theme : ¨population, croissance economique et emploi

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MINISTERE DE L ECONOMIE ET DES FINANCES (MEF)
INSTITUT HAITIEN DE STATISTIQUE ET D INFORMATIQUE
(IHSI)
SYSTEME DE SUIVI DES STATISTIQUES DE L EMPLOI (SYSSEM)
SEMINAIRE SUR LES MESURES STATISTIQUES ET LES FACTEURS
DETERMINANTS DE L EMPLOI
THEME : ¨POPULATION, CROISSANCE ECONOMIQUE ET EMPLOI¨
Préparés par :
Pierre Richard JEAN CALIXTE
Berthony FRANCOIS
Marie Vierge JOSEPH
Wilfrand MICHEL
Sous la Direction du Professeur : Jean-Marie BAZILE
Du 8 au 19 Décembre 2014
Direction des Etudes Post-Graduées de l UEH
Port-au-Prince, HAITI
1
2
AVANT-PROPOS
On présente ce travail de recherche qui est l'étude de la « population, croissance économique
et emploi ». On a choisi de traiter ce thème en raison de notre préoccupation face au
phénomène de la croissance économique dont la solution devra passer par la population et
l’emploi qui sont des facteurs déterminants du développement économique. De plus, ce travail
à caractère théorico-empirique, devra nous permettre d'enrichir nos connaissances dans ce
domaine.
Ce travail à caractère scientifique n'aurait pas pu être réalisé sans l'appui de bon nombre de
personnes qui nous ont beaucoup supportés pendant les deux semaines passées au Séminaire.
En ce sens, Nous tenons à remercier notre animateur, en l’occurrence le professeur JeanMary BAZILE qui a toujours été très patient avec nous pendant toute la durée du séminaire,
pour son aide et l'encouragement qu’il nous a apportés chaque jour en nous incitant à réaliser
un travail de qualité.
Nous tenons à témoigner nos vives reconnaissances à tous ceux qui ont rendus possible ce
séminaire.
A cet effet, nous présentons nos remerciements à la directrice de l’Institut haïtien de
statistique et d’informatique (IHSI) Mme Danila M. ALTIDOR, le directeur de la DSE Mr
Harry SALOMON, le directeur des enquêtes nationales (DEN) Monsieur Daniel MILBIN, le
directeur du Ministère de l’économie et des finances (MEF) Monsieur Erold ETIENNE, pour
leur soutient et leur présence à la réalisation de cette grande activité.
Nos remerciements s’adressent aussi au Ministre de l’éducation nationale et de la formation
professionnelle et au directeur général, respectivement Mr Nesmy MANIGAT et Denis
CADEAU pour leur soutient a ce séminaire.
Nous tenons à remercier également les employés de l’IHSI qui ont contribué d’une façon ou
d’une autre au déroulement de ce séminaire à savoir :le directeur Guy Frantz BOUCICAUT
Mme Sonia CAYO , Mr Nixon JEAN-BAPTISTE, Mme Murielle Nancy M. DORSAINVIL,
Mr Ulrick MOLIERE, Mr Jean Windy AUGUSTIN, et Mlle Jessica CHARLES qui nous a
beaucoup aidé dans l'accueil et la distribution des matériels de travail , a nos chauffeurs, à
ceux ou celles qui nous préparés notre petit déjeuner et a tous nos collègues et camarades
durant ces deux semaines de travail .
Enfin, que tous ceux et toutes celles qui, à un titre ou un autre, ont contribué à la réalisation de
ce séminaire, qu’ils acceptent nos sincères remerciements.
3
THEME : <<POPULATION, CROISSANCE ECONOMIQUE ET EMPLOI>>.
PLAN DU TRAVAIL
I. INTRODUCTION
II. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE
II.1.POPULATION
II.2. POPULATION ECONOMIQUEMENT ACTIVE
II.3. POPULATION NON ECONOMIQUEMENT ACTIVE
III- CROISSANCE ECONOMIQUE
III.1- PIB PER CAPITA
III.2- LA CROISSANCE DU PIB MESURE T-ELLE LE PROGRES ECONOMIQUE ?
IV- EMPLOI
IV.1- EMPLOI SELON LE BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL (BIT)
IV.2- EMPLOI FORMEL
IV.3- EMPLOI INFORMEL
IV.4- EMPLOI DEPENDANT
IV.5- EMPLOI INDEPENDANT
IV.6- SOUS-EMPLOI
V- RELATION ENTRE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LA POPULATION
VI- RELATION ENTRE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET L EMPLOI
VII- COMMENT LA CROISSANCE ECONOMIQUE PEUT INFLUENCER SUR LA
DEMANDE OU L’OFFRE DE L’EMPLOI
VIII- CAUSE ET CONSEQUENCE DE L’EVOLUTION DE LA POPULATION SUR
LA CROISSANCE ECONOMIQUE
IX- CONCLUSION ET RECOMMENDATIONS
X- BIBLIOGRAPHIE
4
I-INTRODUCTION
Dans la plupart des pays en voie de développement, Haïti en particulier, l’accroissement
de la population» est facile à comprendre et peut être interprété comme le rythme
d’augmentation ou de diminution de la population, par contre la description du processus de
développement pose de sérieux problèmes aux décideurs économiques et politiques. Ils font
appel, à la «croissance économique» cela signifie élévation du revenu par tête et du Produit
National Brut (PNB) et l’élévation de la production de biens et services dans un pays, par
quelques moyens que ce soit peut être appelée croissance économique. Cette dernière est
tributaire d’un autre facteur important dénommé emploi qui peut se définir comme étant
l’utilisation de la force de travail dans la production de biens et services économiques. La
participation à ce processus implique d’être en mesure de bénéficier des fruits du
développement et à la production. Ainsi, le «développement économique» va bien au-delà
d’une augmentation du revenu ou du produit par tête. Le concept de développement est «La
finalité principale du développement économique, c’est précisément d’arriver à ce que les
gens prennent conscience de leurs capacités créatives, à ce que leur intelligence s’épanouisse,
à ce qu’ils deviennent plus cultivés, tout en faisant en sorte qu’ils se nourrissent mieux, se
vêtissent mieux et qu’ils se logent mieux».
