Article 4

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Chapitre d’ouvrage collectif : « Les identités urbaines », Lucie K. Morisset, ed. Nota bene. à paraître au printemps 2002.
« Quand la survie économique d’une région passe par une modification de son image »
Par Denis Serra (UQAM)
L’urbanisme semble avoir du mal à se définir comme science ou domaine à part entière. Nombre d’ouvrages
l’associent à d’autres éléments peut-être mieux définis, connus ou reconnus par la communauté scientifique. On rencontre ainsi
(principalement dans les années 1980 et 1990) des chapitres ou parties consistantes consacrées à l’urbanisme dans des
ouvrages principalement axés sur des questions d’économie régionale, d’économie spatiale ou encore d’aménagement du
territoire.
Dans les ouvrages plus récents, on a plutôt tendance à vouloir éloigner cette discipline de l’économie pure pour la
mettre progressivement plus en relation avec des sciences moins dépendantes ou en tout cas moins directement liées aux règles
du marché économique (au sens stricte du terme) comme la politique sociale, la géographie ou l’architecture.
Les deux approches sont évidement louables puisque chacun doit bien reconnaître qu’une multitude d’éléments imputables à
autant de disciplines viennent effectivement modeler puis modifier en permanence l’image d’une ville à un instant t.
C’est plutôt cette dernière remarque que nous chercherons à mettre en évidence dans cette étude en nous appuyant sur un
exemple concret : la Corse (France).
Il nous faudra prendre en compte et analyser un grand nombre d’éléments survenu à différentes époques et ayant
contribué plus ou moins directement aux « choix » (?) d’orientation au fil du temps jusqu’à aboutir finalement à une image
spécifique observable à ce jour.
Nous choisirons ici de suivre une méthode chronologique consistant donc à partir d’un point relativement éloigné
dans le temps afin de retracer point par point les évènements tantôt d’ordre économique, géographique, historique ou encore
purement culturel (et autres phénomènes de société), qui au cours des dernières décennies ont pu jouer un rôle dans le
processus qui a conduit cette région à se montrer telle qu’elle est aujourd’hui.
1. Niveau Régional.
1.1. À l’aube du XXème siècle.
Au début du XXème siècle, la partition du territoire corse est directement liée à la géographie. Les aménagements
humains correspondent souvent au découpage hydrographique, les relations de vallée à vallée étant difficiles ou inexistantes à
certaines périodes de l’année. Toutefois, ancêtres des cantons, les pieve de l’Ancien Régime constituent un élément essentiel
qui a fortement contribué à façonner l’espace. Les pieve représentent encore dans la Corse d’aujourd’hui ce que l’on appelle
parfois dans la littérature une conscience de soi, sentiment d’enracinement dans une communauté plus large que celle du
village. Une donnée sociologique qui survit à l’urbanisation d’une partie croissante de la population. Conçues comme un
découpage administratif et religieux, les pieve constituaient également des territoires économiques à part entière. Leurs
productions, souvent complémentaires les unes par rapport aux autres, donnaient lieu à des échanges importants. Ainsi, les
Niolins (habitants du Niolo) échangeaient des fromages contre de la farine de châtaigne venant de la Castagniccia (Une
immense forêt de châtaigniers). Ils partaient aux mois de février-mars sur les routes et les chemins pour vendre des porcelets.
Tandis que les Tragulini Balanins allaient dans toute la Corse vendre leur huile (La Balagne étant en grande partie constituée
d’exploitations d’oliviers).
On l’aura compris, la Corse à cette époque est un territoire constitué de parcelles spécialisées dans différentes cultures. Ainsi,
d’une vue aérienne ressortent des « tâches » que dessinent les forêts de châtaigniers où se récoltes les châtaignes qui produiront
de la farine, les exploitations d’oliviers, fournissant l’huile d’olive, d’agrumes (oranges et mandarines), de chênes liège pour la
fabrication de bouchon. Les pâturages destinés aux chèvres, moutons et vaches qui fournissent à l’île lait et fromage sont
également visibles. A cette époque, les terres du littoral n’ont pratiquement aucune valeur, quasiment désert, ce n’est qu’à
quelques lieux vers l’intérieur que l’on distingue ça et là les premières parcelles vertes : plantations de vignes destinées à la
production de vin. Comme expliqué précédemment, ces terrains qui semblent cloisonnés sont reliés par les sentiers sur lesquels
s’engagent à tour de rôle, selon la période, nos différents protagonistes en route pour vendre (souvent échanger) le fruit de leur
labeur à travers l’île.
Si les exploitations de chênes liège, de bois et de charbon constituent alors les principales richesses de la ville de PortoVecchio en Corse du Sud, ce sont néanmoins les marais salants qui en feront la renommée puisque aujourd’hui encore, la ville
demeure pour tous les insulaires : « La cité du sel ». Bien sûr, le sel ne joue plus le rôle important qu’il avait autrefois dans
l'économie de la ville, même s’il est encore récolté chaque année au début du mois de septembre. Mais cette « image » reflétant
donc une activité économique particulière passée a su traverser les âges et demeure présente comme issue du patrimoine
historique de la cité.
