La ligne enfouie n`est pas enterrée

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“VENDREDI 10 MARS 2017 ““
À LA UNE
Un examen du
Conseil fédéral
attendu
Le Conseil
national suit
les Valaisans
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La ligne
enfouie n’est
pas enterrée
ÉNERGIE
Le Conseil national a accepté
hier un postulat du Valaisan
Mathias Reynard qui veut l’enfouissement
des lignes THT entre Chamoson et Ulrichen.
RAPPEL DES FAITS POUR LE TRONÇON CHAMOSON-CHIPPIS
L’Office fédéral de l’énergie (OFEN) ap- cours des opposants au TAF, rejeté en
prouve en 2010 un projet de ligne aé- décembre 2016. Entre 2015 et 2016, des
rienne à très haute tension plusieurs citoyens de Grône, Chalais et Chippis se
fois modifié entre Chamoson et Chippis. mobilisent contre cette ligne aérienne.
Des collectivités et des privés s’y oppo- Les municipalités de ces trois localités
sent. Le Tribunal administratif fédéral leur emboîtent le pas. Des postulats
(TAF) puis le Tribunal fédéral (TF) rejet- au Grand Conseil sont acceptés. La protent les recours en 2013. En janvier 2015, cédure est pendante au TF après un
l’OFEN approuve un nouveau projet. Re- énième recours des opposants. }
SAMUEL JACQUIER
Le rapport de force autour des lignes à
très haute tension entre Chamoson et
Ulrichen s’est-il inversé hier à Berne?
Un postulat du conseiller national
Mathias Reynard demandant au Conseil fédéral d’examiner la construction
d’une ligne enterrée sur le tracé global
entre Chamoson et Ulrichen a été plébiscité par les élus fédéraux par 127 voix
contre 60 et 5 abstentions. De quoi réjouir le dépositaire du postulat, par
ailleurs président de l’association suisse
Haute Tension Sous Terre. «C’est une sacrée victoire, lance-t-il. Un succès inattendu qui a été mené en équipe puisque tous
les élus valaisans ont su convaincre des
membres de chaque groupe.» En effet,
tous les conseillers nationaux du canton
ont joué de leur influence, alors que le
Conseil fédéral et les premiers mots
d’ordre des partis laissaient penser à un
balayage de ce postulat.
Trois tracés sont concernés: la ligne
entre Chamoson et Chippis, celle entre
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Chippis et Mörel, puis celle entre Mörel
et Ulrichen.
Quelles conséquences sur
le jugement du Tribunal fédéral?
Dans les faits, le Conseil fédéral devra
fournir un rapport détaillé qui évalue
des variantes d’enfouissement de ces lignes. L’Office fédéral de l’énergie (OFEN)
sera chargé de ces études. Un recours
des opposants à la ligne ChamosonChippis est actuellement pendant au
Tribunal fédéral.
La décision d’hier à Berne aura-t-elle
des influences sur ce jugement? Contacté, le service de presse du Tribunal
fédéral ne s’exprime pas. Pour Fabien
Luethi, porte-parole de l’OFEN, «la procédure d’approbation des plans pour la ligne aérienne Chamoson-Chippis est actuellement traitée par le Tribunal fédéral.
Celle-ci n’est pas dépendante de cette décision parlementaire.»
Selon l’article 105 de la loi sur le
Tribunal fédéral, «le TF statue sur la base
des faits établis par l’autorité précédente».
Les différentes lignes à très haute tension entre Chamoson et Ulrichen doivent faire face à de nombreux opposants. SACHA BITTEL/A
Tous les élus
Nous ne
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valaisans ont su
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convaincre dans
leurs groupes.»
MATHIAS REYNARD
CONSEILLER NATIONAL
Ce qui tendrait à corroborer les propos
du porte-parole de l’OFEN.
Opposants confiants,
Swissgrid attend
De son côté, Mathias Reynard rappelle que «l’OFEN, qui attribue les autori-
position sur
ce postulat.»
MARIE-CLAUDE
DEBONS
PORTE-PAROLE
DE SWISSGRID
sations pour les différents projets de
Swissgrid, est soumis aux décisions du
Parlement. Il semble difficile pour eux de
s’entêter.» La confiance est donc de mise
du côté du conseiller national comme
du président du groupement THT Sous
Terre Valais, Marcel Bayard. «Cette nou-
velle très positive nous donne de l’espoir
pour la suite», explique-t-il.
Swissgrid, porteur des projets de lignes électriques, ne préfère pas se
mouiller après cette décision de la
Chambre du peuple. «Nous ne prenons
pas position sur ce postulat qui impacte les
autorités fédérales. Nous attendons la décision du Tribunal fédéral», souligne
Marie-Claude Debons, porte-parole de
la société de transport d’électricité.
«Le Conseil d’Etat
doit se positionner»
Les oppositions aux lignes aériennes à
très haute tension se sont multipliées ces
derniers mois dans la société civile valaisanne. Mais aussi au sein des communes,
notamment celles du coteau directement concerné. Alors que le Conseil national a fait un pas important vers l’enfouissement des lignes THT, le Conseil
d’Etat ne s’est toujours pas prononcé officiellement. «Le gouvernement devra prendre position rapidement pour un enfouissement», conclut Mathias Reynard. }
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