le langage de la pensée l`intentionnalité, 2 1cm philosophie de la

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le langage de la pensée
l’intentionnalité, 2
philosophie de la psychologie et des
sciences cognitives
séance 6
M. Cozic
M. Cozic
le langage de la pensée l’intentionnalité, 2 philosophie de la psyc
1. LOT: les épisodes précédents
M. Cozic
le langage de la pensée l’intentionnalité, 2 philosophie de la psyc
Figure: Platon
M. Cozic
le langage de la pensée l’intentionnalité, 2 philosophie de la psyc
Platon et le discours intérieur
I
Platon, Théétète, 189e-190a
Socrate: Et est-ce que tu appelles penser la même chose
que moi ?
Théétète: Qu’est-ce que tu appelles penser ?
S: une discussion (logos) que l’âme elle-même poursuit
tout du long avec elle-même à propos des choses qu’il lui
arrive d’examiner. C’est en homme qui ne sait, il est vrai,
que je te donne cette explication. Car voici ce que me
semble faire l’âme quand ellle pense: rien d’autre que
dialoguer, s’interrogeant elle-même et répondant, affirmant
et niant...
M. Cozic
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Platon et le discours intérieur
I
Platon, Théétète, 189e-190a
Socrate: ...Et quand, ayant tranché, que ce soit avec une
certaine lenteur ou en piquant droit au but, elle parle d’une
seule voix, sans être partagée, nous posons que c’est là
son opinion (doxa). De sorte que moi, avoir des opinions,
j’appelle cela parler, et que l’opinion, je l’appelle un
langage (logos), prononcé, non pas bien sûr à l’intention
d’autrui ni par la voix, mais en silence à soi-même.
M. Cozic
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Platon et le discours intérieur
I
Platon, Sophiste, 263d
L’Etranger: Eh bien, pensée et discours ne sont qu’une
même chose, sauf que le discours intérieur (entos
dialogos) que l’âme tient en silence avec elle-même a reçu
le nom spécial de pensée (dianoia).
M. Cozic
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postérité du discours intérieur
I
•
•
•
•
l’idée de la pensée comme discours intérieur traverse toute
l’histoire de la philosophie de l’Antiquité au Moyen-Age
(Saint Augustin, Porphyre, Boèce, Thomas d’Aquin...), et
reçoit des interprétations différentes - voir l’excellent
Panaccio (1993). Cette filiation culmine avec Guillaume
d’Ockham (1285-1347) pour qui
le langage de la pensée “n’est d’aucune langue”
les termes du langage de la pensée sont des signes de
choses extérieures mais (à la différence des signes
linguistiques) des signes non-conventionnels ou naturels
le langage de la pensée a, comme les langues naturelles,
une structure: les propositions mentales sont composées
de concepts
le langage de la pensée se laisse analyser en catégories
analogues aux catégories grammaticales (noms, verbes,
adverbes, préposition,...)
M. Cozic
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Figure: Guillaume d’Ockham (1285-1347)
M. Cozic
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2. LOT: position
M. Cozic
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Figure: Jerry Fodor
M. Cozic
le langage de la pensée l’intentionnalité, 2 philosophie de la psyc
la récréation est finie: retour aux APs
I
question: comment analyser une AP comme
• Paul croit que la Terre est ronde
• Paul croit que P
I
problème: qu’est-ce que le contenu ? si l’on conçoit le
contenu comme un objet abstrait (une proposition),
comment est-ce qu’un individu peut “entrer en relation”
avec un contenu ?
I
pensons au langage: grâce à lui, on peut véhiculer des
contenus. Comment ? Parce que des symboles signifient
(ou expriment) les contenus
I
d’où l’idée de postuler que ce avec quoi Pierre entre en
relation, ce n’est pas (directement) avec le contenu P mais
avec un symbole qui signifie P - notons ce symbole P
M. Cozic
le langage de la pensée l’intentionnalité, 2 philosophie de la psyc
la théorie représentationnelle de l’esprit
I
on peut appeler ce symbole P une représentation mentale.
