L`essentiel du troisième plan de gestion

publicité
Présentation
Rôle et
fonctionnement
de la réserve
Une réserve naturelle nationale correspond au
statut de protection le plus fort mis en place
par l’Etat français pour un espace naturel
remarquable. Chaque réserve dispose d’une
réglementation qui lui est propre. Ses principales
missions sont de protéger les milieux naturels,
les espèces animales et végétales, ainsi que le
patrimoine géologique, de gérer les sites et de
sensibiliser les publics.
Une histoire récente
L’intérêt écologique de l’estuaire de la Seine n’a été valorisé et
défendu que tardivement, la création de la réserve naturelle
datant du 30 décembre 1997. Les nombreux aménagements
effectués sur l’estuaire ont conduit à une prise de conscience
progressive quant à la nécessité de préserver son patrimoine
naturel, les premières mesures compensatoires* ayant été
mises en œuvre suite à la construction du Pont de Normandie
inauguré en 1995. A cela s’ajoute une volonté de l’Etat de
mettre en place une protection efficace de cette vaste zone
humide, influencé par des évènements internationaux tels que
le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro* en 1992. La création
de la réserve a ainsi permis de concrétiser la conciliation entre
le développement industriel et portuaire et la protection du
patrimoine naturel. D’une surface initiale de 3768 ha, la réserve
a été étendue à 8528 ha en 2004.
Marais de Cressenval
Prairies du Hode
Prairies subhalophiles
Fosse nord
Banc herbeux
Rive sud
Fosse sud
0
2
L’essentiel
du plan de gestion
2013-2018
2
4
6
8 km
Spécificités et enjeux de
conservation de la réserve
naturelle de l’estuaire de la Seine
La réserve naturelle de l’estuaire de la Seine a été créée dans
le but de protéger voire d’améliorer le fonctionnement naturel
de ce dernier. Il abrite un ensemble de milieux typiques
et remarquables à l’échelle européenne, influencés par la
marée et par les aménagements humains depuis le 19ème
siècle. Ces milieux, aux fonctionnalités interdépendantes, sont
en perpétuelle évolution. Les habitats fortement productifs
induisent une diversité biologique extraordinaire et la richesse
ornithologique y est remarquable. Mais l’estuaire de la Seine
présente également de forts enjeux socio-économiques. Les
usagers de la réserve sont divers (agriculteurs, chasseurs,
coupeurs de roseaux, pêcheurs, scientifiques, naturalistes,
promeneurs…) et leurs activités sont prises en compte
dans sa gestion.
Qu’est-ce qu’un plan de gestion ?
Préside
Avise
Comité
consultatif
Propose
Rédige et met
en œuvre
le plan de gestion
e
ill
Conseil
scientifique
se
Conseille
Co
n
su
lte
(69 membres)
Organisme
gestionnaire
(Maison de l’Estuaire)
Co
n
Conseille
Consulte
e
os
op
Pr
Les grands axes
du plan de gestion 2013-2018
e
id
Le plan de gestion fait l’objet d’une large concertation entre
les membres du comité consultatif et est validé par arrêté
préfectoral.
Préfet
l
Va
Afin de mener à bien sa mission, le gestionnaire de la réserve
naturelle élabore un plan de gestion qui définit les objectifs
et les orientations de gestion. Ce document-cadre constitue
une référence sur l’état des connaissances de la réserve et
les enjeux du site et contient tout le programme d’actions
pour une durée de cinq ans. A ce terme, le plan de gestion
fait l’objet d’une évaluation conduisant à la rédaction d’une
nouvelle version pour les cinq années suivantes.
Fonctionnement de la réserve
(18 membres)
Le programme d’action s’articule autour de trois axes majeurs :
• améliorer les fonctionnalités de la réserve naturelle,
• préserver les habitats et les espèces,
la reconnaissance de la réserve et de ses
• améliorer
enjeux par les différents publics et acteurs.
Sommaire
Les actions importantes du plan de gestion
sont indiquées par
Présentation
©Sabine & Deschandol
2-3 : Rôle et fonctionnement de la réserve
4-5 : Richesse écologique de la réserve
Plan d’action
6-7 : Améliorer les flux et les fonctionnalités des écosystèmes
de l’estuaire de la Seine
8-11 : Conserver la mosaïque d’habitats
12-13 : Optimiser la capacité d’accueil pour les oiseaux
14-15 : Conserver les espèces patrimoniales
16-17 : Renforcer l’intégration de la réserve dans le territoire
18-19 : Améliorer l’accueil et la sensibilisation du public
3
Présentation
Richesse écologique
de la réserve
Une mosaïque de milieux
riche et variée
L’eau, le sel, le sol, les modes de gestion… tous ces facteurs
varient beaucoup sur la réserve, dans le temps et dans l’espace.
Et plus il y a d’ingrédients, plus les recettes possibles sont
nombreuses ! C’est ce qui est à l’origine de la diversité des
habitats présents dans la réserve, mais aussi de la diversité de
faciès au sein d’un même habitat.
Marais de Cressenval
Espace préservé
Reposoir sur dune
Prairies du Hode
Prairies subhalophiles
Fosse nord
Banc herbeux
Rive sud
Fosse sud
Légende
Limite de la Réserve
Surface en eau
Routes
Communes principales
Source carte :
Maison de l’Estuaire, 2013
0
Habitats subtidaux* : Ils sont en permanence immergés
quelle que soit la marée. Hormis des algues, ils sont dépourvus
de végétation mais riches en benthos*. Le fond peut être
constitué de vase, de sable, de galets ou de récifs artificiels
(enrochements, épaves, etc.).
Slikke et schorre : Des milieux typiquement estuariens soumis
aux marées. La slikke se compose d’étendues plus ou moins
vaseuses avec une végétation clairsemée voire inexistante.
