La banque de financement et d’investissement Présenté par Hakima KERKAR Option : Gestion des risques. Introduction. Une banque d'investissement est une banque, ou une division de la banque, qui rassemble l'ensemble des activités de conseil, d'intermédiation et d'exécution ayant trait aux opérations dites de haut de bilan (introduction en bourse, émission de dette, fusion/acquisition) de grands clients corporate (entreprises, investisseurs, mais aussi Etats...). Ces activités sont généralement scindées en entités distinctes, habituellement désignées par des anglicismes : les opérations de Corporate Finance (finance d'entreprise), de Global Capital Markets (marchés financiers), et de Structured Finance (opérations de financement). On différencie parfois la banque d'investissement (investment banking en anglais) de la banque d'affaires (corporate banking) en attribuant à la première les activités de marchés et à la seconde celles de finance d'entreprise. Toutefois le terme de banque de financement et d'investissement (BFI), ou son équivalent anglais (corporate & investment bank ou CIB), qui inclue les deux activités, tend à se généraliser. LA BFI : UNE ACTIVITE RECENTE, DES METIERS NOUVEAUX, DES ORGANISATIONS COMPLEXES. Les grandes phases préalables, puis corrélatives à la formation de la BFI sont les suivantes : - 1945 à 1970 : les systèmes bancaires et financiers, essentiellement nationaux, sont réglementés et cloisonnés ; - à partir de 1980 : un vaste marché financier émerge sous l'effet des trois grands mouvements qui sont au fondement de l'activité de BFI : décloisonnement, déréglementation, désintermédiation. 1. Le décloisonnement : le marché monétaire et le marché financier forment progressivement un seul ensemble, l'activité des agents financiers se déspécialise ; l’innovation financière accélère le décloisonnement. 2. La déréglementation : la majeure partie du contrôle des changes est supprimée, les systèmes d'encadrement du crédit prennent fin, les lois bancaires et la réglementation des marchés financiers évoluent en conséquence. 3. La désintermédiation : le mode de financement bilatéral banque–entreprise recule devant l’émergence de l’accès direct des entreprises aux marchés, le financement par émission de titres de créances négociables se développe, la titrisation des créances bancaires apparaît, les émissions d’actions et d'obligations connaissent un fort essor. Deux autres facteurs provoquent l'accélération du développement de la BFI : 1. L’innovation financière, qui se traduit par la négociabilité des produits de financement aux entreprises, la dématérialisation des instruments de financement pour faciliter la gestion des volumes, la création d’instruments de gestion des risques (première génération de produits dérivés : swaps, financial futures, options simples). Puis les risques d’un produit ou d'un portefeuille sont démembrés, et des produits dérivés synthétiques sont créés. Des modèles mathématiques sophistiqués sont développés pour maitriser les aléas liés à la durée et la volatilité des instruments. 2. la globalisation des économies : internationalisation croissante des entreprises (échanges commerciaux, délocalisations..), intensification des flux import et export, investissements à l'étranger, développement d’un marché financier mondial fonctionnant en économie ouverte (peu de contrôles des changes et des investissements, existence d’un marché mondial de l’épargne). Le coeur de marché cible de la BFI est constitué de grandes entreprises. En France, il s'agit pour l'essentiel des groupes du CAC 40/SBF 120. Les grandes entreprises ont besoin d'accéder à l’ensemble des investisseurs et des marchés. Les opérations qu'elles recherchent sont complexes, sur mesure, fréquemment cross border. Elles ont souvent un caractère stratégique (financement de projets, restructuration de bilan, croissance externe). Toutes les transactions effectuées sont de taille importante. Du côté des BFI qui répondent à cette demande, les modèles d'organisation sont complexes, fortement matriciels, évolutifs. Les produits sont sophistiqués, les banques ayant à faire à un double cycle de vente : l'un aux entreprises, l’autre aux investisseurs. Il faut une synchronisation permanente des différentes activités, depuis l’origination jusqu'à la structuration