Acrobat PDFMaker pour Microsoft

publicité
DEPARTEMENT DE PHYSIQUE
PRINTEMPS DES SCIENCES 2002
________________________________________________________________________________________
__
La Supraconductivité
Printemps des Sciences 2002 : l’énergie sous toutes ses formes
Présentation Andrieux David, Ngô Fabien
______________________________________________________________________________________
____
Il s’agit de l’un des rares phénomène quantique macroscopique : un supraconducteur
est un matériau qui, en-dessous d’une certaine température Tc , va présenter des
caractéristiques exceptionnelles! Ce qui entraîne une série de phénomènes surprenants
comme la lévitation,…
Les supraconducteurs sont donc caractérisés par deux propriétés particulières :
1) Résistance électrique nulle
Un supraconducteur, refroidi en-dessous de sa
température critique Tc, va présenter une
résistance électrique nulle :
R=0Ω
2) Diamagnétisme parfait (ou effet
Meissner)
Quand on applique un champ
magnétique B0 au-dessus de Tc et
qu’on refroidit en-dessous de Tc : dans
le conducteur parfait, la conductivité
s’oppose à la variation du flux alors
que le supraconducteur exclut le flux
de son volume.
Un supraconducteur va donc expulser tout champ magnétique extérieur (sauf sur
une minuscule couche en surface) tant que celui-ci est inférieur à une certaine
valeur Bc qui dépend de T :
Bc = Bco (1 - T2/Tc2)
Théorie BCS
En 1957, John Bardeen, Leon Cooper, John Schrieffer reçoivent le prix Nobel de
physique pour la première théorie correcte sur le fonctionnement des supraconducteurs.
Tout part de l’idée que deux électrons peuvent s’attirer ! Comment cela est-il
possible? En effet il est bien connu que deux charges de même signe se repoussent selon
la loi de Coulomb :
q.q'
F= 1
4πε0 r2
Dans un métal, lorsqu’il se déplace, un électron va modifier légèrement la position
des noyaux situés sur son parcours. Ces distorsions, nommées phonons, créent de petites
zones positives qui attirent un autre électron : on assiste donc à la création d’une paire
d’électrons de spins opposés, appelée paire de Cooper.
Comme les électrons se déplacent plus vite que les noyaux, le premier électron est loin
de l’ion qu’il a déplacé lorsque le second électron arrive; la paire est donc liée par une
interaction décalée à la fois dans le temps et dans l’espace.
Nous pouvons maintenant interpréter l’absence de résistance ainsi que le
diamagnétisme parfait :
- tous les électrons se comportant en un ensemble cohérent, il n’y aura pas d’effet Joule,
au contraire d’un flux ordinaire où certains électrons peuvent perdre de l’énergie par
interaction avec des impuretés ou par l’agitation thermique des noyaux.
- les courants étant non-dissipatifs, lorsqu’un champ magnétique extérieur est imposé,
un courant induit va s’installer et, en vertu de la loi de Faraday, produire un champ
opposé.
J=
ne2
m
où
A
J = densité de
courant
A = potentiel vecteur
Seulement, ces paires de Cooper peuvent être brisées si on leur apporte suffisamment
d’énergie : c’est le cas lorsqu’on élève trop la température ou lorsqu’on applique un
champ magnétique intense. Ces effets peuvent être combinés, ce qui explique la
dépendance de Bc en fonction de Tc.
Applications
La découverte de supraconducteurs à « haute » température offre toute une série
de nouvelles possibilités :
- Transport et stockage de l’électricité :
Les supraconducteurs permettent en effet de stocker
indéfiniment du courant, et cela sans aucune perte.
On peut donc en faire des câbles : ceci a été testé
dans la ville de Detroit où 110 kg de supraconducteurs
ont remplacé 8200 kg de cuivre tout en multipliant par 3
la densité de courant transportée ! et ce tout en diminuant
les pertes de 80% par rapport aux lignes classiques.
Dans le domaine des microprocesseurs, on cherche
actuellement à utiliser des supraconducteurs pour
atteindre des fréquences du “ petaflops ”,
soit 1015 opérations par seconde, alors que les meilleures
performances sont aujourd’hui de l’ordre du teraflop (1012 Hz)
- Lévitation
pouvoir
Meissner
contrebalancer
de
qui peut
On peut faire léviter toute une série d’objets :
le supraconducteur repoussant tout champ
magnétique, un aimant placé au-dessus va
léviter, par application directe de l’effet
(si son champ est assez puissant pour
la gravité).
A ce moment-là, il ne reste plus que le frottement
l’air, ce qui est un avantage évident. On a donc
construit au Japon un train « magnétique »,
atteindre des vitesses de plus de 500 km/h.
- Et les supraconducteurs trouvent également des applications directes dans de
nombreux autres domaines : accélérateurs de particules, imagerie biomédicale, …
Types de supraconducteurs
En réalité, on distingue trois types de supraconducteurs :
- Supraconducteurs de type I :
Il s’agit généralement de métaux. Ces matériaux
présentent un effet Meissner total : à part sur une
petite profondeur en surface (la “longueur de pénétration”),
tout le flux magnétique est expulsé tant qu’il est inférieur au
champ magnétique critique Bc. Leur température critique Tc
est très basse, les rendant impropres aux utilisations
pratiques. (Ex : Al à 1.175 K)
- Supraconducteurs de type II :
Ceux-ci sont souvent des alliages. Ils se comportent
de manière plus étrange : ils commencent par expulser
le flux, pour ensuite le laisser pénétrer progressivement
jusqu’à son entrée complète. Entre les deux (état “mixte”),
on assiste à la création de zones supraconductrices séparées
par des zones non-supraconductrices. Ce type de
supraconducteurs présente généralement l’avantage de
posséder une température critique Tc élevée.
(Ex :Nb3Sn 18.1 K)
- Supraconducteurs à haute température :
Ils se comportent du point de vue magnétique comme les types II. Leur mécanisme
n’est pas élucidé, mais ils possèdent une très haute température critique.
(Ex : YBa2Cu3O7+ à 93K)
Téléchargement