Modélisation de transistor de puissance en technologie GaN

publicité
UNIVERSITE DE LIMOGES
ECOLE DOCTORALE Science − Technologie − Santé
FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES
Année : 2006
Thèse N° xx-2006
Thèse
pour obtenir le grade de
DOCTEUR DE L’UNIVERSITE DE LIMOGES
Discipline : “Electronique des Hautes Fréquences et Optoélectronique”
présentée et soutenue par
Cyril LAGARDE
le 29 Septembre 2006
MODELISATION DE TRANSISTOR DE PUISSANCE
EN TECHNOLOGIE GaN : CONCEPTION D’UN
AMPLIFICATEUR DE TYPE DOHERTY POUR LES
EMETTEURS A PUISSANCE ADAPTATIVE
Thèse dirigée par Philippe BOUYSSE et Jean-Michel NEBUS
JURY :
Président :
Mr le Professeur Raymond QUERE (Université de Limoges)
Rapporteurs :
Mr le Professeur Yide WANG (Université de Nantes)
Mr Claude DUVANAUD HDR (Université de Poitiers)
Examinateurs :
Mr Stéphane FORESTIER (Alcatel Alenia Space Toulouse)
Mr le Professeur Jean-Michel NEBUS (Université de Limoges)
Mr Philippe BOUYSSE (Université de Limoges)
Invités :
Mr Alain MALLET (CNES Toulouse)
Mr Stéphane PIOTROWICZ (Alcatel Thales III-V Labs)
REMERCIEMENTS:
Ce travail a été réalisé au sein du laboratoire XLIM, sur le site de l'IUT G.E.I.I. de
Brive. Je tiens à remercier Monsieur le Professeur P. Y. GUILLON de m'avoir accueilli dans
ce laboratoire.
J'exprime mes sincères remerciements à Monsieur le Professeur R. QUÉRÉ pour
l'honneur qu'il m’a fait en m’accueillant dans l’équipe « Circuits et sous-ensembles
électroniques non linéaires hautes fréquences », maintenant dénommée département C2S2
(Composants, Circuits, Systèmes, Signaux) et en acceptant de présider le jury de cette thèse.
Je voudrais également remercier Monsieur Y. WANG, Professeur au laboratoire
IREENA (Institut de Recherche en Electrotechnique et Electronique de Nantes Atlantique) à
l’Université de Nantes, et Monsieur C. Duvanaud, maître de conférence Habilité à Diriger les
Recherches au laboratoire d’automatique et d’informatique industriel de l’Université de
Poitiers, qui ont accepté la responsabilité de juger ce travail en qualité de rapporteurs.
Mes remerciements vont également à Alcatel Alénia Space et tout particulièrement à
Monsieur S. FORESTIER, Ingénieur de la société à Toulouse pour sa participation au jury
mais surtout pour sa disponibilité et sa contribution à ces travaux en apportant son savoir et
ses conseils.
J'ai l'honneur de compter parmi les membres du Jury, la présence de Monsieur A.
Mallet, Ingénieur au CNES de Toulouse et de Monsieur S. Piotrowicz, Ingénieur à AlcatelThales III-V labs.
J'exprime également ma reconnaissance à Monsieur le Professeur J.M. NEBUS et P.
BOUYSSE, Maître de conférence à l’Université de Limoges qui ont plus particulièrement
suivi ce travail. Je les remercie pour leur confiance qu’ils m’ont accordée pendant ces trois
années.
Je ne voudrais pas oublier Mademoiselle H. BREUZARD, Secrétaire du département
C2S2 sur le site de Brive, pour son efficacité et sa disponibilité.
J’associe à mes remerciements Madame M.C.LEROUGE, Secrétaire du département
C2S2 sur le site de Limoges, pour son efficacité dans toutes les démarches qu’elle a réalisées
sur Limoges.
Enfin, plutôt que d'établir une liste qui se voudrait exhaustive, je ne veux pas oublier
dans ces remerciements toute l'équipe de l'IUT G.E.I.I. de Brive et plus particulièrement tous
les camarades thésards dont j’ai fait la connaissance durant ces trois années brivistes pour les
bons moments passés et pour le courage qu’ils ont eut à me supporter.
TABLE DES MATIERES:
TABLE DES MATIERES:
INTRODUCTION GENERALE............................................................................................... 1
CHAPITRE I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification
de puissance
INTRODUCTION :................................................................................................................ 7
I. Le GaN vis à vis des autres technologies de transistors de puissance. ............................... 8
I.1. Les transistors bipolaires.............................................................................................. 8
I.1.1. Principe des transistors bipolaires à homojonction............................................... 8
I.1.2. Transistors bipolaires à hétérojonction (TBH). .................................................. 10
I.2. Les transistors à effet de champ................................................................................. 11
I.2.1. Principe. .............................................................................................................. 11
I.2.2. Les transistors FET à hétérojonction .................................................................. 12
I.3. Les principaux transistors FETs de puissance. .......................................................... 12
I.3.1. Les transistors MOSFETs ................................................................................... 12
I.3.2. Les transistors LDMOS ...................................................................................... 13
I.3.3. Les transistors HEMTs AsGa et PHEMTs AsGa ............................................... 14
I.3.4. Les transistors de puissance grand gap. .............................................................. 17
I.3.4.1. Les transistors MESFETs SiC ..................................................................... 17
I.3.4.2. Les transistors HEMTs GaN........................................................................ 21
I.4. Synthèse: comparaison des propriétés des transistors de puissance FETs. ............... 25
I.4.1. Comparaison des paramètres physiques des semi-conducteurs.......................... 25
I.4.2. Comparaison des transistors sur les caractéristiques de fréquence et de
puissance. ..................................................................................................................... 26
II. Etat de l’art des transistors de puissance GaN................................................................. 27
II.1. Historique ................................................................................................................. 27
II.2. Tableau des performances relevées sur les transistors de puissance GaN................ 31
III. Limitations actuelles : effets thermiques et phénomènes de pièges............................... 32
III.1. Les effets thermiques dans les transistors HEMTs GaN......................................... 32
III.2. Les phénomènes de pièges dans les transistors HEMTs GaN. ............................... 34
III.2.1.Notion de piège ................................................................................................. 34
III.2.2.Self-backgating.................................................................................................. 35
III.2.3.Gate-lag ............................................................................................................. 37
CONCLUSION : .................................................................................................................. 41
CHAPITRE II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant
les effets thermiques et les phénomènes de pièges
INTRODUCTION :.................................................................................................................. 49
I.
Caractérisation du composant. ..................................................................................... 50
I.1. Principe du banc de mesure I(V) et paramètres [S] impulsionnel. ............................ 50
I.2. Principe des mesures en température........................................................................ 52
I.3. Mise en évidence des phénomènes thermiques du transistor GaN 12x75µm............ 53
I.3.1. Evolution des réseaux I(V) en fonction de la température. ................................ 53
I.3.2. Principe de mesure de la résistance thermique. .................................................. 55
I.4. Mise en évidence des phénomènes de pièges. ........................................................... 57
I.4.1. Mise en évidence des "pièges de drain".............................................................. 57
I.4.2 Mise en évidence des "pièges de grille"............................................................... 58
I.5. Evolution des paramètres [S] en fonction de la température. .................................... 59
II.
Modélisation de transistor par un modèle tabulaire électrothermique. ........................ 61
II.1. Introduction au modèle. ............................................................................................ 61
II.1.1. Modèle par équations phénoménologiques ....................................................... 61
II.1.2. Modélisation par table 3D. ................................................................................ 62
II.2. Modélisation du transistor GaN 12*75µm ............................................................... 65
II.2.1.Modèle électrique petit signal............................................................................. 65
II.2.2. Modèle électrique non-linéaire. ......................................................................... 71
II.2.2.1. Eléments non-linéaires convectifs. ............................................................. 71
II.2.2.2. Modèle non-linéaire des capacités.............................................................. 73
II.2.3. Circuit thermique. .............................................................................................. 76
III. Développement d’un modèle de pièges de grille. ........................................................ 78
III.1. Présentation ............................................................................................................. 78
III.2. Principe du modèle de pièges.................................................................................. 78
III.3. Simulations temporelles des effets de piège ........................................................... 83
III.3.1. Premier exemple de simulation temporelle. ..................................................... 83
III.3.2. Deuxième exemple de simulation temporelle. ................................................. 84
III.4. Simulations I(V) pulsées ......................................................................................... 84
IV. Validation en puissance du modèle. ............................................................................. 88
IV.1. Comparaisons en puissance Modèle / Mesures....................................................... 89
IV.1.1. Configuration n°1 : point de polarisation Vgs=-3.3V et Vds=29V et point de
repos (Vgso=0V, Vdso=20V) ...................................................................................... 90
IV.1.2. Point de polarisation vgs=-5.5V et Vds=29V et point de repos (Vgso=-7V,
Vdso=20V) ................................................................................................................... 92
IV.2. Influence des effets de piège sur les performances en puissance. .......................... 93
CONCLUSION: ....................................................................................................................... 96
CHAPITRE III : Description des principales techniques de gestion du compromis
rendement-linéarité des amplificateurs de puissance.
INTRODUCTION.................................................................................................................. 101
I.
Problématique des amplificateurs de puissance. ........................................................ 102
I.1. Introduction sur l’amplification de puissance.......................................................... 102
I.1.1. Caractéristiques des signaux à enveloppe variable. .......................................... 102
I.1.1.1. Définitions spécifiques des signaux à enveloppe variable......................... 102
I.1.1.2. Caractéristiques de quelques modulations à enveloppe variable. .............. 104
I.1.2. Evaluation des performances d’un amplificateur de puissance ........................ 105
I.1.2.1. Puissances et rendement ............................................................................ 105
I.1.2.2. Grandeurs caractéristiques du comportement non linéaire des amplificateurs.
................................................................................................................................ 109
I.2. Présentation de la problématique puissance / rendement / linéarité. ....................... 112
I.3. Principes des techniques de linéarisation : systèmes de correction des distorsions
non-linéaires. .................................................................................................................. 114
I.3.1. Linéarisation par pré-distorsion. ....................................................................... 114
I.3.2. Contre- réaction : Feedback .............................................................................. 115
I.3.3. LINC (Linear amplification with Non-linear Components) ............................ 116
I.3.4. CALLUM (Combined Analog Locked-Loop Universal Modulator) ............... 117
I.3.5. Feedforward ...................................................................................................... 118
I.4. Principes des techniques de haut rendement : contrôle actif d’un paramètre de
l’amplificateur. ............................................................................................................... 120
I.4.1. Gestion dynamique des polarisations................................................................ 120
I.4.2. E.E.R. (Elimination de l’Enveloppe et Restauration) ....................................... 122
II.
Présentation de la technique Doherty......................................................................... 124
II.1. Schéma de principe de l’amplificateur Doherty .................................................... 124
II.2. Etude théorique générale de l’amplification Doherty............................................. 127
II.2.1. Relations de base ............................................................................................. 127
II.2.2. Evolution des tensions en fonction du niveau de puissance. ........................... 128
II.2.3. Evolution des courants en fonction du niveau de puissance .......................... 130
II.2.4. Evolution du rendement en fonction du niveau de puissance. ........................ 131
II.2.5. Calcul de l’ « Output Back-off » ..................................................................... 134
II.3. Application pour un amplificateur Doherty classique (transistors de même taille)135
II.3.1. Détermination de l’impédance caractéristique Zc et de la résistance de charge
RCH. ............................................................................................................................. 135
II.3.2. Evolution des impédances de charge des deux amplificateurs........................ 136
II.3.3. Evolution du rendement................................................................................... 137
II.4. Application pour un Amplificateur Doherty à auxiliaire double............................ 138
II.5. Doherty à N étages. ................................................................................................ 140
II.6. Doherty à commande dynamique de polarisation. ................................................. 143
II.6.1. Commande de grille des auxiliaires................................................................. 143
II.6.2. Commande de drain du principal..................................................................... 145
III. Etat de l’art de la technique Doherty.......................................................................... 147
III.1. Historique. ............................................................................................................. 147
III.2. Synthèse des réalisations d’amplificateur Doherty publiées................................. 155
CONCLUSION ...................................................................................................................... 156
CHAPITRE IV :
Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure
symétrique.
INTRODUCTION.................................................................................................................. 163
I. Etude du nouvel amplificateur Doherty proposé. .......................................................... 164
I.1. Principe de fonctionnement ..................................................................................... 164
I.2. Détermination des impédances de charge des amplificateurs.................................. 165
I.3. Détermination de l’impédance caractéristique Zc et de la résistance de charge RCH.
........................................................................................................................................ 166
I.4. Evolution des impédances de charge des deux amplificateurs. ............................... 167
I.5. Simulations de l’amplificateur de puissance proposé. ............................................. 168
I.5.1.Simulations en puissance ................................................................................... 168
I.5.2. Influence des effets de pièges et de température .............................................. 173
I.5.2.1. Influence des effets de piège...................................................................... 173
I.5.2. Influence des effets de température. ............................................................. 175
II. Conception de l’amplificateur. ...................................................................................... 177
II.1. Modèles électriques des différents éléments de la conception. .............................. 178
II.1.1. Modèle électrique du transistor. ...................................................................... 179
II.1.2. Capacités de liaison. ........................................................................................ 180
II.2. Conception des Mics. ............................................................................................. 180
II.2.1. Substrat utilisé. ................................................................................................ 180
II.2.2. Diviseur de puissance 1 voie vers 3................................................................. 181
II.2.3. Circuits de polarisations. ................................................................................. 183
II.2.4. Circuit hybride de sortie. ................................................................................. 184
II.2.5. Circuit hybride d’entrée................................................................................... 186
II.2.6. Amplificateur conçu ........................................................................................ 188
II.3. Résultats de simulations. ........................................................................................ 189
II.3.1. Simulations paramètres [S].............................................................................. 189
II.3.2. Simulations en puissance................................................................................. 190
II.3.3. Tableau de synthèse des simulations. .............................................................. 192
III. Etude de la stabilité. ..................................................................................................... 193
III.1. Stabilité petit signal : facteurs K et b. ................................................................... 193
III.2. Stabilité non-linéaire par identification de la réponse fréquentielle en boucle fermée
........................................................................................................................................ 195
III.2.1. Technique d’analyse STAN. .......................................................................... 195
III.2.2. Analyse de stabilité linéaire. .......................................................................... 197
III.2.3. Analyse de stabilité non-linéaire. ................................................................... 198
III.3. Analyse de la stabilité non-linéaire par introduction d’une perturbation en boucle
ouverte. ........................................................................................................................... 200
III.3.1. Technique d’analyse....................................................................................... 200
III.3.2. Analyse d’une oscillation de type impair. ...................................................... 201
III.4. Tableau de synthèse de la stabilité ........................................................................ 203
III.5. Corrélations avec les mesures. .............................................................................. 204
IV. Résultats expérimentaux .............................................................................................. 205
IV.1. Mesures en puissance............................................................................................ 206
IV.2. Démonstration de l’effet Doherty ......................................................................... 209
IV.3. Mesures en fonction de la fréquence..................................................................... 210
IV.4. Mesures C/I ........................................................................................................... 211
IV.5. Mesures de flexibilité............................................................................................ 213
CONCLUSION ...................................................................................................................... 216
CONCLUSION ET PERSPECTIVES ................................................................................. 219
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
Le développement des systèmes de communication s’inscrit dans un secteur de plus en
plus concurrentiel. Au delà des contraintes de performances et de coût qui en découlent, les
systèmes modernes doivent intégrer des possibilités de re-configurabilité pour traiter, le plus
efficacement possible, l’information qu’ils acheminent qui peut croître en volume et être
modifiée dans son format tout au long de l’exploitation du système.
Il en résulte une complexité toujours croissante d’architecture des systèmes, mais aussi
des signaux modulés utilisés et du traitement numérique de ceux-ci.
En ce qui concerne le segment analogique des systèmes, un des aspects réside dans la
fonction d’amplification de puissance en émission.
Avec l’utilisation de signaux à forte efficacité spectrale qui sont des signaux à forte
fluctuation de puissance, l’amplificateur doit satisfaire à des spécifications contraignantes de
rendement et de linéarité.
Le rendement va conditionner la minimisation de la consommation du système et
simplifier la gestion thermique. La linéarité est évidemment nécessaire pour respecter
l’intégrité du signal transmis et elle est primordiale pour simplifier d’éventuels systèmes
associés de linéarisation souvent synonymes de consommation supplémentaire non
négligeable.
C’est dans ce cadre général que s’inscrivent ces travaux de thèse qui proposent l’étude
et la conception d’un amplificateur intégrant des possibilités de flexibilité de puissance en
conservant des bonnes performances en rendement et une sous contrainte de linéarité.
La conception optimisée d’amplificateurs de puissance ayant des topologies dites
« non traditionnelles » passe obligatoirement par deux étapes essentielles :
-
Une veille technologique concernant les composants semi-conducteurs
candidats à l’amplification de puissance.
1
-
Une méthodologie de conception basée sur l’utilisation de modèles non
linéaires de transistors précis et robustes pour effectuer des simulations
grand signal.
Ces différentes étapes importantes ont été suivies au cours de ces travaux de thèse.
Le chapitre premier présente de manière générale les principales caractéristiques et
potentialités des différentes technologies de transistors actuels pour l’amplification de
puissance. Il est mis en évidence le très fort potentiel des transistors HEMT AlGaN/GaN pour
l’amplification de très forte puissance dans le domaine micro-onde. Un tableau de synthèse de
l’état de l’art publié à l’heure actuelle est donné.
Le chapitre deux s’attache à présenter les diverses étapes de modélisation non linéaire
de transistor GaN. Un modèle intégrant les effets thermiques et de pièges présent dans la
technologie GaN est proposé et a été élaboré pour un transistor de 900µm.
Le chapitre trois propose une synthèse des principales techniques de gestion de
compromis rendement / linéarité dans les amplificateurs de puissance. Les différentes
méthodes sont répertoriées en deux classes distinctes :
-
Les techniques de linéarisation à proprement parlées, dont le principe
directeur est le traitement du signal amplifié.
-
Les techniques à haut rendement dont le principe directeur est le contrôle
de polarisation et / ou de charge des cellules actives constituantes.
Ce chapitre se termine par une analyse du principe Doherty que nous retenons pour la
suite de l’étude et le relevé des publications principales relatives à cette architecture
d’amplificateur.
Le chapitre quatre traite de la conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN
de puissance 10 Watts en bande X. L’architecture proposée est nouvelle à notre connaissance
et offre l’avantage de symétrie qui est un critère intéressant en hyperfréquences. Les tests
effectués sur la maquette réalisée ont visé essentiellement à valider l’effet Doherty et à
montrer les capacités d’un tel amplificateur, à présenter un intérêt certain dans les systèmes
2
d’émission à flexibilité de puissance, fortement souhaité dans les applications spatiales et, en
particulier, au sein de la société Alcatel Alenia Space Toulouse qui a soutenu ces travaux.
3
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
4
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
CHAPITRE I :
Potentialité des différentes technologies de
transistors pour l’amplification de puissance
5
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
6
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
INTRODUCTION :
Ces dernières années, le besoin croissant de communiquer entre les hommes a conduit
à un essor très important du secteur des télécommunications. Les rapides développements de
la recherche et de l’industrialisation ont permis à un large public d’accéder aux moyens
modernes de communication.
Cependant, il existe sans cesse un travail de recherche pour améliorer les différentes
performances des systèmes de télécommunication. En effet, de nouvelles applications civiles ou
militaires nécessitent l’utilisation de puissances plus importantes à des fréquences plus élevées.
C’est dans ce cadre là, que de nouvelles technologies dites « grands gaps » (Carbure de
Silicium SiC et Nitrure de Gallium GaN) sont apparues pour la fabrication des transistors de
puissance HF. Les propriétés physiques et électroniques de ces nouveaux matériaux semiconducteurs permettent d’accroître les densités de puissances admissibles, ainsi que les fréquences
de fonctionnement pour le GaN.
Un autre intérêt est également d’autoriser des températures de jonction plus élevées.
Notons enfin qu’il est possible de générer la puissance RF dans des impédances de charge plus
proches de 50 ohms comparativement aux autres technologies, ce qui permet de faciliter la
conception et d’améliorer les performances des circuits de combinaison de puissance.
Dans ce chapitre, nous décrivons brièvement les différents types de transistors de
puissance utilisés actuellement, par la suite, nous positionnons le transistor HEMT GaN par
rapport aux autres technologies. De plus, un état de l’art des transistors de la technologie GaN est
exposé. Enfin, nous terminerons ce premier chapitre en présentant les limites actuelles des semiconducteurs en Nitrure de Gallium.
7
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
I. Le GaN vis à vis des autres technologies de transistors de puissance.
On distingue deux grandes familles de transistor : les transistors bipolaires (BJT) et les
transistors à effet de champ (FET). En ce qui concerne les BJTs, les trois accès sont la base, le
collecteur et l’émetteur. Un faible courant électrique appliqué sur la base permet la
modulation du flux de courant entre le collecteur et l’émetteur (figure 1-a). Dans le cas des
FETs, c’est la tension appliquée sur la grille qui permet de moduler le courant circulant entre
le drain et la source (figure 1-b).
C
Ib
Ic
D
a
B
Ib
E Vce
Vbe
S
Vce
b
G
-Vgs
Vds
Vg
Vgs
Vds
a
Figure 1 : Schématique des deux types de transistors : a) Transistor bipolaire
b) Transistor à effet de champ
I.1. Les transistors bipolaires
I.1.1. Principe des transistors bipolaires à homojonction.
Historiquement, le transistor bipolaire à homojonction est le premier composant actif à
semi-conducteur. Il a été inventé par Bardeen et Brattain en 1948. La théorie a été élaborée
par Schokley en 1949 et le premier transistor a vu le jour en 1951.
Un transistor bipolaire est un élément semi-conducteur constitué de deux jonctions PN
tête-bêche présentant une région commune appelée base. Le collecteur et l'émetteur sont
respectivement les deux régions restantes. Il peut y avoir deux types de transistors suivant que
la région centrale est de type N ou P. Par exemple, la figure 2 présente une structure NPN
polarisée dans son mode de fonctionnement dit « normal » ainsi que sa représentation
schématique.
8
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
Figure 2 : Structure d’un transistor bipolaire
L'interaction forte entre la jonction émetteur-base et la jonction base-collecteur,
induite par une faible épaisseur de base, est à l'origine de l'effet transistor. Ce dernier consiste
à engendrer (comme le montre la Figure 2) un courant dans la jonction base-collecteur
polarisée en inverse, par l'injection de porteurs minoritaires (ci-dessus des électrons) dans la
base à partir de la jonction émetteur-base polarisée en direct. Pour cela, les porteurs
minoritaires injectés dans la base par l'émetteur doivent se recombiner le moins possible. Il est
donc nécessaire que l'épaisseur de base soit très inférieure à la longueur de diffusion des
porteurs minoritaires.
Le transistor bipolaire possède différents régimes de fonctionnement qui diffèrent
suivant les polarisations appliquées aux bornes des jonctions base-émetteur (BE) et basecollecteur (BC). On distingue les modes de fonctionnement suivants :
• normal : les jonctions BE et BC sont polarisées respectivement en direct et en
inverse,
• saturé : les jonctions BE et BC sont toutes deux polarisées en direct,
• bloqué : les jonctions BE et BC sont toutes deux polarisées en inverse,
• inverse : les jonctions BE et BC sont polarisées respectivement en inverse et en
direct.
9
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
I.1.2. Transistors bipolaires à hétérojonction (TBH).
Le principe de fonctionnement du TBH (Figure 3) est proche de celui du transistor
bipolaire à homojonction [1], [2]. La présence de l’hétérojonction entraîne l’augmentation de
la barrière de potentiel entre émetteur et base vue par les trous ; ce qui favorise le coefficient
d’émission. L’étude phénoménologique d’un TBH est donc équivalente à celle d’un transistor
bipolaire à homojonction ; la différence se traduit essentiellement par le décalage de la
caractéristique courant / tension Ie = f(Vbe) (Figure 4).
De plus, pour un gain en courant identique, le dopage de base peut être plus important
pour un TBH que pour un transistor bipolaire à homojonction. Ceci permet de diminuer la
résistance de base et donc d’augmenter la fréquence maximale de fonctionnement.
Figure 3 : Vue en coupe d’un transistor bipolaire à hétérojonction
Figure 4 : Comparaison, transistors à homojonction et hétérojonction
10
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
I.2. Les transistors à effet de champ.
I.2.1. Principe.
Le principe du transistor à effet de champ (FET : Field Effect Transistor) a été décrit la
première fois par Schockley en 1952 [3]. Il a été initialement appelé transistor unipolaire par
opposition au transistor bipolaire car un seul type de porteur est utilisé (les électrons pour des
raisons de célérité). L’effet fondamental est le suivant: le courant à contrôler circule dans un
barreau de semi-conducteur appelé le canal, dont la section est contrôlée par l’application
d’un champ électrique (Figure 5). Il existe deux types de modulation du canal, soit par
enrichissement, soit par déplétion.
Figure 5 : Structure d’un transistor à effet de champ
Sur ce principe, différentes structures de transistors à effet de champ correspondant à
différents contacts de grille ont été élaborées :
• le JFET (Junction Field Effect Transistor) : grille à jonction PN,
• le MOSFET (Metal Oxyde Semi-conductor Field Effect Transistor) : grille
métallique isolée de la couche active par un oxyde isolant,
• le LDMOS (Lateraly diffused MOS)
• le MESFET (Metal Semi-conductor Field Effect Transistor) : grille métallique à
barrière Schottky.
11
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
I.2.2. Les transistors FET à hétérojonction
Le principe de fonctionnement des transistors à effet de champ à hétérojonction repose
sur le principe de création et de contrôle d’un gaz d’électrons dans un matériau faiblement
dopé où les électrons peuvent se déplacer plus rapidement.
A partir de cette structure conventionnelle, il existe plusieurs types de transistors à
effet de champ à hétérojonction :
• le HEMT (High Electron Mobility Transistor) ;
• le TEGFET (Two dimensionnal Electron Gas Field Effect Transistor) ;
• le HFET (Heterostructure Field Effect Transistor) ;
• le MODFET (MOdulation Doped Field Effect Transistor) ;
• le PHEMT (Pseudomorphic Hight Electron Mobility Transistor) ;
• le PMHFET (PseudoMorphic Heterostructure Field Effect Transistor).
Certains de ces transistors ont essentiellement des applications de puissance. Pour
fabriquer ces transistors de puissance, plusieurs technologies de semi-conducteurs peuvent
être envisagées. Le paragraphe suivant est une rapide présentation des différents transistors de
puissance FET utilisés dans l’industrie et la recherche.
I.3. Les principaux transistors FETs de puissance.
I.3.1. Les transistors MOSFETs
Le transistor MOSFET (Metal Oxide Semiconductor Field Effect Transistor) se
caractérise par le dépôt d’une couche d’oxyde isolante entre la grille et le substrat constituant
ainsi une capacité MOS (Figure 6) chargée d’enrichir ou d’appauvrir le canal de conduction
entre la source et le drain par une tension de grille positive, [4],[5],[6].
12
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
Source
Grille
n source
Capacité MOS
Drain
Substrat
Oxyde Isolant
n drain
Canal Induit / Vg>0
Substrat
Figure 6 : Vue en coupe d’un transistor MOSFET
Pour l’amplification de puissance aux fréquences micro-ondes, les transistors MOS
classiques sont limités du fait de leur faible tension de claquage.
I.3.2. Les transistors LDMOS
Une des filières développées, pour pallier les limites en puissance du MOSFET, est
celle du LDMOS (Lateraly diffused MOS). Il se distingue du MOSFET par un puit dopé p+
(Figure 7) jouant le rôle de masse RF entre la source et la face arrière du composant.
Figure 7 : Vue en coupe d’un transistor LDMOS
Les transistors LDMOS sont des composants très répandus dans les stations de base
pour téléphonie mobile. Dans une bande de fréquence limitée à environ 3 GHz, ils possèdent
de très hautes tensions de claquage, ce qui permet des niveaux de polarisation élevés.
Ericsson-Infineon [7] a développé un transistor LDMOS avec une tension de claquage égale à
13
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
110 V qui atteint une densité de puissance de 1W/mm @ 3.2 GHz pour une polarisation de
50 V et 2W/mm @ 1 GHz pour une polarisation de 70 V.
La tension de claquage du LDMOS dépend directement de la distance séparant la
grille du drain. Les mesures sur LDMOS de 10mm [8] montrent qu’une variation de la
distance grille drain de 2 à 4µm permet une augmentation de la tension de polarisation de
drain de 32 à 40 V.
Cependant, un gain en puissance élevé à haute fréquence nécessite que le canal soit le
plus court possible, favorisant le transit rapide des électrons. Ce constat s’oppose à
l’augmentation de la distance grille drain. Ce type de transistor est donc limité à des
fréquences d’utilisation maximales en bandes L ou S.
