Année universitaire 2015-2016 COURS DE GESTION DES RESSOURCES HUMAINES ATELIER septembre 2015 Mesbah Abdelmadjid Enseignant COURS DE GESTION DES RESSOURCES HUMAINES Année : 3° Volume horaire 12h en atelier Méthodes d’enseignement Cours Etudes cas Débats sur des sujets d’actualités Objectifs du cours : Ce cours a pour objet de permettre aux étudiants de se familiariser avec les concepts de ressources humaines et surtout de percevoir la dimension stratégique du rôle des ressources humaines dans le projet d’entreprise, saisir la portée et l enjeux de cette ressource dans son environnement complexe difficile, agressif et surtout en plein mutation avec toutes les incertitudes induites par les nuisances de plus en plus insupportables sur les individus mais également sur les entreprises . Les ressources humaines comme sous organisation du système organisationnel de l entreprise sont devenues de nos jours à très haute portée stratégique car elles sont au centre de ce que l’entreprise dispose comme capacités pour réagir, s’adapter, se pérenniser et se développer .L’homme ressource des ressources devient alors un pivot pensant de toutes les stratégies de l entreprise il s’identifie se recrute, se met en activité, se forme, se redéploye, s’intéresse, se licencie ,se met en retraite et se remplace Ce cours vise justement à apprécier l ensemble de ces points soulevés autour de l homme dans l entreprise et son environnement Evaluation L’atelier sera évalué sur deux aspects le premier à chaud sur la base d un test permettant de pouvoir apprécier la capacité de compréhension de l’étudiant et surtout ses aptitudes à restituer les éléments les plus important du cours , un examen quant au deuxième aspect de l’évaluation il portera sur la restitution d’un travail de recherche dont les thèmes seront distribués en atelier Coefficient 2pour la participation3 pour les tests et 5 pour le travail de recherche Séance 1 : Evolution et essor de la fonction RH Introduction 1la professionnalisation 2les objectifs 3les activités opérationnelles 4les rôles et responsabilités séance 2 : L’entreprise et son environnement 1- Définition d l’entreprise 2- L’entreprise dans son environnement Séance 3 : la planification Introduction 1- définition : 2- planification stratégique des ressources humaines : 3- périodes de planification : 4- environnement organisationnel externe : 5- connaissances des besoins : 6- analyser et corriger les besoins en main d’œuvre : 7- quelques techniques de planification : 8- évaluation de la planification : 9- obstacles a la planification des RH séance 4 : l’analyse des postes ou des emplois : 1- définition 2- place et rôle 3- utilité 4- recueil de l’information 5- choix de la méthode 6- les informations a recueillir 7- brève description des méthodes d’analyse des emplois : 8- sur quoi recueillir de l’information : 9- description des emplois 10- la spécification des emplois Conclusion Séance 5 : le recrutement Introduction 1définition 2le processus 3les finalités du recrutement 4formalisation des objectifs 5la recherche de candidats ,l’entretien, les tests ,personnalité et professionnalisme séance 6 : rémunération et système de rémunération Introduction 1- la rémunération composition et structure 2- importance de la rémunération 3- les facteurs influant sur la rémunération 4- le processus de détermination des salaires 5- les régimes de rémunération variable 6- la gestion de la rémunération : 7- les obstacles séance 7 : L’Evaluation 1. Les composantes d’un processus d’évaluation - Quel est le but de l’évaluation ? - Qui participe à l’évaluation ? - Comment évalue t-on ? - Au nom de quoi évaluer ? 2. Les différents types d’évaluation - L’appréciation des compétences - L’évaluation de la performance - Les feed-back 180° et 360° - Les centres d’évaluation ou « assessment centers - La gestion individuelle des parcours professionnels 3. Les difficultés de l’évaluation et les voies d’amélioration - Les difficultés de l’évaluation - Les voies d’amélioration Séance 1 -EVOLUTION ET ESSOR DE LA FONCTION RESSOURCE HUMAINE Introduction Avec le développement du taylorisme et les débuts du syndicalisme, les premiers « services de personnel » avec pour mission d’entretenir des relations avec les syndicats, d’administrer les droits des salariés, les adapter aux progrès technologiques et régler des problèmes de rémunération, d’évaluation et de communication dans le sens moderne du terme. Malgré ces nombreuses missions et activités, les services de personnel n’ont eu qu’une place mineure dans l’organisation au début du XX siècle. Mais au fur et à mesure, ce rôle était appelé à évoluer jusqu’à un statut à part entière dans les organisations aujourd’hui. Les expériences d’Elton Mayo dans les usines de la Western Electric sur l’influence des conditions du travail sur la productivité, ont interrogé la place et importance de la motivation au travail en donnant naissance à l’école des relations humaines. Ces études ont eu une influence profonde sur l’évolution de la