ERREURS ET ERRANCES Forum Med Suisse No 7 12 février 2003 164 Faut-il avoir peur des grandes études contrôlées? Le point de vue du clinicien A. Bloch Les grandes études contrôlées ont fait progresser la cardiologie de manière spectaculaire au cours des vingt dernières années. Le but de la présente étude est cependant d’illustrer quelques-uns des problèmes qu’elles posent en pratique clinique. Histoire d’un malade Correspondance: Dr A. Bloch, chargé de cours Service de cardiologie Département cardio-vasculaire médico-chirurgical Hôpital de la Tour Av. J.-D. Maillard 1 CH-1217 Meyrin-Genève [email protected] Le patient était un employé de banque de 41 ans qui avait consulté pour la première fois en 1980. Il n’avait pas de symptôme cardiaque, mais il était inquiet car son père venait de mourir d’un infarctus à l’âge de 64 ans. Il fumait 1 paquet de cigarettes par jour, sa pression artérielle était de 155/95 mmHg, son cholestérol total était de 6,5 mmol/l, son poids était normal, il ne faisait pas de sport. L’examen physique était normal à l’exception de la pression artérielle. L’ECG était normal. Des conseils avaient été alors donnés au patient pour améliorer son hygiène de vie, en particulier pour cesser de fumer et pour diminuer sa consommation de graisses animales. Le patient a reconsulté en 1990. Il faisait alors un peu de sport mais n’avait pas modifié ses autres facteurs de risque. Une épreuve ergométrique s’était révélée normale. Le patient avait entendu parler d’un effet préventif possible de l’aspirine sur l’infarctus et m’avait demandé ce que j’en pensais. J’avais dû lui avouer que les études publiées ne permettaient pas de répondre à sa question. Le patient a été hospitalisé en 1995 pour un infarctus aigu antérieur étendu. Il a été soumis aussitôt à une thrombolyse intraveineuse à la streptokinase. L’évolution a été favorable depuis lors. Les incertitudes thérapeutiques Un médicament hypolipémiant n’avait pas été prescrit lors de la première consultation (1980) car les résultats négatifs de l’étude O.M.S. sur le clofibrate venaient d’être publiés [1]. Cette étude avait donné naissance à de violentes polémiques. Les fibrates étaient-ils toxiques? Le clofibrate était-il un mauvais médicament? L’étude avait-elle été mal faite? De toute façon, il paraissait déraisonnable à l’époque de prescrire un traitement aux fibrates en prévention primaire pour une hypercholestérolémie modérée. Les choses auraient bien sûr été différentes quelques années plus tard lorsque l’efficacité des fibrates et surtout des statines en prévention primaire a été démontrée [2]. Je n’avais pas été capable de répondre à la question posée lors de la deuxième consultation (1990) concernant la place de l’aspirine en prévention primaire de la maladie coronarienne. En effet, les deux études randomisées publiées au cours des deux années précédentes sur ce sujet avaient donné des résultats contradictoires. L’étude des médecins anglais [3] (5139 médecins en bonne santé, 500 mg d’aspirine par jour vs l’absence d’aspirine) avait donné des résultats négatifs. Au contraire la Physician’s Health Study [4] (22 071 médecins américains en bonne santé, 325 mg d’aspirine tous les deux jours vs placebo) avait montré une diminution significative de l’incidence d’infarctus du myocarde. A noter que cette incertitude quant au rôle de l’aspirine en prévention primaire persiste aujourd’hui [5]. L’infarctus antérieur aigu (1995) avait été traité par une thrombolyse intraveineuse à la streptokinase. Ceci était conforme aux résultats des études GISSI-2 et ISIS-3 publiées en 1993–94 [6, 7]. Ces études avaient montré en effet que le t-PA, bien que beaucoup plus coûteux, n’était pas supérieur à la streptokinase pour le traitement de l’infarctus aigu. Le choix de l’agent thrombolytique aurait été cependant différent si l’infarctus était survenu l’année suivante. En effet l’étude GUSTO-1 devait montrer alors que la mortalité des patients avec infarctus aigu traités par t-PA et héparine