1.2. Premiers changements.
1.2.1. Les Causes.
Déjà, dans le courrant du XIXème siècle, la baisse des coûts de transport engendrée par la navigation à vapeur avait
conduit à un déclin de l’économie régionale et à une dépendance de l’île par rapport aux régions continentales. Le système
1
d’autorégulation du marché insulaire décrit jusqu’ici se désagrége peu à peu face à la concurrence qu’opposent les régions de
la France continentale. Ces régions bénéficiant de marchés plus importants produisent en plus grande quantité et donc à
moindre coût ; c’est le principe des économies d’échelle.
La Corse comme toutes les régions que les économistes appellent désormais les petites économies isolées (puisque les
îles ne sont pas les seules concernées) se retrouve confronté à une première difficulté générée par sa petite taille. Sur un petit
territoire, il est en effet difficile de bénéficier d’économies d’échelle. Rappelons qu’il y a économie d’échelle lorsque
l’augmentation des quantités produites se traduit par une réduction du coût unitaire. On parle également de rendements
d’échelle croissants. Le rendement est la relation entre les variations des quantités produites (output) et les variations des
facteurs nécessaires pour les produire (input). Les rendements d’échelle relient la production à une combinaison de facteurs qui
varient tous deux simultanément ; ils sont croissants si l’output augmente dans une proportion plus grande. Il y a alors
économie d’échelle, l’augmentation de l’échelle de la production permettant de réduire le coût par unité produite (Brémond et
Gélédan, 1984 : 52-53).
Il faut également noter que même si l’augmentation de la production permet une diminution constante du coût par
unité (et donc du coût moyen), il n’y a économie d’échelle qu’à condition de pouvoir distiller la production sur le marché. Or,
devant la petite taille de son marché, l’île devra chercher à contenter une demande de plus en plus éloignée pour distribuer son
produit. Il faudra alors intégrer au coût de revient des frais d’acheminement de plus en plus lourds. Même si l’on considère que
les coûts de transport ne forment pas, en réalité, une fonction linéaire mais, après une forte augmentation initiale, qu’ils ont
tendance à croître plus faiblement quand une longue distance est atteinte, le coût supplémentaire d’acheminement sur le
marché un peu plus éloigné sera plus important que l’économie qu’aura engendrée sa production. Ce raisonnement est
généralement mis en avant pour expliquer le phénomène de centralité en économie régionale ou spatiale (Polèse, 1994 : 4251).
L’isolement est donc aussi un handicap pour les îles puisque même s’il peut exister un phénomène de rendements
croissants pour les petites économies (par le biais d’un marché extérieur important), et même si le fait d’être isolée n’empêche
pas une région d’avoir des activités économiques, le cumul de ces deux propriétés impose parfois quelques limites au
développement (ou du moins à la croissance) de ces petites économies isolées.
Nous n’insisterons pas davantage sur l’importance de la prise en compte de l’espace. L’économie spatiale,
reconnaissant les effets induits par les superficies des territoires et les distances qui les séparent sur leurs rapports
commerciaux, est aujourd’hui reconnue dans les milieux scientifiques comme étant une discipline incontournable des scienceséconomiques. La plupart des relations internationales (échanges, politiques de coopération) et des orientations de
développement choisies par les régions sont très largement déterminées par la taille de leur marché et la proximité des marchés
alentour. Nombre de concepts et théories montrant et expliquant cette réalité sont exposés plus explicitement dans divers
ouvrages traitant du sujet. On trouvera également divers travaux mettant plus particulièrement en évidence les problèmes
rencontrés par les milieux insulaires comme la Corse (Serra, 2000 : 20-21).
1.2.2. Les effets.
La Corse, désireuse de se sortir d’une éventuelle situation de stagnation économique n’a alors d’autre choix que celui
de tout mettre en œuvre pour parvenir à participer au commerce international. Être présente sur le marché international devient
pour elle un enjeu majeur. Pour réaliser cela, les principes de spécialisation internationale lui confèrent des opportunités
saisissables, pour peu qu’elle parvienne à se mettre en valeur en proposant des produits de qualité.
Les petites économies insulaires, disposant d’atouts principalement relatifs à leur forte dotation en ressources
naturelles, auront souvent intérêt à se spécialiser dans le tourisme. C’est ce que fera la Corse. Ce sont effectivement ces raisons
qui ont tant poussé la Corse à orienter son développement économique vers l’activité touristique. Le tourisme agit sur le circuit
économique régional en injectant des consommateurs supplémentaires. Cet apport est conséquent puisqu’en 1987 les dépenses
touristiques s’élèvent à près de 3,3 milliards de Francs, soit environ 20% de la consommation totale des ménages ou encore le
quart de celle des seuls ménages résidents. Le tourisme permet de faire entrer sur le territoire des devises extérieures sans avoir
à exporter de bien ; considérée de ce fait comme une activité exportatrice, tout se passe comme si le consommateur venait au
bien et non plus l’inverse. Multiplié par quatre en vingt ans, le nombre de touristes influe fortement sur l’économie insulaire :
leurs dépenses constituent 20% du total de la consommation annuelle. Autrement dit, la santé du secteur commerce en Corse
est fortement conditionnée par la réussite de la saison touristique. D’ailleurs, c’est toute l’économie qui est sous forte influence
puisque la filière tourisme génère 15% du Produit Intérieur Brut marchand de l’île.
