BECKET ou l`honneur de Dieu

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La compagnie eurélienne « Comme si c’était vrai » propose
dans le cadre des commémorations
du 9ème centenaire de la fondation de l’abbaye Notre-Dame de Josaphat de Lèves
en partenariat avec la Ville de Lèves et le Centre International du Vitrail de Chartres
BECKET ou l’honneur de Dieu
de Jean Anouilh
www.chartres-theatre.com
[email protected] 0678853045
p. 2 : L’argument historique – La pièce
p.3 : La mise en scène – Le projet – la compagnie
p. 4 : le metteur en scène
p. 5 : les comédiens
p. 6 : Jean Anouilh parle de « Becket »
p. 7 : Rappel historique
p. 8 et 9 : Extrait de la pièce
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« Becket ou l’honneur de Dieu » (1959) est l’un des chefs d’œuvre de Jean Anouilh. La
pièce a obtenu à la création un très grand succès : reprise à la Comédie Française puis à
New York (où elle tint l’affiche plus d’un an) et dans le monde entier, elle a été adaptée au
cinéma dans une superproduction avec Richard Burton et Peter O’Toole.
La pièce sera jouée dans plusieurs sites d’Eure-et-Loir et de Maine-et-Loire
du 13 au 25 juin 2016
« L'amitié est une bête familière, vivante et tendre. Elle ne semble avoir que deux yeux
toujours posés sur vous et qui vous réchauffent. On ne voit pas ses dents. Mais c'est une
bête qui a une particularité curieuse, c'est quand elle est morte qu'elle mord. »
Jean Anouilh
L’argument historique :
La pièce se passe au XIIème siècle. Elle met en scène l’amitié qui unissait Henri II, roi
d’Angleterre, et Thomas Becket, un jeune diacre, sur fond d’enjeux politiques entre le
pouvoir civil et le clergé.
Les deux hommes mènent une vie de débauchés jusqu’au jour où Henri II nomme son ami
Becket Primat d’Angleterre. Le roi pense ainsi pouvoir manipuler l’Eglise d’Angleterre à sa
guise, mais à peine nommé, Becket prend son rôle très au sérieux et s’oppose au roi. Henri
II le fera assassiner dans la cathédrale de Cantorbéry. Cet événement aura une
répercussion considérable dans toute l’Europe médiévale.
Trois ans seulement après sa mort, Thomas Becket sera canonisé. Dans la cathédrale de
Chartres, une verrière rappelle les grands moments de la vie de Thomas Becket. C’est le
seul vitrail consacré à un saint qui soit contemporain des bâtisseurs de la cathédrale.
Jean de Salisbury, membre de l’école de Chartres, puis évêque de Chartres, dont le
tombeau est à Lèves, fut le secrétaire et l’ami de Thomas Becket quand celui-ci était
primat d’Angleterre.
Thomas Becket retourne en Angleterre
(vitrail de la cathédrale de Chartres)
La pièce :
Jean Anouilh a concentré son argument sur
la relation entre le roi Henri II et Thomas
Becket : c’est l’histoire d’une amitié trahie.
La pièce s’inscrit dans le contexte
historique et inclut de nombreux
personnages : la reine-mère, la jeune reine,
l’archevêque d’Angleterre, les évêques
d’Oxford et de Londres, le Pape, le roi de
France Louis VII, etc.
2
La mise en scène :
Elle visera à recréer l’ambiance de l’époque (le XIIème siècle). Cependant, il ne s’agit pas
d’une reconstitution historique mais bien d’un texte théâtral, vivant, plein de force et de
suspens, riche de l’écriture de Jean Anouilh qui signe là un de ses chefs d’œuvre. Neuf
comédiens, des figurants, 20 personnages et 40 costumes d’époque.
Le projet :
La création de « Becket ou l’honneur de Dieu » s’inscrit dans les commémorations du 9e
centenaire de la fondation de l’abbaye Notre-Dame de Josaphat de Lèves. Elle aura lieu à
Lèves, à l’Espace Soutine, le 17 juin 2016.
Plusieurs reprises sont envisagées, à Chartres (les Estivales) et en Eure-et-Loir. La pièce
sera également jouée le 25 juin à l’Abbaye de Breuil-Bellay en Maine-et-Loire.
