Wyeth_CO_Fr_CE.qxd 5/29/06 9:11 PM Page CE 1 UNE LEÇON GRATUITE DE FORMATION CONTINUE OBJECTIFS Après avoir suivi cette leçon, vous serez en mesure de : 1. comprendre les différences entre la prise continue de contraceptifs oraux combinés et la prise cyclique ou sur un plus grand nombre de jours par cycle. 2. bien connaître les avantages uniques des contraceptifs oraux combinés pris de façon continue. 3. savoir chez quelles patientes l’utilisation continue d’un contraceptif oral combiné pourrait avoir un effet bénéfique. 4. comprendre comment les contraceptifs oraux combinés peuvent améliorer la prise en charge de pathologies affectées par les fluctuations hormonales, comme l’endométriose et les migraines menstruelles. 5. bien connaître les effets secondaires que peut entraîner la prise continue de contraceptifs oraux combinés. 6. pouvoir conseiller efficacement les clientes sur l’utilisation continue de contraceptifs oraux combinés. INSTRUCTIONS 1. Après avoir lu cette leçon attentivement, étudiez chaque question, puis choisissez la réponse qui vous semble correcte. Encerclez la lettre sur la carte-réponse ci-jointe. 2. La note minimale pour recevoir les UFC est de 70 % (ou 14 bonnes réponses sur 20). Si vous réussissez, vos UFC seront enregistrées auprès de l’Ordre provincial pertinent. (Remarque: dans certaines provinces, il incombe aux pharmaciens eux-mêmes de notifier l’Ordre.) 3. Remplissez la carte-réponse et postez-la, ou télécopiez-la au (416) 764-3937. Une note sera accordée à votre carte-réponse et vous serez informé(e) de vos résultats dans les six à huit semaines par une lettre des Éditions Rogers CETTE LEÇON GRATUITE DONNE DROIT À 1,5 UNITÉ DE FC Utilisation continue des contraceptifs oraux combinés Par Jodi Wilkie, B.Sc. Pharm Jodi Wilkie travaille à la pharmacie du magasin Canada Safeway d’Edmonton. Elle travaille aussi pour le groupe Caritas Health sur le programme Women’s Wellness Menopause Clinic, où elle rencontre individuellement des patientes et collabore étroitement avec les médecins pour maximiser les résultats des soins. L’auteur, les experts réviseurs et le magazine Québec Pharmacie ont déclaré ne pas être en conflit d’intérêts réel ou potentiel avec le commanditaire de cette leçon. INTRODUCTION Les pilules contraceptives hormonales contenant des œstrogènes et un progestatif de synthèse sont sur le marché depuis les années 1960 et continuent à être une méthode réversible très populaire de planification des naissances. Dans l’Enquête nationale sur la santé de la population 1996/97 de Statistique Canada, 18 % des femmes de 15 à 49 ans ont signalé qu’elles utilisaient des contraceptifs oraux combinés (COC) 1. En général, les COC sont sécuritaires, efficaces et bien tolérés par les femmes en âge de procréer. Avec les années, les doses et les types d’hormones que l’on trouve dans les COC ont changé. Au début, les doses d’œstrogènes étaient relativement élevées. Aujourd’hui, la plupart des COC contiennent 35 µg ou moins d’éthinylœstradiol. On trouve divers progestatifs différents parmi les COC qui sont actuellement sur le marché. Les Canadiennes disposent depuis peu de deux COC au mode d’application nouveau – un timbre transdermique et un anneau vaginal. Bien que les doses, les composants et les modes d’administration aient changé, le schéma posologique type des COC est resté relativement constant. Les femmes prennent habituellement les œstrogènes et le progestatif pendant 21 jours consécutifs, suivis d’un intervalle sans hormones de 7 jours. C’est pendant cet intervalle de sept jours qu’une hémorragie utérine de privation peut survenir. Au moment de l’apparition des COC, on avait conçu de façon arbitraire le schéma posologique typique 21/7 pour mimer un cycle menstruel régulier de 28 jours. On pensait alors que les femmes et leurs médecins trouveraient les COC plus naturels et attirants si des saignements se produisaient régulièrement tous les mois 2. À l’époque, on n’avait pas envisagé d’autres schémas. L’hémorragie par privation qui se produit avec une posologie standard de COC n’est pas biologique, mais induite par la chute des taux d’hormones à l’arrêt de l’utilisation des pilules contenant les hormones 3, elle est donc iatrogène. Cela n’a aucune utilité médicale, mais peut aider à rassurer les femmes en leur prouvant qu’elles ne sont pas enceintes. À l’occasion, des femmes et leurs médecins manipulent cette posologie standard pour des raisons de commodité. Une femme qui prend un COC et dont les menstruations doivent survenir pendant un congé ou un événement déjà prévu peut prendre deux plaquettes de pilules de COC monophasiques d’affilée, sans intervalle d’arrêt, de façon à retarder les menstruations. Selon un sondage, 70 % des fournisseurs de soins de santé ont prescrit des COC dans le but de retarder ou de stopper les menstruations d’une patiente pendant un certain temps 4. Différents schémas posologiques de contraception hormonale ont été étudiés, dont le prolongement de la durée de l’utilisation des pilules hormonales pendant deux cycles ou plus, suivi d’un intervalle sans hormones de sept jours ou moins 5. Deux produits contraceptifs hormonaux à schéma LEÇON BÉNÉFICIANT D’UNE SUBVENTION À VISÉE ÉDUCATIVE DE : Le Conseil canadien de l’éducation permanente en pharmacie a accordé 1,5 unité de FC à cette leçon. Dossier no 388-0306 Juin 2006 Utilisation continue des contraceptifs oraux combinés 1 Wyeth_CO_Fr_CE.qxd 5/29/06 9:11 PM Page CE 2 posologique unique sont sur le marché aux États-Unis. Avec Mircette®, on prend de l’éthynilœstradiol à 20 µg et du désogestrel à 150 µg pendant 21 jours, suivis d’un intervalle de 2 jours sans pilules, puis de l’éthinylœstradiol 10 µg pendant 5 jours. Un autre produit, Seasonale®, fournit de l’éthynilœstradiol à 30 µg et du lévonorgestrel à 150 µg pendant 84 jours, suivis d’un intervalle sans pilules de 7 jours. Avec la posologie cyclique prolongée de Seasonale®, l’hémorragie de privation survient quatre fois par an. Ce produit pourrait bientôt être en vente au Canada. Les Canadiennes disposeront bientôt d’un nouveau COC, qui est en attente d’approbation par Santé Canada. Le nouveau produit s’appelle Anya®; il contient 20 µg d’éthinylœstradiol et 90 µg de lévonorgestrel par pilule, et on doit le prendre tous les jours sans arrêt. Les pilules seront proposées en plaquettes de 28. Une étude menée chez plus de 2000 femmes pendant 12 mois a montré que ce schéma posologique est sécuritaire, efficace