Infections transmises par voie aérienne ou respiratoire (interhumaine) en milieu de soins : tuberculose et infections virales Elisabeth BOUVET DESC maladies infectieuses Janvier 2014 Les principaux facteurs de la transmission • La source = production de l’agent infectieux et des particules infectantes • Le trajet des particules et la survie des agents infectieux dans l’environnement • La pénétration des particules chez le sujet réceptif = site ( s) et la multiplication de l’agent infectieux Définitions • La transmission aérienne est définie par le passage de micro-organismes depuis une source à une personne à partir d’aérosols, entraînant une infection de la personne exposée ( avec ou sans maladie) • Les aérosols sont des suspensions de particules solides ou liquides dans un gaz . La taille des particules peut aller de 0,001 à 100µm. Les aérosols infectieux contiennent des microorganismes . • Un noyau de condensation( droplet nuclei) <5µm est un résidu d’un aérosol potentiellement infectieux dont la plupart du liquide s’est évaporé . Modes de transmission des pathogènes respiratoires Modes d’exposition aux sécrétions infectieuses Caractéristiques de la transmission Aérosols: petites particules ( noyaux de condensation , diam <5/10µm) Transmission à distance > 1,8m: un contact direct avec la source est inutile : épidémie brutale , explosive Gouttelettes (aérosols ?) :Grosses particules ( diam 10- Contact proche ( <1m) nécessaire : diffusion lente , intermittente , variable , sans cluster , non reconnu parfois 100 µm) Sécrétions (« fomites »), déjections avec auto inoculation Contact direct avec les sécrétions respiratoires de la source: les sécrétions infectées sont transmises par les mains aux muqueuses respiratoires Production des gouttelettes • • • • Éternuement = 40 000 Toux => 3000 Parole 5 min = 3000 Parole : de 10/litre à 3000 par litre • Définition de sujets gros excréteurs • Très grande hétérogénéité des sujets pouvant expliquer des résultats d’études de transmission surprenants Gouttelettes • Grosses gouttelettes > 60µm => short range • Petites gouttelettes < ou = 60 µm=> long-range airborne transmission et aussi short range • Noyaux de condensation < 5/ 10 µm • Les agents infectieux peuvent être nus ou associés à des sécrétions , de cellules , du mucus , de la salive … • La quantité de solide détermine sa taille minimale . Le facteur crucial dans la transmission = la taille des particules • Particules de 100 µm = grosse particule = durée de chute, déposition= 6,7 secondes =>tractus respiratoire supérieur • 10 µm => 17 min pour tomber sur le sol • Particule de 1 µm = petite particule => durée de suspension avant chute = 18,5 heures => tractus respiratoire inférieur Transport des droplet nuclei JW Tang , Y Li , I Eames, PKS Chan, GL Ridgway Journal of Hospital Infection ( 2006)64,100-104 JW Tang , Y Li , I Eames, PKS Chan, GL Ridgway Journal of Hospital Infection ( 2006)64,100-104 Facteurs environnementaux et viabilité des agents infectieux • Température : 10°C apporte la meilleure capacité de survie pour la plupart des agents infectieux . (Rougeole et VZV sont très sensibles aux changements de température ) • Humidité : RH ( relative humidity ): virus nus survivent plus longtemps à haute RH , et virus enveloppés survivent plus longtemps à faible RH( virus influenza) • Flux aérien qui peut déshydrater l’aérosol • UV peuvent détruire certains agents infectieux . • Facteurs chimiques : fumées, pollution , Etudes expérimentales chez l’animal et l’homme ( virus influenza)= démonstration de la transmission par aérosol =>Une grippe clinique peut être produite chez souris, poneys, singes, écureuils, humains exposés à un aérosol de virus A ( 13 études sur 15) =>transmission de la grippe entre animaux infectés et bien portants mis ensemble dans une pièce . ⇒ Le virus peut être détecté dans l’air environnant les souris infectées ⇒ La grippe peut être transmise entre des souris séparées par des barrières physiques ( taux d’infection non différent de celui d’animaux