Partant de ces faits, il s’agit maintenant d’examiner les relations entre «la population»,
«la croissance économique » et «l’emploi».
Dans le cas d’Haïti, les décideurs économiques et politiques sont unanimes à reconnaître
que la croissance rapide de la population et l’accroissement de son taux posent de sérieux
problèmes, surtout lorsque l’évolution économique croit a un rythme beaucoup plus bas. En
effet, l’accroissement rapide de la population occasionne une baisse des
ressources
susceptibles d’améliorer les conditions de vie de la population. Un pays à forte natalité et à
faible mortalité
comme Haïti est amené obligatoirement à consacrer des ressources
importantes à la construction des infrastructures sociales telles que : écoles, hôpitaux,
logements et autres services dont nécessite la population, sachant bien que les fonds investis
dans ces opérations sont socialement indispensables, mais ne sont pas immédiatement
productifs. Il s’avère que ces ressources sont difficiles à accumuler. Les capitaux nécessaires
au développement, s’ils ne résultent pas de l’épargne sur les revenus, doivent provenir d’un
prêt. Or les besoins quotidiens d’un ménage
laissent peu de possibilité d’épargne qu’il
s’agisse d’un ménage ordinaire ou de l’ensemble de la population. C’est une des raisons pour
5
lesquelles on est obligé de s’adresser aux investisseurs étrangers ou de contracter des
emprunts étrangers internationaux qui deviennent une charge pour les générations futures.
Ainsi, cette forte croissance de la population freine le développement économique de deux
manières: d’abord une part grandissante des ressources disponibles est consacrée à des fins
sociales plutôt qu’économiques; ensuite, la formation de capital elle-même est entravée, car
l’augmentation de la production doit servir à subvenir à l’excédent de population issu de la
croissance démographique, à améliorer les conditions de vie de la population existante et à
dégager un surplus à réinvestir pour créer des emplois et améliorer les performances
économiques.
En effet, Donc, le contrôle de la natalité doit différer sensiblement des autres pays en voie
de développement; il faut l’envisager comme un moyen de lutter contre le sousdéveloppement, car toute politique de prévention des naissances présuppose d’abord une
amélioration du niveau social, culturel, économique de la population. Et il existe bien un
effectif de population qui peut assurer le maximum de bien-être à la collectivité.
Ainsi, nous allons analyser, dans une première partie, l’évolution de la croissance
démographique, dans la deuxième partie, la croissance économique, dans une troisième partie
l’emploi et les relations entre la croissance démographique, la croissance économique et
l’emploi.
6
II-DEFINITIONS DES CONCEPTS DE BASE
II.1- POPULATION
Selon le dictionnaire de la langue française la population peut se définir comme un ensemble
des habitants d'un même espace géographique ou encore un ensemble de personnes formant
une catégorie particulière, Ex : la population active .
II.2- POPULATION ECONOMIQUEMENT ACTIVE
La population active se définit comme l'ensemble des personnes en âge de travailler qui sont
disponibles sur le marché du travail, qu'elles aient un emploi (population active occupée) ou
qu'elles soient au chômage (population active inoccupée) à l'exclusion de celles ne cherchant
pas d'emploi, comme les personnes au foyer, étudiants, personnes en incapacité de travailler,
rentiers. Selon les définitions, l'âge est fixé entre 10 années et plus, ou porte sur toutes
personnes de plus de 10 ans 1.
Il n’existe cependant pas de définition unique de la population active, qui peut ainsi différer
selon les instituts, les organismes, et les pays 2.
La population active est définie par l'Organisation internationale du travail (OIT) comme
l'ensemble des personnes ayant entre 16 et 67 ans et qui ont travaillé non bénévolement durant
une semaine de référence. Les personnes ayant un emploi mais ne l'exerçant pas pour
différentes raisons, comme un congé maternité, ainsi que les chômeurs, font également partie
de la population active.
