Vendredi 27 mars 2015 - N°58 FRANCE Les dessous de France Trésor P.2 Des députés PS veulent s’attaquer au Bon Coin. P.3 MONDE Arrestation d’un journaliste qui fait son travail P. 4 Pas de référendum avec les ressources publiques P. 4 Les milliards d’euros gaspillés par l’UE P.5 La Banque centrale du Japon passe à l’attaque P.6 RELIGION La montée en puissance du catholicisme en Europe du Nord Pas de mondanité ni de vanité P.7 Rapport de l’AEd sur les persécutions dans le monde P.8 CULTURE Exposition P.9 Concerts de la quinzaine P.10 www.ihsnews.net Le 1er Hebdomadaire catholique gratuit. « Les communicateurs catholiques doivent relever le défi de plus en plus grand de présenter la sagesse, la vérité et la beauté de l’Evangile dans un langage capable de toucher les esprits et les coeurs des innombrables personnes en quête de sens et de direction dans leurs vies, en tant qu’individus et membres de la société» Pape François. IHS News est un service de presse en ligne indépendant s’appuyant sur un réseau de 1500 correspondants. 2 International France Vendredi 27 mars 2015 Le renouveau catholique en Europe du Nord L’Europe du Nord est devenue l’une des régions les moins religieuses du monde. comme après la visite du pape Benoît XVI en 2010, puisque cette tendance à la hausse dure depuis dix ans. Le premier ministre britannique David Cameron, un conservateur, a légalisé le « mariage » homosexuel et déclaré qu’il interdisait l’avortement… après la vingtième semaine de grossesse. Il y a dix ans, les démocrates chrétiens des pays nordiques, dont les drapeaux sont frappés d’une croix, se sont opposés à ce que le préambule de la Constitution européenne rappelle le rôle du christianisme dans la culture européenne. Aujourd’hui, en Grande-Bretagne et dans les pays nordiques, une morale très laxiste est le dogme politique en vogue et l’apathie religieuse la weltanschauung dominante. Par ailleurs, les Eglises nationales des Etats de la région ont conservé une certaine importance sociale. En Grande-Bretagne, la reine est toujours le chef de l’Eglise anglicane, et les évêques anglicans sont des pairs de la Chambre des Lords. D’autre part, les sondages révèlent constamment que les pourcentages d’appartenance à l’Eglise luthérienne sont élevés dans les pays nordiques. La majorité des Scandinaves et des Finlandais célèbrent baptêmes, mariages (quand ils se marient : plus de la moitié des couples ne sont pas mariés) et enterrements dans leurs Eglises nationales. En Suède, la plupart des familles allument les cierges de l’Avent et les processions de la sainte Lu- A l’heure actuelle, la Scandinavie est l’une des régions les plus riches en vocations de tout l’hémisphère nord. L’Eglise comprend 103 000 fidèles en Suède et 17 séminaristes. cie restent populaires. André Malraux avait prédit : « Le vingt et unième siècle sera religieux ou ne sera pas ». Les sociologues notent que, même dans des sociétés sécularisées, les habitants aspirent à une forme de spiritualité. Mais, en dépit de la visibilité sociale et culturelle du protestantisme dans les pays du nord de l’Europe mentionnée ci-dessus, les Eglises luthérienne et anglicane sont en train de mourir. Les sociologues britanniques prédisent que les anglicans pratiquants connaîtront bientôt le même sort que le dodo et le mammouth, tombant de 800 000 à juste 50 000 au milieu du siècle (les mêmes perspectives désastreuses attendent les épiscopaliens en Amérique du Nord). En Suède, 4 pour cent des luthériens se rendent régulièrement au temple, et les pourcentages correspondants en Norvège et en Finlande sont inférieurs à 2 pour cent. Par contre, l’Eglise catholique connaît une petite renaissance en Europe du Nord. Il y a actuellement plus de catholiques pratiquants que d’angli- cans pratiquants en Grande-Bretagne. Les pays nordiques comptent environ 600 000 catholiques, en gros 3 pour cent de la population (à peu près le même pourcentage qu’en Asie). Il est certain que cette situation résulte en partie de l’immigration. Depuis que l’Union européenne s’est agrandie en 2004 en incluant les Etats moins prospères de l’ex Europe de l’Est, les pays nordiques et les Iles britanniques ont été envahis par des immigrants venus de nations catholiques : Pologne (2, 2 millions de Polonais ont quitté leur pays au cours des dix dernières années), Slovaquie, Croatie et Lituanie. Si par conséquent la messe est célébrée en polonais ou en serbo-croate dans l’ensemble de l’Europe du Nord, la population indigène de la région est également attirée par l’Eglise catholique. Pendant les dix dernières années, le nombre de séminaristes britanniques a quadruplé. Ce phénomène n’est pas dû à l’immigration (les jeunes immigrés polonais rentrent en général au séminaire dans leur pays) ou à de brefs élans d’enthousiasme, Par comparaison, l’archidiocèse de Vienne dont les fidèles