Le schorre n’est lui recouvert que lors des grandes marées et
sa végétation, basse et adaptée au sel, forme un tapis végétal
où s’intercalent des
cuvettes de vase et
d’eau salée.
4
L’essentiel
du plan de gestion
2013-2018
©Quentin Texier
2
4
6
8 km
Roselières : Remarquables par leur surface de plus de 1000
hectares, elles sont les plus vastes de France derrière celles
de la Camargue et présentent une grande diversité de faciès.
Ces habitats, inondés de manière temporaire à permanente,
sont dominés par le roseau. On distingue les roselières d’eau
douce des roselières saumâtres, les roselières situées en zone
endiguée et celles situées en zone marnante. Malgré leur faible
richesse végétale, elles accueillent de nombreuses espèces
d’oiseaux paludicoles*. Les roselières jouent également un rôle
important dans la dépollution des eaux de la Seine.
Mégaphorbiaies : Dominées par des hautes herbes et des
roseaux, elles sont plus ou moins colonisées par les arbustes
et évoluent naturellement vers des bois humides. Les
mégaphorbiaies « oligohalines » occupent les sols enrichis à
la limite de la zone d’influence des marées, en bordure sud de
la route de l’estuaire. Leur formation végétale est unique en
France. Les mégaphorbiaies «
eutrophes » occupent des zones
épisodiquement inondées et
riches en éléments nutritifs.
Elles sont très fleuries.
Nombre d’espèces recensées
dans la réserve naturelle
Proportion par rapport aux espèces recensées
en France métropolitaine (en %)
Flore
495
7
Mammifères
48
28
Oiseaux
269
48
Poissons
76
Amphibiens
13
39
Reptiles
6
16
Papillons
385
8
Criquets, sauterelles,
grillons
24
11
Libellules
26
31
Sources : Tome 1 – Diagnostic de la réserve naturelle – 3ème plan de gestion
Bois et haies : Ils sont peu représentés sur la réserve.
Quelques bois colonisent les secteurs sableux en arrière des
systèmes dunaires. A la pointe de Tancarville, un petit bois
est soumis aux marées ; il est composé d’aulnes, de saules et
de sureaux. D’anciennes haies de chênes et de hêtres bordent
certaines parcelles agricoles du marais de Cressenval et des
haies de saules anciennement taillés en têtard* sont présentes
en rive sud de la Seine.
Prairies : La réserve abrite
une grande diversité de
prairies, qui occupent près
de 2000 hectares. Elles
peuvent être d’eau douce
ou saumâtre, plus ou moins
humides et plus ou moins
riches en éléments nutritifs.
Les prairies d’eau douce
sont inondées surtout
par la remontée de la nappe phréatique gonflée par les
pluies et abritent de nombreuses espèces. Les prairies dites
subhalophiles*, inondées par les eaux saumâtres de l’estuaire
aux grandes marées, sont très rares et présentent une grande
valeur patrimoniale, notamment de par leur richesse en
végétaux et en oiseaux et la présence d’un petit crapaud, le
Pélodyte ponctué (voir p11).
Mares et fossés : Il existe 193 mares de chasse actives sur la
réserve naturelle et 146 autres mares dites « orphelines ». Alors
que les mares ont été créées pour la chasse et l’abreuvement
du bétail, les fossés ont été creusés dans le but de drainer
le marais. Ils peuvent être d’eau douce ou saumâtre. Malgré
leur caractère artificiel, les mares abritent une importante
biodiversité, aussi bien animale que végétale, comme les
Characées, des algues patrimoniales caractérisant des habitats
inscrits à la directive européenne Natura 2000* (voir p11).
Attention, nature de valeur !
Comme en architecture, les milieux et les espèces peuvent
présenter une certaine valeur, qui va orienter les choix
de gestion. La valeur patrimoniale se détermine par le
caractère protégé, menacé, rare, voire même symbolique
d’une espèce ou d’un milieu.
Et dans la réserve ?
La valeur patrimoniale de la réserve naturelle de l’estuaire
de la Seine est remarquable. Parmi les habitats naturels
présents sur le site, 30 sont inscrits à l’annexe I de la
directive « Habitats » Natura 2000* et couvrent plus de
60% de la réserve. Le nombre d’espèces patrimoniales est
lui aussi très élevé. Leur préservation constitue l’un des
enjeux majeurs de la réserve (voir les pages 14 et 15).
L’Ophioglosse commun, ou langue de serpent, est une fougère
protégée en Haute-Normandie - ©Olivier Nawrot
5
Plan d’action
Les fonctionnalités
de l’estuaire
Fonctions hydrologiques et physiques
Améliorer les flux et les fonctionnalités des
écosystèmes de l’estuaire de la Seine
L’estuaire de la Seine n’est pas une simple succession de
milieux, c’est un véritable « écosystème » qui remplit des
fonctions écologiques de grande importance, liées les unes
aux autres, qui permettent l’existence de milieux variés et
complémentaires accueillant une biodiversité remarquable.
Le maintien des fonctionnalités estuariennes constitue la base
du maintien du caractère patrimonial de la réserve et oriente
les actions à mener via le plan de gestion.
Fonctions bio-physico-chimiques
Fonctions écologiques
Couloir
de déplacement
des espèces
Circulation de l’eau
et des nutriments
Fonction essentielle mais
perturbée par des obstacles
physiques, aménagements et
ouvrages de régulation qui
contraignent les flux
Stockage des
masses d’eau
Maintien du caractère
humide de la réserve et rôle
dans l’expression des
habitats et des espèces
patrimoniales
Fort intérêt écologique, site
s’intégrant au sein
de la trame verte et bleue
Fondement de la richesse
biologique de l’estuaire
Estuaire
de la Seine
Site de reproduction
pour les animaux
Site apportant les conditions
nécessaires à la reproduction
de nombreux animaux tels que
les oiseaux, les libellules, les
amphibiens ou les poissons
Halte migratoire
et d’hivernage
pour les oiseaux
Epuration des eaux
Filtrage des matières en
suspension, rétention de
polluants, dégradation
biologique des apports de
l’amont par les bactéries et
dénitrification* des eaux
Production de
biomasse* comme
ressource alimentaire
Site apportant nourriture et
tranquillité pour de nombreuses
espèces d’oiseaux, notamment
les limicoles* et les anatidés*
Nourriceries*
Zone de rassemblement optimale
pour la croissance des jeunes
poissons
Penser au futur !