Et on peut mettre en forme l’idée de la manière suivante:
(T1) pour toute attitude propositionnelle A (désirer que,
croire que, espérer que....), il existe une relation
psychologique RA telle que pour toute proposition P,
un individu A que P ssi il existe une représentation
mentale P tq (a) l’individu entretient la relation RA à P et
(b) P signifie que P
I
si l’on ajoute à cette analyse la thèse (T2) selon laquelle
les processus mentaux (raisonner, délibérer, etc) sont des
suites d’occurences de représentations mentales, on
obtient une théorie que l’on appelle la théorie
représentationnelle de l’esprit (RTM)
M. Cozic
le langage de la pensée l’intentionnalité, 2 philosophie de la psyc
la théorie représentationnelle de l’esprit
I
question 1: qu’est-ce que la relation RA qui correspond à
l’attitude propositionnelle A ? qu’est-ce que, par exemple,
la relation qui correspond à la croyance ?
I
réponse fonctionnaliste: Paul est disposé à affirmer que P
quand il désire être sincère, Paul est disposé à raisonner
de telle manière, etc. On peut faire l’exercice d’analyse
fonctionnelle pour chaque AP : pour la relation
correspondant au désir, à l’intention, à l’interrogation, etc.
I
question 2: qu’est-ce qui fait qu’une représentation
mentale P signifie que P? voir séance suivante
I
question 3: à quoi ressemble notre système de
représentations mentales ?
M. Cozic
le langage de la pensée l’intentionnalité, 2 philosophie de la psyc
RTM et boîtes à AP
I
la réponse à la question 1 (analyse fonctionnaliste des
relations caractéristiques des types d’AP) est capturée par
la métaphore de la boîte à croyances, boîte à désirs, etc
M. Cozic
le langage de la pensée l’intentionnalité, 2 philosophie de la psyc
RTM et boîtes à AP, suite
. Fodor (1987)
“...voici ce qui se produit dans notre tête...lorsque nous
avons l’intention de rendre P vraie. Nous mettons dans la
boîte d’intentions un token d’un symbole mental qui signifie
que P. Et la boîte commence à s’agiter, gargouiller,
calculer et causer certains effets, si bien que nous nous
comportons d’une façon qui (ceteris paribus) fait en sorte
que P. Ainsi, par exemple, supposons que j’aie l’intention
de lever ma main gauche...
M. Cozic
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RTM et boîtes à AP, suite
. Fodor (1987)
“...Dans un tel cas, je mets dans ma boîte d’intentions un
token d’un symbole mental qui signifie “Je lève ma main
gauche”. Par suite, après les agitations, gargouillements,
calculs et causes appropriés, ma main gauche se lève”
M. Cozic
le langage de la pensée l’intentionnalité, 2 philosophie de la psyc
où l’on arrive enfin à LOT
I
LOT = (T1)+(T2)+ une réponse à la question 3
I
(T3) les représentations mentales appartiennent à un
système symbolique tel que
(1) les représentations ont une syntaxe et une sémantique
combinatoire : les représentations complexes sont
construites de manière systématique à partir de
constituants simples et le contenu sémantique d’une
représentation complexe est fonction du contenu
sémantique de ses constituants atomiques et de sa
structure syntaxique, et
(2) les opérations sur les représentations sont sensibles
causalement à la structure syntaxique des représentations
I
qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? commençons
par (1)
M. Cozic
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règles syntaxiques
I
pensons aux phrases de la langue naturelle: elles
obéissent à des règles de formation (règles syntaxiques)
• “Paul aime Claire et Marie est enjouée” est construit à
partir des deux phrases (plus simples) “Paul aime Claire”
et “Marie est enjouée” en les reliant par “et”. Règle: si S1 et
S2 sont des phrases, alors “S1 et S2 ” est aussi une phrase.
• “Paul aime Claire” est construit à partir de “Paul” (nom
propre, une sorte de groupe nominal) et de “aime Claire”
(groupe verbal). Règle: si NP est un groupe nominal et VP
un groupe verbal, alors “VPNP” est une phrase.