sont treize fois plus nombreux ne compte même pas le double de candidats à la prêtrise. En 2009, les reliques de Sainte Thérèse de Lisieux ont parcouru la Grande-Bretagne, attirant dans ce pays les pèlerinages les plus importants depuis le MoyenÂge. Les jeunes catholiques britanniques lancent de nouvelles initiatives telles que le pèlerinage annuel Saint Jean-Paul II. Le sacrement de réconciliation revient en force au RoyaumeUni : le nombre de catholiques britanniques qui se confessent a augmenté de plus de 60 pour cent depuis 2010. Dans les pays nordiques, le Chemin néocatéchuménal – une communauté à vocation missionnaire fondée par le peintre espagnol Kiko Argüello – joue un rôle clé dans l’évangélisation. Le Danemark, un pays qui ne comprend que 40 000 catholiques, compte 18 séminaristes dans le cadre de ce Chemin, tandis que la Finlande, avec seulement 10 500 catholiques, en a 15. Par ailleurs, le nombre de religieuses en augmentation constante dans cette région est de 680. Vendredi 27 mars 2015 Les ordres cloîtrés sont ceux qui attirent le plus de nouvelles postulantes. Il y a maintenant une religieuse pour 880 catholiques dans la région ; aux Etats-Unis, ce chiffre est de 1 pour 1400. De plus, le nombre de religieuses diminue rapidement aux EtatsUnis, tandis qu’il augmente dans les pays nordiques. L’Europe du Nord est également un terrain fertile pour les conversions. En 2009, le pape Benoît XVI a créé l’Ordinariat personnel de Notre-Dame de Walsingham, permettant ainsi aux prêtres anglicans de passer du côté du Vatican. Depuis lors, de nombreux membres du clergé anglican, frustrés par le rejet de la Tradition par l’archevêché de Canterbury, siège du primat de l’Eglise anglicane, ont fait de même. Les convertis scandinaves et finlandais espèrent que le Vatican créera un Ordinariat du même type pour les Luthériens. Par ailleurs, l’une des figures chrétiennes les plus célèbres de Scandinavie, le pasteur suédois charismatique Ulf Ekman, s’est récemment converti au catholicisme avec sa femme. Il a déclaré que le Catéchisme de l’Eglise catholique était le meilleur livre qu’il ait jamais lu. L’Europe du Nord est sans International conteste l’une des régions les plus athées du monde. Et pourtant, l’Eglise catholique, bien que très minoritaire, y connaît une renaissance dont seuls les papes de la Contre-réforme auraient pu rêver. On peut en tirer une importante leçon. Comme l’a dit le Christ, Ses disciples doivent être le sel de la Terre. Les Eglises luthérienne et anglicane se sont depuis longtemps affadies. En dehors de quelques rituels en voie de disparition, elles sont dans une large mesure indissociables de la culture séculière dans son ensemble. C’est le fait que l’évêque luthérien de Stockholm est une hommosexuelle qui résume peut-être le mieux l’évolution du protestantisme en Europe du Nord. Le catholicisme a toujours représenté une contre-culture, et, contrairement aux climats politiques et aux courants intellectuels, a toujours adhéré à une morale unique. En dépit des pressions de certains milieux catholiques, l’Eglise est demeurée constante dans sa proclamation de la vérité, même quand celle-ci était impopulaire. Beaucoup ont dit en plaisantant que l’Eglise anglicane c’était le parti tory [conservateur] en oraison. Aujourd’hui, l’Eglise anglicane et les Eglises luthériennes ne sont que des entités séculières qui pratiquent la prière. S’agissant de leur enseignement sur la vie et le mariage jusqu’à l’ordination des femmes, les Eglises protestantes de l’Europe du Nord ont donné l’impression que la moralité est une donnée modifiable, ce qui rend ces Eglises moins crédibles. 3 Et pourtant des âmes éprises de spiritualité comme Ulf Ekman et les prêtres anglicans convertis au catholicisme veulent davantage. Ils veulent une Eglise qui recherche plutôt la cohérence dans son enseignement que les éloges du New York Times. Conversion d’un pasteur suédois au catholicisme Le dimanche 9 Mars, les communautés évangéliques suédoises ont appris avec stupéfaction qu’Ulf Ekman, un des pasteurs évangéliques les plus connus dans le pays, ainsi que son épouse, Birgitta, allaient se convertir au catholicisme. Une annonce que le pasteur a faite personnellement pendant un sermon, dans l'église qu'il a lui-même fondée il y a 30 ans à Upsal. « Nous aimons cette assemblée que nous avons contribué à construire et que nous avons servie pendant ces trente dernières années. Nous ne pourrions pas imaginer autre chose que d'être pleins de gratitude pour cette longue période avec vous. Néanmoins, nous avons senti clairement l’appel du Seigneur d'entrer avec foi dans une nouvelle phase de notre vie. Tout en le faisant, nous sommes convaincus que l'assemblée est entre de bonnes mains et continuera de fleurir et porter de bons fruits dans la vision qui est la sienne », déclare le pasteur face