fonction des ressources humaines. Les années 1940-1950, la syndicalisation massive des salariés et les relations industrielles qui en découlaient ont accompagné la naissance de grandes industries avec : Administration plus complexe Amélioration des conditions de travail des salariés Spécialisation du travail Développement de la législation Progrès technologiques, etc. Avec les disciples d’ Elton Mayo et l’intérêt que porta l’école des relations humaines, à la motivation des salariés et aux besoins de satisfaction de l’individu au travail, à la santé, participation et communication, la fonction RH va s’enrichir et se renforcer. Les années 1960 et 1970 seront celles de la maturité de la fonction RH. Cette expansion s’explique par trois facteurs : L’accroissement de la demande pour de nouveaux types de salariés comme les techniciens Le renforcement de la législation qui poussait les organisations à collecter plus de données sur leur personnel Développement des sciences du comportement On peut parler de professionnalisation de la fonction RH qui a poussé à la consolidation de la formation des gestionnaires RH leur permettant d’assumer des responsabilités de plus en plus lourdes. C’est la période de la direction par objectifs ou de l’aménagement du temps de travail par exemple. 1. Qu’est-ce que la G.R.H. ? Définition : P. Roussel2 en donne la définition suivante : « La G.R.H. est l’ensemble des activités qui visent à développer l’efficacité collective des personnes qui travaillent pour l’entreprise. L’efficacité étant la mesure dans laquelle les objectifs sont atteints, la G.R.H. aura pour mission de conduire le développement des R.H.en vue de la réalisation des objectifs de l’entreprise. La G.R.H. définit les stratégies et les moyens en RH, les modes de fonctionnement organisationnels et la logistique de soutien afin de développer les compétences nécessaires pour atteindre les objectifs de l’entreprise. » 2- La professionnalisation : La maturité de la fonction RH coïncide avec un statut plus reconnu dans l’organisation du même type que les autres fonctions comme la production ou la finance. Les professionnels de la fonction RH avec leur approche basée sur la participation semblent plus proches des préoccupations de la Direction Générale. Le responsable du service RH se voit appelé « Directeur des RH » et les relations industrielles ou de travail se rattachent à ce service. Il voit ainsi son rôle se transformer en des mots-clés comme : Planification stratégique Evaluation du rendement et des performances Formation et développement des compétences Gestion des carrières Qualité de vie de travail Partenariat Flexibilité, etc. Ces axes d’activités relevant de la fonction RH se justifient par la compétitivité accrue et la logique client principalement. L’administration du personnel ou des RH fut la plus classique des formes de la fonction RH. Elle ramasse et organise l’information pour une meilleure gestion au niveau rémunération, embauche, relations sociales, etc. Sur le moyen terme, la GRH orientée par une stratégie qui concerne la politique d’emploi ou de formation et développement. Mais de manière générale, la GRH consiste en des mesures (politiques, procédures, etc.) et des activités (recrutement, etc.) Plusieurs tendances et facteurs ont rendu la GRH plus professionnelle, plus importante et plus complexe. Elle fait partie désormais de la Direction Générale avec un pouvoir consultatif et de plus en plus décisionnel. La raison principale est due au changement de la nature du travail. En effet, ce dernier est devenu plus varié et plus dynamique. Les progrès technologiques poussent les employeurs à rechercher des employés qui soient plus flexibles mieux formés et capables d’assimiler de nouvelles habiletés. Une autre raison tient aux changements démographiques dans la population et dans la formation active de travail en raison de l’arrivée massive des femmes sur le marché du travail notamment. Les changements organisationnels accélérés par les législations gouvernementales à propos des relations employeurs/employés ou la concurrence économique internationale renforcent ce mouvement. Avec tous ces éléments la GRH s’inscrit désormais comme un approche intégrant à la fois la dimension stratégique mais également la dimension intelligence économique .l’homme au centre des enjeux prend ainsi toute une importance capitale car il devient le contre de préoccupation de l’organisation .il s’identifie pour les besoins de l entreprise, se recrute , se met en activité , se développe , se remplace par la relève . Toutes ses activités prennent ainsi une connotation à dimension à la fois stratégique mais aussi intelligente tant les enjeux sont important .l’entreprise doit pouvoir être en position permanente d’anticipation de ses décisions .réduire les risques et anticiper sur les menaces consacrent la nouvelle vision de l’entreprise. 