électrique d’un dipôle générateur ne passe pas par l’origine. II.3.1 Sources de tension idéales Une source de tension est idéale si quelle que soit l’intensité du courant qui la traverse, la tension u à ses bornes reste constante : ∀i, U (II.19) u=e où e désigne la force électromotrice (f.é.m.) de la source de tension. La puissance fournie par ce dipôle s’écrit : Pf = e · i. II.2-a II.2-b (américain) I II.2-c (régime continue) Fig. II.2 – Symboles des sources de tensions. II.3-a II.3-b II.3-c (américain) Fig. II.3 – Symboles des sources de courants. II.3.2 Sources de courant idéales Une source de courant est idéale si quelle que soit la tension à ses bornes, l’intensité du courant qui la traverse reste constante : ∀u, i = IN (II.20) où IN (ou Icc ) désigne le courant électromoteur (c.é.m.) de la source. La puissance fournie par ce dipôle s’écrit : Pf = u · IN . II.3.3 U I Sources réelles Dans la réalité, les modèles idéaux précédent ne sont utilisable que pour une plage de tension ou de courant très limitée. Dans un domaine plus large d’utilisation, la caractéristique statique de ces éléments peut être représentée par l’équation d’une droite. Cycle 1, ENSI de Bourges , ÉlectroCinétique 15 Chap. II Les dipôles Source de tension réelle U On représente une source de tension réelle par l’association en série d’une source de tension idéale de f.é.m. E = U0 (tension à vide), et d’une résistance Ri correspond à la résistance interne de la source. I On a alors : V = U0 − Ri I, avec Ri = IUcc0 . La puissance fournie par ce dipôle s’écrit : Pf = U0 · I − Ri I 2 . ,→ Cette représentation correspond au modèle de Thévenin (cf. chapitre III) Source de courant réelle On représente une source de courant réelle par l’association en parallèle d’une source de courant idéale de c.é.m. η = Icc (courant de court-circuit), et d’une résistance Ri de conductance Gi = R1i correspond à la conductance interne de la source. U I On a alors : I = Icc − Gi U , avec Gi = IUcc0 . La puissance fournie par ce dipôle s’écrit : Pf = U · Icc − Gi U 2 . ,→ Cette représentation correspond au modèle de Norton (cf. chapitre III) II.3.4 Sources liées Lorsque la tension (ou le courant) délivrée par une source dépend de la tension aux bornes d’un des composants du circuit (ou du courant le parcourant), la source est dite “liée”. Dans le cas contraire la source est dite “indépendante”. II.4 II.4.1 Les associations de dipôles Dipôles en séries On considère l’association série de n dipôle linéaire, lorsqu’ils sont situés sur une même branche, c-à-d qu’ils sont parcourus par le même courant d’intensité i(t). La tension v(t) totale aux bornes de l’association vaut : v(t) = n X (II.21) vk (t) k • Si chaque dipôles Dk correspond à une résistance Rk , on obtient : v(t) = n X Rk i(t) = Req i(t), k avec Req = n X Rk (II.22) k • Si chaque dipôles Dk correspond à une capacité Ck (initialement déchargé : v(t0 ) = 0), on obtient : Z Z n n X X 1 1 −1 i(τ )dτ = i(τ )dτ, avec Ceq = Ck−1 (II.23) v(t) = Ck Ceq k k © Année Universitaire : 2013–2014, David FOLIO <[email protected]> http://perso.ensi-bourges.fr/dfolio/Teaching.php II.4 Les associations de dipôles 16 • Si chaque dipôles Dk correspond à une inductance Lk , on obtient : v(t) = n X k Lk di di = Leq dt dt avec Leq = n X (II.24) Lk k Diviseur de tension Dans l’association série de n conducteur ohmiques, la tension va (t) aux bornes du conducteur ohmique de résistance Rk est : va (t) = Ra Ra v(t) = Pn v(t) Req k Rk II.4.2 R2 R1 Exemple II.4.1 (Pont diviseur de tension). Exprimer Vout en fonction de Vin , R1 et R2 , et retrouver la relation du “pont diviseur de tension”. Vout Vin Dipôles en parallèles On considère l’association parallèle de n dipôle linéaire, lorsqu’ils ont à leurs bornes la même tension v(t). L’intensité i(t) totale du courant traversant l’association vaut : i(t) = n X k n X 1 ik (t) = v(t) D k k (II.25) • Si chaque dipôles Dk correspond à une résistance Rk , on obtient : i(t) = n X Gk v(t) = Geq v(t), avec Geq = k n X Gk = −1 Req = n X k Rk −1 (II.26) k • Si chaque dipôles Dk correspond à une capacité Ck (initialement déchargé : v(t0 ) = 0), on obtient : n n X X dv dv = Ceq , avec Ceq = Ck (II.27) i(t) = Ck dt dt k k • Si chaque dipôles Dk correspond à une inductance Lk , on obtient : Z Z n X 1 1 i(t) = v(τ )dτ = v(τ )dτ L L k eq k avec L−1 eq = n X (II.28) L−1 k k Diviseur de courant Dans l’association série de n conducteur ohmiques, l’intensité ia (t) du courant traversant le conducteur ohmique de conductance Ga est : ia (t) = Exemple II.4.2 (Pont diviseur de courant). Exprimer Iout en fonction de Iin , R1 et R2 , retrouver la relation du “pont diviseur de courant”. Iin R1 R2 Ga i(t) Geq Iout ? Cycle 1, ENSI de Bourges , ÉlectroCinétique 17 Chap. II Les dipôles II.4.3 Les associations de dipôles Association séries de sources de tensions On considère l’association série de N générateurs de tension linéaires réels (Ek , Rk ) ssi il sont traversé par la même intensité I. Les lois d’association en séries s’appliquent au circuit, et on obtient une source de tension réelle unique définit par la f.é.m. total E et la résistance équivalente Req : N N X X E= Ek et Req = Rk (II.29) k k ,→ L’association en série permet “d’augmenter ” la tension U mais pas l’intensité I E1 E2 R1 EN R2 E RN U R U Fig. II.4 – Association série de N générateurs de tension linéaires. Association parallèle de sources de courant On considère l’association parallèle de N générateurs de courant linéaires réels (Ik , Gk ) ssi il sont soumis à la même d.d.p. U . Les lois d’association en parallèle s’appliquent au circuit, et on obtient une source de courant réelle unique définit par le courant total I et la conductance équivalente Geq : N N X X I= Ik et Geq = Gk (II.30) k k ,→ L’association en parallèle permet “d’augmenter ” l’intensité I mais pas la tension U η1 η2 R1 ηN R2 I RN U η I R U Fig. II.5 – Association parallèle de N générateurs de courant linéaires. En pratique. . . • on n’associe pas les sources de tension différentes en parallèles. • on n’associe pas les sources de courant différentes en séries. © Année Universitaire : 2013–2014, David FOLIO <[email protected]> http://perso.ensi-bourges.fr/dfolio/Teaching.php II.4 Les associations de dipôles 18 Cycle 1, ENSI de Bourges , ÉlectroCinétique Chapitre III É TUDES DES C IRCUITS L INÉAIRES Rappels Définition 1 (Circuit électrique). Un circuit ou réseau électrique est constitué par un ensemble de composants (dipôles, diodes, transistors, AOP, CI, µP. . . ) reliés entre eux, et qui agissent sur les courants et tensions électriques Définition 2 (Circuits linéaire). Un circuit (ou réseau) électrique est dit linéaire s’il est constitué uniquement de composants linéaires. ,→ Les circuits linéaires considérés seront constitués de résistances, capacités, inductances, sources de tension et de courant. III.1 Les lois et théorèmes fondamentaux III.1.1 Les lois de Kirchhoff Loi des nœuds (III.1) X X ie (t) = is (t) entrant sortant Loi des branches (III.2) X V (t) = Vk (t) k∈branche Loi des mailles (III.3) X Vk (t) = 0 k∈branche Dans l’approximation des régimes