6
L’essentiel
du plan de gestion
2013-2018
L’estuaire de la Seine, espace en perpétuel mouvement, a
subi un cloisonnement qui a déconnecté son lit mineur* de
son lit majeur*. De nombreuses réflexions sont en cours sur
les restaurations envisageables pour augmenter la capacité
d’inondation de la réserve et elles doivent être poursuivies.
La création de brèches dans les digues qui compartimentent
la réserve est-elle pertinente et durable ? Quels en seraient
les impacts sur le patrimoine biologique ? Il est pour cela
nécessaire de se projeter dans le temps et de s’interroger
sur l’évolution des fonctionnalités écologiques de l’estuaire
sur le long terme. Par exemple, l’une des grandes questions
est de savoir si les filandres* vont continuer à jouer leur rôle
de ‘tuyaux’ et à remplir leurs fonctions écologiques dans les
décennies à venir. Un des objectifs du plan de gestion est ainsi
de réfléchir à ces évolutions au-delà des limites de la réserve
naturelle et sur une échelle de temps plus longue que 5 ans.
Cette réflexion sera par conséquent menée avec un groupe
d’acteurs élargi.
Etude prospective sur le fonctionnement écologique
global de l’estuaire
Etude des potentialités de restauration
sur la réserve naturelle
La gestion
hydraulique de la
réserve, un vrai
casse-tête !
Sa situation estuarienne, les nombreux aménagements qui
compartimentent l’embouchure de la Seine ou encore les
usages, complexifient fortement la gestion hydraulique de la
réserve naturelle.
Ce secteur est alimenté par les eaux douces des sources
du pied de falaise. Or les flux circulant dans les fossés
sont insuffisants pour répondre à la fois aux enjeux
environnementaux, aux besoins du bétail et des quelques
habitants du marais de Cressenval. La priorité est donc
d’améliorer la connaissance et le fonctionnement de
ce réseau, en concertation avec l’ensemble des acteurs
(propriétaires, gestionnaires et usagers).
Etude globale du secteur de Cressenval
SEINE MARITIME
Le Havre
Grand
Canal
de Tan
Canal
du Ha
v
Route de l
'E
Ce secteur est
régulièrement
inondé par les
marées.
Marais de Cressenval
carville
re
Prairies du Hode
stuaire
Pont de
Normandie
de
min
Che
Prairies subhalophiles
in
La Se
Pont de
ge
hala Tancarville
e
Berville/Mer
Honfleur
EURE
La Risle
N
CALVADOS
Deauville-Trouville
2 km
Ce secteur n’est plus soumis naturellement aux marées. Il
est alimenté artificiellement, à l’occasion des marées de
vives-eaux, via les filandres* et les ouvrages hydrauliques
installés sous la route de l’estuaire. Un cahier des charges*
hydraulique encadre cette gestion dans le respect des
objectifs de conservation des milieux humides, selon le
schéma de principe présenté ci-contre.
Néanmoins, l’état actuel du réseau ne permet pas encore
d’assurer une gestion fine des niveaux d’eau sur l’ensemble
du secteur. Un programme de rénovation des installations,
entamé dans le cadre du précédent plan de gestion, vise à
améliorer la situation.
Application du cahier des charges* hydraulique
Plan d’action hydraulique (gestion des ouvrages,
fossés et filandres*)
printemps
été
automne
hiver
Resuyage
progressif
naturel ou
maîtrisé
Niveau d’eau
minimal
Remontée des
niveaux d’eau
progressive
Niveau d’eau
maximal
Une conciliation parfois difficile
Les niveaux d’eau sont gérés de manière à favoriser la vie des
espèces des zones humides (plantes, insectes, amphibiens,
oiseaux…), mais cela ne coïncide pas toujours avec les besoins
des différents acteurs, qu’ils soient coupeurs de roseaux,
agriculteurs ou chasseurs au gibier d’eau !
Le plan de gestion prévoit par exemple que les ‘prairies
subhalophiles’ restent inondées plus longtemps au printemps.
Cette disposition est contestée par les agriculteurs, car elle
retarde la mise à l’herbe des troupeaux.
7
Plan d’action
Conserver la
mosaïque d’habitats
Crevette rose ou Bouquet - ©CSLN
Les habitats marins
Le milieu marin, considéré ici comme les zones subtidales* et
intertidales* dépourvues de végétation, est étudié depuis de
nombreuses années. Toutefois, les inventaires doivent être
poursuivis sur le long terme. Les suivis de la morphologie et de
la composition sédimentaire, tout comme ceux de la faune et la
flore, permettront notamment de mettre à jour la cartographie
des habitats marins et de mettre en évidence leur évolution et
les facteurs d’influence.
Par ailleurs, le long de la Seine serpentent des filandres*,
c’est-à-dire des chenaux creusés par les marées et formant
« un chevelu ». Si celles-ci ne sont pas assez dynamiques, elles
risquent de se combler suite à l’accumulation de sédiments. Or,
outre le fait d’assurer la connexion entre l’estuaire et la plaine
alluviale*, elles assurent aussi diverses fonctions écologiques,
comme celles de corridor biologique, de nourriceries* ou de
refuge pour les oiseaux. Il est donc indispensable d’étudier ces
habitats pour mieux connaître leur état et leurs rôles, afin de
pérenniser leur fonctionnement.