3- Les objectifs : De multiples objectifs peuvent être poursuivis par les services RH en servant plusieurs finalités. Ainsi un objectif d’équité en emploi va affecter chacune des grandes activités des RH comme le recrutement, la formation, etc. Mais cinq grands ensembles d’objectifs peuvent concourir à les englober tous : Attirer : c’est préoccupation majeure liée à une planification adéquate des RH. Il s’agit d’attirer vers l’organisation le nombre suffisant d’employés qui possèdent les habiletés et l’expérience requises. Conserver : l’élaboration de programme de relève, le soutien à la gestion de la carrière, les programmes qui favorisent la promotion interne sont des préoccupations tout aussi primordiales que l’embauche. Développer : la formation requiert une place centrale dans le développement des RH et des compétences recherchées Motiver et satisfaire : rémunération, communication santé et sécurité au travail sont à la base de la motivation des RH Etre efficace : l’atteinte d’un haut niveau de performance est l’ultime objectif lié aux autres activités RH comme l’attraction, conservation et développement des RH. Aujourd’hui les RH sont considérées comme un élément fondamental de la réussite des entreprises vu leur importance par rapport à la compétitivité et la performance. Mais la reconnaissance récente d’un statut à part entière à la fonction RH dans l’organisation ne peut faire oublier les contraintes et défis qu’elle doit affronter. 4- Activités opérationnelles : 1. 2. 3. 4. 5. Il y a cinq types d’activités opérationnelles : La planification des RH pour préciser les besoins présents et futurs de l’organisation en la matière L’analyse et évaluation des emplois Le système de rémunération Le recrutement et sélection des RH Le développement des RH, soit la formation et gestion des carrières 5- Rôles et responsabilités Le service RH rassemble et transmet aux gestionnaires des autres services les informations qui peuvent s’avérer pertinentes au fonctionnement efficace de l’ensemble de l’organisation. Ainsi, il mène des études sur les indicateurs de difficultés de fonctionnement, comme le taux d’absentéisme, le taux de roulement des effectifs (turn-over) etc. La GRH participe également à la conception et à l’élaboration de politiques et de programmes généraux. Ainsi les responsables peuvent jouer un rôle quant à l’orientation et à la planification globales de l’organisation en coopérant avec d’autres membres du management et comité de direction à la conception de politiques en RH. Ils jouent par ailleurs un rôle de conseil aux autres responsables sur les questions et problèmes auxquels ils sont confrontés auprès de leurs collaborateurs (par exemple au niveau du contenu du contrat collectif) et apporter une aide technique et administrative à propos de la formation, ou prévention au niveau santé et sécurité par exemple. En plus de cette dimension conseil, la fonction RH s’est vue reconnaître plus d’autorité et prendre une part plus active aux décisions notamment stratégiques dans certaines organisations. C’est une autorité fonctionnelle qui va permettre à la GRH d’agir au-delà de leur propre service pour veiller au respect des procédures et politique RH en général. En effet, la GRH, en gagnant en importance, va désormais participer à la gestion stratégique de l’organisation dépassant ses activités à court terme comme le recrutement, sélection, conception et élaboration des programmes de formation ou gestion du programme d’évaluation. La GRH est concernée par les orientations de long terme de l’organisation et souvent appelée à y contribuer. Cela suppose que le responsable RH soit intégré à la direction générale de telle sorte que la dimension « RH » soit considérée dans les choix stratégiques au même titre que le capital ou les autres ressources. Séance 2 -L’Entreprise dans son environnement Aborder la question de la gestion de la ressource humaine revient aussi à comprendre l entreprise en tant que système organisé évoluant dans un environnement particulièrement complexe ou l homme est au centre des enjeux La question est de savoir comment penser l’organisation ? et comment adapter et anticiper cette organisation pensée et réfléchie dans l’environnement de demain ?c’est toute la problématique d’adapter la planification à la stratégie de l entreprise L’entreprise est d’abord une réalité polymorphe et protéiforme en ce sens qu’elle apparaît sous des aspects différents et changeants, de sorte qu’elle peut être appréhendée au travers d’une multitude de critères que sont notamment son domaine d’activité, sa dimension, son statut juridique, ou encore son âge, et plus généralement son positionnement stratégique, concurrentiel et organisationnel. Au total, l’entreprise peut se résumer autour de quatre axes fondamentaux définissant sa politique générale : • Stratégie (analyse de la concurrence, segmentation, diversification, spécialisation, alliances, …) ; • Structure (structures fondamentales, composites, internationales,…) ; 1 Définitions de l’entreprise • Décision (management, planification stratégique, …) ; • Identité (aspects psychologiques, culture d’entreprise, …). En