Colloque sur les risques cycloniques et les incertitudes climatiques

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1er Colloque sur « Les Ouragans de l’Atlantique Nord et le Réchauffement
Climatique : Exemple de la Caraïbe »
Association Française Pour la Prévention des Catastrophes Naturelles
(AFPCN)
Université des Antilles et de la Guyane
(UAG)
14-15 Mai 2007
Hôtel Le Salako
Le Gosier, Guadeloupe
Les constats :
Les îles de la Caraïbe ont désormais les plus fortes densités humaines jamais observées de
leur histoire et cette réalité ne devrait pas se modifier dans les années à venir. Les enjeux ou
éléments exposés aux aléas naturels, sont de ce fait plus nombreux; ils sont aussi plus divers
en ce début du XXIe siècle, ce qui rend plus complexe les risques et la gestion des crises en
cas de manifestation de phénomènes destructeurs tels que les cyclones tropicaux.
Les espaces les plus exposés aux dangers cycloniques (littoraux, zones inondables, pentes
propices aux mouvements de terrain…) sont de plus en plus occupés par :
-
Des structures-clés, vitales pour l’économie des îles, telles que les routes côtières
et de montagne empruntées par des actifs habitués à de longues migrations
quotidiennes, ou les ports d’où provient une partie de l’approvisionnement des
populations.
-
Des constructions et infrastructures dont dépendent des activités économiques
vitales pour ces pays telles que les structures hôtelières et de plaisance.
-
Des habitations. La tendance à construire sur le littoral, dans ces îles tropicales,
résulte d’un héliotropisme universel. Or cette frange de l’espace est vulnérable aux
effets cycloniques et plus particulièrement aux vents. Cette tendance qui consiste à
occuper les pentes fortes ou modelées dans des matériaux argileux susceptibles de
fluer est traditionnelle. Elle se pérennise et se renforce avec la pression de plus en
plus forte exercée sur le foncier rural.
Les réseaux électriques et téléphoniques, non enterrés, sont exposés aux vents cycloniques.
Les réseaux d’approvisionnement en eau ont des tronçons en zones inondables et de
glissements de terrains. Les câbles et adductions sous-marins, notamment ceux qui
approvisionnent les petites îles, sont particulièrement vulnérables aux houles cycloniques.
Enfin, l’environnement naturel, source de revenus directs et indirects du tourisme vert (Parc
National de la Guadeloupe et Régional de la Martinique…) est très exposé aussi bien aux
dangers des vents cycloniques qu’à ceux générés par leurs pluies intenses (dégradations
opérées par les vents d’ouragans sur les écosystèmes naturels, destructions durables des voies
d’accès aux sites à intérêt éco touristique…). Cet environnement naturel est une richesse
patrimoniale par la valorisation potentielle de sa biodiversité. Une trop forte fréquence de
vents cycloniques pourrait en éroder une partie de la complexité, la modifier durablement,
voire de façon irréversible. Les fonds marins et les écosystèmes littoraux procèdent eux aussi
de cette même fragilité, tant aux vents qu’aux manifestations marines des cyclones (houles,
ondes et marées de tempêtes).
Les incertitudes climatiques :
Le réchauffement global, considéré comme effectif par une bonne partie de la communauté
scientifique internationale et confirmé par le GIEC, a des incidences observées. Il en résulte
un grand nombre d’incidences probables, extrêmement diverses et complexes aux échelles
régionales, a fortiori locales. Néanmoins, à l’heure actuelle, on est encore très loin d’en
connaître les effets réels, et de pouvoir en prédire les conséquences à courts, moyens et longs
termes. Et à ce niveau, les avis des experts sont très contrastés, voire, dans certains cas
radicalement opposés, ce qui corrobore bien les incertitudes dans lesquelles on se trouve
aujourd’hui.
Dans le bassin caribéen, et plus spécifiquement à l’échelle des îles, c’est-à-dire celle à
laquelle se font les prises de décision et la gestion des crises cycloniques, est-on aujourd’hui
en mesure d’affirmer que le réchauffement global a une incidence sur les occurrences
cycloniques et sur leur intensité ? Peut-on prédire les échéances d’une probable péjoration de
la situation climatique? Peut-on estimer les espaces potentiellement affectés par
l’exhaussement du niveau de la mer ?
Problématique :
Face aux constats faits précédemment, et aux incertitudes qui caractérisent l’avenir
climatique, on est amené à poser les questions suivantes :
- Quelles tendances climatiques peut-on prédire pour l’avenir de ces îles ? Quelles hypothèses
peut-on formuler en terme de fréquence et d’intensités cyclonique à venir, allant des plus
pessimistes aux plus optimistes ?
- Quels scenarii adopter pour envisager les capacités de réponse ?
- Dans l’hypothèse d’une péjoration des conditions climatiques à venir, alors que les aléas
climatiques risquent d’être plus contraignants et redoutables qu’à l’heure actuelle, et ne seraitce que par principe de précaution, comment protéger les populations des îles vulnérables ?
Comment sauvegarder leurs activités ou au moins maintenir les niveaux de vie actuels, voire
les améliorer? Ce défi qui procède du développement durable peut-il être relevé et par quels
moyens ?
Les îles de la Caraïbe seront plus particulièrement l’objet des analyses, le cas de la
Guadeloupe sera utilisé pour alimenter certains débats scientifiques. Les nombreuses
occurrences cycloniques des dernières années (Hugo en 1989, Luis et Marilyn en 1995, Lenny
en 1999), en font en effet un laboratoire fort intéressant sur l’analyse de ce type de risques.
Il s’agira dans ce colloque :
- de mutualiser les connaissances, et les forces de proposition des participants
- de présenter les principales avancées scientifiques dans le domaine de la connaissance de
l’évolution climatique et de ses rapports avec les ouragans et d’examiner les convergences
voire divergences d’interprétations et les incertitudes associées.
- d’initialiser une réflexion sur les réponses sociétales aux nouvelles contraintes.
Organisateurs
- AFPCN (C. Pontikis, [email protected] )
- UAG (E. Hicks, [email protected], F. Pagney, [email protected] )
Comité d’organisation
C. Pontikis, E. Hicks, F. Pagney, C.Asselin de Beauville, B. Dudon, J-F Lebrun, R.
Blonbou, M. Louis, A. Rousteau, A. Bonneton, J. Latham, B. De Vansay, P.M Sarant
Comité scientifique
C. Pontikis, E. Hicks, F. Pagney, C.Asselin de Beauville, S.Conil, R. Blonbou, M. Louis,
C. Bouchon, D. Imbert, A. Randrianasolo, A. Bonneton, J. Latham, B. De Vansay, P.M
.Sarant
Secrétariat : R. Louvier ( [email protected] )
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