La compagnie :
Créée en 2012, la compagnie « Comme Si C’était Vrai » (une expression extraite de
« L’échange », pièce de Paul Claudel) s’applique à créer des spectacles de qualité destinés
au plus grand public. Elle bénéficie du soutien des villes de Chartres, de Luisant, de Lèves,
du Conseil Départemental d’Eure-et-Loir, du Centre International du Vitrail de Chartres et
du Crédit Mutuel.
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Patrice Marie, le metteur en scène :
Patrice Marie aborde le théâtre en
spécialiste de sémiologie théâtrale, auteur
d'un mémoire universitaire sur les
comédies de Shakespeare, et se forme à la
mise en scène auprès de Gildas Bourdet.
Enseignant alors le théâtre au niveau
universitaire en France et à l'étranger, il
devient rapidement comédien puis metteur
en scène. Il poursuit parallèlement sa
carrière au ministère de la culture.
Prédisposé à travailler et faire travailler les
plus grands auteurs, il monte une vingtaine
de spectacles, choisissant entre autres
Victor Hugo, Molière, Anouilh, Ionesco ou
encore Albee. En 2010, il s’installe à Villeau
près de Voves, et crée une compagnie de
théâtre « Comme Si C’était Vrai ».
En Eure-et-Loir, il monte successivement :
- « Incroyable Cathédrale » un spectacle inédit sur la construction de la cathédrale de
Chartres. Le spectacle sera donné en juin 2014 dans le cadre des Estivales, sur le
parvis Nord de la cathédrale de Chartres, avec le soutien de la ville de Chartres et
du Centre International du Vitrail.
- « Aziou Liquid » de Olivier Bruhnes, une comédie contemporaine jouée en octobre
2015 à Chartres et à Luisant, avec le soutien des deux villes concernées.
Professeur de théâtre, il anime un atelier au sein du Centre International du Vitrail. Il est
actif également à Paris, où sa compagnie, Le Monde est un Théâtre, présente deux pièces
par an (www.lemondeestuntheatre.com).
Le public d’ «Incroyable Cathédrale », juin 2014
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Les comédiens
Neuf comédiens (6 hommes, 3 femmes) s’emparent du beau texte d’Anouilh. Certains ont
déjà une longue expérience théâtrale, d’autres sont plus débutants. Tous se lancent dans
le projet avec passion. S’ajoutent à ces comédiens un groupe de cinq figurants, des jeunes
issus de l’assistance éducative.
Par ordre d’entrée en scène
Fabrice Constantin : le roi Henri II d’Angleterre
Paul Foyer : Thomas Becket
Dominique Blaize : l’Archevêque d’Angleterre / un baron / l’homme de la forêt
Henry de Rivière de la Mure : L’évêque d’Oxford/ le Pape / Le comte d’Arundel
Eric Dupuis : l’Evêque de Londres / un baron
Alix Martial : Gwendoline, la maîtresse de Becket / La reine d’Angleterre
Michelle Boine : la reine-Mère / Le Cardinal
Nina About : Louis VII roi de France
Guillaume Osorio : le petit moine
Et
Marie Moubayed : la fille de la forêt / la maîtresse du roi Henri II
Elie Ngalala Lakoul : le messager du roi / un meurtrier de Becket
Steven Legay : un moine messager / un prêtre
Sofiane Fore : le page de Becket / un meurtrier de Becket
Jérôme Villette : un soldat / un meurtrier de Becket
L’équipe
Assistante à la mise en scène : Michelle Boine
Choix des musiques : Gianfranco Sebastio et Michel Gosselin
Communication : Alix Martial
Conception son et lumières : Antoine Mercier
Photos : Fabien Pinon
Illustration : Audrey Montélimard
Costumes : La Dame à la Licorne (Chartres)
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Jean Anouilh parle de sa pièce, Thomas
Becket ou l’honneur de Dieu :
« J’ai lu un jour l’histoire de Thomas Becket dans « La Conquête de l’Angleterre par les
Normands » d’Augustin Thierry, que j’avais achetée par hasard parce que les volumes
avaient une belle couleur verte. Mon émotion et mon plaisir m’ont suffi. Je n’ai rien lu
d’autre. Le drame entre ces deux qui étaient si proches, qui s’aimaient et qu’une grande
chose, absurde pour l’un d’eux, - celui qui aimait le plus – allait séparer, m’a donné l’idée
de la pièce.