présentant un caractère de continuité, l’entreprise apparaît également comme une réalité vivante répondant aux étapes successives d’un cycle de vie : créationdémarrage, expansion, développement et maturité. S’agissant plus spécifiquement de la phase de création-démarrage, celle-ci peut être, en fonction du type d’entreprise, étroitement liée au mécanisme de financement en capital-risque . Enfin, l’entreprise est tout à la fois une réalité économique (en termes de production, dépenses, répartition), humaine (en tant que lieu de travail et de relations humaines) et sociétale (en tant que maillon essentiel de la vie collective), de sorte qu’elle apparaît comme une réalité complexe et pluridimensionnelle. Globalement, en tant que structure juridique et sociale,l’entreprise s’impose comme une institution économique. Mais elle est également, et surtout, une organisation ouverte sur son environnement. Avant d’être tel ou tel type, l’entreprise est avant tout une organisation, c’est-à-dire une façon cohérente de structurer son action. Elle a simultanément des objectifs internes (rendement, profit, …)et externes (parts de marché, compétitivité, image, …).En tant qu’organisation, l’entreprise relève de quatre dimensions principales : • Economique (produit, technologie, marché, …) ; 2 L’entreprise en tant que système ouvert 2.1 Les principales dimensions de l’entreprise et ses environnements • Financière (ressources et charges financières, résultat, …) ; • Juridique (statut de l’entreprise, patrimoine, …) ; • Humaine (gestion du personnel, contraintes sociales, …).Évoluant dans un périmètre économiquement, financièrement et juridiquement délimité, l’entreprise doit également tenir compte des nombreuses interactions humaines générées conjointement par les parties prenantes internes (salariés, entrepreneur individuel, associés) et externes (clients, fournisseurs, …), dont les manifestations influencent son résultat.Elle apparaît alors comme un système (ensemble d’éléments en interaction dynamique structurés en fonction d’un but précis) ouvert sur différents environnements : • Technique (clients, fournisseurs, sous-traitants) ; • Institutionnel (État, administrations, syndicats, associations, associés/partenaires, actionnaires) ; • Financier (banques, établissements financiers) ; • Concurrentiel. L’environnement de l’entreprise apparaît donc composite. En outre, sa munificence, c’est-à-dire sa capacité à permettre à l’entreprise une croissance régulière et soutenue, sa complexité et son incertitude s’avèrent des caractéristiques ayant un impact direct sur la structure. Sur la base des différents environnements considérés ci dessus, Environnement technique Environnement institutionnel Environnement concurrentiel Environnement financier Entreprise (entrepreneur, associés, salariés) il est possible d’affiner l’analyse en distinguant respectivement le macro-environnement, le méso-environnement et le micro-environnement de l’entreprise On constate cependant que l entreprise subit également les méfaits d un environnement marque par des nuisances et qui au stade du développement de la société apparaissent comme des pouvoirs de marché qui compromettent souvent les stratégies des entreprises ( par pouvoirs de marché nous entendons l ensemble des individus qui manipulent les prix ) et nous retrouvons ici tous ces comportements nuisant ( informels , corruption, blanchiment d’argent etccc .nous appellerons cet environnement le para environnement . Il est mesurable aujourd’hui puisqu’ il s exprime pratiquement à ciel ouvert .En Algérie le phénomène s’est pratiquement institutionnalisé . Considérant l’environnement extérieur à l’entreprise, c’est à-dire celui dont elle ne peut que difficilement influencer les diverses composantes, le macro-environnement correspond à l’ensemble des tendances de la société dans son ensemble. Quant au méso-environnement de l’entreprise, il se définit comme l’ensemble des acteurs qui, de par leurs décisions, sont en mesure d’influencer spécifiquement les relations économiques dans un secteur, une branche ou une filière. Le micro-environnement est pour sa part directement influençable par l’entreprise puisque correspondant à l’environnement le plus restreint, constitué des fournisseurs, clients, nouveaux entrants et produits substituts 1. La structure correspond à l’ossature, au squelette de l’organisation. Selon Mintzberg (1998) , « la structure de l’entreprise peut être définie simplement comme la somme totale des moyens employés pour diviser le travail en tâches distinctes et pour ensuite assurer la coordination nécessaire entre ces tâches. » De ce point de vue, la structure correspond à la manière dont les tâches, les postes de travail (tâches et responsabilités) et les liaisons (relations entre les postes de travail) sont disposés et stabilisés au sein de l’entreprise. Plus encore, il existe un lien très étroit entre la stratégie et la structure en ce sens que la structure apparaît déterminer la stratégie Traditionnellement, trois structures fondamentales du design de l’entreprise sont distinguées : • La structure fonctionnelle, qui correspond à un découpage horizontal des opérations effectuées par l’entreprise suivant un flux intégré unique • La structure divisionnelle, qui fait coexister plusieurs flux intégrés (conceptionproduction-vente) distincts les uns des autres ( . 