1.2.3. Conséquences et répercussions sur l’image de l’île.
Cette orientation a complètement transformé les habitudes et fortement modifié le paysage et l’image de l’île. Le
développement touristique en Corse date des années 1960. Il est plus récent qu’aux Baléares par exemple. Il a été très
significatif au cours des vingt dernières années, mais de manière irrégulière. Ainsi, 1983 et 1984 ont été de mauvaises années,
en partie à cause d’une situation politique agitée localement. Mais depuis 1989, la fréquentation s’améliore chaque année, sauf
en 1991, victime de la morosité des transports aériens générée par le conflit du Golfe persique.
Les transformations qui ont affecté l’espace insulaire depuis le début des années soixante ont contribué à remettre en
cause les équilibres géographiques anciens. Ceux-ci étaient fondés essentiellement sur les nécessités d’une économie basée sur
l’agropastorale, comme nous l’avons vu, désormais marginalisée. Si l’histoire et la géographie pèsent encore de tout leur poids,
l’urbanisation et le développement des emplois du tertiaire ont cependant créé de nouveaux bassins de vie (notons que malgré
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l’amélioration des moyens de transport, ce découpage traditionnel est toujours pertinent pour les espaces organisés autour de
fleuves tels que le Taravo ou le Golo).
L’orientation de l’île vers l’économie touristique a provoqué un glissement vers le littoral. La récession
démographique de l’intérieur et le développement des zones littorales ont bouleversé profondément l’équilibre traditionnel des
pieve décrit plus haut. C’est ainsi que les zones les plus peuplées et les plus riches au XIXème siècle, telles par exemple la
Castagniccia, se sont progressivement dépeuplées au profit des villes et des anciens hameaux du littoral. Dans les familles, les
parcelles littorales sans valeur que les pères léguaient aux filles, réservant les terrains agricoles (alors bien meilleurs) aux fils
pour qu’ils demeurent dans le patrimoine familial (qu’ils en gardent le nom), deviennent brusquement les terres convoitées. A
cette évolution démographique se juxtapose naturellement une nouvelle répartition des activités économiques dans laquelle
l’agropastoral laisse place au développement des activités tertiaires, du tourisme. Ces faits ont contribué à définir de nouvelles
entités infra-régionales et, en quelque sorte, à redessiner la Corse en faisant apparaître un nouveau découpage dont les
principaux critères restent avant tout d’ordre économique. Ce découpage reflète la nouvelle réalité économique de l’île. Si l’on
s’intéresse comme précédemment à ce que donne une vue aérienne de la Corse à ce moment là, les changements les plus
visibles sont ceux induits par la désertification de l’intérieur de l’île, la disparition des sentiers de « transhumance » des
productions agropastorales et surtout la multiplication des constructions sur les zones littorale.
Mais tout ceci ne constitue encore qu’une étape dans la transformation de l’image de l’île qu’aura engendrée la montée en
puissance de l’activité touristique. Les particularités même de cette activité vont avoir encore bien plus de répercussions sur le
paysage intérieur Corse.
2. Niveau micro-régional.
2.1. Une nécessaire diversification de l’offre.
Les analyses d’économie régionale et notamment le courant de l’économie géographique semblent ne donner aucune
chance à la survie des petites économies isolées. Nous l’avons vu, la baisse des coûts de transport conduit à une intensification
de la concurrence par les prix et amène les entreprises à diversifier leur production pour reconstituer leur pouvoir sur le
marché. La diversification de la production nécessite une différenciation du travail qui n’est possible que si le marché du
travail possède une taille suffisante (pour qu’il puisse être segmenté comme dans les grandes agglomérations). Dans les
grandes agglomérations, les entreprises sont incitées à se regrouper pour profiter de la proximité de la demande. Les
consommateurs ayant, eux, intérêt à se localiser près d’entreprises offrant une gamme variée de produits. Ce processus de
polarisation (Aydalot, 1985 :127-137) des régions de grande taille possède un caractère cumulatif alimenté non seulement par
l’interaction « entreprises / salariés » mais également par l’interaction « entreprises / consommateurs ». Ces interactions sont à
la base d’une véritable dynamique de polarisation qui se fait aux dépens des régions isolées de petite taille, qui n’ont la
capacité de répondre à l’intensification de la concurrence par les prix que par la différenciation des leurs produits locaux. La
Corse a pu maintenir un niveau économique relativement intéressant en se spécialisant dans le tourisme, mais pour se
conformer aux enseignements de la géographie économique, cette spécialisation doit être compatible avec une différenciation
des produits touristiques offerts. La baisse des coûts de transport accroît également la concurrence entre les différentes
destinations et nécessite plus que jamais une diversification de l’activité touristique de ces dernières. Pour concilier
spécialisation et diversification, pour envisager une spécialisation par la diversification il faut appréhender une région comme
étant en fait un regroupement de plusieurs entités et, à partir de là appliquer la théorie des avantages comparatifs de Ricardo à
chaque composante de la région. Alors, la diversification régionale du produit touristique résulte d’une spécialisation infrarégionale. Ce qui revient à dire que pour rester performante face aux autres destinations touristiques, la Corse a du proposer
plusieurs produits touristiques différents, disponibles sur différentes parcelles de son territoire ; chaque parcelle devant à son
tour se spécialiser dans un type de produit spécifique. Une telle politique de développement touristique tend implicitement à
augmenter l’efficience de la région tout entière. En effet, la spécialisation par zone permet d’accroître un éventuel avantage
comparatif dans le tourisme au niveau international puisque tous les produits offerts sont individuellement plus performants.