était significativement abaissée par rapport à ceux traités par streptokinase et héparine [8]. Et le patient aurait été traité différemment aujourd’hui, la su- ERREURS ET ERRANCES périorité des interventions coronariennes percutanées précoces sur la thrombolyse intraveineuse ayant été démontrée par plusieurs études [9]. Ce «case report» illustre que, même en lisant attentivement la littérature récente et en se limitant aux grandes études contrôlées publiées dans les grandes revues médicales, nous ne sommes jamais certains de donner à nos patients le meilleur traitement possible, traitement susceptible d’être modifié quelques mois plus tard. Forum Med Suisse No 7 12 février 2003 165 Les résumés et présentations de congrès doivent donc être interprétés avec prudence. Contrairement à ce qui se passe maintenant, ils ne devraient pas conduire à une modification des attitudes thérapeutiques avant la publication complète des études. Biais dans le choix des études publiées Les résultats positifs d’études cliniques sont plus faciles à publier que les résultats négatifs. Cette politique, compréhensible à certains égards, présente le risque que des résultats négatifs mais cliniquement importants passent inaperçus, privilégiant ainsi des résultats positifs. Les difficultés du praticien Les guidelines Face au volume actuel énorme de publications médicales, se tenir au courant des développements récents est devenu une tâche très difficile, voire impossible pour le praticien très occupé. Les guidelines nous aident-elles beaucoup? Probablement pas. Elles représentent une procédure longue et compliquée, fruit de compromis entre de nombreux experts et comités de sociétés. Il peut ainsi s’écouler plusieurs années entre le début du projet et sa publication, d’où des recommandations parfois démodées. Le cauchemar des acronymes La mode est aux acronymes («suites d’initiales servant d’abréviations et prononcées comme un nom ordinaire»). Une revue publiée en 1999 en a recensé plus de 2250 pour les études cardiologiques! [10] Cette mode ne facilite évidemment pas pour le praticien la mémorisation et la compréhension des études publiées. Les présentations préliminaires avant publication Les premiers résultats des grandes études sont présentés généralement dans les congrès. Ces présentations sont faites de manière spectaculaire et attirent des foules de congressistes. Elles sont suivies d’une intense publicité qui conditionne de manière importante la pratique de la médecine. Or ceci se produit avant que l’étude ait été publiée, que la méthodologie et les statistiques puissent être étudiées, que les éditoriaux et commentaires d’accompagnement aient pu être lus. Ainsi l’étude COPERNICUS, consacrée à l’utilisation du carvedilol dans l’insuffisance cardiaque sévère a été présentée dans une séance «Highlights» au 22e Congrès de la Société européenne de Cardiologie en août 2000 mais n’a été publiée dans le New England Journal of Medicine que le 31 mai 2001, c’està-dire 9 mois plus tard [11]. Problèmes méthodologiques et statistiques Une analyse détaillée de la sélection des patients, des méthodes utilisées et des résultats statistiques n’est souvent pas à la portée des médecins praticiens. Il y a là une raison supplémentaire pour attendre la publication complète ainsi que les éditoriaux et les commentaires faits par des experts n’ayant pas participé à l’étude. Même de grandes études comme AVERT publiée par des auteurs célèbres dans des revues prestigieuses, ont donné naissance à de fortes critiques méthodologiques [12, 13]. Influence de la manière de présenter les résultats L’étude réalisée par questionnaire auprès de 400 professionnels de la santé a montré que la décision de prescrire et le choix des médicaments dépendent souvent de la manière de présenter les résultats [14]. L’influence est beaucoup plus grande quand les résultats de l’étude sont présentés, à mortalité égale, sous forme de réduction du risque relatif plutôt que comme réduction du risque absolu