• “aime Claire” est construit à partir de “aime” (verbe
transitif) et de “Claire” (nom propre). Règle: si Vt est un
verbe transitif et PN un nom propre, alors “Vt PN” est un
groupe verbal
M. Cozic
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règles syntaxiques
I
idées:
(i) les expressions bien formées sont celles que l’on peut
engendrer par application des règles syntaxiques
(ii) ces règles sont en nombre fini
(iii) elles s’appliquent à partir d’un répertoire (fini)
d’expressions de bases ou expressions atomiques
(iv) les règles et le répertoire sont capables d’engendrer
(potentiellement) un nombre infini d’expressions bien
formées
M. Cozic
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règles sémantiques
règles sémantiques=règle d’interprétation ; pensons (de
nouveau) aux phrases de la langue naturelle
I interpréter “Paul est chauve”, c’est dire dans quelles
conditions la phrase est vraie
I la vérité de “Paul est chauve” dépend de ce que signifient,
à leur tour, les constituants de la phrase et notamment
“Paul” et “chauve”
• “Paul est chauve” est vrai ssi l’individu dénoté par “Paul” a
la propriété exprimée par “est chauve”
I les règles sémantique donnent l’interprétation d’une
expression à partir de l’interprétation des constituants de
l’expression et de la façon dont ses constituants sont
structurés
• “Paul aime Claire” et “Claire aime Paul” ont les mêmes
constituants mais pas la même structure...et pas la même
signification !
I
M. Cozic
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retour aux représentations mentales
I
la (T3) affirme que nos représentations mentales ont une
syntaxe et une sémantique qui ont les propriétés que nous
venons d’expliquer (propriétés qui seraient également
partagées par les langues naturelles)
I
voici comment (Fodor et Pylyshin, 1988) résument les
propriétés importantes:
(i) il y a des représentations mentales (structurellement)
atomiques et d’autres (structurellement) complexes
(ii) les représentations complexes ont des constituants
syntaxiques qui sont eux-mêmes simples ou complexes
(iii) le contenu sémantique d’une représentation complexe est
fonction du contenu sémantique de ses constituants
syntaxiques et de la façon dont ils sont structurés
M. Cozic
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l’hypothèse computationnelle
(2) les opérations sur les représentations sont sensibles
causalement à la structure syntaxique des représentations
I
on revient ici au modèle de l’ordinateur qui effectue des
opérations sur des symboles en vertu de la structure
syntaxique de ces propriétés
• exemple : Paul croit que si Marie était présente, Marc était
content ; il apprend que Marie était présente ; il en conclut
que Marc était content
• analyse: la boîte à croyance contient “si Marie était
présente, Marc était content” et “Marie était présente” ; la
règle syntaxique qui autorise à conclure ”Q” de “Si P alors
Q” et “P” s’applique
M. Cozic
le langage de la pensée l’intentionnalité, 2 philosophie de la psyc
l’hypothèse computationnelle, suite
I
LOT voit donc les processus cognitifs (l’activité de penser)
comme des processus computationnels (ou calculatoires),
analogues à ce qui se passe dans les ordinateurs
I
pour cette raison, on désigne souvent LOT par le terme de
théorie computo-représentationnelle de l’esprit (CRTM)
M. Cozic
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mentalais et langue naturelle
I
objection:
“Bien sûr il y a un médium dans lequel nous pensons, et
bien sûr c’est une langue. En fait, c’est une langue
naturelle: l’anglais pour les locuteurs anglais, le français
pour les locuteurs français, l’hindi pour les locuteurs hindi,
etc...Vous supposez que la langue naturelle est le médium
dans lequel nous exprimons nos pensées; en réalité, c’est
le médium par lequel nous les pensons.” (Fodor, 1975, p
[33])
I
pourquoi faire l’hypothèse d’une langue de la pensée en
plus de la langue naturelle ?
M. Cozic
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renforcement de l’objection
I
argument introspectif (Carruthers, 1996)
“L’introspection nous informe, en réalité, que beaucoup de
nos pensées sont entièrement exprimées dans la langue
naturelle - par exemple, mes pensées quand j’écris ceci et,
certainement, les vôtres quand vous le lisez. Quand je
m’asseois et que j’écris une lettre à quelqu’un dans ma
tête, par exemple, ce qui apparaît à ma conscience est une
suite de phrases anglaises dans mon imagination auditive
(et peut-être kinesthésique), un peu comme si je dictais la
lettre à haute voix...
Selon l’introspection, par conséquent, la pensée privée et
publique sont semblables dans la mesure où elles
mobilisent des phrases de a langue naturelle.”
