Albert Camus Lexique

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Emie
LHERMET
1S1
18/10/2013
Massillon
Albert Camus
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Lexique :
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Biographie
Ses principaux écrits
Camus et Sartre
Les principaux thèmes abordés dans ses œuvres
Biographie :
L’enfance algérienne et les débuts
Albert Camus est né en 1913 en Algérie. Elevé par sa
mère quasi-analphabète d’origine espagnole et sa
grand-mère, ils vivent avec son frère une enfance dans la
plus grande pauvreté, son père étant mort à la guerre en
1914. C’est son instituteur, à qui il dédiera son discours
de remise du Prix Nobel de littérature, qui le remarque,
l’aide et lui permet ainsi d’obtenir une bourse et d’aller
au lycée à Alger en 1924.
Il suit ensuite des études de philosophie, et adhère au Parti Communiste dès 1934. Il se marie
la même année avec Simone Hié. Sa santé fragile (il est atteint de tuberculose) l’empêche de
suivre une carrière dans l’enseignement. Son engagement politique très profond l’amène donc
tout naturellement à la profession de journaliste. Il rompt avec le Parti Communiste qui lui
reproche sa liberté de pensée dès 1937, alors qu’il est déjà séparé de sa première épouse. Il
rédige de nombreux articles et fonde un théâtre.
Albert Camus, l’écrivain
Dès 1936 il fonde et dirige un théâtre qu’il veut populaire, ouvert aux
plus défavorisés, le Théâtre du Travail, qui devient en 1937 le Théâtre
de l’Equipe. Il est aussi acteur, il écrit des pièces et met en scène de
grands classiques comme des créations. Ce goût du théâtre l’occupera
toute sa vie.
En 1944, il publie quatre ouvrages de ce qu’il nomme lui-même « le
cycle de l’absurde », c’est-à-dire le roman « l’Etranger » et l’essai « le
Mythe de Sisyphe » en 1942 et les deux pièces de théâtre « Le
Malentendu » et « Caligula ». La publication de son roman « la Peste » en 1947 est aussi très
remarquée. Il connaît un grand succès du public immédiat et reçoit le Prix des Critiques. C’est
en 1957 qu’il recevra le Prix Nobel. Toute l’oeuvre de Camus sonde l’homme et son rapport au
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monde, la nécessité de questionner l’existence et dans le même temps l’impossibilité de
répondre à ce questionnement, à comprendre le sens de la vie. C’est donc cette philosophie de
l’ « absurde » qui mène l’homme à la révolte, mais à une révolte empreinte d’humanisme.
L’engagement
En 1940, il épouse Francine Faure et quitte l’Algérie pour la France avec
elle. Il obtient une place journal Paris-Soir en tant que secrétaire.
Dès 1941 il s’engage dans la Résistance et publie en 1942 « l’Etranger »,
soutenu par André Malraux, ainsi que « le Mythe de Sisyphe », entamant
ainsi son « cycle de l’absurde ». En 1944 il prend la direction du journal
clandestin Combat qu’il gardera jusqu’en 1947. Ses nombreux articles
humanistes et révoltés seront rassemblés sous le titre d’ »Actuelles I –
Chroniques 1944-1948″ en 1950 et « Actuelles II – Chroniques 19481953″ en 1953.
Après la guerre Camus n’aura de cesse de dénoncer les injustices du
monde, quelles qu’elles soient, se fâchant ainsi avec nombre de ses amis mais affirmant un
esprit libre, révolté et insoumis toujours au service de l’humanisme et de la justice, ardent
défenseur de la paix.
Une fin prématurée
Ses amitiés comptaient André Malraux, Emmanuel
Roblès, René Char, André Gide, un temps Jean-Paul
Sartre, etc., et le neveu de l’éditeur Gaston Gallimard,
Michel Gallimard.
le 4 janvier 1960, il se tue dans un accident de voiture.
C’est le destin. En effet, alors qu'il avait prévu de se rendre à Paris par
le train, Michel Gallimard lui propose de profiter de sa voiture. Près de
Sens, pour une raison indéterminée, le chauffeur perd le contrôle du
véhicule. Albert Camus meurt sur le coup. On retrouve dans la voiture
le manuscrit inachevé du Premier Homme. Dans l'une de ses poches, il y
avait également un billet de chemin de fer.
« Il est important de connaître son enfance . Le langage a été pour lui une conquête : son oncle
quasi muet, sa mère qui ne parle pas, la grand-mère au langage utilitaire... Albert Camus a voulu
parler pour eux. Les lectures, les études ont été pour lui une révolution : il a eu pour le langage le
respect et l'amour dus au sacré. »
Jean Grenier, Carnets, 1991
Ses principaux écrits :
Des essais :
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Noces (1939) recueil d'essais et d'impressions sur l'Algérie
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L'Envers et l'Endroit (1937), essai
Le Mythe de Sisyphe (1942) essai sur l'absurde
Réflexions sur la Guillotine (1947), essai
L'Homme révolté (1951), essai
L'Été (1954), essai.
