Les déviations raides antéro postérieures du rachis I) Rappels : a. Rôles du rachis : - protection de la moelle support du thorax rôle statique : assis rôle dynamique : au cours des mouvements équilibration 3D du regard : maintenir l’horizontalité du regard. b. Phylogenèse / ontogenèse - Théorie de la « récapitulation » (HEAECKEL) chaque individu retrace à partir de sa conception, tout le chemin de l’humanité au niveau postural. c. Courbures physiologiques : - Dans le plan frontal et horizontal la norme est zéro Dans le plan sagittal (cf tableau) Lombaire Cyphose Cyphose Cyphose Légère lordose Lordose nette Aspect définitif In utero Naissance 4ème mois 3 ans 8 ans 13 ans Thoracique cyphose rectiligne Rectiligne Légère cyphose Cyphose nette Aspect définitif Cervicale Lordose Lordose Lordose Aspect définitif Valeurs limitants les courbures sagittales du rachis (Stagnara et De Maurois) Courbures Insuffisant Faible Moyenne Accentuée Exagérée Lombaires < 27° < 36° = 45° > 54° > 63° - Thoraciques < 18° < 27° = 36° > 45° > 54° Il est systématique de les connaître/ de les rechercher / de les retrouver. d. Travaux de Delmas (1955) - Résistance : R = N² + 1 avec N étant le nombre de courbures. L’homme ayant R= 10 Indice rachidien : H= hauteur du rachis (avec courbures) L = longueur du rachis (sans courbure) (H * 100)/ L = 95% Type statique(les courbures prononcées > aptitude à l’effort) < 94 95 96 > type dynamique (courbures atténuées > aptitude du mouvement) e. Travail de Ramirer :2 types de muscles - Muscles responsables de la statique, de la posture - Muscles responsables du mouvement. Les muscles profonds prennent appui sur une vertèbre et qui défléchissent les courbures. Ils s’insèrent d’un niveau sur un autre. Muscles profonds Fonction statique Courts / lents Fibres foncées Pauvre en commande Volontaire Riche en fuseaux neuro musculaires Muscles superficiels Fonction dynamique Longs / rapides Fibres claires Riches en commande Volontaire Pauvre en fuseaux neuro musculaires f. Loi de Delpech (1885) : « partout où les cartilages diarthrodiaux transmettent une pression anormalement diminuée, le cartilage de conjugaison voisin entre en hyperactivité et réciproquement » I) Définition : a. Déviations : modification permanente d’une ou de deux courbures physiologiques du rachis dans le plan sagittal. b.Deux types de déviations : - accentuation du rayon de courbure : hyperlordose lombaire hypercyphose thoracique hyper cypho-lordose hyper cyphose « totale » - diminution du rayon de courbures hypo lordose lombaire hypo cyphose thoracique - - inversion thoracique : lordose lombaire : O / passage à la cyphose lombaire cyphose thoracique = 0 = dos plat lordose thoracique = dos creux. extension de courbure vers courbure voisine lordose lombaire étendue sur une ou plusieurs vertébrales thoraciques. Cyphose thoracique étendue à une ou plusieurs lombaires. - diminution de courbures - développement des vertèbres : vers le bas hyper cyphose thoraco lombaire vers le haut cyphose thoracique haute ante projection du bloc cervico crânien ( APBCC) c.Déformation : Atteinte des os et du cartilage / dégradation de leur forme sous l’influence de facteurs multiples et de la répartition des pressions. - altérations structurales : osseuses discales (DIV) parties molles (capsulaire, ligamentaire, musculaire, digestives, aponévrotiques, circulatoire, cutanée) - Il persiste toujours une part de souplesse + gain virtuel = « potentiel de réductibilité » certaines déformations sont dites (ici hypercyphose) « régulière » angulaire. - dans tous les cas, il y a : cunéiformisation des corps vertébraux = déformation en coin (possible dans les 3D) inclusion d’un nombre + ou – important de vertèbres dans la courbure (combien de vertèbres sont incluses ?) certaines sont bien tolérées :par rapport au sujet. Ces déformations se retrouvent à la ménopause ou à l’andropause d’autres sont très douloureuses toutes sont : évolutives (évolution dans le temps= aggravation rapide ou lente) inesthétiques + ou – bien tolérée. I) Etiologie : - L’hyper lordose lombaire : 3 étiologies