Selon les publications de l'Insee, trois principales définitions peuvent être retenues
La population active au sens du recensement de la population comprend les personnes qui
déclarent :
•
exercer une profession (salariée ou non) même à temps partiel ;
•
aider une personne dans son travail (même sans rémunération) ;
•
être apprenti, stagiaire rémunéré ;
•
être chômeur à la recherche d'un emploi ou exerçant une activité réduite ;
•
être étudiant ou retraité mais occupant un emploi ;
•
être militaire du contingent (tant que cette situation existait).
Cette population correspond donc à la population active occupée à laquelle s'ajoutent les
chômeurs en recherche d'emploi et les militaires du contingent tant que cette situation existait.
1
2
Recherche web. Wikipedia
Idem
7
Remarque
Ne sont pas retenues les personnes qui, bien que s'étant déclarées chômeurs, précisent qu'elles
ne recherchent pas d'emploi. C'est ce qui distingue cette définition de la population active au
sens du recensement de la population d'une définition utilisée antérieurement de population
active spontanée (ou auto-déclarée).
La population active est définie aux fins de la Comptabilité nationale comme comprenant
toutes les personnes des deux sexes au-dessus d'un âge déterminé qui fournissent, durant une
période de référence spécifiée, la main-d'œuvre nécessaire aux activités de production (telles
que retenues dans la définition de la production du système de comptabilité nationale, SCN).
Elle comprend toutes les personnes qui remplissent les conditions pour être considérées
comme personnes pourvues d'un emploi (salariés ou non salariés) ou comme chômeurs.
Remarque
En comptabilité nationale, la population active résidente comprend les diplomates et militaires
français à l'étranger mais exclut les diplomates et militaires étrangers qui ont leur résidence
habituelle en France.
La population active dite « au sens du BIT » regroupe la population active occupée et les
chômeurs (ces deux concepts étant entendus selon les définitions BIT).
Remarque
Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du
travail (BIT).
Selon le PNUD, la population en âge de travailler correspond à l’ensemble de la population
âgée de 15 à 64 ans.
Selon la définition de l'OIT, la population active occupée représente les personnes faisant
partie de la population active, à l'exception des chômeurs.
II.3- POPULATION ECONOMIQUEMENT INACTIVE
La population inactive comprend l'ensemble des personnes qui n'exercent pas une activité
rémunérée ou qui n'en cherchent pas activement. Pour la dénombrer, il suffit d'ôter à la
population totale la population active.
8
EVOLUTION DE LA POPULATION HAITIENNE
Estimée à 500 000 habitants en 1804, année de l’indépendance, la population haïtienne à
atteint 1 million d’habitants en 1850 et 2 millions d’habitants vers les années 1900. Tout au
long des années 1800, elle s’est donc accrue d’un million et demi, tout au moins.
Vers la moitie du 19e siècle, elle a franchi le cap des 3 millions pour se situer à 3, 097,222
habitants au recensement de 1950. En 1971, soit 21 ans plus tard plus précisément au
recensement qui a été réalisé au cours de cette année, la population a atteint la barre des 4
millions d habitants pour se situer à 4, 329,991 habitants.
Les deux derniers recensements de 1982 et 2003 indiquent respectivement une population de
5, 053,190 et 8, 373,750 habitants pour atteindre la barre de 10, 085,214 habitants en 2010
selon l Institut haïtien de statistique et d informatique (IHSI) et le Centre latino-américain de
démographie (CELADE).
TABLEAU 1
Evolution de la population haïtienne de 2004 à 2014
Année
Total
9144533
2004
9292282
2005
9445410
2006
9602304
2007
9761927
2008
9923243
2009
10085214
2010
10248306
2011
10413211
2012
10579230
2013
10745665
2014
Source : RGPH-IHSI /2003
Homme
4523032
4596593
4673089
4751622
4831621
4912515
4993731
5075517
5158254
5241572
5325099
Femme
4621501
4695689
4772321
4850682
4930306
5010728
5091483
5172789
5254957
5337658
5420566
9
URBANISATION
L’urbanisation désigne la concentration de la population en milieu urbain. Au recensement de
2003, l’IHSI1 a défini comme population urbaine, la population résidente des chefs lieux des
communes ainsi que celle des quartiers.
TABLEAU 2.
Evolution du taux d’urbanisations par département (1982-2003).
Départements
% Urbain en 1982
% Urbain en 2003
Artibonite
15,6
26
Centre
10,7
16,1
Grand-Anse
10,6
14,9
Nord
21,1
35,2
Nord-Est
18,2
37,5
Nord-Ouest
11,3
23
Ouest
49,1
66,9
Sud
11,7
25,7
Sud-Est
7,2
14,6
Ensemble
24,5
40,4
Source : IHSI-RGPH/2003.
III- CROISSANCE
Les économistes utilisent le terme de croissance conventionnellement pour décrire une
augmentation de la production sur le long terme. Selon la définition de François Perroux, la
croissance économique correspond à « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en
termes réels. ». La définition de Simon Kuznets va au-delà et affirme qu'il y a croissance
lorsque la croissance du PIB est supérieure à la croissance de la population.
10
À court terme, les économistes utilisent plutôt le terme d'« expansion », qui s'oppose à
« récession », et qui indique une phase de croissance dans un cycle économique. La
croissance potentielle estime l'écart entre la croissance mesurée et celle qui serait obtenue
avec une pleine utilisation de tous les facteurs de production ; cet écart est minimal au plus
fort d'une expansion.