quasi-stationnaires, les lois de Kirchoff sont toujours vérifiés, que le circuit électrique soit linéaire ou non, contenant des composants passifs ou actifs, en régime continu ou variable, etc. 19 III.1 Les lois et théorèmes fondamentaux III.1.2 20 Le principe de superposition Théorème III.1.1 (Principe de superposition). Lorsqu’un circuit linéaire possède plusieurs sources indépendantes, la réponse (courant et tension) dans chaque branche est la somme algébrique des réponses que ferait circuler dans cette branche chaque source prise séparément (toutes les autres ayant été remplacées par leur résistance interne). ,→ Le principe de superposition découle de la linéarité des circuits. • Pour chacune des sources indépendantes, on étudie la réponse du circuit les autres sources indépendantes étant “éteintes”. Mais les sources commandées restent actives Les sources de tension sont remplacées par . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les sources de courant sont remplacées par . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exemple III.1.2. V4 = V4a + V4b + V4c , I4 = I4a + I4b + I4c , . . . = III.1.3 + + Le théorème de Thévenin + V B = RTh VTh + V A Charge + I I A Charge ci r qucuit el li co né nq ai ue re Théorème III.1.3 (Thévenin). Tout circuit électrique linéaire à deux bornes (∼ dipôle linéaire), est équivalent à une source de tension idéale VTh , dite générateur de Thévenin, en série avec une résistance unique RTh . B Modélisation de Thévenin • Détermination de VTh : la tension vue entre les deux bornes du dipôle lorsqu’il est à vide ; (la charge est déconnecté) ⇒ VTh = VAB 0 • Détermination de RTh : la “résistance équivalente” vue entre les deux bornes du dipôle lorsque toutes ses sources indépendantes sont éteinte (ie. impédance de sortie du montage) ⇒ RTh = VITh cc III.1.4 Le théorème de Norton Théorème III.1.4 (Norton). Tout circuit électrique linéaire à deux bornes (∼ dipôle linéaire), est équivalent à une source de courant idéale IN , dite générateur de Norton, en parallèle avec une résistance unique RN . Cycle 1, ENSI de Bourges , ÉlectroCinétique 21 Chap. III Les Circuits linéaires V + ≡ IN V RN Charge ci r qucuit el li co né nq ai ue re + Charge I A I A B B Modélisation de Norton • Détermination de IN : le courant de court-circuit vue entre les deux bornes du dipôle (la charge est court-circuitée) ⇒ IN = Icc • RN = G1N : la “résistance équivalente” vue entre les deux bornes du dipôle lorsque toutes ses sources indépendantes sont éteinte III.1.5 Équivalence entre les modèles de Thévenin et de Norton Les modèles de Thévenin et de Norton sont reliés par les relations : RTh VTh + V ou VTh = IN Req I A A Charge I VTh Req ≡ IN B V Charge et IN = RN RTh = RN = Req , B ,→ On peut d’une représentation à l’autre de manière équivalente. On distingue 2 types de sources : les sources liées, dont les caractèristiques dépendent d’un autre élément du circuit (cf. section II.3.4), et les sources indépendantes. Lorsqu’on éteint les sources (théorèmes de superposition, de Thévenin, de Norton, etc.) on éteint UNIQUEMENT les sources INDEPENDANTES, et JAMAIS les sources LIÉES. © Année Universitaire : 2013–2014, David FOLIO <[email protected]> http://perso.ensi-bourges.fr/dfolio/Teaching.php III.1 Les lois et théorèmes fondamentaux III.1.6 22 Le théorème de Millmann Théorème III.1.5 (Millmann). Dans un réseau électrique comprenant N branches en parallèle, comprenant chacune un générateur de tension parfait en série avec un dipôle linéaire de conductance Gk , la tension VM aux bornes des