2.2 Les trois structures fondamentales • La structure matricielle, qui consiste à croiser les structures fonctionnelle et divisionnelle, permettant ainsi d’obtenir une structure disposant de départements fonctionnels et d’unités par produit, projet ou marché. La taille de l’entreprise, la technologie ou encore l’environnement étant considérés comme les principaux déterminants de sa structure. En tant qu’organisation, l’entreprise s’impose comme un acteur essentiel de la vie économique et sociale. Ses déterminants, endogènes et exogènes, sont multiples et variés. Sur ces bases, l’entreprise est considérée comme une totalité. Les fonctions de l’entreprise sont nombreuses et constituent à chaque fois un aspect réduit, mais essentiel, de cette totalité. Ces fonctions sont principalement celles de : • Marketing (études de marché, distribution, marketing mix,…) ; • Production (méthodes de production, logistique, …) ; • Recherche et développement (R&D) (propriété et politique industrielles, …) ; • Ressources humaines (gestion du personnel, relations sociales, …) ; 2.3 Les différentes fonctions de l’entreprise Elles sont au nombre de 6.Elles sont toutes les 6 nécessaires au bon fonctionnement de l'entreprise.Il s'agit des fonctions de : - Production ; -R&D; - Marketing, ventes ; - Administration, finances ; - Gestion des ressources humaines ; - Planification stratégique. Toutes ses fonctions ainsi énumérées ‘se combinent dans un schéma qui les mets dans une disposition hiérarchisée on aura ainsi les fonctions de directions (assurent le pilotage de l’entreprise, les fonctions principales ( fonctions de production, fonctions commerciales et fonction logistiques ) et les fonctions de soutiens ( fonctions financières , recherche développement , ressources humaines , audit contrôle ) Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 et la croissance économique des années 1980 ont entraîné une évolution des activités. Ainsi, de nombreuses mutations industrielles sont-elles intervenues, réduisant fortement la part des secteurs primaire et secondaire au profit de celle du tertiaire qui désormais domine dans l’emploi et la valeur produite. Avec le progrès technique, du fait des nombreuses innovations, de nouveaux secteurs (aluminium, plastique et matériaux composites ont remplacé l’acier) et de nouvelles filières (microélectronique, communication, publicité, tourisme, …) sont apparus. Les expressions mondialisation, globalisation, flexibilité, compétitivité internationale ou délocalisation font désormais partie du langage courant. À cet égard, la nouvelle économie (e-business) se veut une illustration à la fois des nouveaux besoins des sociétés de consommation et de l’évolution des moyens de communication. 2.4.1 Les contraintes de la concurrence La concurrence correspond à la lutte entre les entreprises sur un même marché ou segment d’activité. De façon très générale, il est possible de dire que la concurrence possède de nombreuses propriétés bénéfiques et maximise le bien-être. En économie industrielle, le modèle de concurrence pure et parfaite permet d’étudier les autres formes de structures de marché (concurrence, monopoles, monopsones, cartels, oligopoles, …) (cf. schéma 4) ainsi que les stratégies d’entreprise (alliances, fusions, intégration verticale, politique de prix, marketing, publicité, communication, R&D, brevets, développement international, 2.4 L’adaptation de l’entreprise aux modifications de son environnement La concurrence sur un marché ou segment d’activité n’est pas liée obligatoirement à la concentration, c’est-à-dire au nombre d’acteurs sur le marché ; elle peut même se renforcer quand le nombre d’offreurs diminue, à l’image de Coca-Cola et Pepsi, Boeing et Airbus, … Il arrive que certaines entreprises pratiquent différentes formes de coopération. Ainsi, des capitaux mis en commun constituent une joint venture. La coopération est dite latérale lorsque PSA et Fiat coopèrent pour le développement et la fabrication d’un même mono-space vendu sous trois noms différents . Lorsque Renault délègue à Valéo la réalisation d’équipements, la coopération est qualifiée d’impartition. Enfin, entre Hertz et Air France, il s’agit de corrélation. 2.4.2 Les facteurs de compétitivité Moins une entreprise est exposée à la concurrence, plus son pouvoir de marché est grand et plus elle peut donc fixer un prix supérieur au coût de production marginal . Dans ce contexte, les facteurs de compétitivité sont les coûts, la valeur du produit (étroitement liée à la réputation de l’entreprise) et les normes qui y sont attachées. En effet, sur certains marchés, l’établissement de normes ou standards limite ou détruit la concurrence. C’est précisément l’exemple des années 1980 où trois normes de magnétoscopes existaient ; aujourd’hui, il ne reste plus que le VHS, devenu standard mondial, qui lui-même est voué à disparaître au profit du DVD. La différenciation de l’entreprise, par le rôle des services et l’innovation, apparaît également comme un facteur de plus en plus important de compétitivité. 