Au sens strict, la croissance décrit un processus d'accroissement de la seule production
économique. Elle ne renvoie donc pas directement à l'ensemble des mutations économiques et
sociales propres à une économie en développement. Ces transformations au sens large sont,
conventionnellement, désignées par le terme de développement économique. Selon François
Perroux, « le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une
population qui la rend apte à faire croître.
En macroéconomie la notion de croissance économique désigne une augmentation
continue de la quantité et de la qualité des biens et des services produits chaque année dans un
pays ou zone géographique, liée à l'augmentation de la productivité du travail et du capital.
L'indicateur le plus utilisé pour mesurer le taux de croissance et la somme des valeurs
ajoutées est le PIB (Produit intérieur brut).
Jacques Garello et Jean-Yves Naudet, en 1991, en précisent la définition :
«La croissance économique se caractérise par une augmentation durable de la production et
des principales grandeurs économiques – comme le Produit Intérieur Brut (PIB). »
En général la croissance économique est définie en termes de grandeur synthétique
mesurant le résultat de l'activité économique, un état final mettant en rapport des périodes
données, mesurées statistiquement par des taux de variation en termes de volume.
L'approche néo-classique utilise les notions de facteurs de production et de progrès technique
pour expliquer la croissance. Il existe donc une croissance extensive lorsque l'économie voit
surtout se développer les facteurs de production (capital et travail). Il y a, par contre,
croissance intensive, quand celle-ci est due aux gains de productivité.
Les économistes de l'école autrichienne n'insistent pas sur la valeur et l'évolution de
l'agrégat PIB, c'est-à-dire sur une mesure de la variation quantitative d'une valeur globale.
Mais ils analysent les explications logiques et individuelles de cette croissance. En effet, on
remarque que les pays qui disposent de droits de propriété variés et perdurant, où les individus
peuvent entreprendre en laissant épanouir leur libre initiative avec des politiques de libreéchange, sont des régions qui connaissent une forte croissance. Par contre, les pays où l'État
11
intervient de façon permanente ou fréquente par des politiques industrielles, économiques,
fiscales, protectionnistes et règlementaires sont des régions, en règle générale, de faible
croissance.
Aussi, Henri Lepage en 1982, enrichit la définition de la croissance :
«Le mot croissance n'est donc pas seulement synonyme d'accumulation croissante. Il est
ainsi, d'abord et avant tout, l'expression d'un mouvement dynamique dont la caractéristique
est de contraindre les producteurs à offrir aux consommateurs les moyens d'accéder à des
"technologies" d'usage de leur temps de plus en plus efficientes. »
Il est ainsi évident que la notion de croissance ne repose pas uniquement sur la fonction de
production. Il faut introduire, comme le présente Gary Becker, dans sa théorie du capital
humain, les capacités individuelles dans l'acquisition et accumulation des connaissances, ce
qui constitue le capital immatériel des individus. Certains économistes de l'école autrichienne
insistent pour 'retrouver' l'entrepreneur, en ne confondant pas producteur et entrepreneur. Le
marché est une procédure de découverte et l'entrepreneur est un réducteur d'ignorance. La
valeur individuelle du temps pousse les intervenants sur le marché à rechercher des moyens
d'économiser cette ressource rare. La croissance est corollaire aux gains de pouvoir d'achat,
non seulement en valeur, mais aussi en nombres croissants de consommateurs disposés à
acheter des produits de plus en plus finement adaptés à leurs exigences. D'où une
diversification des produits sur le marché et une segmentation de ce dernier.
Il existe différentes approches et théories de la croissance, mais il est communément admis
que la demande des consommateurs met en mouvement la croissance économique, d'où aussi
l'idée qu'en cas de chute des dépenses de consommation, en cas de crise par exemple, une
bonne partie des économistes et en spécial les dirigeants politiques pensent que pour
« relancer l'économie » il suffit aussi de relancer les dépenses de consommation. Ainsi les
dirigeants politiques croient que la clé de la croissance économique dépend de « l'injection de
liquidités » pour créer la demande de biens et services. La « croissance économique » ne se
réalise pas parce que les gens consomment et dépensent plus, au contraire, les consommateurs
dépensent et achètent plus parce que c'est un des effets notables de la croissance économique.
III.1- PIB PER CAPITA
Le produit intérieur brut (PIB) est l’un des agrégats majeurs des comptes nationaux.
En tant qu'indicateur économique principal de mesure de la production économique réalisée à
l’intérieur d'un pays donné, le PIB vise à quantifier — pour un pays et une année donnés — la
valeur totale de la « production de richesse » effectuée par les agents économiques résidant à
12
l’intérieur
de
ce
territoire
(ménages,
entreprises,
administrations
publiques).
Le PIB reflète donc l’activité économique interne d’un pays et la variation du PIB d’une
période
à
l'autre
est
censée
mesurer
son
taux
de
croissance
économique.
Le PIB par habitant mesure le niveau de vie et, de façon approximative, celui du pouvoir
d'achat car n’est pas prise en compte de façon dynamique l’incidence de l’évolution du niveau
général des prix.