Suivi des nourriceries* et nurseries
Suivi de la faune et de la flore des substrats durs
intertidaux* et subtidaux*
Mise à jour et amélioration de la cartographie des
habitats en milieu marin
Avocette élégante
©Jean-Pierre Saliou
Flet - ©CSLN
Le schorre
Les aménagements portuaires et industriels ont accéléré
la continentalisation naturelle de l’estuaire, entrainant une
régression historique de la slikke et du schorre au profit de
milieux plus terrestres tels que les roselières.
Néanmoins, le schorre s’exprime encore naturellement sur de
petites surfaces. Le suivi régulier de cet habitat et notamment
de ses limites avec la roselière et la slikke, a révélé qu’il tend
même à se stabiliser ces dernières années. La présence de
l’Obione, petit arbuste formant des touffes compactes, confirme
ce résultat. La question de la mise en pâturage pour entretenir
ce milieu se pose.
L’Obione
Par ailleurs, la conservation du schorre dépend aussi en partie
des pratiques de gestion de la végétation autour des mares,
permettant à cet habitat de s’exprimer là où la roselière
prendrait le dessus en cas d’absence d’intervention.
Suivi du schorre et de son évolution
Suivi de la limite schorre/vasière
8
L’essentiel
du plan de gestion
2013-2018
Le Glaux maritime,
une petite plante sur liste
rouge, exceptionnelle
dans la région
Les roselières
Les roselières font l’objet de modes de gestion variés, qui
maintiennent leur diversité de structure et limitent leur
extension sur les habitats voisins (schorre, mégaphorbiaies,
prairies humides). Une partie de celles-ci est exploitée, les
roseaux étant destinés à la couverture de chaumières. Cette
activité contribue à lutter contre le vieillissement de l’habitat
en empêchant l’accumulation de matière organique.
Cependant, la coupe de roseaux doit respecter plusieurs règles,
précisées dans un cahier des charges*, pour rester compatible
avec les besoins de la faune et de la flore, notamment en
période de reproduction. Le suivi de l’évolution de la surface
des roselières et de leur état de conservation, permettra ainsi
d’adapter les mesures de gestion selon les besoins. Enfin,
certaines roselières jugées vieillissantes vont être restaurées.
Busard des roseaux
©Jean-Pierre Saliou
Un autre faciès de roselière saumâtre,
à Scirpe maritime
Application et suivi du cahier des charges* relatif
à la récolte de roseaux
Gestion des roselières non exploitées
Les déchets sont régulièrement
ramassés puis exportés
©G. Roussel
L’unique dune
de Haute-Normandie
Dune en été
©Quentin Texier
Dune érodée en hiver,
découvrant racines
et déchets enfouis
Contrairement aux autres habitats, la dune ne fait l’objet
d’aucune gestion, hormis le ramassage des déchets. Grignotée
l’hiver lors des tempêtes, elle s’engraisse par contre l’été, les
dépôts de sables enfouissant alors les myriades de résidus de
plastique.
C’est pourquoi il est nécessaire de la nettoyer régulièrement.
Comme les limicoles* se rassemblent en grand nombre au pied
de la dune à marée haute, les interventions sont limitées au
maximum pour éviter de les déranger.
9
Les mégaphorbiaies
Les mégaphorbiaies sont menacées par l’atterrissement*
et le développement des ronciers et des fourrés arbustifs;
elles réclament donc un suivi et une gestion spécifiques.
Le déboisement progressif des mégaphorbiaies
‘oligohalines’ a été entamé pour favoriser le retour
des plantes typiques telles que l’Oenanthe safranée
ou la Grande Angélique. Mais certains arbustes sont
maintenus pour favoriser l’alimentation et la nidification
de nombreuses espèces d’oiseaux (Bouscarle de Cetti,
Gorgebleue à miroir…). Les zones ouvertes seront
entretenues grâce à une fauche avec exportation des
produits de fauche ou un pâturage extensif et tournant.
Restauration et entretien des mégaphorbiaies
Gorgebleue à miroir - © Jean-Pierre Saliou
Grande Angélique
Bergeronette flavéole
©Romuald Meigneux,SIPA PRESSE
Les prairies humides
Les prairies humides en bon état de conservation écologique
tendent à disparaître en France, c’est pourquoi il est prioritaire
d’assurer leur maintien, voire leur restauration sur la réserve
naturelle. Il s’est avéré nécessaire de faire évoluer les pratiques
agricoles afin de favoriser l’expression d’une plus grande
biodiversité et d’espèces patrimoniales. Au-delà de l’interdiction
de l’usage des pesticides, inscrite dans le décret de création de la
réserve, un cahier des charges* réglemente les conditions de mise
en pâturage, les dates de fauche ou encore les modes de remise en
herbe. Les prairies ‘subhalophiles’*, qui présentent un patrimoine
biologique exceptionnel, font l’objet de mesures de conservation
renforcées. Toute fertilisation y est par exemple interdite. Enfin,
plusieurs études seront menées pour mieux connaître les
fonctionnalités des prairies de la réserve.
10
L’essentiel
du plan de gestion
2013-2018
Application et suivi du cahier des charges* relatif à
l’exploitation des prairies
Suivi de l’influence des dates de fauche sur l’avifaune
Etude de la faune du sol
Etude des ressources alimentaires des prairies
Decticelle bariolée,
une sauterelle très commune
dans l’estuaire
Jonc de Gérard
©Peggy Godreuil
Un saule en bord de Seine
©Romuald Meigneux, SIPA PRESSE
Les bois et les haies
Bien que faiblement représentés, les bois et les haies ne sont pas
exempts de gestion. D’une part, des coupes ou la mise en pâturage
extensif des sous-bois assurent déjà la conservation des clairières,
très accueillantes pour la petite faune et les insectes. D’autre part les
haies seront entretenues par élagage et étayées avec des espèces
locales, comme par exemple le Peuplier noir, une espèce endémique
de la vallée de la Seine grandement menacée de disparition.