à une immense assemblée au cours de son sermon, le 9 mars dernier. « J’en suis venu à réaliser que le mouvement que nous avons représenté au cours des trente dernières années, en dépit de ses succès et du grand bien réalisé dans différents domaines de mission, fait partie de la fragmentation en églises protestantes de la chrétienté, en cours », expliquera-t-il ensuite dans un éditorial pour le grand journal évangélique suédois de référence Daegens Nyheter. Tous les Suédois savent qui est Ulf Ekman, fondateur en 1983 de la communauté charismatique Livets Ord (littéralement « La Parole de la Vie »), après avoir claqué la porte de l'Eglise luthérienne de Suède, où il était pasteur. Son but à l’époque était de revenir aux fondamentaux de la foi, non sans triomphalisme et en prêchant notamment la guérison, selon le modèle des grandes Eglises pentecôtistes américaines. Le tout en s'opposant explicitement à la théologie libérale des luthériens d'une part et, d'autre part, à la papauté, diabolique, des catholiques... Depuis sa création, Livets Ord a connu un grand succès populaire. Son école biblique est devenue une référence parmi les évangéliques et serait la plus importante de Scandinavie. En quelques années, elle s'est surtout imposée comme la plus grande megachurch en Suède. Plus de 9500 étudiants sont sortis diplômés de son école biblique. En rejoignant l'église catholique, Ukf Ekman dit envisager de poursuivre l'unité entre les confessions et mouvements chrétiens. Dans une note sur le site Web de son ministère, il explique qu’avec sa femme, durant ces dix dernières années, ils ont vécu une lente transformation aux contacts de catholiques romains pratiquants, notamment de nombreux charismatiques. Selon des détails rapportés par La Vie, dans certains milieux protestants courait le bruit depuis des années que le pasteur penchait « dangereusement » pour la théologie catholique. 4 International Vendredi 27 mars 2015 La situation des catholiques en Norvège Le P. Sigurd Markussen, co-président de Caritas Norvège et actuellement vice-recteur du collège sacerdotal allemand Campo Santo Teutonico au Vatican, explique la situation de l’Eglise catholique dans son pays, la Norvège. Père Markussen, vous venez de Norvège. Comment avezvous pu trouver votre vocation dans cette diaspora ? Père Markussen – En Norvège, la diaspora est un mélange complexe de beaucoup de choses. Le pays lui-même est couvert de montagnes et de fjords, ce qui signifie que les Norvégiens vivent en général très dispersés. Environ 1% du pays environ est habité ; selon les statistiques, il y a environ 4,5 millions de personnes qui vivent en Norvège, ce qui fait à peu près 15 personnes au kilomètre carré. La Norvège est principalement luthérienne évangélique (environ 80%) et la population catholique représente à peu près 200.000 personnes. Nos paroisses sont surtout le long de la côte, du sudest au nord-est. Les catholiques de Norvège viennent du monde entier. Je suis curé (quand je n’étudie pas à Rome) à la paroisse Saint Hallvard à Oslo, où nous avons plus de 21.000 paroissiens de cent quarante nationalités différentes. La plupart d’entre eux sont à moins d’une heure de la paroisse, en voiture et, pour la plupart, ils peuvent se rendre facilement à l’église en métro ou en bus. Mes deux dernières nominations comme curé étaient très différentes. J’ai servi pendant six ans à Haugesund (partie ouest de la Norvège), sur un territoire grand comme la moitié de la Belgique, auprès de 1000 paroissiens représentant quatre-vingts nationalités. Je célébrais la messe dans cinq lieux différents, faisant des trajets d’une heure à trois heures et demie de route plusieurs fois par semaine, pour servir la communauté. A Arendal (partie sud de la Norvège), je n’avais qu’un autre lieu à desservir en plus de l’église paroissiale. Là aussi, la plupart des fidèles mettaient moins d’une heure en voiture pour venir à l’église. Je sais que, dans d’autres pays, cela peut sembler étrange à beaucoup de faire une heure de voiture pour participer à la messe, et c’est le cas pour la plupart de nos paroissiens, qui viennent de divers endroits du monde dans notre pays particulier. Pourtant nous avons un taux de participation à la messe d’environ 50% dans la plupart des cas. Il serait certainement plus élevé si nous avions plus d’églises mais, pour le moment, ce serait trop cher pour nous. Cela vaut la peine aussi de mentionner que le nombre de catholiques en Norvège a plus que doublé au cours des cinq dernières années. Etre prêtre en Norvège est synonyme d’être en déplacement, sinon constamment, au moins une bonne partie du temps pendant la semaine. Pour mieux servir les grands groupes d’immigrants, nous avons organisé des missions spécifiques, avec des prêtres qui connaissent leurs langues, comme le polonais, le tamoul, le vietnamien, l’espagnol, le