Il diffère du produit national brut (PNB) qui ajoute au PIB (produit intérieur brut) les entrées
nettes de revenus de facteurs en provenance de l’étranger (revenus de facteurs provenant du
reste du monde diminués des revenus de facteurs payés au reste du monde).
La composition de cet indice dans certains cas sujette à caution ou à suspicion, en particulier
lorsque les gouvernements y voient un outil politique et qu'ils ont la capacité d'influencer la
production de cet indicateur
La notion de PIB fait l'objet de contestations :
•
le PIB comme indicateur de richesse ne considère qu'une partie de la valeur créée par
l'activité économique et de plus qu'une valeur déterminée de façon comptable.
Sont ainsi comptabilisées des activités dites « négatives » (par exemple des dépenses
liées aux accidents domestiques, industriels ou routiers).
Sont également comptabilisées des valeurs dont le statut « productif » mérite question
(jusqu'à quel point, par exemple, la publicité ou le marketing sont-ils des activités
réellement « productives » ?)
Par contre, ne sont pas comptabilisées les activités positives à la fois non marchandes
et non administratives, comme l'art ou les activités altruistes (par exemple le logiciel
libre) ou les activités bénévoles ou encore la production domestique assurée au
quotidien au sein de la famille.
•
Les défenseurs de l'environnement et du développement durable critiquent le produit
intérieur brut comme mesure de la « production de richesse » : bien que la production
économique consomme en partie le capital naturel, le PIB ne tient pas compte des
effets de cette consommation.
Le Comité d'experts des Nations unies sur la comptabilité environnementale-économique
(UNCEEA) travaille à définir un indicateur qui tienne compte des effets sur l'environnement,
le PIB vert et à faire du Système de comptabilité environnementale économique (SEEA) un
standard international pour l'année 2010 et à promouvoir sa mise en œuvre dans les pays.
13
Une commission de 22 experts présidée par Joseph Stiglitz a mené, à la demande de la
Présidence de la République Française en 2008, une réflexion sur la mesure de la croissance.
(Voir ci-dessous).
Définition donnée par l'Insee
En comptabilité nationale, l’agrégat PIB représente le résultat final de l'activité de production
des unités productrices résidentes d'un pays. Cette notion peut se définir de trois manières :
1. Le PIB est la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels
ou des différentes branches d'activité, augmentée des impôts moins les subventions sur
les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d'activité) ;
2. Le PIB est la somme des emplois finaux intérieurs de biens et de services
(consommation finale effective, formation brute de capital fixe, variations de stocks),
plus les exportations, moins les importations ;
3. Le PIB est la somme des emplois des comptes d'exploitation des secteurs
institutionnels : rémunération des salariés, impôts sur la production et les importations
moins les subventions, excédent brut d'exploitation et revenu mixte
III.2- LA « CROISSANCE DU PIB » MESURE DU PROGRES ECONOMIQUE ?
Il est admis, pour une large partie des économistes, qu'il existe une corrélation entre la
« croissance du PIB » et le progrès économique. Il est tout aussi admis que le PIB ne
« mesure » pas le bien-être, la santé et le bonheur. Dans l'évolution des récentes « révolutions
statistiques » sont nés des multiples d'indicateurs statistiques : empreinte écologique,
indicateur de développement durable, indice de développement humain, entre autres.
Il est presque certain que toute cette fièvre statistique découle du besoin de toujours découvrir
le meilleur critère statistique possible pour nous apporter l'image la plus fidèle de la réalité,
telle que nous la vivons quotidiennement. Les statisticiens veulent toujours faire mieux pour
essayer de rendre "objectives" les réalités et valeurs "subjectives". Compiler des données pour
qui ? Dans quel objectif ? En quoi cela contribue aux formules magiques des gouvernements
pour vraiment nous apporter le progrès économique ?
L'idée de supercalculateur est sans doute un vieux rêve des totalitaristes, l'idée que les affaires
d'une nation doivent être les plus ordonnées possibles, il n'est pas étonnant alors de voir tous
les planificateurs mondiaux saluer, avec bonheur, chaque nouveau pas dans l'application de
nouveaux indices statistiques.
14
IV- EMPLOI
Selon la définition française un emploi est un contrat passé entre deux parties,
l’employeur et l’employé, pour la réalisation d’un travail contre une rémunération, par
l’exercice d'une profession, ou bien pour un travailleur indépendant, la réalisation de
multiples contrats implicites ou explicites dans le cadre de l’exercice d’une profession.
L’Emploi est aussi l’utilisation de la force de travail dans la production de biens et services
économiques.
Une personne bénévole n'occupe pas un emploi au sens strict du terme. La notion d'emploi est
souvent assimilée avec celle de salariat.
En réalité la rémunération peut tout aussi bien prendre la forme :
• d'un traitement, si l'employeur est une personne publique
• d'un salaire, si l'employeur est une personne morale ou physique autre que le travailleur
• d'honoraires lorsqu'il s'agit d'un indépendant qui est son "propre employeur" (artisan,
commerçant, exploitant agricole, profession libérale,…)
Les personnes employées au sens du BIT sont celles ayant travaillé pendant une durée
quelconque, ne serait-ce qu'une heure, au cours d'une semaine dite de référence. Cette notion
est différente de celle de l'emploi au sens du recensement de la population qui elle, concerne
les personnes ayant déclaré avoir un emploi dans le formulaire du recensement.