et à la vente. L’efficacité de ces organisations est assurée par une mise en commun des expertises, une forte réactivité, enfin la capacité à motiver des experts individualistes dans une démarche d’équipe. Le succès de chaque BFI dépend dès lors de sa capacité à : - comprendre globalement les enjeux des grands groupes clients, - proposer des solutions innovantes, - monter rapidement et de manière sûre des solutions complexes mobilisant des équipes multidisciplinaires, souvent sur plusieurs pays, - optimiser la création de valeur ajoutée en intégrant des produits répondant à des besoins connexes (cross selling). Les activités de la BFI La présentation des grandes activités de la banque de financement et d'investissement qui est proposée ici s'articule en trois grandes fonctions : Le financement des grandes entreprises (corporate banking), Les activités de banque d'investissement (M&A, corporate finance), Les activités de marché (global capital markets). I-LE FINANCEMENT DES GRANDES ENTREPRISES (CORPORATE BANKING, OU « COVERAGE ») Cette activité regroupe : 1- La relation avec la grande clientèle. Aussi dénommé corporate banking ou coverage, cette activité a pour objet de développer une relation globale et de qualité avec une cible de clientèle afin de détecter les opportunités d’affaires et accompagner la mise en place des opérations en partenariat avec les spécialistes produits. Le plus souvent organisés par secteurs économiques et zones géographiques, les banquiers de corporate banking sont des commerciaux généralistes de l’ensemble des produits de la BFI.. 2- Les financements structurés. Cette activité regroupe les prêts directs et les prêts syndiqués, en matière de financement d’actifs - par exemple aéronautique ou shipping -, de financement de projets industriels (autoroute, nucléaire ..), de financement lié au développement et à la croissance externe du client. S’agissant de la nature des financements, deux catégories doivent être particulièrement mentionnées. - Une catégorie regroupe toutes les activités liées aux échanges commerciaux internationaux, avec la satisfaction des besoins en matière de crédits (crédits à l’exportation, …), d'émission de garanties internationales et de conseil. Les banques réunissent souvent au sein d’une structure particularisée l’ensemble des expertises sectorielles : énergie, matières premières, infrastructures, biens d’équipement... Ces activités déployées à un niveau mondial concernent le financement du négoce de matières premières, les préfinancements à l’exportation, les financements des entreprises opérant dans les domaines de l’énergie, des métaux et des mines, les opérations de dérivés sur matières premières, les garanties internationales, etc. - Une autre catégorie porte sur toute la gamme des financements de projets (dans ce type de concours, le remboursement du financement provient du cash flow du projet). S'adressant plus particulièrement aux secteurs maritime, immobilier, du transport aérien, de l'énergie, il s’agit de financements "sur mesure", impliquant des analyses très approfondies des projets. L’activité de corporate banking, qui se traduit donc par la mise en place de produits de financement essentiellement structurés, agit en profonde synergie avec l’activité Marché de capitaux, notamment pour l’élaboration des solutions de couverture de risques de taux et de change liés aux financements montés (options, swaps). De même, elle agit en partenariat avec le corporate finance, notamment sur les aspects de financements liés à la croissance externe des clients, sur les LBO et sur les opérations de titrisation de crédit. On touche là à un point fondamental de l’activité de la BFI, la très forte imbrication des activités entre elles. La construction d’une transaction réussie est toujours le fruit du travail d’une équipe de professionnels, impliquant des originateurs, des structureurs, des vendeurs, des syndicateurs, issus de la banque de financement, du corporate finance et des marchés. II- LA BANQUE D'INVESTISSEMENT (CONSEIL ET INGENIERIE FINANCIERE) Ce domaine d’activité peut être divisé en deux secteurs : 1. Le M&A (mergers and acquisitions) : conseil en opérations de fusions et acquisitions. Domaine de la banque d’affaire par excellence, cette activité est conduite par des banquiers