tagalog/ilungo etc. Combien la Norvège a-t-elle de vocations en moyenne ? Quelle est leur proportion par rapport au nombre de catholiques dans le pays ? Nous avons à peu près 90 prêtres qui travaillent dans nos trois diocèses, dont 70 dans ce- lui d’Oslo, qui couvre tout le sud de la Norvège (au sud de Trondheim). Nous avons 24 paroisses dans ce diocèse et, comparé à beaucoup de pays du monde, le nombre de nos prêtres pourrait sembler plus que suffisant. Dans la situation actuelle, nous nous en sortons, mais le défi qui nous a plus ou moins tous surpris fut le « tsunami » des travailleurs polonais qui ont commencé à arriver en 2005. Pendant ces huit dernières années, le nombre de paroissiens polonais a explosé et il est maintenant d’environ 100.000. C’est pour cette raison que le diocèse d’Oslo a dû organiser la venue d’un bon nombre de prêtres polonais pour servir ces nouveaux paroissiens. La Norvège n’a pas tellement à se battre avec la crise économique, grâce à notre production de pétrole et de gaz. En Norvège, l’économie se maintient, et beaucoup viennent y chercher du travail. Même si le nombre de prêtres est élevé, nous pourrions rejoindre encore davantage de paroissiens si nous avions le luxe d’avoir plus de prêtres. Où vivent la plupart des catholiques ? Dans les zones urbaines ? À Oslo ? La plupart des catholiques vivent dans le sud de la Norvège et principalement dans la région d’Oslo, mais Stavanger et Bergen, dans la partie ouest de la Norvège, enregistrent une énorme croissance parmi leurs paroissiens. La maison royale est protestante, avec Harald V. Le roi a-t-il une bonne réputation pour ce qui concerne les questions d’intérêt public ou est-il simplement vu comme un représentant ? Y a-til des personnalités catholiques qui jouissent d’une bonne estime de la part de l’opinion publique ? Depuis avril de l’année dernière (2012), la Norvège a une nouvelle loi sur les questions des rapports entre l’Eglise et l’Etat. L’Eglise Vendredi 27 mars 2015 International luthérienne évangélique de Norvège n’est plus « l’Eglise d’Etat », ce qui signifie que l’Eglise peut choisir elle-même ses évêques et gérer ses propres affaires. Mais l’Etat garde une main sur le « volant ». Il paye tous les frais concernant les bâtiments et les salaires pour tous les Luthériens. Le roi, qui était le chef de l’Eglise en titre, ne l’est plus. Mais la loi dit encore que le roi doit être luthérien évangélique. moins de 8% des paroissiens sont des Norvégiens de souche, et le pourcentage est un peu plus élevé dans les autres paroisses. Notre défi est donc surtout de catéchiser et d’aider les paroissiens à vivre leur foi concrètement et de les soutenir spirituellement dans une société de plus en plus sécularisée. Dans la vie publique, en Norvège, il y a quelques catholiques mais nous ne sommes pas aussi visibles que nous devrions et que nous aimerions être. Notre grand défi est de servir les nombreux nouveaux immigrants, et l’essentiel de notre attention est centré sur cette question. Nous n’avons pas le temps de nous stabiliser et de réfléchir sur notre catholicité. Cela vous donne un aperçu de notre développement. Dans de nombreux pays du nord, il y a eu des mouvements fortement anti-chrétiens depuis les années 90. Est-ce dû à la tendance puritaine ? L’Eglise catholique réussit-elle à diffuser ses enseignements ou est-elle confondue avec les autres dénominations ? Depuis les années 70, la Scandinavie a subi un sécularisme croissant. Traditionnellement, la Norvège, la Suède et le Danemark ont été des pays très chrétiens. La réforme de 1536-1537 a rayé la catholicité du Danemark et de la Norvège, mais pas totalement de la Suède. Dans la vie publique comme dans la vie privée, ses habitants ont gardé, par tradition, une foi luthérienne évangélique forte. Les changements politiques du début des années 90, et plus particulièrement depuis les années 60, ont modifié la situation de manière spectaculaire. Aujourd’hui, en Norvège, seulement 1% environ des luthériens sont pratiquants. J’imagine que la situation est la même en Suède et au Danemark. Nous aussi, les catholiques de Norvège, nous expérimentons la même situation. Chez nous, le nombre élevé de catholiques pratiquants et de participation à la vie de l’Eglise est surtout dû à une croissance constante de l’immigration. Dans ma paroisse, De quoi l’Eglise de Norvège a-t-elle le plus besoin ? En tant que catholiques, nous avons eu l’autorisation de revenir en Norvège en 1843 (ayant été bannis depuis 1537). A cette époque-là, il y avait quarante catholiques étrangers qui vivaient à Christiania (l’ancien nom d’Oslo, 5 la capitale). pas du tout. Lorsque je suis né en 1966, nous étions 6.000 ; lors de mon ordination, en 1996, nous étions devenus 40.000 et aujourd’hui nous sommes 200.000. Pendant mon enfance et mon adolescence, « tout le monde