La notion d'emploi au sens du BIT est donc plus extensive que celle au sens du recensement
de la population. Certaines personnes peuvent, en effet, ne pas considérer que des emplois
occasionnels méritent déclaration au recensement. La mesure de l'emploi au sens du BIT ne
peut être faite que par des questions précises, telles celles de l'enquête Emploi, dont un des
objectifs principaux est précisément cette mesure.
VI- LA CROISSANCE DE L’EMPLOI ET LE TAUX DE CHOMAGE SONT-ILS
LIES ?
L’évolution de l’emploi et du taux de chômage sont en général étroitement liés, en ce sens
qu’une hausse (ou une baisse) de l’emploi s’accompagne d’une diminution (ou d’une
augmentation) du taux de chômage. Cependant, en raison de la méthode utilisée pour calculer
le taux de chômage, il est possible que les deux mesures divergent parfois. Une économie qui
offre de meilleures perspectives d’emploi peut inciter des travailleurs auparavant découragés à
revenir dans la population active dans l’espoir de trouver un emploi. Un accroissement de la
population active peut exercer une pression à la hausse sur le taux de chômage, même si
l’économie crée de nouveaux emplois.
15
L’incidence d’une rapide expansion ou contraction de la population active se voit facilement
quand on observe l’évolution du taux de chômage. une partie de ce recul peut s’expliquer par
la diminution de la population active due aux travailleurs découragés qui ont cessé de
chercher un emploi.
Quels facteurs pourraient influencer la future croissance de l’emploi ?
Outre le vieillissement de la population et la nécessité d’améliorer les normes d’éducation
d’un pays, d’importants facteurs liés à l’offre pourraient peser sur la production et l’emploi
dans le secteur des ressources naturelles, en particulier à moyen et à long terme.
Ce qui est clair est qu’une appréciation de l’impact de la croissance démographique sur le
développement économique est très complexe, que des problèmes tels que le chômage, la
famine, et la malnutrition sont causés par des facteurs nombreux — incluant la croissance
démographique rapide —, et qu’insister sur les politiques de ralentissement de la croissance
démographique, sans confronter simultanément tous les autres facteurs fondamentaux de tels
problèmes peut conduire à des résultats très décevants»52. Kelley confronte ensuite cette
appréciation de la perspective révisionniste avec une des phrases importantes de la conclusion
du rapport de la National Academy of Sciences de 1986 : «Au bilan, nous parvenons à la
conclusion qualitative qu’une croissance démographique plus lente serait bénéfique pour le
développement économique de la plupart des pays en développement ».
Le ralentissement de la croissance démographique semble avoir un effet net positif sur le ratio
capital/travail, et un effet probablement positif sur les taux d’épargne. Simultanément, même
si le ralentissement de la croissance démographique a un effet d’approfondissement du capital
«capital deepening», cet effet semble être relativement modeste.
Dans le court terme, une moindre croissance démographique diminuerait l’inégalité de la
répartition des revenus, dans le cas toutefois où les politiques de population seraient orientées
vers les groupes à revenu le plus faible. Dans le long terme, l’avantage potentiel résulterait de
l’accroissement du prix du facteur travail relativement aux autres facteurs de production.
Bien que la plupart des problèmes liés au développement urbain (pression sur les services et
ralentissement du développement du secteur moderne) aient été amplifiés par la forte
croissance démographique, le ralentissement de cette croissance ne les réglera
vraisemblablement pas. Le biais urbain des politiques publiques constitue une cause beaucoup
plus importante que la croissance démographique.
16
V- POPULATION ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN HAITI
Un pays a transition démographique modérée
Les trois principales caractéristiques de la croissance démographique en Haïti sont : un taux
d’accroissement naturel élevé, une mortalité élevée et une immigration massive vers les pays
du nord et la république voisine.
En effet, le pays accuse un accroissement naturel élevé (30 pour 1000 habitants au cours du
quinquennat 2000-2005) et une mortalité modérée (10,5 pour 1000 habitants en 2000-2005).
Cette spécificité s’applique a un modèle de population a croissance modérée, avec une
structure par âge jeune. Le processus migratoire constate en Haïti depuis plus d’un demisiècle, tend aussi à accélérer cette transition démographique.
VI- RELATION ENTRE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LA POPULATION
•
Les phénomènes démographiques influent sur le développement économique.
•
Le développement économique et social influe sur le comportement des phénomènes
démographiques.
•
La croissance démographique s’entend de l’évolution des effectifs ou du volume de
population au cours d’une période donnée, en général une année civile. Elle est due a
l’action combinée de la fécondité, de la mortalité et de la migration.