conseils dont la mission est de développer un réseau de contacts de qualité avec les décideurs des grandes entreprises et de gagner des mandats pour arranger et exécuter des opérations de M&A. Cette activité au sens strict est essentiellement génératrice de commissions sur la prestation de conseil et d’arrangeur. Cependant, une valeur ajoutée élevée en matière de M&A passe par l’élaboration de solutions de financement - levées de capitaux et/ou emprunt - ce qui naturellement conduit la plupart des intervenants à proposer des services élargis en corporate finance, soit directement soit en partenariat avec d’autres établissements En matière de fusions-acquisitions, le lancement d’une proposition à un client initiateur potentiel (le « pitch ») constitue la pierre angulaire du métier. Pour cela les banquiers conseils sont assistés par des équipes de juniors, les analystes, ou associates pour les plus expérimentés, dont le rôle est de préparer les offres de services servant au banquier conseil à décrocher les mandats. Une fois le mandat signé, commence le travail d’exécution, c'estàdire l’identification de cibles, l'évaluation des scénarios possibles, les valorisations, les négociations, les due diligences … jusqu’au closing final de la transaction. Soit au total un ensemble de tâches de grande technicité accomplies par les équipes d’analystes et d'associates avec le banquier conseil. Dans un tel processus, l’excellence est de rigueur, ainsi qu’une totale disponibilité, dans le but unique de réussir la transaction dans les conditions du mandat. 2. Le corporate finance : montage d’émissions en capital pour les entreprises (ECM – equity capital markets), introductions initiales sur le marché (IPO - initial public offering), montage d’émission de dettes ou de convertibles (DCM - debt capital markets), montage de financements structurés liés aux opérations de M&A et aux restructurations bilancielles, titrisation de créances. Cette facette Ingénierie financière illustre à nouveau l'interdépendance des activités, ici celles de la banque d’affaire et celles de la banque de marché. En effet, si la préparation d’émissions de capital, d’obligations ou de convertibles est effectivement une prestation fournie aux clients par la banque d’investissement, ces produits ont aussi vocation à être placés dans le marché par les équipes de la salle des marchés. En effet, ces produits feront ensuite l’objet de négociation sur le marché financier. Il existe une forte imbrication des activités entre elles, avec la nécessité d’une synchronisation parfaite des processus de structuration et de pricing (fixation du prix de vente du produit). Dans la BFI, le processus de vente apparaît comme un processus double : D’une part, la banque est arrangeur de concours, de levée de fond et de toutes solutions de financement. Un premier cycle de vente consiste à imaginer la meilleure solution pour le client, en s’appuyant sur l'expertise produits des structureurs en corporate finance et des spécialistes produits de marchés. Mais simultanément un deuxième cycle de vente doit être conduit par les spécialistes de la syndication sur les marchés, pour valider l’attractivité du produit pour les investisseurs potentiels, et ainsi contribuer à déterminer le prix et les termes de l’émission. La relation est biunivoque puisqu’il n’est pas rare que la salle des marchés enregistre le besoin de "papier" d'un certain type exprimé par les investisseurs, et demande ensuite au corporate finance de trouver des clients prêts à l’émettre. C'est la « reverse enquiry ». . III- LES ACTIVITES DE MARCHE (GLOBAL CAPITAL MARKETS) Plusieurs types de distinctions peuvent être utilisés pour présenter la banque de marché. L’une des plus claires est la suivante, qui retient quatre pôles principaux : Activités sur le marché primaire : syndication/placement des émissions de capital, d'emprunts et de produits structurés ; Activités sur le marché secondaire : - vente (« sales ») de produits de marché aux investisseurs, - négociation et exécution (« sales trading») des ordres clients en intermédiation, - trading : prises de position sur les marchés. Ces activités de courtage et de trading portent aussi bien sur les actions, les dérivés actions, les produits de taux (fixed income), les dérivés de taux, les dérivés de