La spécialisation par zone va permet à la petite économie isolée de se spécialiser dans le tourisme tout en restant capable de
proposer des produits extrêmement diversifiés puisque chaque zone n’a pas forcément la même tâche à accomplir qu’une autre.
Cette diversité de l’offre étendue sur l’ensemble du territoire lui confère un atout considérable par rapport à un pays qui se
contenterait d’exploiter un type de tourisme bien particulier. Dans le cas d’un changement brutal de mode ou de goût du
consommateur, la région aura de quoi « retomber sur ses pattes » puisque la diminution de la demande, relative au type de
produit délaissé, ne touchera que les zones spécialisées dans ce domaine. De plus, si cette même demande venait à se reporter
(par chance) sur un produit disponible dans certaines zones de la région, cette dernière pourrait se contenter d’observer une
sorte de report d’une même clientèle d’un produit sur un autre, soit : d’une zone sur une autre, sans avoir à enregistrer la
moindre perte en tout cas en termes de fréquentation touristique.
Cette diversification de l’offre par zone, peut même avoir pour effet d’augmenter la fréquentation touristique globale
de la région. La possibilité pour un visiteur d’avoir accès à deux types de produits touristiques différents disponibles dans une
région unique, et pourquoi pas sans avoir besoin de changer de « macro-zone », aura une influence énorme sur son choix de
destination touristique. Ainsi, pour une zone quelconque, développant un type de tourisme en particulier, la proximité d’un
produit différent du sien exploité sur une zone voisine va constituer pour elle ce que l’on appelle en économie une externalité
positive (Catin, 1994 : 99-109). C’est un élément extérieur à la zone, par exemple un site archéologique, mais relativement
proche (sur une zone voisine) qui va pousser certains clients à choisir cette zone plutôt qu’une autre proposant pourtant le
même produit (recherché en priorité) mais plus éloignée du site archéologique. Ainsi, la spécialisation par zone produit une
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quantité d’externalités positives exceptionnelle puisque chaque zone bénéficie de la présence, dans une zone voisine, d’un
produit touristique différent du sien, provoquant indirectement une (légère) augmentation de la compétitivité de son propre
produit ; et réciproquement, chaque zone fait bénéficier indirectement de sa particularité touristique les zones voisines ; forme
de polarisation de la clientèle liée à la diversité des produits proposés sur un même territoire. Un visiteur désireux de partager
ses congés entre « le balnéaire » et « la randonnée » sera comblé de trouver ces deux offres sur une même « macro-zone ».
2.2. Des conditions optimales
2.2.1. Une conjoncture favorable.
L’activité touristique est fortement liée aux changements d’humeur des vacanciers, elle dépend d’effets de mode
comme nombre d’autres activités mais les conséquences en sont forcément plus graves si toute l’organisation touristique d’une
région ne repose que sur un produit en particulier. On a pu ainsi constater au cours de l’été 1990 une baisse de la demande vers
certaines régions littorales et insulaires avec des creux allant jusqu’à -20%. Cette baisse ne semblait pas provenir uniquement
de circonstances conjoncturelles, mais également d’une grande transformation des habitudes de loisirs et de tourisme. Le
souhait de trouver une destination où le tourisme est bien intégré à l’environnement semble être devenu une exigence de la part
du consommateur. On constate actuellement un déclin de la fréquentation et donc des recettes pour les régions du Sud de
l’Europe et notamment pour certaines régions insulaires telles que les îles Baléares et Canaries. Cette chute pourrait être moins
ponctuelle que le phénomène de 1990. Ce phénomène va donc largement dans le sens des réflexions que nous développions
précédemment et encourage plus encore la Corse à se lancer dans la diversification de son exploitation.
Il arrive ainsi que la demande évolue et provoque elle-même une évolution du secteur tourisme du fait de l’obligation qu’a
l’offre de s’adapter au mieux aux nouvelles orientations. D’autres facteurs émanant moins directement d’une évolution
spécifique du tourisme ou de la demande touristique ont eux aussi des effets favorables à la croissance du tourisme insulaire.
