Travail et croissance

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I - ANALYSE DU SUJET
Le sujet est assez classique et ne devrait pas trop surprendre les candidats.
La question de l'évolution de l'organisation du travail est une question de cours.
Les documents sont clairs et encadrent bien le sujet.
II - CORRIGE
Introduction
L'histoire économique nous apprend que les choix d'organisation du travail sont très tôt
devenus essentiels dans le fonctionnement des entreprises et leur efficacité .Par exemple, en
1776, Adam Smith soulignait déjà les effets positifs de la division du travail dans une
manufacture d'épingles.
Les liens évidents entre l'évolution de la productivité du travail et la croissance économique
au XXème siècle (voir document 2) soulignent l'intérêt d'une réflexion sur les effets de
l'organisation du travail sur la croissance.
1) La division du travail favorise la croissance pendant les trente glorieuses
A - LES SUCCES DU TAYLORISME
- Définition de l'O.S.T (Organisation Scientifique du Travail ) : la division verticale et
horizontale du travail.
- Document 3 : Les avantages du taylorisme.
- Le taylorisme permet des gains de productivité élevés dans les années 50 et 60, ce qui
favorise la croissance dans cette période (voir Document 2).
- Le taylorisme s'accompagne de salaires élevés, ce qui alimente la consommation.
C'est le "cercle vertueux" du fordisme.
B - LES LIMITES DE L'OST
- Dans les années 60, la pénibilité du travail, sa monotonie provoquent le mécontentement des
salariés : grèves, absentéisme et turn-over augmentent.
- Le taylorisme, efficace pour produire en masse des biens standardisés, ne convient plus pour
satisfaire une demande plus diversifiée.
- L'évolution technologique suppose des tâches plus qualifiées .Il faut donc former davantage
la main d'œuvre.
- Document 4 : La crise de l'organisation fordienne : la division - excessive - du travail est
devenue contre - productive.
- La croissance de la productivité ralentit depuis les années 70, signe de cet essouflement.
2) Organisation du travail et croissance aujourd'hui
A- LES NOUVELLES ORGANISATIONS EN RUPTURE AVEC LE TAYLORISME
- Les contraintes depuis les années 70 (crise, mondialisation, concurrence…) obligent les
entreprises à repenser l'organisation du travail pour réduire les coûts, les délais et améliorer la
qualité de la production.
- Document 6 : Le modèle japonais : les cinq "zéros", les flux tendus.
- Avec une organisation en flux tendus (le "juste à temps"), on ne vend pas ce que l'on a
produit, mais on produit ce que l'on a vendu. Ce système élimine les problèmes de stockage
mais suppose une organisation optimale.
- Au Japon, mais aussi dans les autres pays industriels, on a aussi vu se développer des
"cercles de qualité", visant à améliorer la communication dans l'entreprise, sur les questions
touchant la production. On parle ainsi souvent de "culture" ou de "projet" d'entreprise.
- Cette vision nouvelle de l'entreprise (le toyotisme) amène des résultats positifs mais suppose
une implication et une formation de la main d'œuvre qui ne se vérifient pas partout.
B - FLEXIBILITE ET EXTENSION DU TAYLORISME
- Pour faire face aux difficultés, les entreprises sont devenues aussi exigeantes en matière de
flexibilité du travail.
- Les horaires du travail se sont ainsi élargis (aménagement et réduction du temps de travail,
annualisation…)
- Les entreprises ont ainsi recours à des formes atypiques de l'emploi : CDD, temps partiel,
intérim, apprentissage.
- Les pouvoirs publics ont d'ailleurs favorisé cette flexibilité : sur les horaires et sur les
contrats.
- La recherche de flexibilité a pu aider les entreprises à être plus compétitives mais a aussi
accru la précarité pour beaucoup de salariés (voir Document 5).
- Par ailleurs, la croissance des années 80 et 90 ne semble pas avoir profité de cette plus
grande flexibilité ( cf document 2 )
- Enfin, il faut ajouter que le taylorisme, loin de disparaître, tend même à s'étendre dans des
activités de services : exemple de Mac-Donald (voir Document 1) : définition précise des
tâches et du rythme de travail, standardisation, etc.
Conclusion
Les contraintes de l'économie moderne nous obligent à mener une réflexion sur les moyens
d'obtenir une croissance forte, tenant compte des impératifs technologiques, commerciaux,
mais aussi sociaux et humains. C'est sans doute là un des enjeux des "35 heures" en France.
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