Gestion des bois et des haies
Les mares
Les mares sont à préserver tant pour la flore et la faune
patrimoniales qu’elles abritent que pour les fonctions qu’elles
remplissent. Ces milieux dynamiques se comblent naturellement
et nécessitent d’être entretenus. De même que pour les roselières
et les prairies, les pratiques d’entretien des mares de chasse sont
encadrées par un cahier des charges*. En parallèle, les mares
‘orphelines’ font l’objet d’un programme pluriannuel de restauration,
dans le but de diversifier les habitats et d’augmenter la capacité
d’accueil des mares pour la faune.
Application et suivi du cahier des charges* relatif à
l’entretien des mares de chasse
Entretien et restauration des mares ‘orphelines’
Suivi des populations d’amphibiens
L’inventaire en cours des amphibiens
a permis de montrer que la réserve
accueillait sans doute la plus
importante population de Pélodyte
ponctué de Haute-Normandie !
©Anne-Catherine Klein
Chara vulgaris
©S. Baudouin
11
Accouplement d’Agrions nains
Plan d’action
Optimiser la
capacité d’accueil
pour les oiseaux
Située sur la voie de migration de l’ouest paléarctique, la
réserve naturelle de l’estuaire de la Seine représente une
halte migratoire majeure et revêt une importance nationale
pour l’hivernage des oiseaux d’eau. C’est aussi un lieu de
reproduction pour de nombreuses espèces patrimoniales.
L’optimisation de sa capacité à accueillir les oiseaux est ainsi
une priorité, qui va de pair avec la préservation des milieux
humides et la restauration des fonctionnalités de l’estuaire.
Des suivis et une gestion calés
sur le rythme des oiseaux
Arrivée
des nicheurs
La réserve est un site d’importance
nationale pour l’Avocette élégante,
puisqu’elle a accueilli un nombre record
de 3,6% de la population nicheuse
en 2013 - ©Faustine Simon
Arrivée des
nicheurs plus
tardifs
Le Butor étoilé niche
dans les roselières et
est très sensible
à leur gestion
Les effectifs de Spatules
blanches en halte migratoire
sont suivis quotidiennement
©Faustine Simon
Migration
postnuptiale*
des passereaux
paludicoles
La Panure à moustaches,
petit oiseau discret des
roselières
Eté
d’animaux restreint dans les pâturages pour
• Nombre
limiter le risque de piétinement des nids et favoriser la
tardive dans les prés non pâturés pour favoriser
• Fauche
les nicheurs tardifs
• Nombre d’animaux restreint dans les pâturages
• Limiter le dérangement des sites de reproduction
diversité des strates végétales.
le dérangement des sites de reproduction (banc
• Limiter
herbeux, reposoir sur dune*, îlot du ratier, colonies de
cigognes).
zones humides.
Suivi des anatidés* et limicoles* nicheurs
Suivi de la nidification et de la migration du Butor étoilé
L’essentiel
du plan de gestion
2013-2018
©Sabine & Deschandol
Printemps
d’eau haut avec ressuyage naturel et progressif
• Niveau
pour limiter les prédateurs et favoriser les espèces de
12
Les jeunes
Goélands
marins et les
jeunes Cigognes
blanches sont
bagués avant
leur envol
©Jean-Pierre Saliou
Migration
prénuptiale*
Objectifs
par saison
Le Râle des genêts est
menacé de disparition
à l’échelle mondiale et
en forte régression dans
l’estuaire
Suivi des passereaux* paludicoles* en migration
postnuptiale* par le baguage
Suivi de la population de Râle des genêts
Plusieurs observatoires permettent de suivre la fréquentation
des zones de tranquillité sans déranger les oiseaux. Ici
l’Observatoire Nord du reposoir sur dune.
Migration
postnuptiale*
La Rémiz penduline,
un des plus petits
passereaux* de la
famille des mésanges
Arrivée des
hivernants
L’Huitrier pie, facilement
reconnaissable à son bec rouge
et son plumage noir et blanc
L’Oie cendrée, la souche sauvage de
l’Oie domestique - ©Faustine Simon
©Sabine & Deschandol
Certains canards viennent
se nourrir dans les mares
pendant leur migration
Le Grèbe huppé, facilement
reconnaissable à sa huppe et
sa collerette rousse et noire
©Faustine Simon
©Faustine Simon
Attroupement de limicoles*
dans le reposoir sur dune
©Faustine Simon
Automne
• Travaux d’entretien et de restauration des habitats
le dérangement dans les zones non chassées
• Limiter
pour disposer de zones de tranquillité en période de
chasse
progressive des niveaux d’eau pour favoriser
• Remontée
l’accueil des oiseaux d’eau
Suivi des oiseaux paludicoles* à l’automne par le baguage
Hiver
• Travaux d’entretien et de restauration des habitats
de roseaux (en dehors de la période de
• Coupe
nidification, îlots refuges laissés en place)
le dérangement dans les zones non chassées
• Limiter
pour disposer de zones de tranquillité en période de
chasse
Suivi de l’avifaune des canaux en période hivernale
La gestion des zones non chassées, une étape indispensable
Suite à la volonté de l’Etat de réduire la surface des zones chassées, de nouvelles zones de non chasse ont
été délimitées depuis l’été 2013. Un groupe de travail technique a été instauré avec différents acteurs dont les
fédérations de chasse et l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage pour entamer une réflexion commune
quant aux suivis à effectuer sur ces zones, à l’évaluation de leur fonctionnalité et aux aménagements susceptibles
d’en améliorer les capacités d’accueil.
13
Plan d’action
Conserver
les espèces
patrimoniales
Les espèces végétales et animales à valeur
patrimoniale sont très nombreuses sur la
réserve. Elles sont suivies avec attention et
font l’objet de mesures de conservation.
Différentes catégories peuvent être
distinguées.