I.3.3. Les transistors HEMTs AsGa et PHEMTs AsGa
La structure des couches épitaxiées des HEMTs présente une hétérojonction, une
jonction entre deux matériaux ayant des énergies de bande interdite différentes. La
conséquence de cette hétérojonction est la création d'un canal très fin dans le matériau non
dopé de très faible résistance, entraînant une mobilité d’électrons élevée (origine du nom
HEMT). Cette couche est appelée gaz d’électrons à deux dimensions (origine du nom
TEGFET). Ainsi la différence essentielle entre les MESFETs et les HEMTs se situe au niveau
du principe même du contrôle du courant dans le canal. Alors que dans le cas du MESFET,
l'électrode de grille contrôle la section de canal disponible pour la conduction, dans le cas du
HEMT, elle contrôle la densité d'un gaz d'électrons libres dans une zone non dopée située
sous l'hétérointerface qui constitue le canal du transistor. La Figure 8 représente la structure
de couches ainsi que le diagramme de bande d’énergie d’un HEMT classique utilisant l’AsGa
et l’AlGaAs comme couches actives.
14
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
Figure 8 : Structure de principe d’un HEMT classique associée à son diagramme de
bande d’énergie
Si le HEMT a permis des utilisations en fréquence bien plus hautes que celles du
MESFET, sa limite fréquentielle est de l’ordre de 60-70 GHz. Cette limite est principalement
due aux propriétés de transport du matériau intrinsèque, c’est-à-dire l’Arséniure de Gallium.
Il est le composant privilégié pour des applications de puissance hautes fréquences
ainsi que pour des applications à faible bruit telles que les circuits de pré-amplification des
satellites ou encore les oscillateurs. En conséquence pour satisfaire aux besoins sans cesse
croissants de montée en fréquence, l’idée de base a été de remplacer le GaAs du canal par un
autre matériau à faible gap autorisant une vitesse à fort champ électrique la plus élevée
possible : l’InGaAs. Les progrès technologiques en matière d’épitaxie ont donné, par la suite,
naissance à un nouveau type de transistor à hétérojonction : le HEMT pseudomorphique
(PHEMT).
Les transistors à effet de champ pseudomorphiques GaAs (pseudomorphic HEMTs) se
différencient des transistors HEMTs par l’ajout d’une couche d’InGaAs intercalée entre les
couches AlGaAs et GaAs (Figure 9). Par conséquent, la discontinuité de la bande de
conduction à l’interface AlGaAs/InGaAs est plus large que dans le cas AlGaAs/GaAs. Le
puits de potentiel étant plus large que dans le cas d’une structure HEMT classique, le courant
dans ce transistor est donc plus élevé. De plus, la vitesse des électrons dans l’InGaAs (non
15
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
dopé) est également plus importante que dans le GaAs ce qui permet de très hautes fréquences
de travail.
Source
Grille
Drain
GaAs N+
GaAs N+
Grille
AlGaAs dopé N+ (grand gap)
AlGaAs
non dopé
AlGaAs InGaAs GaAs
non dopé non dopé
dopé
Couche AlGaAs non dopé
Couche InGaAs non dopé
Ec
Gaz d'électrons bidimensionnel
(canal)
GaAs non dopé (faible
gap)
Substrat semi-isolant GaAs
Ef
(a)
(b)
Gaz d'électrons
Figure 9 : Structure d’un transistor PHEMT GaAs associée à son diagramme de bande
Durant ces dernières années, les tensions d’avalanche ont été fortement augmentées,
permettant ainsi de polariser les transistors à effet de champ avec une tension de drain
supérieure à 20 V [9],[10],[11].
Ces fortes tensions de polarisation autorisent donc des densités de puissance plus
importantes. Cependant, les transistors PHEMTs GaAs atteignent des densités de puissance
de l’ordre de 2W/mm [12], [13], qui sont toujours très inférieures aux transistors grand gap
(>10W/mm). Par conséquent, seuls des amplificateurs à plusieurs transistors connectés en
parallèle peuvent convenir pour des applications de forte puissance micro-ondes, avec des
tailles de transistor relativement importantes et des difficultés d’adaptation et de combinaison
de puissance dues aux très faibles impédances de charge.
16
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
I.3.4. Les transistors de puissance grand gap.
De récents développements ont permis l’élaboration de composants supportant des
puissances bien supérieures aux transistors dits classiques. Aujourd’hui, les semi-conducteurs
à large bande interdite sont les candidats idéaux pour réaliser des conceptions pour des
applications de puissance. Leurs propriétés physiques (champ électrique de claquage, vitesse
de saturation, conductivité thermique) en font des matériaux sans rivaux pour un grand
nombre d’applications de forte puissance et à haute température. Les semi-conducteurs à
grande bande interdite permettent d’étendre l’utilisation des dispositifs électroniques dans le
domaine des hautes températures, du fait de la grande bande interdite, et des fortes puissances,
du fait du fort champ électrique de claquage.
Il existe aujourd’hui deux principaux semi-conducteurs grand gap : les MESFETs en
Carbure de Silicium (SiC) et les HEMTs en Nitrure de Gallium (GaN).
I.3.4.1. Les transistors MESFETs SiC
Le fonctionnement du MESFET (Figure 10) est basé sur la modulation de l’épaisseur
du canal sous la grille. L’ensemble, constitué par la métallisation de grille et le
semi-conducteur (SC) de type N au dessous de la grille, forme une jonction ou diode
Schottky. La présence de ce contact justifie la dénomination MESFET (MEtal Semiconductor Field Effect Transistor).
Une tension appliquée entre les contacts ohmiques de drain et de source fait circuler
un courant d’électrons parallèlement à la surface du semi-conducteur. La saturation de ce
courant est due à la saturation de la vitesse des électrons. L’intensité du courant dans les
transistors MESFETs est contrôlé grâce à la modulation de la section du canal contrairement
aux transistors MOSFETs et HEMTs où le contrôle du courant se fait par la modulation de la
densité des porteurs. Plus précisément, l’intensité du courant est contrôlée par la profondeur
de la zone déplétée, qui apparaît sous la jonction métal/semi-conducteur (contact Schottky)
constituant la grille.
17
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
Canal N
Isolant P
Substrat 4H-SiC ou 6H-SiC
Figure 10 : Structure d’un MESFET sur 4H-SiC
Les performances en fréquence des transistors MESFETs sont conditionnées par la
longueur de la grille. En effet, plus celle-ci est courte, plus les fréquences de transition et
maximale d’oscillation sont importantes. Cependant, réduire la longueur de grille revient à
augmenter sa résistance.
Les premiers transistors MESFETs sur Carbure de Silicium ont été réalisés à partir du
polytype 6H-SiC parce que celui-ci présente de meilleures qualités cristallines. Ainsi,
différentes équipes de recherche ont mis au point des transistors MESFETs 6H-SiC, en
particulier l’équipe de J.W. Palmour à Cree Research [14]. Puis, rapidement, le polytype 4HSiC est apparu plus intéressant : en effet, ce polytype possède une mobilité dont la valeur est
deux fois la valeur de la mobilité du 6H-SiC. Grâce à ses propriétés physiques et électriques
comparables à celles du polytype 6H-SiC, le polytype 4H-SiC s’est avéré être le candidat
idéal pour réaliser des transistors MESFETs de puissance.
En
1994,
Charles
E.
Weitzel
[15]
de
Phoenix
Corporate
Research
Laboratories / Motorola présente les résultats en puissance obtenus avec un transistor
MESFET 4H-SiC dont la coupe transversale est donnée sur la Figure 11.
Il s’agit d’un transistor de deux doigts de grille, la largeur d’un doigt de grille étant de
166 µm et la longueur de grille de 0,7 µm. La structure de ce transistor est constituée par :
18
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
- un substrat 4H-SiC dopé N sur lequel on a déposé une couche épitaxiale semiisolante dopé p = 1,4 x 1015cm-3, de 6µm d’épaisseur,
- le canal est dopé Nd = 1,7x1017cm-3 et a une profondeur de 0,25 µm,
- sous les contacts de drain et de source, les zones dopées N+ (N+ ≥ 2x1019cm-3) de
0,15 µm de largeur sont obtenues par croissance épitaxiale et par gravure chimique.
Figure 11 : Coupe transversale d’un transistor MESFET 4H-SiC
Charles Weitzel s’est intéressé aux performances hyperfréquences et en puissance de
ce transistor MESFET 4H-SiC et a obtenu les résultats suivants :
- une fréquence maximale d’oscillation de 12,9 GHz et une fréquence de transition de
6,7 GHz. Ces fréquences ont été calculées à partir des paramètres [S] mesurés sur la bande de
fréquence [45 MHz - 26,5 GHz] et au point de polarisation Vds = 30 V, Ids = 78 mA, Vgs = 1
V (et Ig < 1 pA). Le gain petit signal, à ce même point, était de 9,3 dB à 4 GHz et 2,2 dB à 10
GHz,
- la densité de courant de drain est de 300 mA/mm à Vds = 25 V associée à une
transconductance gm de 38 à 42 mS/mm,
19
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
- des mesures en puissance ont été effectuées à l’aide d’un banc de type load Pull. Le
transistor était polarisé au point Vds = 54 V, Vgs = -2 V et Ids = 77,4 mA. La puissance de
sortie maximale est de 29,72 dBm (0,937 W) associée à un gain de 6,7 dB et un rendement en
puissance ajoutée de 12,7 % pour un niveau de puissance d’entrée de 23 dBm. La densité de
puissance est de 2,8 W/mm.
En juin 2004, H. George Henry [16] présente de très bons résultats à partir d’un
MESFET SiC de 4.8 mm de développement fonctionnant à 3 GHz. Ce MESFET se
différencie d’un MESFET classique par l’ajout d’un « spacer » de 200 Å en SiC non dopé
entre le canal et la grille, minimisant ainsi les pièges de surface. Une première série de
mesures grand signal pulsé (Figure 12) est effectuée avec une polarisation en classe AB avec
Vgs pulsée et Vds continue (durée de pulse=200µs, rapport cyclique= 10 %). Ce transistor
MESFET SiC délivre alors une puissance de sortie égale à 21 W (soit environ 4.4 W/mm),
avec un PAE de 62 % et un gain en puissance de 10.6 dB. Une deuxième série de mesures
grand signal CW (Figure 13) est effectuée avec les mêmes valeurs de tensions de polarisation
mais en mode continu. Les performances de ce transistor MESFET SiC sont alors en retrait
par rapport à celles obtenues en condition pulsée. Il délivre tout de même une puissance de
sortie de 9.2 W (soit environ 2 W/mm), avec un PAE de 40 % et un gain en puissance de 7 dB
pour une fréquence de travail toujours égale à 3GHz.
Figure 12 : Mesures grand signal d’un transistor MESFET SiC de 4.8mm de développement
de grille en condition pulsée (durée de pulse=200µs, rapport cyclique= 10 %) @ 3GHz
20
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
Figure 13: Mesures grand signal CW du même transistor MESFET SiC de 4.8mm de
développement de grille @ 3GHz
Cependant, le Carbure de Silicium est souvent très mal contrôlé du point de vue des
défauts structuraux ou ponctuels. Ces défauts sont à l’origine d’un phénomène parasite appelé
phénomène de pièges qui dégrade considérablement les performances RF des dispositifs SiC.
I.3.4.2. Les transistors HEMTs GaN
Il existe trois types de semi-conducteurs en Nitrure de Gallium rencontrés dans la
littérature : le HFET GaN, le MODFET GaN et le HEMT GaN.
Cependant, lors de cette thèse, nous allons juste nous intéresser au HEMT GaN parce
qu’il est le composant le plus mature et le plus rencontré dans les différents laboratoires ainsi
que chez les industriels.
Pour mieux comprendre son fonctionnement, nous allons étudier brièvement les
structures de bande des matériaux mis en jeu dans un HEMT AlGaN/GaN [17] qui est la
technologie étudiée au cours de ces travaux de thèse (Figure 14).
21
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
Figure 14 : Structure physique de base d'un HEMT sur substrat Sapphire
L’hétérojonction formée par la juxtaposition de deux matériaux dont les largeurs de
bande interdite sont différentes, l’un présentant un large gap (AlGaN : 3,82eV) et l’autre un
gap plus faible (GaN : 3,4eV), entraîne la formation d’une discontinuité de la bande de
conduction à l’interface (∆Ec). La Figure 15 présente les niveaux d’énergie mis en jeu dans
chacun des matériaux de l’hétérojonction considérés séparément, c’est-à-dire avant contact.
niveau du vide
Ec
EFermi
q.χAlGaN
q.χGaN
EgAlGaN
EgGaN
Ec
EFermi
Ev
Ev
AlGaN (dopé)
GaN (non dopé)
Figure 15 : niveaux d'énergie des matériaux mis en jeu dans l'hétérojonction
22
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
D'après les règles d'Anderson, lors de la jonction de deux matériaux, leur niveau de
Fermi s’aligne. Le niveau du vide ne pouvant pas subir de discontinuités, il en résulte une
discontinuité de la structure de bande d’énergie à l’interface. La Figure 16 montre les niveaux
d’énergie à l’hétérojonction pour une tension appliquée nulle.
Gaz d’électrons
EFermi
∆ Ec =
∆E
∆Eg- ∆
∆E
Ev
∆E
∆
Ev=∆χ
métal
AlGaN
GaN
Figure 16 : niveaux d'énergie des matériaux à l'hétérojonction pour une tension appliquée
nulle
Nous pouvons observer la formation d’un puit quantique à l’interface, dans le matériau
de plus faible largeur de bande interdite. Ce puit reste cantonné dans la partie supérieure du
matériau à plus faible gap non dopé car, au-dessus, le matériau de plus grande largeur de
bande interdite joue le rôle de barrière. C’est dans ce puit que se regroupent les charges libres
entraînant le phénomène de conduction à l’origine de la formation d’un gaz d’électrons à deux
dimensions : c’est le canal. La densité de porteurs dans ce canal dépendra du niveau de Fermi
dans la bande interdite du matériau (niveau de dopage), de la différence de largeur de cette
bande entre les deux matériaux (∆Eg) et du dopage considéré. Par exemple, la Figure 17
montre les niveaux d’énergie mis en jeu à l’hétérojonction lorsqu’on applique une tension sur
la grille du composant. On voit en effet une modulation de ce gaz d’électrons et donc de la
concentration de porteurs dans le canal. C’est pourquoi une tension appliquée sur la grille
d’un HEMT permet le contrôle du courant qui circule entre drain et source.
Une saturation du courant s’observe en raison de la vitesse de saturation des électrons
pour des fortes valeurs de tension entre drain et source. Si l’on compare une fois encore le
23
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
HEMT au MESFET, la mobilité des électrons étant plus élevée dans un gaz que dans un
matériau dopé, il est plus rapide que ce dernier, permettant des applications à plus haute
fréquence.
Gaz d’électrons
q.Vgs
EFermi
∆E
∆
Ec =
∆Eg - ∆Ev
∆Ev=∆χ
métal
AlGaN
GaN
Figure 17 : niveaux d'énergie des matériaux à l'hétérojonction pour une tension appliquée non
nulle
L’autre particularité du fonctionnement d’un HEMT, outre l’existence d’un gaz
d’électrons, est la jonction Schottky créée par la jonction métal de grille et semi-conducteur
du substrat.
Comparés aux résultats obtenus avec des MESFETs 4H SiC, avec des densités de
puissance similaires à une fréquence de fonctionnement de 10 GHz, les transistors HEMTs
AlGaN/GaN présentent de meilleures performances en fréquence. Par conséquent, pour des
applications de très forte puissance à très hautes fréquences où les performances des FETs
SiC sont relativement médiocres, les FETs GaN sont une solution indéniable.
Lors de ce paragraphe, nous avons recensé les différents transistors de puissance
rencontrés dans la littérature. Une synthèse de leurs propriétés est effectuée dans le
paragraphe suivant.
24
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
I.4. Synthèse: comparaison des propriétés des transistors de puissance FETs.
I.4.1. Comparaison des paramètres physiques des semi-conducteurs
Le tableau suivant recense quelques caractéristiques physiques des principaux
matériaux utilisés pour la réalisation de transistors hyper-fréquences [18].
Silicium
Arséniure de
Gallium
Carbure de
Silicium
Nitrure de
Gallium
Largeur de bande
interdite (eV)
1.1
1.43
3.26
3.39
Champ critique
(106V/cm)
0.3
0.4
3
3.3
Mobilité des électrons à
300°K (cm2.V-1.S-1)
1350
6000
800
1500
Conductivité thermique
(W.cm-1.K-1)
1.5
0.5
4.9
1.7
Constante diélectrique
11.8
12.5
10
9
Température max (°C)
300
300
600
700
Ce tableau nous renseigne sur les différents points suivants:
_ La largeur de bande interdite représente l'intervalle situé entre le niveau inférieur de
la bande de conduction et le niveau supérieur de la bande de valence d'un matériau. L'énergie
de bande interdite est une mesure de la quantité d'énergie nécessaire à un électron pour passer
de la bande de valence à la bande de conduction sous l'impulsion d'une excitation thermique
ou autre. Cette quantité est un facteur de la capacité du matériau à supporter une forte
température ; elle définit la température maximale de fonctionnement du transistor. Donc,
plus la largeur de bande est importante, plus le transistor peut fonctionner à haute
température. On peut donc voir que les matériaux SiC et GaN sont des candidats propices
pour un fonctionnement à température élevée.
25
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
_ Le champ critique est la valeur du champ électrique que peut supporter le
composant. Plus cette caractéristique est élevée, plus le composant sera capable de supporter
des tensions de polarisation importantes. Le tableau montre que les semi-conducteurs grand
gap (SiC et GaN) ont un champ critique près de 8 fois plus élevé que le Si et l’AsGa. On peut
en conclure que les transistors grand gap sont excellents pour des applications de puissance.
_ Une faible mobilité des électrons induit une augmentation de la résistance parasite,
soit plus de pertes et moins de gain. De plus, ces effets s’intensifieront pour des
fonctionnements aux hautes fréquences. On peut en conclure que le matériau AsGa est très
propice aux applications très hautes fréquences. On peut cependant remarquer que le GaN a
une mobilité des électrons deux fois plus importantes que le SiC. Le GaN permet alors de
pouvoir travailler à plus haute fréquence que le SiC.
_ La conductivité thermique d’un matériau traduit sa capacité à évacuer la chaleur du
composant. La chaleur non dissipée provoque une élévation de température du composant qui
va entraîner une diminution du rendement. D’après le tableau, pour les applications de
puissance, il est donc préférable de privilégier les transistors grand gap (essentiellement le
SiC).
I.4.2. Comparaison des transistors sur les caractéristiques de fréquence et de
puissance.
La Figure 18 montre les tensions d’alimentation possibles en fonction de la fréquence
de travail du composant. On observe notamment que les transistors dits « petits gaps » ont des
tensions d’alimentations peu importantes alors que pour les transistors MESFETs SiC et
HEMTs GaN, les tensions maximales peuvent dépasser les 100 V. Cependant, l’avantage du
Nitrure de Gallium est une utilisation possible pour des fréquences beaucoup plus élevées que
le Carbure de Silicium. Ainsi, ce tableau démontre que HEMT GaN est un candidat idéal pour
une application de forte puissance en bande X.
26
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
>
Figure 18 : comparaison de différentes technologies pour l’amplification de puissance
II. Etat de l’art des transistors de puissance GaN.
II.1. Historique
Les premiers transistors HEMTs GaN sur substrat saphir, silicium et carbure de
silicium sont apparus au milieu des années 90. Mais il faut attendre la fin des années 90 et
début 2000 pour trouver des résultats très intéressants en terme de puissance et/ou de
fréquence.
En 1999, S.T. Sheppard (Cree) [19] présente des travaux sur un transistor HEMT GaN
(substrat SiC) avec une densité de puissance de 6.9 W/mm à 10GHz.
Au sein du laboratoire IRCOM [20], un transistor HEMT GaN sur substrat SiC issu du
laboratoire Tiger de 1.2mm de développement de grille a délivré une puissance de sortie de
6.7 W (5.6 W/mm) avec un PAE de 40 % et un gain en puissance associé de 6.5dB à une
fréquence de 10 GHz lors de mesures grand signal en régime CW.
De très bon résultats ont aussi été obtenus à partir de transistors HEMTs GaN sur
substrat silicium avec des densités de puissance de 1.9 W/mm (Tiger) [21] à 10 GHz allant
jusqu’à 12 W/mm à 2.14GHz (Nitronex) [22].
27
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
Très récemment, des sociétés comme CREE et SOITEC ont commencé à proposer des
wafers GaN, tout en continuant leur production de wafers SiC beaucoup plus matures. Les
travaux de K. K. Chu font état d’un transistor HEMT AlGaN/GaN sur substrat GaN polarisé à
50 V sur le drain, ayant une densité de puissance de 9.4 W/mm avec un PAE associé de 40 %
à 10 GHz [23].
Nous constatons donc que tous les résultats présentés jusqu’ici, et obtenus avec des
transistors HEMTs à structure conventionnelle, ne dépassent pas les 10 W/mm pour des
applications bande X [24] .
Or début 2004, un saut technologique a été franchi avec l’ajout d’une métallisation de
grille, appelée « field plate » ou « overlapping gate » (Figure 19), située au-dessus de la
couche de passivation du composant. Ces nouvelles structures field plate permettent
d’atteindre des densités de puissance exceptionnelles jusqu’à 30 W/mm [25], [26].
substrat
Figure 19 : structure d’un transistor HEMT GaN avec field-plate
Les premiers travaux relatant l’emploi de cette technologie field-plate datent du début
des années 90. En effet, en 1992. C.L. Chen (Laboratoire Lincoln du Massachusset) présente
un transistor MESFET GaAs avec field plate ayant une tension de claquage grille-drain de
42V [27]. Cette métallisation au-dessus de la couche de passivation permet de modifier le
profil de la distribution du champ électrique du bord de la grille coté drain et de réduire le pic
du champ électrique critique, augmentant ainsi la tension d’avalanche (Figure 20).
28
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
Figure 20 : courant maximum de sortie et tension d’avalanche drain source obtenus pour un
transistor HEMT GaN conventionnel et pour un transistor avec field plate en fonction de la
distance grille drain
Afin d’augmenter encore la tension d’avalanche, un transistor HEMT GaN à double
field plate (Figure 21) possédant une tension d’avalanche de 900 V à été présenté par H. Xing
(Université de Californie) [28].
Figure 21 : structure d’un transistor HEMT GaN à double field plate
29
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
Y.-F. Wu (Cree) [26] obtient les meilleures densités de puissance actuelles, à savoir
une densité de puissance supérieure à 30 W/mm à partir de transistors HEMTs GaN sur SiC
avec un seul field plate. Les résultats exacts des mesures grand signal CW obtenus pour une
tension de polarisation continue de drain égale à 120 V sur deux transistors (taille de 246µm)
quasi identiques (longueur de field plate différente), sont les suivants :
=> une densité de puissance de 32.2 W/mm, un PAE de 54.8 %, un gain en puissance
de 14 dB à 4 GHz pour une longueur de field plate égale à 1.1 µm
=> une densité de puissance de 30.8 W/mm, un PAE de 49.8 %, un gain en puissance
de 10.7 dB à 8 GHz pour une longueur de field plate égale à 0.9 µm
Cependant, la présence du field plate augmente la capacité grille-drain et réduit ainsi
quelque peu les performances en fréquence de ces transistors.
Chaque année, de nouveaux travaux sont publiés relatant des résultats obtenus toujours
plus performants. Notamment en 2005 où le nombre de publications sur des résultats de
puissance obtenus par des transistors HEMTs GaN a fortement progressé. La Figure 22
présente de façon chronologique les meilleures performances obtenues avec des transistors
HEMTs GaN jusqu’à aujourd’hui.
Structure
« conventionnelle »
Structure
« field -plate »
Figure 22 : principaux résultats obtenus en terme de puissance et de fréquence à partir de
transistors HEMTs GaN
30
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
II.2. Tableau des performances relevées sur les transistors de puissance GaN.
Le tableau présenté ci-dessous est la synthèse de l’état de l’art des derniers
composants HEMTs GaN portés à notre connaissance.
laboratoires
Substrat
Fréquence
Densité de
puissance
Tension de
drain
PAE
Publication
HRL
laboratorie
Malibu / ONR
SiC
30 GHz
5.7 W/mm
20V
45 %
Juin 2005
[29]
University of
california
Si
4 GHz
3.3 W/mm
25V
54 %
Mai 2005
[30]
TIGER
Si
18 GHz
5.1 W/mm
35 V
20 %
2005
[31]
40 GHz
10.5 W/mm
30 V
34 %
Nov. 2005
[32]
ONR
National
Central
Univesity
Taiwan
Sapphire
2.4GHz
4 W/mm
30V
38 %
Janv.2005
[33]
Nitronex
Corporation
Si
2.14 GHz
2.1 W/mm
28 V
65%
Juin 2005
[37]
RF Micro
Devices
SiC
2.14 GHz
22.7 W/mm
80 V
55%
Juin 2005
[34]
Mitsubishi
Electric
Corporation
SiC
Bande C
2.79 W/mm
40 V
25%
Juin 2005
[36]
Cornell
SiC
10 GHz
16.5 W/mm
60 V
47%
Fév. 2004
[35]
Cree
SiC
4 GHz
32.2 W/mm
120 V
54.8 %
Mars 2004
[26]
BAE systems
GaN
10 GHz
9.4 W/mm
50 V
40%
Sept. 2004
[23]
Daimler
Chrysler
Si
2 GHz
6.6 W/mm
30 V
49%
Avril 2003
[38]
Emcore
Corporation
SiC
18 GHz
9.1 W/mm
55V
23.7 %
Sept 2005
[39]
Hong-Kong
University
Sapphire
4 GHz
3.26 W/mm
8V
55.6%
Déc. 2005
[40]
31
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
Cette prolifération de publications traduit un début de maturité de fabrication de ces
semi-conducteurs GaN et l’engouement des différents laboratoires internationales pour cette
technologie.
Le tableau ci-dessous recense les caractéristiques électriques des principaux transistors
GaN commercialisés:
Industries
Puissance de
sortie
Fréquence
Tension de
drain
PAE
Gain
Nitronex
50 W
3.5 GHz
28 V
50 %
10.5 dB
Eudyna
45 W
2.2 GHz
50 V
60 %
12 dB
RFHIC
10 W
2.14 GHz
28 V
55 %
10 dB
III. Limitations actuelles : effets thermiques et phénomènes de pièges.
Les fortes densités de puissance admissibles sur les technologies grands gaps vont
entraîner un échauffement important du transistor, la vitesse de saturation des porteurs va
diminuer à son tour entraînant une diminution de la puissance de sortie et de la fréquence de
transition jusqu’à atteindre un état établi. Ce sont ces phénomènes thermiques dus à l’autoéchauffement que nous allons étudier dans un premier temps.
De plus, la technologie récente de ces transistors HEMTs présente des défauts de
structure. Cela se traduit par les effets de pièges qui affectent considérablement la puissance
de sortie des transistors (gate-lag, drain-lag). Nous étudierons ces phénomènes dans un
deuxième temps.
III.1. Les effets thermiques dans les transistors HEMTs GaN
L’état thermique d’un composant résulte de la température ambiante et de l’autoéchauffement du transistor [41]. L’auto-échauffement du transistor se traduit par une
puissance dissipée dépendant de la classe de fonctionnement du transistor et des performances
RF de celui-ci vis-à-vis du signal injecté.
32
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
Ainsi, lorsque la puissance dissipée augmente, la température de jonction notée Tj
augmente, faisant diminuer la mobilité des porteurs. Cela se traduit par une chute de la
puissance de sortie du dispositif ainsi que par une baisse des fréquences de transition et
maximales d’oscillation. En clair, une forte élévation de température altère de façon
importante les performances des transistors. Pour montrer cet effet, nous simulons en
puissance un modèle de transistor GaN (Figure 23) qui prend en compte cet effet thermique
(ce modèle est abordé dans le chapitre suivant), pour deux températures différentes :
Tj=300°K et Tj=400°K.
40
12
Tj=300°K
Tj=300°K
30
Ps_dBm
Gain
11
10
Tj=400°K
9
20
Tj=400°K
10
8
0
7
-10
-5
0
5
10
15
20
25
30
-10
-5
0
Pe_dBm
5
10
15
20
25
Pe_dBm
Figure 23 : Comparaisons de simulations en puissance d’un transistor GaN pour deux
températures de socles différentes (fo=8GHz)
La Figure 24 illustre un exemple de l’effet d’auto-échauffement sur les
caractéristiques I(V) d’un transistor HEMT GaN. Un réseau I(V) quasi-isotherme (Tj=300°K)
mesuré en impulsions est comparé aux mesures en continu du même transistor (les méthodes
de mesure seront abordées dans le chapitre II).
On peut observer une forte décroissance du courant de drain lorsque la tension Vds
augmente. Ceci est lié à une décroissance de la mobilité des électrons lorsque la température
augmente.
33
30
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
GaN_Diamant 12x75 POLAR Vgs=+0.128 V, Vds=+7.850mV, Id =-0.427mA
0.9
Vgs= +0.00nV
Vgs=-1.000 V
Vgs=-2.000 V
Vgs=-3.000 V
Vgs=-4.000 V
Vgs=-5.000 V
Vgs=-6.000 V
Vgs=-7.000 V
Vgs= +0.00nV
Vgs=-1.000 V
Vgs=-2.000 V
Vgs=-3.000 V
Vgs=-4.000 V
Vgs=-5.000 V
Vgs=-6.000 V
Vgs=-7.000 V
I(V) impulsions
0.8
Tj=300°K
0.7
0.6
Id en Amperes
0.5
I(V) continu
0.4
0.3
0.2
0.1
0
-0.1
-5
0
5
10
15
20
Vds en Volts
25
30
35
40
Figure 24 : Exemple d’auto-échauffement d’un transistor GaN
III.2. Les phénomènes de pièges dans les transistors HEMTs GaN.
III.2.1.Notion de piège
Le Nitrure de Gallium est un matériau semi-conducteur qui est mal contrôlé du point
de vue des défauts qu'ils soient structuraux ou qu'ils soient ponctuels (impuretés, défauts
intrinsèques). Ces impuretés génèrent des états énergétiques qui peuvent être occupés par des
porteurs dans la bande interdite du matériau. Ces porteurs sont alors retenus pendant un temps
T dans ces niveaux d'énergie et ne peuvent pas participer à la conduction, d'où le nom de
pièges. Ces niveaux énergétiques constituent donc des pièges pour les matériaux semiconducteurs.
Les phénomènes de pièges, résultant de l'existence d’impuretés ou de défauts dans le
réseau cristallin altèrent considérablement le comportement électrique du transistor aux
fréquences micro-ondes.
34
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
Plus le gap du semi-conducteur est grand et plus il offre la possibilité à des pièges de
se former sur des niveaux d'énergie compris dans la bande interdite. Ces pièges ont la faculté
de capturer ou d'émettre un électron ou un trou avec des constantes de temps diverses. Ces
effets de pièges ont donc des conséquences sur le courant de drain, provoquant des effets
transitoires de ce dernier [42].
La constante de temps de capture de pièges a une durée de l’ordre de la microseconde
alors que celle d’émission des pièges a une durée d’environ 1000 fois supérieure à la capture,
c’est à dire de l’ordre de la milliseconde. Ces constantes de temps correspondent à des
phénomènes basses fréquences.
On distingue deux phénomènes de pièges prépondérants observés sur le courant de
sortie du composant : le self-backgating et le gate-lag.
La méthode de mesure en régime I(V) pulsé permet de mettre en évidence ces
phénomènes de piéges. En effet, c'est le point de polarisation de repos qui fixe, d’une part,
l'état thermique et, d’autre part, l'état des pièges pour toute la mesure des caractéristiques
I(V). En conséquence, si l'on mesure des caractéristiques I(V) à différents points de repos en
conservant une puissance dissipée nulle (pour éviter l'échauffement du composant), la
dispersion entre les mesures reflètera les effets de piège.
III.2.2.Self-backgating
Ce phénomène est en relation avec la dispersion due aux pièges du substrat. Cet effet
est en rapport avec le champ électrique généré par la tension drain-source [43], [44]. La
présence de pièges dans le substrat semi-isolant, engendre des états transitoires du courant de
sortie Ids vis à vis des variations de la tension Vds. En l’absence de variations des tensions de
commande, le nombre de pièges ionisés reste constant. Le nombre d’atomes qui capturent un
électron venant du canal est égal au nombre d’atomes libérant un électron.
Lorsque la tension Vds augmente brusquement (Figure 25), un grand nombre
d’électrons est injecté dans le substrat et est capturé par les pièges. La charge globale du
substrat devient plus négative. Une charge d’espace positive se crée alors, dans le canal à
l’interface canal - substrat. La section du canal diminue lentement ainsi que le courant Ids
jusqu’à l’équilibre.
35
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
Substrat GaN non dopé
Figure 25 : Influence de la capture des électrons par des pièges de substrat
Lorsque la tension Vds diminue brusquement (Figure 26), les pièges émettent un
grand nombre d’électrons dans le canal. En conséquence, la charge d’espace à l’interface
canal – substrat, diminue lentement ; ce qui augmente l’épaisseur du canal. Le courant Ids
augmente au rythme du processus d’émission des charges dans le canal jusqu’à atteindre son
état permanent.
Substrat GaN non dopé
Figure 26 : Influence de l’émission d’électrons par des pièges de substrat
Afin de mettre en évidence ce phénomène, on compare les caractéristiques I(V) du
composant mesurées en impulsion pour deux points de polarisation de repos différents qui ne
présentent pas de puissance dissipée [45]. Cela consiste à appliquer des impulsions de
polarisation de courte durée, dans notre cas 300ns avec une période de récurrence de 6µs.
Tout d’abord, nous réalisons une première série de mesures pour lesquelles le
transistor est polarisé de la manière suivante : Vgs0 = Vp = -7V et Vds0=0V. Ensuite, nous
polarisons ce même transistor toujours avec la même tension de grille de repos, mais
Vds0=30V (Figure 27).
36
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
2x50_35 POLAR Vgs=-6.022 V, Vds=+20.03 V, Id =+0.657mA
0.14
Vgs=+2.000 V
Vgs=+1.000 V
Vgs= +0.00nV
Vgs=-1.000 V
Vgs=-2.000 V
Vgs=-3.000 V
Vgs=-4.000 V
Vgs=-5.000 V
Vgs=-6.000 V
Vgs=+2.000 V
Vgs=+1.000 V
Vgs= +0.00nV
Vgs=-1.000 V
Vgs=-2.000 V
Vgs=-3.000 V
Vgs=-4.000 V
Vgs=-5.000 V
Vgs=-6.000 V
0.12
0.1
Id en Amperes
0.08
0.06
0.04
0.02
0
-0.02
-5
0
5
10
15
20
25
Vds en Volts
30
35
40
45
50
Figure 27 : Exemple de comparaison des caractéristiques I(V) obtenues sur un transistor GaN
pour des polarisations (Vgs, Vds) de (-7V ; 0V) et (-7V ; 30V)
III.2.3.Gate-lag
Ce phénomène [46], [47] (Figure 28) induit des effets transitoires lents du courant de
sortie même lorsque la tension de commande varie brutalement, entraînant un retard du signal.
Cet effet est principalement du à des piéges de surface et est en relation avec la tension grillesource de polarisation du composant. Un autre phénomène agit sur le gate-lag : l'ionisation
par impact. Cependant les mécanismes physiques détaillés liés aux pièges de surface ne sont
pas totalement identifiés.
Figure 28 : Mise en évidence du phénomène de « gate-lag »
37
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
Lorsque Vgs=Vgsoff (pincement), le canal est entièrement déplété de la source vers le
drain. Lorsque Vgs passe de Vgsoff à Vgson, le courant de drain reste faible jusqu’au
commencement d’émission des électrons. L’augmentation du courant de sortie s’effectue
d’une manière transitoire au rythme de vidage des pièges (Figure 29). Lorsque le processus de
capture est terminé, le courant Ids atteint son état permanent après quelques millisecondes
dans certain cas.
Substrat GaN
Figure 29 : Description physique du processus d’émission et de capture des charges à partir
des pièges de surface
De plus, des travaux [48] ont montré que plus le transistor était pincé (Vgs grand),
plus les transitoires du courant de sortie dus au « gate lag » sont importants. Lorsque Vgsoff
correspond au début du pincement du canal, celui-ci est essentiellement fermé sous toute la
longueur de la grille (Figure 30-a), ainsi les effets de pièges de surface peuvent être
négligeables. En revanche, lorsque Vgsoff atteint une valeur pour laquelle le pincement est
profond, le canal est entièrement déplété de la source vers le drain (Figure 30-b). Dans ce cas,
le courant Ids présente un comportement transitoire plus prononcé avant d’atteindre son état
permanent.
38
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
Substrat GaN
Substrat GaN
Figure 30 : Effets d’un pincement léger (a) et profond (b) sur la zone désertée
Afin de mettre en évidence ce phénomène, de la même manière que précédemment, on
compare les caractéristiques I(V) du composant mesurées en impulsion pour deux points de
polarisation de repos différents qui ne présentent pas de puissance dissipée [45].
Tout d’abord, nous réalisons une première série de mesures pour lesquelles le
transistor est polarisé de la manière suivante : V gs 0 = Vds 0 = 0V . Ensuite, nous polarisons ce
même transistor avec Vds 0 = 0V , mais V gs 0 = V p = −7V (Figure 31).
39
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
2x50_35 POLAR Vgs=-75.72mV, Vds=+3.103mV, Id =-0.239mA
0.14
Vgs=+2.000 V
Vgs=+1.000 V
Vgs= +0.00nV
Vgs=-1.000 V
Vgs=-2.000 V
Vgs=-3.000 V
Vgs=-4.000 V
Vgs=-5.000 V
Vgs=-6.000 V
Vgs=+2.000 V
Vgs=+1.000 V
Vgs= +0.00nV
Vgs=-1.000 V
Vgs=-2.000 V
Vgs=-3.000 V
Vgs=-4.000 V
Vgs=-5.000 V
Vgs=-6.000 V
0.12
0.1
Id en Amperes
0.08
0.06
0.04
0.02
0
-0.02
-5
0
5
10
15
20
25
Vds en Volts
30
35
40
45
50
Figure 31 : Exemple de comparaison des caractéristiques I(V) obtenues sur un transistor GaN
pour des polarisations de (Vgs, Vds) de (0V ; 0V) et (-7V ; 0V)
