CONGO - Les investissements directs étrangers

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Les investissements directs étrangers
au Congo en 2012
Résumé
L’augmentation continue et soutenue des IDE en République du Congo, depuis 1980, placent ce pays aux
tous premiers rangs des pays d’accueil en Afrique avec plus de 21 Mds $ d’IDE accumulés à fin 2012 ; et ce,
malgré un climat des affaires rendu difficile par l’importance d’un secteur informel, qui représente jusqu’à
70% du PIB selon les secteurs.
er
La France s’inscrit au 1 rang des investissements en cours pour construire le pays et développer ses
ressources et dispose d’un stock d’IDE de près de 3 Mds € au Congo fin 2012.
Les autorités congolaises cherchent à encourager les investissements et à promouvoir activement
l’attractivité de leur territoire, à travers notamment le Projet d’Appui à la Diversification de l’Économie (PADE)
soutenu par la Banque Mondiale et l’Agence pour la Promotion des Investissements (API).
NB : en l’absence de statistiques congolaises fiables en matière d’IDE, seules les données de la CNUCED ont pu être
exploitées dans cette fiche pour analyser la situation du Congo dans les IDE mondiaux, tandis que les données de la
Banque de France ont servi pour analyser la situation des IDE de la France au Congo.
Situation "notable" du Congo dans les IDE mondiaux
ème
Fin 2012, le Congo est le 8
pays d’accueil des IDE sur l’ensemble du continent africain en termes de
ème
er
stock, le 3
sur les 48 pays d’Afrique subsaharienne (derrière l’Afrique du Sud et le Nigéria) et de loin le 1
en Afrique centrale. Ainsi, le stock des IDE au Congo s’établissait à plus de 21 Mds $ fin 2012, soit environ
168% du PIB. Il a pratiquement décuplé en 10 ans, grâce à un afflux d’investissements étrangers de l’ordre
de 2 Mds $ en moyenne par an (avec un pic de plus de 3 Mds $ en 2011. De fait et malgré les troubles de la
décennie 1990, l’économie congolaise a bénéficié d’entrées d’IDE sans discontinuité depuis 1980.
L’absence d’une ventilation des données d’IDE par origine géographique limite l’analyse du niveau et de
l’évolution de la part de chacun de ces investisseurs. Cela étant, le dernier rapport de la CNUCED fait
ressortir, pour le Congo à fin 2012, un stock d’IDE de 21 Mds $ et des flux nets de 2,76 Mds $. De son côté,
la Banque de France évalue le stock des IDE français au Congo à 2,957 Mds$ fin 2012, ce qui devrait placer
la France au 1er rang des investisseurs étrangers. Suivraient l’Italie (pétrole, bois, or), les Etats-Unis
(pétrole, minoterie, tabac), les Pays-Bas (brasserie), l’Allemagne (bois), la Chine (cimenterie, bois).
Le projet de développement du champ pétrolier de Moho Bilondo-Nord, lancé en avril 2013, devrait confirmer la
dynamique de croissance des IDE mondiaux en général, et français en particulier, au Congo. Exploité par Total
E&P Congo (53,5%), en collaboration avec Chevron Overseas Congo (31,5%) et la Société Nationale Pétrolière
du Congo (15%), ce méga-projet représente un investissement de plus de 10 Mds $ sur la décennie à venir.
A noter que le stock d’IDE au Congo à fin 2012 (21.012 M$) représente 0,092% des IDE dans le monde, ce
qui est loin d’être négligeable, à mesurer à l’aune d’un pays de 4 millions d’habitants… En revanche, les
investissements du Congo à l’étranger sont extrêmement faibles, voire inexistants.