Nombre d’espèces
patrimoniales
recensées sur la
réserve
Pourcentage par
rapport au nombre
total d’espèces
recensées sur la
réserve
Flore
98
20 %
Oiseaux
117
43 %
Mammifères
13
27 %
Amphibiens
5
38 %
Reptiles
2
33 %
Poissons
23
30 %
Libellules
13
50 %
Papillons
110
29 %
Criquets, sauterelles,
grillons
12
50 %
Sources : Tome 1 – Diagnostic de la réserve naturelle – 3ème plan de gestion
©Jean-Pierre Saliou
Espèces inscrites sur des listes de protection,
dont la population est très menacée
Espèces inscrites sur des listes de protection
et pour lesquelles la réserve accueille une part
significative de la population nationale ou
régionale
Considéré comme une espèce « vulnérable » à l’échelle
mondiale, l’Agrion de Mercure est inscrit à l’annexe II de la
directive européenne Natura 2000*. L’état de sa population,
installée sur plusieurs fossés d’eau courante du marais de
Cressenval, est suivi avec attention. Comme la plupart des
libellules, il est très sensible aux perturbations de son habitat.
La réserve naturelle de l’estuaire de la Seine est un site
d’importance nationale pour le Courlis cendré en hivernage,
puisque ses effectifs dépassent régulièrement le seuil de 1%
de la population nationale hivernante depuis ces cinq dernières
années. Il est très important d’avoir des reposoirs* de pleine
mer fonctionnels pour l’accueillir.
©Jean-Pierre Saliou
Suivi des odonates
Suivi de la fonctionnalité du reposoir sur dune
Un Plan National d’Action,
qu’est-ce que c’est ?
14
L’essentiel
du plan de gestion
2013-2018
C’est un outil stratégique qui vise à maintenir ou rétablir dans
un état de conservation favorable d’espèces menacées ou
faisant l’objet d’un intérêt particulier. Un Plan National d’Action
(PNA) est mis en place lorsque les outils réglementaires de
protection de la nature sont jugés insuffisants pour atteindre
cet objectif. Plusieurs types d’actions peuvent être menés :
le développement des connaissances, les actions de gestion
et de restauration, les actions de protection, sans oublier
l’information et la formation.
Le Phragmite aquatique, passereau* le plus menacé d’extinction en
Europe occidentale, fait l’objet d’un PNA depuis 2010 auquel participe
le gestionnaire de la réserve.
Du favoritisme dans les
espèces suivies ?
Certains grands groupes d’espèces restent peu étudiés
dans la réserve naturelle et leur intérêt écologique
méconnu. Le plan de gestion prévoit donc que
ces lacunes soient progressivement comblées, à
commencer par les algues, les mousses ou encore les
araignées comme l’Argiope…
Espèces inscrites sur des listes de protection dont le statut général en
fait des espèces à valeur patrimoniale
La Baldéllie fausse-renoncule est protégée en Haute-Normandie. Poussant sur les bords de
mare de chasse, elle fait l’objet d’un repérage systématique lors d’une demande d’autorisation
d’entretien. Chaque zone sur laquelle elle est présente est alors exclue des travaux.
Suivi et amélioration des connaissances sur la flore
Espèces inscrites sur des listes de protection qui sont peu
représentées sur la réserve, mais dont le suivi renseigne sur l’état de
conservation et l’évolution du site.
Depuis quelques années, le nombre de Phoques veaux-marins augmente sur le territoire de
la réserve mais les effectifs restent limités et aucun indice de reproduction n’a pu être relevé.
Un suivi régulier a été mis en place. Les données récoltées sont ensuite intégrées au suivi
national effectué sur toute la façade atlantique.
© Charly Robin
Suivi des mammifères marins
Espèces qui ne sont pas menacées mais pour lesquelles la réserve
joue un rôle prépondérant lors du cycle biologique.
Le Tadorne de Belon est le plus grand des canards de surface en France. Présent toute
l’année sur la réserve, il apprécie particulièrement la vase qu’il tamise avec son bec à la
recherche de nourriture. Son suivi vise notamment à recenser la population nicheuse et
à cartographier les secteurs de vasières utilisés pour le nourrissage des jeunes.
© Jean-Pierre Saliou
Suivi du Tadorne de Belon en période de reproduction
Des espèces qui posent problème…
Les espèces exotiques envahissantes sont des espèces
introduites par l’Homme, volontairement ou non, dont
l’expansion très rapide se fait au détriment des espèces locales.
Saviez-vous qu’elles sont même considérées comme la seconde
cause de disparition de la biodiversité dans le monde ? Il est
donc important de surveiller leur évolution et de prendre des
mesures de gestion adaptées pour éviter toute invasion.
Solidage géant
Renouée du Japon
© David Murphy
©Olivier Nawrot
Suivi et gestion des espèces exotiques envahissantes
15
Plan d’action
Renforcer l’intégration
de la réserve dans
le territoire
Améliorer la visibilité
de la réserve
Une meilleure reconnaissance de la réserve naturelle par
les différents usagers et publics repose en priorité sur
l’amélioration de sa visibilité au sein du territoire comme
au sein du paysage médiatique. Pour ce faire, plusieurs
actions seront menées : poursuite du balisage, mise en
place d’un schéma de signalisation routière à l’échelle
globale de la réserve, création d’une charte graphique,
renforcement de la production et de la diffusion des
supports d’information générale sur la réserve, etc.
Signalisation de la réserve naturelle et des sites d’accueil
du public
Charte graphique de la réserve naturelle
Information générale sur la réserve naturelle
A quoi sert le balisage ?
Le balisage permet de matérialiser les limites
administratives et juridiques de la partie terrestre de la
réserve ainsi que des zones de non chasse et d’informer les
usagers et les visiteurs sur la réglementation en vigueur.
Un renforcement de la surveillance du site permettra en
outre de veiller au respect de la réglementation.