principales : Ante version du bassin Gîte postérieur du tronc = hypo lordose induite (+ ante pulsion du bas) Incidence forte. - l’hypo lordose : 4 étiologies principales : rétro version du bassin gîte antérieur du tronc = hyper lordose induite incidence faible - l’hyper cyphose thoraciques : 4 étiologies principales attitude hyper cyphotique enraidie cyphose essentielle de STAGNARA cyphose de SCHEUERMANN cyphose dégénérative de l’adulte - pathologies déformantes (autres) : malformations vertébrales congénitales : multiples atteintes du développement embryonnaire de la chorde chez le fœtus spina bifida (méningocèle / myelo méningocèle) synostoses aplasies / agénésies vertébrales vertèbres surnuméraires malformations vasculaires - Mal de Pott / spondylodiscite : tubercule extra pulmonaire, infection Spondylose rhizomélique (spondylarthrite ankylosante) : rhumatisme inflammatoire touchant prioritairement l’homme jeune (25 ans), commençant par les articulations sacro iliaques et qui s’étendent vers le rachis supérieur. Formation de syndesmophytes (ponts osseux intervertébraux) donne un aspect radio en « colonne de bambou » . Enraidissement du rachis en attitude vicieuse :ankylose Hypo lordose lombaire Hyper cyphose thoracique APBCC jusqu’à l’horizontalité du regard - tumeurs bénignes / cancéreuses cyphose de STAGNARA « essentielle primitive » Notion d’évolution pubertaire Notion du grand rayon de courbures « régulières » non douloureuses à l’adolescence douloureuses à l’âge adulte différence du « dos de force » où il s’agit d’un individu qui a travaillé dur très tôt, dès son plus jeune âge.. enroulement du moignon de l’épaule++++ cyphose par maladie de SCHEUERMANN :( = dystrophie épiphysaire vertébrale de croissance DEVC) Maladie rhumatologique ex : « épiphysite » qui est une cyphose douloureuse pour l’adolescent. hyper cyphose thoraco lombaire avec ou sans hyper lordose lombaire compensatrice très fréquente souvent infra clinique parfois hyper algique creuse le lit de l’arthrose précoce. peut « cicatriser » si : pris à temps bien soigné port de charge interdit signes radiologiques indélébiles = ordre chronologique plateaux feuilletés hernie intra spongieuse empruntes nucléaires nodules de SCHMORL hernie rétro marginale antérieure HRMA élargissement antéro postérieur du diamètre du corps vertébral : signe de KNUTSON cunéiformisation de le vertèbre scoliose non évolutive associée Cyphoses dégénératives de l’adulte : déminéralisation par ostéoporose Syndrome tropho statique post ménopausique (De Sèze) Dislocation arthrosique (rotatoire DRA) - Autres étiologies : MAFRAN :signe PARKER positif :il s’agit de gens longiligne qui ont notamment un allongement des os longs. MORQUITO :vertèbres aplaties, l’angle de luis et fermé et on peut noter un élargissement antéro postérieur du thorax. Traumato : séquelles de fractures IMC : hypotonie axiale Dystrophie musculaire : hyperlordose+++ I) Bilan diagnostic kiné : Ne pas confondre hypercyphose avec une scoliose vue de profil (côté gibbosité) I) - On recherche : L’incidence dynamique des ceintures dur le rachis. Par exemple si on travaille plus le haut du rachis, il est alors possible soit de travailler sur l’hyperlordose lombaire soit d’assouplir la ceinture scapulaire. Le potentiel de réductibilité activo passive ou spontané qui est provoqué à partir de la déviation. - les moyens : examens des ceintures limitation des articulations néfastes l’association musculaire d’ « olibrius » positions tests : position du « radiologue » test de mobilité passive assis tailleur (relâché / corrigé) assis en cocher de fiacre en position d’Adam Etudes spécifiques des pathologies principales : - l’hyperlordose lombaire raide (HLL) il s’agit d’une déviation partiellement fixée et localisée au niveau lombaire généralités : raideur lombaire en extension (impossibilité de flexion) examen radiologique :angle de Cobb>45° nous pouvons faire également référence à ceux qui ont enroulement du moignon de l’épaule. examen clinique : statique : « lordose vraie » tenir compte de la « rétro pulsion » soit un