Master 2 Entrepreneuriat International et PME Dossier de Stratégie externe Monsieur ALBAGLI Matthieu PARMANTIER Gilbert KARABULUT Mory DOUMBIA Année universitaire 2009-2010 SOMMAIRE Introduction p3 I) Chronologie de la parité Euro/Dollar A) Les étapes et les évolutions de la parité dans le temps B) Analyse de la fluctuation Euro/Dollar : Système de change C) Euro/Dollar face à la crise II) Le rôle joué par la BCE et la FED dans la parité Euro/Dollar A) Présentation de la BCE et de la FED B) La politique mené par les deux banques dans la gestion des taux d’intérêts C) La réponse de la BCE et de la FED à la crise III) Analyse de la balance des paiements A) Balance des paiements p5 p5 p7 p10 p13 p13 p16 p19 p22 p22 1) Zone Euro 2) Zone Dollar, exemple des Etats Unis B) L’inflation Euro/Dollar p23 p26 p29 Conclusion p33 Sitographie p34 2 Introduction L’euro apparaît à ce jour comme la réalisation la plus ambitieuse de l’Union Européenne depuis l’acte fondateur qu’a constitué le traité de Rome en 1957. Loin d’être une évidence pour les pères de l’Europe, la monnaie unique résulte au contraire d’un long cheminement. Le projet d’unification monétaire n’a pas été sans susciter de nombreux débats, tant au plan de sa légitimité économique que des incertitudes et des risques qu’il contenait. Il s’agit, avec l’euro, de pouvoir concurrencer le dollar comme monnaie de facturation des échanges et comme instrument de réserve des Banques centrales. Les Européens espéraient que leurs exportations et leurs importations seraient moins souvent libellées en dollars, ce qui réduirait leur exposition au risque de change et atténuerait l’impact des variations de taux de change sur les prix intérieurs. Toutefois, remplacer le dollar en tant que monnaie internationale apparaissait illusoire car il existe une forte inertie du Système monétaire international. Tout au plus, la monnaie unique devait permettre aux pays de la zone euro de moins subir les aléas du cours du dollar en termes de conjoncture et d’inflation. Tout le monde s’attendait à ce que l’euro, après son introduction en janvier 1999, soit une monnaie forte ; beaucoup d’industriels européens craignaient même une surévaluation pénalisant les exportations. Mais l’euro a pris à revers à plusieurs reprises la majorité des opérateurs du marché des changes. A la surprise générale, la monnaie européenne s’est dépréciée face au dollar pendant plus de deux ans consécutifs, sans que les économistes ne parviennent pour autant à saisir de manière claire les raisons de cette désaffection pour pouvoir anticiper, même sur le court terme, le sens des variations. 3 Deux institutions sont au cœur des décisions quant à la variation du taux de change et quant à la détermination d’une monnaie forte ou faible, la BCE (Banque Centrale Européenne) et la FED (Federal Reserv System qui est la Banque centrale Américaine). Bien que ces deux banques aient des politiques divergentes, d’une part les Américains privilégiant une politique pour éviter l’effondrement de leur système financier et une récession économique et d’autre part les Européens se focalisant sur la maitrise de l’inflation. Alors que la crise financière a engendré une récession plutôt rare et simultanée dans les pays industrialisés et un ralentissement dans les pays en développement, le commerce connait un léger ralentissement. On posera comme problématique les points suivants : Il est nécessaire de s’interroger sur les différentes fluctuations de l’euro pas rapport au dollar depuis 1999. Quels en sont les principaux déterminants ? Quelles seront les conséquences à long terme de l'appréciation de l'euro ? Ainsi, nous verrons dans une première partie, la chronologie de la parité euro/dollar, puis nous aborderons dans une seconde, le rôle joué par la BCE et la FED dans cette parité, enfin, dans une troisième et dernière partie nous effectuerons une analyse précise de la balance des paiements dans ces deux zones ainsi que de l’inflation euro/dollar. 4 I) Chronologie de la parité Euro/Dollar A) Les étapes et les évolutions de la parité dans le temps Le 15 décembre 1995 le Conseil européen choisit le nom d’euro pour la monnaie unique, en mai 1998 les dirigeants qualifient les futurs membres et fixent les parités irrévocables des onze monnaies qui composent l’euro. Le 31 décembre 1998 l’euro cote 1,16675 dollar, taux indicatif diffusé le 30 décembre 1998 par la Banque Centrale Européenne, à la bourse de New-York le 4 janvier 1999 la nouvelle monnaie européenne ouvre en hausse par rapport au billet vert s’établissant à miséance à 1,1805 dollar contre 1,16675 dollar à l’ouverture. L’euro termine la journée du 4 mars 1999 à 1,0810 contre le dollar un niveau historiquement bas. Le 3 janvier 2000, après un plus bas de séance à 1,0054 dollar la monnaie unique européenne terminait à 1,0196 dollar soit près de 15% de moins en un an cependant dans l’ensemble l’euro a très bien réussi son entrée sur la scène monétaire internationale puisque à part l’Europe ou 60 à 85% des échanges se font désormais en euros c’est toujours le dollar qui domine les échanges mondiaux de marchandises. Le 27 janvier 2000 le plancher symbolique de 1 dollar pour 1 euro finit par céder, le 9 novembre la Banque Centrale Européenne intervient seule pour soutenir sa monnaie en achetant des euros au niveau de 0,8560 dollar. 11 septembre 2001 les attentas sur New York et Washington font s’effondrer le dollar, dans les minutes ayant suivi l’annonce de la première attaque le billet vert chute alors que l’euro enregistre un rebond spectaculaire. 1er janvier 2002 tandis que les pièces et billets font leur apparition sur le marché l’euro termine en hausse face au billet vert a 0,8864 dollar, et le 15 juillet l’euro franchit le seuil symbolique de la parité avec le billet vert américain, touchant un plus haut à 1,0087 dollar à la clôture des Bourses européennes après avoir ouvert à 0,99 dollar. 5 18 novembre 2003 la devise européenne franchi une étape importante pouvant la conduire à de nouveau sommets face au dollar, car plutôt calme au début de la séance européenne à 1,18 dollar, l’euro s’envole brutalement à l’ouverture de Wall Street pour battre plusieurs fois en cours de soirée son record historique établi le 27 mai dernier et toucher le niveau de 1,1974 dollar. 24 Décembre 2004 l’euro franchit le seuil de 1,35 dollar pour la première fois de son histoire atteignant 1,351 dollar en soirée, la monnaie américaine recule contre toutes les principales devises, le 27 novembre 2007 sur fond de craintes sur l’économie américaine le dollar reprend sa descente au enfer, propulsant l’euro vers le haut. 12 mars 2008 alors que l’euro établit un nouveau record à 1,5571 dollar en séance, le plan d’injection des liquidités par les autorités monétaires provoque un rebond des places boursières mais sans restaurer la confiance sur le marché monétaire. Depuis le début de l’année 2010 la monnaie européenne connait une baisse par rapport au dollar, en effet les inquiétudes sur la situation budgétaire de la Grèce et les craintes d’une contagion au sein de la zone euro principalement à l’Espagne et au Portugal effraie le marché qui attend des détails sur la façon dont les ministres prévoient de s'occuper du problème de la Grèce et de sa dette. 