Balise et panneau
réglementaire
Mieux protéger l’îlot du Ratier
Mesure compensatoire* mise en place dans le but de réduire
l’impact du projet Port 2000*, l’« îlot du Ratier » est un
reposoir*, qui accueille les oiseaux marins et côtiers à marée
haute. Le débarquement y est interdit, mais cette règle est
régulièrement transgressée. Un balisage de l’îlot est envisagé
en partenariat avec le Grand Port Maritime du Havre et les
Affaires Maritimes pour en améliorer sa protection.
16
L’essentiel
du plan de gestion
2013-2018
Mise en place d’un balisage du milieu marin
Balisage de la réserve naturelle terrestre et des zones
de non chasse
Police de l’environnement
Visite des élus de Caux Estuaire
Informer et faire connaître
Pour la bonne marche de ce nouveau plan de gestion, il
est impératif de mieux faire circuler l’information entre le
gestionnaire et les différents usagers de la réserve : contenu
des cahiers de charges, suivis des espèces patrimoniales,
programme de travaux…
La réserve naturelle mérite aussi d’être mieux connue et mieux
perçue par les collectivités dont elle occupe le territoire, mais
aussi par les nombreuses entreprises de la Zone IndustrialoPortuaire. Au-delà de la sensibilisation, l’objectif vise également
à les inciter à prendre davantage en compte les enjeux de la
réserve naturelle dans leurs politiques de développement et
leurs politiques culturelles.
Information et échange avec les usagers
Sensibilisation des élus
Cultiver l’esprit de réseau
Les échanges et les partenariats entre le gestionnaire et les
communautés naturaliste et scientifique sont également
essentiels : informations, données, expériences, matériels,
les occasions ne manquent pas. La réserve naturelle poursuit
en particulier sa participation à divers programmes d’études
et de suivis régionaux, nationaux voire internationaux, qui
contribuent à répondre à ses objectifs.
Participation et collaboration aux programmes d’études et
de suivis régionaux, nationaux et internationaux
Visite de la Réserve Naturelle de Beauguillot
Quelques exemples de travail en réseau
Observatoire des limicoles* côtiers avec les Réserves
Naturelles de France :
Ce programme couvre à la fois une zone géographique
représentative du littoral français, mais aussi l’ensemble
du cycle annuel des oiseaux. Ce suivi permet de mettre en
évidence d’éventuelles modifications du milieu et d’évaluer
l’impact de ces changements sur l’état de conservation des
écosystèmes littoraux.
Programme DEFHFIS avec le GIP Seine Aval :
Ce programme vise à étudier le fonctionnement des
filandres* de l’aval de l’estuaire de la Seine. Son intérêt réside
principalement dans sa multidisciplinarité, puisqu’il s’intéresse
aussi bien aux aspects morphologiques, écologiques et socioéconomiques.
Etude des insectes coprophages avec le Conseil Général
de l’Eure :
Ces insectes (coléoptères et mouches) contribuent à dégrader
les excréments des chevaux et des bovins utilisés dans la
gestion des différents espaces naturels de l’estuaire de la Seine,
dont la réserve naturelle fait partie. Cette étude vise à dresser
un inventaire des espèces présentes dans l’estuaire et de leurs
spécificités selon les milieux.
Un coléoptère nommé Megalinus glabratus, collecté
dans des crottins situés dans les roselières du Banc Herbeux.
©Nicolas Moulin Enthomologiste
17
Plan d’action
Améliorer
l’accueil et la
sensibilisation
du public
La réserve naturelle de l’estuaire de la Seine,
c’est aussi un site naturel remarquable propice
à la découverte et à l’éducation à la nature.
S’immerger dans l’estuaire pour déconnecter,
découvrir, s’émouvoir, partager….
Dynamiser la promotion
touristique de la réserve naturelle
La promotion des produits d’accueil et d’animation va être
renforcée en s’appuyant principalement sur l’expérience et
le potentiel d’information du réseau des professionnels du
tourisme du bassin estuarien. Sensibilisation des salariés
des offices de tourisme, développement des partenariats,
actualisation et modernisation des supports d’information,
autant d’actions envisagées pour que la réserve naturelle
devienne à moyen terme une ‘parenthèse nature’ reconnue.
Promotion des produits d’accueil et d’animations
du local au national
S’adapter à la demande du public
Face à la multiplication des offres de découverte nature sur
le territoire, le programme d’animation « Rendez-vous Nature
en estuaire de Seine » doit trouver son originalité et mieux
répondre aux attentes des différents publics, que ce soit des
personnes amateurs de nature ou simplement de grand air, des
jeunes ou des moins jeunes.
Observation des
oiseaux et immersion
dans les roseaux
Pour connaître le programme, rendez-vous sur
www.maisondelestuaire.net
Accueil et sensibilisation du public
Améliorer sans cesse la qualité
des « animations jeunes »
18
L’essentiel
du plan de gestion
2013-2018
L’accueil des groupes de jeunes représente la part majoritaire
de l’activité d’animation. Plusieurs projets pédagogiques
sont actuellement proposés aux professionnels de la sphère
éducative et culturelle et sont plutôt bien accueillis. Chaque
nouvelle intervention, chaque échange entre partenaires de
l’éducation à l’environnement est source d’enrichissement
et amène l’équipe d’animation à améliorer et étoffer l’offre
pédagogique de la réserve naturelle. Le guide des animations
est disponible sur demande et consultable sur
www.maisondelestuaire.net
Sensibilisation, initiation et éducation
des jeunes à la nature
La réserve naturelle accueille en moyenne une
centaine de groupes par an dans les cadres
scolaire et extrascolaire.
Rendre la réserve
accessible à tous
Au pied du Pont de Normandie, la Salle l’Avocette est à l’avantposte de l’estuaire. Cet espace a plusieurs vocations :
Le saviez-vous ?
La Salle l’Avocette est ouverte au public
de mars à octobre, les mercredis, samedis
et dimanches après-midi.
L’entrée est libre.