se connaissait ». La réalité d’aujourd’hui est complètement différente. Non seulement nous faisons l’expérience d’une croissance rapide mais aussi de l’augmentation du nombre des paroissiens issus de pays catholiques pratiquants qui viennent dans un pays sécularisé où l’on ne trouve pas une église catholique à tous les coins de rue. Mais nous avons confiance en l’Esprit-Saint et dans la divine miséricorde. Nous faisons du mieux que nous pouvons ; merci de prier pour nous. Garder la foi et la pratique est donc un sérieux défi pour chacun de ces nouveaux arrivants ; et c’est aussi un défi pour nous, les prêtres, de parvenir à servir tous ceux dont nous nous occupons et de les assister dans leur vie spirituelle et sacramentelle, souvent dans une langue qu’ils comprennent à peine ou même Sigurd Markussen est né en 1966 à Oslo et a été ordonné prêtre en 1996 pour le diocèse d’Oslo. Il a été responsable national des jeunes (1996-1998), curé de trois paroisses différentes jusqu’à l’automne 2012, puis il est venu à Rome faire une licence en théologie dogmatique. Il est co-président de Caritas Norvège. Pendant de nombreuses années, il a été membre du conseil presbytéral de son diocèse, et les cinq dernières années, il en était le modérateur. Il a aussi été membre du Collège des consulteurs du diocèse pendant de nombreuses années et il est actuellement vice-recteur du Collège allemand « Campo Santo Teutonico » au Vatican. International 6 Vendredi 27 mars 2015 L’impressionnante croissance de l’Eglise d’Islande de l’ordre fondé par Mère Teresa de Calcutta ont loué un petit local où environ 20 personnes venaient chaque jour au petit déjeuner. L’Église catholique d’Islande, qui ne compte que 10 000 fidèles, est bien petite, mais elle se développe de façon très dynamique. Islande 1 Mgr Pierre Bürcher, évêque de Reykjavik, raconte à l’Œuvre internationale catholique de bienfaisance Aide à l’Église en Détresse (AED) la vie de la diaspora. Son diocèse s’étend sur plus de 100.000 kilomètres carrés. Pierre Bürcher ne s’était pas représenté de façon si littérale la sommation de Jésus : « Avance au large ! ». Cela faisait 13 ans qu’il était évêque auxiliaire de Lausanne, en Suisse, lorsque le Pape Benoît XVI le nomma évêque de Reykjavik en octobre 2007. « Je n’avais jamais été en Islande auparavant », admet en souriant ce suisse de 67 ans. « Ce fut une grosse surprise. Dieu m’a vraiment emmené au large ! » Pour lui, l’Islande est un pays de contrastes. Et pas seulement parce qu’il y a des volcans et de la glace et qu’en hiver les jours ne durent que 4 heures, tandis qu’il ne fait quasiment pas nuit en été. En effet, l’Église catholique comporte au moins autant de diversité. « Nous avons de nombreuses nationalités, c’est une véritable Église universelle» déclare Mgr Bürcher. Bien que les 10 000 fidèles catholiques ne représentent qu’une petite minorité d’à peine plus de 3 % d’une population d’environ 320 000 habitants, le dynamisme de l’Église a de quoi réjouir. Le nombre de catholiques a triplé au cours des 10 dernières années, et le pourcentage de catholiques au sein de la population totale est le plus élevé qui soit parmi les pays nordiques. Il y a dix fois plus de baptêmes que d’enterrements, et chaque année, entre 5 et 20 adultes sont baptisés au cours de la veillée de Pâques. Par ailleurs, le nombre de catholiques augmente aussi du fait de l’immigration, principalement polonaise et philippine. Cependant, la vie dans la diaspora n’est pas facile. Il n’y a que 17 prêtres. À part un islandais, ils sont tous d’origine étrangère. Les catholiques vivent très dispersés, et dans certaines régions l’instruction religieuse doit avoir lieu par Internet, vu le faible nombre d’enfants catholiques. Quand Mgr Bürcher se rend à une confirmation, il doit prendre l’avion, parce que les distances sont grandes et que les routes sont souvent dangereuses: « Les routes ne sont pas des autoroutes. C’est surtout en hiver qu’il est dangereux de rouler sur la glace. Mais en été, il y a souvent un vent puissant. Nous avons beaucoup d’accidents avec des voitures trop légères qui sont déportées de la route par le souffle du vent. » L’Islande a été particulièrement touchée par la crise économique. Auparavant, l’île était considérée comme l’un des pays les plus riches au monde qui ne connaissait pas le chômage. Aujourd’hui, c’est différent. Des gens qui avaient acheté de grandes maisons ou de grosses voitures il y a quelques années ne peuvent maintenant plus rembourser les crédits et sont endettés. « Il y a quelques années, lorsque les sœurs de l’ordre des Missionnaires de la Charité ont voulu ouvrir une soupe populaire à Reykjavik, les autorités ont déclaré qu’une telle institution était inutile car il n’y avait pas de pauvres. Cependant, les sœurs Maintenant, après la crise économique, il y a chaque jour jusqu’à 