6 B) Analyse de la fluctuation Euro/Dollar : Système de change Le système de change fixe : Régime de taux de change fixe autrement dit constant par rapport à une monnaie de référence (en général le dollar US ou l'euro), par décision de l'État qui émet cette monnaie. Le taux ne peut alors être modifié que par une décision de dévaluation (ou de réévaluation) de cet État. Un État ne peut cependant pas décider d'adopter n'importe quel taux de change de sa monnaie. S'il fixe ce taux de change à un niveau trop haut ou trop faible, le taux de change pourra être « attaqué » sur le marché des changes. Si les autorités monétaires n'arrivent pas à faire face (grâce à leurs réserves de change), elles devront modifier leur parité. Le système de change flottant : Un régime de taux de change flottants est un système dans lequel il n'existe pas de parité officielle entre les différentes monnaies. Pour définir la valeur d’une monnaie, on ne se base pas sur une valeur étalon, mais sur un Taux de change qui varie librement sur le marché des changes en fonction de l'offre et de la demande. Ce régime de changes est actuellement en vigueur dans la plupart des pays à l'économie de marché. Le système des taux de change flottants, dans lequel le taux de change des monnaies obéit à la loi de l'offre et de la demande, est le système qui prévaut dans le monde depuis 1974. Voici une présentation de ce système qui repose sur le flottement généralisé des monnaies nationales. Fonctionnement su système : Dans le système de Taux de change flottants, le marché des changes est régi par la loi de l'offre et de la demande, comme tout autre marché concurrentiel. 7 L’offre et la demande de devises sont liées aux échanges internationaux de biens et de services et aux mouvements internationaux d'actifs financiers. En effet, une nation achète généralement des devises étrangères pour payer les biens et services qu’elle importe en provenance d’un pays donné et le même principe s'applique aux transactions portant sur des actifs financiers. Ce sont l'offre et la demande qui déterminent le Taux de change des monnaies. Le cours d’une monnaie suit donc la tendance du jour : - une baisse du cours d'une monnaie sur le marché est appelée dépréciation - une hausse du cours d’une monnaie est appelée appréciation. Différence entre change flottant et change fixe : On appelle taux de change fixe un Taux de change constant par rapport à une monnaie de référence. Dans un système de Taux de change fixes, le Taux de change de la monnaie est fixé par l'État qui émet cette monnaie. La baisse ou la hausse du cours (appelée dévaluation ou réévaluation) est décidée par les autorités du pays émetteur. Au contraire, dans le système des Taux de change flottants, il n'y a que peu ou pas d'intervention des gouvernements ou des banques centrales gérant les monnaies. En théorie, les changes flottants permettent le rééquilibrage automatique de la balance extérieure d’un pays, sans nécessiter l’intervention des autorités monétaires. . Analyse taux de change euro/dollar : Les taux de change et les taux d'intérêts qui leur sont liés ont un effet direct sur les prix à l'importation et à l'exportation. Ils agissent sur le sens des flux de capitaux entre les différentes zones économiques. 8 Par exemple, si le taux de change de l'euro en dollars monte, les produits exportés par l'Europe vers les Etats-Unis coûteront plus chers et la compétitivité des entreprises européennes diminuera, mais le pétrole importé payé en dollars coûtera moins cher. Ainsi, les pays et zones économiques peuvent être tentés de baisser le taux de change de leur monnaie afin d'améliorer la compétitivité de leurs biens et services. En contrepartie, cette baisse du taux aura des effets négatifs comme le renchérissement de leurs importations. Le taux de change euro/dollar correspond au cours de l'euro chiffré en Dollar US, c’est-à-dire à la valeur externe de l'euro par rapport au Dollar américain. Ce taux revêt une importance particulière, dans la mesure où il est l'instrument financier le plus actif et le plus traité dans le monde. C’est un indicateur suivi en permanence dans les milieux économiques et financiers et par les médias du monde entier. Issu de la contraction des termes anglais Foreign Exchange, Forex est le surnom universellement donné au marché des changes, sur lequel les devises sont échangées l’une contre l’autre, à des taux de change qui varient sans cesse. 9 C) Euro/Dollar face à la crise Le positionnement de l’euro : Longtemps décriée, la monnaie unique fait aujourd'hui figure de bouclier anticrise. L'euro a longtemps joué les boucs émissaires. Peu après sa naissance, il était déjà soupçonné de faire exagérément monter les prix, en effet, profitant de l'aubaine, les commerçants ont abusé de la règle de l'arrondi. La mise en place de l’Euro a permis d’éviter aux pays membres que leur monnaie soit attaquée sur les marchés financiers et le risque d’être obligés de la dévaluer. Elle s’est accompagnée de la mise en place du Pacte de stabilité qui oblige les gouvernements à respecter des limites à leur déficit (3% du PIB) et à leur endettement (60% du PIB). Dans ces limites, chaque pays a toutefois conservé sa politique économique et budgétaire, plus ou moins vertueuse. Certains analystes estiment même que la protection de l’Euro a pu favoriser chez certains gouvernements une politique économique et budgétaire laxiste, aux dépens de l’ensemble de la zone. La crise financière et économique accentue les divergences entre les économies dans la zone euro. Chaque pays a ses difficultés propres : l’Irlande paye sa trop grande spécialisation sur les activités financières ; L’Espagne subit une chute de l’immobilier ; La Grèce connaît des troubles sociaux. Face aux difficultés, les règles du Pacte de stabilité ne sont plus respectées. En 2009 la croissance reste positive en Grèce mais baisse de 5% en Irlande, les déficits publics varient de –1.4% aux Pays-Bas à –11% en Irlande, le chômage varie de 4.1% aux Pays-Bas à 16% en Espagne. Ces écarts ont un coût. Les marchés sanctionnent les pays plus fragiles et leur font payer des taux d’intérêts plus élevés. C’est ainsi que l’Etat grec doit payer ses emprunts au taux de 5.8%, l’Irlande 5.5%, contre 3.8% pour la France et 3.3% pour l’Allemagne. Ces écarts de taux coûteront près de 15 milliards d’Euros aux contribuables italiens soit 1% de leur consommation, et 4 milliards aux Grecs soit 2% de leur consommation. Au total 31 milliards d’€ sont payés en surcoûts financiers pour l’ensemble de la zone Euro. C’est le coût du manque de coordination des politiques économiques et de la désorganisation de la relance économique. Malgré les sommets de l’automne 2008 et les tentatives de la Commission 10 