dans la même cage) Quelles infections ? Aéro portées vraies = M. tuberculosis varicelle rougeole Gouttelettes = grippe,SARS , VRS,rhume, coqueluche, méningocoque, streptocoque A,variole, Les 2 = grippe , SARS, Exemple Pur = la tuberculose • Transmission aérienne par aérosol de noyaux de condensation véhiculant m.tuberculosis • Les grosses particules ne peuvent infecter • Dosage infectante = 1 • Taille des particules = 1 à 5 µm • Diffusion à longue distance • Site de l’infection = cellules alvéolaires = tractus respiratoire inférieur • = 1 site , 1 mode de transmission, 1 agent Problématique • La plupart des transmissions donnent lieu à des infections tuberculeuses latentes – Difficulté du diagnostic de l’infection – Pas de comparaison de souche • Les cas de tuberculose maladie sont plus tardives ou surviennent sur certains terrains immunodéprimés mais les comparaisons de souches sont possibles ( épidémies SIDA) Tuberculose infection et tuberculose-maladie Contact BK Infection (virage IDR) 5% (dans les 2 ans) Infection latente 95% D.Abiteboul - Risque professionnel et tuberculose 5% (réactivation) Maladie 10% Transmission nosocomiale de la tuberculose = les cibles , les victimes • Le cas source = un patient , un soignant • Les personnes exposées = des patients , des soignants ; Taux annuels de conversion tuberculinique chez les professionnels aux Etats-Unis – Début des années 1990 : • Tous personnels = 0,1 à 10% • Très exposés = 18 à 55% – Réduction avec la mise en place de mesures d’isolement respiratoire • 4000 soignants d’un hôpital : avant = 3, 3% après = 0,4 % • 38 hôpitaux : avant = 1, 2% après = 0,4 % – NB : taux annuel de conversion tuberculinique de la population générale était estimée en 1986 à 8,6 / 100 000 Bolyard. AJIC 1998;26: 289-354 - Blumberg. Ann of Int Med 1995;122:658-63 – Manangen. Chest 2000;117:380-4 – Nolan.Ann of Int Med 1994;120:964-5 Tuberculoses professionnelles à l’AP-HP recensées par les médecins du travail 14 12 10 PIT 8 Tuberculose pulmonaire 6 Tuberculose extrapulmonaire 4 2 0 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Dr Jean-Luc Benkétira Médecine Statutaire Incidence des tuberculoses pulmonaires chez les soignants à l’AP-HP • 2004 – Paramédicaux : 9 / 53 693* = 16 , 7 / 100 000 – IDE : 5 / 18 098* = 27,6 / 100 000 – AS-AH : 2 / 18 860* = 10 / 100 000 • • • 2005 Paramédicaux : 8 / 53 632* = 14,9 / 100 000 – IDE : 6 / 18 490* = 32,4 / 100 000 – AS-AH : 1 / 18 870* = 5,3 / 100 000 2008/2012 = IDE : 11,6 / 100 000 AS AH = idem ( 4 à 5 /100 000) Incidence de la tuberculose ( DO) chez les PS (INVS) • 2010 – Incidence = 12,6 / 100 000 par an – Donc supérieure à incidence dans la population générale du mm âge . Signalements au CCLIN ParisNord • De 2002 à 2006 : 25 tuberculoses pulmonaires signalées chez des soignants • Professions – 9 AS /AH / aux de puériculture – 8 IDE + 1 élève – 7 médecins • Bactériologie – 17 EM + / culture + – 6 EM neg : 5 culture + / 1 culture neg MMI A. Carbonne, B. Migueres – 2? Signalements au CCLIN Paris-Nord (2) • Patients exposés (documenté dans 20 établissements) – 15 établissements : 5449 patients exposés à 13 cas index EM+ et 2 EM neg / culture+ – 5 établissements : pas de suivi 4 source EM neg (3 culture+, 1 culture neg) et 1 EM+ • Sur 5449 patients – 3754 ont pu être informés (69%) – 768 suivis à 3 mois (14%) – 21 infections latentes diagnostiquées à M3 (2,7%) MMI A. Carbonne, B. Migueres Signalements au CCLIN Paris-Nord (3) • Soignants exposés (documenté dans 14 établissements) – 12 établissements : 1659 soignants exposés à 9 cas index EM+ et 3 EM neg mais culture + – 2 établissements : pas de suivi cas index EM neg (1 culture neg, l’autre culture +) • Sur 1659 soignants – 100% ont pu être informés – 580 suivis à 3 mois (35%) – 3 infections latentes et 1 TM à M0 – 7 infections latentes diagnostiquées à M3 (1,2%) MMI A. Carbonne, B. Migueres Contagiosité de la tuberculose • Au niveau de la source : – tuberculose pulmonaire (ou laryngée) – BK + à l ’examen direct ( 100% si > 10 