et bien toléré 6. À part prévenir une grossesse, le but d’une posologie continue est de supprimer les menstruations. Il arrive que les femmes qui prennent un COC de façon continue ne soient pas menstruées pendant une longue période, au cours de laquelle les taux d’hormones seront constants. Les fluctuations des taux d’hormones, qui surviennent régulièrement au cours d’un cycle menstruel naturel et avec les méthodes contraceptives hormonales combinées 21/7 standard, ne se produiront pas. La suppression des menstruations et la stabilisation des taux d’hormones peuvent être bénéfiques pour de nombreuses femmes. L’utilisation continue d’un COC sans pause de privation hormonale peut constituer une bonne solution de rechange pour les femmes qui éprouvent des symptômes importants chaque mois au moment de leurs règles ou qui souffrent de pathologies qui sont aggravées par les fluctuations hormonales, comme l’endométriose ou les migraines menstruelles. Par ailleurs, certaines femmes opteront avant tout pour un schéma posologique continu pour des raisons de commodité. SYMPTÔMES DE PRIVATION HORMONALE De nombreuses femmes qui prennent un COC 21/7 standard éprouvent des symptômes associés à l’hémorragie par privation. Chez certaines, des symptômes menstruels tels que la sensibilité des seins, la dysménorrhée et les maux de tête ne seront qu’une petite contrariété. Chez d’autres, les symptômes seront plus graves et entraîneront une baisse de productivité parce qu’elles ne pourront pas aller à l’école ou au travail. Ces symptômes peuvent contribuer à des problèmes d’observance susceptibles d’entraîner l’arrêt de l’utilisation du COC et une grossesse non désirée 7. 2 Utilisation continue des contraceptifs oraux combinés TABLEAU 1: Pourcentage d’utilisatrices habituelles d’un COC (n = 193) ayant des symptômes de privation hormonale pendant les jours correspondants à l’utilisation des pilules vs pendant l’intervalle sans hormones d’un cycle d’utilisation8 Jours avec prise de pilule (%) Intervalle sans hormones (%) Douleur pelvienne 21 70 Maux de tête 53 70 Utilisation d’analgésiques 43 69 Ballonnements ou œdème 19 58 Sensibilité mammaire 16 38 Un groupe de chercheurs a documenté le moment la fréquence et la gravité des symptômes en rapport avec les hormones chez les utilisatrices de COC pendant la période où elles prenaient des pilules contraceptives et pendant l’intervalle sans pilules d’un schéma posologique standard 8. Pendant toute la durée de l’étude, les femmes ont surveillé et noté les douleurs pelviennes, les saignements, les maux de tête, l’utilisation d’analgésiques, les nausées ou les vomissements, les ballonnements ou l’œdème et la sensibilité des seins. Les nouvelles utilisatrices de COC ont consigné leurs symptômes pendant trois cycles complets et les « habituées » les ont consignés sur deux cycles complets. Les chercheurs ont constaté que, chez presque toutes les utilisatrices habituelles de COC, les symptômes étaient plus fréquents (p < 0,001) pendant l’intervalle de sept jours sans hormones que pendant l’utilisation des pilules contraceptives (voir les résultats de l’étude au tableau 1). Chez les nouvelles utilisatrices d’un COC, des résultats similaires ont été observés lors des deuxième et troisième cycles d’utilisation du COC. Au cours du premier cycle d’utilisation, l’incidence des maux de tête et de la sensibilité mammaire était la même pendant la période d’utilisation des pilules contraceptives et le premier intervalle sans hormones chez ces nouvelles utilisatrices. Chose intéressante, dans cette étude, la sensibilité mammaire et les ballonnements ou œdème ont commencé à augmenter dans la semaine précédant l’intervalle sans hormones et ont empiré pendant cet intervalle. Les chercheurs ont émis l’hypothèse que le taux d’œstradiol aurait commencé à augmenter pendant l’intervalle sans hormones, aurait atteint un pic pendant la deuxième semaine d’utilisation des pilules contraceptives et aurait diminué pendant la troisième semaine du traitement, provoquant de ce fait ces symptômes avant l’intervalle sans hormones suivant. Comme les taux d’hormones sont maintenus plus longtemps avec le schéma posologique prolongé ou continu, il y aura réduction, voire élimination des symptômes de privation hormonale. Dans un essai clinique prospectif non contrôlé, on a permis à 50 femmes qui éprouvaient des symptômes pendant l’intervalle sans hormones de leur traitement par COC de prolonger la durée d’utilisation des pilules pour voir si la fréquence des symptômes diminuerait 9. Ces femmes souffraient de dysménorrhée (menstruations douloureuses), de ménorragie (règles abondantes), de symptômes de type prémenstruel et de migraines menstruelles avec le traitement standard 21/7. Sur les 37 patientes qui ont prolongé l’utilisation de leurs pilules contraceptives pendant 6, 9 ou 12 semaines, toutes ont mentionné que cette façon de faire a retardé le délai d’apparition des symptômes menstruels qu’elles avaient signalés et en a réduit la gravité. Treize patientes ont choisi de ne pas continuer à suivre un schéma posologique prolongé, principalement pour cause de métrorragie, de saignotements ou de maux de tête. Une étude ouverte de phase III d’une durée d’un an a évalué l’éventuelle influence de la prise continue d’éthinylœstradiol à 20 µg et de lévonorgestrel à 90 µg sur les symptômes en rapport avec le cycle et sur la dysménorrhée 10. Trente-six femmes ont noté l’apparition et la gravité de leurs symptômes en rapport avec le cycle dans un « Journal d’évaluation quotidienne des symptômes » de Penn (le Penn Daily Symptom Rating diary), un journal validé, pendant un cycle de départ sans COC et pendant l’utilisation de trois plaquettes de 28 pilules de COC. La cotation des symptômes en rapport avec le cycle a diminué de façon significative par rapport au départ pendant l’utilisation des trois plaquettes de pilules contraceptives à l’étude. Chez les femmes qui souffraient de dysménorrhée (n = 259), la cotation des douleurs a respectivement chuté, par rapport au départ, de 71 % et de 85 % aux stades des plaquettes 2 et 3. Dans cette étude, l’utilisation continue d’un COC semble avoir été très efficace pour réduire les douleurs lors des menstruations. EFFICACITÉ DES CONTRACEPTIFS ORAUX COMBINÉS PRIS EN CONTINU Le principal mécanisme d’action des contraceptifs hormonaux est l’inhibition de l’ovulaJuin 2006 Wyeth_CO_Fr_CE.qxd 5/29/06 9:11 PM Page CE 3 tion. Les COC suppriment