européenne, chaque pays a conçu son propre plan de relance, certains évitant même de trop intervenir, comptant sur les relances des pays voisins. Le risque est celui d’un manque d’efficacité. Un autre inconvénient est de rendre difficile une relance par la consommation. En effet distribuer du pouvoir d’achat ne peut pas se faire dans un pays isolé au risque de favoriser les importations sans relancer l’activité. Par contre les pays européens ensemble pourraient relancer la consommation, ce qui bénéficierait aux catégories sociales les plus fragiles. Ces difficultés internes sont très relatives par rapport à celles d’Etats situés hors de la zone euro. La zone euro est une zone protégée des attaques des monnaies et de plus en plus d’Etats souhaitent y adhérer : la Finlande, la Suède, le Danemark, membres de l’Union européenne, souhaitent rejoindre l’Euro rapidement. Même le Royaume-Uni y songe malgré son attachement à la Livre. L’Islande, qui subit la crise très durement, envisage de demander son adhésion à l’Union européenne et à l’Euro. Ainsi la zone euro est désirée par ceux qui n’y sont pas. Paradoxalement, ses membres tardent à introduire les mécanismes de solidarité qui leur en donneraient tous les avantages. Le positionnement du dollar : Bien avant la crise financière, des économistes ont prédit le scénario catastrophe d’une chute brutale du dollar déclenchée par une vague de défiance vis-à-vis des actifs américains. Le scénario catastrophe s’est bien réalisé, mais pas là où on l’attendait : paradoxalement, au cœur de la crise financière qui trouvait son origine aux Etats-Unis, le dollar s’est apprécié. Pendant la phase de panique, celui-ci a retrouvé son rôle de valeur refuge. Un véritable phénomène de dé-globalisation financière a fait s’effondrer les mouvements de capitaux et rapatrier les investissements américains à l’étranger. Avec la fin de la panique financière, le mouvement à la hausse du dollar s’est inversé : depuis mars il s’est déprécié de 20 % par rapport à l’euro. La question de la faiblesse du dollar revient donc au-devant de la scène avec un euro autour de 1,50 dollar fin 2009. Les déterminants «normaux» des taux de change reprennent le dessus : l’injection massive de liquidités et les taux d’intérêt quasi nuls aux Etats-Unis (contre 1 % en zone euro) expliquent ainsi l’attrait actuel de la devise européenne cependant la 11 monnaie européenne semble perdre du terrain face au dollar qui en février 2010 était remonté à 1,36 dollars. Que va-t-il maintenant se passer ? Si la politique monétaire unique de la BCE s'est avérée déstabilisante pour les pays les plus inflationnistes de la zone euro, aggravant l'effondrement actuel de leurs économies, l'euro reste néanmoins un rempart face à la crise. A condition de mieux coordonner les politiques budgétaires des Etats membres. Le scénario catastrophe d’un crash du dollar est possible mais l’euro n’est pas prêt - et peut-être n’est-ce pas dans notre intérêt - à détrôner le dollar comme monnaie de réserve. La place du dollar dans le système monétaire international a une forte responsabilité dans les déséquilibres mondiaux des dix dernières années et donc indirectement dans la crise financière. De ce point de vue, rien n’a été réglé. Les gouvernements ont concentré leurs efforts sur la régulation financière et ont obtenu des résultats mais n’ont pas traité la question des changes et du système monétaire international. Ce devrait être la prochaine étape qui nécessitera l’implication de la Chine. 12 II) Le rôle joué par la BCE et la FED dans la parité Euro/Dollar A) Présentation de la BCE et de la FED La BCE La Banque centrale européenne (BCE) a été créée en 1998, par le traité sur l’Union européenne, son siège se situe à Frankfort, en Allemagne et son président, depuis novembre 2003, est Jean-Claude Trichet, qui est de nationalité française. Pour remplir ses fonctions, la BCE travaille en collaboration avec le «Système européen des banques centrales» (SEBC), qui couvre les 27 États membres. Toutefois, seuls 16 de ces pays ont pour l'instant adopté l'euro. Ils constituent ensemble la «zone euro» et leurs banques centrales, auxquelles s'ajoute la Banque centrale européenne, forment «l'eurosystème». La BCE agit en totale indépendance. Ni la BCE ni les banques centrales nationales de l’eurosystème ou les membres de leurs instances de décision ne peuvent solliciter ou accepter d’instructions d’un autre organisme. Les institutions européennes et les gouvernements des États membres sont tenus de respecter ce principe et ne doivent pas tenter d’influencer la BCE ou les banques centrales nationales. La BCE, en étroite collaboration avec les banques centrales nationales, prépare et exécute les décisions arrêtées par les instances dirigeantes de l’eurosystème, à savoir le Conseil des gouverneurs, le Conseil général et le Directoire. Son rôle Son travail consiste à gérer la monnaie unique de l’Union européenne, l’euro (€), et à préserver la stabilité des prix pour ceux qui utilisent l’euro (plus des deux tiers des citoyens de l’Union européenne). La BCE est également chargée de définir et de mettre en œuvre la politique économique et monétaire de l’UE. 13 L’une des tâches principales de la BCE est de maintenir la stabilité des prix dans la zone euro, d’y juguler l’inflation afin de sauvegarder le pouvoir d’achat de l’euro et de ne pas le laisser s’éroder par l’inflation. La BCE s’efforce de garantir que la hausse annuelle des prix à la consommation reste inférieure à 2%, mais proche de ce pourcentage à moyen terme. Elle le fait de deux manières : - elle contrôle l’offre de monnaie. En effet, si l’offre de monnaie est excessive par rapport à l’offre des biens et des services, une tendance inflationniste en résulte. - elle surveille l’évolution des prix et évalue le risque que celle-ci représente pour la stabilité des prix dans la zone euro. Le contrôle de l’offre de monnaie comporte, entre autres, la fixation des taux d’intérêt dans l’ensemble de la zone euro. Il s’agit peut-être de l’activité la plus visible de la Banque. Son organisation Le travail de la Banque centrale européenne s’organise par le biais des instances de décision suivantes : Le Directoire : Il comprend le président de la BCE, le vice-président et quatre autres membres, tous désignés d’un commun accord par les chefs d’État ou de gouvernements des pays appartenant à la zone euro. Les membres du Directoire sont désignés pour un mandat de huit ans non renouvelable. Le Directoire est chargé de mettre en œuvre la politique monétaire telle que l’a définie le Conseil des gouverneurs et d’adresser des instructions aux banques centrales nationales. Il prépare en outre les réunions du Conseil des gouverneurs et assume la gestion quotidienne de la BCE. Le Conseil des gouverneurs (organe de décision suprême de la BCE) : Il comprend les six membres du Directoire et les gouverneurs des 15 banques centrales de la zone euro. Il est présidé par le président de la BCE. Sa mission première consiste