La Chute (1956), essai
Des romans et nouvelles :
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L'Étranger (1942), roman
La Peste (1947), roman
Le Premier Homme (1994), publié par sa fille, roman inachevé
L'Exil et le Royaume (1957) nouvelles
Des pièces de Théatres :
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Caligula (première version en 1941), pièce en 4 actes.
Le Malentendu (1944), pièce en 3 actes.
L'État de siège (1948) Spectacle en 3 parties.
Les Justes (1949) Pièce en 5 actes.
Des recueils de lettres et autres réflexions :
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Lettres à un ami allemand (1948: publié sous le pseudonyme de Louis Neuville)
Réflexions sur la peine capitale (1957), en collaboration avec Arthur Koestler.
Détaillée :
L’etranger :
Vue par Albert Camus :
"...J'ai résumé L'Étranger, il y a longtemps, par une phrase dont je
reconnais qu'elle est très paradoxale : 'Dans notre société tout homme qui
ne pleure pas à l'enterrement de sa mère risque d'être condamné à mort.'
Je voulais dire seulement que le héros du livre est condamné parce qu'il
ne joue pas le jeu. En ce sens, il est étranger à la société ou il vit, il erre, en
marge, dans les faubourgs de la vie privée, solitaire, sensuelle. Et c'est
pourquoi des lecteurs ont été tenté de le considérer comme une épave.
Meursault ne joue pas le jeu. La réponse est simple : il refuse de mentir."
"...On ne se tromperait donc pas beaucoup en lisant dans L'Étranger
l'histoire d’un homme qui, sans aucune attitude héroïque, accepte de mourir pour la vérité.
Meursault pour moi n'est donc pas une épave, mais un
homme pauvre et nu, amoureux du soleil qui ne laisse pas
d'ombres. Loin qu'il soit privé de toute sensibilité, une
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passion profonde, parce que tenace l'anime, la passion de l'absolu et de la vérité. Il m'est
arrivé de dire aussi, et toujours paradoxalement, que j'avais essayé de figurer dans mon
personnage le seul christ que nous méritions. On comprendra, après mes explications, que je
l'aie dit sans aucune intention de blasphème et seulement avec l'affection un peu ironique
qu'un artiste a le droit d'éprouver a l'égard des personnages de sa création."
Albert Camus, Editions de la Pléiade
Le mythe de Sisyphe :
L’essai est composé de quatre grandes
parties :
_ Un raisonnement absurde
_ L’homme absurde
_ La création absurde
_ Le Mythe de Sisyphe
Première parution philosophique de l'auteur, il utilise le mythe de Sisyphe comme une
illustration de ce qu'est l'absurde. Les dieux avaient condamné Sisyphe à rouler sans cesse un
rocher jusqu'au sommet d'une montagne d'où la pierre retombait par son propre poids. Ils
avaient pensé avec quelque raison qu'il n'est pas de punition plus terrible que le travail inutile
et sans espoir. Camus se sert du mythe pour décrire l'attitude de l'homme confronté à
l'absurde de la condition humaine.
La peste :
Ce roman d’Albert Camus publié en 1947 participe du prix Nobel qui lui a
été attribué en 1957.
Il ne s’agit pas d’une pièce de théâtre mais l’oeuvre d’Albert Camus
s’organise en cinq parties bien distinctes. La première dans la ville d’Oran
pendant les années 1940. Le personnage principal, le docteur Rieux, après
avoir trouvé un rat mort dans son immeuble, voit sévir une épidémie de
peste contre laquelle il va lutter dans un engagement humaniste généreux
et entier.
Le roman décrit l’expansion d’une maladie qui va modifier les
comportements humains, provoquant la peur et l’enfermement, le
repliement sur soi, et bien sûr la souffrance. On comprend en sous-texte la métaphore de la
« peste brune », allégorie de la montée du nazisme, qui a débuté dix ans avant l’écriture du
roman et a tué et fait souffrir tant d’hommes.
Camus et Sartre
Jean-Paul Sartre et Albert Camus sont deux grands intellectuels du XXème siècle.
En juin 1943, ils se rencontrent lors de la première des Mouches , pièce de théâtre de Sartre.
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C'est, cependant, de la passion de Camus pour le théâtre qui offrit aux
deux intellectuels de s'ouvrir l'un à l'autre. En effet, Albert Camus, a
dirigé une troupe de théâtre politique amateur à Alger. Les deux
philosophes entretiennent alors des rapports amicaux : "l'admirable
conjonction d'une personne et d'une œuvre" écrit Sartre de Camus. JeanPaul Sartre lui parla alors de Huis Clos et lui proposa de jouer le héros et
de la mettre en scène. Camus accepta. Il travaille aussi avec lui au
journal "Combat".
Malgré différentes éloges, les deux intellectuels mettent à jour leurs discordances. La
première relève de la conception du monde. Tout deux sont d'accord sur l'absurdité de
l'existence. Cependant, Camus a une approche davantage sensuelle alors que Sartre révèle un
dégoût profond pour la réalité corporelle. De plus , l'oeuvre d'Albert Camus est empreinte de
luminosité, tandis que l'oeuvre sartrienne est caractérisée par sa morosité et son obscurité. La
seconde réside dans la nature littéraire des deux intellectuels : Sartre est un philosophe ,
Camus un romancier. Les deux intellectuels sont pourtant très proches et Camus intègre
rapidement le groupe littéraire de Sartre appelé "la famille". Quant à Jean-Paul Sartre, il
accepta l'invitation de Camus de rejoindre le jury du nouveau prix de la Pléiade crée par
Gallimard.