Les réseaux I(V) précédents montrent les effets statiques des pièges. Cependant, pour
des applications avec des signaux modulés en amplitude, il est important de prendre en
compte les effets de pièges dynamiques. Typiquement, il existe deux constantes de temps :
-
Les effets de capture des pièges qui sont de l’ordre de la micro-seconde.
-
Les effets de libération de pièges qui sont de l’ordre de la milli-seconde.
Pour pouvoir réaliser une conception à partir de ces composants, il est donc nécessaire
d’avoir un modèle électrique traduisant les effets thermiques et les effets de pièges du
composant. Cette modélisation électrique est abordée dans le chapitre II.
40
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
CONCLUSION :
Dans ce chapitre, les principaux critères technologiques (physiques et électriques) des
différents transistors de puissance ont été présentés. Nous avons pu démontrer tout l’intérêt
que présente le transistor HEMT en Nitrure de Gallium pour des applications d’amplification
de puissance à haute fréquence.
Ce semi-conducteur apparaît dores et déjà comme un composant prometteur dans un
avenir proche. L’état de l’art présentant de nombreuses publications sur la réalisation de
transistor GaN atteste de l’intérêt des universitaires et des industriels pour ce composant.
Cependant, la réalisation du transistor qui est issu d’une technologie récente n’est pas
encore totalement maîtrisée. Ils possèdent donc encore quelques défauts qui limitent leurs
performances.
L’objectif final de la thèse est la conception d’un amplificateur de puissance de type
Doherty. Etant donnée, l’importance des phénomènes thermiques et des effets de piège dans
ce type de transistor en Nitrure de Gallium, nous avons développé un modèle électrique
prenant en compte ces deux phénomènes. Ce modèle contribuera fortement à la méthodologie
de conception de cet amplificateur. Cette modélisation particulière est donc le sujet du
deuxième chapitre.
41
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
BIBLIOGRAPHIE
[1]
S.I. LONG
"Microwave HBT. Principles and models",
IEEE Transactions on Microwave Theory and techniques Vol. 37, n°9, Sept 1989, pp. 1286-1301.
[2]
F. ALI, A. GUPTA
"HEMTs & HBTs",
Artech House, p. 191, 1991.
[3]
W. SHOCKLEY
"A unipolar field effect transistor",
Proc. of the IRE, vol. 40, pp. 1365, 1952.
[4]
J. M. COLLANTES, J. J. RAOUX ET AL.
« A new large-signal model based on pulse measurements techniques for RF power MOSFET »
IEEE -MTT-s International Microwave Symposium, Orlando, 15-19 mai 1995
[5]
S. WU, B. RAZAVI
« A 900 MHz / 1.8 GHz CMOS receiver for dual-band applications »
IEEE journal of Solid State Circuits, vol. 33, n°15, pp 2178-2185, dec.1998
[6]
T.MANKU
« Microwave CMOS-Device physics and design »
IEEE journal of Solid State Circuits, vol. 34, n°3, pp 277-285, mars 1999
[7]
J. OLSSON, N. RORSMAN ET L. VESTLING ET AL
"1W/mm Power Density at 3.2GHz for a Dual-Layer RESURF LDMOS Transistor",
IEEE Electron Device Letters Vol 43, No 4, Avril 2002.
[8]
BRECH, H.; BURGER, W.; DRAGON, C.; PRYOR, B
"Voltage optimization for state of the art RF-LDMOS for 2.1 GHz W-CDMA cellular infrastructure
applications",
Microwave Symposium Digest, 2003 IEEE MTT-S International , Volume: 1 , 8-13 June 2003 Page(s):
209 -212 vol.1
[9]
K. MATSUNAGA, K. ISHIKURA, I. TAKENAKA AND AL.
A Low-Distortion 230W GaAs Power FPHFET Operated at 22V for Cellular Base Station”, 2000 IEDM
Technical Digest, pp. 393-396.
[10]
N. SAKURA, K. MATSUNAGA, K. ISHIKURA AND AL.
“100W L-Band GaAs Power FP-HFET Operated at 30V”,
2000 IEEE MTT-S Digest, pp. 1715-1718.
[11]
K.INOUE ET.AL
“A High Gain L-band GaAs FET Technology for 28V operation”
IMS 2004
[12]
M. NAGAHARA, K. INOUE, S. SANO, H. TAKAHASHI, AND S. TAKASE
“A 28V 250W GaAs Power FET with High Gain of 15.5dB for W-CDMA Base Stations“
IEEE MTT-S Digest, pp.1359-1362, 2004
[13]
B. M. GREEN, E. LAN, P. LI AND AL
“A High Power Density 26 V GaAs pHEMT Technology“
IEEE MTT-S Digest, pp.817-820, 2004
[14]
J. W. PALMOUR, J. A. EDMOND, H. S. KONG AND C. H. CARTER
"Silicon Carbide power devices for aerospace applications,"
in Proc. 28 th Intersociety Energy Conversion conf. Amer. Chem. Soc., pp 1249-1254, 1993.
[15]
C. E. WEITZEL, J. W. PALMOUR, C. H. CARTER AND K. J. NORDQUIST
"4H-SiC MESFET with 2.8 w/mm power density at 1.8 GHz,"
IEEE Electron Device Letters, vol. 15, n°10, pp. 406-408, October 1994
42
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
[16]
H. GEORGE HENRY, GODFREY AUGUSTINE AND AL
“S-Band Operation of SiC Power MESFET With 20 W (4.4 W/mm) Output Power and 60% PAE”
IEEE Trans. on Electron Devices, Vol. 51, No. 6, Juin 2004
[17]
S. DE MEYER
“Etude d'une nouvelle filière de composants HEMTs sur technologie nitrure de gallium. Conception d'une
architecture flip-chip d'amplificateur distribué de puissance à très large bande”
thèse de doctorat soutenue le 12 septembre 2005, Université de Limoges.
[18]
S.M. SZE
“Physics of Semiconductor Devices“
2nd Edition, 1981, ISBN O-471-O9837-X
[19]
S. T. SHEPPARD, K. DOVERSPIKE, W. L. PRIBBLE, AND AL.
« High-power microwave AlGaN/GaN HEMT.s on semi-insulating silicon carbide substrates »
IEEE Electron Device Lett., vol. 20, pp. 161-163, Apr. 1999
[20]
C. CHARBONNIAUD, T. GASSELING, S. DE MEYER, AND AL.
“Power Performance Evaluation of AlGaN/GaN HEMTs through Load Pull and Pulsed I-V
Measurements”,
GAAS 2004, 11-12 Oct, 2004 Amsterdam
[21]
A. MINKO, V. HOËL, E. MORVAN, B. GRIMBERT, AND AL.
“AlGaN–GaN HEMTs on Si With Power Density Performance of 1.9 W/mm at 10 GHz“,
IEEE Electon Device Letters, Vol. 25, No. 7, pp. 453–455, Juillet 2004
[22]
W. JOHNSON, E. L. PINER, A. VESCAN, R. THERRIEN, AND AL.
“12 W/mm AlGaN–GaN HFETs on Silicon Substrates“,
IEEE Electon Device Letters, Vol. 25, No. 7, pp. 459–461, Juillet 2004
[23]
K. K. CHU, P. C. CHAO, M. T. PIZZELLA, R. ACTIS, AND AL.
“9.4-W/mm Power Density AlGaN–GaN HEMTs on Free-Standing GaN Substrates”, IEEE Electon
Device Letters, Vol. 25, No. 9, Sept 2004
[24]
YI-FENG WU, , DAVID KAPOLNEK, AND AL.
“Very-High Power Density AlGaN/GaN HEMTs“,
IEEE Trans. on Electronic Devices, Vol. 48, No. 3, Mars 2001
[25]
A. CHINI ; D. BUTTARI ; R. COFFIE ; S. HEIKMAN ; AND AL.
"12W/mm power density AlGaN/GaN HEMTs on sapphire substrate",
Electronics Letters, Vol. 40, No 1, Janvier 2004
[26]
Y. F.WU, A. SAXLER,M.MOORE, P. SMITH, S. SHEPPARD, AND AL.
“30-W/mm GaN HEMTs by field plate optimization”,
IEEE Electron Device Lett, vol. 25, pp. 117–119, Mar. 2004
[27]
C.-L. CHEN, L. J. MAHONEY, M. J. MANFRA, F. W. SMITHAND AL.
"High-breakdown-voltage MESFET with a low-temperaturegrown GaAs passivation layer and
overlapping gate structure",
IEEE Electron Device Letters, vol. 13, pp. 335-337, 1992
[28]
HUILI XING, Y. DORA, A. CHINI, S. HEIKMAN, S. KELLER, AL.
“High Breakdown Voltage AlGaN–GaN HEMTs Achieved by Multiple Field Plates”, IEEE Electron
Device Letters, Vol. 25, No. 4, Avril 2004
[29]
J.S MOON, S. WU, D. WONG AND AL.
« Gate-recessed AlGaN-GaN HEMTs for High-Performance Millimeter-Wave Applications »
IEEE Electron Device Letters, Vol. 26, No. 6, June 2005
[30]
H. YU, L. MCCARTHY, S. RAJAN, S. DENBAARS AND AL.
« Ion implanted AlGaN-GaN HEMTs with Nonalloyed Ohmic Contacts »
IEEE Electron Device Letters, Vol. 26, No. 5, mai 2005.
[31]
D. DUCATTEAU, A. MINKO, V. HOEL, E. DELOS AND AL.
« Output Power Density of 5.1 W/mm at 18 GHz With an AlGaN/GaN HEMT on Si Substrate »
IEEE Electron Device Letters, Octobre 2005
43
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
[32]
T. PALACIOS, A. CHAKRABORTY, S. RAJAN AND AL.
« High Power AlGaN/GaN HEMTs for Ka-Band Applications »
IEEE Electron Device Letters, Vol. 26, No. 1, Nov. 2005
[33]
W-K WANG, P-C CHIN, C-H LIN, C-K LIN AND AL.
« Performance Enhancement by using the n+GaN Cap Layer and Gate Recess Technology on the
AlGaN/GaN HEMT fabrication »
IEEE Electron Device Letters, Vol. 26, No. 1, janvier 2005
[34]
R. VETURY, Y. WEI, D.S. GREEN AND AL.
« High Power, High Efficiency, AlGaN/GaN HEMT Technology for Wireless Base Station
Applications »
Microwave Symposium Digest, 2005 IEEE MTT-S International , 12-17 Juin 2005 Page(s): 487-490
[35]
R. THOMPSON, T. PRUNTY, V. KAPER AND J.R. SHEALY
« Performance of the AlGaN HEMT Structure with a Gate Extension »
IEEE Trans. On Electron Devices, Vol. 51, No. 2, Février 2004
[36]
Y. KAMO, T, KUNII, H. TAKEUCHI AND AL.
« A C-Band AlGaN/GaN HEMT with Cat-CVD SiN Passivation Developped for an Over 100W
operation »
Microwave Symposium Digest, 2005 IEEE MTT-S International , 12-17 Juin 2005 Page(s): 495-498
[37]
W. NAGY, S. SINGHAL, R. BORGES, J.W. JONHSON AND AL.
« 150W GaN-on-Si RF Power Transistor »
Microwave Symposium Digest, 2005 IEEE MTT-S International , 12-17 Juin 2005 Page(s): 483-486
[38]
R. BEHTASH, H.TOBLER, M. NEUBURGER, AND AL.
« AlGaN/GaN HEMTs on Si(111) with 6.6 W/mm output density »
Electron. Letters, vol.39, No7, pages : 626-628, Avril 2003.
[39]
V. KUMAR, G. CHEN, S. DUO AND AL.
« Field Plate 0.25µm gate-length AlGaN/GaN HEMTs on 6H-SiC with power density of 9.1 W/mm at
18GHz »
Electron. Letters, vol.41, No. 19, Sept. 2005
[40]
Z.H. FENG, S.J. CAI, K.J.CHEN AND K.M. LAU
« Enhanced-Performance of AlGaN-GaN HEMTs Grown on Grooved Sapphire Substrate »
IEEE Electron Device Letters, vol. 26, No.12, Dec. 2005
[41]
C. CHARBONNIAUD
« Caractérisation et modelisation électrothermique non-linéaire de transistors à effet de champ GaN pour
l’amplification de puissance micro-ondes »
Thèse de doctorat, Université de Limoges, Octobre 2005
[42]
Z. OUARCH
"Caractérisation et modélisation des effets de pièges et thermiques des transistors à effet de champ sur
AsGa : Application à la simulation de ma dynamique lente des circuits non linéaires micro-ondes,"
Thèse de doctorat, Université de Limoges, mars 1995
[43]
S. C. BINARI, P. B. KLEIN, AND T. E. KAZIOR,
"Trapping Effects in GaN and SiC Microwave FETs",
Invited Paper, Proceedings of The IEEE, Vol. 90, No. 6, June 2002
[44]
S. DE MEYER, C. CHARBONNIAUD, R. QUERE AND AL.
"Mechanism of power density degradation due to trapping effects in AlGaN/GaN HEMTs",
IEEE MTTs Digest, 2003, pages 455 à 458
[45]
C. CHARBONNIAUD, S. DE MEYER, R. QUERE, J.P. TEYSSIER.
"Electrothermal and trapping effects characterisation",
GAAS 2003, 6-7 Oct, 2003 Munich.
[46]
RAMAKRISHNA VETURY,
"Polarization Induced 2DEG in AlGaN/GaN HEMTs : On the origin, DC and transient characterization",
Dissertation of PHD in Electrical and Computer Engineering, UNIVERSITY OF CALIFORNIA, Santa
44
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
Barbara, December 2000
[47]
KUZMIK, J, BLAHO, M.; POGANY AND AL.
« Backgating, high-current and breakdown characterisation of AlGaN/GaN HEMTs on silicon
substrates »
European Solid State Device Research, 16-18 Sept. 2003 Page(s): 319 – 322.
[48]
J. W. BAO, X. DU, M. S. SHIROKOV, R. E. LEONI, AND J. C. M. HWANG
"Substrate-Induced Gate Lag in Ion-Implanted GaAs MESFET’s,"
IEEE Trans. Electron Devices, pp. 161-164, 1996.
45
Chapitre I : Potentialité des différentes technologies de transistors pour l’amplification de puissance
46
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
CHAPITRE II :
Modélisation non-linéaire d’un transistor
HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
47
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
48
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
INTRODUCTION :
Nous avons vu lors du premier chapitre que les transistors HEMTs GaN sont des semiconducteurs à forte potentialité pour des applications de puissance à haute fréquence.
Cependant, ces transistors à forte densité de puissance subissent un auto-échauffement
important. Ce sont ces phénomènes thermiques, dans un premier temps, que nous allons
mettre en évidence pour un transistor HEMT GaN de 12 doigts de 75µm provenant de la
fonderie Tiger.
La caractérisation de ce composant à plusieurs températures va nous permettre, par la
suite d’établir un modèle électrothermique non-linéaire.
Cependant, la technologie récente de ces transistors HEMTs GaN présente des défauts
de structure qui engendrent des effets de pièges. Ces effets de pièges affectent les
performances en puissance de sortie de ces derniers. Ces effets vont donc être caractérisés à
l’aide du banc en impulsions développé au laboratoire.
L’importance de ces effets de pièges va amener à la création d’un modèle
électrothermique intégrant ces phénomènes de pièges. Ce modèle servira, par la suite, à la
conception d’un amplificateur de type Doherty.
49
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
I.
Caractérisation du composant.
Les transistors caractérisés et modélisés sont des HEMTs en Nitrure de Gallium sur
substrat Carbure de Silicium. Ils sont issus d’un process de 2001 de la fonderie Tiger. Ils sont
constitués de 12 doigts de grille de 75µm de large (12x75µm), la longueur des doigts est
de 0.25µm (Figure 32). Ils ne présentent pas de Field Plate.
Figure 32 : photo d’un transistor GaN 12x75µm
I.1. Principe du banc de mesure I(V) et paramètres [S] impulsionnel.
Pour caractériser le transistor, nous utilisons le banc de mesures impulsionnel I[V] et
des paramètres [S] de XLIM à Brive. Ce banc permet de s’affranchir en grande partie des
problèmes d’auto-échauffement du transistor, mais aussi dans le cas des transistors à effet de
champ, de visualiser les effets parasites de pièges. De plus, il est souhaitable de pouvoir
caractériser les transistors dans toutes les régions où ils sont susceptibles de fonctionner. Les
zones d’avalanche et de forte conduction de grille sont mesurables en impulsions mais sont
impossibles à mesurer en continu sans éviter la détérioration ou la destruction du composant.
Ainsi, grâce à cet outil permettant des mesures I(V) et paramètres [S] pulsées, des
modèles très élaborés de transistors peuvent être réalisés. C’est pourquoi ce style de banc a été
développé dans notre équipe depuis une quinzaine d’année, ce qui a donné lieu à de
nombreuses thèses et publications [49][50][51][52][53][54].
Le banc de mesures de XLIM (Figure 33) a les caractéristiques suivantes :
50
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
- mesures pulsées I[V] (2A, 100V).
- mesures des paramètres [S] (0.5 @ 40GHz).
- température de chuck (-65°C à +200 °C).
- durée d’impulsion minimale : 200ns.
Figure 33 : Schéma du banc de mesure pulsé de XLIM
Le principe de fonctionnement du banc consiste à appliquer les impulsions de courte
durée, dans notre cas 300ns avec une période de récurrence de 6µs, à partir d’un point de
polarisation de repos (VGS0, VDS0) qui permet de fixer l’état thermique du composant (Figure
34). De plus, si ces transistors contiennent des pièges, l’état de ceux-ci va être modifié par le
déplacement de ce point de repos.
51
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
0,12
Id
0,1
Id
-5
-4
-3
-2
0,1
0,08
0,08
0,06
0,06
0,04
0,04
0,02
0,02
0
-6
0,12
-1
0
0
1
2
-0,02
0
10
20
30
40
50
-0,02
Vgs0
Vds0
Vgsi
Vdsi
t
t
Figure 34 : Principe de mesures en impulsions
Pour satisfaire les critères de mesure énoncés précédemment, la durée et la récurrence
des impulsions doivent remplir les spécifications suivantes :
-
la durée de l’impulsion doit être suffisamment brève pour que la température n’ait
pas le temps de changer quelle que soit la puissance de l’impulsion,
-
la durée de l’impulsion doit être suffisamment grande pour garantir un état établi et
assurer ainsi une mesure précise et simultanée des tensions et des courants,
-
le temps hors impulsion doit être très grand devant la durée des impulsions pour
que l’état thermique soit très majoritairement piloté par le point de polarisation de
repos. C’est-à-dire que le rapport cyclique est toujours inférieur à 10 %.
I.2. Principe des mesures en température
Afin de connaître la température exacte de fonctionnement du transistor. Nous
utilisons une polarisation dite "froide" (transistor pincé ou tension de drain nulle) ne générant
pas de puissance dissipée, ainsi la température de jonction du transistor est uniquement
contrôlée par le chuck thermique de la table sous pointe. Les mesures étant effectuées en
impulsions, on réalise ainsi une caractérisation I(V) et paramètres S quasi-isotherme.
52
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
On peut ainsi mesurer l’évolution des réseaux I(V) et des paramètres [S] pour
différentes températures de jonction qui correspondent à la température du chuck thermique.
I.3. Mise en évidence des phénomènes thermiques du transistor GaN 12x75µm.
I.3.1. Evolution des réseaux I(V) en fonction de la température.
Nous avons caractérisé ce transistor en impulsions pour 6 températures de chuck : 0°C,
27°C, 50°C, 100°C, 150°C et 200°C et cela pour 4 points de repos :
-
Trois points de repos, correspondant à des points de polarisation dits froids,
(Vdso= 0V ; Vgso=0V), (Vdso= 0V ; Vgso=-7V), (Vdso=20V ; Vgso=-7V) ont été
choisis dans le but d’observer les phénomènes de pièges.
-
Un point de repos (Vdso=20V ; Vgso=-4V), correspondant à la polarisation
nominale de l’amplificateur à concevoir. Il permet d’obtenir un réseau I(V)
intégrant, pour ce point de polarisation, l’ensemble des phénomènes de pièges.
La Figure 35 montre la comparaison des mesures de réseaux Ids=f(Vds) à la
polarisation de repos (Vdso= 0V ; Vgso=0V) pour 5 températures de 27°C à 200°C.
La Figure 36 montre la comparaison des mesures de réseaux Ids=f(Vgs) à Vds
constant de 20V et à la polarisation de repos (Vdso= 0V ; Vgso=0V) pour 4 températures de
27°C à 150°C.
Le transistor a été aussi mesuré en continu afin d’observer le phénomène d’autoéchauffement (Figure 37).
53
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
GaN_Diamant 12x75 POLAR Vgs=+0.132 V, Vds=+2.225mV, Id =-0.550mA
1
Vgs=+1.000 V
Vgs=-2.000 V
Vgs=-4.000 V
Vgs=-5.000 V
Vgs=-6.000 V
Vgs=+1.000 V
Vgs=-2.000 V
T°= 27°C
Vgs=-4.000
V
Vgs=-5.000 V
Vgs=-6.000 V
T°= 50°C
Vgs=+1.000
V
Vgs=-2.000 V
Vgs=-4.000 V
T°= 100°C
Vgs=-5.000
V
Vgs=-6.000 V
Vgs=+1.000 V
T°= 150°C
Vgs=-2.000
V
Vgs=-4.000 V
Vgs=-5.000 V
T°= 200°C
Vgs=-6.000
V
Vgs=+1.000 V
Vgs=-2.000 V
Vgs=-4.000 V
Vgs=-5.000 V
Vgs=-6.000 V
0.9
50°C
0.8
100°C
150°C
0.7
200°C
Id en Amperes
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
-0.1
-5
0
5
10
15
Vds en Volts
20
25
30
35
Figure 35: comparaison de réseaux I(V) pour des températures de 22°C à 200°C au point de
repos (Vds=0V ; Vgs=0V).
1
Vds=+20.00 V
Vds=+20.00 V
Vds=+20.00 V
Vds=+20.00 V
0.9
T°= 27°C
0.8
T°= 50°C
0.7
Id en Amperes
0.6
T°= 100°C
0.5
0.4
T°= 150°C
0.3
0.2
0.1
0
-0.1
-7
-6
-5
-4
-3
-2
Vgs en Volts
-1
0
1
2
3
Figure 36 : Comparaisons Ids=f(Vgs) pour Vds=20V pour différentes températures
Nous pouvons observer une décroissance assez importante du courant de drain lorsque
la température de jonction augmente.
54
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
0.6
Vgs= +0.00nV
Vgs=-1.000 V
Vgs=-2.000 V
Vgs=-3.000 V
Vgs=-4.000 V
Vgs=-5.000 V
Vgs=-6.000 V
Vgs=-7.000 V
0.5
0.4
Id en Amperes
0.3
0.2
0.1
0
-0.1
-5
0
5
10
15
20
Vds en Volts
25
30
35
40
Figure 37 : Réseau I(V) mesuré en continu
I.3.2. Principe de mesure de la résistance thermique.
La résistance thermique d'un transistor RTH, exprimée en °C / W, permet de
caractériser l’élévation de température de jonction Tj du composant par rapport à la
température de socle Tref lorsque celui-ci est soumis à une excitation électrique.
Le principe de la mesure de la résistance thermique est basé sur la variation de la
tension de seuil de la jonction Schottky grille - source avec la température.
- Phase de calibrage :
En premier lieu, il est nécessaire de calibrer ce « thermomètre électrique » en
température par une mesure en impulsions du courant de grille pour des températures de
chuck différentes. Les tensions de polarisation de repos Vgs0, et Vds0 sont à 0 V pour ne pas
créer de puissance électrique dissipée. Nous mesurons alors le rapport
∆V gs
∆T
pour un fort
courant de grille (Ig=20mA), de façon à se placer dans la zone où les courbes de diode sont
parallèles (Figure 38). Pour un courant Ig de 20mA, nous obtenons un rapport
∆V gs
∆T
= −1.78mV / ° K .
55
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
0.03
Tj=333°K
Tj=373°K
Tj=423°K
Tj=473°K
0.025
Ig en Amperes
0.02
0.015
0.01
0.005
0
-0.005
0.4
0.6
0.8
1
1.2
1.4
1.6
1.8
Vgs en Volts
Figure 38 : Calibration du « thermomètre électrique »
1,75
1,7
Vgs (V)
1,65
1,6
1,55
1,5
1,45
1,4
300
350
400
450
500
T (°K)
Figure 39 : Tj=f(Vgs) pour Ig=20mA
- Phase de mesure :
Une fois le thermomètre calibré, il suffit de mesurer en impulsion la tension de grille
Vgs à partir d’un point de repos nominale, permettant d’avoir un courant de grille proche de
Ig=20mA et d’utiliser la courbe étalon de la Figure 39 pour en déduire Tj.
56
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
Pour mesurer la résistance thermique Rth, on choisit deux points de polarisation de
repos correspondant à deux puissances dissipées Pdiss1 et Pdiss2. On mesure ensuite Vgs1 et
Vgs2 au même Ig pour chaque cas.
Nous en déduisons ainsi la valeur de la résistance thermique par la formule suivante :
Rth =
∆T
∆T ∆V gs
=
.
∆Pdiss
∆V gs ∆Pdiss
avec ∆Vgs= Vgs2-Vgs1
et
∆Pdiss=Pdiss2-Pdiss1
Pour ce transistor, nous évaluons Rth à 12°C/W.
On notera que la présence de pièges est une difficulté majeure dans cette étape
d’extraction de la résistance thermique.
I.4. Mise en évidence des phénomènes de pièges.
La méthode de mesure en régime pulsé permet de mettre en évidence ces phénomènes
de piéges. En effet, c'est le point de polarisation de repos qui fixe l'état thermique et l'état des
pièges pour toute la mesure des caractéristiques I(V). En conséquence, si l'on mesure des
caractéristiques I(V) à différents points de repos en conservant une puissance dissipée nulle
(pour éviter l'échauffement du composant), la dispersion entre les mesures reflètera les effets
de pièges.
I.4.1. Mise en évidence des "pièges de drain".
Nous avons caractérisé ce transistor pour différents points de repos à courant de drain
nul, c’est à dire à puissance dissipée nulle et donc pour un même état thermique. Les
polarisations utilisées sont :
- Vgso= -7V = Vp et Vdso = 0V.
- Vgso= -7V = Vp et Vdso = 20V.
La Figure 40 montre une légère différence entre les deux réseaux qui est due aux
pièges dits « pièges de drain ». Le phénomène de pièges lié à la tension de drain étant peu
important pour ce composant, il ne sera pas pris en compte dans le modèle de pièges
développé par la suite.
57
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
0.8
Vgs=+1.500 V
Vgs=+1.000 V
Vgs= +0.00nV
Vgs=-1.000 V
Vgs=-2.000 V
Vgs=-3.000 V
Vgs=-4.000 V
Vgs=-4.250 V
Vgs=-4.500 V
Vgs=-5.000 V
Vgs=-5.250 V
Vgs=-5.500 V
Vgs=-6.000 V
Vgs=-6.250 V
Vgs=-6.500 V
Vgs=-7.000 V
Vgs=+1.500 V
Vgs=+1.000 V
Vgs= +0.00nV
Vgs=-1.000 V
Vgs=-2.000 V
Vgs=-3.000 V
Vgs=-4.000 V
Vgs=-4.250 V
Vgs=-4.500 V
Vgs=-5.000 V
Vgs=-5.250 V
Vgs=-5.500 V
35 V
Vgs=-6.000
Vgs=-6.250 V
Polarisation
(-7V,0V)
0.7
Polarisation
(-7V,20V)
0.6
0.5
0.3
Id
(A)
0.4
0.2
0.1
0
-0.1
-5
0
5
10
15
20
Vds (Volts)
25
30
40
Figure 40 : Mise en évidence des "pièges de drain".
I.4.2 Mise en évidence des "pièges de grille".
L’opération réciproque consiste à faire varier la polarisation Vgso en maintenant la
valeur Vdso= 0V (pas de puissance dissipée). Deux réseaux mesurés en impulsion ayant pour
polarisations froides (Vgso=-7V,Vdso=0V) et (Vgso=0V,Vdso=0V ) sont comparés Figure
41.
GaN_Diamant 12x75 POLAR Vgs=+0.120 V, Vds=+6.125mV, Id =-0.435mA
1
Polarisation
(0V,0V)
0.8
Polarisation
(-7V,0V)
Id en Amperes
0.6
0.4
0.2
0
-0.2
-5
0
5
10
15
20
Vds en Volts
25
30
Vgs=+2.500 V
Vgs=+2.000 V
Vgs=+1.500 V
Vgs=+1.000 V
Vgs= +0.00nV
Vgs=-1.000 V
Vgs=-2.000 V
Vgs=-3.000 V
Vgs=-4.000 V
Vgs=-4.250 V
Vgs=-4.500 V
Vgs=-5.000 V
Vgs=-5.250 V
Vgs=-5.500 V
Vgs=-6.000 V
Vgs=-6.250 V
Vgs=-6.500 V
Vgs=-7.000 V
Vgs=+2.500 V
Vgs=+2.000 V
Vgs=+1.500 V
Vgs=+1.000 V
Vgs= +0.00nV
Vgs=-1.000 V
Vgs=-2.000 V
Vgs=-3.000 V
Vgs=-4.000 V
Vgs=-4.250 V
35 V
Vgs=-4.500
Vgs=-5.000 V
40
Figure 41 : Mise en évidence des pièges de grille.
58
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
Nous pouvons observer une grande différence entre les deux réseaux, ce qui met en
avant l’importance des pièges dits « pièges de grille ». Pour des tensions de grille élevées
(autour de 0V), on observe, entre ces deux états de pièges, des courants de drain pouvant
varier quasiment dans un rapport deux. Le fonctionnement en puissance dépend du réseau
I(V) correspondant à l'état de piège lié au point de polarisation. Un changement de la tension
de polarisation de grille ne correspond donc plus à un classique changement de classe de
fonctionnement mais également à un changement de réseau I(V). Ce phénomène de pièges
pouvant influer fortement sur le fonctionnement d'un amplificateur, nous avons jugé utile de
développer un modèle de pièges.
I.5. Evolution des paramètres [S] en fonction de la température.
Nous avons mesuré les paramètres [S] dans la bande de fréquence de 1 à 20 GHz. Les
mesures des paramètres [S] sont comparées pour différentes températures mais en prenant
soin d’être à chaque fois au même point de repos (Vdso= 20V ; Vgso=-7V) et au même point
de polarisation d’impulsion (Vdsi= 22V ; Vgsi=-4V).
59
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
S22
S11
dB S12
-18
60
-20
40
20
-22
Phase
S12
-24
0
-20
-26
-40
-28
-60
1.8E10
20
2.0E10
1.8E10
1.4E10
20
1.6E10
1.4E10
1.2E10
15
Fréquence (GHz)
1.6E10
1.2E10
15
1.0E10
8.0E9
10
1.0E10
8.0E9
10
6.0E9
4.0E9
5
6.0E9
4.0E9
5
2.0E9
0.0
2.0E9
20
2.0E10
1.8E10
15
1.6E10
Fréquence (GHz)
1.4E10
1.2E10
10
1.0E10
8.0E9
6.0E9
4.0E9
2.0E9
0.0
5
150
25
20
100
15
dB S21
Phase
S12
10
50
5
0
0
-50
-5
Fréquence (GHz)
25
25
__ 473 °K
__ 423 °K
__ 373 °K
__ 333 °K
__ 300 °K
20
20
Gain_Max
(dB)
15
15
1010
5
5
20
2.0E10
1.8E10
Fréquence (GHz)
15
1.6E10
1.4E10
1.2E10
10
1.0E10
8.0E9
6.0E9
4.0E9
2.0E9
0.0
5
Figure 42 : Paramètres [S] pour des températures de 300 à 473 °K
60
2.0E10
0.0
20
2.0E10
1.8E10
1.6E10
Fréquence (GHz)
15
1.4E10
1.2E10
10
1.0E10
8.0E9
6.0E9
4.0E9
2.0E9
0.0
5
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
Nous pouvons voir Figure 42 que la température a une influence sur les paramètres [S]
sur une large gamme de température. En particulier, on observe sur le paramètre S(2,1) un
écart de 2 dB entre la température de jonction de 300°K et celle de 473°K, ceci affectera
inévitablement le gain en puissance de l’amplificateur.
Une fois que l’on a caractérisé le composant, un modèle électrothermique peut être
élaboré.
II.
Modélisation
de
transistor
par
un
modèle
tabulaire
électrothermique.
II.1. Introduction au modèle.
Il existe principalement deux méthodes de modélisation électrique des non-linéarités
pour la CAO des circuits: la modélisation par équations phénoménologiques et la
modélisation par tables.
II.1.1. Modèle par équations phénoménologiques
Les non-linéarités sont représentées à l'aide d'équations analytiques paramétrées. La
Figure 43 montre le schéma non-linéaire du transistor. Nous pouvons observer deux types de
non-linéarités : les non-linéarités convectives (source de courant et diodes) et les nonlinéarités capacitives.
Idgd
G
Lg
Cgd
Rg
Rgd
Rd
Cpg
Ld
D
Cpd
Cgs
Vgs
Cds
Idgs
Ri
Id(Vgs, Vds)
Vds
Rs
Ls
S
Figure 43 : schéma électrique non-linéaire du transistor à effet de champ
61
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
Les modèles analytiques les plus utilisés pour exprimer la source de courant sont les
modèles de Curtice et de Tajima [55] avec leurs différentes variantes.
Concernant les capacités non-linéaires, elles sont représentées par des équations
mathématiques plus ou moins simples (une tangente hyperbolique par exemple). [56]
II.1.2. Modélisation par table 3D.
La modélisation par table consiste à représenter les non-linéarités mesurées par des
fonctions polynomiales par morceaux d’un certain degré, également appelées "splines". les
modèles tabulaires sont donc habituellement appelés "modèles par splines"[57]. Les
coefficients de ces fonctions sont déterminés à partir des mesures en fonction de deux (Vgs et
Vds) ou trois (Vgs, Vds et T°) paramètres d'entrée. On obtient donc un tableau de valeurs en
2D ou 3D, selon le niveau de modélisation choisi.
La modélisation par tables peut être appliquée aux différentes non-linéarités du
transistor : sources de courant et capacités. Cette technique de modélisation ne nécessite pas
de processus d’optimisation, elle permet une représentation très fidèle des non-linéarités.
La modélisation tabulaire offre plusieurs avantages :
- le modèle par table est complètement indépendant de la technologie du
transistor et du phénomène physique qu’il reproduit. Cela rend l'approche de la
modélisation très générale et facilement utilisable pour d'autres dispositifs RF et
micro-ondes.
- L'utilisation d'une représentation tabulaire par splines et d'une approche
intégrée modèle-mesures réduit significativement la complexité du processus
d’extraction du modèle.
- Le modèle par table offre une représentation fidèle des caractéristiques
mesurées et autorise un certain degré d’extrapolation.
La concordance modèle-mesures est plus précise que lors de l'utilisation d'un modèle
analytique classique, à condition de disposer d'un ensemble de points de mesures
suffisamment denses dans les parties les plus non-linéaires des caractéristiques. Par ailleurs, le
62
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
modèle doit s’affranchir au maximum du bruit de mesure. Pour cela, nous utilisons des splines
d’approximations non contraintes à passer par les points de mesures.
Dans notre cas, les modèles par tables sont une représentation des mesures à l'aide de
fonctions polynomiales par morceaux de degré 3 (Splines cubiques). Cet ordre 3 est un bon
compromis entre temps de calcul et précision. Les coefficients des polynômes par morceaux
sont calculés d'après les points de mesures et sont stockés sous forme de tableaux . [57][60]
Nous avons développé un nouveau modèle par tables baptisé "modèle tabulaire 3D"
implémenté sous le logiciel commercial ADS (Figure 44). Ce modèle 3D utilise comme
variables d'entrée les deux tensions de commande Vgs et Vds , ainsi que la température de
jonction T. Il fait appel à un fichier de points (extension .sim). C'est un modèle
électrothermique auquel sera associé un circuit thermique [58].
²
Commande de la
température
TRef
TK
VGTau
Commande de Vgs
VG
FET
I RCOM
Commande de Vds
VD
Fet_Ircom
Fet_Ircom2
FileName="lolo4.sim"
IdActive="Yes"
IdDefault=0.0 A
IgActive="Yes"
IgDefault=0.0 A
CurrentFactor=1
CgsActive="Yes -dvgs -dvds"
CgsDefault=0.0 F
CgdActive="Yes -dvgs -dvds"
CgdDefault=0.0 F
CdsActive="Yes"
CdsDefault=0.23 pF
CapaFactor=1
TempKDefault=300.0
Verbose="No"
Figure 44 : Schéma du modèle de transistor intrinsèque sous le logiciel ADS
Le modèle est développé en langage C et compilé sous ADS. Nous disposons
également d'un utilitaire permettant de traiter simplement les fichiers .sim.
Le modèle 3D est implémenté de façon à ce que l’utilisateur puisse accéder à sa
structure interne. En effet, de nombreux points d’accès sont disponibles. Ceci a été fait dans le
63
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
but de donner de la souplesse au modèle et ainsi pouvoir, par exemple, étudier la stabilité nonlinéaire, accéder au cycle de charge intrinsèque, insérer des éléments résistifs et des sondes de
mesure. Ce modèle est commandé en 3 points :
- La broche Vg qui est la commande de Vgs.
- La broche Vd qui est la commande de Vds
- Les broches Tk et Tref qui commandent la température.
La commande de la température est (Tk – Tref). Cependant, comme la broche Tref
étant reliée à la masse, seul Tk commande la température.
Les 3 commandes permettent, à l’aide d’un fichier d’extension .sim, de calculer les
valeurs des capacités non-linéaires Cds, Cgs et Cgd ainsi que les sources de courant nonlinéaires de l’entrée Ig et de la sortie Id du transistor.
C’est au point « VG TAU » que doit être pris en compte le retard sur la commande
(Figure 44). La source de courant est donc commandée par VG TAU, Vds et la température.
Chaque élément intrinsèque (et non-linéaire) du transistor peut être désactivé et être
remplacé par une valeur linéaire. Pour cela, il suffit de sélectionner « No » à l’élément que
l’on veut désactiver et mettre une valeur par défaut à cet élément.
La commande thermique peut être désactivée séparément et indépendamment sur
chaque élément non-linéaire du transistor. Pour cela, la notion « Yes notherm » doit être mise
sur l’élément voulu.
Une option de facteur d’échelle de courant et de capacités a été prévue. Il suffit de
choisir le facteur de multiplication voulu dans « CapaFactor » et « CurrentFactor ».
Lorsque le mode Verbose est activé (en choisissant « Yes »), des informations
supplémentaires (notamment la valeur des tensions aux différents nœuds du modèle) sont
fournies lors de la simulation dans la fenêtre de simulation du logiciel ADS. Cela peut être
utile lorsque des problèmes de simulation liés au modèle surviennent.
64
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
II.2. Modélisation du transistor GaN 12*75µm
II.2.1.Modèle électrique petit signal
Le modèle utilisé est un modèle électrique en éléments localisés avec une topologie
classique de transistor à effet de champ. Le schéma équivalent petit signal est représenté
Figure 45. Il est constitué des éléments suivants :
Lg
Rg
G
Rd
Transistor
intrinsèque
Ld
D
Cpg
Cpd
Rs
Ls
S
Cgd
Grille
Rgd
Drain
Cgs
Cds
Rds
Gm
Ri
Transistor intrinsèque
Source
Gm = Gm
0
-jωτ
×e
Figure 45 : schéma électrique équivalent
- Les éléments extrinsèques :
* Lg, Ld et Ls sont des inductances parasites liées à la topologie du transistor.
L'environnement de mesure (fils thermos soudés, lignes d'accès) peut être modélisé comme
des inductances parasites supplémentaires.
* Rd et Rs représentent les résistances parasites dues aux contacts ohmiques et aux
zones conductrices et inactives du canal, entre les métallisations de drain et de source et la
limite de la zone déserte. Rg représente la résistance dynamique de grille, liée au métal qui
constitue le contact Schottky.
* Cpg et Cpd représentent les capacités de plot du transistor.
65
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
- Les éléments intrinsèques :
* la transconductance Gm qui traduit le mécanisme de contrôle du courant dans le
canal par la commande de grille au point de polarisation Mo:
∂Id
∂Vgs
Gm =
Mo
* La conductance de sortie Gd représente les effets d’injection des électrons dans le
canal :
Gd =
∂Id
∂Vds
Mo
* Les capacités grille-source et grille-drain représentent les variations de charges
accumulées sous la grille, sous l’effet des tensions respectives Vgs et Vgd :
Cgs =
Cgd =
∂ Qg
∂ Vgs
∂ Qg
∂ Vgd
Mo
Mo
* Rgd et Ri sont liées à des effets distribués sous la grille, τ correspond à un retard
associé à la transconductance Gm, et Cds prend en compte les effets parasites de couplage
électrostatique entre l’électrode de drain et celle de la source
L’extraction d’un modèle électrique consiste à déterminer, dans un premier temps, les
valeurs des éléments extrinsèques puis à en déduire les valeurs des éléments intrinsèques
quelque soit le point de polarisation du transistor.
La qualité finale du modèle dépend fortement de la précision avec laquelle sont
estimés les éléments extrinsèques du circuit équivalent. Pour cela, nous utilisons une méthode
par optimisation basée sur le fait qu’il n’existe qu’un seul jeu de paramètres extrinsèques (Rg,
Lg, Cpg, Rd, Ld, Cpd, Rs, Ls) pour lequel les paramètres intrinsèques (Gm, Gd, Cgs, Cgd,
Cds, Ri, Rgd, τ) sont indépendants de la fréquence. Le passage des plans extrinsèques des
mesures aux valeurs intrinsèques du transistor s’effectue de la manière suivante :
66
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
=> Pour un jeu de paramètres extrinsèques donnés, on extrait la matrice admittance
intrinsèque [Y]int à partir des paramètres [S] mesurés (extraction directe). La matrice [Y]int est
obtenue par transformations successives de la matrice [S] mesurée .
Transformation [S] en [Z]
ext
a
Z
Soustraction de Lg et Ld
a
Transformation [Z] en [Y]
ext
= Z
-
b
b
0
Y
jω Cpg
0
0
jω C pd
a
= Y
-
b
Z
Soustraction de Ls
Rs , Rg, Rd
int
0
jω Ld
a
Soustraction de Cpg , Cpd
Transformation [Y] en [Z]
jω Lg
int
=
Z
b
-
Rg + R s + j ω L s
R s + jω L s
R s + jω L s
R d + R s + jω L s
int
Transformation [Z] en [Y]
Figure 46 : Détermination de la matrice admittance intrinsèque du transistor
=> Ensuite, à partir de la matrice admittance intrinsèque, on calcule analytiquement
l'ensemble des paramètres intrinsèques du modèle. Cette méthode est utilisable car le nombre
d’éléments du modèle correspond exactement au nombre des paramètres mesurés (8
paramètres).
-
- Im{Y12}   Re{Y12}+ Gdgd 
Cgd =