à 14 définir la politique monétaire de la zone euro et, en particulier, à fixer les taux d’intérêt auxquels les banques commerciales peuvent emprunter des fonds auprès de la Banque centrale. Le Conseil général : Il est composé du président et du vice-président de la BCE, ainsi que des gouverneurs des banques centrales nationales des 27 États membres de l'UE. Il contribue aux travaux de consultation et de coordination de la BCE et participe à la préparation de l'élargissement de la zone euro La FED La Réserve fédérale américaine, souvent appelée FED est la banque centrale des Etats Unis. Elle a été créée le 23 décembre 1913 par le Federal Reserve Act et est située à Washington. La Réserve fédérale américaine, dirigée, depuis le 31 janvier 2006, par Monsieur Ben Bernanke a pour mission de mettre en place la politique monétaire américaine, elle est tout comme la BCE indépendante du pouvoir politique. Son rôle La FED, grâce à sa politique monétaire doit veiller à la stabilité des prix, au plein emploi et doit faciliter la croissance américaine. Elle doit bien entendu aussi réguler l'activité bancaire américaine et être préteur en dernier ressort pour les banques commerciales. Elle assure également, l’émission de monnaie nationale et conduit la politique monétaire. Son organisation La banque centrale américaine est composée de 12 Federal Reserve Bank situées dans les villes les plus importantes des Etats-Unis (New York, San Francisco, Chicago, Richmond, Atlanta, Boston, Dallas, Cleveland, Philadelphie, Kansas City, Saint-Louis, Minneapolis) et du conseil central des gouverneurs situé à Washington. La plus importante Federal Reserve Bank est celle de New York. 15 B) La politique mené par les deux banques dans la gestion des taux d’intérêts La politique monétaire consiste en des actions délibérées des autorités monétaires d’un pays (Banque centrale plus ou moins indépendante, gouvernements) sur la masse monétaire en circulation, les actifs financiers (vente ou achat de Bons du Trésor, opérations dites d’ « open market »), la politique de crédit (via la fixation de taux d’intérêt directeurs) et éventuellement sur la politique de change (Chine), dans l’objectif de réguler l’économie au service du minimum d’inflation et du maximum d’activité (croissance). La politique Monétaire de la Banque Centrale Européenne La politique monétaire entre dans le cadre de l'action publique de l'Union Européenne. De façon générale une Banque Centrale est, pour un pays (ou une zone monétaire comme l'UEM), la banque des banques (commerciales) et en charge de la politique monétaire (lorsqu'elle est indépendante des Etats). La création de l'Euro rendait logique celle d'une Banque Centrale chargée d'une politique monétaire commune aux pays adhérents à la monnaie unique. Notez que la création de la Banque Centrale Européenne n'a pas fait disparaître les Banque Centrale de chaque pays (la Banque de France par ex), elle a simplement modifié leur rôle respectif. La BCE dirigée par Jean-Claude Trichet est composée d'un conseil des gouverneurs de chacun des pays membres. Le premier élément essentiel réside dans son indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques nationaux. Cette indépendance fait débat dans la mesure où les gouvernements n'ont plus la capacité d'agir directement sur la politique monétaire comme cela pouvait être le cas dans l'histoire. Cependant, on peut noter que la Banque De France était déjà indépendante avant l'Euro. 16 Même s'il y a quelques différences « philosophiques » ou techniques entre les différentes grandes Banque Centrale du monde, la BCE détient les missions classiques d'une BC, notamment en matière de politique monétaire. Celle de la Banque Centrale Européenne tourne autour d'un objectif majeur, si ce n'est unique : la stabilité des prix. Pour simplifier, un objectif de maîtrise de l'inflation dans la zone euro au-dessous ou à proximité de 2%. Pourquoi une telle obsession? Une inflation faible et maîtrisée à long terme rassure les agents économiques et rend crédible (et solide) une monnaie. Elle dispose pour cela d'un outil majeur : la fixation des taux d'intérêt directeurs. Notamment le taux de refinancement des banques. Lorsque ce taux est à la hausse cela signifie que la BCE souhaite freiner la création monétaire (l'argent devient plus cher pour les banques et par conséquent pour leurs clients). On a beaucoup reproché (le gouvernement français surtout) à la BCE de pratiquer une politique monétaire trop restrictive, autrement dit des taux trop élevés, et de freiner la croissance économique dans l'UE. Il y a là un dilemme dans la fixation des taux quand il y a, en même temps, des tensions inflationnistes et une croissance molle. Cette situation s'est produite en 2007/2008 avant que la crise financière et les dangers d'une grave récession décident la BCE de baisser franchement ses taux (à 2,5% fin 2008, 1% pour la FED). Pour fixer ses taux directeurs, la BCE se base sur l'agrégat monétaire M1, c'est à dire la masse de monnaie en circulation dans la zone euro. Petit rappel, cette masse monétaire est constituée des pièces et billets (monnaie fiduciaire, 468 milliards en 2004) et, en grande partie, des dépôts à vue (2473 milliards en 2004). La surveillance de M1 permet de « gérer » la quantité de monnaie en circulation par rapport à l'activité économique. Le levier de la politique monétaire est un enjeu économique mais aussi politique. On peut toutefois se rendre à l'évidence qu'il est logique d'avoir une BCE indépendante des « souhaits » de 16 pays différents et, en même temps, souhaiter une gouvernance plus démocratique de la banque centrale ainsi qu'une plus grande souplesse quant à ses objectifs. 17 Objectif principal : Lutte contre l’inflation en maintenant l’inflation annuelle au sein de la zone euro en dessous de 2%. La politique Monétaire de la Réserve Fédérales des Etats-Unis (FED) La principale arme de la FED est le taux d’intérêt, taux d’intérêt au jour le jour. Plus le taux est faible, plus la création monétaire sera favorisée. La décision de la FED de faire évoluer ses taux est souvent prise lors de la publication du livre beige. Ce livre beige est un récapitulatif de l’état de l’économie américaine. Il est établit grâce aux rapports des différentes réserves fédérales locales qui compiles l’ensemble des informations économiques relatives à leur district. Ils interrogent pour cela différents experts. Le livre beige regroupe lui tous les districts. Il est publié huit fois par an, environ deux semaines avant la réunion du comité de politique monétaire. C’est lors de cette réunion que le FED décide des actions qu’elle va mener. En cas de forte pression inflationniste, la FED décidera d’augmenter ses taux afin de réduire la quantité de monnaie en circulation. On dit qu’elle resserre le robinet monétaire. A l’inverse, dans le cas d’une économie en récession, la FED baissera ses taux pour tenter de relancer l’activité économique Deux autres réunions, l'une en début d'année et l'autre