ou du nombre de patients à traiter pour éviter une augmentation du nombre de décès. Couverture par les médias Les grandes études contrôlées représentent un travail énorme et coûtent très cher à l’industrie pharmaceutique. Les investigateurs, l’industrie, les grandes revues médicales, les mass médias, les journaux financiers ont tout intérêt à ce que les résultats des études soient très rapidement publiés et annoncés avec la plus grande publicité possible. Une analyse a été faite de la présentation par les médias de l’effet préventif de trois médicaments (selipran, fosamax, aspirine) [15]. Elle a porté sur les présentations faites entre 1994 et 98 par 9 grands quotidiens américains et 4 grandes chaînes de télévision. 40% des rap- ERREURS ET ERRANCES ports n’ont pas présenté les résultats de manière quantitative; la grande majorité de ceux qui l’ont fait n’ont montré que les bénéfices relatifs; 53% n’ont pas signalé les effets secondaires et 70% n’ont pas parlé des coûts. En conclusion [15] les informations présentées par la grande presse et la télévision concernant les traitements médicamenteux sont souvent inadéquates ou incomplètes en ce qui concerne les avantages, les risques et les coûts. De même, les médias ne mentionnent généralement pas les liens financiers existant entre les groupes de recherche ou les experts et les maisons pharmaceutiques. Incertitudes liées aux résultats positifs d’une seule étude Plusieurs grandes études contrôlées récentes sont susceptibles d’avoir un impact très important en cardiologie, tant du point de vue médical que financier. Pour ne citer que les conclusions de l’une d’entre elles, HOPE [16]: «Compte tenu des résultats, il serait approprié d’utiliser le ramipril chez tous les patients à haut risque d’événement cardiovasculaire athéromateux» [17]. De telles affirmations paraissent prématurées lorsqu’elles ne sont basées que sur une seule étude, sur un petit nombre d’études ou sur des études ayant donné des résultats contradictoires. Ainsi HOPE a donné des résultats positifs avec le ramipril alors que QUIET a donné des résultats négatifs avec un autre inhibiteur de l’enzyme de conversion, le quinapril [16, 18]. Les auteurs de QUIET ont avancé plusieurs hypothèses pour expliquer cette divergence mais n’ont pas envisagé l’éventualité que les résultats de HOPE aient été erronés. Il est évident que ces bouleversements dans la pratique médicale sont inquiétants lorsqu’ils résultent d’une étude isolée ou d’un petit nombre d’études. Il faut rappeler à ce propos l’histoire de l’étude ELITE [19]. Il s’agit d’une étude randomisée comparant l’effet du losartan et du captopril chez 722 patients avec une insuffisance cardiaque NYHA II-IV et une fraction d’éjection 9 40%. Le losartan a diminué la mortalité de manière significative, permettant de conclure que les antagonistes de l’angiotensine II sont supérieurs aux inhibiteurs de l’enzyme de conversion pour le traitement de l’insuffisance cardiaque due à une dysfonction systolique ventriculaire gauche. Les investigateurs et leurs sponsors ont eu alors le courage de recommencer l’étude avec un collectif plus important (3152 patients). ELITE II [20] a montré une mortalité un peu plus élevée (mais non significative) dans le groupe losartan que dans le groupe captopril, indiquant ainsi que les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, lorsque bien tolérés, restent le traitement de choix dans l’insuffisance cardiaque. Forum Med Suisse No 7 12 février 2003 166 Les résultats d’une grande étude contrôlée sont-ils applicables à un patient donné? Il s’agit là d’un problème difficile pour le médecin praticien. Les grandes études n’incluent généralement que des patients très sélectionnés qui ne correspondent pas toujours à la majorité des patients vus ambulatoirement. Il est difficile de déterminer si le bénéfice à attendre du traitement pour un patient donné est supérieur ou non aux effets néfastes. Enfin, il faut mentionner les problèmes liés à la compliance, de