branches est donné par : N X VM = Ek Gk k=1 N X (III.4) R1 R2 RK RN E1 E2 EK EN VM Gk k=1 III.1.7 Le théorème de Kennelly Le théorème de Kennelly, ou transformation triangle-étoile, est une technique mathématique qui permet de simplifier l’étude de certains réseaux électriques. a Rat t Rbt b A Rct RAB RAC B RBC C c Fig. III.1 Transformation triangle vers étoiles Rab Rac Rat = Rab + Rbc + Rac Rab Rbc Rbt = Rab + Rbc + Rac Rac Rbc Rct = Rab + Rbc + Rac Transformation étoile vers triangle Rat Rbt + Rbt Rct + Rct Rat Rct Rat Rbt + Rbt Rct + Rct Rat = Rat Rat Rbt + Rbt Rct + Rct Rat = Rbt Rab = Rbc Rac Cycle 1, ENSI de Bourges , ÉlectroCinétique 23 Chap. III Les Circuits linéaires III.2 Étude des régimes transitoire des circuits linéaires Définitions On parle de régime permanent pour désigner un régime de fonctionnement qui se maintient pendant un temps infiniment long. Un régime permanent peut être un régime continu ou un régime variable (comme par exemple le régime sinusoïdal permanent). On appelle régime transitoire, le régime de fonctionnement d’un circuit entre le moment où aucun courant ne circule pas et celui où s’établit un régime permanent. y3(t) x0 x(t) y2(t) y1(t) t t0 Fig. III.2 Le régime transitoire peut être caractérisé par : • Le taux d’amortissement (damping ratio), noté ξ, est une grandeur sans dimension caractérisant l’évolution et la décroissance au cours du temps des oscillations d’un système physique. • Le facteur de qualité d’un système, noté Q, est une mesure du taux d’amortissement d’un oscillateur. • Une constante de temps, noté τ , est une grandeur homogène à un temps, caractérisant la rapidité de l’évolution d’une grandeur physique dans le temps lorsque cette évolution est exponentielle. Réponse d’un circuit x( t ) vin Dans cette partie du cours on s’intéresse principalement aux circuits linéaires soumis à un signal échelon, noté U(t) : 0 si t < t0 U(t) = (III.5) U0 si t ≥ t0 re iin éa i Considérons un circuit linéaire quelconque soumis à une action x(t), appelée excitation. Cette excitation peut être une excitation en tension (vin (t)) ou en courant (iin (t)). Le circuit réagit à l’excitation et on appelle réponse du circuit la grandeur y(t) déterminée. lin III.2.1 iout y( t ) vout U t ,→ Pour cette étude on reste donc dans le cadre de l’ARQS. © Année Universitaire : 2013–2014, David FOLIO <[email protected]> http://perso.ensi-bourges.fr/dfolio/Teaching.php III.2 Régimes transitoire des circuits linéaires 24 Dans le cas général, le comportement d’un circuit linéaire quelconque peut se caractériser par une équation différentielle linéaire à coefficient constants avec second membre du type : dn y(t) d y(t) an + . . . a1 + a0 y(t) = x(t) n dt dt (III.6) dont les solutions sont de la forme : (III.7) y(t) = yh (t) + yp (t) où yh (t) est la solution de l’équation (III.6) sans second membre (équation homogène) et yp (t) est la solution particulière. La solution homogène s’exprime comme une somme d’exponentielle : yh (t) = n X (III.8) Ak erk t k=1 où les coefficients Ak sont déduites à partir des conditions initiales, et les rk sont les solutions de l’équation caractéristique : an rkn + . . . a2 rk2 + a1 rk + a0 = 0 (III.9) Si les n racines sont distinctes, cette équation fait apparaître les n fonctions indépendantes suffisantes pour déterminer toutes les solutions de l’équation homogène. Dans le cas de l’équation complète (III.7), il ne reste plus qu’à trouver une seule solution de celle-ci. Cycle 1, ENSI de Bourges , ÉlectroCinétique 25 Chap. III Les Circuits linéaires III.2.2 Circuit