5 minutes pour les affaires Navigation dans la tempête - Comment faire face à la volatilité de l’environnement mondial Le 19 avril 2016 Par : Mark Wiseman, président et chef de la direction de l’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada Je suis particulièrement honoré d’être le premier rédacteur-invité de la Chambre de commerce du Canada à commettre 5 minutes pour les affaires. Bien que le Canada ne compte que pour environ 3 % de l’économie mondiale, le pays peut se targuer d’avoir une riche palette d’entreprises de classe mondiale. Les secteurs bancaire, minier, pétrolier et gazier ont tendance à monopoliser les feux de la rampe, mais les Canadiens et les Canadiennes font également des percées remarquées dans divers domaines, dont la robotique, le commerce de détail et les produits pharmaceutiques (sans oublier, bien sûr, la gestion des fonds de retraite). Nos gens d’affaires m’inspirent une grande fierté, et je prends donc un grand plaisir de m’adresser à vous ici, dans ces lignes. En dépit de nos réussites collectives, notre économie traverse sans aucun doute une période plutôt difficile. L’exercice financier de l’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada (OIRPC) se termine le 31 mars. Ce jour-là, j’en ai profité pour faire le point et réfléchir aux douze mois qui venaient de s’écouler. Les cours pétroliers se sont rétrécis comme peau de chagrin et le parquet de Toronto était en baisse de 6,6 % par rapport à la marque établie douze mois auparavant. Mais nous ne sommes pas les seuls à connaître un tel repli des cours, loin de là : en outre, ils ont chuté de 5,3 % au Royaume-Uni, de 11,1 % au Japon, et les actions de catégorie A cotées en Chine ont perdu près de 20 % de leur valeur au cours des douze derniers mois (après une remontée de courte durée de 39 % entre mars et juin 2015). Les États-Unis ont toutefois réussi à tirer leur épingle du jeu, affichant un faible gain de 1,8 %. Je me remémorais notamment ma visite à nos bureaux au Brésil, en septembre dernier. Le jour de mon retour, au moment même de l’embarquement, la maison de notation S&P rétrogradait les obligations gouvernementales de ce pays au rang de titres de pacotille, après une dégringolade de près de 40 % des cours des titres brésiliens sur une période de neuf mois consécutifs. Peu après, je me trouvais en Asie, où des journalistes de la presse spécialisée me demandaient pourquoi nous cherchions encore à investir en Chine alors que ses cours boursiers s’effondraient. Certes, il n’est pas difficile de trouver de quoi s’inquiéter lorsqu’on est un investisseur sur les marchés mondiaux de la taille de l’Office — après tout, nous avons pignon sur rue dans sept pays et détenons un portefeuille d’investissements mondiaux de quelque 280 milliards de dollars. On me demande constamment comment nous arrivons à composer avec un tel environnement. En vérité, cela est attribuable à notre situation tout à fait unique. L’horizon de placement particulièrement long des fonds investis par l’Office conjugué à son modèle de financement nous permet de mieux encaisser la volatilité des cours que les autres régimes de retraite. D’autres facteurs, dont la certitude inhérente à l’actif que nous gérons, font de nous un investisseur patient, en règle générale. Partant, en veillant à faire fructifier la caisse du Régime de pensions du Canada, et ce, non seulement au bénéfice des cotisants actuels mais aussi des générations à venir, la prudence veut que nous soyons bien avisés d’accepter un niveau de risque un peu plus élevé que les autres régimes de retraite. Nous sommes en mesure de subir des pertes à l’occasion, voire des pertes substantielles, dans notre quête d’encaisser des rendements plus élevés à plus long terme. Ceci étant, alors que les répercussions des bas cours pétroliers font tache d’huile et que l’économie du Brésil demeure plombée par un revers de fortune aussi puissant qu’inattendu, l’OIRPC peut poursuivre la chasse aux occasions alléchantes sur ce type de marché. Vrai, la croissance chinoise est en deçà des attentes des économistes. Mais dans la lorgnette qui perçoit l’horizon à plus long terme, l’on voit bien que ce pays restera encore le principal moteur de croissance de l’économie mondiale. Par ailleurs, aux yeux de l’Office, les marchés qui traversent des périodes troubles offrent souvent des occasions d’investissement parmi les plus prometteuses. Le mois dernier, le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, m’a invité à siéger parmi les 14 membres constituant son conseil consultatif en matière de croissance économique. Tel qu’indiqué dans le communiqué de presse annonçant l’établissement de cette instance, le conseil est chargé de « trouver des moyens de surmonter les défis que représente le vieillissement de la population au moment où le Canada cherche à assurer une croissance durable et à long terme ». Avec les défis se profilent toujours des occasions à saisir. Dans mon entrée en matière, j’ai fait état du travail d’avant-garde accompli par des Canadiens de tous les horizons dans une panoplie de secteurs. Je suis d’avis que les difficultés que traverse présentement notre économie ne feront que susciter de nouvelles occasions d’affaires à saisir par des entreprises canadiennes à l’esprit entrepreneurial qui trouvent des solutions à des problèmes émergents et en constante évolution. Lorsque je songe au potentiel à long terme de notre pays, je ne peux que ressentir un grand optimisme. Pour de plus amples renseignements, visitez : cppib.com 5 Minutes for Business | The Canadian Chamber of Commerce 2