crédit, les produits de change (« Fx »), les matières premières. Structuration : conception de produits dérivés, synthétiques, etc., tant pour le corporate finance que pour les activités de marché. Analyse, sous ses différentes formes : chartiste, quantitative, fondamentale et sectorielle ; elle a pour objet d'aider les vendeurs à conseiller les clients, les structureurs et les traders à concevoir des produits et à définir des stratégies de trading. Il convient de citer aussi des activités supports, qui sont également indispensables aux activités de marché, comme les informaticiens de salle de marché. Un autre point de vue sur les activités de marché consiste à considérer les différents besoins couverts. La plus large partie de l’activité de marché concerne la clientèle extérieure : clientèle corporate, composée de grandes entreprises, de quelques PME, d’entreprises publiques, de trésors publics, d’asset managers, de hedge funds, d’assurances, de private banks. Cette clientèle multiforme a globalement des besoins : - de refinancement et d’intermédiation, - de placement et d’investissement, - de couverture de risques sur les instruments financiers. Ce dernier besoin, de couverture de risques, sera satisfait par recours aux produits dérivés (options, swaps), dont les sous-jacents sont, particulièrement, les actions, les taux d’intérêt, les devises, les matières premières. Les dérivés de crédits, issus de la titrisation des créances, remplissent un besoin tant de gestion du risque que de placement. Mais une partie de cette activité est également réalisée pour compte propre de la banque : d’une part les opérations entrant dans le cadre de l’ALM (assets liabilities management), refinancement de l’ensemble des centres de profit de la banque, gestion des liquidités et risques de marché, et d’autre part la recherche de gains "de marché", en prenant des positions, ce qui engage les fonds propres de la banque. L’or :ganisation de la salle des marchés L’activité de trading sur les marchés financiers suit le schéma suivant : Front Office <====> Middle Office <====> Back Office 1- Le Front-Office Le front office est le pôle où s’exerce le cœur du métier de la société, c’est sa vitrine et sa source de revenus. On y trouve deux principales activités : • La vente ou « Sales » : C’est l’activité de vente de produits aux clients de la banque. C’est une ligne de métier essentiel car c’est celle qui fait en grande partie entrer les fonds nécessaires à l’activité de trading. • Le Trading : Il en existe plusieurs sortes dont les principales ci-dessous APS (Active Portfolio Strategy), c’est un arbitrage cash / future, arbitrage entre les cours d’un future à différentes échéances, arbitrage entre les valeurs susceptibles d’entrer ou de sortir d’un indice. Options Trading : Market Making (faiseur de marché, établissent les cours de certains produits), VOLARB ou arbitrage de volatilité ; et trading d’options sur actions ou indices. Equity Financing : Prêt / emprunt de titres (SLAB, securities landing and borrowing), arbitrage sur OST (opérations sur titres), trésorerie de BNP Paribas Arbitrage… EPT (Equity Portfolio Trading) : Contrepartie sur portefeuilles pour compte de tiers (achat et revente de blocs d’actions). ETG, trading électronique d’options en se calant sur des informations arrivant directement de la bourse dans les systèmes. 2- Le Middle-Office Le Middle-Office est l ‘endroit où l’on traite et transforme les informations attachées aux transactions du front office. En effet, ces transactions doivent être transmises de façon fiable au Back office (cf. Le Back office) Avec l’automatisation croissante des processus, la frontière entre back et middle office est devenue plus fluctuante. L’adoption du « straight through processing » a permis une saisie initiale par le trader en front office, avec peu de besoin d’enrichissement subséquent de données. Le rôle du middle en tant que premier maillon des traitements de flux s’est estompé. Le « métier » du middle office consiste en contrôles beaucoup plus qu’en traitements post marché. Les tâches du post marché appartiennent désormais en propre au back office. L’automatisation poussée suppose la mise à disposition du front par le middle office de référentiels d’informations très complets. C’est à cette condition que les