5/ml) – excavations(s) – absence de traitement efficace ( ex:résistance) – toux importante , manœuvres expiratoires Risque d’infection tuberculeuse au contact d’un cas de tuberculose (méta-analyse Rouillon > 8000 cas) 25% 20% 15% 20,2% 10% 5% 3,7% 0,3% 0% personnes au même foyer D.Abiteboul - Risque professionnel et tuberculose proches parents ou amis collègues de travail T a b le a u 1 . P r é v a le n c e d e s IT L e t T B M c h e z le s c o n ta c ts R é fé r e n c e C o n te x te H u b e rt 2002 H u b e rt 2002 R e ic h le r 2002 R e ic h le r 2002 P o lyn é s ie fra n ç a is e P o lyn é s ie fra n ç a is e % IT L % TM EM * du CI Type de c o n ta c t N o m b re de SC NC E tro it 1347 2 ,1 NC O c c a s io n n e l 404 0 USA + ou - E tro its + ré g u lie rs 701 41 2 ,4 USA + ou - O c c a s io n n e ls 953 31 0 ,3 B eh r 1 99 8 USA + ou - E tro its + ré g u lie rs 4282 4 4 ,5 1 ,8 B eh r 1 99 8 USA + ou - O c c a s io n n e ls 6929 2 9 ,9 0 ,4 R ose 1 97 9 USA - E tro its 257 28 R ose 1 97 9 USA + R é g u lie rs e t o c c a sio n n e ls 592 34 A n s a ri 1998 A n s a ri 1998 A n g le te rre SLA T A n g le te rre SLA T + ou - E tro its 526 7 + ou - O c c a s io n n e ls 181 0 A lse d a 1998 E sp agne SLA T + ou - T ous M ad h i 2002 F ra n c e SLA T + ou - G essner 1998 U S A A la sk a T e ix e ira 2001 B ré s il M a rk s M a rk s 2000 M a rk s 2000 USA (g ra n d e s v ille s ) C D C USA (g ra n d e s v ille s ) C D C USA (g ra n d e s v ille s ) C D C 1733 4 4 (7 ,8 ré c e n te s ) 1 ,8 T ous 9 1 e n fa n ts 22 8 ,8 + ou - E tro its e n fa n ts 282 + ou - E tro its (T B M R ) 133 44 + T ous 4793 36* + E tro its NC 44 + R é g u lie rs NC 34 R em arques C a v e rn e id e n tifié com m e FdR 17% de tra n s m is s io n s e c o n d a ire s p a r EM - A bsence de B C G id e n tifié FdR ** C o n ta c t fa m ilia l id e n tifié FdR ** 1 7 % d e s IT L par E M - 9 ,5 D riv e r 2003 U S A (N e w Y o rk ) S L A T NC E tro its c o lle c tiv ité s 996 20 D riv e r 2003 U S A (N e w Y o rk ) S L A T NC T o u s c o n ta c ts c o lle c tiv ité s 2740 18 4 2 C a v e rn e id e n tifié FdR ** • Durée de contagiosité • Avant le diagnostic : - consensus de 3 mois au moins avant le diagnostic • Après le début d ’un traitement efficace : - très forte réduction de la contagiosité dès les 2-3 premières semaines - mais contagiosité potentielle jusqu’à plus de 3 mois (EM+ et C+ ) Milieu de soins • Diminuer les risques de transmission • Risques spécifiques ( immunodéprimés et enfants, contacts rapprochés et confinement, fréquence des manœuvres médicales à risque) • Durée de contact « significative » dès la 1ère heure • Cellule de coordination : CLAT, CLIN, services cliniques, direction, médecine du travail et recours éventuel au CCLIN • Reprise du travail du personnel traité : après négativation culture • La négativité de l’examen direct n’est pas suffisante pour lever l’isolement ou ne pas l’instaurer • Toute tuberculose pulmonaire à bactériologie positive soit au direct soit en culture peut conduire à une transmission Durée contagiosité sous traitement antituberculeux (bacille sensible) Baisse rapide de la contagiosité car baisse de : Toux Volume expectoration Nombre BAAR/lame Infectiosité des BAAR • Durée de contagiosité: en moyenne 15 jours (5 à 10% restent BAAR +) Prévention de la transmission nosocomiale de la tuberculose Sont inutiles • Désinfection terminale de la chambre par voie aérienne après la sortie du malade (malgré un texte de loi ancien maintenu par oubli…) • Vaisselle à usage unique • Surblouse, surchaussures • Désinfection des sols et surfaces Prévention de la transmission aérienne Isolement respiratoire: Comment? • Chambre seule ; limiter les sorties (et avec masque) • Porte fermée ; pression négative • Ventilation: – évacuation de l ’air vers l ’extérieur sans recirculation – 6 renouvellements horaires minimum • Visites réduites • Port d ’un masque de protection (visiteurs et soignants) • Pas de manœuvres induisant la toux – Aérosols, kinésithérapie, expectoration induite,fibroscopie