ARTERITE VIRALE DES EQUIDES Par Denis Dugardin L’artérite virale est une maladie respiratoire contagieuse des équidés, appelée ainsi à cause des lésions caractéristiques inflammatoires causées par le virus sur les petits vaisseaux sanguins et plus spécialement les artérioles. Le virus est présent dans de nombreux pays et il est important de ne pas confondre les chevaux séropositifs et les chevaux infectés dont les cas sont habituellement rares. Même si les avortements ne sont pas forcément associés à cette infection, certaines épidémies ont pu produire un taux d’avortement supérieur à 50% : C’est pourquoi les juments gestantes ne doivent pas être exposées à ce risque. Les étalons porteurs peuvent transmettre l’artérite virale de façon très « efficace » par monte naturelle ou par insémination et sont le plus souvent à l’origine de dissémination de l’infection auprès des juments et des jeunes poulains. Les signes cliniques sont variables et peuvent se présenter sous forme de fièvre, d’anorexie, de dépression d’œdème du fourreau ou des mamelles, de conjonctivite, de jetage nasal ou d’avortement. Sur les jeunes foals, l’infection peut produire une pneumonie fulgurante mortelle. A l’exception de ces derniers, les animaux infectés récupèrent totalement, même sans aucun traitement. La majeure partie de cas est sub clinique et de nombreux cas ne sont jamais diagnostiqués car asymptomatiques. En ce qui concerne l’avortement, s’il se produit, il a lieu à la fin de la phase clinique ou au début de la convalescence de la jument, c’est à dire 1 à 3 semaines après l’exposition au virus dont le passage peut passer totalement inaperçu. Il existe deux modes de transmission : par voie respiratoire avec un animal infecté ou par voie vénérienne via le sperme infecté. La voie respiratoire est le principal mode de contamination en cas d’épidémie. Les contacts ont lieu lors des rassemblements : hippodromes, concours, etc… La voie vénérienne est par contre souvent à l’origine de l’épidémie et permet de contaminer des juments qui, à leur tour, dissémineront le virus. C’est pourquoi il est important de vérifier le statut des étalons vis à vis de cette infection. Ces derniers, contrairement aux juments, peuvent être des réservoirs de virus qui se réfugie dans les glandes séminales et se retrouve dans le sperme lors d’éjaculation sans pour autant en affecter la fertilité. Il est important de noter que la réfrigération ou la congélation ne détruisent pas le virus. Par contre, un étalon porteur chronique n’excrètera pas le virus par voie respiratoire ou urinaire. La prévention et le contrôle passent donc par le dépistage des étalons porteurs en réalisant des tests sérologiques, tout en sachant que ce n’est pas parce qu’un étalon est séropositif qu’il est excréteur. Un contrôle virologique sur le sperme est alors nécessaire pour identifier les porteurs. Il existe un vaccin, l’Artevac produit par Fort Dodge qui peut être utilisé sur les étalons afin de les protéger au mieux. Le 18/07/07