opérations de ressaisie et ou d’enrichissement des données peuvent être évitées. Le middle office est à la fois : actif en « post trade » (post marché) dans son rôle de contrôle et de vérification des transactions, de pointage des confirmations, de résolution des différences avant validation, de contrôle des limites, présent en amont, en support direct des marchés ; il apporte de l’information au front office sur les volumes d’activité, sur les risques, sur les limites ; il fournit aux responsables des desks les « P/L » par produit, par trader, par équipe, leur permettant de conduire leurs équipes ; le middle office agit ici au plus près des marchés, sans pour autant participer à la prise de décision qui reste l’apanage du front office. Ce positionnement fonctionnel apparaît bien dans la typologie d’interventions suivantes, constituant en propre la fonction du middle office : - fourniture d’information sur les volumes passés, sur les limites, sur les « P/L », - suivi et vérification des confirmations de transactions, - réponse aux clients sur leurs requêtes post trade, - rapprochement entre les données du front office et celles du back office, - élaboration de tableaux de bords pour compte du front office, - mise en place des schémas de traitement administratifs pour les nouveaux produits. Parfois même le middle est sollicité pour faire « tourner » des modèles de pricing . C’est une situation extrême qui crée une ambiguïté de frontière entre les métiers. Mais elle illustre que le rôle du middle office est complexe, et peut comporter des contradictions entre sa vocation de contrôle et sa mission de support du front office. Le « métier » du middle office est donc riche de cette double proximité. Il requiert initiative et réactivité, au rythme des front offices. Loin de recouvrir des fonctions routinières ou purement administratives, il suppose flexibilité, énergie, bon sens relationnel et tact, mais aussi assurance et fermeté en tant que dispensateur d’informations essentielles pour la sécurité et l’efficacité du front. Le Middle exerce plusieurs activités distinctes : - Le Middle-Position : Il a pour mission de saisir, contrôler et gérer les positions prises par le front dans les systèmes front et Middle, cela s’appelle le booking. Les positions de la salle des marchés sont réparties dans des books qui sont des ensembles de portefeuilles. On aura par exemple un book par type d’activité (Convertible US, Actions Suisses, …), puis un portefeuille par instruments ou par stratégie (ensemble de positions combinées dont le but est le bénéfice couvert). Une bonne gestion des books est aussi un moyen de prévenir la fraude interne. Un trader ou son support ne peuvent créer de book pour y enregistrer des positions fictives pour doper leur P&L par exemple. Le paramétrage d’instruments financiers dans les systèmes d’information et les bases de données nécessite de comprendre le fonctionnement de ces instruments et leurs aspects caractéristiques. Il faut aussi être capable de retrouver des informations sur les instruments dans les fournisseurs extérieurs d’information financière (Bloomberg, Reuters, Dixit …) ou au sein de la société. Le Middle-P&L : Il a la charge de faire une analyse quotidienne des variations de P&L des différents books de la salle des marchés. Pour ce faire, ses équipes décomposent les variations de P&L par effets. On peut regarder l’effet spot, l’effet taux, l’effet Volatilité, l’effet repo. Ils vérifient la cohérence entre les variations de P&L par effets de données de marchés et les données de marché contenues par les systèmes. Le Middle-OST : Le Middle-OST (Opérations Sur Titres) surveille quotidiennement les marchés afin d’être au courant des OST. Les OST ou opérations sur titres impactent les positions de la salle. Par exemple suite à un split par deux d’un titre, on se retrouve avec deux fois plus de titres mais qui valent deux fois moins. Il faut répercuter ces modifications dans les systèmes et le Middle-OST doit en informer les différents services du Front et Middle office. Parmi les OST possibles, on peut citer les splits, les spin-off, les fusions, les détachements de dividendes exceptionnels par exemple, ou même un simple changement de nom ou de code Isin. =>Une fois les instruments bien paramétrés dans les systèmes, ils