la libération d’hormone folliculostimulante (FSH) et d’hormone lutéinisante (LH) par l’hypophyse et préviennent la croissance du follicule ovarien et l’ovulation. Par ailleurs, la glaire cervicale épaissit et devient infranchissable pour les spermatozoïdes, et l’endomètre devient moins réceptif à la nidation en cas de fécondation 11. Lorsque les COC standard sont pris conformément à la prescription, le risque de grossesse est très faible, soit moins de 1 grossesse pour 100 femmes par année d’utilisation 12. Mais le taux de grossesse lié à l’utilisation type est d’environ 6 à 8 pour 100 femmes par année 12. La prise des pilules à des heures irrégulières et l’oubli d’une pilule ou plus par cycle contribuent à réduire l’efficacité. Comme il arrive à beaucoup de femmes d’oublier une pilule de façon occasionnelle ou de prendre les pilules à des heures légèrement différentes de la journée, une méthode contraceptive hormonale dotée d’une efficacité accrue est souhaitable. Une certaine croissance des follicules ovariens se produit en réponse à une élévation du taux d’hormone folliculostimulante pendant l’intervalle de sept jours sans hormones de l’utilisation d’un COC standard 21/7, avec une augmentation proportionnelle du taux d’œstrogènes endogènes 13-15. En cas de prolongation de cet intervalle sans pilules, la croissance folliculaire se poursuit et une ovulation devient possible 13. Le fait d’oublier de prendre des pilules à la fin d’un cycle ou près du début d’un autre, ou d’oublier de commencer une autre plaquette, a pour conséquence d’allonger l’intervalle sans pilules et d’augmenter la probabilité qu’une ovulation et une grossesse se produisent. Si l’intervalle sans pilules est écourté ou éliminé, la possibilité d’une croissance folliculaire et d’une ovulation est moindre 14,15. On ne sait pas si cette diminution de la croissance folliculaire se traduit par un nombre plus faible de grossesses non désirées quand un COC est utilisé en continu. Une étude de phase III non publiée sur la prise continue d’éthynilœstradiol à 20 µg et de lévonorgestrel à 90 µg a rapporté un indice de Pearl de 1,6 après un an d’utilisation 6. L’indice Pearl sert à mesurer l’efficacité contraceptive; il s’agit d’une estimation statistique du nombre de grossesses non désirées pour 100 femmes par année d’utilisation. En 2005, une revue Cochrane de six études comparant la prise continue ou prolongée d’un COC à la prise standard cyclique a conclu que le risque de grossesse ne différait pas entre les schémas posologiques, sauf dans une étude qui montrait moins de grossesses dans le groupe qui prenait le COC de façon continue 16. Juin 2006 EFFETS FAVORABLES POSSIBLES DES CONTRACEPTIFS ORAUX COMBINÉS PRIS DE FAÇON CONTINUE Les femmes prennent des COC pour différentes raisons. Le plus souvent, c’est avant tout pour réduire le risque de grossesse. Elles peuvent aussi utiliser les COC dans un but thérapeutique, bien que ces agents ne soient pas spécifiquement approuvés pour ce type d’indication. En maintenant des taux constants d’hormones, l’administration continue d’un COC peut avoir un effet favorable sur des pathologies comme le syndrome prémenstruel, les migraines menstruelles, l’endométriose et le syndrome des ovaires polykystiques, que les fluctuations hormonales peuvent aggraver. Syndrome prémenstruel Le syndrome prémenstruel (SPM) est un ensemble de symptômes apparaissant de façon récurrente pendant la phase lutéale du cycle menstruel. Les symptômes peuvent être d’ordre physique et psychologique; ils peuvent se présenter sous la forme d’irritabilité, de sautes d’humeur, de dépression, d’anxiété, de fatigue, de sensibilité mammaire, de ballonnements, de modifications de l’appétit et de perturbations du sommeil. Ces symptômes peuvent avoir un impact négatif sur la qualité de vie. Lorsque leur niveau de gravité est tel qu’ils perturbent le fonctionnement à la maison ou au travail, on parle de trouble dysphorique prémenstruel (TDPM). Bien que la cause exacte ne soit pas connue, on croit que la sensibilité à l’œstradiol et à la progestérone des femmes qui souffrent du SPM ou de TDPM est modifiée et interfère avec la fonction sérotoninergique 17. Il existe quelques données probantes relatives à l’utilisation des contraceptifs oraux combinés pour soulager le SPM ou le TDPM. Dans une étude randomisée à simple insu qui comparait les effets de trois différentes sortes de COC sur le SPM, tous les COC ont eu un effet bénéfique sur les symptômes du SPM par rapport à la période précédant le traitement 18. Un autre COC a été étudié pour ses effets sur le TDPM dans une étude randomisée et contrôlée par placebo 19. Les auteurs ont noté des améliorations par rapport aux valeurs de départ pour 22 symptômes prémenstruels différents. Bien que ces études aient utilisé des schémas posologiques standard 21/7, peu de données appuient l’utilisation continue des COC 10. Une étude non publiée, présentée à l’occasion de la réunion conjointe de 2005 de l’American Society for Reproductive Medicine et de la Société canadienne de fertilité et d’andrologie, a constaté une amélioration significative par rapport aux valeurs de départ des scores attribués aux symptômes prémenstruels pendant la prise continue de trois plaquettes de 28 pilules d’éthinylestradiol 20 µg/lévonorgestrel 90 µg 10 chez des femmes qui souffraient de SPM. Migraines menstruelles Les migraines menstruelles sont des maux de tête migraineux qui surviennent très près des menstruations. Lors d’un cycle menstruel naturel, elles se manifestent de deux jours avant les règles jusqu’à trois jours pendant. Elles peuvent aussi apparaître pendant l’intervalle de sept jours sans hormones du COC. Les femmes peuvent aussi avoir des migraines à d’autres moments du mois en réponse à d’autres facteurs déclenchants. Il peut être utile pour une femme de tenir un journal de ses migraines en décrivant la fréquence et l’intensité des maux de tête, pour déterminer si les migraines sont d’origine spécifiquement menstruelle. On pense que c’est la chute des taux d’œstrogènes survenant avant les règles qui déclenche les migraines menstruelles 20,21. Le traitement aigu des migraines menstruelles comprend les triptans et/ou les AINS, bien que ces agents soient relativement inefficaces pour certaines femmes 21. Les migraines menstruelles sont souvent assez intenses et durent longtemps, peut-être à cause de la baisse continue du taux d’œstrogènes à ce moment du cycle. Les