gîte arrière du tronc soit un recul relatif de la VS il s’agit d’une pathologie discale où le noyau fibreux se défibre et ces fibres font hernies. Il y a alors un télescopage des apophyses épineuses qui créait des néo arthroses. Causes de l’hyperlordose : Spondyloasthésie due à la fragilité qui est elle-même due à la conformité anatomique. Primitives : Isolée Combinée avec d’autres déviations Directement lié à la morphologie du sujet La gîte postérieure : HLL induite La position des membres Secondaires : Flexum de hanche Verticalisation du plateau sacré Antéversion du bassin Ante pulsion du bassin Malformation sus jacente Malformation sous jacente (signe de la marche d’escalier révélée par la spondylosisthésis) génératrice de : arthrose inter apophysaire / surcharge de l’arc postérieur : dégénérescence discale postérieur : hernie discale pincement fissuration de l’annulus fragmentation du nucléus dégénérescence : discale globale précoce par surcharge du div déshydratation arthrose : inter épineuse « kissing » : syndrome de BAASTRUP scoliose : transformation du tripode stable en un bipode instable. Pourrait favoriser la …. - hyperlordose lombaire raide : HLL Déviation partiellement fixée, localisée au segment lombaire. diminution ou disparition ou très rarement inversion de la courbure lombaire physiologique limitation de l’ante version active déficit d’extension active et / ou passive du rachis lombaire localisation plus ou moins basse du mouvement d’extension, quand il existe notion de position antalgique, de « blocage »+++ isolée (peu fréquente), fait partie d’une atténuation globale des courbures combinée avec d’autres déviations directement liée à la morphologie du sujet ( ante pulsion du bassin HLL induite) la position des membres la rétraction des ischios le problème se trouve au niveau du paradoxe du psoas - hyper cyphose thoracique raide : HCT Déviation partiellement fixée en flexion localisée au segment thoracique. primitive : isolée (rarement) combinée avec d’autres déviations : HU APBCC - I) morphotype du sujet : « dos de force » augmentation antéro postérieur du thorax vertèbre sommet + ou – haut / moyen / basse (voire thoraco lombaire) APBCC : Déviation partiellement fixée, localisée au segment cervical isolée (rarement) combinée avec une déviation l’hyper cyphose thoracique compensatrice l’hyper cyphose thoracique haute à court rayon souvent douloureuse Technique - la rééducation posturale RP : élongation auto passive, DD, jambes en crochet : le sujet appui le pied sur la table il décolle le bassin il tracte le bassin vers le bas en contractant les ischios il pose le sacrum plus loin (décoaptation relative) sujet en DV, il accroche le bord de la table avec ses orteils et avec ses releveurs, il étire le rachis et s’étire en même temps vers le haut. En DL, décoaptation articulaire postérieure : étirement de toutes les lordoses en passif (tendon d’Achille) associé à un assouplissement du diaphragme. - - Pour influencer le bassin, il faut travailler les rotateurs du bassin assouplissement de la ceinture scapulaire : si cela ne peut se faire il y a des risques de répercussions sur le rachis. composante musculaire cyphosante de la ceinture pelvienne antéversion : psoas TFL Droit antérieur Sartorius retroversion :surtout les pelvi trochantérien pyramidal+++ car il y a un risque de tendinite grand fessier ++ surtout le faisceau superficiel petit fessier ++ ischios jambier ++ car ils sont très important et même la position assise est douloureuse si les ischios sont rétractés. assouplissement des ceintures : les composantes musculaires cyphosantes : les muscles antérieurs et RI +++ les muscles petits dentelés supérieur inférieur les composantes musculaires cyphosantes : enroulement du moignon de l’épaule le grand pectoral+++ :il est impératif de l’étirer lorsque nous sommes en présence d’une cyphose le petit pectoral ++ qui donne une bascule antérieure de l’omoplate le grand rond ++ le petit rond + qui donne une sonnette externe de l’omoplate le grand dentelé+++ le grand dorsal + la longue portion du triceps le