Trois d’entre eux sont souvent montrés en exemple par les auteurs d’ouvrages relatifs à l’économie du tourisme, il s’agit de :
-L’allongement de la durée des périodes de vacances ;
-La fragmentation des séjours de vacances ;
-La déréglementation des transports aériens.
L’allongement de la durée des périodes de vacances est un facteur évidemment favorable au développement du
tourisme. Les années 80 ont largement contribué à sa mise en place notamment à travers une augmentation considérable, dans
de nombreux pays comme la France, de la durée des congés payés ou encore grâce à l’adoption de la cinquième semaine ou
encore au Japon, avec l’obligation pour de nombreux employés de prendre réellement les vacances auxquelles ils ont droit. Ces
effets ont été très favorables aux destinations insulaires, notamment dans les régions tropicales, puisqu’ils ont provoqué un
accroissement du nombre de séjours hors saison.
La fragmentation des séjours de vacances est liée à l’allongement de la durée des périodes de vacances. Un salarié
(Français) peut aujourd’hui bénéficier, en comptant les jours fériés, d’une période de vacances allant jusqu’à huit semaines
dans l’année. Il est souvent difficile voire impossible pour un employeur de se passer d’un élément de son entreprise pendant
une telle durée. De plus, le salarié préfère souvent profiter tout au long de l’année de ce repos, soit parce qu’il lui permet une
coupure dans sa vie quotidienne, sorte de rupture avec l’habituel « métro-boulot-dodo », matérialisée par un départ vers un
autre train de vie ; soit pour permettre aux enfants de voir d’autres modes de vie (la vie à la campagne par exemple), ce qui
implique de faire coïncider plusieurs séjours avec les repos scolaires.
Une autre explication consiste à dire que le salarié souhaite effectuer des séjours avec des thèmes et des objectifs
différents ; un repos complet, qui permet souvent d’effacer le stress de la vie quotidienne, la pratique de sports divers,
impliquant généralement un séjour plus long ; le contact avec d’autres réalités culturelles, le séjour étant alors d’abord perçu
comme la visite de lieux nouveaux et inconnus. Cela implique donc une large diversification des destinations choisies par le
vacancier. Les milieux insulaires auront donc intérêt à proposer un plus grand nombre de produits, correspondant aux
différentes attentes des consommateurs, et proposables sur les différentes périodes de l’année.
La déréglementation des transports aériens avec l’abaissement des prix qu’elle provoque, influence également très
favorablement la demande touristique, notamment en rendant concurrentielles les destinations touristiques éloignées, face aux
vacances traditionnelles de proximité. C’est ainsi que, par exemple, pendant l’hiver, les plages des îles de la Caraïbe
concurrencent de plus en plus les sports d’hiver tant en Europe qu’aux Etats-Unis.
2.2.2. Des ressources naturelles adéquates.
Au cœur du golf de Gêne, la Corse, « la plus proche des îles lointaines » d’après les dépliants touristiques, bénéficie
d’une situation géographique, climatique et d’un relief favorable à une diversification de l’offre touristique. L’île de beauté est
la plus montagneuse des grandes îles de la Méditerranée. Elle offre une grande variété de paysages, de sites historiques et
architecturaux témoignant des siècles d’habitat, d’influences étrangères et du propre de la culture insulaire. Plus de mille
kilomètres de côtes ceinturent l’île, souvent rocheuses et majestueuses, parfois ornées de superbes plages de sable fin. Le
climat varie selon l’altitude, de méditerranéen à pur alpin. Cette variété est l’une des causes de l’attrait qu’exerce la Corse sur
l’extérieur et c’est l’avantage que cela lui procure qu’elle met en avant. La Corse dispose ainsi d’atouts qu’elle a su mettre en
valeur : les ressources naturelles (relief, paysage, climat, mer, rivières, fleuves, lacs, faune, flore), et le patrimoine historique,
artistique et culturel. Toute particularité d’un site quelconque peut être un atout pour le développement touristique de ce
dernier puisqu’il existe un grand nombre de type de tourisme nécessitant différentes particularités, naturelles en premier lieu,
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« artificielles » ensuite. On entend ici par artificielle les aménagements apportés par l’homme pour rendre le site, selon le type
d’activité choisi, plus attractif et donc plus compétitif, allant par exemple, du sentier pédestre à la station de ski.
Par exemple, si l’on considère le tourisme balnéaire, la longueur du littoral sera l’atout majeur d’une île. Ainsi, pour
une même superficie, deux régions insulaires ne disposeront pas forcément de la même « quantité » de côtes. La représentation
suivante (Graphe 1) montre bien que la forme « étoilée » de la région 2 lui confère un avantage certain sur la 1 s’agissant de
l’exploitation d’activités balnéaires et nautiques car elle dispose d’un plus grand périmètre côtier.
Graphe 1
1
2
Observation verticale.
Le même raisonnement nous permet de dire que les courbes de niveaux plus rapprochées dans la zone 1 permettront la
mise en œuvre d’activités sportives totalement exclues pour la seconde (trop « plate ») comme le parapente, le ski ou tout
simplement pour bien imager nos propos, la randonnée en montagne. L’observation horizontale de ces mêmes îles (Graphe 2)
rend évidentes nos conclusions :
Graphe 2
1
2
Observation horizontale.