analgésiques ou les triptans peuvent être efficaces pendant un certain temps, mais comme le facteur déclenchant est toujours présent, le mal de tête revient. Puisqu’une diminution du taux d’œstrogènes favorise les migraines menstruelles, maintenir ce taux constant pendant une période plus longue grâce à l’utilisation continue d’un COC peut constituer une mesure préventive et thérapeutique utile 21. L’utilisation des COC est controversée chez les femmes souffrant de migraine, en particulier de migraine avec aura 21. Les directives cliniques de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada considèrent la migraine avec aura comme une contre-indication absolue à l’utilisation des COC. Ces contraceptifs peuvent avoir des effets imprévisibles sur le cours de la migraine. Lorsqu’elles commencent à utiliser un COC, les patientes peuvent ressentir une amélioration ou une aggravation de leurs symptômes migraineux et de la survenue de ces symptômes. Il est important que ces patientes surveillent la fréquence et l’intensité de leurs migraines ainsi que la présence et la nature d’une aura précédant la crise migraineuse. La migraine semble être un facteur de risque indépendant d’accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique et la migraine avec aura augmente encore ce risque 22. Les COC augmentent aussi le risque d’AVC 11, mais ce risque est plus faible avec les COC qui contiennent moins de 50 µg d’éthinylœstradiol. On s’inquiète surtout du fait que ces Utilisation continue des contraceptifs oraux combinés 3 Wyeth_CO_Fr_CE.qxd 5/29/06 9:11 PM Page CE 4 facteurs de risque individuels peuvent avoir un effet synergique. Il est important se pencher sur les autres facteurs de risque d’AVC d’une femme, dont l’âge, le tabagisme, l’hypertension, l’hypercholestérolémie et le diabète, lorsqu’on fait l’évaluation des effets favorables et des risques liés à l’utilisation des contraceptifs hormonaux. On devrait interrompre l’utilisation du COC chez une femme qui connaît une première aura, une aggravation de l’aura migraineuse ou de la migraine. Endométriose L’endométriose est une pathologie dans laquelle du tissu endométrial croît en dehors de l’utérus. Ce tissu répond aux stimulations hormonales de la même façon que le tissu endométrial utérin et il saigne tous les mois de façon cyclique. Les symptômes de l’endométriose sont des douleurs pelviennes, rachidiennes ou lombaires avant et pendant les règles, de fortes douleurs lors des menstruations, des règles anormales ou abondantes et des symptômes urinaires et intestinaux. L’objectif du traitement de l’endométriose est de maîtriser la stimulation hormonale du tissu endométrial afin de réduire ou de supprimer chaque mois les saignements 23. Les COC peuvent servir à cela, mais d’autres études seront nécessaires. Une revue Cochrane a découvert qu’il existe peu de données probantes sur l’utilisation des COC cycliques comme traitement de l’endométriose en dépit du fait qu’ils sont fréquemment utilisés 24. Si les douleurs sont liées à la privation hormonale, le fait de maintenir les taux d’hormones par l’utilisation en continu d’un COC peut prévenir les douleurs dues à l’endométriose et favoriser l’aménorrhée et l’atrophie de l’endomètre 23. Une étude sur l’endométriose a comparé l’utilisation continue d’un COC à faible dose à la prise quotidienne de 12,5 mg d’acétate de cyprotérone 25. Les patientes avaient subi une résection chirurgicale pour cause d’endométriose et souffraient de douleurs récurrentes. Après trois mois de traitement, 46 % des 41 femmes qui prenaient le COC étaient aménorrhéiques, comparativement à 65 % des 43 femmes qui prenaient de l’acétate de cyprotérone. Les chercheurs ont conclu à une efficacité similaire des deux traitements pour réduire les douleurs pelviennes postchirurgicales. Ils ont également conclu que ces deux traitements étaient généralement bien tolérés et qu’ils avaient aussi amélioré la qualité de vie liée à la santé. Syndrome des ovaires polykystiques Les principales anomalies endocriniennes observées chez les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) sont un taux élevé de LH et une résistance à l’in4 Utilisation continue des contraceptifs oraux combinés suline 26. Ces anomalies contribuent à la croissance ovarienne, à la formation de kystes et à une plus grande production d’androgènes 26. Ces femmes sont à risque accru de maladie cardiovasculaire. L’ovulation se produit de façon irrégulière et cela contribue à un dérèglement du cycle menstruel. Une production excessive d’œstrogènes sans progestérone postovulatoire peut entraîner une prolifération de l’endomètre et augmenter le risque de cancer de ce tissu. Les contraceptifs hormonaux combinés représentent un traitement de choix pour les femmes qui ont un SOPK et qui désirent un moyen de contraception 27. La composante progestative du COC protège l’endomètre des œstrogènes non combinés et réduit le risque de cancer endométrial. Les COC réduisent aussi le taux d’androgènes en inhibant la FSH et la LH, ce qui diminue la production ovarienne d’androgènes, et en augmentant le taux de protéines liant les stéroïdes sexuels (globuline spécifique), dont la testostérone. Aucune étude randomisée et contrôlée de grande envergure comparant la prise continue et la prise cyclique de COC n’a été réalisée. Dans une petite étude, 14 femmes souffrant du SOPK ont pris un COC de façon cyclique ou continue, ou un agoniste de l’hormone de libération des gonadotrophines (acétate de leuprolide) pendant trois mois 28. Chez les femmes prenant le COC cyclique, les taux de LH et de testostérone ont augmenté pendant l’intervalle de sept jours sans pilules, tandis que la production de ces hormones est restée supprimée chez les femmes qui prenaient le COC de façon continue. Une étude de cohortes sur la prise continue, pendant 36 cycles, d’éthynilœstradiol et d’acétate de cyprotérone, qui a porté sur 66 femmes souffrant du SOPK, a conclu que l’administration continue d’un contraceptif hormonal peut être nécessaire pour continuer à maîtriser les symptômes dus à une production excessive d’androgènes, dont l’acné, l’hirsutisme et la séborrhée 29. EFFETS INDÉSIRABLES DES CONTRACEPTIFS ORAUX COMBINÉS PRIS DE FAÇON CONTINUE Les métrorragies et le saignotement sont des effets secondaires qui peuvent se produire avec tout contraceptif hormonal et ce sont parmi les raisons qui poussent le plus fréquemment les femmes à arrêter de les prendre 30. Généralement, les