Place des masques dans la prévention de la transmission respiratoire • LE PORT DE MASQUE = un élément parmi les mesures d’isolement respiratoire • Deux indications du masque Port par le personnel et les visiteurs : protection individuelle visant à réduire l’inhalation d’aérosols vecteurs de BK Port par le patient : protection de l’environnement des gouttelettes émises par le patient (lors de déplacement en dehors de la chambre) D.Abiteboul - Risque professionnel et tuberculose Les masques « chirurgicaux » : objectif Barrière : piège les gouttelettes émises lors de l’expiration par le soignant Porté par le personnel – protection du patient – écran contre les projections Porté par le patient – Protection du personnel, des autres patients Les masques de protection respiratoire : objectif Limiter l’inhalation d’ aérosols de particules et gouttelettes en suspension dans l’air Protection du soignant ou du visiteur D.Abiteboul - Risque professionnel et tuberculose Présentation de l’étude (3) • Classification des masques PR – Par forme – 3 types de masques : • Masques « coquille dure » • Masques « bec de canard » • Masques de formes alternatives dits « à plis » Masque « coquille dure » Masque « bec de canard » Masque « à plis » Principe du fit-test quantitatif (3) – Rapport entre la concentration à l’extérieur et à l’intérieur du masque : facteur d’adéquation ou fitfactor – Pour les masques FFP2 : • Fit-factor < 100 => Fit-test négatif Masque non étanche • Fit-factor ≥ 100 => Fit-test positif Masque étanche Résultats (2) Fit-tests positifs et négatifs en fonction du type de masque 100% 1 60% 3% 9 90% 80% 12 70% 60% 50% Tests positifs 29 Tests négatifs 31 40% 30% 8 20% 10% 0% Coquille dure Bec de canard A plis Résultats (3) Distribution des fit-factors en fonction du type de masque 200 Tests positifs Fit-Factor 150 100 Tests négatifs 50 Distribution Moyenne globale Moyenne des FitFactor < 100 Moyenne des FitFactor ≥ 100 0 0 1 dure Coquille Bec de2canard 3 A plis 4 Discussion et conclusion (1) • Les masques « coquille dure » ne semblent pas adaptés au milieu de soins • Les masques souples (« bec de canard » + « à plis ») semblent plus adaptés • Dans tous les cas, prendre en compte la forme du masque et la morphologie du visage de celui qui le porte Discussion et conclusion (2) • Mettre à disposition des soignants plusieurs types de masques PR • Envisager de réaliser des fit-tests au moins chez les soignants les plus exposés En conclusion • Priorité aux mesures d’isolement respiratoire – Au premier rang desquels l’isolement et le traitement précoce du malade – Le masque, mesure complémentaire, doit : • Avoir une bonne adhérence au visage : /FFP2 • Faire l’objet d’une information rigoureuse • Associée à une surveillance médicale adaptée – Pas de dépistage systématique radiologique pulmonaire : modulé selon les risque – Suppression de la revaccination BCG meilleure surveillance basée sur l’IDR et nouveaux tests – Traitement des infections latentes dépistées Transmission aériennes virales • Varicelle – transmission sans contact direct avec le cas index (Josephson A, JID 1988) – VVZ retrouvé jusqu’à 5 mètres du cas index • Rougeole – Transmission sans contact direct avec le cas index – Présence du virus dans le couloir adjacent • Grippe :CDC : PG + PA (1994) ou PG seules (1996 et 2003) • VRS : – Pas de précautions aériennes Transmission aériennes virales pures • Varicelle – transmission sans contact direct avec le cas index (Josephson A, JID 1988) – VVZ retrouvé jusqu’à 5 mètres du cas index – PCR + dans l’air pendant 6 jours, et parfois positive dans les pièces adjacentes au cas . • Rougeole – Transmission sans contact direct avec le cas index – Présence du virus dans le couloir adjacent ROUGEOLE Immunoprévention après exposition • Le vaccin est efficace dans la prévention de la rougeole dans plus de 90% des cas s’il est appliqué dans les 72 heures qui suivent le contage. Il reste préconisé même si le délai est dépassé. • Les immunoglobulines sont efficaces dans les 6 