1 + 
ω
Im{Y12}

 
2



(1)
67
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
-
- (Re{Y12}+ Gdgd )   Re{Y12}+ Gdgd 
Rgd =

1 + 
Cgd 2ω 2
Im{Y12}

 
-
(Im{Y11}+ Im{Y12}) 1 +  Re{Y11}+ Re{Y12}- Gdgs 
Cgs =
 
ω
Im{Y11}+ Im{Y12} 
 
-
Gd = Re{Y12} + Re{Y22}
-
Cds =
-
(Re{Y11}+ Re{Y12}- Gdgs ) 1 +  Re{Y11}+ Re{Y12}- Gdgs 
Ri =
 
Cgs 2ω 2
Im{Y11} + Im{Y12} 
 
-
Gm =
-
τ =-
-
A = Re{Y21}- Re{Y12} , B = Im{Y21}- Im{Y12}
1
ω
2



(2)
2



(3)
(4)
(Im{Y12}+ Im{Y22})
(A
2
+ B2 )(1 + Ri 2Cgs 2ω 2 )
 B + ARiCgsω 
arctg 

ω
 A - BRiCgsω 
1
(5)
2

 (6)

(7)
(8)
(9)
=> Enfin, chaque élément est calculé pour chaque point de fréquence mesuré lors de la
caractérisation du transistor.
Pour un point de polarisation donné, on obtient ainsi les dispersions des éléments
intrinsèques avec la fréquence : Cgs(ω), Cds(ω), Cgd(ω), gm(ω), gd(ω), τ(ω), Rgd(ω), Ri(ω).
Les valeurs finales retenues pour les éléments intrinsèques du circuit résultent d'une moyenne
fréquentielle dans la bande de mesure. On recommence l’opération jusqu’à avoir une
dispersion fréquentielle minimale des éléments intrinsèques. Ceci est effectué à l’aide de
l’algorithme d’optimisation de la méthode du recuit simulé.
68
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
Les paramètres du modèle sont extraits pour un point du réseau I[V] proche du point
de polarisation de repos. Ce point du réseau correspond à : Vgsi = -4V ; Igi = 0 mA ; Vdsi =
20V ; Idi = 130mA. A ce point de repos instantané est associé un fichier de mesures contenant
les paramètres S11, S21, S12, S22, de 1 @ 20 GHz.
A ce fichier de paramètres [S] nous appliquons la méthode d’extraction du modèle
petit signal. Les valeurs des paramètres extrinsèques obtenues sont indiquées dans le tableau
suivant.
Rg
Lg
Cpg
Rd
Ld
Cpd
Rs
Ls
0.92 Ω
575 pH
44 fF
0.32 Ω
800 pH
35 fF
0.3 Ω
90 pH
Cependant, il faut noter que les paramètres extrinsèques sont indépendants de la
polarisation et de la fréquence alors que les paramètres intrinsèques sont fonction du point de
polarisation. A titre d’exemple, sont représentés sur les Figure 47 et Figure 48, la capacité
linéaire Cgs et la transconductance Gm en fonction de la fréquence.
Le banc de caractérisation en impulsions permet d'obtenir un fichier de paramètres [S]
pour chaque point de mesure I(V). Une extraction multi-polarisations et multi-températures de
jonction est pratiquée sur l'ensemble des points du réseau IV et permet ainsi d'obtenir les
variations non-linéaires de chaque élément en fonction des tensions de polarisation
instantanées et de la température. Les principales non linéarités du modèle sont Cgs, Cgd,
Cds, Ids, et Igs. Les résistances Ri et Rgd, et le retard τ seront considérés comme constants
dans la suite de cette étude, leurs variations en fonction des tensions de polarisations étant
faibles.
Ri
Rgd
τ
1Ω
3Ω
3.3 ps
69
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
Remarque : Bien que cette procédure permette de calculer Gm et Gd, ces deux
éléments ne sont pas utilisés pour la modélisation de la source de courant de drain.
Figure 47 : Capacité Cgs linéaire en fonction de la fréquence (Vgso=-3.5V, Vdso=20V)
Figure 48 : Transconductance Gm linéaire en fonction de la fréquence (Vgso=-3.5V,
Vdso=20V)
70
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
II.2.2. Modèle électrique non-linéaire.
II.2.2.1. Eléments non-linéaires convectifs.
La topologie du modèle non-linéaire pour un fonctionnement statique est présentée
Figure 49.
Ig
GRILLE
Id
Rg
Rd
Idgd
Vgs
Idgs
DRAIN
Ids
Vds
Modèle IV du FET intrinsèque
Is
Rs
SOURCE
Figure 49 : Modèle I(V) non-linéaire
Ce modèle non-linéaire est composé de :
- Rg, Rd, Rs : résistances d’accès du transistor,
- Ids : modèle de la source de courant,
- IdGS: diode grille-source
- IdGd : diode grille-drain
La source de courant de drain est commandée par la tension de grille retardée (VG
TAU), la tension de drain (Vds) et la température de jonction (Tj). Elle constitue la principale
non-linéarité du transistor. Elle est modélisée à partir des mesures I(V) en impulsion, à l'aide
d'une représentation tabulaire par splines. Un retard est inclus dans le modèle afin de prendre
en compte la réponse non instantanée de la source de courant avec la tension de grille.
Quant à la diode d’entrée, elle est commandée par les tensions de polarisation (Vgs et
Vds) ainsi que la température de jonction. De la même manière que la source de courant, cette
diode d’entrée est modélisée par un tableau Spline.
71
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
Des comparaisons de réseaux I(V) entre les mesures et les simulations sont effectuées
pour différentes températures de socle Figure 50 et Figure 51.
0.8
Modèle
0.7
0.7
0.6
0.6
mesures
0.5
0.5
0.4
0.4
Ids
0.3
(A) 0.3
0.2
0.2
0.1
0.1
0.0
0
-0.1
00
2
4
6
10
10
8
12
14
16
18
20
20
22
24
26
28
30
30
Vds (V)
Figure 50 : Comparaison Mesure / Modèle pour Tj=300°K
0.65
0.60
0.6
0.55
Mesures
Modèle
0.50
0.5
0.45
0.40
0.4
0.35
Ids
(A)
0.30
0.3
0.25
0.20
0.2
0.15
0.1
0.10
0.05
0
0.00
-0.05
00
2
4
6
8
10
10
12
14
16
18
20
20
22
24
26
28
30
30
Vds (V)
Figure 51 : Comparaison Mesure / Modèle pour Tj=423°K
Une très bonne concordance est observable entre les mesures et les simulations pour
les températures de 300°K et 423°K. Ces figures montrent aussi l’extrapolation effectuée par
le modèle en dehors du domaine de mesures.
72
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
II.2.2.2. Modèle non-linéaire des capacités
Les trois capacités Cgs, Cgd et Cds sont considérées comme des non-linéarités
dépendantes des deux tensions de commandes Vds, Vgs et de la température. Cette
dépendance sera obtenue à partir des mesures de paramètres [S] en impulsion multipolarisations. La modélisation des trois capacités est également effectuée à l'aide d'une
représentation par splines.
Le transistor est polarisé en impulsion à une valeur déterminée des tensions de drain
et de grille (Vds1 Vgs1). Il se trouve donc dans un régime d’état établi. Puis, un signal RF de
faible amplitude est superposé afin de mesurer les paramètres [S] du dispositif. D’après les
équations (1), (3) et (5), les capacités Cgs, Cds et Cgd sont déduites pour ce point de
polarisation.
Par la suite, les niveaux des impulsions sont modifiées et le transistor est alors polarisé
dans un nouvel état établi (Vds2, Vgs2). Une mesure de paramètres [S] est effectuée, ce qui
conduit à une nouvelle valeur de capacité. Cette procédure est répétée en parcourant tout le
domaine des tensions de drain et de grille.
Nous obtenons ainsi l’évolution des capacités mesurées en fonction du point de
polarisation et de la température. C’est ce qui nous permet d’extraire les expressions nonlinéaires des différentes capacités, leurs modélisations se faisant par Spline 3D.
Les Figure 52, Figure 53 et Figure 54 montrent les capacités Cgs, Cgd et Cds nonlinéaires en fonction de Vds, Vgs et la température.
On peut remarquer que la capacité Cds est quasi-constante dans la zone de saturation
du composant. Il est donc possible de choisir cette capacité constante quelque soit Vgs.
La modélisation des capacités permettent de pouvoir comparer les mesures et les
simulations des paramètres [S]. La Figure 55 montre une très bonne concordance entre elles.
73
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
5e-013
Vgs = -6.000E+000
Vgs = -4.000E+000
Vgs = -2.000E+000
Vgs = +0.000E+000
4.5e-013
T=300°K
Cgd (F)
4e-013
3.5e-013
3e-013
2.5e-013
T=400°K
2e-013
1.5e-013
0
5
10
15
20
25
30
35
40
Vds (V)
Figure 52 : Capacités Cgd non-linéaires 3D
2.4e-012
Vgs = -6.000E+000
Vgs = -4.000E+000
Vgs = -2.000E+000
Vgs = +0.000E+000
2.2e-012
T=400°K
Cgs (F)
2e-012
1.8e-012
1.6e-012
1.4e-012
1.2e-012
T=300°K
1e-012
0
5
10
15
20
25
30
35
40
Vds (V)
Figure 53 : Capacités Cgs non-linéaires 3D
6.5e-013
Vgs = -6.000E+000
Vgs = -4.000E+000
Vgs = -2.000E+000
Vgs = +0.000E+000
6e-013
5.5e-013
Cds (F)
5e-013
4.5e-013
T=300°K
4e-013
3.5e-013
3e-013
2.5e-013
T=400°K
2e-013
0
5
10
15
20
25
30
35
40
Vds (V)
Figure 54 : Capacités Cds non-linéaires 3D
74
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
S11
S22
60
-18
40
-20
20
dB S12
-22
Phase
S12
-24
-26
0
-20
-40
-28
-60
1.8E10
20
2.0E10
1.8E10
20
2.0E10
25
15
1.6E10
Fréquence (GHz)
1.4E10
10
1.2E10
1.0E10
8.0E9
5
6.0E9
4.0E9
2.0E9
20
2.0E10
Fréquence (GHz)
1.8E10
1.6E10
15
0.0
1.4E10
1.2E10
10
1.0E10
8.0E9
6.0E9
4.0E9
2.0E9
0.0
5
150
20
100
15
dB S21
Phase
S21
10
5
50
0
0
-5
-50
1.6E10
15
1.4E10
1.2E10
10
1.0E10
8.0E9
5
6.0E9
4.0E9
2.0E9
0.0
2.0E10
20
1.8E10
15
1.6E10
Fréquence (GHz)
1.4E10
1.2E10
10
1.0E10
8.0E9
6.0E9
4.0E9
2.0E9
0.0
5
Fréquence (GHz)
25
25
20
20
Gain_Max
(dB)
15
15
10
10
55
20
2.0E10
1.8E10
15
Fréquence (GHz)
1.6E10
1.4E10
1.2E10
10
1.0E10
8.0E9
6.0E9
4.0E9
2.0E9
0.0
5
Figure 55: Comparaison modèle / Mesures des paramètres [S] ; Polarisation Vgso=-4V,
Vdso=15V.
75
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
II.2.3. Circuit thermique.
Au modèle électrique, un circuit thermique doit être associé afin de simuler le
fonctionnement en température du composant. Ce circuit thermique est composé d’un élément
calculant la puissance dissipée du transistor et d’un circuit Rth/Cth (Figure 56). Le calcul de
la puissance dissipée se fait à l’extérieur du modèle 3D pour prendre en compte les résistances
extrinsèques. La résistance thermique d'un transistor RTH, exprimée en °C / W, permet de
caractériser l’élévation de température de jonction (Tj) du composant par rapport à la
température de socle (Tref) lorsque celui-ci est soumis à une excitation électrique.
P(t)
Rth
Cth
∆T=Tj-Tref
P(t) = Vd(t) . Id(t) + Vg(t) . Ig(t)
Figure 56 : Circuit thermique
Cette puissance dissipée permet de calculer l’élévation de température de jonction
(∆T) en régime établi par la loi des nœuds suivante : ∆T = Tj − Tref = Rth * Pdiss
Puissance instantanée dissipée : P (t ) = (Vg (t ) * Ig (t )) + (Vd (t ) * Id (t ))
Pdiss : Puissance dissipée moyenne symbolisée par un courant : Intégration de P(t) par le
τ
1
circuit passe-bas (Rth, Cth) : Pdiss = .∫ P(t ).dt
τ
0
Tj : température de jonction symbolisée par une tension.
Tref : température de socle symbolisée par une tension (ici=340 °K).
Rth : résistance thermique symbolisée par une résistance électrique.
76
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
II.2.4. Implémentation du modèle 3D sous le logiciel de CAO ADS.
Circuit thermique
R
RTh1
R=10
Bloc calculant la puissance
dissipée du transistor
C
CTh1
C=2.5
P(t) = (Vg(t) * Ig(t)) + (Vd(t) * Id(t))
1
5
6
2
3
V_D
RefTem
Vdc=340.0
Pdiss
X3
4
tk
Tim eDela
TD1
Delay=3.3
ZRef=50.
Num=
L
Lg
L=159
R
Rg
R=2.2
C
Cpg
C=50 fF
TRef
TK
VGTau
VG
FET
IRC OM
R
Rgd
R=3
R
Rd
R=0.4
I_Prob
Id3
VD
vd_in
R
Ri
R=0.5
L
Ld
C
L=167
Cpd
C=50 fF
I_Prob
Id
vg_in
I_Prob
Ig2
vs_in
R
Rs
R=0.6
L
Ls
L=17
Fet_Irco
Fet_Ircom
FileNam e="rugby.s
IdActive="Ye
IdDefault=0.0
IgActive="Ye
IgDefault=0.0
CurrentFactor
CgsActive="Yes -dvgs CgsDefault=0.0
CgdActive="Yes -dvgs CgdDefault=0.0
CdsActive="Ye
CdsDefault=0.2
CapaFactor=
Tem pKDefault=30
Verbose="N
Éléments
extrinsèques
Figure 57 : Modèle électrique du transistor sous le logiciel de simulation ADS
77
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
Ce modèle 3D (Figure 57), correspondant à l'état de piège lié à la polarisation (7V;0V), constitue ce que nous appellerons le "modèle de référence" dans la présentation du
modèle 3D + pièges.
III.
Développement d’un modèle de pièges de grille.
III.1. Présentation
Les phénomènes de pièges se traduisent, pour ce type de composant, essentiellement
par une modification du courant de drain mesuré en impulsion en fonction de la tension de
polarisation continue de grille. Ce phénomène est modélisé par une source de courant
supplémentaire connectée en parallèle sur la source de courant de drain fondamentale. Cette
source de courant est commandée par la composante DC et basse fréquence de la tension Vgs.
La dépendance de ces phénomènes en fonction de la température est également considérée.
Les phénomènes de pièges comportent des phases de capture et des phases d'émission
des porteurs. Ces deux phases se produisent avec des constantes de temps différentes : τc et τe.
Ces deux constantes de temps sont prises en compte en utilisant des circuits RC associés à des
diodes. Typiquement, τc est de l’ordre de la microseconde alors que τe est de l’ordre de la
milliseconde, ce sont donc des phénomènes basses fréquences, donc à variations lentes.
III.2. Principe du modèle de pièges
Le principe de ce modèle de pièges est d’ajouter un courant (∆Id) à celui de la source
de courant (Id) du modèle de transistor 3D [61]. Ce courant ∆Id est la différence entre deux
réseaux I(V) présentant des états de pièges différents, ce courant additionnel a l'allure typique
d'une source de courant de drain, on le modélise donc avec une table 3D.
Pour cela, nous avons élaboré une table représentant ∆Id qui est la différence de
courant entre le réseau correspondant à l'état de piège (Vgso= -7V, Vdso= 0V: réseau de
référence) et celui correspondant à l'état de piège ( Vgso= 0V, Vdso= 0V). La détermination
de cette source ∆Id a été faite pour toutes les températures de test (Figure 58 et Figure 59).
Cette table comporte donc 3 commandes : Vds, Vgs et la Température de jonction. Le modèle
proposé prend donc en compte les effets de pièges et leur évolution avec la température.
78
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
∆Id (A)
Transistor: GaN_Diamant 12x75 Alcatel Cyril Bias Point: Vgs=-4.468E-002 Ig =-3.740E-004 Vds= 1.857E-001 Id = 8.815E002 0.3
Vgs = -7.000E+000
Vgs = -6.300E+000
Vgs = -5.600E+000
0.25
Vgs = -4.900E+000
Vgs = -4.200E+000
Vgs = -3.500E+000
Vgs = -2.800E+000
0.2
Vgs = -2.100E+000
Vgs = -1.400E+000
Vgs = -7.000E-001
Vgs = +0.000E+000
0.15
0.1
0.05
0
-0.05
0
5
10
15
20
25
30
Vds for TEMPK = +3.000E+002
Figure 58 : ∆Id=f(Vds) pour Tj=300°K
∆Id (A)
Transistor: GaN_Diamant 12x75 Alcatel Cyril Bias Point: Vgs=-4.468E-002 Ig =-3.740E-004 Vds= 1.857E-001 Id = 8.815E002
0.15
Vgs = -7.000E+000
Vgs = -6.300E+000
Vgs = -5.600E+000
Vgs = -4.900E+000
Vgs = -4.200E+000
Vgs = -3.500E+000
0.1
Vgs = -2.800E+000
Vgs = -2.100E+000
Vgs = -1.400E+000
Vgs = -7.000E-001
Vgs = +0.000E+000
0.05
0
-0.05
0
5
10
15
20
25
30
Vds for TEMPK = +4.500E+002
Figure 59 : ∆Id=f(Vds) pour Tj=450°K
La valeur de ∆Id dépend également de la tension Vgso, cette tension Vgso représente
les composantes DC et BF de la tension de grille. Vgso représente toutes les variations lentes
de Vgs(t), c’est à dire des variations ayant une vitesse inférieure aux constantes de temps de
capture et d'émission des pièges.
79
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
La source de courant ∆Id s'écrit sous la forme du produit de deux fonctions :
∆Id = f ( Vgs, Vds, T ).g( Vgso )
f(Vgs,Vds,T): table 3D
g(Vgso)=a.Vgso3+b.Vgso2+c.Vgso+d : variation non-linéaire de ∆Id en fonction de Vgso
(a=0.0041 ; b=0.184 ; c=0.704 ; d=1)
Drain
Idtotal= Ids + ∆Ids
Id_total
Ids
Ids= f(Vds , Vgs , T)
∆Ids
Grille
∆Ids= f(Vds , Vgs , T) x g(Vgso)
=> Idtotal= Ids+∆Ids = f(Vds,Vgs,T,Vgso)
=> Modèle à 4 dimensions.
Source
Figure 60 : Principe du modèle de pièges
Les phénomènes de pièges sont des phénomènes basse fréquence qui ont des
constantes de temps différentes selon que les pièges captent ou libèrent des porteurs.
Le signal Vgs(t) est préalablement filtré. En effet, il existe un circuit RC en amont du
circuit de pièges pour filtrer les composantes RF sans pour autant filtrer les phénomènes
basses fréquences comme les phénomènes de pièges ou de thermique.
80
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
Vgs(t)
Capture des pièges
Vgso
t
R
R1
R=1 Ohm
Diode
DIODE2
C
C1
C=1.0 uF
Libération des pièges
R
R2
R=1000 Ohm
Diode
DIODE1
Figure 61 : Implémentation des constantes de temps sur le simulateur
Chaque constante de temps (circuit RC) est associée a une diode parfaite (Figure 62).
0.5
0.4
Id (A)
0.3
Id.
i
0.2
0.1
-0.0
-0.1
-1.0
.
-0.8
-0.6
-0.4
-0.2
-0.0
0.2
Vd (V)
vd
Figure 62 : Caractéristiques des diodes idéales utilisées
Lorsque la tension Vgs(t) devient inférieure à Vgso, le transistor va capturer des
pièges avec une constante de temps de 1µs. Alors qu’inversement, lorsque la tension Vgs(t)
devient supérieure à Vgso, le transistor va libérer ces pièges avec une constante de temps de
1ms.
81
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
Circuit
Thermique
R
RTh1
R=15 Ohm
5
6
3
Pdis s
X3
4
2
1
C
CTh1
C=1 uF
V_DC
RefTemp
Vdc =300.0 V
TimeDelay
TD1
Delay =3.3 ps ec
ZRef=50. Ohm
tk
TRef
TK
R
Rgd
R=3 Ohm
VGTau
L
Lg
L=159 pH
R
Rg
R=2.2 Ohm
C
Cpg
C=50 fF
VG
FE T
I RCOM
I_Probe
Id3
VD
I_Probe
Id
v g_int
I_Probe
Ig2
Extrinsèques
v s _int
R
Rs
R=0.8 Ohm
Extrinsèques
∆Id
L
Ld
C
L=167 pH
Cpd
C=50 fF
vdoff
R
Ri
R=1 Ohm
L
Ls
L=14 pH
Fet_Irc om
Fet_Irc om1
FileName="rugby 2.s im"
IdAc tiv e="Yes "
IdDefault=0.0 A
IgAc tiv e="Yes "
IgDefault=0.0 A
CurrentFactor=1
Cgs Ac tiv e="Yes -dv gs -dvds "
Cgs Default=0.0 F
CgdAc tiv e="Yes -dv gs -dvds "
CgdDefault=0.0 F
Cds Ac tiv e="No"
Cds Default=0.2 pF
CapaFac tor=1
TempKDefault=300.0
Verbos e="No"
∆Id
Extrinsèques
ss s
X1
VCVS
SRC2
G=1
CCVS
SRC1
G=1 Ohm
I_Probe
Idoff
v gs o
Vg
Vs
R
R3
R=0.05 Ohm
Diode Grille Sourc e
Port
Grille
Num=1
R
Rd
R=1 Ohm
R
R1
R=1 Ohm
Diode_Grille_Sourc e
X4
Is _gs =1.187e-2
Ngs =1
C
C2
C=1.0 uF
C
C1
C=1.0 uF
SDD3P
SDD3P1
I[1,0]=0
I[2,0]=-(_v 1*(0.0041*_v 3*_v3*_v 3+0.0184*_v 3*_v 3+0.0704*_v3+1))
I[3,0]=0
C[1]=
Cport[1]=
g.(Vgso)
Modèle de
pièges de
Grille
Diode Grille Sourc e
Circuit
filtrage
Vg
Vs
Diode_Grille_Sourc e
X5
Is _gs =1.187e-2
Ngs=1
R
R2
R=1000 Ohm
Constante de temps
des pièges
Figure 63 : Présentation du modèle 3D+ pièges
82
Port
Drain
Num=2
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
III.3. Simulations temporelles des effets de piège
III.3.1. Premier exemple de simulation temporelle.
0.0
-2.9975
0.20
-2.9980
0.15
-2.9985
0.10
-1.5
-2.0
-2.5
-3.0
∆Id (A)
-1.0
Vgso (V)
Vgs(t) (V)
-0.5
-2.9990
-2.9995
0.05
0.00
-3.5
-4.0
-0.05
-3.0000
0
2
4
6
8
10
12
14
Time (µs)
16
18
20
22
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
22
Time (µs)
0
2
4
6
8
10
12
14
Time (µs)
Figure 64 : Libération des pièges
La graphique de gauche (Figure 64) représente les impulsions appliquées à la grille du
transistor au cours du temps. Les impulsions sont d’une durée de 0.5µs pour une période de
5µs.
Le graphique central (Figure 64) représente la tension de grille Vgso de commande de
la source ∆id en fonction du temps (sortie des circuits RC du modèle de pièges). La constante
de temps de libération des pièges étant importante (1 ms), nous pouvons voir que la tension
Vgso est quasiment constante : les porteurs n’ont pas le temps d’être libérés.
Enfin le graphique de droite (Figure 64) représente le courant « ∆Id » en fonction du
temps. Ce courant se rajoute à la source de courant du modèle de référence.
Dans ce cas, la commande BF Vgso étant quasi constante au cours du temps, l’état de
pièges reste également constant et est fixé par la tension de polarisation de grille de repos
(hors impulsion). On est dans le cas où la fréquence du signal Vgs(t) est supérieure à la bande
passante des pièges.
83
16
18
20
22
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
III.3.2. Deuxième exemple de simulation temporelle.
-2.5
-2.0
0.06
0.05
-3.5
-4.0
-4.5
-3.0
0.04
∆Id (A)
-3.0
Vgso (V)
Vgs(t) (V)
-2.5
-3.5
-4.0
-5.0
0.03
0.02
0.01
-0.00
-5.5
-4.5
-6.0
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
-0.01
0
5
10
Time (µs)
15
20
25
30
35
40
45
0
5
10
Time (µs)
15
20
25
30
Time (µs)
Figure 65 :Capture des pièges
Par rapport à l’exemple précédent, la tension de repos est toujours de –3V mais la
tension dans l’impulsion est maintenant de –5V. Il y a donc maintenant capture de pièges
entre les 2 états. La constante de temps de capture étant de l’ordre de 1µs, à chaque impulsion,
la tension Vgso (sortie des circuits RC) diminue après chaque impulsion. Cette tension se
stabilisera lorsqu’elle atteindra les –5V (cela représente environ 120µs). Les simulations I(V)
pulsées devront donc se faire après ce régime transitoire, une fois le régime établi atteint.
Dans ce cas, l’état de piège en régime établi est lié à la valeur Vgs(t) pendant l’impulsion.
III.4. Simulations I(V) pulsées
Dans ce paragraphe nous comparons les mesures et les simulations I(V) pulsées pour
différents points de repos. Cela permet de pouvoir valider notre modèle électrothermique +
pièges de grille.
Var
Eqn
t
VtPulse
SRC8
Vlow=Vgslow V
Vhigh=vgs V
Delay=200 nsec
Edge=linear
Rise=900 psec
Fall=900 psec
Width=500 nsec
Period=5 usec
I_Probe
IGS
Var
Eqn
I_Probe
IDS
DC_Feed
DC_Feed2
DC_Feed
DC_Feed1
Vgs
R
R1
R=50 Ohm
VAR
VAR4
Vdslow=0
Vgslow=-2
DC_Block
DC_Block1
Gril le Drai n
GaN
X1
t
Vds
DC_Block
DC_Block2
VtPulse
SRC5
Vlow=Vdslow V
Vhigh=vds V
Delay=200 nsec
Edge=linear
Rise=900 psec
Fall=900 psec
Width=500 nsec
Period=5 usec
R
R2
R=50 Ohm
Figure 66 : Simulation du banc de mesures pulsées
84
35
40
45
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
Pour simuler le banc de mesures pulsés, nous devons travailler en temporel. Ce banc
envoie des impulsions simultanément sur la grille et le drain du transistor (Figure 66). Comme
pour le banc de mesures, nous pouvons choisir les tensions de repos des impulsions. Les
Figure 67 à Figure 72 représentent les comparaisons entre les simulations du modèle et les
mesures pour différentes températures et différents points de repos (c’est à dire différents états
de pièges).
0.85
0.80
0.8
ooo : Simulations
____ : Mesures
0.75
0.70
0.7
0.65
0.60
0.6
0.55
0.50
0.5
0.45
0.40
Ids (A) 0.4
0.35
0.30
0.3
0.25
0.20
0.2
0.15
0.10
0.1
0.05
0
0.00
-0.05
-2
00
2
4
6
8
10
10
12
14
16
18
20
20
22
24
26
28
30
30
32
34
36
38
40
40
Vds (V)
Figure 67 : Comparaison modèle / Mesures pour une tension de repos Vgso=0V;Vdso=0V à
T=300°K
0.75
0.70
0.7
ooo : Simulations
____ : M esures
0.65
0.60
0.6
0.55
0.50
0.5
0.45
0.40
0.4
Ids (A)
0.35
0.30
0.3
0.25
0.20
0.2
0.15
0.10
0.1
0.05
0
0.00
-0.05
-2
00
2
4
6
8
10
10
12
14
16
18
20
20
22
24
26
28
30
30
32
34
36
38
40
40
Vds (V)
Figure 68 : Comparaison modèle / Mesures pour une tension de repos Vgso=-7V;Vdso=0V à
T=300°K
85
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
0.75
0.70
ooo : Simulations
____ : Mesures
0.65
0.60
0.55
0.50
0.45
0.40
Ids (A)
0.35
0.30
0.25
0.20
0.15
0.10
0.05
0.00
-0.05
-2
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
22
24
26
28
30
32
34
36
38
40
Vds (V)
Figure 69 : Comparaison modèle / Mesures pour une tension de repos Vgso=-4V;Vdso=0V à
T=300°K
0.80
0.75
ooo : Simulations
____ : Mesures
0.70
0.65
0.60
0.55
0.50
0.45
0.40
Ids (A)
0.35
0.30
0.25
0.20
0.15
0.10
0.05
0.00
-0.05
-2
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
22
24
26
28
30
32
34
36
38
40
Vds (V)
Figure 70 : Comparaison modèle / Mesures pour une tension de repos Vgso=-2V;Vdso=0V à
T=300°K
86
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
0.60
ooo : Simulations
____ : Mesures
0.55
0.50
0.45
0.40
0.35
Ids (A)
darea
c..Il(ID 0.30
d_S.i[
me0])
0.25
s
0.20
0.15
0.10
0.05
0.00
-0.05
-2
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
22
24
26
28
30
32
34
36
38
40
real(Vds[0])
dac..Vds
Vds (V)
Figure 71 : Comparaison modèle / Mesures pour une tension de repos Vgso=-4V;Vdso=0V à
T=423°K
0.65
ooo : Simulations
____ : Mesures
0.60
0.55
0.50
0.45
0.40
Ids (A)
rea
dac
..Idl(ID 0.35
_mS.i[
es0]) 0.30
0.25
0.20
0.15
0.10
0.05
0.00
-0.05
-2
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
22
24
26
28
30
32
34
36
38
40
real(Vds[0])
dac..Vds
Vds (V)
Figure 72 : Comparaison modèle / Mesures pour une tension de repos Vgso=-2V;Vdso=0V à
T=373°K
87
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
Nous pouvons observer une bonne concordance entre les réseaux. Maintenant, il faut
valider le modèle en puissance, grâce à des mesures Load-Pull
IV. Validation en puissance du modèle.
Pour valider le modèle du transistor 12x75 µm en GaN, nous avons décidé de le
caractériser sur le banc Load-Pull pulsé du laboratoire XLIM de Limoges. En plus de valider
le modèle électrothermique + pièges, ce banc va nous permettre de mettre en évidence
l’influence des effets de piège sur les performances en puissance.
20.000V 0.000A
20.000V 0.000A
Polarisations
pulsées
Source pulsée
Tuner
Coupleur
DUT
RF
TOP
Passif
directionnel
T
T
50
BiasT
Ω
Atténuateur
30dB
Ra
Ta
Tb
Wiltron
Rb
VNA
Figure 73 : Principe du banc de mesures Load-Pull pulsé
Les impulsions utilisées pour les mesures en puissance ont une durée de 2µs pour une
récurrence de 20 µs.
Les mesures ont été effectuées pour une fréquence de 8 GHz et pour une impédance de
charge de 50 ohms.
Le timing des impulsions est le suivant (Figure 74):
88
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
-
à t = 0, polarisation de grille Vgso pendant 2.5µs
-
à t = 0.1 µs, polarisation de drain Vdso pendant 2.3µs
-
à t = 0.3 µs, excitation RF (stimulus RF) pendant 2µs
-
à t = 0.55µs, mesure n°1 (Profile RF1) pendant 0.25µs
-
à t = 0.8µs, mesure n°2 (Profile RF2) pendant 0.25 µs
-
à t = 1.8µs, mesure n°3 (Profile RF3) pendant 0.25µs
___ Vgso
___ Vdso
___ Stimulus RF
___ Profile RF1
___ Profile RF2
___ Profile RF3
Temps (µs)
Figure 74 : Timing des impulsions
Le banc Load-Pull pulsé permet de mesurer les puissances consommées, d’entrée et de
sortie ainsi que les impédances d’entrée et de sortie du composant.
IV.1. Comparaisons en puissance Modèle / Mesures.
Afin de valider le modèle électrothermique + pièges, nous allons comparer pour un
même point de repos, pour une même polarisation, pour une même charge et à fréquence
identique, les simulations du modèle et les mesures load-pull impulsionnelles.
89
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
Toutes les mesures suivantes ont été faites pour une impédance de charge de 50 ohms
et à la fréquence de 8 GHz pour des durées d’impulsion de 2µs avec une récurrence de 20µs.
La mesure est prise au niveau de la fenêtre profile n°1.
IV.1.1. Configuration n°1 : point de polarisation Vgs=-3.3V et Vds=29V et point de
repos (Vgso=0V, Vdso=0V)
11,0
10,0
modele
mesures
9,0
8,0
0
25
50
75
100
125
Figure 75 : Gain_dB=f(Pe_mW)
1000
900
800
700
600
modele
mesures
500
400
300
200
100
0
0
20
40
60
80
100
Figure 76 : Ps_mW=f(Pe_mW)
90
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
24
20
16
modele
mesures
12
8
4
0
0
50
100
150
Figure 77 :PAE=f(Pe_mW)
1,0
0,9
0,8
0,7
m odele
m esures
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0
25
50
75
100
125
Figure 78 : Γe =f(Pe_mW)
Γe étant le coefficient de réflexion d’entrée du composant.
-60
0
25
50
75
100
125
-80
-100
m odele
m esures
-120
-140
-160
-180
Figure 79 : ∠Γe =f(Pe_mW)
91
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
Les comparaisons (Figure 75 à 79) montrent une bonne concordance entre les mesures
et les simulations du modèle électrothermique + pièges. De nouvelles comparaisons vont donc
être effectuées pour un autre point de polarisation et un autre point de repos, dans le but de
valider complètement le modèle.
IV.1.2. Point de polarisation vgs=-5.5V et Vds=29V et point de repos (Vgso=-7V,
Vdso=20V)
8,00E+00
6,00E+00
modele
mesures
4,00E+00
2,00E+00
0,00E+00
5,00E+01
1,00E+02
1,50E+02
2,00E+02
Figure 80 : Gain_dB=f(Pe_mW)
7 ,0 0 E + 0 2
6 ,0 0 E + 0 2
5 ,0 0 E + 0 2
4 ,0 0 E + 0 2
m o d e le
m e s u re s
3 ,0 0 E + 0 2
2 ,0 0 E + 0 2
1 ,0 0 E + 0 2
0 ,0 0 E + 0 0
0 ,0 0 E + 0 0
5 ,0 0 E + 0 1
1 ,0 0 E + 0 2
1 ,5 0 E + 0 2
2 ,0 0 E + 0 2
Figure 81 :Ps_mW=f(Pe_mW)
92
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
1,40E+01
1,20E+01
1,00E+01
8,00E+00
modele
6,00E+00
mesures
4,00E+00
2,00E+00
0,00E+00
0,00E+00
5,00E+01
1,00E+02
1,50E+02
2,00E+02
Figure 82 :PAE=f(Pe_mW)
Ces nouvelles comparaisons (Figure 80-81-82) de puissance démontrent, à nouveau
une bonne concordance entre les mesures pulsées et les simulations pulsées du modèle.
IV.2. Influence des effets de piège sur les performances en puissance.
Pour observer l’influence des phénomènes de piège, nous allons comparer des mesures
de puissance pour une même polarisation et une même charge, mais avec un point de repos
différent.
Toutes les mesures sont effectuées pour une charge de 50 ohms.
La polarisation nominale (dans l’impulsion) est Vgs=-3.5V et Vds=30V.
Nous comparons les mesures entre un point de repos initial de Vgso=0V et un point de
repos initial de Vgso=-7V (Figure 83-84-85).
93
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
12,00
11,00
10,00
mesures_Vgso=0V
mesures_Vgso=-7V
9,00
modele_Vgso=0V
8,00
7,00
0,00
modele_Vgso=-7V
25,00
50,00
75,00
100,00
125,00
150,00
175,00
Figure 83 : Gain_dB=f(Pe_mW)
300,0
250,0
200,0
mesures_Vgso=0V
mesures_Vgso=-7V
modele_Vgso=-7V
modele_Vgso=0V
150,0
100,0
0,00
25,00
50,00
75,00
100,00
125,00
150,00
Figure 84 : Ids_mA(DC)=f(Pe_W)
1400,0
1200,0
mesures_Vgso=0V
1000,0
mesures_Vgso=-7V
modele_Vgso=0V
800,0
modele_Vgso=-7V
600,0
400,0
200,0
0,0
0,00
25,00
50,00
75,00
100,00
125,00
150,00
175,00
Figure 85 : Ps_W=f(Pe_W)
94
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
2
0.005
0
0.000
-2
-4
Did (A)
-2
Vgso (V)
Vgs (t) (V)
0
-4
-6
-6
-8
20
40
60
80
100
120
140
160
time, usec
-0.010
-0.015
-0.020
-8
0
-0.005
0
20
40
60
80
100
120
140
160
0
20
40
time, usec
60
80
100
time, usec
Figure 86 : Simulations pour les deux points de repos Vgs=0V et Vgs=-7V
Nous pouvons constater un écart entre les mesures en puissance ayant un point de
repos de grille initial de 0V et celles ayant un point de repos de gille initial de –7V. En effet,
de meilleurs résultats en puissance sont obtenus lorsque Vgso=0V puisque dans cette
configuration, le transistor présente moins de pièges.
Cependant, les simulations effectuées dans les mêmes conditions que les mesures
(Figure 86), montrent que pour le point de repos de grille de 0V, les pièges captent des
porteurs. En effet, dans ce cas, l’état de piège en régime établi est lié à la valeur de Vgs(t)
pendant l’impulsion (Vgo=-3.5V). Ceci s’explique par la constante de temps de capture de
piège qui est de l’ordre de 1µs.
A l’inverse, les simulations montrent que pour un point de repos de –7V, les pièges ne
libèrent aucun porteurs. Dans ce cas, l’état de pièges est fixé par la tension de polarisation de
repos (Vgso=-7V). Ceci s’explique par la constante de temps de libération de piège qui est de
l’ordre de 1ms.
95
120
140
160
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
CONCLUSION:
Ce chapitre a montré l’élaboration d’un modèle non-linéaire de transistor GaN
intégrant la modélisation des effets d’auto-échauffement et des phénomènes de pièges.
En dépit de sa complexité due à la prise en compte des pièges présents pour cette
technologie non encore mature, ce modèle a montré de très bonnes propriétés de convergence
pour des simulations CW fort signal de type Harmonique Balance.
Le modèle n’a pas été réellement éprouvé à ce stade pour ses qualités de prédiction de
linéarité par des analyses d’intermodulation. Nous verrons, cependant, dans le dernier chapitre
que les comparaisons d’intermodulation d’ordre 3 simulées et mesurées sur l’amplificateur
sont tout à fait satisfaisantes.
96
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
BIBLIOGRAPHIE
[49]
J.P. TEYSSIER, R. QUÉRÉ, J. OBREGON,
"Accurate Non-linear Characterization of Microwave Semi-Conductor Devices Using Pulse Measurement
Technique",
IEEE MTT Workshop, pp. 208-212, Ratingen (Germany), 1991
[50]
JEAN PIERRE TEYSSIER
"Caractérisation en impulsions des transistors micro-ondes : Application à la modélisation non-linéaire
pour la C.A.O. des circuits",
Thèse de doctorat, Université de Limoges, Janvier 1994
[51]
J.P. TEYSSIER, J.P. VIAUD, R. QUÉRÉ
"A new Nonlinear I(V) model for FET devices including Breakdown Effects",
IEEE Microwave and Guided Wave Letters, Vol 4 N°4, pp104-106, Avril 1994
[52]
Z. OUARCH, M. PEREZ, J.P. TEYSSIER, PH. BOUYSSE
"Banc de caractérisation sous pointes de composants actifs en régime impulsionnel dans la bande 1-40
GHz",
JNM, Saint Malo, pp.510-511 Mai 1997
[53]
J.P. TEYSSIER, PH. BOUYSSE, Z. OUARCH, AL.
"40 GHz/150 ns Versatile Pulsed Measurement System for Microwave Transistor Isothermal
Characterization",
IEEE MTT (Microwave Theory and Techniques), décembre 1998
[54]
S. AUGAUDY
"Caractérisation et modélisation des transistors micro-ondes, Application à l’étude de la linéarité des
amplificateurs à fort rendement",
Thèse de doctorat, Université de Limoges, Mars 2002
[55]
Y. TAJIMA, P.D. MILLER
"Design of Broad Band Power GaAs FET Amplifiers,"
IEEE Trans. on MTT, vol 32, n°3, 1984
[56]
S. FORESTIER, T. GASSELING, P. BOUYSSE AND AL.
« A new non-linear capacitance model of millimeter wave power PHEMT for accurate AM/AM-AM/PM
simulations »
Microwave and Wireless Components Letters, 2004, vol.14, pp 43-45
[57]
J. J. RAOUX
"Modélisation non-linéaire des composants électroniques : du modèle analytique au modèle tabulaire
paramètre"
Thèse de doctorat, Université de Limoges, mars 1995
[58]
C. LAGARDE, J.P TEYSSIER, P. BOUYSSE AND AL.
« A new non-linear electrothermal 3D spline model with charge integration for power FETs »
IEEE European Microwave conference, Paris, 2005
[59]
J.PORTILLA, M. CAMPOVECCHIO, R. QUERE, J. OBREGON
"A new coherent extraction method of FETs and Hemts models for MMIC applications,"
GaAs Symposium, Torino, Avril 1994.
[60]
J.M. COLLANTES
"Modélisation des transistors MOSFETs pour les applications RF de puissance,"
Thèse de Doctorat de l’Université de Limoges, 1996
[61]
R.E. LEONI AND AL
« A Phenomenologically based transient SPICE model for digitally modulated RF performance
characteristics of GaAs MESFETs »,
IEEE Trans. MTT, vol. 49, no.6, June 2001
97
Chapitre II : Modélisation non-linéaire d’un transistor HEMT AlGaN/GaN incluant les effets thermiques
et les phénomènes de pièges
98
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
CHAPITRE III :
Description des principales techniques de gestion
du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance.
99
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
100
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
INTRODUCTION
L’amplificateur de puissance est un élément clé des systèmes de communication. Son
rôle est d’augmenter le niveau du signal modulé en vue de son application à l’antenne
d’émission. Dans ce cas, l’amplificateur est le principal consommateur d’énergie du système.
Il est alors indispensable d’optimiser le rendement électrique de l’amplificateur qui détermine
la puissance d’alimentation consommée pour un niveau de puissance de sortie donné. Mais il
convient également de toujours juger le degré de linéarité de l’amplificateur vis à vis des
performances en rendement.
Pour satisfaire aux contraintes de faible consommation et de bonne linéarité, de
nombreuses études ont été menées sur les classes de fonctionnement à haut rendement ainsi
que sur les techniques de linéarisation. C’est dans la première partie de ce chapitre que nous
aborderons ces techniques.
Dans une deuxième partie, nous nous intéresserons plus particulièrement à une
technique d’amplification à haut rendement : l’amplificateur de type Doherty. Cette technique
sera étudiée en détail.
Enfin, dans la dernière partie de ce chapitre, nous présenterons un état de l’art des
amplificateurs Doherty existants et réalisés puis nous étudierons les différentes topologies
d’amplificateurs Doherty rencontrées dans la littérature.
101
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
I.
Problématique des amplificateurs de puissance.
I.1. Introduction sur l’amplification de puissance
I.1.1. Caractéristiques des signaux à enveloppe variable.
Les systèmes récents de télécommunication utilisent des techniques de modulation
caractérisées par la génération de signaux à enveloppe variable.
Si ces modulations modernes sont performantes en termes de débit et d’efficacité
spectrale, elles sont en revanche très exigeantes en terme de linéarité.
De part la nature de l’enveloppe non constante, les signaux modulés seront distordus si
l’amplificateur de puissance est utilisé proche de la saturation. Il est possible de faire travailler
l’amplificateur RF dans sa zone linéaire (technique de Back-off : recul en puissance), ce qui a
pour effet d’augmenter la linéarité de ce dernier, mais au détriment du rendement. En effet,
les amplificateurs de puissance présentent un rendement maximum seulement pour un niveau
élevé de puissance, qui est habituellement proche de la puissance maximale délivrée par
l’amplificateur or, lorsque le niveau d’entrée diminue, le rendement chute rapidement.
I.1.1.1. Définitions spécifiques des signaux à enveloppe variable.
Nous allons définir les quelques notions spécifiques aux signaux modulés à enveloppe
variable et importantes pour le dimensionnement des amplificateurs de puissance . Il s’agit
des notions de :
-
Puissance moyenne PAVG (Average Power): c’est la puissance moyenne du signal
modulé sur le long terme.
-
Puissance d’enveloppe PE(t) (Envelope Power) : c’est la puissance moyenne du
signal modulé sur une période de la porteuse. Cette puissance varie donc au rythme
du modulant.
-
Puissance crête PPEP (Peak Power) : c’est la valeur maximale de la puissance
d’enveloppe.
102
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
-
Facteur crête ξ (Peak to Average Ratio) : c’est l’écart entre la puissance moyenne
PAVG et la puissance crête PPEP. => ζ = 10. log(
PPEP
)
PAVG
Lorsque l'on utilise des signaux modulés à enveloppe variable (modulations
d'amplitude analogiques ou numériques, modulations de phase filtrées …etc), le rapport peakto-average est un paramètre important à connaître notamment pour définir le cahier des
charges des amplificateurs présents dans la chaîne de transmission.
Pour illustrer les notions précédentes, la Figure 87 représente un signal modulé à
Double Bande Latérale à Porteuse Conservée (DBLPC) et les puissances associées :
Signal
1.5
Signal modulé DBLPC:
ωPt )
v(t)=(1+0.5.cos(Ω
Ωt)).cos(ω
Enveloppe supérieure:
Ωt)
A(t)=1+0.5.cos(Ω
1
0
t (µs)
-1
Enveloppe inférieure:
Ωt))
A(t)=-(1+0.5.cos(Ω
-1.5
Ω)
Puissances (sur R0=1Ω
3
2
1
Puissance instantanée:
2
Ωt)).cos(ω
ωPt ) )
p(t)=( (1+0.5.cos(Ω
Puissance crête:
PPEP =1.125
Puissance d'enveloppe:
2
Ωt) )
PE (t)=0.5.( 1+0.5.cos(Ω
Puissance moyenne:
PAVG =0.5625
Facteur crête
t (µs)
0
Figure 87 : Représentation des différentes puissances d’un signal modulé DBLPC
103
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
I.1.1.2. Caractéristiques de quelques modulations à enveloppe variable.
Toute modulation possède ses propres caractéristiques et en particulier son propre
facteur crête.
Le tableau suivant montre quelques exemples de modulations analogiques telles que :
-
DBLPC : Double Bande Latérale à Porteuse Conservée.
-
DBPLS : Double Bande Latérale à Porteuse Supprimée.
-
Pulses RF de rapport cyclique α.
Modulation
Forme temporelle
Spectre
ξ (dB)
0 ≤ ξ ≤ 4.26
DBPLC
ξ=3
DBPLS
Pulses RF
1
ξ = 10 log( )
α
α :Rapport cyclique
Le tableau suivant montre quelques exemples de modulations numériques tels que :
-
QPSK : 4 Phase Shift Keying.
-
8PSK : 8 Phase Shift Keying.
-
16QAM : 16 Quadrature Amplitude Modulations.
-
32QAM : 32 Quadrature Amplitude Modulations
104
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Modulation
Diagramme IQ
Q
QPSK
2 bits/symb
01
10
00
I
ξ (dB)
Nombre d'états
Amplitude: 1
Phase:
4
ξ=0 : non filtré
ξ=4.6: Nyquist
(α =0.35)
11
Q
011
8PSK
010
001
001
100
3 bits/symb
I
101
Amplitude: 1
Phase:
8
ξ=0 : non filtré
ξ=4.3: Nyquist
(α =0.35)
111
110
Q
16QAM
I
4 bits/symb
Amplitude: 3
Phase:
12
ξ=2.5: non filtré
ξ=6.2: Nyquist
(α =0.35)
Q
32QAM
5 bits/symb
I
Amplitude: 5
Phase:
28
ξ=2.2: non filtré
ξ=5.8: Nyquist
(α =0.35)
Les contraintes sont encore plus drastiques pour un fonctionnement multi-porteuses.
Par exemple, pour des modulations de type OFDM, le facteur crête peut atteindre 11 à 12 dB,
ce qui constitue un véritable challenge pour l’opimisation du rendement de l’amplificateur.
I.1.2. Evaluation des performances d’un amplificateur de puissance
I.1.2.1. Puissances et rendement
L’amplificateur de puissance est l’élément actif de la chaîne d’émission qui permet
d’amener le signal à un niveau suffisant pour l’émission (Figure 88). Il est donc situé entre le
modulateur et l’antenne d’émission et son rôle essentiel est d’assurer une puissance
d’émission suffisante pour une puissance d’entrée donnée.
105
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Figure 88 : Mise en œuvre des amplificateurs de puissance
Le fonctionnement de l’amplificateur est principalement déterminé par les composants
actifs utilisés, c’est-à-dire les transistors. Les transistors ont besoin de sources continues
d’alimentation qui permettent de fixer un point de polarisation autour duquel ils vont
fonctionner.
Les puissances fournies à l’amplificateur sont :
- la puissance d’entrée à la fréquence de travail : Pe.
- la puissance DC fournie par l’alimentation : Palim.
Les puissances de sortie résultantes sont :
- la puissance de sortie à la fréquence de travail : Ps.
- la puissance dissipée par effet Joule : Pd.
Le bilan des puissances donne :
Pd = PALIM + Pe - Ps
La puissance dissipée est de la puissance perdue par effet joule, le but est de
transmettre le maximum de puissance à la charge et de minimiser cette puissance dissipée.
L’amplificateur de puissance est généralement caractérisé dans un premier temps en
régime harmonique, par l’application d’un signal sinusoïdal sur son entrée, à une fréquence fo
106
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
correspondante à la fréquence d’utilisation (Figure 89). Cette fréquence pourra être variable
afin de connaître le comportement en fréquence de l’amplificateur.
Zg
Eg
Zch
Figure 89 : Grandeurs caractéristiques liées aux amplificateurs
Pour de faibles signaux, le transistor peut-être considéré comme ayant un
comportement linéaire, car la variation autour du point de repos est faible et la caractéristique
de puissance entrée/sortie peut alors s’apparenter à une droite. Par contre, pour des signaux
plus élevés, la caractéristique de puissance du transistor ne peut plus être considérée linéaire.
En outre, lorsque l’amplitude des signaux est réellement importante, le transistor sature d’où
une limitation de la puissance de sortie et donc une diminution du gain. Dans la zone de
saturation représentée Figure 90, la puissance de sortie ne progresse plus et reste quasiment
constante en fonction de la puissance d’entrée.
Zone de
compression
Figure 90 : Evolution de la puissance de sortie en fonction de la puissance d’entrée
107
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
La Figure 90 montre l’évolution classique de la puissance de sortie par rapport à la
puissance d’entrée. Dans la partie linéaire, le rapport entre la puissance d’entrée et la
puissance de sortie est le gain linéaire en puissance Glin.
Lorsque l’amplificateur sature, le gain diminue et la différence entre le gain linéaire et
le gain réel représente le taux de compression, exprimé en dB.
Un autre point essentiel pour les amplificateurs de puissance est la consommation
électrique nécessaire pour obtenir un niveau de puissance de sortie souhaité. Ce point est
caractérisé par le rendement de sortie, défini par le rapport entre la puissance de sortie utile et
la puissance fournie par les alimentations en continu :
η=
PS
Pa lim
Pour des signaux modulés à enveloppe variable le rendement moyen s’exprime :
η=
Ps AVG
Pdc AVG
Pour des applications à des fréquences élevées, la puissance d’entrée à fournir peut
être importante. Il est alors intéressant d’utiliser la notion de puissance ajoutée, donnée par la
différence entre les puissances d’entrée et de sortie. Le rendement en puissance ajoutée (ou
PAE : power added efficiency) s’écrit alors :
η aj =
PS − Pe
Pa lim
Le rendement en puissance ajoutée est bien entendu toujours inférieur au rendement de
sortie. Mais plus le gain est élevé, plus la valeur du rendement en puissance ajoutée est proche
de celle du rendement de sortie.
108
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
I.1.2.2. Grandeurs caractéristiques du comportement non linéaire des amplificateurs.
Il existe plusieurs systèmes qui permettent d’étudier la linéarité d’un amplificateur
suivant le type de signal.
a) Intermodulation d’ordre 3 (C/I3)
Le critère de linéarité d’intermodulation d’ordre 3 intervient lorsque sont présentes en
entrée deux raies porteuses proches l’une de l’autre : séparées seulement de quelques MHZ
pour un fonctionnement de l’amplificateur au GHZ.
Figure 91 : Intermodulation d’ordre 3
Le rapport C/I3 est défini comme étant la différence de puissances exprimée en dBc
entre la raie à la fréquence f1 ou bien à la fréquence f2 et la raie d’intermodulation à la
fréquence 2f1-f2 ou 2f2-f1 (Figure 91). Ce qui permet de définir le C/I3 « gauche » et le C/I3
« droit
» car en pratique, leurs valeurs peuvent être différentes. Pour une caractérisation
globale, le rapport d’intermodulation ordre 3 est souvent exprimé par la formulation suivante :
-
 C + C2 

