Groupe « Théories de la lecture/Lectures de la théorie » Responsables : Richard Pedot, Richard Pedot et Isabelle Alfandary (depuis la rentrée 2011), et Chantal Delourme (rentrée 2012) Bilan et projets dans le cadre de l’évaluation AERES (vague « D ») Bilan 2007-2012 1) ce qui fait la singularité du champ couvert par le groupe de recherche Le groupe Théories de la lecture, lectures de la théorie s’intéresse plus directement aux théories de l’interprétation. Chaque séance de son séminaire consiste en une lecture collective de textes qui peuvent appartenir au domaine philosophique, linguistique, sociologique, à celui de la critique littéraire. Il vise à alimenter et affiner la réflexion théorique et la pratique interprétative, notamment en se confrontant à des textes venant d’horizons variés (suggérés par les membres du groupe, en fonction de leurs préoccupations propres). L’intérêt de ce mode de définition du programme des séminaires est que les participants se voient nécessairement confrontés à des théories et des approches qui ne leur sont pas nécessairement familières mais qui par leur nouveauté peuvent fructifier leur recherche de manière inattendue. La finalité critique du séminaire est d’amener à réfléchir sur l’interprétation en passant par l’examen des approches théoriques et de ce qu’elles nous disent, par leurs concepts et leur mise en discours, de la pratique de la lecture. Toute théorie est à ce titre envisagée comme une théorie de la lecture et, par conséquent, toute lecture théorique comme une réflexion en puissance sur la lecture et sa praxis. La théorie n’est dès lors pas un objet d’études comme un autre mais un objet toujours mêlé, de façon explicite ou non, à nos objets d’études principaux — en littérature, linguistique, civilisation, … Ces deux dernières années un autre mode de fonctionnement a été inauguré, qui consiste à imaginer un programme à partir d’un texte dont les questions sont ramifiées et examinées en fonction d’autres textes soumis à la lecture collective en raison de leurs intersections avec celui de départ. Ainsi, en 2010-2011, Le Malaise dans la culture, discuté lors de la première séance a donné lieu à d’autres débats autour d’œuvres liées aux problématiques rencontrées dans le texte de Freud. Le principe d’organisation du séminaire et ses visées restent identiques, mais le choix d’un texte de référence permet d’affiner la réflexion dans les champs concernés. 2) le développement, l'expansion des activités de recherche du groupe Tout en restant fidèle à sa vocation première — discussion de textes théoriques, sans visée de publication des travaux du séminaire —, Lectures de la théorie participe néanmoins à d’autres activités en collaboration. Ainsi il a été partenaire du projet « Lire (depuis) Le Malaise dans la culture » en 2010-2011, en centrant son programme sur la lecture de textes rencontrant les questionnements freudiens. Ce projet faisait partie des activités interdisciplinaires du Pôle Tout-Monde, à Paris Ouest. Les séances sont toujours organisés selon un rythme quasi mensuel entre octobre et juin. Le séminaire est désormais organisé en collaboration avec l’université de Paris Est Créteil (responsable Isabelle Alfandary). Les activités spécifiques du groupe se poursuivent dans le séminaire, séminaire de réflexion théorique, mais les collaborations sont développées avec le groupe Tropismes sur des projets de colloque ou sur des thématiques croisées (ex. le travail autour du Malaise dans la culture de Freud) 3) les réponses à des appels à projet Participation au projet Pôle Tout-Monde, Paris Ouest (cf. liste des manifestations) Participation au PRES Paris Ouest-Paris 8 (organisation d’un colloque international en juin 2013) 4) les partenariats privilégiés (régionaux, nationaux et internationaux), surtout en termes de partenariats stables. - le séminaire est depuis septembre 2011 organisé conjointement avec l’université de Paris Est Créteil (IMAGER — EA 3958) 5) liste des manifestations organisées et prévues par votre groupe de recherche par année en les resituant dans leur logique scientifique (activités CREA, activités pôle) programme des séminaires sept. 2008 - juin 2012 * 2011-2012 Samedi 15 octobre 2011 DERRIDA , Jacques. Résistances de la psychanalyse Samedi 19 novembre 2011 DE CERTEAU, Michel. Histoire et psychanalyse entre science et fiction Samedi 7 janvier 2012 DELEUZE, Gilles et Félix GUATTARI. Capitalisme et schizophrénie 1. L’Anti-Œdipe. Samedi 11 février 2012 JULLIEN, François. L’Indifférence à la psychanalyse : sagesse du lettré chinois, désir du psychanalyste Samedi 17 