jours. La posologie recommandée de 100 à 400 mg/kg IV des préparations d’Ig polyvalentes disponibles (Gammagard* > 280UI/g Prot; Sandoglobuline* >133UI/g IgG; Tegeline* > 620UI/gProt) est largement suffisante. • Les Ig sont réservées aux patients à haut risque qui ne peuvent pas être vaccinés (vaccin vivant atténué): – Femme enceintes, – Nourrissons avant l’âge de 6 mois, – Immunodéprmés. Immunoprévention des sujets contacts • Vaccination au plus vite des sujets contacts – qui n’ont pas fait de rougeole, – qui n’ont pas été vaccinés, – ou qui n’ont reçu qu’une seule dose sans attendre les résultats (toujours trop tardifs) d’une sérologie. • Immunoglobulines pour les femmes enceintes, les nourrissons de moins de 6 mois ou les sujets immunodéprimés. • A compléter en suivant les mesures préventives générales recommandées pour les personnes exposées à un cas de rougeole. Grippe nosocomiale Transmission par gouttelettes La grippe = la source • Titre de virus dans les sécrétions respiratoires = max à J2/ J3 = 10 7 TCID 50 -récepteurs alpha 2-3 acide sialique - À partir de J-1 voire J -2 - Jusqu’à J 5 - Augmenté chez l’enfant et l’immunodéprimé . Le cas de la grippe Épidémies = 9 études avec observation (review : ; G.Brankston the lancet Infect dis april 2007) • Principalement gouttelettes = 6/9 des études • À certains moments , pendant certaines périodes et particulièrement si pandémie , transmission par aérosol de type longue distance …=3/9 • Contact direct ou indirect ( survie sur les mains 5 min, surfaces non poreuse = 24 heures, serviettes = 15 min) Sites d’infection du virus grippal ? • Volontaires : – grosses particules, inoculation nasale : dose infectante = 127-320 TCID 50 inoculum important, maladie modérée, incubation longue, pas de signe respiratoire haut – petites particules, inhalation : inoculum moins important= 3 TCID 50 maladie sévère – Zanamivir intranasal inefficace en prévention de la maladie naturelle et actif si inoculation intra nasale seulement . La grippe nosocomiale chez les adultes à l’hôpital Édouard Herriot, Lyon (France), hivers 2004-2005, 2005-2006 et 2006-2007 BEH 2008 , • Méthodologie: de 2004 à 2007, les patients hospitalisés et le personnel soignant présentant un syndrome grippal ont été inclus. • Pour chaque cas, un écouvillonnage nasal. • Classement en cas index, cas secondaires, cas communautaires et cas nosocomiaux. Les contacts quotidiens du cas étaient documentés • 276 individus inclus dans l’étude, une grippe confirmée a été identifiée chez 61 personnes (22 %). Le caractère nosocomial a été retenu chez 11 patients (28 %) et 10 soignants (45 %). Des transmissions potentielles ont été observées lors de chaque saison. Estimations du R0 et de l’intervalle de génération pour la grippe A (H1N1) • Taux de reproduction R0 – au Mexique (avril, 2009): • Fraser et al, Science : 1,58 (1,34-2,04) • Boelle et al, Eurosurveillance: < 2,2 – 3,1 – Japon (Nishuara, Eurosurveillance) : 2,3 • Intervalle de génération: – Mexique (Fraser et al, Science): 1,9 (1,3 – 2,7) jours – Espagne: 3,5 (1 - 6) jours – Royaume Uni: 3 (1 - 6) jours • R0 équivalent aux précédentes pandémies CCLIN Paris Nord H1N1 juillet 2009-Mai 2010 • Nombre d’épisodes déclarés • Depuis juillet 2009, le CCLIN Paris Nord a reçu 15 signalements et 5 autres signaux de cas de grippe AH1N1 survenus dans des ES. Au total, ces signalements correspondaient à 142 cas de grippe (92 patients et 50 personnels de santé) dont 41 ont été confirmés par les prélèvements. Sur les 15 épisodes de cas groupés 5 impliquaient des patients et du personnel et 4 du personnel uniquement. • L'origine était nosocomiale pour 12 épisodes, communautaire pour 2, d’origine mixte pour 6. • Un tiers des cas a été confirmé par prélèvements. Les masques : objectif Masques chirurgicaux (ou de soins) : protéger des projections • Porté par le soignant : piège les gouttelettes émises par le soignant (chirurgie, pansement de cathéter, personnel « grippé ») Protection du patient • Porté par un patient infectant, piège les