2 4 3 -Les différents types de marché et les principaux marchés marché des services : est un lieu de rencontre, éventuellement abstrait, de l’offre et de la demande de services, c'est-à-dire entre des vendeurs et des acheteurs, en vue de déterminer un prix d’échange. Marché du travail : est un lieu de rencontre, éventuellement abstrait, de l’offre et de la demande, c'est-à-dire entre employeurs et des demandeurs d’emploi. Le prix d’échange est le salaire. Marché des capitaux : est un lieu de rencontre, éventuellement abstrait, de l’offre et de la demande de capitaux, en vue de déterminer un prix d’échange. Il englobe le marché financier (actions, obligations…), marché des échanges (devises….) marché monétaire (liquidités….) Au total, l’environnement de l’entreprise inclut tous les facteurs agissant sur les variables du marché (prix, quantité, profit, bien-être), à savoir : les perceptions des consommateurs et des autres entreprises, le nombre de concurrents existants ou potentiels, la technologie, les différents coûts, la rapidité d’entrée sur le marché, … Cet environnement conditionne directement le comportement stratégique de l’entreprise. Il existe deux types de comportement stratégique : le comportement stratégique non coopératif et le comportement stratégique coopératif. Le comportement stratégique non coopératif consiste pour une entreprise à maximiser son profit en améliorant sa situation par rapport à celle de ses rivales sur le même segment de marché. Une telle démarche améliore le profit de l’entreprise mais réduit celui de ses concurrents. Le comportement stratégique coopératif consiste quant à lui en décisions qui facilitent la coordination des actions d’entreprises d’un même secteur et limitent la concurrence. Comme il réduit la concurrence, un tel comportement augmente les profits de toutes les entreprises du marché. Séance 3 – La Planification des RH Introduction La planification des RH a occupé pour très longtemps une place secondaire ce qui rend difficile la possibilité de retracer ses origines et son évolution au sein de l’organisation. Par rapport à la planification de l’ensemble des autres ressources, celle des ressources humaines a eu en fait le dernier rang pour une raison, simple mais décisive, à savoir l’abondance des ressources humaines. Il paraît que l’intérêt pour la planification des ressources humaines n’est apparu qu’à partir de 1945, tant que la main d’œuvre, pas ou peu spécialisée, était nombreuse et répondait aux besoins et exigences de l’organisation de l’époque. Mais de 1945 à 1960, les employeurs se sont confrontés à la nécessité de se doter d’une main d’œuvre plus spécialisée pour s’adapter aux nouvelles technologies. C’est ainsi que les entreprises ont été contraintes à consacrer une activité à part entière en termes de planification des RH. Mais à l’origine, la planification servait uniquement les besoins de l’employeur. Après les années soixante, la planification s’est développée mais était axée autant sur les besoins de l’organisation que sur les attentes des employés. Bien que peu sophistiquée à l’époque, elle a favorisé l’orientation des deux parties vers leurs objectifs respectifs. De nos jours, la planification est une activité essentielle qui concerne : La vie de l’organisation. En effet celle-ci évolue en fonction du marché du travail influencé de en plus par ce qu’on appelle les phénomènes macro-environnementaux (technologiques, économiques, démographiques, etc.). L’organisation doit prendre en considération ces phénomènes qui l’obligent à planifier ses besoins et les problèmes futurs qui peuvent affecter son développement ceux liés aux : surplus et pénuries d’effectifs, au manque de la relève au vieillissement de la main d’œuvre à la mobilité, etc. Mais aussi à ceux liés à l’amélioration des conditions de travail en termes d’efficacité, de polyvalence et d’intégration, etc. La vie des personnes ou ressources humaines qui la composent. Ces personnes doivent planifier son évolution et sa vie personnelle au moins celle liée au travail comme ses vacances, cycle de formation. 