Dans la perspective d’une orientation des forces économiques vers une création
substantielle et continue de richesse destinée a l’amélioration progressive des niveaux de
vie, l’augmentation rapide de la population est généralement perçue comme un obstacle
puissant a la réalisation des investissements productifs et générateurs de croissance
économique, puisque une part essentielle des ressources disponibles doivent être
consacrées a la consommation immédiate de la population dont un fort pourcentage ne se
trouve pas encore en âge de travailler. A noter que c’est dans les familles a revenu
modeste que la fécondité mesurée par le nombre de naissance vivante par femme est la
plus forte. Une fécondité élevée a certainement des effets significatifs sur la suivie de
l’enfant, sur la sante de la mère, sur le budget familial et sur le développement
économique. Dans un contexte ou il faut impérativement a dégager un important volume
de moyens physique humain, matériel et financier pour améliorer le sort des plus démunis,
l’emphase est souvent mise sur la concurrence qu’exerce l’investissement démographique
a l’investissement économique.
17
Sans minimiser l’incidence fondamentale des facteurs économiques et sociales sur la
prévalence d’une haute fécondité, il faut donc reconnaitre que le maintien d’une fécondité
élevée constitue un handicap puissant au développement économique, et qu’il convient en
conséquence de trouver les moyens adéquates pour amener la population a une diminution
substantielle du nombre moyen d’enfants par femme grâce a une modification des patrons
socio-culturels qui déterminent le comportement reproductif .
En résumé, la réduction de la croissance démographique constitue l’un des passages
obliges d’une lutte contre la pauvreté. Il faut cependant souligner à l’encre forte que la
croissance démographique et la croissance économique n’agissent pas de manière isolée
mais restent liées par des puissants rapports d’interdépendance et de réciprocité.
VIII- CAUSE ET CONSEQUENCE DE LA POPULATION SUR LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
La population est généralement étudiée sous deux aspects :
1) Son état, c’est-a-dire, ses caractéristiques du point de vue de volume, de sa
composition ou de sa distribution
2) Sa dynamique, c’est-a-dire son mouvement, son mode de croissance ou d’évolution a
travers le temps.
Les causes de la croissance démographique
La population mondiale continuera d’augmenter pendant une bonne part du siècle
prochain. L’essentiellement de cette progression se produisant dans le tiers monde. Cette
perspective donne lieu a toutes sorte de point de vue, et les débats sur le sujet tournent
fréquemment à l’aigre, Notamment quand leur orientation se fonde sur une vision globale ou
idéologique. Les questions du choix des populations a limiter et des moyens à employer
deviennent très litigieuses. Avant d’être en mesure d’aborder des problèmes de ce genre en
conséquence de cause, il nous faut examiner l’état de connaissances acquises tant sur les
cause du rapide essor démographique que sur ces effets. Il importe en particulier, dans un
devoir sur le développement économique de se soucier du rapport qui, jouant dans les deux
sens, relie la croissance démographique a l’élévation des niveaux moyens des revenus et aux
évolutions structurelles que nous appelons développement économique. Nous étudions
d’abord celui-ci en tant que cause de l’essor démographique.
18
Extrapoler sur l’avenir des taux de croissance démographique même apparemment modeste
débouche rapidement sur des projections donnant des chiffres de population que l’on peut
juger incroyable. Par exemple, la poursuite de la croissance a raison de 1.8% (taux
d’expansion moyen de 1978 a 1983) porterait la population mondiale à 6.3 milliards
d’habitants en 2000 et a 15.3 milliards en 2050. Même ci la croissance démographique se
trouvait ramener a 1%, le monde continuerait à s’orienter vers une population de 5.5 milliards
d’habitants en 2000 et de 9 milliards en 2050.
Les projections de ce type, qui ont la faveur des auteurs a la mode, effraient nombre de ceux
les lisent. Il est dur d’imaginer l’exigence dans un monde ou la population serait multiplier
par deux ou par trois par rapport a celle d’aujourd’hui. Comment cette population vivra-telle ? Quelle incidence aura-t-elle sur les réserves limitées du globe, quant a l’espace et aux
ressources naturelles ? Ne faut-il pas ralentir l’expansion démographique ? Est-ce possible ? Il
s’agit, a l’évidence de questions vitales qui intéressent chaque humain.
Les extrapolations linéaires des tendances actuelles ne sont pas valables, car des éléments
donnent a penser
que, comme les pays industriels auparavant, les pays en voie de
développement passeront par une transition démographique. Mais les faits montent déjà que
l’évolution dans les deux groupes de pays présentera des différences. La baisse des taux de
mortalité dans les pays du tiers-monde intervient dans des tranches de revenu individuel
beaucoup plus faible qu’avant. Mais l’on ne sait pas encore dans quel rythme les taux de
natalité diminueront. Dans les deux dernières décennies grosso modo, un grand nombre des
pays du tiers-monde-mais non leur totalité jusqu'à présent-ont vu l’amorce d’un déclin de leur
taux de natalité. Comme le montre le tableau 7-4, le taux brut de natalité dans les pays en voie
de développement est tombe d’un tiers de 1960 à 1983.
URBANISATION, EXODE RURAL ET CROISSANCE-ÉCONOMIQUE
Le développement de l’urbanisation constate en Haïti depuis environ un demi siècle est un
phénomène maintenant bien connu. Du quinquennat 1970 -1975 où la population globale des
villes était estimée à 1, 142,000 personnes soit 22 % de la population totale, la population
urbaine passe à 4, 818,000 habitants soit 47,7 % en 2010.
