I T I N e R A I R E b o tani q u e Au fil de l’eau J Distance 4,8 km Plantes vasculaires êêê Durée 2 h 30 min à 3 h Bryophytes êê Lichens êê J F M AM J J A S OND Le parcours que nous vous proposons ici relie les Falaises de Saint-Jean au Parc La Grange. Ces deux sites, de grande surface, mais très différents par leur histoire et leur physionomie, sont parmi les plus riches en espèces de la Ville de Genève. Vous traverserez ainsi la Ville au fil du Rhône, surpris de voir comment la nature occupe les différents milieux que notre Cité a modelés. Le « Sentier du Promeneur Solitaire » vous mène aux Falaises de Saint-Jean (voir p. 177). Ce site est un cordon forestier accroché à la falaise morainique autrefois déposée par le glacier du Rhône. Les conditions naturelles y sont très particulières, avec une humidité importante au pied des falaises et une exposition très ensoleillée. Ces conditions environnementales variées permettent à un grand nombre d’espèces de prospérer. Signalons la présence du figuier (Ficus carica) et de nombreuses autres espèces d’affinité méditerranéenne ou encore d’espèces de rives de cours d’eau. En quittant le côté sauvage des falaises, vous rejoignez le très urbanisé Quai du Seujet (voir p. 105). D’autres espèces ont colonisé les pieds d’arbre, les espaces de prairie autour des sculptures et les interstices du sol. En étant attentifs, vous pourrez observer près de 50 espèces différentes de plantes vasculaires. © Renaud B. Vue sur le quai du Seujet 242 La Promenade de Saint-Jean (voir p. 99) est également un site d’intérêt pour la flore en Ville. Des espèces rares mais discrètes, telles que le coronope écailleux (Coronopus squamatus, voir p. 205), le rumex élégant (Rumex pulcher, voir p. 222) ou la stellaire pâle (Stellaria pallida, voir p. 225), peuvent y être observées. Promenade de Saint-Jean Falaises de Saint-Jean Quai du Seujet Départ I T I N e R A I R E b o tani q u e Parc la Grange Arrivée © CJB / SITG - 11 / 2013 En longeant le Rhône jusqu’au Pont de la Machine, observez les différents espaces pavés sous vos pieds (Quai des ­Bergues, Place du Chevelu, Quai Bezanson-Hugues, Place de la Petite Fusterie…) : de nombreuses espèces au physique comprimé par le piétinement s’offriront à vous. Une grande partie des interstices non bétonnés sont colonisés par des espèces rudérales. De la même manière que pour les autres espaces naturels, ces milieux particuliers sont soumis au risque de voir des espèces « exotiques » s’implanter. Citons, par exemple, le chénopode couché (Chenopodium pumilio), originaire d’Australie, qui colonise progressivement ces espaces au détriment d’espèces locales menacées tel que le chénopode botryde (Chenopodium botrys). © Renaud B. Langue de cerf (Phyllitis scolopendrium) © Martin P. Pavés urbains traditionnels La balade botanique se poursuit en direction du Jardin Anglais et de sa belle collection d’arbres. Puis, en longeant la Rade, vous vous dirigez vers le Parc La Grange (voir p. 134). Ce parc d’une surface importante (20 ha) est un véritable écrin de verdure et de tranquillité. La multitude de milieux qu’il abrite (bosquets, prairies, zones humides, graviers, haies…) en font un véritable réservoir de biodiversité à l’échelle de la Ville. Avec 182 espèces comptabilisées lors des inventaires, dont 3 prioritaires à l’échelle du canton de Genève, ce site est particulièrement important. La zone graveleuse à proximité des vestiges romains abrite par exemple de nombreuses espèces des milieux secs, tels que les lichens Peltigera canina et P. didactyla, alors que les bordures du parc sont plutôt forestières. 243