Nouvelle forme de résistance à la colistine : la Belgique suit la

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Nouvelle forme de résistance à la colistine : la Belgique suit la situation de près Fin novembre 2015, des scientifiques chinois ont découvert dans des bactéries la présence d’un gène, le mcr‐1, jusqu'alors inconnu. Ce gène entraîne une nouvelle forme de résistance à la colistine (un antibiotique) chez les bactéries. Il a été détecté mi‐décembre 2015 en Belgique, dans une bactérie isolée au départ d’un échantillon de viande de poulet. Les autorités sanitaires dont l’AFSCA précisent qu’il n’y a actuellement aucun danger pour la population et rappellent que la viande de volaille doit toujours être très bien cuite, et qu’une hygiène irréprochable est indispensable en cuisine. L'AMCRA, le centre belge de connaissance concernant l’utilisation et les résistances aux antibiotiques chez les animaux, a entretemps demandé aux vétérinaires et aux éleveurs de faire preuve de la plus grande vigilance en ce qui concerne l’utilisation des antibiotiques, et en particulier de la colistine. Europe Suite à la publication des scientifiques chinois, le laboratoire européen de référence pour la résistance antimicrobienne a informé les laboratoires nationaux de référence des États‐membres de l’UE. Plusieurs laboratoires nationaux de référence ont dès lors pris l’initiative de passer au crible les échantillons de leurs collections respectives, afin d’y détecter la présence éventuelle du gène mcr‐1. Mi‐décembre 2015, le laboratoire de l'Institut Scientifique de Santé publique (ISP) a ainsi détecté le gène mcr‐1 dans une souche bactérienne issue d’un échantillon de viande de poulet. Presque simultanément, d'autres pays européens ont eux aussi annoncé avoir identifié le gène mcr‐1 dans quelques souches bactériennes provenant d’échantillons de porcs et de volaille, ou chez l'homme. Il s'agit entre autres du Royaume‐Uni, du Danemark, des Pays‐Bas et de la France. Vétérinaires En Belgique, la colistine est surtout utilisée par les vétérinaires et les éleveurs. Ces dernières années, le recours à cet antibiotique tend toutefois à diminuer. L'AMCRA a demandé avec insistance à tous les vétérinaires et éleveurs de limiter l’utilisation de la colistine au strict minimum et de vérifier si des alternatives peuvent être utilisées. Il est demandé aux vétérinaires de prendre un maximum de mesures préventives, comme par exemple l’adoption de régimes alimentaires optimisés, le respect des normes de biosécurité et d’hygiène, ou encore une vaccination adéquate pour optimiser l’immunité des animaux. Santé publique Le gène mcr‐1 peut se transmettre ‘horizontalement’ entre différentes bactéries appartenant à la même famille. Cela signifie qu’il peut ‘sauter’ de la bactérie A à la bactérie B et ainsi entraîner chez celle‐ci une résistance à la colistine. Ce transfert de résistance peut se produire chez les animaux et il n’est pas impensable qu’il puisse également concerner l’homme. Il n’y a actuellement aucun danger pour la santé publique en Belgique. La colistine ne représente en effet qu’une part très limitée de l’ensemble des antibiotiques utilisés en médecine humaine. Cet antibiotique est dit ‘de dernière intention’, c’est‐à‐dire qu’il est uniquement administré en dernier recours aux patients atteints d'infections complexes, contre lesquelles les autres antibiotiques ne produisent pas d’effet. Le gène mcr‐1 ne rend donc pas les bactéries plus dangereuses, mais il peut compliquer un traitement lorsqu’une bactérie est également résistante à d'autres antibiotiques. Suivi Dans notre pays, la situation est suivie par tous les services concernés : le SPF Santé publique, l'Institut Scientifique de Santé publique (ISP), les centres nationaux de référence pour les entérobactéries, le Centre d'Études et de Recherches Vétérinaires et Agrochimiques (CERVA), l'AFSCA, l'AMCRA et les cellules stratégiques des Ministres Willy Borsus (Agriculture) et Maggie De Block (Santé publique). Ces services se concertent régulièrement avec les institutions européennes compétentes en matière de sécurité alimentaire et de santé, ainsi qu'avec les autres pays de l'UE où des bactéries comportant ce gène ont été découvertes. 
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