au milieu ont une grande importance. Ces 2 réunions qui durent exceptionnellement 2 jours permettent au comité de discuter le Monetary Policy Report to the Congress, c'est en fait un rapport sur la politique monétaire américaine qui est remis par le président du Board of Governors devant le Congrès américain. La Réserve fédérale joue également un rôle de premier plan dans la régulation des opérations du marché des valeurs. Elle peut choisir de baisser ou de relever les acomptes obligatoires, c'est-à-dire le pourcentage du prix d’une action qui doit être payé en liquide par l’acheteur pour tout achat d’une action à crédit. Héritage de la législation issue de la crise de 1929, le niveau d’acompte obligatoire vise à enrayer la spéculation sur le marché. Objectif principal : Soutien de l’activité économique américaine 18 C) La réponse de la BCE et de la FED à la crise Face à la crise de ces derniers mois, les banques centrales européenne et américaine ont fini par agir dans le même sens, mais jamais avec la même réactivité ni la même ampleur. Alors que la BCE a tout à prouver, à commencer par son indépendance et la justesse de son mandat, la Fed agit sans états d'âme, du haut de son siècle d'existence. C'est bien là que se situe la différence fondamentale entre les deux institutions, qui ont beaucoup à apprendre l'une de l'autre. L'une est prudente, jeune, et a tout à prouver. L'autre est mature, volontariste et indépendante. En un mot, la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale (Fed) sont aux antipodes l'une de l'autre. Si, dans les grandes lignes, elles mènent des politiques monétaires finalement peu éloignées, la réactivité et l'ampleur des mesures prises par l'institution américaine sont sans commune mesure avec celles de la BCE. La différence la plus commentée entre les deux instances est sans doute celle du double mandat de la Fed, qui doit veiller à la fois à la stabilité des prix et au soutien de la croissance, alors que la BCE a pour unique mission de maîtriser l'inflation. Mais, en pratique, cette distinction n'est pas si fondamentale, car la Fed veille avant tout à la stabilité des prix, tandis que la BCE est finalement loin d'être indifférente à l'évolution de la croissance économique de la zone euro. En plus de l'inflation, la Fed se doit de veiller sur la croissance. C'est surtout sur la forme que les deux établissements ont des comportements très divergents. A la politique volontariste exacerbée de la Fed s'oppose le gradualisme et la prudence de son homologue francfortois. Voyant la crise se profiler, Ben Bernanke, président de la Réserve fédérale, n'a pas hésité à réduire son taux « refi » dès septembre 2007. Il a fallu attendre bien plus longtemps, au mois d'octobre 2008, après même une légère hausse en juillet dernier, pour que son homologue européen, Jean-Claude Trichet, suive le mouvement. La crise atteignait alors son paroxysme, après la faillite de Lehman Brothers en septembre. Depuis le début des assouplissements monétaires, la Fed a abaissé son taux directeur de 5 %, à un niveau proche de zéro, tandis que la BCE ne l'a réduit que de 225 points, à 2 %. 19 En attendant ce mouvement, les gouvernements, français en tête, n'ont cessé de blâmer la Banque centrale pour son immobilisme. Et c'est d'ailleurs là que toute la problématique se pose. Créée avec l'avènement de l'euro en 1999, la BCE doit faire ses preuves et affirmer son indépendance. Dès lors, quitte à aller à l'encontre de ses propres convictions, pas question de céder aux pressions des uns et des autres, en particulier des gouvernements latins, habitués à une subordination des banques centrales nationales aux ministères des Finances. Il faut dire que la nécessité de l'indépendance des banques centrales n'est plus à démontrer. Qu'elles soient théoriques ou empiriques, toutes les études démontrent que l'indépendance des banques centrales est indispensable pour qu'elles ne soient pas poussées à provoquer de l'inflation afin de stimuler de façon ephémère la production et l'emploi. La BCE porte en elle l'héritage de la Bundesbank. Autre raison de l'attentisme de la BCE, qui peut aussi passer pour hésitante : son inexpérience. Toujours sur la forme, la BCE s'appuie sur un système centralisé : Francfort contrôle tout. Côté Fed, les décisions sont prises à Washington, mais la Réserve fédérale de New York, en prise directe avec les événements, gère les opérations de marché décidées par le comité de politique monétaire pour faire varier les fonds fédéraux. Par ailleurs, son président est membre permanent du comité de politique monétaire. Côté communication, les nuances ne manquent pas non plus. Contrairement à la Fed, la BCE a précisé son objectif de stabilité des prix : il s'agit de maintenir un niveau d'inflation en deçà, mais proche de 2%. La Banque centrale européenne est également de plus en plus transparente et ouverte : elle livre à chacune de ses conférences de presse une communication prolifique qui permet de déterminer de façon probable la prochaine évolution de son taux directeur. Dans un communiqué encore plus codé, le message de la Fed est plus limité. Son seul atout en matière de transparence par rapport à la BCE ressort dans les minutes qui dévoilent qui, au sein du FOMC, a voté quoi. Cela dit, les membres du conseil des gouverneurs de la BCE se livrent de plus en plus publiquement, comme Yves Mersch, qui a récemment mis en garde contre des taux d'intérêt trop bas dans une interview au Financial Times. George Provopoulos s'est également montré frileux sur une politique monétaire trop accommodante. 20 La Fed à des efforts à faire en matière de transparence. Sur le fond, une divergence fondamentale est tout de même à noter. D'une part, la BCE croit en un idéal de croissance très équilibré, sans endettement excessif. D'où l'importance du respect des critères de Maastricht, avec en particulier la contrainte de déficit budgétaire inférieur à 3 % du PIB. De son côté, la Fed est largement plus décomplexée sur le sujet. Pour l'institution, les crises et périodes de récessions succèdent aux bulles et aux embellies avec une régularité inéluctable. Les prises de risque sont des comportements économiques tout à fait admis et encouragés. ÉVOLUTION DES TAUX DIRECTEURS DE LA BCE ET DE LA FED Source : Sénat, service des études économiques Schématiquement, une baisse des taux améliore la liquidité des banques qui, se refinançant à un moindre coût, améliorent normalement les conditions qu'elles proposent aux ménages et aux entreprises, ce qui est favorable à l'activité mais peut aussi exercer une pression à la hausse sur le niveau des prix. Réciproquement, une élévation des taux directeurs est de nature à rehausser les taux imposés aux débiteurs, ce qui pèse sur l'activité et le niveau des prix. L'évolution récente du principal taux directeur de la FED et de la BCE souligne le rôle contracyclique assigné à la politique monétaire, de façon assez spectaculaire, dans la crise financière 21 III) Analyse de la