1. Classification périodique des éléments 1 Quantification de l’énergie d’un atome 1.1. Interactions matière – rayonnement La quantification de l’énergie a été introduite en 1900 par M. PLANCK pour interpréter le rayonnement émis par des corps lorsqu’ils sont chauffés à température uniforme(*) : il a postulé que les échanges d’énergie entre la matière et un rayonnement monochromatique de fréquence ne peuvent se faire que par quantités finies d’énergie appelées quanta. Un quantum d’énergie correspond à la plus petite énergie qui peut être échangée. Pour un rayonnement de fréquence ν, cette énergie a pour valeur : = h.ν En 1905, pour interpréter l’effet photoélectrique(**), A. EINSTEIN a extrapolé le concept de PLANCK en considérant qu’un rayonnement monochromatique de fréquence est constitué de particules appelées photons. (*) Le modèle est appelé corps noir : à température constante, un corps noir est supposé absorber toutes les radiations qu’il émet. h est la constante de Planck : h = 6,626.10–34 J . s (**) Les métaux peuvent émettre des électrons lorsqu’ils sont irradiés par des rayonnements de fréquence appropriée. Un photon est une particule de masse nulle. L’énergie e de chaque photon de fréquence vaut : = h. 1.2. Spectre des atomes 3.1015 ν (Hz) 100 ULTRAVIOLET 1.2.2. Spectre de l’atome d’hydrogène et des autres atomes Le spectre d’émission obtenu pour l’atome d’hydrogène est discontinu : c’est un spectre de raies. Les fréquences des radiations monochromatiques émises ne peuvent prendre que certaines valeurs ; elles sont quantifiées. 6 120 150 200 300 400 VISIBLE 1,5.1015 7,5.1014 600 800 1 000 INFRAROUGE 500 3,8.1014 2 000 l (nm) 1,5.1014 © Hachette Livre, H Prépa Chimie I, 1re année, PCSI, La photocopie non autorisée est un délit. 1.2.1. Obtention du spectre de l’atome d’hydrogène Un tube à décharge est un tube de verre muni à ses extrémités de deux électrodes métalliques et qui contient un gaz sous faible pression (dans le cas considéré, il s’agit de dihydrogène à une pression proche de 1,5 mbar). Lorsqu’on applique une tension élevée, de l’ordre de quelques centaines de volts, entre ses électrodes, un courant formé d’ions et d’électrons traverse le tube qui devient luminescent. Des chocs inélastiques se produisent entre ces particules et les molécules de dihydrogène : certaines de ces molécules vont se dissocier en atomes d’hydrogène. Ces atomes sont excités lors des collisions et vont se désexciter en émettant des radiations électromagnétiques. L’analyse, par un prisme ou un réseau, du rayonnement émis permet d’obtenir le spectre d’émission de l’atome d’hydrogène (doc. 1) Doc. 1. Spectre de l’atome d’hydrogène au voisinage du domaine visible. 1. Classification périodique des éléments Comme l’atome d’hydrogène, les atomes des autres éléments chimiques ont un spectre d’émission constitué de raies. Ces spectres sont caractéristiques et permettent d’identifier ces atomes (doc. 2). a) b) 1.3. La physique quantique L’interprétation des spectres d’émission des atomes des différents éléments chimiques n’a pu être faite à l’aide de la mécanique newtonienne. Un nouveau modèle de description de la matière s’est alors avéré nécessaire : la mécanique quantique. Les principaux résultats de cette théorie seront présentés dans la seconde partie du programme (cf. Chimie II, chap. 1). Dans ce chapitre, nous nous limiterons à une approche énergétique. 2 700 l (nm) 600 500 400 Doc. 2. Spectres d’émission de différents atomes. Le spectre d’émission (ou d’absorption) des atomes d’un élément est toujours constitué des mêmes raies : il est caractéristique de cet élément : (a) hélium ; (b) mercure. Quantification de l’énergie 2.1. Les nombres quantiques En mécanique quantique, l’état d’un électron d’un atome peut être décrit à l’aide de quatre nombres dits quantiques et notés : n, , m et ms. • n est appelé nombre quantique principal. C’est un nombre entier positif : n * • est appelé nombre quantique secondaire ou azimutal. C’est un nombre entier positif ou nul inférieur ou égal à n – 1 : 0n–1 L’état d’un électron est défini par le quadruplet : (n, , m, ms) • m est appelé nombre quantique magnétique. C’est un entier relatif compris entre – et + : m – m + • ms est appelé nombre quantique magnétique de spin. Pour un électron, ms peut prendre deux valeurs seulement : ms = + 1 ou ms = – 1 2 2 L’énergie d’un électron d’un atome ne peut prendre que certaines valeurs bien déterminées : cette énergie est quantifiée. Ces valeurs ne dépendent que du nombre quantique principal n et du nombre quantique secondaire (*). L’énergie d’un atome est égale à la somme des énergies de ses différents électrons : elle est donc quantifiée. Les électrons d’un atome se répartissent sur des niveaux d’énergie. Un niveau d’énergie est caractérisé par un doublet (n, ). Ces niveaux sont traditionnellement repérés par des notations systématiques (doc. 3). Ainsi : – le niveau ns correspond au doublet (n, 0) ; – le niveau np correspond au doublet (n, 1) ; – le niveau nd correspond au doublet (n, 2) ; – le niveau nf correspond au doublet (n, 3). (*) En l’absence de champ électrique ou magnétique. L’observation d’un spectre de raies s’explique par le fait que l’énergie de l’atome est quantifiée, c’est-à-dire qu’elle ne peut prendre que certaines valeurs. niveau d’énergie 0 s 1 p 2 d 3 f 4 g Doc. 3. Les notations s, p, d, f et g sont d’origine spectroscopique. 7 © Hachette Livre, H Prépa Chimie I, 1re année, PCSI, La photocopie non autorisée est un délit. 2.2. Niveaux d’énergie des électrons dans un atome