C / I 3 = 10. log 1
I
+
I
 1
2 
Typiquement, un bon amplificateur en linéarité doit avoir un C/I3 supérieur à 20 dBc.
b) Le Rapport ACPR (Adjacent Channel Power Ratio)
L’ACPR (Adjacent Channel Power Ratio) consiste à appliquer à l’entrée d’un
amplificateur un signal centré sur la fréquence de travail et couvrant la bande utile du canal de
109
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
transmission (Figure 92). Le bruit d’intermodulation est caractérisé par l’ACPR qui est le
rapport de niveau de puissance du canal utile sur celui du canal voisin situé à ∆f. Tout comme
pour l’intermodulation d’ordre 3, il est parfois intéressant de dissocier l’ACPR gauche et droit
car en pratique ces valeurs peuvent s’avérer différentes.
ACPR
Figure 92 : ACPR
Typiquement, un bon amplificateur en linéarité doit avoir un ACPR supérieur à 37
dBc.
c) Le critère NPR (Noise Power Ratio)
Cette méthode permet d’obtenir de manière fine, en utilisant un bruit blanc gaussien
sur une bande de fréquence, le comportement de l’amplificateur pour une excitation multiporteuses.
La mesure du NPR consiste à évaluer les distorsions d’intermodulation en faisant le
rapport du signal à bruit dans une bande définie. Pour cela, le signal d’entrée possède dans sa
bande de fonctionnement un « trou » de faible largeur réalisé avec un filtre réjecteur de
fréquence. L’amplification de ce signal en régime non-linéaire engendre des distorsions dues
aux intermodulations multiples.
Après amplification, le NPR représente la différence entre le niveau du signal amplifié
et le bruit dû aux produits d’intermodulation situés dans le trou (Figure 93).
110
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Spectre d’entrée
Spectre de sortie
Figure 93 : NPR
Typiquement, un amplificateur doit avoir un NPR supérieur à 15 dB.
d) L’EVM (Error Vector Measurement)
L’EVM représente la différence d’enveloppe du signal modulé après amplification
entre la réalité (cas non-linéaire) et l’idéal (système parfaitement linéaire), ceci aux instants de
décision. Cette mesure représentée dans le plan complexe (I,Q) de l’enveloppe permet
d’obtenir les informations sur les erreurs de phase et d’amplitude engendrées par
l’amplificateur. On la représente typiquement comme indiqué Figure 94 : ce critère mesure
sur l’ensemble d’une constellation l’écart de position entre le symbole obtenu et la position
idéale attendue.
Elle s’exprime en % par la formule suivante :
EVM
(% ) =
100
⋅
1
N
2
N
∑
k =1
1
N
S
− S
kidéal
kréel
N
∑
S
2
kidéal
k =1
Typiquement, un bon amplificateur en linéarité doit avoir un EVM inférieur à 4%.
111
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Q
Q’’
symbole Réel Skreel
∆Q
avec Sk représentant les coordonnées
complexes du symbole
|Skidéal-Skréel|
Q
symbole Idéal Skideal
ϕ
I’’
I
I
∆I
Figure 94 : Caractérisation de l’EVM
I.2. Présentation de la problématique puissance / rendement / linéarité.
De nombreuses applications nécessitent l’emploi d’amplificateurs de puissance à haut
rendement. Nous pouvons citer les systèmes de radiocommunications mobiles mais également
les systèmes de communications par satellite.
Pour de tels systèmes, la consommation conditionne à la fois le poids et l’autonomie
des équipements. La linéarité de la chaîne de transmission influe quant à elle sur la qualité de
la transmission.
De manière générale, il convient de maximiser le rendement pour diminuer l’autoéchauffement et la gestion de l’évacuation des calories
Pour satisfaire aux contraintes de faible consommation et de bonne linéarité, de
nombreuses études ont été menées sur les classes de fonctionnement à haut rendement ainsi
que sur les techniques de linéarisation. La linéarité est souvent associée à un fonctionnement
de l’amplificateur avec du recul par rapport à la compression alors que le rendement est
associé à un fonctionnement fortement non linéaire (en zone de compression). Ces deux
objectifs sont souvent contradictoires et nécessitent l’étude d’un compromis délicat.
112
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
La Figure 95 suivante représente le compromis linéarité – rendement pour un signal à
enveloppe variable.
η (%)
PS (dBm)
η (%)
PS (dBm )
PS1dB
PS1dB
Back-off
PE (dBm)
PAVG
PAVG
ξ PPEP
Si on règle P AVG=P E(1dB)
Rendement élevé
ξ
PPEP
Si on règle P PEP=P E(1dB)
Bonne lin éarité
Mais rendement mauvais.
Mais distorsions
GP (dB)
GPmax
PE (dBm )
G P (dB)
Conversion AM/AM
Conversion AM/AM
G Pmax
PE (dBm)
ϕ (°)
Conversion AM/PM
PE (dBm)
ϕ (°)
Conversion AM/PM
PE (dBm)
PAVG ξ
PPEP
PE (dBm)
PAVG
ξ
PPEP
Figure 95 : compromis linéarité / rendement – Principe du back-off
Pour pallier à ce problème, nous pouvons dégager deux axes de recherche dans ce domaine :
- Première approche : Les techniques de linéarisation.
Ces techniques permettent d’améliorer le fonctionnement d’un amplificateur en
agissant sur le signal (circuits de linéarisation), le fonctionnement intrinsèque de
l’amplificateur n’est pas remis en cause :
113
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
•
Linéarisation par pré-distorsion
•
Feedback
•
LINC (Linear amplification with Non-linear Components)
•
CALLUM (Combined Analog Locked-Loop Universal Modulator)
•
Feedforward
- Deuxième approche : Les techniques de gestion dynamique de puissance.
Il s’agit de déterminer les conditions de fonctionnement optimales des cellules
constituant l’amplificateur afin d’obtenir le meilleur compromis linéarité/consommation.
Dans ce cas, on peut agir sur la charge ou sur les polarisations des transistors constituant le
circuit :
•
Polarisation dynamique
•
EER (Elimination de l’Enveloppe et Restauration)
•
Techniques Doherty
I.3. Principes des techniques de linéarisation : systèmes de correction des
distorsions non-linéaires.
Dans ce paragraphe, nous allons succinctement rappeler les différentes techniques de
linéarisation qu’il est possible d’utiliser pour un amplificateur.
I.3.1. Linéarisation par pré-distorsion.
Les techniques de pré-distorsions agissent sur le signal en amont de l’amplificateur (Figure
96). [62], [63].
114
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Figure 96 : Système de linéarisation par prédistorsion.
Cette approche implique de créer une caractéristique de distorsion complémentaire à
celle de l’amplificateur, le système résultant de la mise en série de la pré-distorsion et de
l’amplificateur présentera peu ou pas de distorsion de sortie [64], [65], [66].
Dans le cas idéal, l’élément de pré-distorsion génère un signal avec une distorsion qui
est l’opposée de celle due à l’amplificateur. Lorsque le générateur et l’amplificateur sont
cascadés ensemble la distorsion est éliminée.
Il n’y a pas de contre-réaction dans cette technique, le système fonctionne comme une
boucle ouverte. Cela signifie que la distorsion à éliminer doit être connue par avance et que
les performances peuvent être sensibles à des variations telles que les variations de
température. Cette opération de Prédistorsion peut être analogique (élément non linéaire
précédent l’amplification) ou numérique (prédistorsion du signal de modulation en bande de
base). La difficulté essentielle de ces techniques consiste à prendre en compte les effets de
mémoire de l’amplificateur.
I.3.2. Contre- réaction : Feedback
La méthode ‘Feedback’ a pour but d’améliorer la linéarité de l’amplificateur en
agissant sur la compensation de gain et la compensation de phase en tenant compte des deux
signaux présents en entrée et en sortie de l’amplificateur. Afin de s’affranchir d’une étude
préalable sur la modélisation de l’amplificateur, notamment des effets mémoires, la méthode
115
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
‘Feedback’ corrige dynamiquement les non-linéarités engendrées par l’amplificateur en
comparant le signal avant amplification avec celui obtenu en sortie [67], [68].
Différentes topologies existent, mais le principe reste le même, à savoir réaliser en
entrée de l’amplificateur une compensation en gain et une compensation en phase en tenant
compte du signal de sortie et des non-linéarités engendrées par l’amplificateur (Figure 97).
Figure 97 : Synoptique du système de linéarisation ‘Feedback’
L’inconvénient est la limitation en bande de modulation inhérent à tout système ayant
des boucles de réaction.
I.3.3. LINC (Linear amplification with Non-linear Components)
Cette méthode utilise la propriété de décomposition d’un signal modulé à enveloppe
variable en deux signaux à enveloppe constante [69], [70]. Pour cela, le signal est séparé en
deux composantes distinctes à enveloppe constante et à modulation de phase uniquement.
Chacune des deux composantes est amplifiée séparément par un amplificateur fonctionnant à
la saturation, ce qui permet d’obtenir un haut rendement et une forte puissance de sortie avant
d’être recombinée en sortie. (Figure 98)
116
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Figure 98 : Synoptique d’un système de linéarisation utilisant la méthode du LINC.
Les deux plus importantes difficultés de cette méthode sont d’ajuster les deux chemins
en phase et en amplitude afin d’obtenir une élimination des composantes d’intermodulation et
d’avoir deux amplificateurs identiques. La combinaison en puissance de sortie est également
délicate car les signaux sont par principe de phase différente. On risque alors de perdre, par
une mauvaise recombinaison de puissance, le bénéfice apporté par cette technique
I.3.4. CALLUM (Combined Analog Locked-Loop Universal Modulator)
La technique CALLUM est une technique de contre-réaction qui a pour but de régler
les problèmes de phase et de gain évoqués pour le LINC.
Les distorsions issues de la dispersion de la technologie utilisée pour les amplificateurs
ainsi que les non-linéarités engendrées par les fluctuations des enveloppes des deux
composantes issues de la méthode LINC, sont corrigées par la démodulation du signal de
sortie en deux signaux en quadrature. Ces signaux sont comparés avec ceux d’entrée et
utilisés pour générer des signaux d’erreur [71], [72].
117
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Figure 99 : Synoptique simplifié du système de linéarisation utilisant le principe CALLUM.
Cette méthode offre le même avantage que la méthode LINC : utilisation des
amplificateurs en fort régime sans détériorer la linéarité. Mais la mise en œuvre du système de
commande et de séparation du signal modulé en deux composantes à enveloppe constante
reste tout de même difficile à concevoir.
I.3.5. Feedforward
Ce principe est expliqué Figure 100 par une représentation d’un signal biporteuse dans
le domaine fréquentiel. On retire, après comparaison avec le signal d'entrée, les raies aux
fréquences d’intermodulation [73], [74]. Ce procédé nécessite au moins deux boucles, une
pour séparer les raies d’intermodulation du signal utile et l’autre pour les supprimer.
118
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Figure 100 : Exemple d’un synoptique d’un système de linéarisation d’un amplificateur
utilisant le principe ‘Feedforward’.
Une partie du signal est retardée dans une ligne afin de compenser le retard apporté
par l’amplificateur. L’autre partie de la puissance HF d’entrée est amplifiée par
l’amplificateur de puissance principal. Une partie du signal de sortie est prélevée dans un
coupleur, atténuée puis envoyée dans un combineur hybride où elle est comparée avec le
signal venant de la ligne de retard. Avec un atténuateur ajustable pour adapter les niveaux des
signaux HF, on récupère seulement en sortie du combineur hybride les distorsions générées
par l’amplificateur de puissance. Celles-ci sont ensuite amplifiées dans un amplificateur
classe A fortement linéaire. Le signal sortant de l’amplificateur d’erreur linéaire est constitué
idéalement des distorsions créées par l’amplificateur principal à linéariser. Avec la ligne à
retard dans le second chemin, on élimine en sortie les distorsions générées par l’amplificateur
principal.
Le composant le plus critique dans le système FeedForwad est l’amplificateur d’erreur
linéaire : il ne doit pas contribuer lui-même à générer des produits d’intermodulation d’une
part et avoir un gain important d’autre part.
Cependant, une telle technique de linéarisation se fait au détriment du rendement
global. Elle est généralement utilisée au niveau système pour finir de linéariser un
amplificateur déjà pré-optimisé.
119
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
I.4. Principes des techniques de haut rendement : contrôle actif d’un paramètre
de l’amplificateur.
I.4.1. Gestion dynamique des polarisations.
La commande dynamique de la polarisation de l’amplificateur permet de modifier
intrinsèquement son comportement suivant le niveau de puissance appliqué en entrée. Le but
est de rechercher les valeurs minimales de polarisation afin de diminuer la puissance continue
consommée pour une puissance de sortie donnée.
Si l’amplificateur est polarisé en classe A, lorsque le niveau de puissance du signal
diminue, le courant moyen reste constant comme illustré Figure 101. Par conséquent, une
diminution du rendement est inévitable. Le rendement d’un tel système d’amplification est
globalement faible dans le cas de l’amplification d’un signal à enveloppe variable. L’origine
de cette diminution de rendement provient de la diminution de l’excursion du courant et de la
tension.
Figure 101 : Principe de la diminution de rendement pour un signal à enveloppe variable pour
un amplificateur polarisé en classe A
Par contre, lorsque l’amplificateur est polarisé en classe B, une diminution de la
puissance du signal entraîne une diminution de l’enveloppe du signal mais également une
diminution du courant moyen comme illustré Figure 102. Ce qui permet d’obtenir un
rendement plus important que dans le cas d’une polarisation en classe A. L’utilisation d’une
polarisation en classe B peut permettre de maintenir le rendement de l’amplificateur.
120
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Figure 102 : Principe de l’amplification en classe B
Pour palier à ce problème de diminution du rendement, il est possible d’utiliser une
polarisation variable sur la grille et le drain d’un transistor. Si les niveaux de polarisations du
courant et de la tension varient en suivant l’évolution de l’amplitude du signal, il est alors
possible de conserver ou de maintenir un rendement élevé [75], [76]. Il suffit de faire évoluer
les niveaux de polarisations en fonction de l’enveloppe du signal : l’amplificateur doit être
polarisé dynamiquement.
Stéphane Forestier [64] a montré tout l’intérêt de cette technique en prenant comme
exemple un signal modulé 16QAM (Figure 103).
Figure 103 : Schématique de la gestion dynamique des polarisations pour un signal 16QAM
121
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Il s’agit là d’une commutation des valeurs discrètes d’enveloppe qui s’applique
parfaitement aux modulations numériques non filtrées. Un suivi continu de l’enveloppe de
modulation est également possible mais plus complexe à mettre en œuvre.
I.4.2. E.E.R. (Elimination de l’Enveloppe et Restauration)
Cette technique s'appuie sur la commande intrinsèque de l'amplificateur suivant la
forme de l’enveloppe du signal d'entrée. L’idée fut mise au point en 1950 par Kahn. Cette
technique dite aussi de ‘Kahn’ consiste à éliminer et à restaurer l'enveloppe du signal modulé
permettant ainsi de concilier les performances en rendement avec la linéarité du système.
En effet après détection de l’enveloppe du signal, celle-ci est éliminée du signal
d’entrée par un limiteur rendant le signal à amplifier constant avec un seul niveau de
puissance (Figure 104). L’enveloppe est ensuite restituée par le biais de la commande de la
polarisation de drain (pour un FET) qui se trouve modulée suivant la forme de l’enveloppe.
Le fait d’amplifier avec un seul niveau de puissance permet de faire fonctionner
l’amplificateur en compression tout en restant linéaire (similaire à la méthode LINC). Le
fonctionnement en régime non-linéaire permet d’allier la linéarité : un seul niveau de
puissance, avec les performances optimales de l’amplificateur en termes de puissance de
sortie et de rendement en puissance ajoutée [77], [78].
Figure 104 : Synoptique du système EER
Le signal RF d’entrée passe dans un limiteur, afin d’éliminer la variation de
l’enveloppe du signal, créant ainsi un signal à amplitude constante tout en conservant la
modulation en phase. Ce signal à enveloppe constante va pouvoir être amplifié par un
122
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
amplificateur RF de puissance à haut rendement fonctionnant en classes B, C, D, E ou F et
utilisé en zone de saturation pour obtenir un rendement élevé. L’amplification de ce signal à
enveloppe constante permet d’éliminer les distorsions AM/PM puisque que l’amplificateur
RF de puissance travaille à puissance constante.
La variation d'enveloppe du signal est récupérée à l’aide d'un détecteur d’enveloppe
par l’intermédiaire d’un coupleur à l’entrée du circuit. Cette enveloppe, qui est un signal basse
fréquence (BF) est ensuite amplifiée par un amplificateur BF à découpage dit classe S
permettant d’obtenir un rendement proche de 100%. L'amplificateur classe S utilise le
principe d'une modulation par largeur d'impulsion (MLI) et nécessite d'insérer un filtre passebas pour prélever la valeur moyenne du signal découpé. L’amplificateur utilisé en
commutation permet d’obtenir un rendement en puissance ajoutée proche de 100% en BF.
L’enveloppe du signal ainsi amplifiée permet de polariser le drain de l’amplificateur RF dans
le but de reconstituer la variation d’enveloppe en sortie.
Pour cela, il faut que la variation de gain à saturation de l’amplificateur soit une
fonction linéaire de la tension de drain Vdso pour reconstituer linéairement l’enveloppe de
modulation en sortie. Il faut aussi que la variation de polarisation n’engendre pas de
conversion AM/PM. Ce principe reste pour l’instant limité en faible bande passante de
modulation.
123
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
II.
Présentation de la technique Doherty.
Pour apporter une solution intéressante à la problématique de rendement, il existe, en
particulier, la technique proposée par Doherty en 1936 [79].
L’objectif de cette technique est de maintenir le rendement de l’amplificateur à une
valeur élevée pour une variation importante de la puissance d’entrée, ce qui permet par
exemple d’utiliser un back-off en puissance de sortie (OBO) tout en ayant un rendement
correct. Cette partie de la thèse est consacrée à la description de l’amplificateur Doherty ainsi
qu’à une synthèse des différentes publications sur ce sujet.
II.1. Schéma de principe de l’amplificateur Doherty
Les performances d’un amplificateur sont principalement déterminées par le point de
polarisation et l’impédance de charge présentée en sortie des transistors. La technique
Doherty permet de modifier cette impédance de charge en fonction du niveau de puissance
d’entrée, grâce à l’utilisation de deux amplificateurs : un principal (ou « main ») et un
auxiliaire (ou « peaking »).
En effet, la technique Doherty résulte de deux amplificateurs couplés à leur sortie par
un inverseur d’impédance et par l’impédance de charge, comme présenté en Figure 105.
L’amplificateur auxiliaire se comporte comme une charge active pour l’amplificateur
principal. Ainsi, lorsque la puissance d’entrée augmente, l’amplificateur auxiliaire commence
à conduire et modifie la charge présentée à l’amplificateur principal.
Amplificateur
principal
Entrée
RF
Amplificateur
auxiliaire
Déphaseur
Inverseur Z
Sortie
RF
RCH
Figure 105 :Schéma général d’un amplificateur Doherty
124
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Le principe de fonctionnement est le suivant :
-
à faible niveau de puissance d’entrée, seul l’amplificateur principal fournit
de la puissance, l’amplificateur ne conduit pas. L’impédance de charge
présentée au principal doit être optimale pour un fonctionnement de celui-ci
à bas niveau.
-
à niveau de puissance moyen, l’amplificateur auxiliaire commence à
conduire et fournit de la puissance. Ce niveau de puissance où
l’amplificateur auxiliaire passe de l’état bloqué à la conduction est appelé
communément point de transition Pα. La mise en conduction de
l’amplificateur auxiliaire permet une modification de l’impédance de
charge présentée à l’amplificateur principal, pour qu’elle évolue
progressivement vers son impédance optimale à fort niveau Ropt.
-
à fort niveau les deux amplificateurs sont saturés. Leurs impédances de
charge sont optimales à fort niveau (Ropt). Leurs 2 puissances doivent se
combiner le mieux possible en sortie
Le principe même de l’amplification Doherty est obtenu grâce à l’inverseur
d’impédance situé entre les sorties des deux amplificateurs.
La manière la plus simple de réaliser cette fonction d’inverseur d’impédance est
l’utilisation d’une ligne quart d’onde (Figure 106). L’expression de l’impédance ramenée par
cette ligne est la suivante :
Ligne λ/4
Ze
Zc
Zout
2
Z
Ze = c
Z out
Figure 106 : Inverseur d’impédance : ligne quart d’onde
Cette topologie d’inverseur d’impédance présente deux inconvénients :
125
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
-
L’amplificateur Doherty va être bande étroite.
-
Il introduit un déphasage de 90° qu’il va falloir compenser pour obtenir une
bonne recombinaison en phase des signaux de sortie au niveau de la charge
d’utilisation.
Pour compenser ce déphasage dû à la ligne λ/4 (inverseur d’impédance), une
deuxième ligne λ/4 peut être placée en entrée de l’amplificateur auxiliaire. On pourra
également utiliser, un coupleur 3 dB hybride 0-90°. De cette manière, il y aura aussi
recombinaison en phase des signaux en sortie.
Le nouveau schéma intégrant les lignes quart d’onde est Figure 107:
Amplificateur
principal
Entrée
RF
Déphaseur
ZP
Ligne λ/4
Zc 90 °
Amplificateur
auxiliaire
90°
RCH
ZA
Figure 107 : Schéma d’amplificateur Doherty
Remarque : la fonction d’inversion d’impédance est essentielle. En effet, comme le
montre l’expression de la Figure 108, un transformateur d’impédance ne peut pas faire
fonction d’inverseur d’impédance et ne peut donc être utilisé pour une structure Doherty.
Ze
Zout
M
Ze =
Zout
M2
Figure 108 : Transformateur d’impédance
126
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
II.2. Etude théorique générale de l’amplification Doherty
II.2.1. Relations de base
Le schéma de la Figure 107 peut être simplifié en représentant les deux transistors par
des sources de courant commandées en tension (effet fondamental) : Figure 109.
Vp
ZP
VA
ZA
Figure 109 : Circuit simplifié d’amplificateur Doherty
Zc représente l’impédance caractéristique de la ligne quart d’onde.
Zp représente l’impédance de charge vue par le transistor principal et ZA celle vue par
l’amplificateur auxiliaire.
RCH représente l’impédance de charge de l’amplificateur.
IP représente le courant de drain du transistor de l’amplificateur principal et IA celui de
l’amplificateur auxiliaire.
Vp représente la tension de drain du transistor principal et VA celle de l’amplificateur
auxiliaire.
Pour une ligne de transmission quart d’onde d’impédance caractéristique réelle, les
relations tensions / courants sont :
Vp = − jZc.I 2

V A = − jZc.I 1
(1)
De plus, la loi des nœuds donne les expressions suivantes :
127
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
I 1 = − Ip


 I = −( I + V A )
A
 2
RCH
(2)
On peut en déduire les équations des tensions de drain des transistors suivantes :
VA
Zc


VP = j.Zc.( I A + R )
VP = j.Zc.( I A + j. R .Ip )
CH
CH


=> 
=>



V A = j.Zc.Ip
V A = j.Zc.Ip





Zc 2
V
=
−
.Ip + jZc.I A
 P
R
CH



V A = j.Zc.Ip


(3)
On peut exprimer les impédances de charge en fonction des courants de sortie :

I
Vp Zc 2
=
− j.Zc. A
Zp = −
Ip RCH
Ip



VA
Ip
= − j.Zc.
 ZA = −
IA
IA

(4)
π
Dans un amplificateur Doherty, on introduit un déphasage e
− j.
2
entre IA et Ip
(déphaseur d’entrée de 90°), on obtient ainsi les impédances et les tensions réelles suivantes :

Zc 2
.Ip + Zc.I A
V P = −
RCH



V A = − Zc.Ip


(5)