mars 2012 LACAN, Jacques. Séminaire XX « Encore » Samedi 5 mai 2012 Susan BERNSTEIN (Brown University) présentera son livre Housing Problems Samedi 9 juin 2012 DERRIDA, Jacques. « Poétique et politique du témoignage » * 2010-2011 : - séminaire organisé autour du Malaise dans la culture, dans le cadre du projet Pôle Tout-Monde de Paris Ouest intitulé « Lire (depuis) Le Malaise dans la culture » Samedi 9 octobre 2010 : FREUD, Sigmund. Le Malaise dans la civilisation / Le Malaise dans la culture Pas de séance du séminaire en novembre en raison du colloque interdisciplinaire des 8 et 9 novembre 2010 : Lire (depuis) « Le Malaise dans la culture » Samedi 11 décembre 2010 : BENJAMIN, Walter « Le Conteur », Œuvres : III et « Expérience et pauvreté », Œuvres : II Samedi 15 janvier 2011 : DIDI-HUBERMAN, G., Survivance des lucioles Samedi 5 mars 2011 : LACAN, Jacques, Séminaire : VII : L’Éthique de la psychanalyse. Samedi 14 mai 2011 : ARENDT Hannah, La Crise dans la culture Samedi 18 juin 2011 : LYOTARD, Jean-François. « Survivant », Lectures d’enfance * 2009-2010 Samedi 10 octobre 2009 BARTHES, Roland, Le Neutre Samedi 14 novembre 2009 DIDI-HUBERMAN, Georges, Devant le Temps samedi 23 janvier 2010 CULIOLI, Antoine, « Un linguiste face aux textes saussuriens » in Simon Bouquet (dir.) L’Herne. Saussure samedi 20 février 2010 BLANCHOT, Maurice, L’Entretien infini Samedi 27 mars 2010 MEYER, Michel, De la problématologie Samedi 29 mai DERRIDA, Jacques. La Voix et le phénomène. * 2008-2009 Samedi 27 septembre 2008 : AMALRIC Jean-Luc, Ricoeur, Derrida : l’enjeu de la métaphore 25 octobre 2008 : FREUD. L’Interprétation des rêves. 29 novembre 2008 : CANOVAS, Frédéric. L’Écriture rêvée 10 janvier 2009 : KLEIBER, George. La Métaphore entre rhétorique et philosophie. 7 février 2009 : RANCIÈRE, Jacques. Politique de la littérature. 21 mars 2009 : BUTLER, Judith. Giving an Account of Oneself. 16 mai 2009 : JENNY, Laurent. Je suis la révolution. manifestations en cours ou en projet * 2012-2013 : - séminaire Traduction et transfert samedi 13 octobre 2012 : "’Walter Benjamin’s ’The Task of the Translator’", extrait de The Resistance to Theory de Paul de Man samedi 1er décembre 2012 : Samuel WEBER. The Legend of Freud. Présenté par Samuel Weber. samedi 26 janvier 2013 : Jacques DERRIDA. "Des Tours de Babel" [1980] dans Psyché. Inventions de l’autre, 1. samedi 16 février 2013 : Barbara CASSIN, dir. Vocabulaire Européen des philosophies, dictionnaire des intraduisibles. & Giorgio AGAMBEN, "Experimentum linguae", dans Enfance et histoire. samedi 23 mars 2013 : Maurice MERLEAU-PONTY, "Le langage indirect et les voies du silence", dans Signes. samedi 20 avril 2013 : Frederic JAMESON,"On Interpretation : Literature as a Socially Symbolic Act", dans The Political Unconscious, Cornell University Press, 1981. - colloque international (juin 2013) : Psychanalyse et déconstruction, en collaboration avec plusieurs universités françaises et étrangères — ce colloque s’inscrit dans le PRES Paris Ouest - Paris 8. « Psychanalyse et déconstruction », Colloque international, 6 – 7 – 8 juin 2013 Ce colloque fera date pour une double raison : il a lieu dans un temps et dans un contexte qui permet à distance de la production de deux œuvres majeures du poststructuralisme français, celle de Jacques Lacan et celle de Jacques Derrida, de s’autoriser à un recul critique par rapport à leurs enjeux et à leur portée; il est le premier colloque dédié exclusivement à l’articulation de ces deux œuvres qui occupent une place centrale dans le débat intellectuel mondial et permet donc de rassembler des chercheurs internationaux issus de champs disciplinaires et pratiques différents mais intimement liés : la psychanalyse, la philosophie et la critique littéraire. C’est un double héritage de la pensée française des années 70 qui sera interrogée à l’occasion de cette manifestation, héritage dont la portée reste capitale à l’époque contemporaine. Les participants qui ont accepté de s’y associer sont des spécialistes internationalement reconnus des deux œuvres : universitaires, psychanalystes, philosophes, professeurs de littérature et critiques littéraires. Le colloque se déroulera dans le contexte d’un événement intellectuel d’une importance nationale et internationale puisque le Collège International de Philosophie fondé par Jacques Derrida en 1982 fêtera ses trente ans dans la première quinzaine du mois de juin 2013. Comité scientifique : Samuel Weber (Northwestern University), Susan Bernstein (Brown University), Marc Redfield (Brown University), Luis-Miguel Isava (Université de Caracas), Scott