M. Cozic
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argument 1: la pensée ches les êtres non-verbaux
I
argument 1: il existe des organismes non-verbaux qui
pensent (enfants, animaux) (Pinker 1997 p. 68)
I
exemple, K. Wynn (1992): capacités arithmétiques de
bébés de 5 mois
• méthodologie de la surprise
• on ennuie le bébé avec un objet en évidence ; on cache
l’objet ; quand on le découvre de nouveau, 2 ou trois objets
apparaissent
M. Cozic
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exemple: bébés
Figure: Wynn (1992)
M. Cozic
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exemple: l’arithmétique des bébés
Figure: Wynn (1992)
M. Cozic
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argument 2: l’apprentissage du langage
I
argument 2: l’apprentissage par l’enfant de sa langue
naturelle nécessite un langage mental
I
apprendre un prédicat nécessite d’apprendre une règle de
vérité = une généralisation qui détermine son extension (=
l’ensemble des entités auxquelles le prédicat s’applique)
• exemple : apprendre le prédicat “être une chaise”
nécessite d’apprendre qchose comme : le prédicat “être
une chaise” s’applique à y ssi y a telle propriété
I
il faut un langage pour se représenter que tel prédicat obéit
à telle règle de vérité
I
pour ne pas tomber dans une régression à l’infini, il faut
supposer que le langage mental est connu mais pas appris
(innéisme)
M. Cozic
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argument 2: l’apprentissage du langage
. Fodor (1975)
“...on ne peut pas apprendre un langage sans avoir un
langage. En particulier, on ne peut pas apprendre une
première langue sans avoir au préalable un système
capable de représenter les prédicats dans ce langage et
leurs extensions. Et, sous peine de circularité, ce système
ne peut pas être le langage qui est appris. Mais les
premières langues sont apprises. Par conséquent,
certaines opérations cognitives, au moins, sont effectuées
dans des langages qui ne sont pas des langues naturelles.”
M. Cozic
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3. LOT: arguments
M. Cozic
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l’ambition de LOT
. Fodor (1991)
“Il y a trois grandes énigmes métaphysiques à propos de
l’esprit. Comment quelque chose de matériel pourrait avoir
des états conscients ? Comment quelque chose de
matériel pourrait avoir des propriétés sémantiques ?
Comment quelque chose de matériel pourrait être rationnel
? (Par là j’entends queque chose comme: comment les
transitions entre états d’un système physique pourraient
préserver les propriétés sémantiques?)”
I
LOT est une réponse à la troisième question (l’énigme de
Descartes si l’on veut) - et une réponse partielle à la
seconde (l’énigme de Brentano).
M. Cozic
le langage de la pensée l’intentionnalité, 2 philosophie de la psyc
argument 1
I
l’argument central de Fodor (1975) est un argument qui
considère ce que nos meilleures théories postulent
(i) les modèles psychologiques des processus cognitifs
supérieurs (décision, raisonnement inductif) les plus
plausibles décrivent les processus mentaux comme
computationnels
(ii) le calcul présuppose un médium de représentation, i.e. un
système représentationnel: “Pas de représentations, pas
de calculs. Pas de calculs, pas de modèle.”
I
les modèles présupposent plus précisément un système
représentationnel fortement similaire au langage: (1)
productivité, infinité potentielle de contenus différents ;(2)
propriétés sémantiques
M. Cozic
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objection argument 1
. objection que formule Tatie à Fodor (1987)
“Tatie met la Science Cognitive dans le même sac que
Sodome, Gomorrhe et Los Angeles. S’il est une chose
dont Tatie est intimement convaincue, c’est qu’au plan
ontologique, les psychologues couchent à droite et à
gauche. Ainsi, dans le cas présent, bien que les
psycholinguistes puissent parler comme si leur profession
les engageait à l’existence de représentations mentales,
pour Tatie cela n’est qu’une façon de parler.”
M. Cozic
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objection argument 1
I
réponse: il existe des théories psychologiques qui sont
• empiriquement bien étayées
• postulent des représentations mentales structurées
• développent une description de processus cognitifs
conçues comme calculs sur ces représentations mentales
structurées
I
pourquoi ne pas accorder la même confiance ontologique
à ces théories qu’à d’autres théories scientifiques ?
