Version imprimable [PDF | 434,1 Ko. ]

publicité
QUELS LIENS ENTRE MIGRATIONS ET ENVIRONNEMENT ?
Chaque année, inondations, tempêtes ou tremblements de terre obligent des millions de personnes à fuir.
D’autres quittent des terres devenues arides, des côtes menacées par la montée des eaux. Avec le
réchauffement climatique, ces mouvements de population liés à l’environnement risquent d’augmenter
encore.
Les inquiétudes sur le climat suscitent aujourd’hui une nouvelle prise de conscience des liens entre environnement et migrations.
Ces liens sont pourtant anciens : au cours de l’histoire, les populations se sont toujours adaptées à leur environnement et l’ont
transformé, s’installant dans les zones les plus favorables, puis migrant au fur et à mesure des évolutions démographiques et
environnementales. Ces mouvements peuvent être durables ou temporaires et dépasser ou non le cadre des frontières des pays.
La migration comme réponse à la transformation de l’environnement
Les migrations liées à l’environnement peuvent être provoquées par des événements
violents et soudains, comme les tremblements de terre, typhons, etc. En 2013, les
catastrophes naturelles ont ainsi fait presque trois fois plus de déplacés que les
guerres : 22 millions de personnes, dont 19 millions en Asie, selon un rapport du
Conseil norvégien pour les réfugiés, soutenu par les Nations unies. La grande majorité
de ces déplacés, 85 %, vivent dans des pays en développement.
D’autres mouvements de population sont liés à des dégradations plus progressives :
sécheresse, érosion des côtes, baisse de fertilité des terres, etc.
La distinction entre migration économique ou politique et migration écologique reste
toutefois difficile à établir : sauf en cas de catastrophe naturelle, l’environnement est rarement l’unique raison du départ. La
décision de migrer est souvent provoquée par une combinaison de plusieurs facteurs. Signe de cette complexité, les termes de
« migrants environnementaux » ou « réfugiés climatiques » n’ont pas encore une définition reconnue par l’ensemble de la
communauté internationale.
La menace du réchauffement climatique
Depuis les années 1950, les évolutions démographiques, économiques ou politiques ont profondément transformé
l’environnement (déforestation, pollution, etc.). Aujourd’hui, une grande partie des bouleversements environnementaux est
attribuée au réchauffement de la planète, lié aux activités humaines qui augmentent les émissions de gaz à effet de serre.
Plusieurs conséquences redoutées du changement climatique risquent d’obliger certaines populations à migrer, temporairement
ou définitivement, vers un autre espace de vie :
 l’intensification des catastrophes naturelles ;
 la dégradation des conditions d’existence des populations (développement de maladies liées à la transformation des
écosystèmes, aléas climatiques menaçant la sécurité alimentaire, diminution des ressources en eau) ;
 l’élévation du niveau de la mer ;
 l’accroissement de la compétition pour des ressources devenues plus rares.
Le changement climatique pourrait ainsi devenir l’une des principales causes de déplacement de populations dans les prochaines
années, selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Aucune région du monde n’est épargnée, mais certaines
sont plus exposées, comme les zones côtières et les deltas très densément peuplés de l’Asie. Des pays comme le Bangladesh ou
certains Etats insulaires sont particulièrement vulnérables.
La transformation de l’environnement comme conséquence des migrations
Les migrations elles-mêmes transforment l’environnement, à l’instar du déplacement des campagnes vers les villes par exemple.
Même si elle est temporaire, la mobilité liée au tourisme, qui entraîne une pression démographique très intense dans des lieux
très circonscrits, peut avoir parfois un impact aussi important que les autres migrations. Dans des pays où l’eau est rare, par
exemple, la construction d’hôtels de luxe peut induire une compétition au détriment des populations locales.
SOURCES


Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés ; Conseil norvégien pour les réfugiés
Jacques Véron (Ined), communication devant l’Académie des sciences morales et politiques, le 5 mars 2012
POUR EN SAVOIR +
www.ined.fr Les migrations dans le monde (animation)
Institut national d’études démographiques • 133, bld Davout 75 980 Paris cedex 20 • www.ined.fr
Téléchargement