y vivent. Entendons par là que l’on associe des données à ces instruments. Ces données vont alors évoluer avec le marché, ce sont les données de marchés. On en compte quatre principales : Les prix : Ils sont formés par la loi de l’offre et la demande. Ils transitent entre les systèmes et ils sont contrôlés à différents niveaux. Il va de soi qu’avoir des instruments avec des prix justes est essentiel à l’entreprise. Le rôle du MO est de contrôler, modifier si nécessaire (après validation) et communiquer toute modification. Le repo : Les repurchase agreements ou Repos sont des contrats de prêts-emprunts de titres. Au même titre que l’argent, les actifs financiers peuvent être prêtés et empruntés. Et de même, cela se fait en payant un loyer. Par extension on appelle repo le taux de prêt/emprunt de titre. Si un titre de valeur S à un repo r, l’emprunteur de ce titre s’il le rend au bout d’un an le rendra en payant r*S à son préteur. Le repo peut entrer en compte dans le pricing. Il est particulièrement utile au SLAB (Securities lending ans borrowing) qui participe à la couverture de la salle. La volatilité : C’est la plus importante des données de marché avec le prix. Elle caractérise la propension du prix d’un actif financier à s’écarter de son cours actuel. Mathématiquement, on peut l’exprimer de façon historique par l’écart type des rendements de cet actif sur une période donnée. Elle intervient sous sa forme implicite dans la représentation stochastique du cours d’un actif financier (Modèle de Merton). Elle sert donc dans le calcul du prix des options (pricing) qui sont des produits utilisés comme instruments de couvertures, à effet de levier ayant une forte valeur ajoutée en termes de vente. Elle est calculée dans les systèmes par résolution numérique d’équations aux dérivées partielles. On peut alors représenter des surfaces de volatilités. 3- Le Back office Les Back-Offices sont spécialisés par type d’opération. Ils confirment ou rapprochent les deals et assurent leur saisie dans les applications comptable et de gestion, ils assurent les opérations de règlement / livraison. Ils effectuent de nombreux contrôles, dont des rapprochements avec le front office, les contreparties et les dépositaires cash ou titres. Les fournisseurs extérieurs d’information financière Bloomberg – Reuters – Datastream Bloomberg Professional service®, Reuters 3000Xtra® et Datastream Advance® sont des fournisseurs d’informations financières statiques et temps réel. Datastream est plus particulièrement adapté à la récupération de données historiques qui sert à la construction des matrices de corrélation via MDSHisto. Bloomberg et Reuters ont une utilité et un fonctionnement similaires. Ce sont des logiciels associés à une connexion à des bases de données alimentées en temps réel par les différents marchés et institutions financières. La console Bloomberg est installée sur mon poste de travail et je l’ai utilisé à longueur de journée durant mon stage. En terme de référentiel, Bloomberg est indispensable car on y trouve les codifications (données statiques) et les données de marchés associées (données dynamiques) de quatre vingt quinze pour cent des instruments financiers utilisés chez Arbitrage. De plus il est aisé de rapatrier au format XL les données visibles sur l’écran via l’API (Application programming interface) qui est l’interface de programmation (VB, C, C++, Java) pour la récupération des données. Ces systèmes sont donc les sources de données qui alimentent les différents modèles de pricing. LES LOGICIELS UTILISÉS 1.1.Summit OTC : SUMMIT est un logiciel très utilisé dans la plupart des grandes banques. Avec SUMMIT, le principal objectif est de parvenir à enchaîner toutes les phases de traitement d’une opération sans rupture de charge depuis le front-office jusqu’au règlement final de la transaction et à la comptabilisation. On appelle cela le front to back : ce qui est saisi au front descend au back à l’identique. SUMMIT OTC est un outil d’interface entre le front-office et le back-office sur l’ensemble des opérations dérivées OTC. Le terme SUMMIT est généralement décliné en fonction de la typologie des produits traités. Il existe ainsi SUMMIT BONDS (dédié à la gestion des opérations sur titres), SUMMIT TCI (dédié aux opérations sur change). C’est donc un