M. Cozic
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argument 2
I
seconde famille d’arguments, qui (en réalité) prolonge
l’argument 1
I
ces arguments ont la structure suivante:
- la pensée a telles et telles caractéristiques
- le LOT est la meilleure explication de ces caractéristiques
I
ces caractérisitiques sont (notamment): la productivité, la
systématicité
M. Cozic
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caractéristique ] 1: productivité de la pensée
I
productivité: capacité de considérer un nombre
(potentiellement) infini de pensées
I
or, des règles syntaxiques analogues à celles qui semblent
gouverner les langues naturelles ont la propriété de
pouvoir engendrer une infinité de symboles à partir d’une
base finie
I
pourquoi ? parce que ces règles sont récursives: une règle
peut construire une catégorie d’expressions à partir
d’expressions de la même catégorie
• “Paul croit que Pierre croit que Corinne croit que Marc est
malade.”
• “Le chien qui poursuit le chat qui a mangé le rat qui vivait
dans la maison que Jacques a construite est stupide.”
M. Cozic
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caractéristique ] 2 : systématicité
I
systématicité: les capacités cognitives exhibent une sorte
de symétrie: la capacité d’avoir certaines pensées est
intrinsèquement connectée avec la capacité d’en avoir
d’autres
• langage: quand on comprend (ou sait exprimer) “Paul aime
Marie”, alors on comprend (ou sait exprimer) “Marie aime
Paul”
• pensée: quand on peut former la pensée que Paul aime
Marie, alors on peut également former la pensée que
Marie aime Paul
I
si la pensée que Paul aime Marie n’avait pas une structure
et des constituants analogues à celle que Marie aime Paul,
on voir mal pourquoi on aurait ce genre de relation
systématique
M. Cozic
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caractéristique ] 2 : systématicité
. Fodor (1987)
“Voici donc l’argument: les capacités linguistiques sont
systématiques, et c’est parce que les phrases ont une
structure en constituants. Mais les capacités cognitives
sont systématiques elles aussi, et cela doit être parce que
les pensées ont une structure en constituants. Mais si les
pensées ont une structure en constituants, alors [LOT] est
vraie. Donc je gagne et Tatie perd. Super !...
M. Cozic
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caractéristique ] 2 : systématicité
. Fodor (1987)
“...Comment savons-nous que les capacités cognitives
sont systématiques ?
Un argument rapide est que les capacités cognitives
doivent être au moins aussi systématiques que les
capacités linguistiques, puisque la fonction du langage est
d’exprimer la pensée. Comprendre une phrase consiste à
saisir la pensée que son énonciation communique
normalement; il ne serait donc pas possible que tous ceux
qui comprennent la phrase “Jean aime Marie”
comprennent également la phrase “Marie aime Jean” s’il
n’était pas le cas que tous ceux qui peuvent avoir la
pensée que Jean aime Marie peuvent également avoir la
pensée que Marie aime Jean?”
M. Cozic
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le problème de l’intentionnalité
. Fodor (1991)
“Il y a trois grandes énigmes métaphysiques à propos de
l’esprit. Comment quelque chose de matériel pourrait avoir
des états conscients ? Comment quelque chose de
matériel pourrait avoir des propriétés sémantiques ?
Comment quelque chose de matériel pourrait être rationnel
? (Par là j’entends queque chose comme: comment les
transitions entre états d’un système physique pourraient
préserver les propriétés sémantiques?)”
I
énigme 2 = problème de l’intentionnalité ou problème de
Brentano
I
est-ce que LOT fournit une réponse au problème de
l’intentionnalité ?
M. Cozic
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LOT et le problème de l’intentionnalité
I
LOT dit que Paul croit que Pierre est beau ssi il est dans la
bonne relation fonctionnelle à la représentation mentale
qui signifie que Pierre est beau (B(p))
I
qu’est-ce qui fait que B(p) signifie que Pierre est beau
plutôt que rien du tout, ou que Marie est laide ?
I
B(p) signifie que Pierre est beau parce que B(.) exprime la
propriété d’être beau et p désigne Pierre
I
mais qu’est-ce qui fait que B(.) exprime la propriété d’être
beau et que p désigne Pierre ?
M. Cozic
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LOT et le problème de l’intentionnalité, suite
I
en d’autres termes:
(i) les propriétés du LOT permettent d’expliquer comment des
représentations mentales complexes peuvent avoir la
signification qu’elles sont en vertu de la signification des
représentations mentales qui les constituent
(ii) LOT ne dit rien sur la façon dont les représentations
mentales simples (ou atomiques) ont la signification
mentale qu’elles sont
I
le problème de Brentano n’est donc pas résolu par LOT
M. Cozic
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