70 personnes qui répondent à la proposition. Il y a beaucoup de volontaires et c’est un merveilleux apostolat et témoignage de la foi », raconte l’évêque. « L’expérience montre que l’amour est contagieux. Un boulanger du voisinage donnait auparavant son pain de la veille à un agriculteur pour son bétail. Maintenant, il offre le pain aux sœurs en disant : « Il n’est désormais plus possible de donner le pain aux animaux ». Malgré tous les problèmes créés par la crise économique, l’évêque constate certaines évolutions positives : « Beaucoup de gens reviennent aux vraies valeurs. La simplicité, la famille, le contact avec la nature – tout cela retrouve de l’importance. » L’Église catholique d’Islande a besoin de soutien. C’est pourquoi l’AED a par exemple soutenu la publication du Missel en islandais. L’évêque en a déjà remis cette année un exemplaire au Pape François en personne. La publication de la petite Bible de l’enfant « Dieu parle à ses enfants » et du petit Catéchisme « Je crois » en islandais a également été soutenue. Par ailleurs, l’AED a aidé quelques prêtres et religieuses à acheter un véhicule pour la pastorale, et a fourni des subsides pour des travaux sur des bâtiments appartenant aux sœurs. Mgr Bürcher déclare : « Alors que je vivais encore en Suisse, je croyais moi-même que l’Église catholique d’Islande n’avait pas besoin d’aide. Mais c’était une information erronée. En réalité, l’Église d’Islande ne pourrait pas survivre en tant qu’Église sans une aide de l’étranger. Nous sommes très reconnaissants envers l’AED. » Vendredi 27 mars 2015 Catholicisme 7 Le Pape dénonce les docteurs de la loi qui ont perdu la foi Des SDF dans les Musées du Vatican 150 personnes sans-abri, invitées par l’Aumônerie pontificale à visiter les musées du Vatican ce jeudi 26 mars dans l’après-midi, ont été saluées par le Saint-Père durant leur passage à la Chapelle Sixtine. Il a serré la main à ceux qui étaient sur sa chemin, puis leur a souhaité la bienvenue en déclarant que «ceci est la maison de tous, c’est votre maison. Les portes sont toujours ouvertes pour tous.» Ce n'est pas la doctrine froide qui donne de la joie, mais la foi et l'espérance de rencontrer Jésus. Il est triste de voir un croyant qui ne sait pas se réjouir. La joie d'Abraham qui exulte dans l'espérance de devenir père, comme promesse de Dieu, a donc guidé la réflexion du Pape François dans le commentaire des lectures du jour lors de la messe célébrée à Sainte-Marthe. Abraham est vieux, tout comme sa femme Sarah, mais il croit, il ouvre « le coeur à l'espérance » et il est « rempli de consolations ». Jésus rappelle aux docteurs de la loi que Abraham exulte dans l'espérance de voir son jour « et fut rempli de joie ». « Et ceci est ce que ne comprennent pas ces docteurs de la loi, a expliqué le Pape. Ils ne comprennent pas la joie de la promesse. Ils ne comprennent pas la joie de l'alliance. Il ne comprennent pas ! Ils ne savent pas se réjouir, parce qu'ils ont perdu le sens de la joie, qui ne vient que de la foi. Notre père Abraham a été capable de se réjouir parce qu'il avait la foi, alors que les docteurs de la loi, eux, avaient perdu la foi ! Parce que le centre de la loi, c'est l'amour, l'amour pour Dieu et pour le prochain. » « Ils n'avaient qu'un système de doctrine précise et qu'ils précisaient chaque jour pour que personne n'y touche, a poursuivi le Pape. Des hommes sans foi, sans loi, attachés aux doctrines, qui deviennent aussi une attitude casuistique : est-ce qu'on peut payer l'impôt à César, estce qu'on ne peut pas ? Cette femme, qui s'est marié sept fois, quand elle ira au Ciel, sera-t-elle l'épouse de ces sept hommes ? Cette casuistique, c'était leur monde, un monde abstrait, un monde sans amour, un monde sans foi, un monde sans espérance, un monde sans confiance, un monde sans Dieu. Et donc, ils ne pouvaient pas se réjouir ! » Il a ensuite remercié l’aumônier pontifical, Mgr Konrad Krajewski, pour avoir organisé cette visite, qu’il a définie comme « une petite caresse » pour les hôtes. « Priez pour moi, a-t-il ajouté. J’ai besoin de la prière de personnes comme vous. Que le Seigneur prenne soin de vous, vous aide dans le chemin de la vie et vous fasse sentir son amour tendre de Père », leur a-t-il dit en les bénissant. Le Saint-Père a ensuite salué les personnes présentes une par une, s’entretenant durant une vingtaine de minutes avec ce groupe, pour lequel la Chapelle Sixtine avait été spécialement fermée aux touristes et aux journalistes. Après la visite des jardins, des musées et de la Chapelle Sixtine, était prévu un repas offert par l’Aumônerie pontificale aux sans-abri participants à cette visite guidée, qui marque un nouveau signe de l’attention privilégiée portée par le Pape François aux personnes les plus pauvres. « Peut-être que les docteurs de la loi, a observé le Pape avec