McCracken (Keele University), Rachel Bowlby (University College London), Elena Gualtieri (University of Groningen), Jane Goldman (Glasgow University), Victoria Bridges Moussaron (Université de Lille), Jean-Michel Ganteau (Université de Montpellier) Comité d’organisation : Chantal Delourme (Université Paris-Ouest), Richard Pedot, Professeur, Université Pairs Ouest, Isabelle Alfandary (Université UPEC), Axel Nesme (Université Lyon-2), Marie Dominique Garnier (Université Paris 8), Yves Abrioux (Université Paris 8). Argument : Dans « La Scène de l’écriture », Jacques Derrida écrivait : « Malgré les apparences, la déconstruction du logocentrisme n’est pas une psychanalyse de la philosophie », ajoutant que les concepts freudiens « appartiennent tous, sans aucune exception, à l’histoire de la métaphysique ». Ces deux citations, dans la symétrie qu’elles proposent, sont une invitation à interroger le lien entre psychanalyse et déconstruction — geste qui est tout sauf évident. En effet, aucun des deux termes ne va de soi. En premier lieu, pour chacun d’eux, se pose la question même de « soi », à la fois dans sa définition spécifique et dans celle de ses objets. D’autre part, comme les citations de Derrida semblent l’indiquer, le lien est précisément ce qui est doublement mis en cause : intrinsèquement, chaque domaine exposant la question du lien comme question inépuisable ; extrinsèquement, le rapport entre ces deux domaines se caractérisant par des modalités allant du malentendu à l’ignorance ou au déni. Il y va sans doute, pour l’un comme pour l’autre, d’héritages multiples tant dans l’histoire de la philosophie qu’autour de la figure de Freud, et entre les deux — héritages assumés ou non, voire refus d’héritage ou « mal d’archives » qui ne serait pas sans atteindre la déconstruction. On pourra s’interroger ici sur les effets institutionnels et institutionnalisants qui tendent à rendre les deux domaines étanches l’un à l’autre alors même qu’ils ne cessent de s’interpeller. Mais si le lien peut être posé, ne serait-ce que comme question, n’est-ce pas en raison de l’existence de lieux de passage où se joue l’interprétation, tels que le signifiant, la lettre, la littérature, le secret, l’identité, … ? Lieux qui auraient en commun de défier les préjugés métaphysiques. On aura compris que ce colloque invite à voyager d’indécidable en interminable, comme l’interprétation selon l’un ou l’autre champ critique, en un geste de différement renouvelé. Le « et » du titre ne suppose pas une addition qui finirait en synthèse, ni ne se conçoit comme la possibilité de soustraire un champ à l’autre ou de l’autre pour une meilleure définition de chacun des deux termes, impensables l’un sans l’autre. Participants : M. Bernard Baas (Strasbourg), Mme Marie-Dominique Garnier (Université Paris 8), Mme Barbara Cassin (CNRS), M. Jean-Michel Rabaté (University of Pennsylvania), M. Stéphane Habib (Ecole des Hautes Etudes en Psychanalyse), M. Joseph Cohen (Trinity College Dublin), Mme Monique David-Ménard (Université Paris 7 Denis Diderot, Association de Psychanalyse Freudienne), M. Marc Amfreville (Université Paris Sorbonne), M. Frédéric Regard (Université Paris Sorbonne), M. Axel Nesme (Université Lyon 2), M. Richard Pedot (Université Paris Ouest), M. Eyal Peretz (Indiana University, Bloomington), Mme Avital Ronell (New York University), Mme Laura Odello (Collège International de Philosophie), M. Christian Fierens (Association Lacanienne Internationale), M. Marcus Coelen (Ludwig Maxilians Universität, München), M. Patrick Guyomard (Université Paris 7 Denis Diderot, Association de Psychanalyse Freudienne), Mme Cynthia Chase (Cornell University), Mme Sarah Anaïs Crevier Goulet (Post-doctorante Université de Paris VII). M Joshua Kates (Indiana University Boomington), Jane Goldman (Glasgow University). 7) adossement des activités de recherche du groupe à la formation Le séminaire a été dès l’origine conçu dans l’optique d’encourager la réflexion théorique des doctorants. Cet engagement n’a pas varié. Les activités du séminaire attirent toujours des doctorants mais aussi, quoiqu’en nombre moindre, des étudiants de M2 soucieux d’approfondir leur bagage conceptuel au-delà de ce que leur apportent les séminaires de Master recherche. Au sein de Lectures de la théorie, les étudiants en formation peuvent également bénéficier d’échanges avec des chercheurs confirmés qui y participent également très régulièrement. Lectures de la théorie se conçoit donc comme séminaire de formation doctorale sans rien renier des exigences de n’importe quel séminaire de recherche.