1- Définition : La planification des RH réside dans la prévision systématique de l’offre et de la demande future de la main-d’oeuvre pour l’organisation. Cette définition touche l’aspect prévisionnel de la planification alors qu’elle englobe beaucoup plus en permettant une vision dynamique et stratégique. D’autres auteurs définissent la planification comme étant le processus qui permet à l‘organisation de s’assurer qu’elle a le bon nombre et la qualité requises à la bonne place et au bon moment pour réaliser efficacement les objectifs prescrits. D’autres soutiennent que la planification des ressources humaines est un ensemble d’activités qui permettent aux dirigeants d’une entreprise d’identifier, d’évaluer et de définir leurs besoins en RH en tenant compte de leurs objectifs, de leurs programme d’action et de développement à court, à moyen et long terme dans la mesure du possible. En plus de l’aspect prévisionnel, de la dimension dynamique et stratégique de la planification, la planification selon certains auteurs facilite l’identification des objectifs de l’organisation ainsi que les « objectifs personnels de chacun » De manière synthétique, nous pouvons proposer la définition suivante de la planification : « l’activité de base qui permet aux dirigeants d’une organisation d’identifier, d’analyser, d’évaluer et de prévoir les besoins en effectifs humains qui répondent à la fois aux objectifs de l’organisation et aux objectifs particuliers des ressources humaines à court, moyen et long terme ». 2- Planification Stratégique des Ressources Humaines : Concernant l’activité de la planification, un lien fondamental existe entre la planification traditionnelle des ressources humaines et la stratégie globale de l’organisation. Il met en évidence la nécessité d’une gestion prévisionnelle au niveau 1- Stratégique : c’est là où une stratégie de GRH tente d’harmoniser les grandes orientations de GRH avec la stratégie externe de développement et les autres activités fonctionnelles 2- Au niveau opérationnel : c’est là où des plans d’action peuvent programmer des opérations spécifiques que la direction des RH peut mettre en œuvre. Pour qu’une intégration se réalise pleinement, il faudrait aussi que les autres plans organisationnels (production, marketing, développement) se construisent à partir des points forts des RH actuelles et des opportunités les plus exploitables de l’environnement organisationnel. Il faut imaginer une organisation sans planification pour se rendre compte de la nécessité d’une planification des RH. Mais que se passe –t-il dans une telle organisation ? On se trouve devant des situations comme celles-ci : une pénurie ou un surplus de main d’œuvre, Des effectifs humains mal utilisés ou utilisés de façon inefficace, Des définitions de tâches peu claires et imprécises, Des dépenses mal orientées, Un travail de recrutement et de sélection qui fonctionne au hasard pour satisfaire ses besoins immédiats une rotation, ou turn over continuel des RH, etc. Même si on peut prédire difficilement l’avenir, la planification est l’activité qui permet de limiter et d’atténuer ces effets négatifs et faire face aux imprévus qui peuvent affecter la bonne marche de l’organisation Mais une planification exige un engagement et une intégration stratégique fondée sur une vision et une politique claire de la part du Top Management. Dans ce cadre, elle permet plus d’objectivité, de responsabilisation, de motivation de rigueur, de confiance et de collaboration. Il s’agit d’aligner toutes les RH sur les objectifs communs. La planification représente assurément le fondement des activités de la GRH puisqu’on indique le choix de la ligne de conduite engageant le présent pour le futur. On fait donc face à une activité de base pour décrire et évaluer les emplois, établir une rémunération, recruter et sélectionner les candidats. La planification des RH peut avoir comme objectif aussi de doter l’organisation d’une immense banque de données concernant chaque employé. Cet objectif offre plus de chance d’objectivité. 3- Périodes de planification : La question temporelle de la planification se pose avec plus d’enjeux quand il faut s’adapter aux contraintes d’un environnement en perpétuel changement. Dans ce cadre, on passe d’une planification de quelques semaines parfois à une planification de cinq ans en cas de préparation de la relève. Une planification ne peut être efficace sans possibilités d’ajustement des plans préétablis. Ainsi, planifier une politique visant à effectuer des promotions internes durant une période de deux ans pourrait se réaliser avant la fin de la période ou être remise en question si les personnes visées quittent complètement l’organisation. Et pour planifier à moyen ou long terme, il faut qu’il y ait des études et des analyses faites aujourd’hui, pour orienter les décisions qui vont se prendre au cours d’une période donnée dans le futur. Il faut aussi que l’organisation considère les exigences qu’elle attendait de ses stratégies et les ressources humaines dont elle prévoit disposer. 4- Environnement organisationnel externe : Rappelons que la planification sert à analyser et anticiper l’influence de l’environnement externe sur la main d’œuvre active dans laquelle l’organisation puise ses propres effectifs. Il est donc important que l’organisation favorise une approche intégrant une analyse exhaustive de toutes les variables liées à son environnement externe. Celles-ci engendrent un flux continu de changements sur le marché du travail et imposent des contraintes aux organisations qui doivent normalement effectuer une planification des RH la plus précise possible selon différentes périodes. 