ironie, peuvent aussi se divertir, mais sans joie, et avec peur. Ceci est la vie sans foi en Dieu, sans confiance en Dieu, sans espérance en Dieu. Et leur coeur était pétrifié. C'est triste, souligne François, d'être croyant sans joie. La joie, il n'y en a pas quand il n'y pas de foi, pas d'espérance, pas de loi, mais seulement les prescriptions, la doctrine froide. » « La joie dans la foi, la joie de l'Évangile, est la pierre d'angle de la foi d'une personne, a conclu le Pape. Sans joie cette personne n'est pas un vrai croyant. Nous retournons à la maison, mais d'abord nous faisons la célébration avec ces paroles de Jésus : "Abraham, votre père, a exulté dans l'espérance de voir mon jour, il l'a vu, et fut rempli de joie". Et nous demandons au Seigneur la grâce de pouvoir voir Jésus, et la grâce de la joie. » La «loterie papale» S'étant félicité de la somme recueillie grâce à la loterie de janvier dernier, remise à son Aumônier, le Saint-Père a donné son feu vert pour une seconde édition. Le tirage au sort des billets de 10 Euro est fixé au 30 juin. Ceux-ci seront disponibles au Vatican, vendus près la Pharmacie, la Poste centrale et les bureaux de la Place St.Pierre, le Super-marché, le Magasin de la gare ferroviaire et celui des Musées. Cette fois encore, la somme recueillie servira à des initiatives caritatives du Pape. 8 Catholicisme Vendredi 27 mars 2015 Chrétiens, oui mais... Tant de personnes se disent chrétiennes mais n’acceptent pas « le style » avec lequel Dieu veut les sauver ? Ce sont les chrétiens que le Pape François a appelés « chrétiens oui, mais... », incapables de comprendre que le salut passe par la croix. Et Jésus sur la croix – a expliqué le Souverain Pontife dans son homélie de la Messe célébrée à Sainte-Marthe mardi 24 mars – est précisément « le noyau du message de la liturgie d’aujourd’hui » (cf. Jn 8, 21-30). Le peuple de Dieu esclave en Egypte – a expliqué le Pape – avait été libéré. Le « chemin de libération » commença ainsi dans la joie. Les israélites « étaient contents » parce qu’ils étaient « libérés de l’esclavage », contents parce qu’ils « portaient en eux la promesse d’une très bonne terre ». Mais à un certain moment, a poursuivi le Pape, au moment où « s’allongeait le chemin », le peuple ne supporta plus le voyage et « se fatigua ». C’est pourquoi il commença à parler « contre Dieu et contre Moïse : pourquoi nous avoir fait sortir d’Egypte pour nous faire mourir dans ce désert ? ». empoisonnée ». ». Jésus aussi parle de ce même comportement. C’est un comportement que nous rencontrons encore aujourd’hui. En se référant à un passage des Evangiles de Matthieu (11, 17) et de Luc (7, 32), le Souverain Pontife a dit : « Jésus, lorsqu’il parle de ce comportement, dit : "Mais qui peut vous comprendre, vous? Vous êtes comme ces gamins assis sur une place: Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé ! Nous avons entonné un chant funèbre, et vous n'avez pas pleuré ! N’y a-t-il rien qui vous satisfasse?" ». Dans leur mécontentement, « ils se défoulaient, mais ne se rendaient pas compte que par ce comportement, ils empoisonnaient leur âme ». C’est-à-dire que le problème « n’était pas le salut, la libération », parce que « tous le voulaient » ; le problème était « le style de Dieu : la musique de Dieu pour danser ne plaisait pas ; les chants funèbres de Dieu pour pleurer ne plaisaient pas ». Alors, «que voulaient-ils » ? Voici ensuite la venue des serpents, parce qu’ « ainsi, comme le venin des serpents, à ce moment là, ce peuple avait l’âme Ils voulaient, a expliqué le Pape, agir « selon leur pensée, choisir leur propre voie de salut ». Mais cette route « ne mène nulle part Même « parmi les chrétiens », s’est interrogé François, combien sont « un peu empoisonnés » par ce mécontentement ? Nous entendons dire : « Oui, vraiment, Dieu est bon, mais chrétiens oui, mais... ». Ce sont ceux, a-t-il expliqué, « qui n’ouvrent par en grand leur cœur au salut de Dieu » et « demandent toujours des conditions » ; ceux qui disent « oui, oui, oui, je veux être sauvé, mais par cette route-là ». C’est ainsi que « le cœur est empoisonné ». François a souligné : « Ne pas accepter le don de Dieu avec son style, là est le péché ; là est le venin ; cela nous empoisonne l’âme, ôte la joie, ne laisse pas avancer ». Et « comment le Seigneur résout-il cela ? Par le même venin, par le même péché » : c’est-àdire « il prend sur lui le venin, le péché et est relevé ». Ainsi guérit-il « cette tiédeur de l’âme, cette façon d’être chrétiens à moitié », ce fait d’être « chrétiens oui, mais... ». La guérison, a expliqué le Pape, ne vient qu’en « regardant la croix », en regardant Dieu qui assume nos péchés. Voici dès lors son invitation adressée aux fidèles : « Regardons le serpent, le venin dans le corps du Christ, le venin de tous les péchés du monde et demandons la grâce