Corrigé EC3 DST n°1 Vous montrerez que le PIB présente certaines limites pour mesurer l’activité économique. Introduction : Nos économies connaissent depuis la crise financière de 2008, une activité économique ralentie voire en récession pour certains pays comme la Grèce. La préoccupation majeure de nos gouvernants est de stimuler cette activité économique. Des indicateurs macroéconomiques ont été créés par les économistes pour analyser la conjoncture économique, ce qui permet de mener des politiques économiques pour stimuler l’activité économique. Le PIB est l’agrégat le plus utilisé. Il mesure la richesse créée dans une économie par la somme des valeurs ajoutées. Il permet de calculer son augmentation et ainsi de rendre compte de la croissance économique. Grâce à lui, des comparaisons internationales peuvent être réalisées. Pourtant, il est fortement critiqué aujourd’hui. Quelles sont les limites du PIB pour mesurer l’activité économique ? Le PIB n’intègre pas dans son calcul toute la production réalisée dans une économie ; il ne rend pas compte de la finalité de la production et enfin il mesure mal les revenus perçus. . I / Le PIB ne prend pas en compte toutes les activités économiques de production. A/ Il ne comptabilise pas les activités non déclarées. 1/Il néglige les biens et les services créés par le travail non rémunéré, comme le travail domestique, les services entre voisins et le bénévolat qui sont des activités légales. ->Ces activités ont pourtant un impact positif sur la richesse créée et le bien être. Si nous les achetions sous forme d’heures de ménage ou de jardinage, elles seraient comptabilisées dans le PIB. Ces activités représentent une fraction importante de l’activité économique. 2/Ainsi, cette auto-production a été évaluée par l’OCDE en 2010. ->Le travail non rémunéré représente plus de 40%du PIB au Portugal et 33% en France selon l’OCDE. 3/De plus, certaines Ces activités souterraines drogue et la prostitution. ->Il ignore ainsi activités illégales échappent aux comptes nationaux. ne sont pas déclarées à l’administration fiscale; elles regroupent le travail au noir, le trafic d’armes, le trafic de Elles échappent à l’impôt les activités qui se réalisent hors marché qu’elles soient légales ou illégales et sous-évalue la richesse créée. B/Il sous-évalue les activités non marchandes. 1/Les services publics sont sous-évalués. Les services publics français sont produits par les administrations publiques françaises et sont évalués au coût des facteurs de production. Ne s’échangeant pas sur un marché, ils n’ont pas de prix. Or, un certain nombre de services comme l’éducation et la santé peuvent être offerts par le marché dans certains pays au prix du marché plus élevé que le coût de production. Le prix du marché est toujours supérieur au coût. La production d’un pays qui privilégie les services publics est donc sous estimée par rapport à un pays qui laisse au marché le soin d’offrir ces mêmes services. De plus, cette évaluation ne tient pas compte de l’augmentation de la productivité et de l’amélioration de la qualité des services. Il existe des services dont la qualité est complexe, pluridimentionnelle et difficile à mesurer comme les soins médicaux, les services de l’enseignement les activités de recherche… 2/ Il empêche ainsi de véritables comparaisons internationales. Si dans certains pays, certains services sont produits par le secteur privé, ils sont évalués au prix du marché et si dans d’autres pays, les services sont produits par l’Etat ils sont évalués par les dépenses publiques ce qui rend les comparaisons difficiles. II/ La finalité des biens et services produits n’est pas prise en compte. A/Il ne rend pas compte des effets contradictoires de la production. 1/Il additionne des productions qui ont une faible utilité sociale avec des productions à forte utilité sociale. Il égalise toutes les activités quelque soient leurs effets sur les conditions de vie, ce qui surévalue la richesse créée. Ainsi, la production d’armement ou de cigarettes augmente le PIB, alors qu’elle peut dégrader les conditions de vie au même titre que la production de soins médicaux ,d’électricité , ou d’aliments qui améliore la qualité de la vie. 2/Il oublie les biens fournis par la nature ou les services gratuits rendus par la nature. Les biens naturels comme l’eau ou l’air ne sont pas comptabilisés dans le PIB alors qu’ils contribuent à la vie des individus. Il ne prend pas non plus en compte les services rendus par les abeilles qui contribuent à la reproduction sexuée des plantes à fleurs. Ces externalités positives ne sont pas comptabilisées dans le PIB. C/D’autre part, il ne tient pas compte des externalités négatives de la croissance économique. 1/La croissance économique dégrade l’environnement. Elle pollue, elle réduit la biodiversité, épuise les ressources naturelles et crée des déchets considérables. Une production intensive dans l’industrie et dans l’agriculture et une consommation toujours plus importante sont responsables de cette détérioration de l’environnement. Comme aucun agent économique ne supporte le coût de ces externalités négatives, le PIB ne les comptabilise pas. 2/Ainsi, la déforestation au Brésil n’est pas prise en compte dans la mesure du PIB. Lorsque le Brésil décide d’orienter sa production agricole vers la production de soja transgénique ou la canne à sucre pour produire des agrocarburants, le PIB ne rend pas compte de la destruction de la forêt amazonienne. 3/De même, la menace qui pèse sur les ressources halieutiques n’est pas mesurée par le PIB. Une demande élevée de en poissons et en produits dérivés, associés à la surcapacité de la flotte de pêche mondiale et à des techniques de pêche intensive ont conduit à une surpêche massive. C/En revanche, le PIB comptabilise positivement les activités de production destinées à la la richesse en l’état. Le PIB augmente quand les entreprises produisent des équipements antipollution ou antibruit. ->production +nuisances ->double progrès réparation des dégradations afin de maintenir III/ Le PIB estime imparfaitement les revenus réellement perçus. A/Il évalue mal le niveau de vie. 1/ Il ne permet pas de rendre compte de la pauvreté. La mesure du niveau de vie par le PIB/h est imparfaite. Le PIB/h est une moyenne et masque les disparités. Il gomme ainsi les extrêmes et ne fait pas apparaitre l’importance de la pauvreté dans une économie ni son évolution. De plus, si la croissance démographique est supérieure à la croissance de la production, alors la croissance économique ne se traduira pas par une augmentation du niveau de vie des populations. Le PIB/tête diminuera 2/Il ne rend pas compte des inégalités. Le PIB peut augmenter et pourtant les inégalités peuvent perdurer ou même s’accroître. Tout dépend de la répartition des richesses créées au sein de la population. Si une minorité s’approprie la majeure partie des richesses supplémentaires créées alors les inégalités augmentent. De plus, il ne tient pas compte des inégalités d’accès aux services publics, comme l’éducation la culture, la santé. Or, ces inégalités peuvent entraver la croissance potentielle. 3/Il évalue mal le revenu disponible des ménages. Dans l’approche par les revenus, il faut intégrer les transferts non monétaires ou transferts sociaux en nature pour rendre véritablement compte du revenu disponible. Il s’agit des dépenses prises en charge par les administrations publiques et bénéficiant individuellement aux ménages. Cette redistribution est appréciée dans le revenu disponible national net. B/Le PIB néglige des flux de revenus. 1/Il ne tient pas compte des revenus perçus à l’étranger par les résidents, ni des revenus versés par des résidents à l’étranger. ->Ces transferts de richesses peuvent considérablement modifier les revenus réels de la population. 2/il semble nécessaire de recourir au Revenu national brut et au revenu national brut par tête.