du premier ordre Systèmes linéaires du 1er ordre Les équations différentielles du 1er ordre rencontrées seront du type : τ ddty + y(t) = x(t) où τ désigne une constante de temps, y(t) la réponse du signal étudié et x(t) l’excitation due à la source (ici x(t) = U(t) — signal échelon). Les solutions sont de la forme : y(t) = yh (t) + yp (t), avec • la solution homogène : yh (t) = A e−t/τ ; ,→ Le coefficient A se détermine à partir des conditions initiales sur la solution globale. • la solution particulière yp (t) de la même “nature” que x(t), c-à-d. entre autre même fréquence : si x(t) est constante, alors yp (t) est constante et le régime permanent est continu ; si x(t) est sinusoïdale (cf. cours d’électrocinétique II), alors yp (t) est sinusoïdale et le régime permanent est sinusoïdal de même fréquence. Circuit R,C série En réponse à un échelon de tension e(t) = U(t), la tension uC aux bornes d’un condensateur en série avec une résistance vérifie l’équation différentielle : RC d uC + uC (t) = e(t) dt (III.10) La solution de cette équation (III.10) est, si le condensateur est initialement déchargé : uC (t) = E 1 − exp − τt uC τ = RC est la constante de temps de charge de la capacité. Pour un condensateur pleinement chargé sous une tension e(t) = E relié à t = t0 à une résistance R, la tension uC vérifie uC l’équation différentielle : RC ddt + uC (t) = 0, avec pour CI uC (t0 ) = E. La solution de la décharge du condensateur est alors : uC (t) = E exp − τt t uC t • Bilan de tension : e(t) = uR + uC (t) = R · i(t) + Cq uC • Bilan de puissance : e(t) · i = R · i2 + uC · C ddt Z +∞ Z +∞ 1 • Bilan énergétique : E · i(t)dt = R · i2 (t)dt + Cu2C 2 0 0 Penser à vérifier que : Egen = ER + EC Circuit R, L série En réponse à un échelon de tension e(t) = U(t), le courant i circulant dans une inductance en série avec une résistance vérifie l’équation différentielle : L © di + Ri(t) = e(t) dt Année Universitaire : 2013–2014, David FOLIO (III.11) <[email protected]> http://perso.ensi-bourges.fr/dfolio/Teaching.php III.2 Régimes transitoire des circuits linéaires La solution i(t) = E R 26 i de cette équation (III.11) est : 1 − exp − τt , τ = L/R est la constante de temps de relaxation de la bobine. t • Bilan de tension : e(t) = uR + uL (t) = R · i(t) + L ddti 2 • Bilan de puissance : e(t) · i = R · i2 + 21 L ddti Z +∞ Z +∞ 1 R · i2 (t)dt + Li2 E · i(t)dt = • Bilan énergétique : 2 0 0 Penser à vérifier que : Egen = ER + EL III.2.3 Circuit du second ordre Systèmes linéaires du 2nd ordre Les équations différentielles du 2nd ordre rencontrées seront : d2 y dt2 + 2ξ ddty + ω02 y(t) = ω02 x(t) où ω0 définit la pulsation propre du système, ξ est coefficient qui quantifie l’amortissement du système, y(t) est la réponse le signal étudié et x(t) l’excitation due au générateur (ici x(t) = U(t) — signal échelon). ,→ L’amortissement est relié au facteur de qualité Q : Q= ω0 2ξ Les solutions sont de la forme : y(t) = yh (t) + yp (t), avec • la solution homogène yh (t), admet comme équation caractéristique : r2 + 2ξr + ω02 = 0, qui a pour discriminant ∆ = ξ 2 − ω02 . Ainsi selon la valeur de ∆, on distingue 3 régimes différents d’amortissement : −ξt • ∆ √ < 0 (régime pseudo-périodique) : yh (t) = e (A sin(ωt) + B cos(ωt)), avec ω = ∆ −ξt • ∆ = 0 (régime critique ) : yh (t) = (A + Bt) e √ √ ∆t − ∆t −ξt +B e • ∆ > 0 (régime apériodique) : yh (t) = e Ae ,→ Les coefficients A et B se déterminent à partir des conditions initiales sur la solution globale. • la solution particulière yp (t) de la même “nature” que x(t), calculée