d’accepter les moments difficiles ; d’accepter le style divin du salut ; d’accepter également cette nourriture si légère dont se plaignaient les Juifs » : la grâce, en d’autres termes, « d’accepter les voies par lesquelles le Seigneur me fait avancer ». François a conclu en souhaitant que la semaine sainte « nous aide à sortir de cette tentation de devenir "chrétiens oui, mais..." ». Vendredi 27 mars 2015 Catholicisme 9 Une prière mondiale pour la paix en souvenir de Ste Thérèse d’Avila Une prière mondiale pour la paix a été ouverte ce jeudi matin par le pape François lors de la messe célébrée à Sainte-Marthe. Elle se tient à l’occasion du 5° centenaire de la naissance de sainte Thérèse d’Avila, qui aura lieu samedi prochain. Le préposé général, qui a participé à la messe ce ce jeudi matin à Sainte-Marthe avec le Pape François, a demandé à tout l’Ordre des Carmes Déchaux et à tous ceux qui le souhaitent de s’unir pour une heure de prière silencieuse mondiale pour la paix. Les fidèles sont invités à prendre part à cette initiative d'ici au 28 mars, jour anniversaire de la naissance de Thérèse. Réformatrice du Carmel, sainte Thérèse d'Avila est en effet née le 28 mars 1515 et décédée dans la nuit du 4 au 15 Octobre 1582, une date étrange qui correspond au passage du calendrier julien au calendrier grégorien, qui avait provoqué la suppression de 11 jours. En 1982, le quatrième centenaire de son décès avait donné lieu à un long voyage du Pape Jean-Paul II en Espagne. Voici les paroles prononcées ce jeudi matin par le Pape François : « Chers frères et soeurs, après-demain, le 28 mars, sera célébré le cinquième centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus, Vierge et Docteur de l'Eglise. l'amour de Dieu puisse vaincre les incendies de guerre et de violence qui affligent l'humanité, et que le dialogue prévale partout sur l'affrontement armé. Que Sainte Thèrèse de Jésus intercède pour cette supplique. » Tous les Carmels du monde et les communautés amies sont invités à vivre publiquement ce temps de prière, en pleine communion avec les évêques du lieu, les paroisses, les groupes de laïcs, les familles, les personnes seules et malades... Durant ce temps de prière, une bougie doit être disposée de façon à être visible de l'extérieur. La grande famille du Carmel unie dans une supplique mondiale pour la paix Dans un document diffusé il y a quelques jours, le préposé général des Carmes déchaux, le père Saverio Cannistra, évoquait la célébration des 500 ans de la naissance de Sainte Thérèse d'Avila comme « un moment attendu avec ferveur et préparé avec soin durant ces dernières années dans tous les monastères, couvents et confraternités du Carmel séculier ». S'adressant à l'ensemble des personnes proches de la spiritualité carmélitaine, il les invitait, du 26 à 28 mars, à s'investir dans « une prière spéciale, dans laquelle l'intention de tous soit la paix dans le monde. Sur la demande du père général des Carmes déchaux, présent aujourd'hui avec le père vicaire, dans cette journée se tiendra dans toutes les communautés carmélitaines du monde, une heure de prière mondiale pour la paix. "Le monde est en flammes", hurlait Thérèse à la vue des conflits et divisions qui dévastaient la société à son époque. Notre monde, aussi, est en flammes, et parfois nous ne sommes pas assez sensibles ou nous n'avons pas la foi nécessaire pour croire que nous pouvons éteindre le feu qui nous entoure. » Je m'unis de tout coeur à cette initiative, afin que le feu de « Nous ne pourrons pas nous cacher en laissant uniquement à ceux qui gouvernent, à ceux qui ont des responsabilités, la tâche de résoudre ces problèmes, a-t-il tenu à préciser. La voix de Sainte Thérèse doit retentir dans nos cœurs, et, ainsi, nous décider à retirer de nos esprits ce petit quelque chose en nous, qui nous dit que ce n'est pas le moment de se fatiguer pour des choses de peu d'importance... » « Unis au Christ, le véritable ami, qui a porté au monde la réconciliation avec Dieu, nous élevons les yeux au ciel en priant le Père afin qu'il nous donne la paix, qui exige le dialogue, qui favorise la réconciliation entre les hommes. "Pardonnez et nous serons pardonés", nous dit le Seigneur. Ouvrons nos cœurs au pardon, demandons-le à ceux que nous avons offensés, et prions Dieu de nous donner la paix, celle que nous a promis Jésus, pas celle du monde, mais qui celle qui remplit le cœur de joie et nous libère de tout type de lâcheté. » Reliant cette initiative aux prières interreligieuses pour la paix organisées à plusieurs reprises depuis la rencontre d'Assise en 1986, le père Cannestra a conclu : « Fils de l'Église, vivons intensément cette initiative que le Pape François a lui aussi prise à son compte, et nous invitons tous les fidèles à s'y associer, selon l'exemple que Saint Jean-Paul II nous a enseigné à Assise. »