A la découverte du sentier A fl’Eure d’eau
connaître la réserve naturelle, son patrimoine et sa
• faire
réglementation,
connaître les actions menées pour contribuer à sa
• faire
protection,
les sentiers de découverte et les différents
• valoriser
programmes d’animation,
plus généralement, sensibiliser le public à la
• etpréservation
de la nature.
Le plan de gestion prévoit la rénovation complète du site.
Renouvellement de l’exposition de la Salle l’Avocette
Un exemple d’observatoire aménagé sur le sentier du bois
des écluses lors du précédent plan de gestion.
Dans le souci de mieux valoriser le patrimoine naturel, paysager
et culturel de la réserve naturelle, une réflexion sera portée, en
partenariat avec les acteurs du territoire, sur l’amélioration des
infrastructures existantes et sur l’aménagement de nouvelles :
parcours de découverte, nouveaux observatoires et supports
d’interprétation par exemple.
La mare pédagogique, un
lieu de découverte devenu
incontournable.
Aménagement des sites d’accueil du public et mise en
valeur du patrimoine naturel, paysager et culturel
Révision du plan d’interprétation de la réserve naturelle
Amélioration des conditions d’observation de l’avifaune
19
Lexique
L’essentiel du plan de gestion
2013-2018
Cette brochure s’adresse aux acteurs de l’estuaire de la
Seine et à tous ceux qui s’intéressent à sa protection.
Elle a pour but de présenter les principaux éléments
d’information à retenir sur le 3ème plan de gestion de
la Réserve naturelle de l’estuaire de la Seine, validé le 5
juillet 2013 par le préfet.
Où consulter le plan de gestion ?
Vous pouvez le télécharger dans son intégralité sur le site
de la DREAL Haute-Normandie en tapant « plan de gestion
réserve naturelle » dans la barre de recherche.
Fiche d’identité de la réserve
naturelle de l’estuaire
de la Seine :
Régions : Haute-Normandie et Basse-Normandie
Départements : Seine-Maritime, Eure et Calvados
Communes : Gonfreville l’Orcher, Sandouville, Oudalle,
Rogerville, La Cerlangue, Saint-Vigor d’Ymonville,
Tancarville, Berville-sur-Mer, Conteville, Saint-Samson
de la Roque, Trouville-sur-Mer, Villerville, Cricqueboeuf,
Pennedepie, Honfleur, Le Havre.
Création : Décrets n°97-1329 du 30 décembre 1997 et
n°2004-1187 du 9 novembre 2004
Superficie : 8528 hectares
Crédits
Conception graphique :
www.FabienNail.com
Photos (hors mention) : Maison de l’Estuaire
Textes : Maison de l’Estuaire
Impression : Banse Imprimerie, 02 35 28 07 11
Anatidés : famille d’oiseaux regroupant les
oies, les canards, les cygnes.
Atterrissement : évolution progressive d’un
milieu aquatique vers un milieu terrestre.
Natura 2000 : directive européenne
de 1992 concernant la conservation des
habitats naturels ainsi que la faune et la
flore sauvages.
Benthos : ensemble des organismes vivant
Nourricerie : zone où les alevins et les
Biomasse : masse des êtres vivants,
végétaux ou animaux.
Paludicole : se dit d’un oiseau qui vit dans
Cahier des charges : recueil de règles à
Passereaux : très grande famille d’oiseaux
au fond de l’eau.
appliquer dans la réalisation de certaines
opérations. Pour la réserve, chaque cahier
est contresigné par les usagers concernés, le
Préfet, le directeur du Port et le Président de
la Maison de l’Estuaire.
Filandre : chenal sinueux creusé par les
marées dans la vase.
Intertidal : situé dans la zone de
balancement des marées, se découvrant
entre deux marées hautes.
Limicoles : oiseaux échassiers fréquentant
les vasières et autres endroits boueux.
Lit majeur : lit maximum qu’occupe un
cours d’eau lors du débordement des eaux
hors du lit mineur.
Lit mineur : lit qu’occupe un cours d’eau
la quasi-totalité du temps en dehors des
périodes de très hautes eaux et de crues
débordantes.
Mesure compensatoire : compensation à
vocation écologique pour la réalisation de
certaines grandes infrastructures comme
Port 2000 ou le Pont de Normandie.
Migration prénuptiale : passage de fin
d’hiver et de printemps entre les zones
d’hivernage et les zones de nidification.
Pour le passage d’été et d’automne, on parle
de migration postnuptiale.
juvéniles de poissons se regroupent pour
se nourrir.
les marais, en particulier les roselières.
regroupant notamment les moineaux, les
mésanges, les merles.
Plaine alluviale : plaine formée par les
dépôts successifs des cours d’eau et par
ceux dus aux aménagements de la Seine.
Port 2000 : extension récente du Port du
Havre pour le trafic conteneurisé.
Reposoir : étendue découverte où les
oiseaux d’eau viennent se poser en nombre
à marée haute.
Sommet de la Terre de Rio de Janeiro :
Conférence des Nations Unies sur
l’Environnement et le Développement qui a
eu lieu du 3 au 14 juin 1992 et à laquelle ont
participé une centaine de chefs d’État et de
gouvernement.
Subhalophile : se dit d’une végétation
qui tolère le sel, mais à un degré moindre
qu’une végétation purement halophile.
Subtidal : situé sous la zone de
balancement des marées, et donc toujours
immergé.
Têtard (arbre) : arbre taillé régulièrement
au niveau du tronc. Celui-ci forme alors une
tête qui, souvent, devient creuse.
Maison de l’Estuaire
Réserve naturelle de l’estuaire de la Seine
20, rue Jean Caurret - 76600 Le Havre
Tél. : 02 35 24 80 00 - Fax : 02 35 24 80 09
Courriel : [email protected]
Site internet : www.maisondelestuaire.net
Rejoignez la réserve naturelle sur Facebook
Téléchargement