Cours #4 de littérature musicale La mélodie

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Cours #4 de littérature musicale La mélodie accompagnée La mélodie française naît vers le milieu du XIXe siècle. Cette forme musicale pour voix et piano (parfois pour voix et orchestre) se développe de manière autonome tout en empruntant à la romance dont elle est fille et au lied auquel on l'oppose fréquemment. On prétend que le lied, d'essence germanique, serait plus populaire et plus proche de la chanson que la mélodie. Cette assertion est manifestement fausse quand on analyse bon nombre de lieder de Schumann, de Brahms, de Wolf ou de Strauss... Cependant, la mélodie française est particulièrement attentive à la qualité et au sens des vers qu'elle met en musique et l'extrême raffinement de sa courbe vocale, de ses rythmes et de ses harmonies la distingue incontestablement. On s'accorde à considérer Les Nuits d'été (1841) d'Hector Berlioz comme le premier exemple de ce genre. Néanmoins, certaines compositions de Charles Gounod peuvent prétendre au nom de mélodies. Hector Berlioz (1803-­‐1869) Berlioz fut peu apprécié en France ; pourtant sa musique et sa vie incarnèrent les idéaux romantiques, plus peut-­‐être que chez aucun autre compositeur, à l’exception de Liszt. Son imagination créative, ses conceptions grandioses et son sens de l’orchestration renouvelèrent la musique. Premier compositeur à ne pas être instrumentiste, il devint l’un des meilleurs chefs d’orchestre modernes et un critique judicieux. Les Nuits d’été, Op. 7 Les Nuits d'été sont un cycle de six mélodies composées sur des poèmes de Théophile Gautier, tirés d'un recueil paru en 1838, La comédie de la mort. Publiées en juin 1841, ces mélodies, d'abord accompagnées au piano, étaient composées pour une seule voix de ténor ou de mezzo-­‐soprano. Ultérieurement, en 1856, Berlioz orchestra la partie instrumentale et confia chaque mélodie à une voix différente, ce qui l'obligea à effectuer une transposition des airs. Toutefois les interprétations modernes sont en général confiées à une même voix. Le titre est un clin d'œil au Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare. L’Île inconnue, Op. 7 no.6 (voix et piano) http://www.youtube.com/watch?v=aGgmiSMO0FU Orchestration par Berlioz de l’Île inconnue : http://www.youtube.com/watch?v=sqtgWifOojU Symphonie fantastique, Op. 14 Inspiré par Beethoven, Berlioz décida de devenir aussi symphoniste. Cette œuvre devint une autobiographie axée sur sa passion pour Harriet Smithson, musicalement décrite comme une idée fixe. Elle dépeint un jeune musicien sensible et imaginatif, désespéré par un amour contrarié. L’opium le plonge dans un profond sommeil peuplé d’étranges visions. Scène aux champs (3e mouvement) Hors scène, on entend les bergers jouant du chalumeau. La mélancolie de l’artiste s’apaise, mais son amour ressurgit, alors que gronde l’orage. http://www.youtube.com/watch?v=K5eCAVQyJ1A Songe d’une Nuit du Sabbat (5e mouvement) L’artiste se voit au sabbat, au milieu d’une troupe affreuse d’ombres, de sorciers, de monstres, réunis pour ses funérailles. Bruits étranges, gémissements, éclats de rire, cris lointains auxquels d’autres cris semblent répondre. La mélodie aimée reparaît encore, mais elle a perdu son caractère de noblesse et de timidité; ce n’est plus qu’un air de danse ignoble, trivial et grotesque : c’est elle qui vient au sabbat... Rugissement de joie à son arrivée... Elle se mêle à l’orgie diabolique... Glas funèbre, parodie burlesque du Dies irae, ronde du Sabbat. La ronde du Sabbat et le Dies irae ensemble. Note : Le Dies iræ désigne donc d’abord une séquence chantée au cours de la liturgie catholique des défunts. http://www.youtube.com/watch?v=w0k9v0Y_JLA Harold en Italie, Op. 16 La symphonie en quatre parties avec alto principal « Harold en Italie » de Hector Berlioz est une œuvre musicale composée en 1834 d'un genre mixte, entre la symphonie et le concerto (on peut peut-­‐être la classer dans les symphonies concertantes bien que l'alto ne tienne pas une place concertante à proprement parler). C'est le célèbre violoniste italien Niccolò Paganini (1782-­‐1840) qui est à l'origine de cette œuvre. http://www.youtube.com/watch?v=bgVsJLDLWj8 Gabriel Fauré (1845-­‐1924) Auteur d’un célèbre requiem, ce maître de la chanson signa aussi d’exquises pièces de musique de chambre ou pour piano. La bonne chanson, Op 61 La Bonne Chanson est un cycle de neuf mélodies composé par Gabriel Fauré basé sur le recueil du même nom de Paul Verlaine. Fauré compose cette œuvre entre 1892 et 1894 alors qu'il est amoureux d'Emma Bardac et lui dédicace le cycle. La bonne chanson est écrite pour ténor et piano, mais Fauré le réarrange ensuite pour ténor, piano et quintette à cordes. http://www.youtube.com/watch?v=BxfhHoFMD08 Requiem, Op. 48 L’œuvre la plus célèbre de Fauré fut composée par étapes et publiée en plusieurs versions. La version complète en sept mouvements fut achevée en 1892, après plus de 15 ans de travail. D’abord pour un orchestre de taille réduite, la partition symphonique fut publiée en 1900. Introït et Kyrie : http://www.youtube.com/watch?v=u3-­‐UtDpFReo Pie Jesu et Agnus Dei (orchestration originale et voix d’enfant) : http://www.youtube.com/watch?v=VWMmolrId_4 Claude Debussy (1862-­‐1918) Émergeant de la scène musicale conservatrice de la fin du XIXe siècle, Debussy fut un créateur radical qui changea presque à lui seul le cours de l’histoire de la musique. En dissolvant règles et conventions, il créa un langage musical novateur aux possibilités insoupçonnées en termes d’harmonie, de rythme, de forme, de sonorité et de couleur. « Il n’y a pas de théorie : il suffit d’entendre. Le plaisir est la règle ! » Claude Debussy, 1900 Ariettes oubliées, L. 60 – Il pleur dans mon coeur http://www.youtube.com/watch?v=c92LoR0HHTY La mer, L 109 https://www.youtube.com/watch?v=ZoRSTRwGUSY Maurice Ravel (1875-­‐1937) Marchant dans les traces de Debussy, Ravel créa un style musical typiquement français, en rupture avec la tradition romantique. Son œuvre se distingue par une maîtrise de la technique, au point que Stravinski le décrivit comme un « un horloger Suisse ». Histoires Naturelles https://www.youtube.com/watch?v=947Cb0vSB3I La valse Composée au lendemain de l’armistice et commandée à l’origine par Diaghiliev, cette évocation satirique des valses viennoises révèle la noirceur sous-­‐jacente à l’œuvre d’après-­‐guerre de Ravel. http://www.youtube.com/watch?v=TMSgWhIENSk Concerto pour piano Course poursuite entre le piano et l’orchestre, brillant feu d’artifice de virtuosité relevé d’accents presque jazzy. https://www.youtube.com/watch?v=8eOGFk596Po https://www.youtube.com/watch?v=LYJcbBpUJPs (concerto pour la main gauche) 
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