Leur complicité intellectuelle durera longtemps mais va
pourtant s'envenimer jusqu'au point de non retour à la
publication de "L'homme révolté", en 1951. Albert Camus
refusant alors la conception marxiste de la révolution qui
légitime l'utilisation de la violence et dénonçant les
perversions de 1789 et 1917.
Les thèmes abordés dans ses œuvres :
Dans ces différentes œuvres Camus utilise de nombreuses fois les mêmes thèmes comme la
révolte, la solitude ou son amour de l'Algérie.
Ce qui l'oppose à l'existentialisme d'un Jean-Paul Sartre.
Il exprime souvent ses prises de positions politiques (anti-franquisme, et les souffrances
vécues par l'Algérie) illustrées par ses écrits dans le journal "Combat" ainsi que dans ses
pièces de théâtre.
Enfin il parle beaucoup de son amour de la vie et défend sa philosophie humaniste.
Mais le plus important de tous et le plus présent dans les œuvres de Camus : L’absurde :
L’absurde de Camus
Au début du XXème siècle, la littérature commence à prendre une nouvelle forme.
Effectivement, le contexte politique tragique va entraîner une profonde désillusion
existentielle. Il en découlera une effervescence artistique, en réaction à ce désenchantement.
Un fourmillement d’artistes exprimant un profond besoin de renouveau, de liberté et de
« modernité » engendrera de nombreux courants littéraires.
C’est ainsi qu’à partir de 1938, apparaît, inspiré par l’existentialisme de Sartre : l’absurde.
Il se caracterise en 2 parties :
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1) Le non-sens de la vie
La vie vaut-elle d'être vécue ? Pour la plupart des hommes, vivre se ramène à « faire les gestes
que l'habitude commande ». Mais le suicide soulève la question fondamentale du sens de la
vie.
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Le sentiment de l'absurde. Pareille prise de conscience est rare, personnelle et
incommunicable. Elle peut surgir de la « nausée » qu'inspire le caractère machinal de
l'existence sans but, comme on l’a vu dans l’Etranger. Cette découverte peut naître du
sentiment de l'étrangeté de la nature, de l'hostilité primitive du monde auquel on se sent tout
à coup étranger. Enfin, c'est surtout la certitude de la mort, qui révèle l’absurdité.
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Définition de l'absurde. En fait, ce n'est pas le monde qui est absurde mais la
confrontation de son caractère irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel
résonne au plus profond de l'homme. Ainsi l'absurde n'est ni dans l'homme ni dans le monde,
mais dans leur présence commune. Il naît de leur antinomie : « L’absurdité est le divorce
entre l’homme et le monde.
2)L'homme absurde
Camus récuse les attitudes d'évasion qui consisteraient à escamoter
l'un ou l'autre terme : d'une part le suicide, qui est la suppression de la
conscience ; d'autre part les doctrines situant hors de ce monde les
raisons et les espérances qui donneraient un sens à la vie, notamment
la croyance religieuse. Au contraire, seul donne au drame sa solution
logique celui qui décide de vivre seulement avec ce qu'il sait, c'est-àdire avec la conscience de l'affrontement sans espoir entre l'esprit et le
monde.
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Le défi Camus oppose à l'esprit du suicidé (qui, d'une certaine façon, consent à
l'absurde) à celui du condamné à mort qui est en même temps conscience et refus de la mort
(voir épilogue de L'Etranger). Selon lui c'est cette révolte qui confère à la vie son prix et sa
grandeur, exalte l'intelligence et l'orgueil de l'homme aux prises avec une réalité qui le
dépasse, et l'invite à tout épuiser et à s'épuiser.
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La liberté L'homme absurde laisse de côté le problème de « la liberté en soi » qui
n'aurait de sens qu'en relation avec la croyance en Dieu ; il ne peut éprouver que sa propre
liberté d'esprit ou d'action. Jusqu'à la rencontre de l'absurde, il avait l'illusion d'être libre mais
était esclave de l'habitude ou des préjugés qui ne donnaient à sa vie qu'un semblant de but et
de valeur. La découverte de l'absurde lui permet de tout voir d'un regard neuf : il est
profondément libre à partir du moment où il connaît lucidement sa condition sans espoir et
sans lendemain.
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La passion Vivre dans un univers absurde consistera à multiplier avec passion les
expériences lucides, pour être en face du monde le plus souvent possible. « Tout est
permis ». Mais ne signifie pas que rien n'est défendu. L'absurde rend seulement leur
équivalence aux conséquences de ces actes. Il ne recommande pas le crime, ce serait puéril,
mais il restitue au remords son inutilité. C'est justement dans le champ des possibles et avec
ces limites que s'exerce la liberté de l'homme absurde : les conséquences de ses actes sont
simplement ce qu'il faut payer et il y est prêt.
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