très nombreux patients ne prenant pas ou mal les médicaments prescrits. Conflits d’intérêt Les éditeurs de plusieurs grands journaux médicaux ont publié récemment un éditorial consacré au sujet: «Sponsoring, auteurs et responsabilité» [21]. Ils s’inquiètent en effet de ce que l’objectivité des travaux puisse être menacée par l’environnement intellectuel dans lequel certaines recherches cliniques sont conçues, par le mode de recrutement des patients et par la manière de rapporter (ou de ne pas rapporter) les résultats. Le matraquage médiatique Le rôle de la substitution hormonale postménopausique pour la prévention des maladies cardiovasculaires est un sujet controversé depuis longtemps. Le symposium publié le 20 juin 2002 dans l’American Journal of Cardiology [22] a permis d’aboutir à la conclusion suivante: «chez les femmes ménopausées en bonne santé, l’utilisation des œstrogènes a démontré ses bienfaits cardiovasculaires dans de nombreuses études d’observation». Les résultats de la «Women’s Health Initiative» ont été présentés le 9 juillet 2002 sur Internet et publiés le 17 juillet dans le JAMA [23]. L’étude a été interrompue prématurément en raison d’une augmentation des complications chez les femmes ménopausées traitées par une association œstrogène-progestérone par rapport à un groupe de contrôle. A noter que l’augmentation des événements coronariens et vasculaires cérébraux a été statistiquement significative mais faible. Les résultats de l’étude WHI ont fait immédiatement les gros titres des mass média. Ainsi, le numéro de la revue Paris Match daté du 1er août mais paru en juillet contient un grand article sur le sujet. Il affirme que la «Women’s Wealth Initiative» démontre pour la première fois qu’un traitement hormonal substitutif de la ménopause augmente non seulement le risque de cancer du sein mais aussi celui d’infarctus, d’accidents vasculaires cérébraux et d’embolies pulmonaires. La précipitation, le matraquage médiatique et ERREURS ET ERRANCES Forum Med Suisse No 7 12 février 2003 le manque de rigueur scientifique avec lesquels la télévision, la radio et les journaux ont présenté les résultats de l’étude WHI sont navrants. Ces présentations ont en effet devancé la possibilité pour les médecins d’étudier à fond l’article en question et surtout elles ont semé la panique parmi les millions de femmes ménopausées qui prennent régulièrement des hormones. Conclusion Les grandes études contrôlées contribuent de manière essentielle aux progrès de la médecine. Elles ont profondément modifié la thérapeutique cardiologique au cours des vingt der- 167 nières années. Le passage des résultats de ces études à la pratique présente cependant de nombreux pièges qu’il est important de connaître et d’essayer d’éviter. En règle générale, il faudrait éviter de se précipiter sur les résumés de congrès, annonces dans la grande presse, scoops publicitaires. Il est très important de lire attentivement la publication complète de l’étude ainsi que les éditoriaux et commentaires qui l’accompagnent. Une étude isolée ne devrait pas conduire à une modification fondamentale des attitudes thérapeutiques aussi longtemps qu’elle n’a pas été confirmée par une deuxième étude. Enfin, l’applicabilité des résultats des grandes études contrôlées à des patients individuels est souvent difficile, voire impossible. Références 1 W.H.O. cooperative trial on primary prevention of ischaemic heart disease using clofibrate to lower serum cholesterol: mortality follow-up. Committee of principal investigators. Lancet 1980; 2:379–85. 2 Shepherd J, Cobbe SM, Ford I, Isles CG, Lorimer AR, MacFarlane PW, et al. Prevention of coronary heart disease with pravastatin in men with hypercholesterolemia. N Engl J Med 1995;333:1301–7. 3 Peto R, Gray R, Collins R, Wheatley K, Hennekens C, Jamrozik K, et al. Randomised trial of prophylactic daily aspirin in British male doctors. Br Med J 1988; 296;313–6. 