outil de saisie des opérations, de valorisation des produits et suivi des flux financiers attachés aux opérations. Les produits non cotés sur les marchés (OTC) ont connu une croissance rapide. Ils représentent la majorité des volumes traités. Contrairement aux opérations sur produits de change ou sur titres cotés qui, elles, sont fortement automatisées et standardisées, les opérations sur produits OTC impliquent de nombreux traitements manuels, que ce soit au niveau de la documentation contractuelle, de la gestion des échéances, des règlements, de la comptabilisation. Certes un certain nombre de produits dérivés simples, dits « vanille », peuvent désormais être traitées au travers de systèmes de compensation de place tels LCH Clearnet. Mais l’innovation crée des produits complexes, qui sont échangés sur les marchés de gré à gré. Ceux-ci ne disposent pas de normes standard aussi définies et strictes que les marchés organisés. Pour les personnels de back office, il en résulte la nécessité de maîtriser parfaitement les produits et les risques sous jacents. Ils doivent, en effet, assurer l’exécution des opérations avec les contreparties en toute sécurité, et pleinement jouer leur rôle de contrôle de la régularité. 1.2-CALYPSO Calypso est un progiciel dédié au monde de la finance. Il fournit les services suivants : • la gestion d’actifs (Asset Management) : Calypso propose une plateforme unifiée, la gestion de la mise en valeur et de la maintenance de la position, la gestion compréhensible du risque, la gestion de la « compliance » c’est-à-dire de l’obéissance à tel ou tel standard, le « straight through processing » c’est-à-dire l’automatisation quasiautomatique et transversale d’une transaction en prenant en compte tous les paramètres relatifs ; • la gestion croisée d’actifs (Cross Asset); • la gestion de trésorerie; • la gestion de produits dérivés; Les domaines d’utilisation de cet outil sont les suivants : • le Trading (gestion d’une salle de marché) • le Risk Management (gestion des risques); • le Processing (traitement des transactions). Organisation de la salle des Marchés Le schéma ci-dessous a pour but de présenter de façon simplifiée, la structure d'une Salle des Marchés moderne Toutes les liaisons représentées ici sont à double sens. En effet, les Banques s'appellent entres elles pour des demandes de cotation, le client appelle sa Banque pour passer ses ordres mais sera également tenu au courant de certaines opportunités, les Cambistes consultent les pages d'information mais certaines Banques fournissent également des informations au réseau, etc., etc. N° Acteur 1 Les clients à accès direct Ils peuvent traiter directement avec les Cambistes clientèle (sales ou dealers). Les chargés de clientèle Ils transmettent les ordres de leurs clients aux Cambistes Marchés (traders). 2 3 Fonction/Détails Les autres services de la Banque Les outils d'information La Bourse étrangère, par exemple. Les Cambistes ont accès sur leur poste de travail aux informations financières en temps réel à partir de différentes agences spécialisées. Les outils informatiques et le support De puissants outils informatiques permettent des calculs (pricer) et/ou l'accès aux informations internes telles que les positions, les encours sur un client, etc. Les contreparties Bancaires ou assimilées Banques, établissements financiers, entreprises non Bancaires admises au marché monétaire (Assurances, Caisses de retraite, Sociétés de Bourses, etc.). Les moyens de communications Ils sont composés, pour le moment, du téléphone, du télex ou du Reuter dealing (réseau transactionnel privé, à l'échelle mondiale reliant les Banques), parfois le satellite. Internet commence à investir ce domaine. Les Société d'Investissement Courtiers (ex courtiers de Banques) ils servent d'intermédiaires pour les transactions entre Banques. Ils sont apparus pour la première fois à Londres (brokers) vers 1740. 4 5 6 7 8 Le Middle-Office et 9 le Back-Office Le Middle-Office assure le suivi des risques et détermine les résultats. Le Back-Office assure de façon plus ou moins étendue la gestion des opérations traitées par les Cambistes. Dans certains établissements, ces deux secteurs peuvent être regroupés en un seul. Sites Consultés : www.wékipedia.com www.bloomberg.fr www.cambiste.info www.calypso.com