I
Zc 2
Zp
=
− Zc. A

RCH
Ip



Ip
 Z A = Zc. I
A

(6)
II.2.2. Evolution des tensions en fonction du niveau de puissance.
Pour le fonctionnement de l’amplificateur Doherty, il faut maintenant prendre en
compte les limitations physiques du transistor et le point de transition α (Figure 110).
128
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Ids
Puissance d ’entrée élevée
=> Zp=Ropt
Ip_max
Ic=α.Ip_max
Vds
VDD
Puissance d ’entrée faible
=> Zp=Ropt/α
Figure 110: Evolution du cycle de charge du principal en fonction du niveau de puissance
A faible puissance, le transistor auxiliaire est bloqué : IA=0. La tension du principal Vp
augmente progressivement en même temps que le courant Ip. Si l’on considère le transistor
idéal (sans tension de déchet), la tension Vp atteint son maximum pour Vp=VDD (VDD étant la
tension de polarisation de drain du transistor). A ce moment là, le courant Ip vaut
Ic=α.Ip_max (courant critique) et l’impédance de charge Zp=Ropt/α. Au delà de ce point dit
point de transition, le courant Ip continue d’augmenter mais la tension Vp reste constante
(amplificateur saturé) et vaut Vp=Vp_max (=VDD).
Pour l’amplificateur auxiliaire, sa tension augmente progressivement de 0 à
VA_max=VDD en même temps que le courant Ip.
La Figure 111 représente les évolutions des tensions de drain de l’amplificateur
principal et de l’amplificateur auxiliaire.
Vp et
VA
Vp_max=V DD
Vp
VA
Ic=α.Ip_max
Ip_max
Ip
Figure 111 : Représentation des tensions de drain en fonction du niveau de puissance
129
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
D’après l’équation (5), on peut déduire les équations des tensions en fonction du
courant Ip suivantes :
Principal :
Auxiliaire :
Zc 2
.Ip
RCH
-
Vp = −
-
Vp=Vp_max
-
VA=-Zc.Ip
pour Ip<Ic (IA=0) => Vp _ max = −
Zc 2
.α .Ip _ max
RCH
pour Ip≥Ic
Remarque : Lorsque les transistors sont saturés : Vp_max = VA_max
− Zc.Ip _ max = −
Zc 2
.α .Ip _ max
RCH
On en déduit : α =
RCH
ZC
(7)
II.2.3. Evolution des courants en fonction du niveau de puissance
Le courant de l’amplificateur principal Ip augmente progressivement de 0 à Ip_max.
Celui de l’auxiliaire est nul jusqu’à atteindre le courant critique Ip=Ic=α.Ip_max puis
augmente progressivement. Dans le cas général où on ne fait pas d’hypothèse sur la taille du
transistor auxiliaire, IA_max peut être supérieur à Ip_max.
La Figure 112 représente les évolutions des courants de drain de l’amplificateur
principal et de l’amplificateur auxiliaire.
Ip et
IA _max
IA
IA
Ip_max
Ip
Ic=α.Ip_max
Ip_max
Ip
Figure 112 : Représentation des courants de drain en fonction du niveau de puissance
130
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Les équations du courant de l’amplificateur auxiliaire sont les suivantes :
-
si Ip<Ic => IA=0
-
si Ip≥Ic => IA=K.(Ip-Ic)
(8)
Calcul de K : A partir des équations (5) et (8), on en déduit :
-
Zc 2
Vp = −
.Ip + Zc.K .Ip − Zc.K .Ic
RCH
(9)
Lorsque Ip≥Ic, la tension Vp est constante (cf Figure 111), on doit alors vérifier :
-
d .Vp
d .Vp
Zc 2
= 0 =>
=−
+ Zc.K = 0
d .Ip
d .Ip
RCH
On en déduit l’expression de K :
-
K=
Zc
1
=
RCH α
(10)
D’après, l’équation (7), on a :
-
IA =
-
IA=0
1
α
( Ip − Ic) =
1
α
( Ip − α .Ip _ max) =
lorsque Ip<Ic
1
α
Ip − Ip _ max
lorsque Ip>Ic
(11)
Remarque : Lorsque les deux amplificateurs sont saturés, on obtient la relation entre
les courants maximums :
I A _ max = (
1
α
− 1).Ip _ max
(12)
II.2.4. Evolution du rendement en fonction du niveau de puissance.
Pour Ip<Ic : IA=0
Nous faisons l’hypothèse que les transistors sont polarisés en classe B : les courants
sont semi-sinusoïdaux et ont pour valeur crête Ip. Le courant du transistor principal à la
fréquence fo est donc : Ipfo=Ip/2 et le courant au continu est : IpDC=Ip/π.
131
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
On en déduit donc la valeur de la puissance de sortie de l’amplificateur principal au
1
Pp _ f 0 = .Zp.Ip 2fo
2
fondamental :
=> Pp _ f 0
1 Ropt Ip
= .
.
2 α
4
avec Zp=Ropt/α
2
(13)
L’expression de la puissance d’alimentation au continu du principal est :
PP _ DC = Ip DC .V DD =
Ip
π
.V DD
(14)
D’après les équations (12) et (13), on en déduit l’expression du rendement lorsque
η=
Ip<Ic :
PP _ fo
PP _ DC
=
π Ropt
.
.Ip
8 α .V DD
(15)
D’après le cycle de charge (Figure 110) et pour un courant semi-sinusïdal :
Ropt
2
=
V DD
Ip _ max
(16)
L’expression (14) du rendement devient alors :
η=
π 1
Ip
. .
pour Ip<Ic
4 α . Ip _ max
(17)
Pour Ip≥Ic :
* L’expression de la puissance de l’amplificateur principal au fondamental est :
I A _ fo  2
1
1  Zc 2
.Ip fo
PP _ fo = .Zp.Ip 2f 0 = 
− Zc.
2
2  RCH
Ip _ fo 
=> PP _ fo =
I A _ fo  2
1  Ropt
.Ip fo
− Zc.
2  α
Ip _ fo 
(18)
* L’expression de la puissance de l’amplificateur auxiliaire au fondamental est :
132
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
I P _ fo 2
1
1
PA _ fo = .Z A .I A2 _ fo = .Zc.
.I A _ fo
2
2
I A _ fo
I A _ fo 2
1
=> PA _ fo = .Zc.
.I P _ fo
2
I P _ fo
(19)
* D’après les équations (18) et (19), on en déduit la puissance totale au fondamental :
1 Ropt 2
PT _ fo = PP _ fo + PA _ fo = .
.I P _ fo
2 α
1 Ropt 2
=> PT _ fo = .
.Ip
8 α
(20)
* L’expression de la puissance d’alimentation de l’amplificateur principal au continu
PP _ DC = Ip DC .V DD =
est :
Ip
π
(21)
.V DD
* L’expression de la puissance d’alimentation de l’amplificateur auxiliaire au continu
PA _ DC = I A _ DC .V DD =
est :
IA
π
(22)
.V DD
* D’après les équations (21) et (22), on en déduit la puissance totale d’alimentation au
continu :
PT _ DC = PP _ DC + PA _ DC =
V DD
π
.( I A + Ip )
=> D’après l’équation (11), on peut exprimer Ip en fonction de IA :
PT _ DC =
V DD
π
=> PT _ DC =
.(
1
α
Ip − Ip _ max + Ip ) =
V DD  1

. ( + 1).Ip − Ip _ max 
π  α

 1

Ip
.Ip _ max . ( + 1).
− 1 (23)
π
Ip _ max 
 α
V DD
* D’après les équations (20) et (23), on en déduit l’expression du rendement lorsque
Ip>Ic :
η=
PT _ fo
PT _ DC
=
π Ropt
Ip 2
1
.
.
.
Ip
8 α .V DD Ip _ max 1
( + 1).
−1
α
Ip _ max
133
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
=> D’après l’équation (16) :
Ip
)2
π 1
Ip _ max
η= . .
Ip
4 α 1
( + 1).
−1
Ip _ max
α
(
pour Ip>Ic
On peut maintenant tracer le rendement en fonction de
(24)
Ip
pour différentes
Ip _ max
valeurs de paramètres α.
80
78.5
70
Doherty α=1/3
60
Rendement (%)
50
40
Doherty α=1/2
30
20
10
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
0.33
Ip/Ip_max
Figure 113 : Evolution du rendement
II.2.5. Calcul de l’ « Output Back-off »
L’expression du recul du niveau de puissance pour lequel le rendement sera maintenu
maximum correspond à l’écart entre la puissance maximum et la puissance au point de
transition :
 P max 
OBO = 10 log

 Pα 
134
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Les expressions de Pmax et Pα sont données respectivement par les équations (20) et
(13) :
-
1 Ropt 2
P max = .
.Ip max
8 α
-
1 Ropt 2 2
Pα = .
.α .Ip max
8 α
On en déduit l’expression :
 1 
OBO = 10 log 2 
α 
(25)
Remarque : Cette partie sur l’étude théorique générale de l’amplificateur Doherty est
une indication sur le fonctionnement de l’amplificateur. Il n’est pas scrupuleusement la réalité
lors d’une conception. En effet, la théorie ne prend pas en compte les tensions de déchet des
transistors qui sont non négligeables pour la technologie GaN. De plus, les polarisations des
deux transistors sont considérées comme étant en classe B alors qu’en réalité, le principal est
polarisé en classe AB et l’auxiliaire en classe B ou C. En pratique, le déclenchement du point
de transition est effectué par cette différence de polarisation de grille de l’auxiliaire par
rapport au principal. Cependant, cette étude théorique permet de déterminer, avec une bonne
approximation, les valeurs des impédances.
II.3. Application pour un amplificateur Doherty classique (transistors de même
taille)
Pour un amplificateur Doherty classique (transistors de même taille), l’amplitude
maximale du courant de saturation des deux transistors est : IA_max = Ip_max.
D’après la relation (11) , on obtient comme point de transition α =1/2.
II.3.1. Détermination de l’impédance caractéristique Zc et de la résistance de charge
RCH.
A partir des équations (6), on obtient des impédances de charge réelles suivantes :
-
Zc 2
Zp =
− Zc
RCH
135
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
-
Z A = Zc
Les deux amplificateurs sont conçus pour fournir la puissance maximale (à fort
niveau) quand leurs impédances de charge sont égales à Ropt, donc lorsque :
Zc 2
− Zc = Ropt
RCH
-
Zp =
-
Z A = Zc = Ropt
On en conclut que :
-
Zc = Ropt
-
RCH=Ropt/2
II.3.2. Evolution des impédances de charge des deux amplificateurs
Pour un faible niveau d’entrée, l’amplificateur auxiliaire est bloqué, le courant IA est
donc nul. On obtient le schéma simplifié Figure 114.
Zc=Ropt
Ropt/2
Zp
Figure 114 : circuit simplifié pour de faibles puissances
Zc 2
Impédance ramenée par la ligne quart d’onde : Zp =
Ropt / 2
Soit avec Zc=Ropt : => Zp=2.Ropt
Par conséquent la charge ramenée par la ligne quart d’onde et présentée en sortie de
l’amplificateur principal est égale à 2.Ropt et l’impédance vue par l’amplificateur auxiliaire
est un circuit ouvert.
136
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Pour des niveaux de puissance compris entre Pα et PMax, l’amplificateur auxiliaire se
comporte comme une charge active pour l’amplificateur principal. L’impédance de charge
vue par l’amplificateur principal varie de 2Ropt à Ropt et du circuit ouvert à Ropt pour
l’amplificateur auxiliaire.
Niveau de puissance
Zp
ZA
Puissance < Pα
2.Ropt
infini
Pα < Puissance < Pmax
2Ropt => Ropt
Infini => Ropt
Puissance = Pmax
Ropt
Ropt
II.3.3. Evolution du rendement
Pour un amplificateur ayant des transistors de même taille, α=1/2. D’après la théorie
vue au paragraphe précédent, il est possible de tracer l’évolution du rendement en fonction du
niveau de puissance d’entrée (Figure 115)
80
70
Amplificateur Doherty α=0.5
60
Rendement (%)
50
40
30
Amplificateur classique polarisé en classe B
20
10
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
Ip/Ip_max
Figure 115 : Evolution du rendement de l’amplificateur Doherty classique
D’après l’expression (25), on en déduit, pour un amplificateur classique, α=1/2, que le
recul de puissance atteint alors 6 dB.
137
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
II.4. Application pour un Amplificateur Doherty à auxiliaire double.
Jusqu’à présent, nous avons étudié un amplificateur Doherty ayant des transistors de
même taille. Cependant, il est possible de concevoir un amplificateur Doherty avec un
transistor auxiliaire de taille deux fois plus importante que celle du transistor principal.
L’amplitude maximale du courant de saturation des deux transistors devient :
IA_max = 2. Ip_max.
D’après la relation (11), dans cette configuration, α devient égal à 1/3.
Le principe de cet amplificateur Doherty est de faire débiter deux fois plus de courant
au transistor auxiliaire qui est plus pincé (classe B) que le principal.
A partir des équations (6), on obtient des impédances de charge réelles suivantes :
-
Zp =
Zc 2
− 2.Zc
RCH
-
ZA =
Zc
2
Les deux amplificateurs sont conçus pour fournir la puissance maximale (à fort
niveau) quand l’impédance de charge présentée à leur sortie est égale à Ropt pour le principal
et Ropt/2 pour l’auxiliaire (celui-ci étant double), donc :
-
Zp =
Zc 2
− 2.Zc = Ropt
RCH
-
ZA =
Zc Ropt
=
2
2
On en conclut que :
-
Zc = Ropt
-
RCH=Ropt/3
138
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
On obtient le nouveau tableau des variations d’impédances de charge des transistors.
Niveau de puissance
Zp
ZA
Puissance < Pα
3.Ropt
infini
Pα < Puissance < Pmax
3Ropt => Ropt
Infini => Ropt/2
Puissance = Pmax
Ropt
Ropt/2
Le fait de doubler la taille du transistor auxiliaire influe sur les variations des
impédances de charge des deux transistors, ce qui agit sur l’évolution du rendement.
En effet, selon la taille du transistor auxiliaire, la courbe de variation du rendement
total en fonction du niveau de puissance à une forme différente et le point de transition sera
déplacé. Le choix de la taille du transistor auxiliaire va dépendre de l’application et de la
forme du signal à amplifier. Le point de transition peut être déplacé selon le facteur de
puissance crête à puissance moyenne (PAR : « Peak to Average Ratio») du signal à amplifier.
Ip/Ip_max
Figure 116 : Evolution du rendement de l’amplificateur Doherty à auxiliaire double
Remarque : la puissance doit être envoyée dissymétriquement aux transistors. En effet,
le transistor auxiliaire doit recevoir 2 fois plus de puissance que le principal.
139
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Ce montage permet donc de faire varier l’impédance vue par le principal de Ropt à
3Ropt. Ainsi, par rapport à la structure utilisant deux tailles identiques de transistor, la
variation de l’impédance est plus ample (Figure 116).
Le back-off obtenu dans cette configuration est :
 1 
- OBO = 10. log 2  = 9.5dB
α 
Cependant les principaux inconvénients de cette structure sont :
-
L’impédance optimale de charge des transistors est différente.
-
Structure et puissance dissymétrique.
II.5. Doherty à N étages.
Il est possible d’ajouter plusieurs étages à la structure de base de l’amplificateur
Doherty. La Figure 117 représente le schéma de principe d’un amplificateur à N étages.
Amplificateur
principal
ZC(N-1)
λ/4
ZC(N-2)
λ/4
Input
λ/4
Amplificateur
Auxiliaire n°1
ZC1
λ/4
RCH
((N-1)λ)/4
Amplificateur
Auxiliaire n°(N-1)
Figure 117 : Schéma de principe d’un amplificateur Doherty à N étages
Le principe de cet amplificateur à plusieurs étages est la mise en conduction des
transistors auxiliaires en décalé.
140
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Pour une configuration à 2 auxiliaires, il existe 2 points de transition. Ces 2 points de
transition sont définis comme étant l’entrée en conduction du premier amplificateur auxiliaire
(α1) et l’entrée en conduction du second amplificateur auxiliaire (α2).
Le tableau résume les différents modes de fonctionnement d’un amplificateur Doherty
à trois étages en fonction de la variation du niveau de puissance.
Niveau de puissance
Amplificateur
Amplificateur
Amplificateur
principal
auxiliaire n°1
auxiliaire n°2
Puissance < Pα1 et Pα2
Source de courant
Eteint
Eteint
Pα1< Puissance < Pα2
Saturé
Source de courant
Eteint
Pα1 et Pα2 < Puissance < Pmax
Saturé
Saturé
Source de courant
Puissance = Pmax
Saturé
Saturé
Saturé
Pα1 étant le niveau de puissance où l’amplificateur auxiliaire n°1 passe de l’état
bloqué à la conduction et Pα2, le niveau de puissance où l’amplificateur auxiliaire n°2 passe
de l’état bloqué à la conduction.
Le schéma de l’amplificateur Doherty à 2 auxiliaires est représenté Figure 118 :
Amplificateur
principal
ZC2
λ/4
ZC1
λ/4
Input
λ/4
λ/2
Amplificateur
Auxiliaire n°1
Amplificateur
Auxiliaire n°2
RCH
Figure 118 : Schéma de principe d’un amplificateur Doherty à 3 étages
141
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
D’après la publication de mars 2005 de Srirattana [85], les impédances des 2 lignes
quart d’onde de sortie peuvent être calculées de la manière suivante :
-
Z C1 =
RCH
α1
-
ZC2 =
RCH
α1.α 2
-
RCH = 1 − α1.Ropt
Ces expressions permettent de définir les valeurs de l’impédance caractéristique des
lignes quart d’onde et de la valeur de l’impédance de charge, en fonction des points de
transition choisis.
Il est d’ailleurs démontré dans cette publication que de bons résultats sont obtenus
pour α1=0.5 et α2=0.25. Pour cette configuration, on en déduit :
-
RCH= Ropt/2
-
ZC1=2.RCH = Ropt
-
ZC2 =8.RCH= 4 Ropt
La Figure 119 représente l’évolution du rendement d’un amplificateur Doherty à deux
auxiliaires étages (cas n°2) en fonction du rapport de la tension aux bornes de la charge RF et
de la tension d’alimentation (VCH/VDD). Les courbes présentées sur la figure permettent de
comparer l’évolution du rendement dans différents cas.
142
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Ip/Ip_max
Figure 119 : Evolution du rendement d’un amplificateur Doherty 3 étages
Cette évolution du rendement permet de vérifier que l’on retrouve bien les deux seuils
de déclenchement des deux amplificateurs auxiliaires. Ce qui permet d’avoir un rendement
meilleur sur une plage de variation plus importante.
Cependant, cette configuration présente deux principaux inconvénients:
-
Amplificateur difficile à mettre au point
-
Structure dissymétrique
II.6. Doherty à commande dynamique de polarisation.
II.6.1. Commande de grille des auxiliaires.
L’intérêt de commander la grille de l’auxiliaire réside dans le fait qu’à puissance
maximale, les transistors auxiliaires délivreront le même courant que le transistor principal et
donc la même puissance.
-
A faible puissance, l’amplificateur Doherty fonctionne classiquement.
-
A puissance maximale, les deux transistors sont polarisés de la même
manière (Figure 120)
Progressivement, on cherche à passer d’un fonctionnement Doherty à bas et moyen
niveau pour rejoindre un fonctionnement classique à cellule en parallèle à fort niveau.
143
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
-3.0
Vgso (V)
-3.5
-4.0
-4.5
-5.0
-5.5
-6.0
20
30
40
50
Ps_dbm
Figure 120 : exemple de polarisation de grille d’un auxiliaire en fonction de la puissance de
sortie (Vgso_nominale=-3.5V)
L’exemple d’un schéma d’un amplificateur Doherty intégrant la commande de grille
de l’auxiliaire est représenté Figure 121:
Figure 121 : Amplificateur Doherty intégrant la commande de grille de l’auxiliaire [86]
Afin de modifier la tension de grille de l’amplificateur auxiliaire, un circuit est réalisé
à l’aide d’un détecteur crête, suivi d’un étage de commande (Figure 122). Le circuit de
détection comprend une diode associée à un circuit RC permettant d’effectuer un
redressement et un filtrage afin d’obtenir un signal continu proportionnel au niveau crête
d’entrée. La tension obtenue est injectée à l’entrée de l’étage de commande qui peut être
réalisé par exemple par un circuit comprenant un Amplificateur Opérationnel.
144
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Figure 122 : Principe de la commande de grille [86]
Le circuit de commande de grille de l’auxiliaire permet de faire varier le cycle de
charge du transistor intrinsèque en fonction de la puissance d’entrée dans le but d’obtenir une
puissance maximale (Figure 123).
0.8
Ids (A)
0.6
0.4
0.2
0.0
-0.2
0
10
20
30
40
50
60
70
Vds (V)
Figure 123 : Exemple d’évolution du cycle de charge de l’auxiliaire avec gestion de sa
polarisation de grille
II.6.2. Commande de drain du principal.
But : Pour les faibles puissances, les transistors ont des puissances consommées
importantes. Il paraît judicieux de baisser la tension de polarisation de drain du principal dans
ce cas et de l’augmenter progressivement jusqu’à la polarisation nominale à puissance
maximale.
145
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
-
A faible puissance, l’amplificateur a une polarisation de drain faible
(Figure 124).
-
A puissance maximale, l’amplificateur Doherty fonctionne classiquement
(polarisation nominale).
35
30
25
20
15
10
-50
-40
-30
-20
-10
0
10
20
30
40
Figure 124 : exemple de commande de la polarisation de drain du principal
(Vds_nominale=32V)
La commande de drain peut être effectuée en deux étapes comme précédemment : un
circuit de détection et un circuit de commande.
Le circuit de commande de drain du principal permet de pouvoir faire varier le cycle
de charge du transistor intrinsèque en fonction de la puissance d’entrée dans le but de pouvoir
obtenir un rendement maximal à puissance d’entrée faible (Figure 125).
1.0
0.8
Ids (A)
0.6
0.4
0.2
-0.0
-0.2
0
10
20
30
40
50
60
70
Vds (V)
Figure 125 : Exemples d’évolution du cycle de charge du principal avec gestion de sa
polarisation de drain
146
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Les inconvénients de cette structure sont :
-
Ajout d’un circuit annexe dont la consommation doit être prise en compte
dans le bilan énergétique global.
-
Structure dissymétrique.
-
Pour la gestion de polarisation de drain, il peut être difficile de contrôler
des forts courants d’alimentation dans la bande passante de l’enveloppe.
III.
Etat de l’art de la technique Doherty.
III.1. Historique.
Le nom de la technique du Doherty provient de la personne du même nom qui a écrit
une publication [79]. Ce qui est surprenant dans un premier abord, c’est sa date de parution à
savoir 1936. Son application était déjà effective sur des amplificateurs de puissance à tubes
(émissions radios) dans le domaine de la HF.
Cette publication introduit le premier schéma de l’amplificateur Doherty (Figure 126).
Déphaseur
–90°
Tube 1
Tube 2
Déphaseur
–90°
Déphaseur
Tube 1
+90°
Tube 2
Figure 126 : schéma original du Doherty
147
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Cependant cette technique ne sera reprise que beaucoup plus tard, avec l’avènement de
nouvelles technologies et la recherche de meilleurs rendements pour les télécommunications
hautes fréquences.
En effet en 1987, Raab introduit pour la première fois la technique du Doherty pour les
amplificateurs de puissance RF à l’état solide [80], ce qui nous intéresse essentiellement pour
la suite de cette étude. Dans cette publication, on peut aussi noter l’évolution du rendement de
cet amplificateur en fonction du niveau de puissance d’entrée.
Cette publication est très intéressante par son contenu théorique sur le principe
Doherty, et M.Raab fut sûrement le précurseur de l’utilisation de la technique du Doherty
pour les amplificateurs RF. Cependant, cette parution ne montre pas de mesures concrètes.
Puis, en 1994, la publication de R.J. McMorrow [81] présente la réalisation d’un
amplificateur à l’état solide utilisant la technique Doherty. Le prototype utilise des transistors
PHEMTs présentant un développement de grille de 6×100 µm sur un substrat en alumine et la
fréquence de travail est de 1.37 GHz.
Les résultats obtenus paraissent très intéressants : pour 5.5 dB de back-off,
l’amplificateur Doherty a une amélioration de son rendement de 27% par rapport à un
amplificateur standard polarisé en classe B.
A ma connaissance, c’est le premier prototype d’amplificateur Doherty à l’état solide
qui a été fabriqué, testé et publié. On peut observer de très bons résultats sur le rendement,
mais on n'a pas d’informations précises sur les autres paramètres (comme le gain ou la
linéarité).
Ensuite, en 1999, Campbell [82] a publié la fabrication d’un amplificateur Doherty en
technologie MMIC et au moyen de transistors pHEMT, et ce, dans une bande de fréquence
aux alentours de 18 GHz (Figure 127).
148
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Figure 127 : Photo de l’amplificateur Doherty fabriqué
Les deux transistors utilisés ont un développement de grille de 10*600 µm.
Les Figure 128, Figure 129 et Figure 130 sont les résultats de mesures en puissance
avec 2 porteuses, obtenues par Campbell pour différentes valeurs de tensions de grille de
l’auxiliaire (Vpeak).
Figure 128 : Rendement et puissance de sortie en biporteuse
149
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Figure 129 : C/I au troisième ordre
Figure 130 : C/I au cinquième ordre
Ces résultats de puissance nous montrent que plus la tension de grille est élevée,
meilleur est le rendement. Cependant, on peut noter que les courbes de rendement se
resserrent pour de fortes valeurs de Vgs0. A partir d’une certaine valeur, il n’est plus utile de
pincer d’avantage le transistor.
On peut aussi constater que le rapport C/I diminue lorsque cette tension de polarisation
d’entrée augmente. Mais la même constatation que précédemment peut être faite, à savoir
qu’il y a un resserrement des courbes.
150
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Cette publication nous montre la faisabilité d’un amplificateur de type Doherty
complètement intégré. Les résultats obtenus paraissent intéressants, cependant M.Campbell
n’apporte pas le témoignage de l’amélioration du Doherty par rapport à un amplificateur
classique.
En 2000, Kobayashi [83] présente la réalisation en technologie MMIC du premier
amplificateur utilisant des transistors DHBTs en InP, présentant une meilleure linéarité par
rapport aux transistors pHEMTs. Cet amplificateur fonctionne dans la bande de 18 à 21 GHz.
La principale qualité de ce Doherty est l’amélioration de sa linéarité lorsque les courants au
collecteur sont faibles.
Cependant, le gain maximal de l’amplificateur est de 8dB avec un rendement obtenu
qui ne dépasse pas les 28%. De plus, l’utilité du Doherty n’est pas flagrante en comparaison
avec un amplificateur classique de classe A (seul 2 à 3 % de rendement est gagné par le
Doherty).
En 2001, Iwamoto [84] présente une extension de l’amplificateur Doherty classique.
En effet, il étudie l’influence de la taille du transistor auxiliaire.
Une première comparaison a été faite sur la Figure 131 qui est une comparaison de
rendement calculé.
Le paramètre appelé γ est l’inverse du paramètre appelé α dans cette thèse et dans les
publications de Raab. Ces paramètres désignent tous deux le point de transition (γ=1/α).
Figure 131 : Comparaison de rendements calculés
151
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Dans un premier temps, on peut voir l’intérêt du Doherty par rapport à des classes de
fonctionnement de l’amplificateur classique. Puis l’intérêt du Doherty étendu apparaît lorsque
la puissance de sortie est faible (c’est à dire lorsqu’un back-off important est nécessaire).
Le prototype qui a été fabriqué pour cette publication est un amplificateur Doherty
étendu (γ=4) au moyen de HBTs à la fréquence de 950 MHz. Le transistor principal a une
taille de grille de 840 µm2 alors que l’auxiliaire est de 3360 µm2.
Les résultats obtenus sont représentés sur la Figure 132.
Figure 132 : Puissance de sortie, Gain et Rendement
Les résultats semblent concluants. Par exemple, le rendement mesuré avec 10 dB de
back-off est de 43 % pour un amplificateur Doherty étendu alors que pour un amplificateur
classique polarisé en classe B (appelé « control » dans les figures), le rendement n’est que de
15 %.
Cependant, il n’y a pas de comparaison avec un amplificateur Doherty classique (γ=2),
ce qui aurait pu être judicieux pour observer les avantages et inconvénients entre les deux
types de Doherty.
En 2002, Srirattana [85] introduit une nouvelle architecture de technique Doherty en
cascadant les transistors auxiliaires (Figure 133).
152
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Figure 133 : Principe d’un amplificateur Doherty à N étages
Cette publication présente notamment, la réalisation d’un amplificateur à 2 auxiliaires
cascadés à l’aide de transistors FETs AsGa à la fréquence de 1.95 GHz. Les résultats obtenus
(Figure 134) paraissent intéressants : une comparaison de la PAE a été effectuée entre un
amplificateur classique à un seul transistor polarisé en classe AB, un amplificateur Doherty 3
étages à transistors identiques et un amplificateur Doherty 3 étages à auxiliaires doubles.
Figure 134 : Comparaison de la PAE suivant différents amplificateurs
La Figure 134 montre, par exemple, une amélioration de près de 30 points sur le
rendement de l’amplificateur Doherty 3 étages à auxiliaires doubles par rapport à un
amplificateur classique polarisé en classe AB.
153
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Cependant, il aurait été appréciable de montrer l’amélioration apportée par un
amplificateur Doherty 3 étages par rapport à un amplificateur Doherty 2 étages simples.
En 2003, Cha [86] propose d’associer à l’amplificateur Doherty classique, un contrôle
de polarisation de grille des deux transistors (Figure 135). A l’aide, d’un détecteur
d’enveloppe, la polarisation de la grille évolue en fonction de la puissance d’entrée.
La tension de grille de l’auxiliaire augmente en fonction du niveau de puissance
d’entrée alors que celle du principal diminue.
Figure 135 : Evolution des polarisations de grille en fonction de la puissance d’entrée
Les résultats obtenus semblent intéressants. La PAE mesurée pour un amplificateur
Doherty avec commande de grille est améliorée de presque 10 points par rapport à un
amplificateur Doherty “classique” (Figure 136).
Figure 136 : Mesures de la PAE
154
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
Enfin, en 2005, Lees [87] a réalisé un amplificateur Doherty classique à l’aide de
transistors en Nitrure de Gallium. Il prouve la faisabilité d’un tel amplificateur. Notamment, il
montre un avantage de l’utilisation de la technologie GaN : la résistance de charge optimale
est aux alentours de 50 ohms.
Cependant, il n’apporte aucune comparaison avec une autre technologie ou avec un
amplificateur classique.
III.2. Synthèse des réalisations d’amplificateur Doherty publiées.
Le tableau présenté ci-dessous expose les principales publications apportant une
nouveauté majeure sur l’amplification de type Doherty.
Année / Réf.
Technologie
Technique
Fréquence
PAE
Doherty
1994 / [81]
PHEMT
Simple
1.37 GHz
60%
2000 / [83]
DHBTs InP
Simple
18-21GHZ
20%
2001 / [84]
HBTs
Auxiliaires
950 MHz
46%
InGaP/GaAs
doubles
FET AsGa
2 Auxiliaires
1.95GHz
34.5%
2.14 GHz
40%
2.14 GHz
30 %
2003 / [85]
cascadés
2003 / [100]
LDMOSFETs Si
Commande
dynamique
2004 / [108]
LDMOSFET
Simple +
Feedforward
De nombreuses autres publications sont apparues sur la technologie Doherty. Elles
sont mises en référence [88] => [118].
155
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
CONCLUSION
En résumé, on peut retenir qu’il existe deux techniques principales et complémentaires
visant à améliorer les performances d’un amplificateur :
Une première technique consiste à traiter les signaux pour lutter contre les distorsions
globales. Cette technique englobe les différents procédés de linéarisation.
Une seconde technique consiste à agir sur les paramètres de fonctionnement de
l’amplificateur (charge ou polarisation) pour la recherche du plus fort rendement.
On peut considérer que la conception d’amplificateur à fort rendement et bonne
linéarité peut s’envisager méthodiquement de la façon suivante :
-
En premier : recherche de topologie à fort rendement
-
En deuxième : linéarisation de ces amplificateurs par des circuits annexes
ou techniques annexes.
Cependant la conception au départ d’amplificateurs à très bon rendement ayant de
bonnes performances en linéarité simplifiera considérablement la réalisation de circuits
annexes de linéarisation.
L’amplificateur Doherty est un très bon candidat potentiel pour cela. On peut lui
reprocher au départ des difficultés liées à sa structure dissymétrique. Nous allons étudier et
proposer dans le chapitre suivant une architecture présentant un bon degré de symétrie.
156
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
BIBLIOGRAPHIE
[62]
E. COTTAIS
« Linéarisation d’amplificateurs de puissance large bande par prédistorsion adaptative en bande de base »
Thèse de doctorat, Université de Nantes, déc. 2005.
[63]
E. COTTAIS, Y. WANG AND S. TOUTAIN
« Linéarisation d’amplificateurs de puissance par prédistorsion adaptative en bande de base – Résultats
expérimentaux »
JNM 2005, Nantes
[64]
S. FORESTIER
« Gestion Dynamique de la génération de Puissance en Hyperfréquence pour des modulations numériques
: application à l’optimisation des performances d’un amplificateur millimétrique »
Thèse de doctorat, Université de Limoges, Oct. 2003
[65]
A. KATZ
« Linearization : Reducing Distorsion in Power Amplifiers »
IEEE microwave magazine, pp.37-39, Dec. 2001
[66]
G. HAU, AND AL.
"A Highly Efficient Linearized Wide Band CDMA Handsets Power Amplifier Based on Predistortion
Under Various Bias Conditions",
IEEE Transactions on Microwave and Techniques, vol. 49,n°6, pp. 1194-1201, June 2001.
[67]
K. YAMAMOTO, AND AL.
"A 3.2 V Operation Single Chip Dual Band AlGaAs/GaAs HBT MMIC Power Amplifier With Active
Feedback Circuit Technique",
IEEE Journal of Solid State Circuits, vol. 35, n°8, pp. 1109-1120, august 2000.
[68]
E. BALLESTEROS, F. PEREZ, J. PEREZ
« Analysis and Design of Microwave Linearized Amplifiers Using Active Feedback »
IEEE Trans. On Microwave Theory and Techniques Symposim », pp 499-504, 1998
[69]
F.J.CASADEVALL, AND AL.
"Performance Analysis of QAM Modulations Applied to the LINC Transmitter",
IEEE Transactions on Vehicular Technology, vol. 42, n°4, pp. 399-406, november 1993.
[70]
B.SHI, AND AL.
"A LINC Transmitter Using a New Signal Component Separator Architecture",
IEEE VTC, pp. 1909-1913, 2000.
[71]
K.Y.CHAN, AND AL.
"Analytical and Measured Performance of the Combined Analogue Locked Loop Universal Modulator
(CALLUM) ",
IEE Proc-Commun, vol. 142, n°5, pp. 297-306, october 1995.
[72]
D.J.JENNINGS, AND AL.
"Adjacent Channel Power and Error Vector Magnitude Performance of Reduced Complexity CALLUM
Systems",
IEE Proc.-Commun, vol. 146, n°5,pp. 297-302,october 1999.
[73]
Y.YANG ,AND AL.
"A New Linear Amplifier Using Low Frequency Second Order Intermodulation Component
Feedforwarding",
IEEE Microwave and Guided Wave Letters, vol. 9, n°10, pp. 419-421, october 1999.
[74]
X.ZHU, AND AL.
"A Simple Method to Cut Down Configuration of Feedforward Power Amplifier",
IEEE MTT-S Dogest, pp. 791-794, 2000.
[75]
T.H. MIERS ET V.A. HIRSCH,
”A Thorough Investigation of Dynamic Bias on linear GaAs FET Power Amplifier Performance”,
IEEE MTT-S International Microwave Symposium Digest, Vol. 2,1992.
157
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
[76]
N. DUBUC
« Modélisation Electrothermique de Transistors MESFET SiC et Optimisation d’une Architecture
Doherty pour l’amplification de puissance à Haut Rendement »
Thèse de doctorat, Université de Limoges, Nov. 2003
[77]
D.K.SU, AND AL.
"An IC Linearizing RF Power Amplifiers Using Envelope Elimination and Restoration",
IEEE Journal of Solid State Circuits, vol. 33, n°12, pp. 2252-2258, december 1998.
[78]
F.H.RAAB, AND AL.
"High Efficiency L-Band Kahn Technique Transmitter",
IEEE MTT-S Digest, pp. 585-588, 1998.
[79]
W. H. DOHERTY,
« A new high efficiency power amplifier RF power-amplifier systems, »
Proc. IRE, vol.24, pp. 1163-1182, Sept. 1936
[80]
F. H. RAAB,
« Efficiency of Doherty RF power-amplifier systems, »
IEEE Trans. Broadcast., vol. bc-33, pp. 77-83, Sept. 1987.
[81]
R. J. MCMORROW, D. M. UPTON, AND P. R. MALONEY,
« The microwave Doherty amplifier, »
IEEE MTTT-S Int. Microwave Symp. Dig., pp. 1653-1656, 1994.
[82]
C. F. CAMPBELL,
« A full integrated Ku-band Doherty amplifier MMIC »
IEEE Microwave Guided Wave Lett., pp. 114-116, Sept. 1999.
[83]
K. W. KOBAYASHI, A. K. OKI, AAND AL.
« An 18-21 GHz InP DHBT linear microwave Doherty amplifier, »
IEEE RFIC Symp. Dig., 2000, pp. 179-182.
[84]
M. IWAMOTO, A. WILLIAMS, P. CHEN, A.ND AL
« An extended Doherty amplifier with high efficiency over a wide power range , »
IEEE Microwave Theory Tech., vol. 49, pp. 2472-2479, Dec. 2001.
[85]
N. SRIRATTANA, A. RAGHAVAN, D. HEO, AND AL.
« Analysis and design of a high-efficiency multistage Doherty power amplifier for WCDMA, »
IEEE Microwave Conference, 2003. 33rd European, vol.3, pp. 1337-1340.
[86]
J. CHA, Y. YANG, B. SHIN, AND B. KIM
« An adaptative bias controlled power amplifier with a load-modulated combining scheme for high
efficiency and linearity, »
IEEE MTT-S Int. Microwave Symp. Dig., pp. 81-84, June 2003.
[87]
J. LEES, J. BENEDIKT AND AL.
« Experimental Gallium Nitride microwave Doherty amplifier »
Electronics Letters, Vol. 41, No. 23, Nov. 2005
[88]
D. M. UPTON,
« A new circuit topology to realize high efficiency, high linearity and high power micro amplifiers, »
RAWCON’98 Proc., pp.317-320, Aug.1998.
[89]
C. P. MCCARROLL, G. D. ALLEY, S. YATES, ANR R. MATRECI
« A 20 GHz Doherty power amplifier MMMIC with high efficiency and low distorsion designed for
broad band digital communication systems, »
IEEE MTT-S Int. Microwave Symp. Dig., 2000, pp.537-540.
[90]
S. BOUSNINA, AND F. M. GHANNOUCHI
« Analysis and experimental study of an L-band new topology Doherty amplifier, »
IEEE MTT-S Int. Microwave Symp. Dig., June 2001, pp. 935-938.
158
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
[91]
N. DUBUC, C. DUVANAUD, PH. BOUYSSE
« Application de la technologie Doherty pour l’amélioration des performances des amplificateurs de
puissance »
JNM, Poitiers, Mai 2001.
[92]
Y. YANG, J. YI, Y. Y. WOO, AND B. KIM
« Experimental investigation on efficiency and linearity of microwave Doherty amplifier »
IEEE MTT-S Int. Microwave Symp. Dig., pp. 1367-1370 vol.2, May 2001.
[93]
N. DUBUC, C. DUVANAUD, P. BOUYSSE
« Analysis of the Doherty technique and application to a 900MHz power amplifier, » European
Microwave conference, 2002.
[94]
Y. YANG, J. CHA, B. SHIN, AND B. KIM
« A fully matched N-way Doherty Amplifier with optimized linearity, »
IEEE Microwave Theory Tech., vol. 51, pp. 986-993, March 2003
[95]
J. LEES, M. GOSS, J. BENEDIKT, AND P. TASKER
« Single-tone of an adaptive-bias Doherty structure, »
IEEE MTT-S Int. Microwave Symp. Dig., pp. 2213-2216, June 2003.
[96]
Y. ZHAO, M. IWAMOTO, L. E. LARSON, AND P. ASBECK
« Doherty amplifier with DSP control to improve performance in CDMA operation, » IEEE MTT-S Int.
Microwave Symp. Dig., pp. 687-690, June 2003.
[97]
Y. SUZUKI, T. HIROTA, AND T. NOJIMA,
« Highly efficient feed-forward amplifier using a class-F Doherty Amplifier, » IEEE MTT-S Int.
Microwave Symp. Dig., pp. 77-80, June 2003.
[98]
C. TONGCHOI, M. CHONGCHEAWCHAMMAN, AND A. WORAPISHET
« Lumped element based Doherty power amplifier topology in CMOS process, »
IEEE Circuits and Systems, vol. 1, pp. 445-448, May 2003.
[99]
S. BAE, J. KIM, I. NAM, Y. KWON
« Bias-switching quasi-Doherty-type Amplifier for CDMA Handset applications , »
IEEE RFIC Symp. Dig., pp. 137-140, June 2003.
[100] Y. YANG, J. CHA, B. SHIN, AND B. KIM
« A Microwave Doherty amplifier amploying enveloppe tracking technique for high efficiency end
linearity »
IEEE Microw. and Wireless Comp. letters, vol.13, no 9, sept 2003
[101] T. OGAWA ET AL.,
« High efficiency feed-forward amplifier using RF predistorsion linearizer and the modified Doherty
amplifier, »
IEEE MTT-S Int. Microwave Symp. Dig., pp. 537-540, June 2004.
[102] B. SHIN ET AL.
« Linear power amplifier based on 3-way Doherty amplifier with predistorter, » IEEE MTT-S Int.
Microwave Symp. Dig., pp. 2027-2030, June 2004.
[103] I. TAKENAKA ET AL.
« A 240 W Doherty GaAs power FET amplifier with high efficiency and low distorsion for W-CDMA
base stations, »
IEEE MTT-S Int. Microwave Symp. Dig., pp. 525-528, June 2004.
[104] H. T. JEONG ET AL.
« Design of the Doherty amplifier with Push-pull structure using balun transformer, » IEEE MTT-S Int.
Microwave Symp. Dig., pp. 851-854, June 2004.
[105] S. GOTO ET AL.
« Efficiency of Doherty amplifier with combination of class-F and inverse class-F schemes for S-band
base station application, »
IEEE MTT-S Int. Microwave Symp. Dig., pp. 839-842, June 2004.
159
Chapitre III : Description des principales techniques de gestion du compromis rendement-linéarité des
amplificateurs de puissance
[106] J. R. GAJADHARSING, O. BOSMA, AND P. VAN WESTEN
« Analysis and design of a 200 W LDMOS based Doherty amplifier for 3G Base stations, »
IEEE MTT-S Int. Microwave Symp. Dig., pp. 529-532, June 2004.
[107] D. W. FERWALT, A. WEISSHAAR
« A base control Doherty power amplifier for improved efficiency in GSM handsets, » IEEE MTT-S Int.
Microwave Symp. Dig., pp. 895-898, June 2004.
[108] K-J. CHO, J-H. KIM, AND S. P. STAPLETON
« RF high power Doherty amplifier for improving the efficincy of a feedforward linear amplifier, »
IEEE MTT-S Int. Microwave Symp. Dig., pp. 847-850, June 2004
[109] J. CHA, J. KIM, B. KIM, J. S. LEE, AND S. H. KIM
« Highly efficient power amplifier for CDMA base stations using Doherty configuration , »
IEEE MTT-S Int. Microwave Symp. Dig., pp. 533-536, June 2004.
[110] K-J CHO, J-H. KIM AND S.P. STAPLETON,
« A Highly Efficient Doherty Feedforward Linear Power Amplifier for W-CDMA Base-Station
Applications, »
IEEE Trans. Microwave Theory Tech., vol. 53, pp. 292-300, January 2005.
[111] N. SRIRATTANA, A. RAGHAVAN, AND AL.
« Analysis and Design of a High-Efficiency Multistage Doherty Power Amplifier for Wireless
Communications, »
IEEE Trans. Microwave Theory Tech., vol. 53, pp. 852-860, March 2005
[112] J. KIM, J. CHA, I. KIM, AND B. KIM
« Optimum Operation of Asymetrical-Cells-Based Linear Doherty Power Amplifiers – Uneven Power
Drive and Power Matching »
IEEE Trans. Microwave Theory Tech., vol.53, no.5, May 2005.
[113] E. J. CRESCENZI, R. S. PENGELLY, S. M. WOOD AND R. E. BUSS
« 60 Watt Doherty Amplifiers Using High Gain 2-Stage Hybrid Amplifier Modules »
IEEE MTT-S Int. Microwave Symp. Dig, 12-17 June 2005 Page(s):1383 - 1386
[114] J. SIROIS, S. BOUMAIZA, AND AL.
« A Robust Modeling and Design Approach for Dynamically Loaded and Digitally Linearized Doherty
Amplifiers »
IEEE Trans. Microwave Theory Tech., vol 53, No. 9, Sept 2005.
[115] K-J. CHO, W.-J. KIM; J.-H. KIM
« Linearity optimization of a high power Doherty amplifier based on post-distortion compensation »
IEEE Microwave and Wireless Components Letters, Volume 15, Issue 11, Nov. 2005, Pages: 748 - 750
[116] J. JUNG, U. KIM, J. JEON AND AL.
« A new “series-type” Doherty Amplifier for miniaturazing »
IEEE RFIC Symp., 12-14 Juin 2005, pages : 259 – 262.
[117] F. IIZUKA, T. OGINO AND AL.
« High-Efficiency Doherty Linear Amplifier with Backoff Control for Mobile Communications »
IEEE VTC, Vol. 2, Juin 2005, pages : 949 – 953.
[118] C. Y. LIU, YI-JAN EMERY CHEN, AND D. HEO
« Impact of Bias Schemes on Doherty Power Amplifiers »
IEEE ISCAS 2005, Vol.1, pages : 212-215.
160
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
CHAPITRE IV :
Conception d’un amplificateur Doherty à
transistors GaN et à structure symétrique.
161
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
162
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
INTRODUCTION
Vu l’intérêt, d’une part de la filière GaN pouvant créer une rupture technologique dans
la génération de forte puissance micro-ondes, et d’autre part, du principe Doherty pour
l’amplification à fort rendement sur une dynamique de puissance importante, la conception
d’un amplificateur GaN Doherty présente un intérêt certain.
Typiquement, l’utilisation de transistors GaN permet le réalisation d’amplificateurs en
bande X de l’ordre de la dizaine de watts avec une relative simplification des circuits
combineurs de puissance, comparé à d’autres technologies.
La structure Doherty présente un intérêt certain pour l’amplification à haut rendement
de signaux ayant d’une part, un « peak to average » (présenté dans le chapitre précédent)
élevé et d’autre part, une distribution statistique d’enveloppe centrée à moyen niveau voire
assez bas niveau par rapport à la valeur crête d’enveloppe.
163
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
I. Etude du nouvel amplificateur Doherty proposé.
I.1. Principe de fonctionnement
La nouvelle structure de l’amplificateur Doherty que nous proposons est représentée
Figure 137 :
ZA
λ/4
Ampli
auxiliaire
IA
Ampli
principal
ZP
λ/4 Zc
IP
λ/4
λ/4 Zc
Ampli
auxiliaire I
A
RCH/2
ZA
RCH
Figure 137 : Structure de l’amplificateur Doherty proposé
A notre connaissance, cette structure n’a jamais été proposée dans les différentes
publications parues, ses particularités sont exposées dans la suite de ce chapitre.
La variation de l’impédance de charge se fait par un système Doherty à 2 auxiliaires
en parallèle. Ce sont les 2 auxiliaires qui font varier simultanément l’impédance de charge du
transistor principal.
Le principe de cette structure d’amplificateur de puissance est la variation de charge en
fonction du niveau de puissance d’entrée. Pour cela, l’amplificateur est composé d’un
transistor principal et de deux transistors auxiliaires. Le transistor principal est relié aux
auxiliaires à leurs sorties par une ligne de longueur λ/4 assurant la fonction d’inverseur
d’impédance.
164
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Le principe de fonctionnement est identique à celui de toute structure Doherty et
s’articule par rapport au point de transition déclenchant les transistors auxiliaires.
I.2. Détermination des impédances de charge des amplificateurs.
Si l’on considère les amplificateurs, seulement par leur effet fondamental à savoir leur
source de courant, l’amplificateur peut être représenté par le schéma électrique de la Figure
138:
R CH
I2
IA
Auxiliaire 2
V2
λ/4
Zc
Principal
I1
ZA
λ/4
Zc
Auxiliaire 1
ZP
ZA
Figure 138 : Schéma simplifié de l’amplificateur Doherty proposé
Zc représente l’impédance caractéristique des lignes quart d’onde.
Zp représente l’impédance de charge vue par le transistor principal et ZA celle vue par
chaque amplificateur auxiliaire.
IP représente le courant de sortie du transistor de l’amplificateur principal et IA ceux
des amplificateurs auxiliaires. Le courant IA est le même dans chaque auxiliaire car les
transistors sont identiques et polarisés de la même manière.
On peut exprimer ces impédances de charge en fonction des courants de sortie.
165
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
-
Zp =
V1
− Ip
-
ZA =
V2
− IA
(1)
Pour une ligne de transmission quart d’onde d’impédance caractéristique réelle, les
relations tensions / courants sont :
-
V 1  0
 I1  =  j / Zc
  