comme dans le cas du 1er ordre. Circuit R, L, C en régime propre Soit le circuit RLC série ci-contre, dans lequel le condensateur est considéré chargé à t0 = 0 : q(t = 0+ ) = q(t = 0− ) = q0 . L’équation différentielle décrivant ce circuit est donné par : di + Ri(t) + uC (t) = 0 dt uC Sachant que i(t) = ddtq = C ddt , l’équation différentielle vérifiée par q (mais également par i(t) et uC (t)) est alors : d2 q dq LC 2 + RC +q =0 dt dt qui peut se mettre sous la forme L d2 uC d uC LC + uC (t) = 0 2 + RC dt dt (III.12) Cycle 1, ENSI de Bourges , ÉlectroCinétique 27 Chap. III Les Circuits linéaires On pose : R = 2ξ, où ξ correspond au coefficient d’amortissement ; • L 1 • ω0 = √LC , définit la pulsation propre du circuit. L’équation différentielle linéaire du circuit considéré : d2 q dq + ω02 q(t) = 0 2 + 2ξ dt dt (III.13) En fonction des valeurs de ξ on distingue 3 régimes différents d’amortissement : Régime pseudo-périodique : ξ < ω0 , r12 = −ξ ± ω, avec ω 2 = ω02 − ξ 2 alors ξ q(t) = −q0 exp (−ξt) · cos(ωt) + sin(ωt) ω Régime critique (amortissement critique) : ξ = ω0 , r = −ξ = −ω0 , alors q(t) = −q0 exp (−ξt) (1 + ξt) Régime apériodique (fort amortissement) : ξ > ω0 , r12 = −ξ ± q(t) = −q0 exp (−ξt) cosh(ωt) + ωξ sinh(ωt) avec √ ∆ < 0 alors −x x • cosh(x) = e +2e (cosinus hyperbolique) x −x • sinh(x) = e −2e (sinus hyperbolique) ,→ La d.d.p. aux bornes du condensateur est alors : uC (t) = uC et le courant se déduit de : i(t) = C ddt . q(t) , C 5 Q=10 4 Q=2 Q=1/2 3 Q=1/5 2 1 0 -1 -2 -3 -4 -5 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Fig. III.3 – Différents régimes transitoires © Année Universitaire : 2013–2014, David FOLIO <[email protected]> http://perso.ensi-bourges.fr/dfolio/Teaching.php III.2 Régimes transitoire des circuits linéaires 28 Circuit R, L, C soumis à un échelon de tension En réponse à un échelon de tension e(t) = U(t), le courant i circulant dans une inductance en série avec une résistance vérifie l’équation différentielle : di + uC (t) = e(t) dt qui peut se mettre sous la forme suivante Ri + L LC d uC d2 uC + uC (t) = E 2 + RC dt dt (III.14) La solution est de la forme : q(t) = qh (t) + qp (t), avec qh (t) la solution homogène obtenu en régime libre, et qp (t) la solution particulière : qp (t) = C Les conditions initiales doivent être exprimées sur l’ensemble de la solution générale : y(t) = yh (t) + yp (t) Cycle 1, ENSI de Bourges , ÉlectroCinétique Annexe A R ÉFÉRENCES B IBLIOGRAPHIQUES Pour en savoir plus en Électrocinétiques [1] R. Noel, J.M. Brébec, P. Denève, T. Desmarais, M. Ménétrier, B. Noël, and C. Orsini. Électronique/Électrocinétique 1ère année MPSI-PCSI-PTSI. Hachette, 2003. [2] Emmanuel Desvoivres. Électrocinétique, 1ère année MPSI PCSI PTSI: exercices corrigés Lavoisier, 2004. [3] Jean-Marie PARISI. Électrocinétique, électronique, 2ème période: MPSI PCSI PTSI: rappels de cours, méthodes, exercices corrigés. Lavoisier, 2004. [4] B. Gendreau and C. Gripon. Électrocinétique: MPSI-PCSI-PTSI. Classe prépa. Nathan, 2006. [5] G. Rosset. Electrocinétique PCSI. Les Nouveaux précis Bréal, 2003. [6] Becherrawy Tamer. Électrocinétique: cours et exercices corrigés. Lavoisier, 2008. Pour aller un peu plus loin [7] J. Auvray. Électronique des signaux analogiques. Dunod université. Dunod, 1993. [8] J.P. Brodier, P. Horowitz, J.P. Charlier, W. Hill, and J.C. Sabatier. Traité de l’électronique analogique et numérique: Techniques analogiques. Number 1 in La Bibliothèque d’électronique d’Elektor. Elektor, 2009. [9] T.L. 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