gouttelettes émises par le patient (tuberculose, grippe, …) Protection du soignant • Porté par le soignant, piège les gouttelettes émises par un patient infectant sans masque Protection du soignant En Conclusion : la prévention de la transmission nosocomiale de la grippe C’est 1 la vaccination des personnels mais aussi 2 Le respect des précautions standard ET 3 Le port de masques si symptômes respiratoires et surtout patients à risque : nouveaux nés, immunodéprimés, réanimation … Transmission du VRS = contact et gouttelettes Volontaires placés à proximité d’un enfant récemment infecté - Soins directs (sans masque) - Contact avec environnement - 3 h. à 2 mètres sans contact Hall CB, J Pediatrics, 1981 71% Infectés Délai (5/7) 4 j. 40% (4/10) 0/14 5.5 j. - IN à VRS • Incubation communautaire moyenne du VRS : 5 jours (2 - 8) • L’infection à VRS est nosocomiale si : – se déclare après 5 jours (3 – 7) ou plus d’hospitalisation. – Ou survient moins de 5 jours après la fin de l’hospitalisation. • Une des 1ère cause d’infection nosocomiale en pédiatrie. • Les formes nosocomiales : – Sont plus sévères (mortalité ++) ; – Touchent des patients plus fragiles ; – Nécessitent une durée d’hospitalisation 2x plus longue • Coût : 2800 euro (Allemagne, 2005) Où est le VRS ? • Dans les sécrétions provenant des voies aériennes de la personne infectée (patient hospitalisé, soignant, visiteur). • Sur les mains de la personne infectée. • Dans son environnement immédiat, contaminé par ses sécrétions (distance < 1.8 m ; en pratique : 1 m). • Survie du virus dans l’environnement : • • • • Mains : ~ 30 minutes Blouses en tissu, mouchoirs en papier : 30 – 45 minutes Gants : 90 minutes Surfaces non-poreuses : 6 heures Comment s’infecte-t-on ? • Le patient et son environnement immédiat sont les 2 sources de virus vivants • La transmission au soignant se fait par les gouttelettes du patient ou l’auto-inoculation à partir des surfaces contaminées • Il n’y a pas de risque d’infection par voie aérienne, • Infectiosité : – Pas d’infectivité par voie orale. – La pénétration du VRS se fait par voie nasale ou oculaire. (efficacité comparable) – L’efficacité est proportionnelle à la taille de l’inoculum. Protection des personnels indemnes • Surveiller ses mains – Porter des gants. – Savoir retirer les gants • Tuer le virus : SHA après contact avec le patient ou son environnement immédiat. • Ne pas se frotter le nez ou les yeux. • Mettre un tablier (ou une sur-blouse) pour tout contact avec les sécrétions du patient : – Patient lui-même – Son environnement dans un périmètre de 1 mètre autour du lit. Protection des personnels indemnes • Les seules protections d’efficacité établie sont celles-ci : OU CORONAVIRUS Quelles mesures sont efficaces ? SARS 2003 Jefferson T et al, BMJ 2009 Recommandations « Prévention de la transmission croisée par voie respiratoire : air ou gouttelettes» Recommandations pour la pratique clinique (RPC) Version du 18 Janvier 2012 De quel virus s'agit-il? • Identifié en Arabie saoudite en septembre 2012, chez deux patients qui avaient présenté respectivement en juin et septembre 2012 une pneumopathie sévère. Soignants N = 87 • R0 = Taux de reproduction de base : nombre ce cas secondaires générés en moyenne par un cas pendant toute sa phase contagieuse dans une population susceptible et en l’absence de mesure de contrôle R0 de 3 et intervalle de génération de 9 jours 3 cas 9 jours R0 de 3 et intervalle de génération de 3 jours 9 jours • pessimistic scenario – MERS-CoV R0 = 0.69 (95% CI 0.50–0.92); • optimistic scenario – MERS-CoV R0 of 0.60 July 5, 2013 http://dx.doi.org/10.1016/S01406736(13)61492-0 R=0.50, 95% confidence interval (CI) 0.30–0.77 Poletto et al. • R in the absence of controls was in the range 0·8—1·3. Prévention de la transmission virale à l’hôpital • Précautions standard et précautions universelles, matériel à usage unique • désinfection et stérilisation • Lavage des mains • Isolement de contact • Isolement respiratoire • Vaccinations • Chimioprophylaxie post exposition