hémorragies liées à la métrorragie sont plus abondantes et requièrent l’utilisation d’une serviette hygiénique, tandis que le saignotement est une hémorragie très minime qui peut ne pas nécessiter de protection. Les facteurs qui peuvent entraîner la métrorragie sont le fait de ne pas prendre régulièrement la pilule, le tabagisme, une mauvaise absorption des pilules, la grossesse, une pathologie utérine ou cervicale et les interactions médicamenteuses (voir le tableau 2) 11. Des métrorragies ou des saignotements irréguliers ou imprévisibles peuvent se produire avec les COC pris de façon continue. Les auteurs d’une revue ont conclu que ces effets secondaires peuvent être plus courants chez les nouvelles utilisatrices d’un COC que chez les femmes qui passent d’un schéma posologique cyclique d’un COC à un schéma posologique continu 31. Deux études ont comparé les caractéristiques des saignements associés à la prise continue ou cyclique de COC contenant 20 µg d’éthinylœstradiol et 100 µg de lévonorgestrel 32,33. Les deux études ont constaté que les femmes qui prenaient un COC de façon continue ont rapporté significativement moins de jours de saignements ayant requis le port d’une protection et qu’elles étaient plus susceptibles d’être aménorrhéiques (pas d’hémorragies ni de saignotements) que les femmes qui prenaient un COC de façon cyclique. Au cours d’une de ces études, 32 femmes ont tenu un journal quotidien de leurs saignements pendant six cycles ou 168 jours 32. Au cycle 5, 9 des 16 femmes qui prenaient un COC de façon continue ont rapporté être aménorrhéiques, contre 1 sur 16 dans le groupe des femmes qui prenaient un COC de façon cyclique. Dans l’autre étude, 60 des 79 femmes randomisées ont pris leur COC pendant 12 cycles ou 336 jours 33. Au cours des cycles 1 à 3, 16 % des femmes du groupe « prise continue » ont rapporté être aménorrhéiques, contre 0 % de celles du groupe « prise cyclique ». Au cours des cycles 10 à 12, c’était le cas de 72 % des femmes du groupe «prise continue», contre 4 % de celles du groupe « prise cyclique ». Dans l’étude de phase III sur la prise continue d’éthinylœstradiol à 20 µg et de lévonorgestrel à 90 µg, 44,8 % des femmes n’avaient ni saignotements ni hémorragies après avoir pris cette pilule pendant sept cycles de 28 jours 6. Après tout ce temps, 70,8 % des participantes n’avaient eu que des saignotements ou pas d’hémorragies. Les autres effets secondaires des COC sont généralement minimes et apparaissent le plus souvent au cours des trois premiers mois d’utilisation : nausées, changements de poids et/ou d’humeur, ballonnements, sensibilité mammaire et maux de tête peuvent se manifester 11. Dans une étude prospective, 27 % des femmes ont arrêté de prendre les COC à cause des effets secondaires 30. Dans les études qui ont comparé un COC à prise continue à un COC standard, l’incidence de maux de tête, de nausées, de sensibilité mammaire, de dépression et de SPM était la même, selon ce qu’ont rapporté les participantes. Celles qui utilisaient le COC à prise continue ont Juin 2006 Wyeth_CO_Fr_CE.qxd 5/29/06 9:11 PM Page CE 5 cependant rapporté moins de ballonnements et de douleurs menstruelles 32,33. INNOCUITÉ À LONG TERME DES CONTRACEPTIFS ORAUX COMBINÉS PRIS DE FAÇON CONTINUE Cancers des organes reproducteurs Les données probantes actuelles concernant la façon dont les COC affectent le risque de cancers hormonosensibles tels que les cancers de l’endomètre, des ovaires et du sein ne font pas de distinction entre l’utilisation continue ou cyclique de ces contraceptifs. L’information dont nous disposons reflète l’histoire actuelle de l’utilisation des COC, qui a été essentiellement cyclique. D’autres études sont nécessaires pour confirmer les effets de l’utilisation continue à long terme des COC sur le risque de cancer. Certains chercheurs pressentent que l’ovulation continue qui se produit chez les femmes de la première apparition des règles jusqu’à la ménopause est responsable de l’incidence croissante des cancers des organes reproducteurs chez les femmes qui vivent dans les pays développés 34. Il existe des preuves solides qu’en supprimant l’ovulation les COC réduisent le risque de cancer de l’ovaire. Selon une revue récente, le taux de cancer de l’ovaire est de 40 % à 50 % moins élevé chez les femmes qui ont toujours utilisé les COC et cet effet protecteur semble augmenter avec la durée d’utilisation 35. Selon les estimations, le risque de cancer de l’endomètre serait réduit de 90 % chez les utilisatrices d’un COC35. Des résultats d’échographie et de biopsies de l’endomètre effectuées chez des femmes qui participaient à des études sur l’utilisation continue de COC montrent que la muqueuse endométriale ne se développe pas chez les femmes qui prennent un COC de façon continue 33,36. Bien que ces études n’aient duré qu’un an, aucune hyperplasie n’a été observée durant ce laps de temps. On craint en effet que l’hyperplasie endométriale n’évolue vers le cancer. Une légère augmentation du risque de cancer du sein (RR : 1,24) existe chez les femmes de moins de 35 ans lorsqu’elles prennent un COC et cette augmentation persiste pendant 10 ans après qu’elles ont arrêté de le prendre 37. Le risque absolu est faible, car c’est aussi l’âge auquel l’incidence du cancer du sein est la plus basse. Cependant, parce qu’un grand nombre de jeunes femmes prennent des COC, cette augmentation du risque, même faible, est significative. Chez les femmes de 35 à 64 ans, l’utilisation actuelle ou passée d’un COC n’est pas associée à une augmentation significative du risque de cancer du sein 37. Par contre, des doses d’éthinylœstradiol supérieures à 35 µg peuvent conférer un risque accru de cancer du sein 38. Il est possible qu’une dose cumulative Juin 2006 d’œstrogènes et de progestatif ait un plus grand impact sur le risque de cancer du sein que la manière dont on la prend. Risque de thrombose Une petite augmentation du risque de thromboembolie veineuse est liée à l’utilisation des COC à faible dose. Comparativement aux femmes qui n’en prennent pas, le risque est de trois à six fois supérieur 39. C’est pendant la première année d’utilisation que ce risque est le plus élevé et d’autres facteurs de risque de thrombose d’ordre génétique (antécédents familiaux) ou acquis (obésité) le font augmenter 39. On estime que le risque absolu est de 1 à 1,5 événement pour 10 000 utilisatrices par année d’utilisation 11. À l’heure actuelle, on ne dispose