Pourquoi certains omega-3 ont-ils un effet protecteur face au

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Cancer : le rôle bénéfique des Oméga 3 est
mieux compris
Cancer, EDP, oméga 3, ω
publié le 09/04/2013
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Pourquoi certains omega-3 ont-ils un effet protecteur face au cancer ? Si ce phénomène est
encore aujourd’hui mal compris, une étude américaine en révèle l’un des mécanismes.
Si la capacité de certains omega-3 à protéger l’organisme face au cancer est aujourd’hui de
mieux en mieux documentée scientifiquement (*), les scientifiques ignorent en revanche
encore largement quels sont les processus biologiques à l’origine de cet effet bénéfique.
Or, une étude américaine publiée le 3 avril 2013 dans la revue Proceedings of the National
Academy of Sciences lève le voile sur ce mécanisme encore mystérieux (accéder à l’étude
« Epoxy metabolites of docosahexaenoic acid (DHA) inhibit angiogenesis, tumor growth, and
metastasis« ). Selon le biologiste Zhang Guodong et ses collègues de l’Université de
Californie à Davis (États-Unis), une substance synthétisée par l’organisme à partir de certains
oméga 3 ralentirait la croissance des tumeurs cancéreuses en enrayant le développement des
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vaisseaux sanguins qui les irriguent. Ce qui empêcherait alors les cellules cancéreuses situées
dans ces tumeurs de recevoir oxygène et nutriments.
Quelle est cette substance synthétisée par l’organisme à partir des oméga 3, dont les vertus
semblent si précieuses ? Il s’agit de l’acide epoxy-docosapentaénoïque (EDP), une molécule
fabriquée par l’organisme à partir d’un omega 3 appelé acide docosahexaénoïque, lequel
abonde notamment dans l’huile de poisson et le lait maternel.
Plus précisément, les biologistes de l’Université de Californie ont constaté que l’EDP innhibe
chez les souris un mécanisme biologique appelé angiogenèse, un processus naturel permettant
aux vaisseaux sanguins de se développer. Un phénomène d’inhibition qui a des répercussions
radicales, puisque cela ralentit la croissance des tumeurs, ainsi que leur diffusion sous forme
de métastases.
Cette découverte incite les chercheurs à réfléchir à de nouveaux traitements permettant de
lutter contre le développement des cellules tumorales, qui reposait notamment sur l’action de
l’acide EDP.
En poursuivant leurs investigations sur leurs souris, les chercheurs ont fait une autre
découverte de taille : ils se sont aperçus qu’un autre métabolite (un métabolite est un
composant synthétisé par l’organisme), produit cette fois à partir d’un oméga-6 appelé acide
arachidonique, avait un effet totalement contraire à celui de l’EDP. En effet, ce métabolite
issu de l’acide arachidonique favorise l’angiogenèse, et donc la croissance des tumeurs. Il est
à noter que l’acide arachidonique est notamment présent dans le jaune d’oeuf et le gras
animal.
La découverte du rôle délétère joué par les composés dérivés de l’acide arachidonique,
ajoutée à la mise en lumière du rôle bénéfique de l’acide EDP, confirme l’étroite relation qui
lie les choix alimentaires aux risques liés au cancer.
Notons que deux jours avant la publication de ces travaux, une autre étude, publiée dans la
revue Annals of Internal Medicine a suggèré l’existence d’une corrélation entre des taux
sanguins élevés d’oméga 3 et une espérance de vie augmentée (accéder à l’étude « Plasma
Phospholipid Long-Chain ω-3 Fatty Acids and Total and Cause-Specific Mortality in Older
Adults: A Cohort Study« ). Plus précisément, ces travaux, qui ont porté sur 2692 personnes de
plus de 65 ans, ont montré que les volontaires qui bénéficiaient des taux sanguins les plus
élevés d’omega 3 vivaient en moyenne 2,2 années de plus que les volontaires possédant les
taux sanguins d’oméga 3 les plus bas.
(*) : Plusieurs études récentes mettent en lumière l’effet bénéfique de certains omega-3 sur le
cancer, parmi lesquelles :
« Plasma Phospholipid Long-Chain ω-3 Fatty Acids and Total and Cause-Specific Mortality
in Older Adults: A Cohort Study »
Dariush Mozaffarian, MD, DrPH; Rozenn N. Lemaitre, PhD, MPH; Irena B. King, PhD;
Xiaoling Song, PhD; Hongyan Huang, PhD; Frank M. Sacks, MD; Eric B. Rimm, ScD; Molin
Wang, PhD; and David S. Siscovick, MD, MPH Ann Intern Med. 2 April 2013;158(7):515525
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http://annals.org/article.aspx?articleid=1671714
“Mammary tumor development is directly inhibited by lifelong n-3 polyunsaturated fatty
acids.”
Mira B. MacLennan, Shannon E. Clarke, Kate Perez, Geoffrey A. Wood, William J. Muller,
Jing X. Kang, David W.L. Ma.
The Journal of Nutritional Biochemistry, Volume 24, Issue 1, January 2013, Pages 388-395.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23026490
« Dietary Omega-3 Fatty Acids, Cyclooxygenase-2 Genetic Variation, and Aggressive
Prostate Cancer Risk »
Vincent Fradet, Iona Cheng, Graham Casey, and John S. Witte
Clin Cancer Res April 1, 2009 15:2559-2566
http://clincancerres.aacrjournals.org/content/15/7/2559.full
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