balance des paiements A) Balance des paiements La balance des paiements est un document statistique présenté sous forme comptable qui récapitule selon un schéma détaillé les transactions financières et non financières entre les résidents d’une économie et les non-résidents au cours d’une période déterminée. Les données recensées dans la balance des paiements fournissent des éléments d’information pour les différents acteurs économiques. La comptabilité européenne La balance des paiements comporte trois balances intermédiaires : - La balance des transactions courantes recense l'ensemble des flux monétaires d'un pays résultant des échanges internationaux de biens et services, ainsi que des revenus et transferts courants. Selon d'anciennes normes comptables, la balance courante est divisée en balance commerciale et balance des invisibles. - La balance des capitaux recense l'ensemble des flux monétaires d'un pays résultant de l'achat ou de la vente d'actifs non financiers, comme les brevets, ainsi que des transferts de capital. - La balance financière recense l'ensemble des flux financiers entre un pays et l'étranger, sous forme d'investissement direct à l'étranger (IDE), investissement de portefeuille, réserves de change et autres. Les comptes associés sont respectivement, le compte de transactions courantes, le compte des capitaux, et le compte financier. 22 La comptabilité nord-américaine La balance de paiements ne comporte que deux balances intermédiaires : - la balance courante - la balance des capitaux, dont les soldes sont opposés Présentation schématique : Marchandise : Balance commerciale Services : Balance invisible Capitaux : Balance des capitaux Balance des Transactions courantes BALANCE DES PAIEMENTS 1) Zone Euro En août 2009, le compte de transactions courantes de la zone euro a enregistré, en données corrigées des jours ouvrés et des variations saisonnières, un déficit de 1,3 milliard d’euros. Dans le compte financier, les investissements directs et de portefeuille cumulés ont donné lieu à des entrées nettes de 57 milliards d’euros (en données brutes). Compte de transactions courantes : En août 2009, le compte de transactions courantes de la zone euro a affiché, en données corrigées des jours ouvrés et des variations saisonnières, un déficit de 1,3 milliard d’euros (correspondant à un déficit de 5,0 milliards en données brutes). Ce solde résulte des déficits enregistrés au titre des transferts courants (7,2 milliards d’euros) et des revenus (1,8 milliard), qui ont été en partie contrebalancés par des excédents au titre des échanges de biens (6,0 milliards) et des services (1,8 milliard). Sur la période de douze mois cumulés s’achevant en août 2009, le solde du compte de transactions courantes en données corrigées des jours ouvrés a affiché un déficit de 106,5 23 milliards d’euros, soit environ 1,2 % du PIB de la zone euro, après un déficit de 56,1 milliards un an auparavant. Le creusement du déficit du compte de transactions courantes s’explique principalement par une augmentation du déficit au titre des revenus (passé de 19,6 milliards d’euros à 52,9 milliards) et une réduction de l’excédent des services (revenu de 50,8 milliards à 25,0 milliards). Compte financier : Dans le compte financier, les investissements directs et de portefeuille cumulés ont donné lieu, en données brutes, à des entrées nettes de 57 milliards d’euros en août 2009, des entrées nettes ayant été enregistrées tant au titre des investissements de portefeuille (53 milliards) que des investissements directs (4 milliards). Les entrées nettes en investissements directs sont imputables à des entrées nettes enregistrées au titre des opérations en capital et bénéfices réinvestis (1 milliard d’euros) et des autres opérations, principalement les prêts intragroupes (3 milliards). Les entrées nettes en investissements de portefeuille s’expliquent par des entrées nettes sur actions (41 milliards d’euros), obligations (1 milliard) et instruments du marché monétaire (11 milliards). Les évolutions de la rubrique actions résultent essentiellement des achats nets de titres de la zone euro par les non-résidents. Les produits dérivés financiers ont affiché des sorties nettes, à hauteur de 6 milliards d’euros. Les autres investissements ont donné lieu à des sorties nettes de 55 milliards d’euros, principalement sous l’effet des sorties nettes enregistrées par les autres secteurs (32 milliards), l’Eurosystème (10 milliards), et les IFM hors Eurosystème (12 milliards). Bien que pratiquement aucune opération n’ait été enregistrée au titre des avoirs de réserve en août 2009, le stock d’avoirs de réserve de l’Eurosystème a augmenté, passant de 387 milliards d’euros à fin juillet 2009 à 428 milliards à fin août. Cette progression a résulté de l’allocation de DTS par le FMI aux pays de la zone euro. Sur la période de douze mois s’achevant en août 2009, les investissements directs et de portefeuille cumulés ont donné lieu à des entrées nettes cumulées de 424 milliards d’euros, contre des sorties nettes de 29 milliards sur la précédente période de douze mois. Ce retournement du solde a résulté d’une progression significative des entrées nettes au titre des 24 investissements de portefeuille (passées de 127 milliards d’euros à 572 milliards), reflétant en grande partie une inversion des flux sur instruments du marché monétaire, les sorties nettes (63 milliards) ayant fait place à des entrées nettes (309 milliards). Révisions des données Outre les données de balance des paiements relatives à août 2009, ce communiqué de presse contient des révisions portant sur juillet 2009. Ces révisions n’ont eu qu’une incidence mineure sur les données publiées antérieurement. Informations complémentaires sur la balance des paiements et la position extérieure de la zone euro La méthode de calcul de trois rubriques du compte financier relatives aux autres secteurs (à savoir les secteurs autres que l’Eurosystème, les autres institutions financières monétaires et les administrations publiques) sera modifiée à compter du 2 novembre 2009. En particulier, la nouvelle méthode intègre des procédures d’extrapolation pour le calcul des avoirs au titre des autres investissements en prêts et en dépôts et des engagements au titre des investissements de portefeuille en actions. Les nouveaux résultats entraînent une importante réduction des écarts statistiques au sein de la balance des paiements de la zone euro à partir de 2004. Des informations complémentaires seront fournies avec le communiqué de presse du 2 novembre 2009. Une série exhaustive de statistiques mises à jour concernant la balance des paiements et la position extérieure de la zone euro est disponible sur le site internet de la BCE à la rubrique Data services/Latest monetary, financial markets and balance of payment statistics (Dernières publications de statistiques monétaires, financières et de balance des paiements) de la page Statistics (Statistiques). Ces données, ainsi que celles de la zone euro correspondant