pas de données permettant de savoir si, par rapport à la posologie standard, l’utilisation continue d’un COC influe différemment sur le risque de thrombose. Retour de la fécondité La fécondité peut revenir assez rapidement après l’utilisation continue d’un COC. Une étude récente a évalué la suppression de l’activité ovarienne et le retour de l’ovulation après 84 jours de prise continue de 20 µg d’éthinylœstradiol et 90 µg de lévonorgestrel 40. Sur les 37 femmes qui ont participé à cette étude, toutes avaient eu des ovulations documentées avant le début de l’étude. Aucune n’a ovulé pendant la période de 84 jours où elles ont pris le COC et toutes ont recommencé à ovuler au maximum 31 jours après avoir arrêté de prendre le COC. Dans une autre étude sur la prise continue d’un COC, une femme est devenue enceinte immédiatement après l’arrêt de la prise du contraceptif 33. Quelque temps auparavant, une échographie transvaginale réalisée à la fin de l’étude avait confirmé que l’endomètre de cette femme était inactif. ACCEPTATION DES CONTRACEPTIFS ORAUX COMBINÉS À PRENDRE DE FAÇON CONTINUE Les vieilles habitudes sont difficiles à perdre. Il peut sembler étrange ou contre nature que les femmes puissent manipuler leurs cycles menstruels. Cependant, une fois qu’elles sont informées des effets favorables potentiels de l’utilisation prolongée ou continue d’un COC, la plupart des femmes sont prêtes à l’essayer. Elles sont nombreuses à la trouver acceptable et refusent de revenir à la posologie standard. Des sondages réalisés chez des femmes ont indiqué que jusqu’à 70 % d’entre elles préféreraient ne pas avoir de règles tous les mois 4,41. Cinquante pour cent des femmes de plus de 45 ans choisiraient de ne plus être du tout menstruées 41. Selon un sondage qui a aussi sondé les fournisseurs de soins, 44 % ont admis que la suppression des menstruations est une bonne idée 4. Dans une revue rétrospective, des femmes qui prenaient le COC standard 21/7 se sont vu proposer l’option de prolonger l’utilisation de leurs comprimés hormonaux pendant 6, 9 ou 12 semaines ou indéfiniment 42 parce qu’elles éprouvaient des symptômes de privation hormonale tels que maux de tête, dysménorrhée, hyperménorrhée et SPM, endométriose, acné associée aux menstruations, ou pour des raisons de commodité. Sur les 292 femmes qui ont été suivies, 91 % ont essayé une posologie prolongée. Parmi cellesci, 57 ont choisi d’arrêter d’utiliser les COC parce que leurs effets secondaires empiraient ou parce qu’elles avaient moins besoin de contraception et 38 ont choisi de revenir à la posologie standard 21/7 à cause d’effets secondaires tels que métrorragies ou saignotements, ou pour d’autres raisons. La majorité des femmes – 59 % des 292 participantes – ont continué à suivre une posologie prolongée. Ces femmes ont fait état d’une amélioration de leur problème et de leur qualité de vie. La prise continue des COC a un autre effet favorable : elle est économique. Une fois que les femmes qui prennent le COC de façon continue sont aménorrhéiques, elles n’ont plus besoin de serviettes hygiéniques. Il est aussi probable qu’elles manqueront moins de journées de travail si leurs symptômes sont mieux maîtrisés. LE RÔLE DU PHARMACIEN Les pharmaciens, en tant que professionnels de la santé les plus accessibles, sont en bonne position pour informer les femmes sur les moyens de contraception qui sont à leur disposition. Il est possible que la prise continue d’un COC ne soit pas la meilleure solution pour toutes les femmes, mais beaucoup la trouveront attrayante. Les pharmaciens peuvent dépister les femmes qui pourraient tirer avantage d’une posologie continue. Ils peuvent demander à leurs clientes qui utilisent une posologie de COC standard si elles éprouvent des symptômes de privation hormonale gênants tels que maux de tête, dysménorrhée, sensibilité mammaire ou ballonnements. Les femmes qui prennent des médicaments contre la dysménorrhée, l’endométriose ou les migraines menstruelles pourraient aussi être de bonnes candidates. Les pharmaciens ont un rôle essentiel à jouer en conseillant leurs clientes sur la bonne façon d’utiliser les COC en continu. Elles peuvent utiliser de façon continue n’importe lequel des contraceptifs hormonaux combinés monophasiques que l’on trouve sur le marché, sans respecter l’intervalle sans hormones habituel entre les plaquettes. Quand un COC destiné à être pris de façon continue Utilisation continue des contraceptifs oraux combinés 5 Wyeth_CO_Fr_CE.qxd 5/29/06 9:11 PM Page CE 6 sera mis sur le marché canadien, il pourra constituer une solution pratique pour les femmes. Il est important de prendre le COC sans interruption entre les plaquettes et les pharmaciens devraient insister sur ce point, car cela aide à garantir l’efficacité du contraceptif et minimise les fluctuations hormonales qui risquent d’entraîner des effets secondaires. Les pharmaciens peuvent recommander à leurs clientes d’avoir toujours sous la main une plaquette supplémentaire de COC au lieu d’attendre qu’une plaquette soit finie pour obtenir son renouvellement. Les pharmaciens doivent connaître les effets secondaires habituels des COC utilisés de façon continue et les manières de les traiter. La plupart des femmes qui arrêtent de prendre leur COC le font au cours des deux premiers mois d’utilisation 30. Prendre la pilule au coucher ou avec un repas léger ou une collation peut aider à soulager les nausées. Parfois, des modifications alimentaires, comme réduire la consommation de caféine et de sel, peuvent atténuer les ballonnements et la sensibilité mammaire. Pour les femmes qui commencent à prendre un COC de façon continue ou qui passent à un tel traitement, ce qu’il y a de plus important à savoir, c’est qu’il est possible d’avoir des métrorragies et des saignotements qui peuvent être irréguliers et imprévisibles. Il faut rassurer les femmes sur le fait que ces manifestations ne sont pas graves, qu’elles ne signifient pas que le contraceptif manque d’efficacité et qu’elles se résoudront probablement d’elles-mêmes. La plupart des femmes n’ont aucun saignement après 12 mois d’utilisation continue. Il faut conseiller aux femmes de prendre leur pilule chaque jour à la même heure afin de minimiser les fluctuations des taux d’hormones qui peuvent contribuer à provoquer des effets indésirables. Les pharmaciens doivent aussi bien connaître les contre-indications relatives et absolues des COC et les interactions médicamenteuses