j.Zc   V 2 
.
0  − I 2
(2)
De plus, la loi des nœuds appliquée aux accès des lignes quart d’onde donne les
relations suivantes :
(3)
-
I1=-Ip/2
-
I 2 = −( I A +
V2
)
RCH
On peut en déduire les équations des impédances de charge suivantes :
I
Zc 2
− j.Zc. A
2.RCH
Ip
-
Zp =
-
Z A = − jZc.
(4)
Ip
2 .I A
I.3. Détermination de l’impédance caractéristique Zc et de la résistance de
charge RCH.
Pour cet amplificateur Doherty, le courant qui sature les trois transistors, en tenant
compte des circuits déphaseurs d’entrée est :
IA=-.j.Ip.
(5)
A partir des équations (4), on peut obtenir les nouvelles relations suivantes :
166
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Zc 2
− Zc
2.RCH
-
Zp =
-
Z A = Zc / 2
(6)
Les trois amplificateurs sont conçus pour fournir la puissance maximale (à fort niveau)
quand l’impédance de charge présenté à leur sortie est égale à Ropt, il faut donc :
Zc 2
− Zc = Ropt
2.RCH
-
Zp =
-
Z A = Zc / 2 = Ropt
(7)
On en conclut que :
-
Zc = 2.Ropt
-
RCH=2.Ropt/3
(8)
I.4. Evolution des impédances de charge des deux amplificateurs.
Pour un faible niveau d’entrée, l’amplificateur auxiliaire est pincé, le courant IA est
donc nul.
2Ropt/3
Zc=2.Ropt
Zc=2.Ropt
2Ropt/3
Zp
Figure 139 : circuit simplifié pour de faibles puissances
Equation
d’impédance
ramenée
par
les
deux
lignes
quart
d’onde :
1
Zc 2
Zp = .
= 3.Ropt
2 2 Ropt / 3
167
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Par conséquent la charge ramenée par la ligne quart d’onde et présentée en sortie de
l’amplificateur principal devient égale à 3.Ropt et l’impédance vue par les amplificateurs
auxiliaires est un circuit ouvert.
Pour des niveaux de puissance compris entre Pα et PMax, l’impédance de charge vue
par l’amplificateur principal varie alors de 3.Ropt à Ropt et du circuit ouvert à Ropt pour les
amplificateurs auxiliaires.
Niveau de puissance
Zp
ZA
Puissance < Pα
3.Ropt
infini
Pα < Puissance < Pmax
3.Ropt => Ropt
Infini => Ropt
Puissance = Pmax
Ropt
Ropt
Tableau : Evolution des impédances de charge ZA et Zp
Pour l’amplificateur conçu : I max_ aux _ total = 2.I max_ main
On en déduit que le point de transition est α=1/3 et que le recul théorique en puissance
 1 
possible pour lequel le rendement reste élevé est : OBO = 10. log 2  = 9.5dB
α 
I.5. Simulations de l’amplificateur de puissance proposé.
I.5.1.Simulations en puissance
Dans un premier temps nous allons simuler en puissance ce nouvel amplificateur à
l’aide du modèle électrothermique + pièges du transistor GaN 12x75µm décrit dans le
chapitre II.
La résistance optimale simulée du transistor GaN est de 45 ohms. On en déduit les
valeurs de Zc et RL : Zc=90Ω et RL=15Ω (Figure 140).
168
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
λ/4
Ampli auxiliaire
Vdso= 30V ; Vgso=-6V
Ampli principal
Vdso= 30V ; Vgso=-3.5V
λ/4
Zc = 90 Ω
λ/4
Zc= 90 Ω
λ/4
RL=15 Ω
Ampli auxiliaire
Vdso= 30V ; Vgso=-6V
Figure 140 : Amplificateur Doherty pour Ropt = 45 Ω
La Figure 141 représente l’adaptation en sortie de l’amplificateur. On peut notamment
observer :
-
l’adaptation sur 50 ohms de la sortie réalisée par un transformateur
d’impédance.
-
l’adaptation de sortie des transistors réalisée par une self parallèle de
0.85nH afin de compenser la capacité intrinsèque Cds.
169
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Vdc=30 V
DC_Feed
L=0.85 nH
DC_Block
Z=90 Ohm
E=90
F=8 GHz
GaN
R=50 Ohm
DC_Feed
L=0.85 nH
DC_Block
GaN
Z=90 Ohm
E=90
F=8 GHz
Vdc=30 V
DC_Block
T=0.3
L=0.85 nH
DC_Feed
GaN
Vdc=30 V
Figure 141 : Adaptation électrique de sortie de l’amplificateur Doherty
1.0
0.8
0.8
0.6
0.6
Id (A)
Id (A)
0.4
0.4
0.2
0.2
0.0
-0.0
-0.2
-0.2
0
10
20
30
Vds (V)
40
50
60
70
0
10
20
30
40
50
Vds (V)
Figure 142 : Cycles de charge du transistor principal (gauche) et des auxiliaires (droite)
170
60
70
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
L’amplificateur principal est polarisé en classe AB (Vgso = -3.7V et Vdso = 30V) et
les amplificateurs sont polarisés en classe B (Vgso = -6V et Vdso= 30V).
La fréquence de travail est de 8 GHz
La Figure 142 montre l’évolution des cycles de charge en fonction de la puissance
d’entrée. Les cycles de charge ont une surface minimale, ce qui montre que l’impédance
ramenée aux bornes de la source de courant de drain est purement résistive.
250
Zch auxiliaires (Ω)
Zch principal (Ω)
120
100
80
60
200
150
100
50
0
40
5
10
15
20
25
30
35
40
5
10
15
Ps (dBm)
20
25
30
35
Ps (dBm)
Figure 143 : Variation des impédances de charge
Les variations des impédances sont conformes à celles attendues. En effet,
l’impédance de charge du principal varie de 3.Ropt à puissance faible à Ropt = 45 ohms, et
l’impédance de charge de l’auxiliaire varie de 230 ohms (infini en théorie) à Ropt.
Les résultats de simulations en puissance (Figure 146 et Figure 147) de cette nouvelle
structure d’amplificateur Doherty à 2 auxiliaires parallèles sont comparés aux simulations
réalisées pour l’amplificateur Doherty à 2 étages étudié (Figure 144) au chapitre précédent et
à celles d’un amplificateur conventionnel à 3 transistors (Figure 145).
171
40
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Amplificateur
principal
Z02=48 Ω
λ/4
Z01=20 Ω
λ/4
Input
λ/4
Amplificateur
Auxiliaire n°1
λ/2
RL=12 Ω
Amplificateur
Auxiliaire n°2
Figure 144 : Amplificateur Doherty à 2 étages
Ampli n°1
Ampli n°2
RL=15 Ω
Ampli n°3
Figure 145 : Amplificateur conventionnel à 3 transistors
50
16
Ampli conventionnel
Ps_dbm
Gain (dB)
14
Doherty à 2 étages
12
10
40
Ampli conventionnel
30
Nouvelle structure Doherty
20
Doherty à 2 étages
Nouvelle structure Doherty
8
10
20
25
30
35
40
45
10
Ps_dbm
15
20
25
30
35
Pe_dbm
Figure 146 : Simulations en puissance du Doherty à 2 auxiliaires parallèles (Gain et
conversion AM/AM)
172
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
60
Nouvelle
structure Doherty
PAE (%)
50
40
30
20
Ampli
conventionnel
Doherty à 2
étages
10
0
20
25
30
35
40
45
Ps_dbm
Figure 147 : Comparaisons de PAE
La Figure 147 montre l’intérêt de l’amplificateur Doherty par rapport à un
amplificateur conventionnel : pour une puissance de sortie équivalente, la technique Doherty
permet d’améliorer d’environ 10 points le rendement par rapport à celui du conventionnel.
La nouvelle structure Doherty permet d’obtenir des performances similaires à celles à
deux étages. On note sur cette simulation une légère amélioration du rendement en zone de
compression par rapport à la structure Doherty deux étages.
I.5.2. Influence des effets de pièges et de température
Jusqu’à présent les simulations ont été faites à l’aide du modèle du transistor GaN qui
ne comporte ni les effets de piège ni les effets de la température. Pour montrer l’influence de
ces deux phénomènes, nous allons comparer les simulations en puissance avec et sans ces
effets.
I.5.2.1. Influence des effets de piège.
Nous comparons les simulations en puissance de l’amplificateur pour deux types de
modèle de transistors :
- Modèle électrothermique sans la prise en compte des pièges (cas le plus favorable)
- Modèle électrothermique intégrant les pièges.
Ainsi, on peut visualiser l’impact du phénomène de pièges de grille sur les
performances.
173
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Le transistor principal a comme point de polarisation : Vgso=-3.7V et Vdso=30V et
les transistors auxiliaires ont comme point de polarisation : Vgso=-6V et Vdso=30V.
60
Amplificateur
sans pièges
12
50
PAE (%)
Gain (dB)
13
11
Amplificateur
avec pièges
10
40
30
9
10
8
0
20
25
30
35
40
45
Amplificateur
avec pièges
Amplificateur
sans pièges
20
20
25
30
35
40
45
Ps_dbm
Ps_dbm
Figure 148 : Influence des effets de pièges (Gain et PAE)
Ps_dbm
45
40
Amplificateur
sans pièges
Amplificateur
avec pièges
35
30
22
24
26
28
30
32
34
Pe_dbm
Figure 149 : Influence des effets de pièges (conversion AM/AM)
0.20
Idso (A) Auxiliaires
Idso (A) Principal
0.35
Amplificateur
sans pièges
0.30
Amplificateur
avec pièges
0.25
20
25
30
35
Ps_dbm
40
45
Amplificateur
sans pièges
0.15
0.10
Amplificateur
avec pièges
0.05
0.00
20
25
30
35
40
Ps_dbm
Figure 150 : Influence des effets de pièges (courants de drain)
174
45
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Nous pouvons remarquer qu’avec la prise en compte des pièges, la puissance de sortie
diminue d’environ 2W. Le gain présente une diminution d’environ 0.5dB en zone de
compression. Cependant le rendement est quasi identique avec et sans pièges. En effet, la
capture de pièges fait diminuer la puissance en sortie de l’amplificateur, mais fait diminuer
également le courant continu de drain (du principal): le rendement ne varie donc que très peu.
I.5.2. Influence des effets de température.
Nous comparons les simulations en puissance de la nouvelle structure de
l’amplificateur comportant le modèle sans piège et celui comportant le modèle de pièges et le
modèle thermique.
60
13
Amplificateur
sans pièges
Amplificateur
sans pièges
Amplificateur avec
pièges et sans
température
10
PAE (%)
50
11
40
30
Amplificateur
avec pièges et
température
Amplificateur avec
pièges et sans
température
20
Amplificateur
avec pièges et
température
9
10
8
0
20
25
30
35
40
45
20
25
30
Ps_dbm
35
40
Ps_dbm
Figure 151 : Influence des effets de pièges et de la température (Gain et PAE)
40
Amplificateur
avec pièges et
sans température
Amplificateur
sans pièges
Ps_dbm
Gain (dB)
12
Amplificateur
avec pièges et
température
35
30
22
24
26
28
30
32
34
Pe_dbm
Figure 152 : Influence des effets de pièges et de la température (conversion AM/AM)
175
45
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
0.20
0.35
0.30
Idso (A) Auxiliaires
Idso (A) Principal
Amplificateur
sans pièges
Amplificateur
avec pièges et sans
températures
0.25
Amplificateur
avec pièges et
températures
0.20
20
25
30
35
40
Amplificateur
sans pièges
0.15
0.10
Amplificateur
avec pièges et sans
températures
0.05
Amplificateur
avec pièges et
températures
0.00
20
45
25
30
35
40
45
Ps_dbm
Ps_dbm
Figure 153 : Influence des effets de pièges et de la température (Courants de drain)
Ces simulations nous montrent que la prise en compte simultanée des deux
phénomènes (pièges et température) a pour conséquence une perte assez importante en
puissance de sortie (environ 30% de perte). La PAE diminue légèrement par rapport aux
simulations sans prise en compte de ces différents effets.
Le modèle thermique permet de simuler les températures de jonction des transistors
(Figure 154). On peut donc noter une élévation de température maximale du transistor
principal d’environ 70°K pour une résistance thermique de 12°C/W et une température de
415
370
410
365
Tjaux (°K)
Tjmain (°K)
référence de 340°K.
405
400
395
360
355
350
390
345
385
340
5
10
15
20
25
30
35
40
45
5
10
15
Ps_dbm
PRINCIPAL
20
25
30
35
Ps_dbm
AUXILIAIRES
Figure 154 : Simulations des températures de jonction
176
40
45
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Cette topologie présente plusieurs intérêts :
- structure symétrique
- transistors de mêmes tailles
- impédances caractéristiques des lignes quart d’onde plus élevées
- Variation d’impédance de charge plus importante
- structure pouvant permettre la flexibilité
II. Conception de l’amplificateur.
L’amplificateur est conçu en technologie hybride : 1 MIC d ’entrée et 1 MIC de sortie
reliés aux transistors par des fils de bonding. L’ensemble est assemblé dans un boîtier. (Figure
155)
Perles DC
33 mm
Fils de
bondings
T
Connecteur
SMA
Mic d’entrée
T
Mic de sortie
24.5 mm
T
Connecteur
SMA
Boîtier
Accès
Perles DC
Figure 155 : Schéma de principe de la technologie hybride
177
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
La méthode de conception d’un amplificateur est la suivante (Figure 156):
1) Adapter le combineur de sortie 2 voies vers 1 sur 50 Ω
2) Adapter les sorties des transistors
3) Adapter sur 50 Ω les entrées des 3 transistors
4) Diviseur de puissance 3 voies d’entrée sur 50 Ω
λ/4
Adaptation
50 Ω
Adaptation
50 Ω
Transistor
principal
Adaptation
50 Ω
Source
RF
λ/4
Transistor
auxiliaire
Adaptation
50 Ω
Adaptation
transistor
λ/4
Adaptation
transistor
Transistor
auxiliaire
Adaptation
50 Ω
50
Ω
λ/4
Adaptation
transistor
Figure 156 : Schéma de principe de conception
II.1. Modèles électriques des différents éléments de la conception.
Pour concevoir un amplificateur, il est nécessaire de disposer des modèles électriques
de chaque élément utilisé. La plupart des modèles de ces éléments sont déjà contenus dans les
logiciels de simulations (exemple : modèle électrique des lignes).
178
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
II.1.1. Modèle électrique du transistor.
Pour notre conception, nous utilisons les transistors HEMTs en technologie GaN de
12x75µm de chez Tiger dont le modèle électrothermique et de pièges a été présenté chapitre
III.
Pour pouvoir reporter les transistors sur les mics, nous utilisons des fils de bondings
dont les caractéristiques sont:
- 2 fils de bonding sur la gille de longueur de 600 µm et d’épaisseur de 17.5µm.
- 2 fils de bonding sur le drain de longueur de 600 µm et d’épaisseur de 17.5µm..
- 8 fils de bonding sur la source de longueur de 800µm et d’épaisseur de 17.5µm..
Pour simuler ces fils de bonding, nous avons utilisé une description de type paramètres
[S] fournis par Alcatel Alenia Space.
Cependant, l’ajout de ces fils de bonding modifie les propriétés électriques de
l’amplificateur : une comparaison de simulation petit signal a été effectuée entre le transistor
seul et le transistor avec les bondings (Figure 157).
25
m1
RFreq= 8.000E9
m1=11.471
MaxGain1
20
15
m1
10
5
0.0
2.0E9
4.0E9
6.0E9
8.0E9
1.0E10 1.2E10
1.4E10
RFreq
____ Gain Max des transistors sans l’implémentation des bondings
____ Gain Max des transistors avec l’implémentation des bondings
Figure 157 : GainMax(dB)=f(Fréquence)
179
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Nous pouvons voir que la mise en place des bondings a une grande influence sur la
fréquence de transition du transistor. Ils dégradent notamment les performances à la fréquence
de 8GHz où le gain_max n’est plus que de 11.5dB (au lieu de 13 dB).
II.1.2. Capacités de liaison.
Les capacités de liaison utilisées pour cette conception sont des Dicaps qui ont pour
valeur 0.5pf. Le modèle électrique est le suivant :
Var
Eqn
VAR
VAR1
Rs=2e-5*(fr/1e9)^3-0.0015*(fr/1e9)^2+0.046*fr/1e9+0.1089
Rp=149577*(fr/1e9)^(-1.3962)
C
C
C=0.5 pF
L
Ls
L=0.028 nH
R=
RIBBON
Rib1
W=0.2 mm
L=0.5 mm
Rho=1.0
R
R1
R=Rs Ohm
R
R2
R=Rp Ohm
Figure 158 : Modèle électrique des capacités de liaison
Le modèle électrique (Figure 158) est composé d’une inductance fixe en série, d’une
résistance série fonction de la fréquence, d’une résistance parallèle fonction de la fréquence et
d’un ruban en or (ribbon). Ce ruban a pour fonction de relier le haut de la capacité aux pistes
du circuit. Il a pour longueur 500µm et pour largeur 200µm. La capacité sera appliquée sur
une piste de dimension 500µm / 500µm.
II.2. Conception des Mics.
II.2.1. Substrat utilisé.
Le substrat utilisé pour la fabrication des Mics est l’alumine.
Ces caractéristiques sont les suivantes :
180
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Constante
Epaisseur du
perméabilité
conductivité
épaisseur du
tangente de
diélectrique εr
substrat H
Mur
Cond
conducteur T
perte Tanδ
9.6
0.381mm
1
4.1e7
0.005mm
0.0002
II.2.2. Diviseur de puissance 1 voie vers 3.
En entrée, l’amplificateur comporte un diviseur de puissance 1voie vers 3. De plus,
pour la conception, il faut que le diviseur présente impérativement deux sorties en phase
(accès des auxiliaires), déphasées de 90° avec la troisième sortie (accès du principal).
La configuration choisie pour l’amplificateur est celle présentée Figure 159. Elle
présente comme avantage d’être simple à concevoir et à réaliser.
P2
3.λ/4
λ /2
λ /2
P3
P1
λ /2
P2
P1
P3
λ /2
P4
P4
3.λ/4
Figure 159 : Coupleur 1 voie vers 3
Les lignes 3λ/4 permettent de présenter un retard de 90° aux ports P2 et P4 par rapport
au port P3 pour ainsi compenser les inverseurs d’impédances quart d’onde de sortie.
Les simulations électriques du coupleur en paramètres [S] sont représentées Figure
160 et Figure 161:
181
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Zones de
fonctionnement
-4
200
m1
100
phase(S(1,4))
phase(S(1,3))
phase(S(1,2))
dB(S(1,3))
dB(S(1,2))
dB(S(1,4))
-5
-6
m1
freq= 8.000GHz
m1=-4.926
-7
-8
90°
0
-100
-9
-200
-10
6.0
6.5
7.0
7.5
8.0
8.5
9.0
9.5
6.0
10.0
6.5
7.0
7.5
8.0
8.5
9.0
Figure 160 : Simulations des paramètres [S] du coupleur
-5
dB(S(3,4))
dB(S(2,4))
dB(S(2,3))
-6
-7
-8
-9
-10
6.0
6.5
7.0
7.5
8.0
8.5
9.0
9.5
10.0
freq, GHz
Figure 161 : Paramètres d’isolation entre les sorties
Les simulations électriques des paramètres [S] sont conformes au cahier des charges
du coupleur à savoir :
-
Module du coefficient de transmission identique dans chaque branche du
coupleur (S1j=-4.9dB).
-
Déphasage de 90° entre les sorties P2 et P4 et la sortie centrale P3
-
Sorties P2 et P4 en phases
Les pertes par voie sont faibles, de l’ordre de 0.2 dB.
182
9.5
10.0
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
II.2.3. Circuits de polarisations.
Les circuits de polarisation ont deux buts :
-
Polariser les transistors
-
Eviter que le signal RF ne remonte aux alimentations DC.
Typiquement, des selfs de choc sont utilisées en simulation. Cependant, pour la
conception, il est préférable d’éviter d’utiliser des éléments extérieurs sur les mics dans le but
de réduire au minimum les dispersions qui peuvent être dues à ces composants.
Pour remédier à cela, nous utilisons une ligne λ/4 associée à un « papillon ».
Son principe de fonctionnement est représenté Figure 162 :
Accès 1
λ/4
C.O.
Accès 2
Polarisation
Figure 162 : Schéma de principe du circuit de polarisation
1.5E4
Re(Zaccès1)
1.0E4
5.0E3
0.0
-5.0E3
Im(Zaccès1)
-1.0E4
7.0
7.5
8.0
8.5
freq, GHz
Figure 163 : Simulation de l’impédance ramenée par le circuit de polarisation
183
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
La Figure 163 représente l’impédance ramenée à l’accès 1. On observe le bon
fonctionnement du circuit de polarisation qui permet de présenter un circuit ouvert à la
fréquence de travail (8 Ghz).
II.2.4. Circuit hybride de sortie.
La Figure 164 représente le circuit hybride de sortie conçu. Nous pouvons retrouver
les circuits de polarisation présentés auparavant.
Polarisation aux.
T. auxiliaire
Sortie 50Ω
T. principal
T. auxiliaire
Lignes λ/4
Zc=2Zopt=60Ω
Polarisation aux.
Polarisation princ.
Figure 164 : Hybride de sortie
184
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
On remarque que les polarisations des auxiliaires sont communes mais indépendantes
de celle du principal. Ce choix permettra d’introduire de la flexibilité par le biais de
commande de polarisations.
Des simulations électromagnétiques de ce circuit ont été effectuées afin de valider les
modèles électriques des lignes du simulateur ADS. Pour cela nous avons comparé Figure 165
les simulations électriques d’ADS et les simulations quasi-3D faites à Alcatel Space avec
0
200
-5
100
phase(S(3,3))
dB(S(3,3))
l’outil Momentum.
-10
-15
0
-100
-200
-20
0.0
2.0E9
4.0E9
6.0E9
8.0E9
2.0E9
1.0E10
4.0E9
6.0E9
8.0E9
1.0E10
RFreq
0
200
-5
100
phase(S(2,2))
dB(S(2,2))
RFreq
-10
-15
-20
0
-100
-200
0.0
2.0E9
4.0E9
6.0E9
8.0E9
1.0E10
0.0
2.0E9
4.0E9
RFreq
8.0E9
1.0E10
8.0E9
1.0E10
200
phase(S(2,3))
0
-10
dB(S(2,3))
6.0E9
RFreq
-20
-30
100
0
-100
-200
-40
0.0
2.0E9
4.0E9
6.0E9
8.0E9
1.0E10
0.0
2.0E9
4.0E9
RFreq
6.0E9
RFreq
Figure 165 : Comparaisons des paramètres [S] simulés électriquement et
électromagnétiquement de l’hybride de sortie
Une très bonne concordance est observée.
185
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
II.2.5. Circuit hybride d’entrée.
La Figure 166 représente le circuit hybride d’entrée conçu. Nous observons
notamment le coupleur 1 voie vers 3 présenté auparavant.
Polarisation aux.
Polarisation princ.
T. auxiliaire
Entrée
50ohms
T. principal
T. auxiliaire
Coupleur
Polarisation aux.
Figure 166 : Hybride de sortie
On remarque que du côté des grilles des transistors, les trois polarisations sont
indépendantes les unes aux autres.
186
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Comme pour l’hybride de sortie, des simulations quasi 3D Momentum sont comparées
aux simulations électriques ADS.
200
0
phase(S(1,2))
dB(S(1,2))
-10
-20
-30
100
0
-100
-40
-200
-50
0.0
2.0E9
4.0E9
6.0E9
8.0E9
0.0
1.0E10
2.0E9
4.0E9
RFreq
0
200
-5
100
phase(S(1,1))
dB(S(1,1))
6.0E9
8.0E9
1.0E10
RFreq
-10
-15
0
-100
-200
-20
0.0
2.0E9
4.0E9
6.0E9
8.0E9
2.0E9
1.0E10
4.0E9
6.0E9
8.0E9
1.0E10
RFreq
RFreq
0
200
phase(S(2,4))
dB(S(2,4))
-10
-20
-30
-40
100
0
-100
-200
-50
2.0E9
4.0E9
6.0E9
8.0E9
1.0E10
2.0E9
4.0E9
RFreq
6.0E9
8.0E9
1.0E10
RFreq
Figure 167 : Comparaisons des paramètres [S] simulés électriquement et
électromagnétiquement de l’hybride d’entrée
Une très bonne concordance est de nouveau observée.
187
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
II.2.6. Amplificateur conçu
Boîtier
Mic
d’entrée
Mic de
sortie
Figure 168 : Amplificateur Complet
188
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
II.3. Résultats de simulations.
II.3.1. Simulations paramètres [S]
Dans un premier temps, des simulations petit signal de l’ensemble du circuit ont été
réalisées et sont exposées Figure 169 et Figure 170.
5
0
-5
-5
dB(S(2,2))
dB(S(1,1))
0
-10
-15
-10
-15
-20
-20
-25
-25
Figure 169 : Coefficients de réflexion d’entrée (gauche) et de sortie (droite)
10
10
8
dB(S(2,1))
dB(S(2,1))
0
-10
-20
-30
6
4
-40
2
-50
0
1.0E10
9.0E9
8.0E9
7.0E9
6.0E9
5.0E9
4.0E9
3.0E9
2.0E9
1.0E9
6.0E9
6.5E9
7.0E9
7.5E9
8.0E9
8.5E9
9.0E9
RFreq
RFreq
Figure 170 : Gain petit signal
Les résultats montrent que l’amplificateur est bien adapté sur 50Ω en entrée et en
sortie à la fréquence de travail de 8 GHz. En effet les coefficients de réflexion en entrée et en
sortie sont inférieurs à 20 dB, alors que le gain est quant à lui optimal autour de la fréquence
de travail. Cependant, nous observons que l’amplificateur présente un fonctionnement bande
étroite (8% de bande).
189
1.0E10
9.0E9
8.0E9
7.0E9
6.0E9
5.0E9
4.0E9
3.0E9
2.0E9
1.0E9
1.0E10
9.0E9
8.0E9
7.0E9
6.0E9
5.0E9
4.0E9
3.0E9
2.0E9
1.0E9
RFreq
RFreq
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
II.3.2. Simulations en puissance.
L’amplificateur principal a pour polarisation : Vgso = -3.7V et Vdso = 30V.
Les amplificateurs auxiliaires ont, quant à eux, pour polarisation :Vgso = -6V et
Vdso= 30V. La fréquence de travail est de 8GHz
Ces polarisations se retrouvent sur les cycles de charge (Figure 171), à savoir que le principal
est polarisé en début de classe AB alors que les auxiliaires sont polarisés en classe B. Les
cycles de charge ont une surface minimale, ce qui traduit le fait que les transistors sont bien
1.0
0.8
0.8
0.6
Ids (A)
Ids (A)
adaptés.
0.6
0.4
0.4
0.2
0.2
0.0
-0.0
-0.2
-0.2
0
10
20
30
40
50
60
0
Vds (V)
10
20
30
40
50
60
Vds (V)
Figure 171 : cycles de charge du principal (gauche) et des auxiliaires (droite)
L’allure des évolutions des impédances de charge des transistors (Figure 172) sont
conformes à celles attendues pour un amplificateur Doherty :
-
A faible puissance, les transistors auxiliaires ont une forte impédance de
charge (court-circuit en théorie). Puis lorsque la puissance d’entrée
augmente, ces derniers entrent en conduction et leurs impédances de charge
diminuent jusqu’à se rapprocher de l’impédance optimale.
-
Cette entrée en conduction des transistors auxiliaires fait diminuer
l’impédance de charge du transistor principal jusqu’à l’impédance
optimale.
190
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
240
110
Zch (Ohms) Auxiliaires
Zch (ohms) Principal
120
100
90
80
70
60
50
8
10
12
14
16
18
20
22
24
200
160
120
80
40
26
0
5
10
15
Ps_dbm
20
25
30
35
40
Ps_dbm
Figure 172 : Evolution de l’impédance de charge du principal (gauche) et des auxiliaires
(droite)
Les Figure 173 et Figure 174 montrent les performances attendues de l’amplificateur
12
11
10
10
Gp (dB)
Gp (dB)
conçu alors que la Figure 175 indique la bonne adaptation en entrée de l’amplificateur.
8
9
6
8
4
7
2
6
0
5
10
15
20
25
30
35
40
Principal
Auxiliaires
0
45
5
10
15
20
25
30
35
40
45
Ps_dbm
Ps_dbm
Figure 173 : Gain total de l’amplificateur (gauche) et gains de chaque transistor (droite)
40
50
40
Ps_dbm
PAE (%)
30
20
30
20
10
10
0
0
0
5
10
15
20
Ps_dbm
25
30
35
40
-5
0
5
10
15
20
25
30
35
Pe_dbm
Figure 174 : PAE= f(Ps_dBm) (gauche) et Ps_Watts=f(Pe_Watts) (droite)
191
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
-17
dB(gammae)
-18
-19
-20
-21
-22
-23
0
5
10
15
20
25
30
35
38
Ps_dbm
Figure 175 : Module du coefficient de réflexion d’entrée en fonction de la puissance de sortie
II.3.3. Tableau de synthèse des simulations.
Un tableau de synthèse des performances de l’amplificateur est représenté ci-dessous.
Il est d’ailleurs démontré que la bande de l’amplificateur est d’environ 400MHz soit près de
5% de la fréquence de travail.
Fréq
7.8 GHz
8 GHz
8.2 GHz
S(1,1)
-17.3 dB
-20.4 dB
-10.5 dB
S(2,2)
-15.9 dB
-21 dB
-9.5 dB
Gain
8.4 dB
7.8 dB
8.1 dB
Ps_1dB
36.2 dBm
37.2 dBm
35.3 dBm
Ps_2dB
37.6 dBm
39.6 dBm
36.5 dBm
PAE_1dB
28.8 %
31.6 %
25 %
PAE_2dB
33.4 %
39.9 %
26.6 %
Tj_aux_2dB
366 °K
363 °K
365 °K
Tj_main2dB
378 °K
394 °K
383 °K
192
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
III. Etude de la stabilité.
Lorsque la conception est achevée, il convient, avant la réalisation de s’assurer de la
stabilité du circuit, notamment en dehors de la bande de fréquence de travail. Pour cela, on
réalise une analyse de stabilité qui comprend deux étapes :
-
Stabilité petit signal.
-
Stabilité non-linéaire.
L’étude de la stabilité non-linéaire a été réalisée par deux méthodes : en boucle
ouverte et en boucle fermée.
III.1. Stabilité petit signal : facteurs K et b.
L’analyse de la stabilité petit signal est effectuée à partir des paramètres [S] de
l’amplificateur et ne reflète qu’une approche globale et linéaire de la stabilité. Cette analyse
ne permet pas, par exemple, d’identifier une oscillation interne au circuit qui serait invisible
depuis ses accès externes. Ce test de stabilité, s’il se révèle correct, ne garantit pas la stabilité
absolue du circuit. En revanche cette analyse peut révéler une instabilité qu’il faudra traiter.
Pour qu’un amplificateur soit considéré comme inconditionnellement stable, il faut
que le facteur K soit supérieur à 1 et le facteur b supérieur à 0 sur la bande de fréquence
voulue.
5
StabFact1
4
3
2
1
0
1.0E10
9.0E9
8.0E9
7.0E9
6.0E9
5.0E9
4.0E9
3.0E9
2.0E9
1.0E9
RFreq
Figure 176 : Facteur K
193
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
1.5
StabMeas1
1.0
0.5
0.0
-0.5
1.0E10
9.0E9
8.0E9
7.0E9
6.0E9
5.0E9
4.0E9
3.0E9
2.0E9
1.0E9
RFreq
Figure 177 : Facteur b
Les simulations montrent qu’il y a une possibilité que l’amplificateur soit instable en
petit signal. En effet, le facteur K (Figure 176) est, à plusieurs reprises, inférieur à l’unité. De
plus, le facteur b (Figure 177) est, quant à lui, négatif plusieurs fois.
Pour stabiliser l’amplificateur, des réseaux RC ont été introduits au niveau de chaque
circuit de polarisation d’entrée. Dans notre cas nous avons utilisé une résistance série en
technologie couche mince de valeur 77 ohms et une capacité parallèle variable 0.25 pf – 2.5
pf (Figure 178). Cette capacité nous permet d’avoir un degré de liberté dans le réglage de
l’amplificateur en cas de nouvelles instabilités bas niveau.
Vdc=vgso V
Subst="MSub1"
W=0.3 mm
L=0.3 mm
Subst="MSub1"
W=0.2 mm
L=0.4 mm
Rs=38.5 Ohm
Subst="MSub1"
W=0.3 mm
L=0.2 mm
C=cap_var pF
Subst="MSub1"
W=0.3 mm
L=0.4 mm
Subst="MSub1"
W1=0.3 mm
W2=0.3 mm
W3=0.3 mm
Subst="MSub1"
W=0.3 mm
L=0.5 mm
Figure 178 : Conception des circuits de polarisation comprenant le circuit RC de stabilisation
194
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
5
StabFact1
4
3
2
1
0
1.0E10
9.0E9
8.0E9
7.0E9
6.0E9
5.0E9
4.0E9
3.0E9
2.0E9
1.0E9
RFreq
Valeur la plus basse: K=1.075
Figure 179 : Facteur K de l’amplificateur ayant des circuits RC au niveau des polarisations
StabMeas1
1.5
1.0
0.5
0.0
1.0E10
9.0E9
8.0E9
7.0E9
6.0E9
5.0E9
4.0E9
3.0E9
2.0E9
1.0E9
RFreq
Figure 180 : Facteur b de l’amplificateur ayant des circuits RC au niveau des polarisations
Une fois les circuits de stabilisation intégrés, les simulations des facteurs K (Figure
179) et b (Figure 180) démontrent que l’amplificateur est inconditionnellement stable à bas
niveau.
III.2. Analyse de stabilité non-linéaire par identification de la réponse