à la composition de la zone au moment de la période de référence, peuvent être téléchargées à partir du Statistical Data Warehouse (SDW) (Entrepôt de données statistiques) de la BCE. Les chiffres jusqu’à août 2009 seront également publiés dans les éditions de novembre 2009 du Bulletin mensuel de la BCE de novembre 2009 et du Statistics Pocket Book. Une note méthodologique détaillée est disponible sur le site internet de la BCE. Le prochain communiqué de presse relatif à la balance des paiements de la zone euro sera publié le 18 novembre 2009 25 Balance des paiements de la zone euro : flux cumulés sur douze mois (Montants en milliards d’euros) —— Transactions courantes ------ Investissements directs nets —— Investissements de porte feuille nets Source : BCE 2) Zone Dollar, exemple des Etats-Unis L’examen du solde de la balance commerciale des USA (entrée – sortie de marchandises) est riche d’enseignements. Cette balance commerciale a vu son déficit se creuser de manière vertigineuse ces dernières années. C’est l’expression de la désindustrialisation des USA dont le secteur manufacturier n’a cessé de décliner. Le déficit commercial remontant à 1970 est devenu de ce fait un déficit structurel dans les années 80. Les USA, dont le PIB est dominé à 80 % par les services (2006) n’a pas trouvé en eux un moyen de balancer leur déficit commercial. Le solde de la balance des services est resté stagnant entre 1999 et 2006. La raison de ce phénomène est simple : une société dominée par les services ne peut rééquilibrer un déficit commercial car les services sont difficiles à exporter. 26 Restent les flux de rémunérations des investissements ou le solde de la balance des revenus des capitaux, ce solde est forme des intérêts des placements financiers, des profits des entreprises et les dividendes des actions (I.P.D). Ce flux est miraculeusement positif, les placements financiers et les investissements directs américains sur l’étranger étant inférieurs aux placements étrangers aux USA. C’est le dynamisme de l’économie américaine (tiré par l’endettement), et notamment les performances du système financier, qui expliquent ce phénomène. Les I. P. D sont en général ré-investis aux USA, ce qui évite une douloureuse saignée d’argent à l’économie américaine. Le solde cumulé des services et des revenus des capitaux ne réussit pas atténuer les effets du déficit commercial. Ce solde est annulé par celui des transferts courants ou sans contrepartie. Les transferts sans contrepartie réduisent à presque rien l’addition du solde cumulé de la balance des services et du revenu des capitaux. L’examen du Total des soldes des flux résulte de l’addition des soldes des balances suivantes : Balance commerciale, Balance des services, balances des revenus des capitaux et transferts sans contrepartie. Comme l’illustre le graphique, on voit que la balance des paiements (trait rouge) s’aligne lentement sur la balance commerciale en raison de la médiocre contribution des revenus des capitaux et des services et du rôle négatif des transferts courants. Le résultat final est catastrophique : en 2006. La balance commerciale était sensiblement égale à la balance des paiements : 834, 55 Md de $ contre 815,40 Md. Les flux d’échange extérieurs déséquilibrés des USA intéressent l’ordre monétaire et la valeur internationale du dollar. Le solde cumulé des sorties de dollars pour couvrir le déficit de la balance des paiements était de 4529 Md de $ entre 1998 et 2006. Pour un pays normal, une telle sortie d’argent en un peu moins d’une décennie impliquerait l’effondrement de sa monnaie. Mais voilà, le dollar est une monnaie internationale au change flottant et ce privilège suffit à le tirer d’embarras. La réponse est trop courte, l’expansion d’une telle masse de monnaie hors des USA excède de très loin les besoins de liquidité du commerce international dont les échanges sont libellés en dollar. 27 Pour que la monnaie américaine ne s’effondre pas, il faut que les dollars sortis des USA par la porte de la balance des paiements y fasse retour par une autre porte. C’est là le rôle du système financier d’assurer ce retour. 28 B) L’inflation Euro/Dollar L'inflation devrait rester relativement modérée cette année (2010) dans la zone euro, car l'économie de la région ne se redressera que progressivement. Prévisions relevées Même si l’incertitude reste élevée, les informations de la BCE sur la masse monétaire montrent que les tensions inflationnistes sont limitées. La BCE a relevé jeudi ses prévisions de croissance et d’inflation pour 2009 et 2010. Elle table désormais sur un recul de 4,1% du PIB de la zone euro cette année, contre une baisse de 4,6% précédemment annoncée, tandis que la prévision d’inflation ressort à 0,4%, contre 0,3% précédemment. Pour 2010, l’institut s’attend à une croissance de 0,2% et une inflation de 1,2%, légèrement plus forte que sa prévision précédente de 1%. Mesures exceptionnelles Compte tenu des risques inflationnistes limités, il serait prématuré de mettre un terme aux mesures exceptionnelles de relance monétaire mises en œuvre ces 18 derniers mois, a précisé Jean-Claude Trichet président de la Banque Centrale Européenne. Outre un abaissement des taux directeurs à leur plus bas niveau historique, la BCE a entamé un programme de rachat d’actifs afin de relancer le marché du crédit. Ce programme vise le rachat de 60 milliards d’obligations sécurisées entre juillet 2009 et juin 2010. Selon une estimation rapide, publiée le 5 janvier 2010 par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, le taux d’inflation annuel de la zone euro s’établirait à 0,9% en décembre 2009. En novembre, il était de 0,5%. Entre le mois de novembre et celui de décembre, la hausse générale annuelle des prix dans la zone euro a fait un bond de 0,4 %, selon une estimation rapide publiée le 5 janvier 2010 par Eurostat. En octobre, le taux d’inflation annuel de la zone euro était de -0,1%. 29 L’inflation de la zone euro est mesurée par l’Indice des Prix à la Consommation de l’Union Monétaire (IPCUM). Pour élaborer les estimations rapides de l’IPCUM, Eurostat utilise les informations préliminaires sur les prix du mois de référence des États membres pour lesquels les données sont disponibles, ainsi que des informations préliminaires sur les prix de l’énergie. L’estimation rapide de l’IPCUM inclut habituellement des informations préliminaires sur les prix, représentant approximativement 95% du poids total des dépenses de consommation dans la zone euro. Revenir à une politique monétaire neutre et adaptée au scénario de reprise. La hausse d'un quart de point des taux directeurs américains décidée le 30 juin dernier par la Réserve fédérale doit être interprétée comme étant le premier geste qui intervient dans le cadre d'un nouveau cycle de resserrement de la politique monétaire aux Etats-Unis. Savoir si son ampleur sera suffisante pour enrayer l'inflation paraît une question encore prématurée dans la mesure où trois ou quatre relèvements sont prévisibles