Ces représentations montrent bien que le relief est un élément « incontournable » de l’exploitation touristique d’une
zone. C’est lui qui impose les premières orientations aux acteurs du développement touristique de l’île. Enfin, si l’on constate
heureusement que tout type de relief permet la mise en œuvre d’activités appropriées, on comprend que ce qui fait la plus
grande force d’une île, c’est justement la variété de son relief puisqu’elle peut de ce fait mettre en place toutes les activités qui
s’y prêtent. Inutile de s’étendre trop longuement sur la présence ou non de fleuves, rivières ou lacs que l’on aurait pu inclure,
sinon dans le relief lui-même, du moins dans le raisonnement qu’il a suscité. L’activité « pêche en eau douce » n’est
exploitable que par les zones pourvues des éléments précités.
Le climat joue aussi un rôle très important dans le choix des orientations des décideurs touristiques. Miser sur le
tourisme balnéaire implique un ensoleillement annuel conséquent. Cependant, un climat variable (sur l’année) permet, comme
la diversité du relief, la mise en œuvre d’une plus grande variété d’activités. Une zone pouvant offrir des activités de plage
(farniente ou autre) en saison estivale ensoleillée, des rencontres sportives de voile ou culturelles (comme le festival du vent à
Calvi en Haute Corse) à la saison des vents, et des activités « neige » en hiver, aura un avantage certain par rapport à celle qui
ne peut exploiter l’un de ces créneaux.
Notons enfin qu’outre l’atout essentiel pour une île de pouvoir diversifier au maximum son offre touristique, quand
cette capacité est liée au climat, (elle peut être, nous l’avons vu, engendrée par le relief), elle induit un second avantage majeur
qui est celui de l’étalement sur l’année des différentes activités. En rappelant que le mot tourisme fait naître dans l’esprit du
consommateur une idée de voyage, de dépaysement mais aussi de découverte, il vient rapidement que le fait de disposer d’une
faune et d’une flore particulière, peu répandue, donc spécifique, est un avantage dans le cadre du développement touristique
d’une région. Cet aspect précis donne tout son sens à la notion de « ressources naturelles ». Le patrimoine historique, artistique
et culturel d’une région sont également des ressources qui ont la particularité de motiver un déplacement à but purement
touristique. De par leur caractère plus ou moins unique, elles permettent au lieu considéré de disposer d’une situation de
monopole ou quasi-monopole. Cet effet peut être lié à des monuments, on pense notamment aux Pyramides, à l’Acropole, au
Colisé et autre château de Versailles, mais aussi à des œuvres d’art, comme le tableau de la Joconde. Un site en lui-même peut
également provoquer cet engouement, s’il est, par exemple, chargé de faits historiques comme c’est le cas pour des lieux tels
que Verdun ou les plages de Normandie. Créées par l’homme, la plupart de ces ressources présentent l’avantage de pouvoir
être renouvelées ou enrichies (musées) et de constituer des centres d’intérêt originaux, permettant la création de produits
touristiques spécifiques, très différents de ceux proposés par d’éventuels concurrents.
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2.3. Des changements effectifs.
Les professionnels du tourisme ont du s’adapter non seulement aux variations conjoncturelles mais également aux
changements de mœurs d’une clientèle de plus en plus désireuse de vivre ses vacances comme elle l’entend. Il a fallu répondre
au mieux aux influences conjoncturelles sur la clientèle (durée plus longue, plus fragmentée et solvabilité plus faible), mais
aussi aux souhaits de cette clientèle devenue plus exigeante. La Corse, pour jouir de l’atout diversité dont elle dispose en
matière de patrimoine historique, culturel, artistique et autres richesses naturelles, a mis en place une stratégie de valorisation
systématique de ses avantages comparatifs en créant des produits spécifiques correspondant aux tendances en vogue, tourisme
d’environnement, d’affaires, culturel, du troisième âge, de santé, remise en forme et de week-end ou courte durée. Outre
l’activité touristique proprement dite, un remaniement de ses deux éléments de base que sont le transport et l’hébergement
s’imposait.
Les transports, principalement aériens, ont effectivement joué un rôle essentiel dans l’adaptation du tourisme dans les
îles. La mise en service commercial depuis le début de l’année 1993 des nouveaux avions Airbus A340, puis des Airbus A330
et des Boeing 777, va permettre de moduler l’offre touristique et de l’adapter à la demande. Ces nouveaux avions présentent un
intérêt tout particulier pour le développement touristique des îles du fait de leur moindre capacité 200 à 300 passagers, de leur
très long rayon d’action (plus de 12.000 Km) et des économies qu’ils représentent.
La Corse dispose aujourd’hui de quatre aéroports permettant d’accéder directement à celui des quatre coins de l’île choisi par
le visiteur.