possibles qui peuvent se produire avec les médicaments existants ou nouveaux (voir les tableaux 2, 3 et 4). RÉSUMÉ Le fait de prendre des contraceptifs oraux combinés de façon continue peut sembler contre nature à bien des gens qui estiment qu’il est nécessaire et normal pour les femmes d’avoir leurs règles tous les mois. Cependant, une posologie continue peut avoir des avantages. De nombreuses femmes qui prennent des COC de façon cyclique peuvent éprouver chaque mois des symptômes gênants liés à l’hémorragie par privation. Le fait de prolonger la durée de l’utilisation des pilules contraceptives combinées est susceptible d’éliminer tous ces symptômes ou certains d’entre eux. Chez les femmes qui ont des pathologies 6 Utilisation continue des contraceptifs oraux combinés hormonosensibles, comme le syndrome prémenstruel, les migraines menstruelles, l’endométriose ou le syndrome des ovaires polykystiques, le fait de maintenir un taux constant d’hormones grâce à la prise continue d’un COC peut contribuer à améliorer ces symptômes. Cependant, plus d’études bien conçues sont nécessaires pour étayer cette utilisation. Des données indiquent que les COC pris de façon continue sont aussi efficaces à prévenir les grossesses que les COC pris de façon cyclique. Même si des saignements irréguliers ou imprévisibles peuvent survenir chez les femmes qui prennent un COC de façon continue, ils diminueront avec le temps chez la plupart d’entre elles. ■ RÉFÉRENCES 1. Wilkins K, Johansen H, Beaudet M et coll. Oral Contraceptive Use. Statistics Canada. Health Reports 2000;11(4):25-37. 2. Gladwell M. John Rock’s Error. The New Yorker, 2000;(13 mars):52-63. 3. Kaunitz, Andrew M. Menstruation: Choosing whether… and when. Contraception, 2000;62:277-84. 4. Andrist L, Arias R, Nucotola D et coll. Women’s and providers’ attitudes toward menstrual suppression with extended use of oral contraceptives. Contraception, 2004;70:359-63. 5. Wiegratz I, Kuhl H. Long-cycle treatment with oral contraceptives. Drugs, 2004;64(21):2447-62. 6. Archer D, Jensen J, Johnson H et coll. Efficacy and safety of a continuous-use regimen of levonorgestrel/ethinyl estradiol: North American phase 3 study results. Abstract. Réunion conjointe de 2005 de l’American Society for Reproductive Medicine et de la Société canadienne de fertilité et d’andrologie. 7. Sulak P, Carl J, Gopalakrishnan I et coll. Outcomes of extended oral contraceptive regimens with a shortened hormone-free interval to manage breakthrough bleeding. Contraception, 2004;70(4):281-7. 8. Sulak P, Scow R, Preece C et coll. Hormone withdrawal symptoms in oral contraceptive users. Obstet Gynecol, 2000;95:261-6. 9. Sulak P, Cressman B, Waldrop E et coll. Extending the duration of active oral contraceptive pills to manage hormone withdrawal symptoms. Obstetrics & Gynecology, fév. 1997;89(2):179-83. 10. Freeman E, Borisute H, Deal L et coll. A continuoususe regimen of levonorgestrel/ethinyl estradiol significantly alleviates cycle-related symptoms: results of a phase 3 study. Abstract. Réunion conjointe de 2005 de l’American Society for Reproductive Medicine et de la Société canadienne de fertilité et d’andrologie. 11. Black A, Francoeur D, Rowe T. SOGC Clinical Practice Guidelines Canadian Contraception Consensus Part 2. J Obstet Gynecol Can, mars 2004;143:219-54. 12. Black A, Francoeur D, Rowe T. SOGC Clinical Practice Guidelines Canadian Contraception Consensus Part 1. J Obstet Gynecol Can, fév. 2004;143:143-56. 13. Killick SR. Ovarian follicles during oral contraceptive cycles: Their potential for ovulation. Fertility & Sterility, oct. 1989;52(40):580-2. 14. Spona J, Elstein M, Feichtinger W et coll. Shorter TABLEAU 2: Interactions médicamenteuses 11 Médicaments pouvant contribuer à l’échec des contraceptifs oraux combinés Antiépileptiques: carbamazépine, phénobarbital, phénytoïne, primidone, topiramate Antimicrobiens: griséofulvine, rifampicine, ritonavir MVL: millepertuis TABLEAU 3: Contre-indications absolues des contraceptifs oraux combinés 11 • <6 semaines de post-partum si la femme allaite • Fumeuse de plus de 35 ans (≥15 cigarettes/jour) • Hypertension (≥160/100 mm Hg) • Histoire actuelle ou antécédents de thromboembolie veineuse • Coronaropathie • Antécédents d’accident vasculaire cérébral • Valvulopathie cardiaque compliquée • Migraine avec aura • Cancer du sein actuel • Diabète avec complications • Cirrhose grave • Tumeur hépatique TABLEAU 4: Contre-indications relatives des contraceptifs oraux combinés 11 • Fumeuse de plus de 35 ans (<15 cigarettes/jour) • Hypertension bien maîtrisée • Hypertension (140-59/90-99 mm Hg) • Migraine, maux de tête à plus de 35 ans • Atteinte symptomatique de la vésicule biliaire • Cirrhose légère • Antécédent de cholestase en rapport avec l’utilisation de COC • Prise de médicaments susceptibles d’interférer avec le métabolisme des COC pill-free interval in combined oral contraceptives decreases follicular development. 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Juin 2006 séparées par des saignotements irréguliers 5. En ce qui a trait à l’efficacité contraceptive, lequel ou lesquels de ces énoncés est ou sont vrai(s) ? a. L’indice de Pearl est la valeur décrivant le nombre de grossesses devant se produire chez 100 femmes utilisant une Lequel des énoncés suivants décrit le méthode contraceptive pendant un an. mieux les hémorragies utérines qui b. Des données récentes indiquent que peuvent se produire avec COC utilisé les COC à utilisation continue sont de façon continue ? nettement plus efficaces que les COC Une hémorragie par privation se produistandard 21/7. sant de façon régulière tous les 28 jours c. Des données récentes indiquent que Une hémorragie par privation se produiles COC à utilisation continue sont sant de façon régulière tous les 91 jours nettement moins efficaces que les Des hémorragies irrégulières ou des COC standard 21/7. saignotements qui s’atténuent de façon d. a et b graduelle sur plusieurs mois e. a et c Des hémorragies mensuelles régulières Utilisation continue des contraceptifs oraux combinés 7 Wyeth_CO_Fr_CE.qxd 5/29/06 9:11 PM Page CE 8 QUESTIONS (suite) 6. Tous les facteurs suivants sont susceptibles d’augmenter la probabilité qu’une ovulation se produise quand on prend un COC à utilisation continue, SAUF : a. La fluctuation des taux de FSH et de LH b. Le fait de ne pas prendre plusieurs pilules de suite pour cause de gastroentérite aiguë c. Le fait de prendre du topiramate