faisceau postérieur du deltoïde les aponévroses pectorales cas particulier de l’élévation du moignon de l’épaule : le trapèze supérieur +++ qui correspond à la tension physique et psychologique d’une personne le petit rhomboïde ++ l’angulaire++ le grand rhomboïde – qui n’est jamais à étirer car rarement - - - - contracturé. Ce muscle est constamment étiré dans les gestes de la vie quotidienne. cas particulier de la sonnette externe : petit rond grand rond le deltoïde la longue portion du triceps assouplissement du thorax : techniques : assouplissement du diaphragme par pression profondes en apnée angle de sharpy (ouverture en inspiration) pressions glissées pulpo pulpaire sur 1cm de : l’aponévrose abdominale supérieure l’aponévrose sternale l’aponévrose intercostale de façon à déplier la cage thoracique comme un accordéon assouplissement global du plan postérieur : Mézière et dérivés assouplissement global du plan antérieur : par une expiration forcée auto grandissement et expiration comme un soupir articulations costales postérieurs modelage manuelle costale antérieure assouplissement du rachis assouplissement des sous et sus hyoïdien au niveau du septum nucal par une extension cervicale + une diduction antérieure qui est un mouvement des condyles bilatéralement. Déroulement en 3 temps : enroulement de haut en bas de la tête déroulement de bas en haut de la tête extension limitée au rachis cervical supérieur prognathisme + diduction controlatérale étirement asymétrique alterné Exercices en actif aidé: A genoux : assis talon le MK est en face de son sujet et prend appui sur son scapulum. Il peut alors observer son patient. Quadrupédie :exercices de KLAPP Exercices à l’espalier :poussée pédestre de De SAMBUEZ. Ceci nous permet également un étirement du faisceau inférieur du grand pectoral qui est aidé par le poids de la main. En demi suspension assise : assis sur une chaise retournée : BÔME = coussin réglable en mousse qui est calculé pour être mis à la hauteur des mains sur l’espalier. Ces mains peuvent être déplacées pour agir sur les différents niveaux de la cyphose. Sur banc sanglé avec une sangle au dessous de la vertèbre sommet et un travail sur un temps expiratoire, le sujet doit décoller la tête et le buste. Un coussin peut être posé entre la sangle et le dos. Travail dans les positions radiologiques avec un rouleau de tapis sous la cyphose Pour l’hypercyphose thoracique haute. Le sujet a ses mains sur sa tête et laisse la pesanteur agir. Le sujet est en DD avec une table qui s’arrête au niveau de la cyphose. travail sur ballon de Klein pour l’hyperlordose lombaire il s’agit de recréer une courbure physiologique. I) Traitement orthopédique des DAPR : II) - - Les différents types de corset Corset spizzu Corset de Jeeweet Séquence « lyonnaise » Plâtre élongateur modelant de Donaldson ENGH Corset plâtre bivalve 2 temps Corset plexi (reproduit les mêmes acquis) Kiné sous corset : Surveillance de l’orthèse+++ Soins cutanés Ampliations respiratoires adaptation de l’orthèse au quotidien +++ : prévention d’escarres / tannage soins sous plâtre hygiène changement des points d’appuis mouvements d’esquives feutrage progressif sous plâtre : contre appui sacré effet « anti gravitaire » appui principal thoracique (Un au niveau de la vertèbre sommet) contre appui supérieur : manubrial T6 pré hyoïdien T5 mentonnier T4 dilatation aigue d’estomac (DAE) : - spasme neuro végétatif urgence +++ conduite à tenir appeler de l’aide médical pas d’ablation d’orthèse mettre à plat ventre rassurer calmer… Prévention DAE au quotidien : Pas de boisson gazeuses Pas de féculent Pas de repas copieux ou alors fragmentés Pas de stress Rééducation respiratoire +++ Assouplissement sous plâtre Tonification intensive ++++ Proprioception Conseils cas particulier de l’adulte : orthèse souple, outils baleiné ou en plastique conseils d’hygiènes vertébrales techniques traitement chirurgical des DAPR raides cypho-lordose chirurgical très rare (rééducation identique à celle des scolioses opérées) assouplissement post opératoire rééducation post opératoire