fréquentielle en boucle fermée
III.2.1. Technique d’analyse STAN.
Cette méthode d’analyse de la stabilité a été mise au point
par le CNES en
collaboration avec l’Université du Pays Basque [119] [120]. Elle se caractérise en deux
étapes :
Première étape : Obtention de la réponse fréquentielle du circuit autour de son régime
établi c’est à dire en présence d’un signal fort niveau.
195
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Deuxième étape : Extraction de l’information relative à la stabilité.
1) Une perturbation de courant RF (petit signal) est introduite en parallèle sur un nœud
« n » du circuit à analyser (Figure 181), et on mesure l’impédance observée pour la
perturbation de courant en balayant la fréquence de perturbation.
Circuit NL
Nœud « n »
RL
Pin, fin
Vp
Ip, fp
Figure 181 : Mise en parallèle d’une perturbation
On calcule la réponse fréquentielle en boucle fermée linéarisée, associée à un nœud
“n” du circuit :
H cln ( jω p ) =
Vp ( jω p )
Ip( jω p )
2) On obtient la fonction de transfert Hncl(S) associée à la réponse fréquentielle
Hncl(jw) du circuit obtenue précédemment et on analyse les pôles et les zéros de cette fonction
de transfert à l’aide d’une application développée sous le logiciel de traitement mathématique
Scilab.
M
n
H cln ( jω ) => Techniques d’identification => H cl ( S ) =
∏ (S − Z
i =1
N
n
i
)
∏ (S − P )
i
i =1
Il existera une fréquence d’oscillation lorsqu’un pôle complexe sera à partie réelle
positive.
196
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
III.2.2. Analyse de stabilité linéaire.
Dans un premier temps, on effectue une analyse de stabilité sans puissance RF. On fait
varier la fréquence de perturbation. Cette analyse est faite pour différents nœuds (entrées et
sorties des transistors) de l’amplificateur et pour différents points de polarisation (Figure
182). La stabilité linéaire doit être étudiée autour des différentes polarisations susceptibles
d’être appliquées à l’amplificateur.
NOEUD DU CIRCUIT OU ON
CIRCUIT
CHARGE
INTRODUIT LA PERTURBATION
R
R1
R=50 Ohm
boite_ampli
X1
Var
Eqn
VAR
VAR2
fstart=0.1 GHz
fend=25 GHz
n_point_dec=501
Frequence initiale du balayage
Frequence finale du balayage
Nombre des points par decade
AC
AC
AC1
Start=fstart
Stop=fend
Dec=n_point_dec
Meas
Eqn
Term
Term1
Num=1
Z=50 Ohm
I_Probe
I_sond
v_sond
I_AC
SRC1
Iac=polar(0.001,0) mA
Freq=freq
MeasEqn
meas1
Zsond=v_sond/I_sond.i
ANALYSE DE STABILITE PETIT-SIGNAL
Figure 182 : Implantation sous ADS de l’analyse de stabilité petit signal
Aucune instabilité (Figure 183) n’a été déterminée en petit signal quelque soit la
polarisation, le nœud et la fréquence de perturbation.
Aucun pôle à partie réelle
positive
Figure 183 : Analyse des pôles de l’amplificateur petit signal
197
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
III.2.3. Analyse de stabilité non-linéaire.
Une fois l’analyse linéaire terminée, on injecte de la puissance d’entrée sur
l’amplificateur à étudier (Figure 184). Dans cette étude, la puissance d’entrée et la fréquence
de perturbation sont balayées. Cette analyse est de nouveau effectuée pour différents nœuds
(entrées et sorties de chaque transistor) et différentes polarisations (-3.5V<Vgso<-6.5V et
10V<Vdso<30V) de l’amplificateur.
Dans un premier temps, une instabilité est apparue à la fréquence de perturbation de
1.27 GHz. Cette oscillation autonome se retrouve lorsque la perturbation est injectée en entrée
de chaque transistor auxiliaire. Cependant aucune oscillation n’apparaît lorsque le nœud se
situe en entrée du transistor principal. On en déduit qu’il existe à la fréquence de 1.27 GHz
une oscillation de type impaire entre les 2 auxiliaires.
SOURCE
Var
Eqn
VAR
VAR1
fin=8 GHz
Pin=12
Frequence d'entree
Puissance d'entree
HARMONIC BALANCE
HarmonicBalance
HB1
Freq[1]=fin
Order[1]=10
SS_MixerMode=yes
SS_Start=f1
SS_Stop=f2
SS_Dec=
UseAllSS_Freqs=yes
MergeSS_Freqs=yes
SweepVar="Pin"
Start=25
Stop=25
Step=1
NOEUD DU CIRCUIT OU ON
INTRODUIT LA PERTURBATION
P_1Tone
cmp1198
Num=1
boite_ampli
Z=50 Ohm
X1
P=polar(dbmtow(Pin),0)
Freq=fin
VAR
VAR3
f1=fstart+fin+0.0001e9
f2=fend+fin
MeasEqn
meas1
Zsond=mix(v_sond,{-1,1})/mix(I_sond.i,{-1,1})
frequency=ssfreq-fin
Var
Eqn
Meas
Eqn
CIRCUIT
CHARGE
T erm
T erm1
Num=1
Z=50 Ohm
I_Probe
I_sond
v_sond
I_1Tone
SRC1
I_LSB=polar(0.000001,0)
Parametre
du balayage
Var
Eqn
Valeur initiale du parametre
Valeur finale du parametre
Step du balayage
VAR
VAR2
fstart=6.5 GHz
fend=7 GHz
n_point=50
Frequence initiale
du balayage
Frequence finale
du balayage
Nombre des points
ANALYSE DE STABILITE GRAND SIGNAL PARAMETRIQUE
Figure 184 : Implantation sous ADS de l’analyse de la stabilité non-linéaire
198
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Figure 185 : Instabilité : Pôles complexes à partie réelle positive
Pour stabiliser l’amplificateur, on relie les grilles des deux auxiliaires par un fil de
bonding afin de maintenir les grilles au même potentiel, notamment en basses fréquences. De
nouvelles simulations de stabilité sont effectuées avec les entrées des transistors auxiliaires
reliées.
Figure 186 : Analyse de la stabilité de l’amplificateur ayant les grilles des auxiliaires reliées
Plus aucune instabilité n’apparait.
199
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Remarque: le court circuit entre les grilles ne modifie pas le comportement RF de
l’amplificateur mais impose des polarisations de grilles communes aux deux auxiliaires.
III.3. Analyse de la stabilité non-linéaire par introduction d’une perturbation en
boucle ouverte.
III.3.1. Technique d’analyse.
Cette analyse appelée aussi « méthode du gain de retour » a été élaborée par XLIM
[121] [122]. Le principe est d’insérer une perturbation au niveau du modèle intrinsèque du
transistor (Figure 187). Ensuite le gain en boucle ouverte est calculé en présence du signal de
forte puissance.
GBO =
Gain en boucle ouverte :
Vgs( w)
Vext ( w)
V_perturbatio
n
Cgd
Grille
R gd
9Ω
C gs
Vgs
Drain
±
10.Vgs
1Ω
Vgs
Vext
gmVext
C ds
Rds
Filtre
Ri
RS
LS
Filtre:
Si fréq=fréq_perturbation =>C.C.
Sinon ailleurs => C.O.
Figure 187 : Schéma de principe de l’étude de la stabilité en boucle ouverte appliqué au
transistor
La source de courant n’est plus commandée par la tension Vgs mais par la tension
Vext. :
200
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
-
A la fréquence de perturbation, le filtre court-circuite Vgs et seule la
perturbation
commande
la
source
de
courant
Ids
(Vext(t)=V_perturbation(t)), on est en boucle ouverte.
-
Pour une autre fréquence : Vext(t)=Vgs(t), le transistor est en
fonctionnement normal (boucle fermé).
Remarque : la tension de commande Vgs(t) est prélevée au moyen d’une source de
tension commandée en tension idéale de gain égal à 10. Un pont diviseur de tension par 10
permet ensuite de découpler le filtre de la source précédente afin de ne pas présenter un courtcircuit sur cette dernière. De plus, les deux résistances de ce pont sont calculées afin de ne pas
modifier la tension Vgs(t).
L’amplificateur sera considéré instable à la fréquence de perturbation lorsque les trois
conditions suivantes sont simultanément vérifiées:
-
le module du gain en boucle ouverte supérieur à 1: G BO ( w) > 1
-
la phase du gain en boucle ouverte nulle: ∠G BO ( w) = 0
-
la pente de la phase négative :
d∠G BO ( w)
<0
dw
III.3.2. Analyse d’une oscillation de type impair.
Pour repérer une oscillation de mode impair, il faut insérer une perturbation en
opposition de phase sur chaque transistor auxiliaire. Pour cela, on utilise un transformateur 3
voies ayant un rapport de transformation unitaire opposé.
Pour que l ’étude de la stabilité en boucle ouverte fonctionne, il faut aussi que
l ’amplificateur soit symétrique. Cela entraîne que le transistor principal est mis en circuit
ouvert pour l’analyse de stabilité en boucle ouverte (Figure 188).
201
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Ampli
auxiliaire
λ/4
λ/4 Zc=2.Ropt
λ/4 Zc=2.Ropt
Ampli
auxiliaire
λ/4
1
Rs=Ropt/3
-1
Opposition de phase
V_perturbation
Figure 188 : Analyse d’une oscillation de type impaire
Les modules et phases du gain de retour sont les suivants:
Figure 189 : Résultats de simulation de stabilité en boucle ouverte
Ces simulations confirment l’oscillation obtenue par la méthode STAN à la fréquence
de 1.27 GHz (Figure 189). Comme pour l’analyse en boucle fermée, de nouvelles simulations
de stabilité sont effectuées avec les grilles des transistors auxiliaires reliées.
202
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Les résultats confirment que cette méthode stabilise l’amplificateur car le module du
gain n’est jamais supérieur à 1 (Figure 190).
Figure 190 : Analyse de la stabilité en boucle ouverte de l’amplificateur ayant les grilles des
auxiliaires reliées
III.4. Tableau de synthèse de la stabilité
Le tableau ci-dessous montre les simulations de stabilité linéaire et non-linéaire en
fonction du point de polarisation effectuées par la méthode STAN. En effet, cette méthode
semble être la plus appropriée à utiliser pour notre amplificateur parce que l’amplificateur
principal n’a pas besoin d’être déconnecté, contrairement à la méthode en boucle ouverte.
Vgs
aux.
Vds
30 V
25 V
20 V
-5.8V
STABLE
STABLE
-5V
STABLE
STABLE
STABLE
-3.7V
STABLE
STABLE
STABLE
STABLE
203
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
III.5. Corrélations avec les mesures.
Pour valider les simulations de stabilité, un amplificateur Doherty a été réalisé sans
relier les grilles des transistors auxiliaires entre elles (Figure 191).
Entrées des
auxiliaires
non reliées
Figure 191 : Photo de l’amplificateur Doherty
Nous avons mesuré l’amplificateur à l’aide d’un analyseur de spectres. Lorsque
l’amplificateur est polarisé (Vgso_aux=-6V, Vgs_main=-3.7V et Vdso=30V), on peut
apercevoir nettement une forme d’instabilité sur le spectre mesuré en sortie.
-4,00E+01
0,00E+00
2,00E-01
4,00E-01
6,00E-01
8,00E-01
1,00E+00
-5,00E+01
Spectre
-6,00E+01
-7,00E+01
-8,00E+01
-9,00E+01
-1,00E+02
Fréquence (GHz)
Figure 192 : Apparition de raies sur l’analyseur de spectres => instabilité
204
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Cette mesure prouve que l’amplificateur conçu, en ne reliant pas les entrées des deux
auxiliaires entre elles, est instable. Elle valide les deux méthodes d’analyse de la stabilité par
simulation.
Dans le paragraphe suivant, les mesures présentées sont réalisées à partir d’un
amplificateur Doherty stabilisé (grilles des auxiliaires reliées).
IV. Résultats expérimentaux
L’amplificateur Doherty fabriqué par Alcatel Alenia Space est représenté Figure 193.
Il a été mesuré au sein du laboratoire XLIM de Brive.
Figure 193 : Démonstrateur de l’amplificateur Doherty
205
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
IV.1. Mesures en puissance
L’amplificateur Doherty a été mesuré à l’aide d’un analyseur scalaire. Un signal CW
est balayé en fréquence entre 7 et 8.2 GHz. Le gain et le return loss de l’amplificateur sont
alors mesurés en fonction de la fréquence (Figure 194). La polarisation du principal est :
Vgso=-3.7V ; Vdso=28V et celle des auxiliaires est : Vgso=-6V ; Vdso=28V
10
8
6
4
2
0
-2 7
-4
-6
-8
-10
-12
0
-5
-10
7,2
7,4
7,6
7,8
8
8,2
Gain (dB)
Return Loss (dB)
-15
-20
-25
Figure 194 : Gain et Return Loss = f(fréquence)
La Figure 194 montre que le démonstrateur est en fonctionnement optimal à la
fréquence de 7.7GHz : un petit décalage en fréquence de 300MHz avec les simulations
apparaît. Par contre, cette même figure montre que l’amplificateur est très bien adapté en
entrée à la fréquence optimale : en effet, les pertes de retour sont inférieures à –20dB.
Les Figure 195 et Figure 196 représentent des mesures CW à la fréquence de 7.7GHz.
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
PAE
Simulations Gain
Gain
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
Ps_dBm
Figure 195 : Gain et PAE = f (Ps_dBm)
206
Ps (dBm)
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Simulations
Mesures
simulations
mesures
0
10
20
30
40
Pe (dBm)
Figure 196 : Pe_dBm = f(Ps_dBm)
Comparativement aux simulations, les mesures (Figure 195 et Figure 196) montrent
que l’amplificateur compresse trop tôt, ce qui a comme conséquence une baisse de la
puissance de sortie. Cela peut s’expliquer de deux manières :
-
Les transistors utilisés proviennent d’un process de 2001 : ils présentent
donc une dispersion importante entre eux.
-
Les longueurs des fils de bonding avec lesquels la conception a été simulée
sont de 600µm, alors que ceux réalisés ont une longueur d’environ 1200µm
(Figure 197), les charges présentées aux transistors ne sont donc pas
optimales.
>1000 µm
Figure 197 : Photo des fils de bonding
207
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Pour remédier à ce problème de longueur de fils de bondings, il a été décidé de
doubler le nombre de ces fils pour retrouver une inductance équivalente à celle d’un fil de
600µm de longueur. Les Figure 198 et Figure 199 représentent les nouvelles mesures de
Gain (dB)
l’amplificateur modifié.
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
nouvelles mesures
mesures initiales
simulations
0
10
20
30
40
50
Ps_dBm
Figure 198 : Comparaisons de gain=f(Ps_dBm)
45
40
Ps_dBm
35
30
25
nouvelles mesures
premieres mesures
20
15
10
simulations initiales
5
0
-10
0
10
20
30
40
Pe_dBm
Figure 199 : Comparaisons de Ps_dBm=f(Pe_dBm)
Les nouvelles mesures montrent une amélioration de la puissance de sortie d’environ
1dB par rapport aux mesures initiales. Cela confirme l’hypothèse que les charges présentées
aux transistors ne sont pas optimales. Cependant, ce démonstrateur permet tout de même de
démontrer l’effet Doherty et les avantages que celui-ci peut apporter.
208
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
IV.2. Démonstration de l’effet Doherty
Pour démontrer l’effet Doherty, on compare l’amplificateur conçu pour différentes
valeurs de polarisation de grille des auxiliaires. En effet, lorsque les grilles des auxiliaires de
l’amplificateur Doherty sont polarisées identiquement à celle du principal, le démonstrateur se
retrouve dans les mêmes conditions qu’un amplificateur conventionnel : les transistors
conduisant en même temps, ils n’y a plus de variation électronique de charge de ces derniers.
La Figure 200 représente l’évolution de la PAE en fonction de la puissance de sortie
pour différentes valeurs de Vgso des auxiliaires à la fréquence de 7.7GHz.
20
18
16
Vgs_aux=-5V et
Vgs_main=-4V
PAE (%)
14
12
10
Vgs_aux=-6,5V et
Vgs_main=-4V
Back_off: 4dB
8
6
Vgs_aux=Vgs_m
ain=4V
4
2
0
15
17
19
21
23
25
27
29
31
33
35
37
39
Vgs_aux=-6V et
Vgs_main=-4V
Ps (dBm)
Figure 200 : Mesures : démonstration de l’effet Doherty
Les résultats de la Figure 200 démontrent que l’amplificateur Doherty conçu permet
un back-off de presque 4dB. De plus, pour une même puissance de sortie, la PAE est
améliorée de près de 25%. Ces mesures sont corroborées par des simulations de rendement
(Figure 201) faites dans les mêmes conditions : il apparaît la même tendance d’un possible
back-off de 3-4 dB. Seule la valeur de la PAE maximale simulée n’est pas identique aux
mesures : en effet, cela est dû au manque de puissance de sortie.
209
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
40
Vgs_aux=-6V
Vgs_main=-4V
PAE (%)
30
Vgs_aux=Vgs_main=-4V
20
Back-off : 3dB
10
0
20
25
30
35
40
45
Ps_dbm
Figure 201 : Simulations : démonstration de l’effet Doherty
IV.3. Mesures en fonction de la fréquence
Les mesures effectuées dans ce paragraphe servent à définir la bande passante de
l’amplificateur (Figure 202, Figure 203 et Figure 204). Pour cela, des mesures CW ont été
faites pour les mêmes polarisations que précédemment, mais pour différentes fréquences
autour de 7.7GHz :
-
Mesures CW à 7.57 GHz
-
Mesures CW à 7.77 GHz
40
35
Ps_dBm
30
25
20
15
f=7,77GHz
f=7,57GHz
10
5
0
0
5
10
15
20
25
30
35
Pe_dBm
Figure 202 : Ps_dBm=f(Pe_dBm) pour deux fréquences
210
16
7
14
6
12
5
10
4
8
3
___ 7.57GHz
___ 7.77GHz
6
4
2
Gain (dB)
PAE (%)
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
1
2
0
0
0
10
20
30
40
Ps (dBm)
Figure 203 : Gain et PAE = f(Ps_dBm) pour deux fréquences
16
14
PAE (%)
12
10
___ 7.57GHz
___ 7.77GHz
8
6
4
2
0
15
17
19
21
23
25
27
29
31
33
35
37
Ps_dBm
Figure 204 : Effet Doherty pour deux fréquences
Les mesures ci-dessus montrent une bande passante de l’amplificateur d’environ
200MHz. La Figure 204 compare l’amplificateur Doherty pour deux polarisations de grille
des auxiliaires différentes afin de démontrer l’effet Doherty dans la bande passante des 200
MHz : un back-off d’environ 3 dB est possible.
IV.4. Mesures C/I
Il a été démontré que l’amplificateur Doherty améliorait le rendement mais il est aussi
nécessaire de mesurer sa linéarité.
211
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Pour évaluer la linéarité du démonstrateur, nous avons réalisé des mesures
d’intermodulations d’ordre 3 à l’aide d’un analyseur de spectre. Les fréquences utilisées sont
f1=7.7GHz et f2=7.71GHz.
La Figure 205 compare la mesure C/I de l’amplificateur en configuration Doherty
(Vgs_aux=-6V) et celle de l’amplificateur en configuration conventionnelle (Vgs_aux=-4V).
La Figure 206 compare la mesure C/I et les simulations de l’amplificateur en
configuration Doherty (Vgs_aux=-6V et Vds=28V).
50
45
Doherty
40
35
Conventionnel
30
25
20
20
22
24
26
28
30
32
34
36
Ps_dBm
Figure 205 : Mesures de C/I
5,00E+01
C/I (dB)
4,00E+01
3,00E+01
2,00E+01
Simulations
Mesures
1,00E+01
0,00E+00
2,00E+01
2,40E+01
2,80E+01
3,20E+01
3,60E+01
Ps_dBm
Figure 206 : Comparaison Simulations / Mesures pour Vgs_aux=-6V
212
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
Les mesures C/I montrent que la linéarité de l’amplificateur Doherty est légèrement
améliorée par rapport à un amplificateur conventionnel dans la zone de compression. Ceci est
à associer au phénomène d’expansion de gain propre à la structure Doherty (cf Figure 195).
L’amplificateur Doherty permet donc une amélioration du rendement tout en ne dégradant pas
la linéarité.
IV.5. Mesures de flexibilité
Le principe de la flexibilité est de pouvoir obtenir une puissance de sortie variable tout
en maintenant la PAE et la linéarité à puissance d’entrée fixe. Pour évaluer les possibilités de
flexibilité, différentes tensions de drain sont appliquées à l’amplificateur de façon à modifier
la puissance de sortie.
25
3 dB de recul pour
une même PAE
PAE (%)
20
15
Vds=28V, Vgs_aux=-6V
Vds=20V, Vgs_aux=-6V
Vds=15V, Vgs_aux=-6V
10
15 V
20 V
28 V
5
0
10
12
14
16
18
20
22
24
26
28
30
32
34
36
38
Ps_dBm
Figure 207 : PAE=f(Ps_dBm)
La Figure 207 permet de démontrer une flexibilité sur 3 dB de la puissance de sortie.
En effet, elle montre un maintien de la PAE sur une variation de puissance de sortie de 3dB.
40
35
Ps_dBm
30
Vds=15V, Vgs_aux=-6V
Vds=20V, Vgs_aux=-6V
Vds=28V, Vgs_aux=-6V
25
20
15
10
5
0
0
5
10
15
20
25
30
35
40
Pe_dBm
Figure 208 : Mesures Ps_dBm = f(Pe_dBm)
213
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
38
28 V
3dB de recul pour
une même Pe
Ps_dBm
36
20 V
34
15 V
32
30
16
21
26
31
Vds=15V, Vgs_aux=-6V
Vds=20V, Vgs_aux=-6V
36
Vds=28V, Vgs_aux=-6V
Pe_dBm
Figure 209 : Mesures Ps_dBm = f(Pe_dBm) – zoom sur la compression
Les Figure 208 et Figure 209 représentent les mesures de conversion AM-AM. Il est
montré que pour une même puissance d’entrée, la puissance de sortie de l’amplificateur
Doherty varie selon la tension de drain de polarisation.
50
45
V d s = 2 0 V , V g s _ a u x = -6 V
V d s = 2 8 V , V g s _ a u x = -6 V
V d s = 1 5 V , V g s _ a u x = -6 V
28 V
40
C/I
20 V
35
15 V
30
25
3 d B d e re c u l p o u r u n e
m ê m e lin é a rité
20
20
22
24
26
28
P s_dB m
30
32
34
Figure 210 : Mesures C/I
La Figure 210 représente les mesures C/I de l’amplificateur Doherty pour différentes
polarisations de drain. Elle démontre un maintien de la linéarité sur une dynamique de
puissance de sortie de 3dB.
214
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
25
PAE (%)
20
Vds=20V et Vgs_aux=-4V
Vds=20V et Vgs_aux=-6V
15
10
5
0
15
17
19
21
23
25
27
29
31
33
35
37
Ps_dBm
Figure 211 : Effet Doherty pour Vds=20V
25
PAE (%)
20
Vds=15V et Vgs_aux=-4V
Vds=15V et Vgs_aux=-6V
15
10
5
0
15
17
19
21
23
25
27
29
31
33
35
Ps_dBm
Figure 212 : Effet Doherty pour Vds=15V
Les Figure 211 et Figure 212 montrent que l’effet Doherty est préservé quelque soit la
polarisation de drain de l’amplificateur dans la gamme 15 à 30 V.
Ce paragraphe a montré la flexibilité de l’amplificateur en faisant varier la tension de
drain :
-
Pour une puissance d’entrée donnée, la puissance de sortie varie de 3 dB
-
Pour une variation de 3 dB de la puissance de sortie, la PAE est maintenue
-
Pour une variation de 3 dB de la puissance de sortie, la linéarité est
maintenue
-
La variation de la polarisation de drain n’a pas d’influence sur l’effet
Doherty.
215
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
CONCLUSION
Ce chapitre a montré les différentes étapes de conception d’un amplificateur Doherty.
L’architecture offrant symétrie est intéressante dans le domaine micro-ondes. A notre
connaissance, elle n’a pas été proposée dans la littérature.
Au cœur de la procédure de conception, a été effectuée une analyse rigoureuse de
stabilité qui n’est pas, à notre connaissance, réellement abordée dans la littérature relevée sur
les amplificateurs Doherty.
La réalisation est perfectible en ce qui concerne l’optimisation des connexions des
passifs aux cellules actives. Nous jugeons que cela est principalement à l’origine des 2 dB de
puissance manquant par rapport aux simulations.
Cependant l’effet Doherty et son intérêt pour la conception d’amplificateurs à
flexibilité de puissance ont été démontrés dans ces travaux.
216
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
BIBLIOGRAPHIE
[119] A. ANAKABE, J.M. COLLANTES, J. PORTILLA, S. MONS, A. MALLET
« Detecting and Avoiding Odd-Mode Parametric Oscillations in Microwave Power Amplifiers »
RF and Microwave Computer-Aided Engineering (Wiley), vol.15, No. 5, pp. 469-478, September 2005
[120] A. ANAKABE, J.M. COLLANTES, J. PORTILLA, J. JUGO, A. MALLET, L. LAPIERRE, J. P.
FRAYSSE
« Analysis and Elimination of Parametric Oscillations in Monolithic Power Amplifiers »
IEEE International Microwave Theory and Techniques Symposium (MTT- S), Seattle, vols. 1-3, pp.
2181-2184, June 2002.
[121] S. MONS
« Nouvelles méthodes d’analyse de stabilité intégrées à la CAO des circuits monolithiques micro-ondes
non linéaires »
Thèse de doctorat de l’université de Limoges, 1999
[122] M. ODYNEC
« RF and Microwave oscillator design »
Artech House
217
Chapitre IV : Conception d’un amplificateur Doherty à transistors GaN et à structure symétrique
218
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
Ces travaux ont montré la mise en œuvre d’une architecture originale d’amplificateur
hybride Doherty à base de transistors GaN de la fonderie Thales Tiger.
Outre la recherche concernant l’amplification à haut rendement sous contrainte de
linéarité, l’idée directrice de ces travaux a été de proposer une solution au besoin de
flexibilité en puissance, recherché dans les futurs systèmes de communications en général, et
par satellite, dans notre cas particulier d’étude.
Une synthèse des principales caractéristiques des technologies de semi-conducteur a
permis, au début, de mettre en avant les atouts indéniables des transistors GaN pour la
génération de forte puissance.
Cette technologie n’ayant pas encore atteint, en Europe, une phase de maturité
éprouvée, il nous a fallu développer un modèle non linéaire complexe de transistor intégrant
conjointement les effets d’auto-échauffement et de pièges.
Ce modèle, bien que complexe, a été conçu dans un souci de souplesse et certains
effets qui peuvent être considérés de second ordre, dans certains cas peuvent être inhibés.
L’étude approfondie de l’architecture Doherty et la réalisation en technologie GaN
constituent un sujet d’actualité, preuve en est le grand nombre de travaux dans ce domaine
(hors technologies GaN) effectués dans la communauté internationale.
Notre réalisation, bien qu’encourageante en tant que démonstrateur, est perfectible du
point de vue des liaisons entre passifs et cellules actives. Ce problème de connexion est à
l’origine de résultats que l’on aurait pu espérer meilleurs.
219
Perspectives:
La voie de recherche concernant la conception d’amplificateurs dit flexibles ou encore
à gestion dynamique de puissance est bien spécifique et bien identifiée. Elle retient l’attention
croissante des industriels du domaine.
L’étude d’architecture Doherty telle que nous l’avons menée, associée à des contrôles
dynamiques de polarisation est une voie d’investigation future.
On peut noter que dans cet objectif, la modélisation des transistors incluant les effets
dispersifs de type thermique et pièges doit se révéler encore plus indispensable.
L’association de techniques de linéarisation telle que la prédistorsion adaptative en
bande de base aux techniques de type Doherty est également une voie d’investigation avec
son lot de difficultés liées aux effets mémoires et leur disparité en terme de constante de
temps.
Bref, dans la suite logique de ces travaux, on retiendra qu’il existe un intérêt certain à
poursuivre dans l’amplification de très forte puissance proposant des atouts quant à la
flexibilité des ressources de puissance.
Cette tache requiert, comme il a été abordé dans ces travaux, une bonne maîtrise de la
modélisation électrothermique des composants actifs, ainsi qu’une attention toute particulière
aux problématiques d’instabilité potentielle inhérantes aux architectures un peu “exotiques”
des amplificateurs de puissance.
220
221
Résumé :
L’avènement des technologies de transistors de puissance sur matériaux "grand gap"
tels que le Nitrure de Gallium (GaN) permet d’envisager un saut technologique majeur pour la
génération de puissance à l’état solide. Cette nouvelle technologie présente des possibilités
intéressantes pour des amplificateurs de puissance micro-ondes, en termes de température de
fonctionnement élevée, de densités de puissance élevées et de tensions de claquage élevées.
Dans une première partie, ce travail concerne le développement d'un nouveau modèle non
linéaire électrothermique tabulaire comprenant les effets de pièges sur un transistor HEMT
AlGaN/GaN. Ce modèle a été alors utilisé, dans la deuxième partie de cette thèse, pour
concevoir un amplificateur de puissance basé sur le principe Doherty. Cependant les
contraintes de linéarité et de rendement imposées dans les communications spatiales
constituent, encore à l’heure actuelle, un obstacle à l’utilisation de ces technologies. Afin de
traiter ces contraintes, nous avons proposé et conçu un nouvel amplificateur Doherty ayant
une architecture symétrique basée sur trois transistors HEMTs GaN. Les résultats
expérimentaux ont montré des possibilités intéressantes de cette nouvelle structure Doherty en
termes de rendement et de linéarité.
Mots clés : Amplificateur de puissance, Doherty, haut rendement, linéarité, Nitrure de
Gallium, modèle électrothermique, pièges.
Summary :
« GaN power transistors modeling : design of a Doherty power amplifier for adaptive
power transmitter»
New power transistors technologies based on “wide bandgap” materials such as
Gallium Nitride (GaN) were developed these last years. This new technology presents
interesting capabilities for high power microwave amplifiers in terms of high working
temperature, high power densities and high breakdown voltages. This work concerns first the
development of a new tabular electrothermal non linear model including trapping effects on
an AlGaN/GaN power HEMT. This model has then been used, in the second part of this
thesis, to design a power amplifier based on the Doherty principle. In satellite communication
systems, a good linearity and a high efficiency are drastic constraints on the power amplifier.
In order to deal with these constraints, we have proposed and designed a new Doherty
amplifier with a symmetrical architecture based on three GaN HEMT devices. Experimental
results have shown the interesting capabilities of this new Doherty structure in terms of
efficiency and linearity under output power back-off operation.
Keywords : Power amplifier, Doherty, high efficiency, linearity, Gallium Nitride, electro
thermal model, trapping effect
222
Téléchargement