Juin 2014 © DG Trésor
AMBASSADE DE FRANCE EN RÉPUBLIQUE DU CONGO
SERVICE ÉCONOMIQUE
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2. Situation "dominante" des IDE français au Congo
La France détient un stock d’IDE de 2,957 Mds d’euros à fin 2012 en République du Congo qui la place aux
tous premiers rangs des investisseurs dans ce pays. Les autres sources d’investissements proviennent
essentiellement de Chine (cimenterie, bois), d'Italie (pétrole, bois, or), des Etats-Unis (pétrole, minoterie,
tabac), des Pays-Bas (brasserie) et d’Allemagne (bois). En termes de flux annuels, les IDE de France à
destination du Congo se sont élevés à 362 M€ en 2012, surtout dans le secteur pétrolier où Total et ses
sous-traitants occupent une place visible dans l’économie congolaise, mais également dans les services
(Bolloré) et l’agro-industrie (Vilgrain-Somdiaa).
Actuellement, près de 180 entreprises ayant des intérêts français (capitaux et/ou management) opèrent au
Congo Brazzaville, dont près de la moitié sont filiales d’entités françaises employant environ 15.000 salariés.
Notre présence est particulièrement forte dans le secteur pétrolier et parapétrolier (Bourbon, Caroil, Cgg,
Genoyer, Fouré-Lagadec, Geoservices, Maurel & Prom, Spie Oil & Gas, Technip et surtout Total), mais
aussi dans les transports et la logistique (Air France, Bolloré, Cma-Cgm, Crit, Getma…), l’agroalimentaire
(Somdiaa-Vilgrain dans le sucre), l’ingénierie/services (Cete/Apave, Deloitte, Louis Berger, Egis…), le BTP
et génie civil (Bouygues, Colas, Sade, et surtout Vinci…), les banques et assurances (Natixis/Banques
Populaires, Société Générale, Crédit Mutuel de France, Allianz, Ascoma, Gras Savoye), la distribution
(CFAO, Casino, Eurapharm, Total Distribution), et plus récemment la gestion déléguée des services publics
(Edf, Veolia eau)…
3. La stratégie d’attraction des IDE au Congo
Le cadre juridique et fiscal - marqué par les troubles de la décennie 1990 - reste en cours de reconstitution et les
implantations souffrent pourtant de la concurrence d’un secteur informel de l'ordre de 70% du PIB. De ce fait,
le Congo demeure en queue des classements du type "Doing Business" (Banque Mondiale) - où il occupe le
ème
185 rang sur 189 pays recensés en 2013 - ou du Comité des Investisseurs Français en Afrique (CIAN).
En 2011, la Banque mondiale a lancé le Projet d’Appui à la Diversification de l’Economie (PADE) dont
l’objectif principal est de soutenir la diversification de l’économie congolaise en encourageant les
investissements en tous genres. Il s’agira essentiellement de travailler sur les secteurs porteurs (bois,
agriculture, produits manufacturés, transports, eau énergie, formation qualifiante, infrastructures) et
d’identifier les contraintes qui empêchent le secteur privé d’être compétitif au Congo. D’une durée de 5 ans,
le PADE est cofinancé à hauteur de 20 MUSD par la Banque mondiale (50%) et le Congo (50%). En
parallèle, les autorités congolaises ont mis en place un Haut Conseil de Partenariat Public-Privé visant à
assurer le dialogue entre les secteurs public et privé.
Par ailleurs, le Congo s’est récemment doté d’une Agence pour la Promotion des Investissements (API).
Etablissement public placé sous la tutelle du Ministère du Développement industriel et de la Promotion du
secteur privé, l’API a pour rôle d'encourager les investissements des entrepreneurs nationaux, tant du
secteur privé que public, et l'implantation d'entreprises étrangères. Doté d’une existence légale depuis août
2012 et de statuts en avril 2013, cet organisme bénéficie de l’appui du Board of Investment (BoI) de l’Ile
Maurice, avec lequel il a signé un contrat de service et de conseil, et se met progressivement en ordre de
marche.
Ces initiatives visent toutes à agir en faveur de l’amélioration du climat des affaires. Cela nécessitera une
série de mesures parmi lesquelles la mise en place des guichets uniques, la simplification des procédures
administratives, la facilitation des opérations de dédouanement et d’exportation des marchandises, ainsi que
la levée d’autres barrières limitant la bonne pratique des affaires…
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Juin 2014 © DG Trésor
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