Depuis on m’a appris que le pauvre Augustin Thierry était de loin dépassé par la science
historique moderne (car on fait des progrès même en histoire !).
Il parait que Thomas Becket n’était même pas d’origine saxonne – c’était un des ressorts
de ma pièce – il était normand. Qui sait s’il était même le fils de la belle Sarrasine qui avait
sauvé son père captif d’un pacha pendant la seconde croisade ? Tout s’écroulait pour un
homme sérieux. Mais je suis un homme léger et facile – puisque je fais du théâtre. J’ai
décidé que cela m’était égal. Et à vous ? »
L’amitié entre Henri II d’Angleterre et Thomas Becket : aperçu historique :
Henri II, comme tous les rois normano-angevins, désirait être le maître absolu, tant de son
royaume que de l’Eglise. Il voulut se débarrasser des privilèges du clergé anglais qu’il
voyait comme autant d'entraves à son autorité. Becket lui parut comme l’instrument
adapté pour accomplir ses desseins ; le jeune homme se montra dévoué aux intérêts de
son maître et un agréable grand ami tout en maintenant avec diplomatie une certaine
fermeté, de sorte que personne, sauf peut-être Jean de Salisbury, n’aurait pu douter qu’il
ne fût pas totalement dévoué à la cause royale.
L’archevêque d’Angleterre mourut en 1161 et le roi choisit, à la surprise générale, Thomas
Becket comme son successeur. Le clergé se rallia cependant à l’avis royal, l’élection eut
lieu en mai 1162 et Thomas fut consacré le 3 juin 1162. Dès qu’il fut nommé, une
transformation radicale du caractère du nouveau primat s’opéra à la stupéfaction générale
du roi et de tout le royaume. Le courtisan gai et amant des plaisirs fit place à un prélat
ascétique en robe de moine, prêt à soutenir jusqu’au bout la cause de la hiérarchie.
Becket fit appel au pape et sentant que sa vie était trop précieuse pour l'église pour être
risquée, partit en exil volontaire. Il embarqua sur un bateau de pêcheurs qui le débarqua
en France. Henri II poursuivit l'archevêque fugitif avec une série de décrets applicables à
tous ses amis et partisans aussi bien qu'à Becket lui-même ; mais Louis VII de France le
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reçut avec respect et lui offrit sa protection, d'autant qu'il s'agissait là d'un moyen
d'affaiblir son royal vassal Plantagenêt. Thomas Becket resta presque deux ans dans
l’abbaye de Pontigny. Une fois la paix signée entre le roi d’Angleterre et le roi de France,
Becket revint en Angleterre. Il débarqua à Sandwich et deux jours plus tard il entrait à
Cantorbéry.
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Enluminure du XIII siècle représentant le meurtre de Thomas Becket
La tension était désormais trop grande pour trouver une issue autre que la catastrophe qui
ne fut pas longue à venir. Une phrase du roi exaspéré : « N'y aura-t-il personne pour me
débarrasser de ce prêtre turbulent ? » fut interprétée comme un ordre par quatre
chevaliers anglo-normands. Ces quatre chevaliers projetèrent donc immédiatement le
meurtre de l'archevêque et le perpétrèrent près de l'autel de la cathédrale de Cantorbéry
le 29 décembre 1170.
Extrait de la pièce :
« Thomas Becket, en gentilhomme, élégant, jeune, charmant, avec sa veste courte et ses
souliers au bout curieusement retourné, est entré, allègre et salue le roi.
THOMAS : Mes respects, Monseigneur !
LE ROI s’illumine : Ah ! Thomas ! Je pensais que tu dormais encore !
THOMAS : J’ai déjà fait un petit temps de galop jusqu’à Richemond, mon Seigneur. Il fait
un froid divin.
LE ROI qui claque des dents : Dire que tu aimes le froid, toi ! A son page Frotte donc plus
fort, animal !
Thomas, souriant, repousse le page et se met à frotter le roi à sa place.