pour prévenir les migraines d. La prise des pilules à des heures irrégulières 7. J. R. est une femme de 25 ans qui a un travail très prenant et mène une vie très active. Elle a une histoire de menstruations horribles avec ballonnements importants, douleurs et règles abondantes. Elle va se marier dans deux mois et voudrait en savoir plus sur « la pilule ». Quelle est la MEILLEURE information à lui donner ? a. Il existe plusieurs types de contraceptifs hormonaux combinés, dont la pilule, les timbres transdermiques et l’anneau vaginal. b. Elle pourrait essayer de prendre du naproxène sodique pour soulager ses douleurs et utiliser des préservatifs. Un COC aggraverait sans aucun doute les symptômes liés à ses menstruations. c. Un COC à prise continue pourrait aider à soulager ses symptômes de privation hormonale, avec une efficacité contraceptive adéquate. d. Toutes ces réponses. aux saignotements. d. b et c e. Toutes ces réponses 11. Un COC pris de façon continue peut soulager les symptômes liés au SPM par le mécanisme suivant : a. La prévention des fluctuations d’œstrogènes et de progestérone qui peuvent exacerber les symptômes b. La liaison à la testostérone qui peut contribuer à l’acné c. La prévention des pics de FSH qui contribuent aux sautes d’humeur d. Toutes ces réponses 12. Les fluctuations hormonales peuvent aggraver toutes les pathologies suivantes, SAUF : a. Les migraines menstruelles b. Les céphalées vasculaires c. L’endométriose d. Le syndrome des ovaires polykystiques b. Les symptômes comprennent une dysménorrhée grave, des règles abondantes et de la constipation. c. Le traitement vise à réduire la stimulation hormonale du tissu endométrial. d. a et c e. Toutes ces réponses 16. Le médecin de T. G. lui prescrit un COC à faible dose à prendre de façon continue. Le principal résultat recherché de ce traitement est : a. a. L’aménorrhée, avec pour conséquences l’absence de dysménorrhée et de ménorragie b. La prévention de la grossesse c. La supression de la production d’androgènes d. L’absence de migraines menstruelles 17. Un COC pris de façon continue peut aider à maîtriser les symptômes liés à un excès d’androgènes accompagné d’un syndrome des ovaires polykys13. C. S. est une femme de 34 ans qui tiques par le mécanisme suivant : souffre de migraine depuis sa puberté. a. Une réduction des taux endogènes Elle prend du rizatriptan et du flurbiprod’œstrogènes et de progestérone fène pour traiter ses symptômes b. Une perte pondérale qui réduit la migraineux. Elle ne prend actuellement résistance à l’insuline aucun autre médicament. La fréquence c. Une augmentation du taux de globulines de ses migraines a augmenté au cours spécifiques qui se lient à la des derniers mois. Que lui suggérerieztestostérone vous de prime abord ? d. Une production accrue de testostérone a. De changer de médicaments par les ovaires antimigraineux. b. De tenir un journal détaillé de ses 18. Lequel de ces énoncés est VRAI ? a. La fécondité revient dans les six mois migraines afin d’en déterminer les suivant l’arrêt de l’utilisation 8. Le médecin de J. R. lui prescrit un COC éventuels déclencheurs et de noter la de façon continue d’un COC. à prendre de façon continue. Quel est chronologie des crises par rapport à b. La plupart des médecins ne sont pas l’effet secondaire le plus probable de son cycle menstruel. disposés à prescrire un COC avec un ce traitement ? c. De commencer à utiliser une contracepschéma posologique prolongé ou a. Des nausées avec ou sans vomissetion hormonale continue. continu. ments d. De prendre tous les jours de l’AAS à c. Le fait d’avoir ses règles chaque mois b. Des migraines faible dose pour réduire son risque c. Un gain de poids de 5 lb d’accident vasculaire cérébral. est médicalement nécessaire, sauf d. Un chloasma – la pigmentation du visapendant la grossesse. ge devient plus foncée 14. Après avoir tenu un journal de ses d. La majorité des femmes préféreraient migraines pendant trois mois, C. S. se ne pas avoir de règles tous les mois. 9. Vous pourriez parler de certains des rend compte qu’elles apparaissent avantages non contraceptifs des COC quelques jours avant le début de ses 19. Tous les produits suivants sont avec J. R. Ils comprennent les suivants, règles. Elle reçoit un diagnostic de susceptibles d’interagir avec les COC SAUF : migraine menstruelle et son médecin et d’en réduire l’efficacité sauf : a. Une réduction du risque de cancer du lui fait commencer à prendre un a. Le gingko biloba col de l’utérus contraceptif oral à faible dose de façon b. La carbamazépine b. Une réduction du risque de cancer continue. Que doit-elle surveiller ? c. Le millepertuis de l’endomètre a. La fréquence et l’intensité de ses d. La rifampicine c. Une réduction du risque de cancer migraines de l’ovaire b. La présence de saignotements ou 20. M. L., 28 ans, mariée, a pris un COC d. Une amélioration de l’acné et de métrorragies et la quantité de sang de façon continue pendant les trois de l’hirsutisme perdue à ces occasions dernières années. Elle préfère ne pas c. La présence et la nature d’une aura être menstruée et tolère bien cette 10. Parmi les réponses suivantes, laquelle se manifestant avec ses migraines posologie. Mais le couple aimerait ou lesquelles constitue(nt) une inford. a et c maintenant avoir un bébé. Bien que mation à donner à J. R. à propos des e. Toutes ces réponses le retour de l’ovulation ne garantisse métrorragies ou des saignotements qui pas une grossesse, après combien peuvent se produire en prenant un COC 15. T. G. est une femme de 30 ans qui de temps l’ovulation pourrait-elle de façon continue ? souffre d’endométriose. Lequel ou réapparaître à la suite de l’arrêt de a. Si cela se produit, elle doit immédiatelesquels de ces énoncés sur l’endol’utilisation du COC ? ment le signaler à son médecin. métriose est ou sont VRAI(S) ? a. Deux mois b. Cela est courant et diminuera avec a. Le tissu endométrial se développe hors b. Un an le temps. de l’utérus et saigne tous les mois en c. Trois mois c. Le fait d’oublier de prendre des pilules réponse aux fluctuations hormonales d. Un mois peut contribuer aux hémorragies et normales. Cette leçon de FC est publiée par les Éditions Santé et Finances Rogers Media, One Mount Pleasant Rd., Toronto (Ontario) M4Y 2Y5. Tél.: (416) 764-3916 – Téléc. : (416) 764-3931. Aucune partie de cette leçon de FC ne peut être reproduite partiellement ou intégralement sans autorisation écrite préalable de l’éditeur. © 2006