Au niveau des hébergements, les exigences issues directement de la clientèle présentent un aspect beaucoup plus
qualitatif ; au cours d’un séjour « découverte », rencontre d’une autre culture, la volonté de s’intégrer au maximum aux
traditions en vigueur sur le site amènera le visiteur à choisir un hébergement justement « traditionnel » dans le sens culturel du
terme. La Corse bénéficie largement de cet effet, les gîtes ruraux, séjours chez l’habitant et locations de villas, ou autres
habitations typiques y sont très bien côtés, même si la montée du « tout organisé » les touche aussi, notamment à travers les
réservations importantes en villages de vacances.
3. Niveau communal.
Évidement, la mise en œuvre « sur le terrain » de cette nécessaire spécialisation « micro-régionale » a totalement
bouleversé une foi de plus le paysage de l’île. Pour reprendre l’exemple d’une observation aérienne, outre les implantations de
grosses structures comme les aéroports naturellement visibles, on peut observer que certaines zones, notamment dans
l’intérieur, qui tendaient inéluctablement à se désertifier au profit des zones littorales, se sont fortement revitalisées. En effet,
certaines zones ayant choisi de mettre en valeur l’aspect « sauvage » (naturel) de leur environnement, en aménageant des
chemins de randonnée, des refuges, en rendant plus accessibles aux visiteurs certains sites remarquables etc., sont devenues
très convoitées par les vacanciers. Les changements de comportements des vacanciers dont nous parlions précédemment ont
rendu ces zones attractives, le tourisme « vert » connaît depuis plusieurs années des heures de gloire, il en va de même pour le
tourisme sportif, randonnée, V.T.T., canoë kayak et autre parapente, qui attire chaque année un peu plus de monde. Ici aussi,
les implantations de structures hôtelières et de restauration ont du suivre transformant par la même l’image originelle de la
zone en question.
L’impérieuse nécessité pour l’île de diversifier son offre a donc conduit, chacune des communes la constituant à se
spécialiser dans un type de tourisme particulier et très souvent à modifier son image en conséquence. Concrètement, les élus et
décideurs de ces différentes zones ont eu pour tâche de mettre plus en avant les spécificités intrinsèques de leur commune
susceptibles d’attirer une catégorie de visiteurs en particulier. Ils se sont efforcés de donner à leur ville une « image » reflétant
l’identité (économique, touristique) qu’ils lui ont choisi.
Il est clair que certaines zones n’ont pas eu à modifier leur « comportement », à changer leurs habitudes et leur
orientation. Les villes du littoral n’ont effectivement pas eu à chercher longtemps dans quel type de tourisme se spécialiser. Le
tourisme balnéaire y étant déjà implanté et exploité depuis fort longtemps. Cependant, même pour ces villes, il est souvent
nécessaire de se forger une image, une identité, qui lui permette de se différencier des zones littorales voisines. Si la mer et les
plages sont (sensiblement) les mêmes pour deux villes s’étalant sur une même portion de littoral, il est encore possible pour
chacune d’elle de trouver des arguments à mettre en avant pour s’attirer davantage les faveurs des vacanciers.
La ville de Porto-Vecchio (Corse du Sud), en est un parfait exemple. Commune du littoral ayant misé essentiellement
sur le tourisme balnéaire, la création récente d’une rocade contournant la ville lui a permis de mettre plus en évidence ses
différences en affichant la variété de ses ressources naturelles et historiques. L’idée d’une paysagiste de talent  fût la suivante :
Utiliser chacun des sept ronds-points de la rocade (et leurs abords) pour exposer les différentes spécificités de la région.
Chaque rond-point vient alors symboliser un élément particulier de la nature de la Corse, très variée.
Ainsi trouve-t-on sur le premier « le pont du Stabiacciu » (dit Marcello) qui était autrefois le coin lavoir du quartier
sud de Porto-Vecchio. La Collectivité Territoriale de la Corse a eu la démarche initiale de conserver le pont démonté, chacune
des pierres le constituant fût numérotée afin qu’elle puisse retrouver sa place initiale lors de la reconstruction du pont sur le
rond-point. Les bords du rond-point en ciment blanc et l’apport de galets symbolisant les plages de sable blanc de la presqu’île
de Palombaggia, viennent mettre le fameux pont encore plus en valeur.
Sur le second, ce sont diverses variétés de la flore insulaire que l’on croise ; plantations de peupliers, d’ormes, de tamaris et
autres espèces d’arbres.
Un autre rond-point présente des espèces moins hautes symbolisant un champ et la nature d’herbes folles. Une
couverture de lierre rappelle le souvenir des lierres anciens. Si celui-ci semble plus sobre d’apparence, il est à noter que son
budget fût pour moitié consacré aux abords. En effet, quelques 60 arbres et 300 lauriers roses y ont été plantés.
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Sur le suivant, les oliviers sont là pour rappeler ceux qui étaient sur cette zone avant la rocade. Les murets sont montés à
l’ancienne pour rappeler les murets des bords de route ; Des pierres de taille du pont (déjà évoqué) ont été récupérées pour y
faire des marches. Un dôme en écaille de pierre et quelques pavés de granit viennent également mettre en valeur des cyprès
florentins. Il est prévu d’y mettre plus tard une sculpture ou une ancre visant à symboliser le port de plaisance et le port de
commerce de Porto-Vecchio que l’on ne peut voir en passant par cette déviation.