LE ROI au page : Ça va ! File ! Tu m’habilleras tout à l’heure.
THOMAS : Mon prince, c’est moi qui vous habillerai. Le page est sorti.
LE ROI : Il n’y a que toi qui me frottes bien. Qu’est-ce que je ferais sans toi, Thomas ! Tu es
gentilhomme, pourquoi joues-tu à être mon valet de chambre ? Si je demandais ça à mes
barons, ils me feraient une guerre civile !
THOMAS sourit : Je suis votre serviteur, mon prince, voilà tout. Que je vous aide à
gouverner ou à vous réchauffer, c’est pareil. J’aime vous aider.
LE ROI avec un petit geste tendre : Mon petit Saxon ! Au début, quand j’ai voulu te prendre
près de moi, tu sais ce qu’ils m’ont dit tous ? Que tu en profiterais pour me poignarder un
jour.
THOMAS qui l’habille souriant : Vous l’avez cru, mon prince ?
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LE ROI : N… non… J’ai eu un petit peu peur au début. Tu sais que j’ai facilement peur. Mais
tu avais l’air si bien élevé, à côté de ces brutes. Comment t’es-tu arrangé pour parler le
français sans trace d’accent anglais ?
THOMAS : Mes parents m’ont envoyé tout jeune en France y prendre le bon accent
français.
LE ROI rêveur : Je ne comprends pas que tu ne me haïsses pas… Tu vois, moi qui n’ai pas
énormément de courage…
THOMAS : Qu’en savez-vous mon seigneur ? Avant le jour de sa mort, personne ne sait
exactement son courage…
LE ROI continuant : Tout de même, tu sais que je n’aime pas me battre – personnellement,
tout au moins. Eh bien, si les Français, par exemple, envahissaient un jour la Normandie et
qu’ils y fassent un centième de ce que nous avons fait ici, je crois bien que je ne pourrais
jamais voir un Français sans tirer ma dague et… Il crie soudain, voyant un geste de Thomas
Qu’est-ce que tu cherches ?
THOMAS souriant, tirant son peigne de son pourpoint : Mon peigne Il commence à coiffer
le roi et lui dit doucement Mon Seigneur, vous savez que ma nouvelle vaisselle d’or est
arrivée de Florence ? Mon roi me fera-t-il l’honneur de venir l’étrenner chez moi ?
LE ROI : De la vaisselle d’or ! Quel fou tu fais ! THOMAS : Je lance cette mode.
LE ROI : Je suis ton roi et moi je mange dans de l’argent.
THOMAS : Mon prince, vous avez de lourdes charges et je n’ai que celles de mon plaisir…
L’ennui c’est qu’il parait que ça se raye… Enfin, on verra. J’ai aussi reçu deux fourchettes.
LE ROI surpris : Des fourchettes ?
THOMAS : Oui. C’est un nouveau petit instrument diabolique, de forme et d’emploi. Cela
sert à piquer la viande pour la porter à sa bouche. Comme ça on ne se salit pas les doigts.
LE ROI : Mais alors, on salit la fourchette ? THOMAS : Oui, mais ça se lave.
LE ROI : Les doigts aussi. Je ne vois pas l’intérêt.
THOMAS : Aucun intérêt pratique, en effet. Mais c’est raffiné, c’est subtil. Ça ne fait pas du
tout Normand.
LE ROI soudain ravi : Il faudra que tu m’en commandes une douzaine. Que je vois la tête de
mes gros barons au premier banquet de la cour, quand je leur présenterai ça. Il ne faudra
pas leur dire à quoi ça sert. On rira bien !
THOMAS riant : Une douzaine ! Comme vous y allez ! C’est que ça coûte très cher des
fourchettes. Mon prince, il est temps d’aller au conseil.
LE ROI riant aussi : Ils ne vont rien y comprendre ! Ils sont fichus de croire que c’est pour se
battre. On va s’amuser comme des fous ! »
« Becket ou l’honneur de Dieu » bénéficie du soutien de la Ville de Lèves, du Centre
International du Vitrail de Chartres, du Conseil départemental d’Eure-et-Loir, de
l’Agglomération de Saumur et du Crédit Mutuel.
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