d'ici à la fin de l'année, et autant en 2005. Le niveau des taux directeurs pourrait ainsi atteindre 3 % aux Etats-Unis dans un horizon de dix-huit mois. La Réserve fédérale a écarté dans son dernier communiqué le risque inflationniste, en dépit d'un rebond marqué de la hausse des prix observé au cours de ces derniers mois, mais qu'elle explique par des facteurs transitoires. L'objectif de la Fed est davantage de revenir à une politique monétaire neutre et adaptée au scénario de reprise économique qui se confirme aux Etats-Unis plutôt que de lutter contre l'inflation. L'équipe d'Alan Greenspan dispose du temps pour agir en fonction des indicateurs de croissance. Certes, le niveau d'inflation n'est pas à négliger. Le dépassement du seuil de 2 % (hors alimentation et énergie, contre 1,9 % actuellement) pourrait conduire la Réserve fédérale à accélérer le mouvement de resserrement de ses conditions de crédit et à reconsidérer l'idée de facteurs temporaires dans son analyse de la hausse des prix. Mais ce n'est pas le cas pour le moment. Sauf à prévoir un arrêt brutal de la croissance américaine au second semestre difficilement imaginable en raison d'un système financier et 30 monétaire qui reste très accommodant à la veille de l'élection présidentielle, l'économie devrait continuer de croître à des niveaux légèrement supérieurs à son potentiel. Tout dépendra bien évidemment de l'évolution des cours du pétrole. Les différentes causes à l'origine de la hausse des prix du baril sont difficiles à cerner, exception faite de la forte demande des pays asiatiques. La volonté du pouvoir central chinois de ralentir l'investissement des entreprises devrait sans doute se traduire par une légère détente des cours de l'or noir, mais le contexte géopolitique difficilement prévisible reste une source importante de volatilité. Il est certain qu'un niveau du baril durablement supérieur à 40 dollars aura un impact négatif sur la croissance économique mondiale. Cette hypothèse amènerait sans doute la Réserve fédérale américaine à être plus progressive dans le resserrement de sa politique monétaire. La hausse de l'inflation aux Etats-Unis doit être relativisée. L'inflation a vraisemblablement atteint un point bas en début d'année, avec un niveau annuel de 1,7 % en global et de 1,1 % (hors énergie et alimentation). Elle se situe aujourd'hui sur une tendance annualisée de 3,1 % et de 1,7 % (hors énergie et alimentation). La hausse est donc bien réelle. Elle doit toutefois être relativisée dans la mesure où l'accélération du prix des matières premières liée à la forte croissance chinoise et les tensions au niveau de la production américaine observées au quatrième trimestre de l'année dernière consécutives au rebond de l'économie en sont les deux principales causes. L'inflation ne constitue pas pour le moment une préoccupation majeure. L'arrêt progressif des mesures de soutien gouvernementales à la croissance et la remontée graduelle des taux directeurs américains devraient atténuer les tensions sur les prix. Le niveau anticipé des prix par les ménages semble se stabiliser autour de 3 % par an, après avoir récemment remonté en raison de la hausse des cours du pétrole. De plus, la progression attendue des prix qui est reflétée dans les cours des obligations américaines indexées sur l'inflation est retombée à 2,5 % après avoir atteint un record à 2,75 % sur les maturités à dix ans et 3,20 % sur celles à trente ans. La perception qu'ont les ménages américains ou les marchés financiers du niveau des prix reste donc encore mesurée. Par ailleurs, un taux d'utilisation des capacités de production toujours inférieure à sa moyenne historique de 80 % et le taux de chômage supérieur au 31 niveau d'équilibre non inflationniste de 4,5 % sont également deux éléments rassurants. Les pressions salariales ne se font pas encore sentir sur l'économie américaine. C'est en substance ce que confirme la Réserve fédérale en jugeant le risque de stabilité des prix équilibré. Il n'est, dans ces conditions, pas encore nécessaire de remonter fortement les taux directeurs américains pour enrayer l'inflation. Cette dernière reste inférieure à l'objectif de 2 % (hors alimentation et énergie) que s'est fixé implicitement la Fed pour réagir. Les marchés financiers ont d'ailleurs salué, fin juin, la modération avec laquelle la banque centrale américaine est intervenue puisque les rendements des emprunts d'Etat à long terme se sont, depuis, repliés. On attend effectivement une normalisation de la politique monétaire de la Fed, qui pourrait se traduire encore par un relèvement de 75 points de base des conditions de crédit d'ici à la fin de l'année. Des chocs exogènes, comme une poursuite de la hausse des cours du pétrole, remettraient toutefois en cause ce scénario de resserrement de la politique monétaire américaine pour ne pas casser la croissance économique mondiale. Les ingrédients susceptibles d'alimenter une poursuite de la hausse des cours de l'or noir existent. Outre la demande importante en provenance de la Chine, les pays producteurs disposent de peu de marge de manœuvre pour augmenter leur capacité de production, et le contexte géopolitique, que ce soit en Irak, au Nigeria ou en Arabie Saoudite, reste inquiétant. La tentation de voir les pays producteurs compenser le recul du dollar par des prix du pétrole plus élevés semble également forte. L'évolution de la confiance des ménages américains est étroitement corrélée avec celle des cours de l'or noir. La robustesse de l'économie américaine n'est, à ce titre, pas acquise. Elle devrait, certes, rester à un rythme de 3,5 % tout à fait acceptable sur la seconde partie de l'année, en dépit d'un léger fléchissement prévisible avec la fin des mesures d'incitation fiscale et du début de resserrement monétaire. 32 Conclusion L’euro a eu beaucoup de difficultés pour s’imposer comme monnaie internationale dans la mesure où la globalisation des économies tire inévitablement le système monétaire vers l’unicité de monnaie internationale au profit de la suprématie au moins historique du dollar Le taux de change EUR/USD est resté sous l’emprise des politiques monétaires des banques centrales américaines et européenne évoluant au gré de leurs interventions sur les taux directeurs. Nous avons pu mettre en évidence l’impact des différentes politiques menées d’une part, par les deux banques centrales, et d’autre part par l’intérêt que la parité euro-dollar joue dans les transactions internationales et sur les balances de paiements des pays composant les zones monétaires respectives. Au terme de cette étude, nous pouvons nous demander vu l’enjeu de la fluctuation des devises, combien de temps le dollar restera t-il encore comme monnaie internationale de référence ? 33 Sitographie www.wikipedia.com www.yahoo.fr www.google.fr www.journaldesfinances.com www.lesechos.fr www.traderchange.com www.lemonde.fr www.alternatives-economiques.fr www.imf.org www.ecb.int www.senat.fr www.boursereflex.com www.challenges.fr 34