4 Steering Committee of the Physicians’ Health Study Research Group. Final report on the aspirin component of the ongoing Physicians’ Health Study. N Engl J Med 1989;321:129–35. 5 Awtry EH, Loscalzo J. Aspirin. Circulation 2000;101:1206–18. 6 GISSI-2. A factorial randomised trial of alteplase versus streptokinase and heparin versus no heparin among 12.490 patients with acute myocardial infarction. Gruppo Italiano per lo Studio della Sopravvivenzza Miocardico. Lancet 1990; 336:65–71. 7 ISIS-3: A randomised comparison of streptokinase vs tissue plasminogen activata vs anistreplase and of aspirin plus heparin vs aspirine alone among 41.299 cases of suspected acute myocardial infarction. ISIS-3 (Third International Study of Infarct Survival) Collaborative Group. Lancet 1992; 339:753–70. 8 Califf RM, White HD, Van de Werf F, Sadowski Z, Armstrong PW, Vahanian A, et al. One-year results form the Global Utilization of Streptokinase and TPA for Occluded Coronary Arteries (GUSTO-I) trial. GUSTO-I investigators. Circulation 1996; 94:1233–8. 9 Zijlstra F, Hoorntje JC, De Boer MJ, Reiffers S, Miedema K, Ottervanger JP, et al. Long-term benefit of primary angioplasty as compared with thrombolytic therapy for acute myocardial infarction. N Engl J Med 1999; 341:1413–9. 10 Cheng TO. Acronyms of clinical trials in cardiology-1998. Am Heart J 1999;137:726–65. 11 Packer M, Coats AJ, Fowler MB, Katus HA, Krum H, Mohacsi P, et al. Effect of carvedilol on survival in severe chronic heart failure. N Engl J Med 2001;344:1651–8. 12 Pitt B, Waters D, Brown WV, van Boven AJ, Schwartz L, Title LM, et al., for the Atorvastatin versus revascularization treatment investigators. Aggressive lipid-lowering therapy compared with angioplasty in stable coronary artery disease. N Engl J Med 1999; 341: 70–6. 13 Faxon DP, Gibbons RJ. Based on the AVERT trial, catheter-based intervention should be performed less frequently in stable CAD: antagonist view. ACCEL 2001; 33 No 3. 14 Lacy CR, Barone JA, Suh DC, Malini PL, Bueno M, Moylan DM, et al. Impact of presentation of research results on likelihood of prescribing medications to patients with left ventricular dysfunction. Am J Cardiol 2001;87:203–7. 15 Moynihan R, Bero L, Ross-Degnan D, Henry D, Lee K, Watkins J, et al. Coverage by the news media of the benefits and risks of medications. N Engl J Med 2000;342:1645–50. 16 The Heart Outcomes Prevention Evaluation Study Investigators. Effects of an angiotensin-convertingenzyme inhibitor, ramipril, on cardiovascular events in high-risk patients. N Engl J Med 2000;342: 145–53. ERREURS ET ERRANCES 17 Yusuf F. Clinical, public health, and research implications of the Heart Outcomes Prevention Evaluation (HOPE) study. Eur Heart J 2001; 22:103–4. 18 Pitt B, O’Neill B, Feldman R, Ferrari R, Schwartz L, Mudra H, et al. The Quinapril Ischemic Event Trial (QUIET); evaluation of chronic ACE inhibitor therapy in patients with ischemic heart disease and preserved left ventricular function. Am J Cardiol 2001;87:1058–63. 19 Pitt B, Segal R, Martinez FA, Meurers G, Cowley AJ, Thomal I, et al., on behalf of the ELITE study investigators. Randomised trial of losar- Forum Med Suisse No 7 12 février 2003 tan versus captopril in patients over 65 with heart failure. Lancet 1997; 349:747–52. 20 Pitt B, Poole-Wilson PA, Segal R, Martinez FA, Dickstein K, Camm AJ, et al. Effect of losartan compared with captopril on mortality in patients with symptomatic heart failure: randomised trial-the losartan heart failure survival study ELITE II. Lancet 2000;355:1582–7. 21 Davidoff F, Deangelis CD, Drazen JM, Hoey J, Hojgaard L, Horton R, et al. Sponsorship, authorship and accountability. New Engl J Med 2001;345:825–7. 168 22 Mishell DR, Mendelsohn, ME. Introduction: The role of hormone replacement therapy in prevention and treatment of cardiovascular disease in postmenopausal women. Am J Cardiol 2002;89 (suppl):1E4E. 23 Writing group for the Women’s Health Initiative Investigators: Risks and benefits of oestrogen plus progestin in healthy postmenopausal women. JAMA 2002; 288:321–33.