L’analyse plus détaillée de la croissance urbaine notamment de la croissance des différentes
catégories de villes : grandes villes (essentiellement Port-au-Prince, Gonaïves, Cap-Haitien),
moyennes et petites villes, montre qu’à partir de 1985 on assiste a la mise en place d’une
véritable armature urbaine : en effet, on peut voir que 40% de la population urbaine totale du
19
pays se trouve dans le département de l’Ouest notamment dans la zone métropolitaine de
Port-au-Prince.
CONTEXTE DE LA CROISSANCE ET DE L’EMPLOI?
Les pays développés affichent une faible croissance de l’emploi depuis la fin de la récession
de 2008-2009. L’histoire nous apprend que la reprise économique met plus de temps à
s’amorcer après une crise financière qu’après d’autres types de crise (p. ex. une crise
budgétaire ou un choc pétrolier), parce que les banques prêtent moins afin d’essayer de
redresser leur bilan. Parallèlement, les ménages reportent leurs dépenses pour réduire leur
endettement, tandis que les gouvernements restreignent les leurs afin de résorber le déficit
financier qui s’est creusé sous l’effet des stimulants financiers mis en œuvre pour relancer
l’activité économique pendant la récession.
CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET CROISSANCE ECONOMIQUE
Il est donc possible de schématiser les traits caractéristiques des principales étapes ou,
moins historiquement, des principales perspectives théoriques sur le problème des
conséquences économiques de la croissance démographique. A la lumière de cette
présentation articulée des différentes perspectives sur la problématique démo-économique qui
se sont succédé en même temps qu’elles se sont chevauchées et survécues, il est possible
d’identifier une tendance générale à la nuanciation et à la relativisation des effets
économiques de la forte croissance démographique.
La période orthodoxe correspondrait donc à une exception, d’une taille certaine, à la
dynamique générale de mise en perspective des interactions démo économiques. La force du
corpus orthodoxe a résidé dans ses fondements théoriques forts, à savoir les modèles de
croissance de type Harrod-Domar et Solow, qui ont conduit aux modèles de développement
basés sur l’accumulation de capital physique, et sur le principe élargi des rendements
décroissants, mais également dans sa perspective de court terme qui est séduisante pour la
définition de l’action politique. L’inventaire des nombreuses analyses empiriques ayant
commencé à se développer à partir de, la fin des années 1960 a pu conduire à une prise de
conscience simultanée des limites de la perspective orthodoxe, largement théorique et
simplifiante, et de la nécessité de revenir à des interprétations plus nuancées du rôle de la
population dans le développement. Il est alors tentant de rejoindre l’argument surprenant de
Kelley et Schmidt124 selon lequel la plupart des économistes qui se sont spécialisés dans les
problèmes de population ont finalement adopté une position balancée et distinctement non20
alarmiste quant aux conséquences économiques de la croissance démographique.
L’explication est simple. Alors que beaucoup tendraient à supposer qu’une croissance
démographique ralentie constituerait un avantage en termes de potentiel de croissance du
niveau de vie par tête, spécialement dans les pays pauvres.
IX. CONCLUSION
En fait, la solution aux problèmes de croissance économique et d’emploi réside dans des
opérations intégrées au centre desquelles se trouve la population dont la maitrise de son
évolution doit être une préoccupation permanente pour les pouvoirs publics.
En effet, bien que l’intégration de la variable population dans la perspective de planification
de développement économique et social soit de nos jours d’une nécessité impérieuse, les
efforts accomplis dans ce domaine demeurent jusqu’à présent non significatifs par rapport aux
attentes des décideurs économiques et politiques. Les manquements enregistrés en matière de
création d’emploi et de croissance économique contribuent à fragiliser le système. Il est, par
conséquent, plus que jamais nécessaire de développer la multidisciplinarité au niveau des
équipes chargées de la planification socio-démographique et économique.
La lutte pour l’équilibrage des rapports entre la population, la croissance économique et
l’emploi vise à atteindre l’objectif global du développement durable comme souligné à la
Conférence Internationale sur la Population et le Développement.
L’amélioration de la
qualité de vie des citoyens, doit indubitablement passer à la croisée des chemins de l’équilibre
de ces trois éléments à tous les niveaux de l’organisation sociale. Le premier (population)
peut favoriser la croissance économique mais n’en est pas une condition sine qua non s’il n’ y
a pas une bonne politique publique pouvant créer l’adéquation entre elle et le croissance elle
même.
Le niveau économique est important mais il doit être en adéquation avec l’évolution de la
population et de l’emploi.
L’effet du niveau de la croissance de la population
sur
l’amélioration des conditions de vie du point de vue sociale et économique est souligné par
la quasi-totalité des études traitant de ces questions. Mais il est important de souligner que le
niveau de croissance économique et la création d’emploi ne dépendent pas exclusivement de
l’évolution de la population, mais est tributaire également d’autres facteurs exogènes qui
peuvent être l’influencer.
21
X- BIBLIOGRAPHIE
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(CELADE) /CEPAL ; Estimations et Projection de la Population Totale Urbaine,
Rurale et Economiquement Active, Bibliothèque Nationale d Haïti, Mai 2008.
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