Sur le cinquième rond-point, on retrouve la symbolisation des falaises, des reliefs montagneux et rocailleux très
marquants dans le paysage de l’île ainsi qu’une ruine avec un figuier poussant à l’intérieur (qui n’a pas vu ça en Corse ?). On
trouve aussi aux abords du rond-point des plantations de chênes lièges, chênes verts, de pins et du sable au pied de la falaise
pour mettre en valeur l’ensemble (ici aussi un budget important fût consacré aux alentours du rond-point).
C’est la forêt de l’Ospédale qui est symbolisée sur le suivant ; montagnes, cheminements, sentiers pédestres. Même si les
sentiers en écaille de pierre et les plantations d’herbes aromatiques initialement prévues au projet n’ont encore pas pu être
réalisés.
Enfin, le dernier rond-point rencontré sur cette voie de contournement de la ville débouche sur un imposant
groupement de magasins divers. Aussi, la première intention (volonté) fût de ramener un paysage corse et nature dans un
milieu quasi industriel. Des oliviers viennent donc symboliser le monde agricole proche, un terrain agricole ancien est
également représenté avec des murets en pierre. On remarque aussi l’apport de trois pins parasols au centre de ce décor pour
accrocher l’alignement des pins parasols présents tout le long de la déviation.
On notera que l’utilisation des ronds-points imaginée par Florence Gonzalez-Valli semble faire école en Corse
puisque déjà les ronds-points de Lecci et de Sainte-Lucie de Porto-Vecchio (deux villages voisins de Porto-Vecchio) ont fait
peau neuve, leurs nouveaux aménagements symbolisant désormais les rivières traversant ces communes.
Conclusion
L’urbanisme joue un rôle important au sein des villes aujourd’hui. Il permet la plupart du temps d’embellir le paysage des cités
par le biais de réalisations architecturales souvent qualifiées d’ouvrages d’art. Récemment, la création de la ligne du T.G.V.
Méditerranée reliant Paris à Marseille (inauguré en juin 2001) a nécessité la réalisation de 483 ouvrages d'art, dix-sept
kilomètres de viaducs, treize kilomètres de souterrains et de tunnels, dont le plus grand tunnel ferroviaire (situé à Marseille) qui
mesure presque huit kilomètres. Trois gares nouvelles ont été construites, à Aix-en-Provence, Avignon et Valence. Une telle
réalisation a évidemment des répercussions sur l’image des différentes villes traversées et elle en aura sans doute encore bien
d’autres dans un proche avenir puisque nombres de Parisiens font déjà construire leur résidence secondaire à Marseille (le
T.G.V. relie ces deux villes en trois heures). Qui peut dire aujourd’hui quelle sera l’image de cette ville dans ce proche avenir ?
Le progrès technique et les changements qu’il provoque dans le mode de vie des individus modifient l’espace habité. Si ces
transformations sont moins spectaculaires dans les grandes agglomérations, nous l’avons vu, les politiques économiques que
certaines régions moins riches doivent impérativement mettre en place pour sortir d’un mal-développement ou simplement
espérer rester relativement compétitives sur un marché mondial en perpétuelle évolution, les conduisent de plus en plus
fréquemment à modifier leur image se créant ainsi du même coup une identité nouvelle de moins en moins représentative de
leur culture et de leur histoire. Les nombreux opposants à la mondialisation lui reprocheront-ils également bientôt de
contraindre ces petites entités à abandonner leur identité culturelle et historique en ne leur laissant d’autre choix que celui de se
créer une image reflétant désormais une identité économique, condition sine qua non pour faire partie du jeu ?
BIBLIOGRAPHIE
Aydalot, Philippe (1985), Économie Régionale et Urbaine, Économica.
Brémond, Janine et Alain Geledan (1984), Dictionnaire des théories et des mécanismes économiques, Hatier.
Catin, Maurice (1994), « Externalités » et « Economie d’agglomération », dans Jean-Paul Auray, Antoine Bailly, Pierre-Henri
Derycke et Jean-Marie Huriot, Encyclopédie d’économie spatiale : concepts-comportements-organisations, Economica. 1994.
Polèse, Mario (1994), Economie urbaine et régionale : Logique spatiale de mutations économiques, Économica.
Serra, Denis (2000), « Tourisme identitaire et spécialisation infra-régionale dans les petites économies isolées », Téoros :
Organisations touristiques en mutation, Vol.19, N°3, décembre, p.20-27.
Note :
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Parmi plusieurs projets d’urbanisme, d’aménagement des ronds-points de la déviation de la ville de Porto-Vecchio, la
Collectivité Territoriale de la Corse a retenu celui de madame Florence Gonzalez-Valli ; Que je remercie pour sa contribution à
la description de sa réalisation qui est faite dans cet article.
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