1- Environnement économique : Face à l’augmentation des prix de certaines matières premières et aux tendances inflationnistes, l’organisation doit songer à des modifications dans sa politique de production en utilisant plus de machines et en baissant ainsi les frais dont les salaires. De l’autre côté les employés vont demander une augmentation de leur rémunération pour conserver leur pouvoir d’achat. Par ailleurs, selon le taux du chômage, l’organisation peut soit éprouver des difficultés à recruter des ressources humaines ou au contraire avoir une marge de manœuvre plus grande quand la main d’œuvre est surabondante. 2- Environnement démographique et socioculturel. Des changements sociaux : dans la conception du travail, les attitudes individuelles à l’égard du travail ont considérablement évolué. La valeur travail est concurrencée par d’autres valeur telles que l’épanouissement personnel ou les loisirs. Des changements démographiques : d’autres facteurs affectent le tissu et lien sociaux comme le vieillissement de la population, la montée de l’individualisme, la dégradation de la structure familial ou l’arrivée de la femme sur le marché du travail ou la massification de l’éducation, etc. Il revient ainsi à l’organisation de se doter d’une politique en GRH qui lui permet de planifier sa dotation en ressources jeunes en situation de vieillissement de la population. 5- Connaissances des besoins : L’organisation à partir d’une vision stratégique, d’objectifs globaux déclinés en politique RH planifiée, peut déterminer ses besoins éventuels en main d’œuvre et élaborer un organigramme prévisionnel. Ce dernier servira à concevoir les activités à créer, lesquelles seront divisées entre les unités administratives et les divers postes de travail. Ensuite chacun de ces postes gagnerait à être accompagné d’une brève description des tâches, attributions et responsabilités. C’est ce qui permettra de déterminer le type d’employés possédant les caractéristiques requises, telles que l’âge, l’expérience, la formation académique, les aptitudes, les attitudes, etc. L’établissement d’un organigramme prévisionnel, nécessite l’anticipation de changements, tels que la création éventuelle de nouvelles activités, la contraction ou l’expansion de celles-ci. L’organigramme doit être à la fois rigide, afin de servir de base à l’élaboration d’objectifs précis, et assez souple pour être modifié au besoin. L’analyse des besoins en main d’œuvre d’une organisation exige que celle-ci s’interroge sur certaines questions plus ou moins stratégiques : veut on mettre l’accent plus sur l’aspect technique que sur l’aspect humain de l’organisation ? Embauchera-t-on des spécialistes plutôt que des généralistes ? Mettra-on l’accent sur les jeunes plus qualifiés pour le premier poste à occuper, accentuant ainsi les promotions internes dans l’organisation ? 6- Analyser et corriger les besoins en main d’œuvre : Rappelons que le nombre de postes disponibles dépend de trois éléments : Les postes existants Les postes prévisionnels Les postes à éliminer au cours d’une période donnée. L’évaluation des écarts consiste à faire la différence entre les postes réellement disponibles et les effectifs en place à la fin d’une période précise. Les écarts qui peuvent affecter l’organisation proviennent de deux situations : Supériorité des postes par rapport aux effectifs : plus fréquents ce qui peut se répercuter par une surcharge de travail pour les salariés en place, une insatisfaction et un taux de roulement élevé sans parler de la diminution du rendement. Supériorité des effectifs par rapport aux postes : l’organisation essuiera des coûts inutiles en salaire notamment qui peut engendrer à moyen termes des licenciements. Il est très rare de ne pas avoir d’écarts. Une fois les écarts évalués, il reste maintenant à appliquer le programme qui sera le plus apte à satisfaire les besoins réels de l’organisation. Ces programmes sont : 1- Le recrutement : Quand les postes disponibles excèdent les effectifs en place, l’organisation utilisera les activités de recrutement pour combler ses postes. Elle utilisera les canaux appropriés à chaque catégorie d’employés recherchée. 2- La promotion : L’information recueillie sur chaque employé peut servir de matériel de base pour la promotion d’un candidat. La promotion s’appuie sur deux bases : le mérite et l’ancienneté. La promotion accordée et gagnée sur la base du mérite favorise généralement le dynamisme de l’employé. Les conséquences favorables d’une promotion sont : La motivation de l’employé promu, La motivation des autres employés et de toutes les RH à vouloir se perfectionner, La possibilité d’une autre chaîne 3- Le transfert : Le transfert est un changement d’un emploi à un autre qui est l’équivalent du premier au point de vue salaire, statut, responsabilités, etc. Trois formules sont généralement pratiquées, ce sont : Le transfert visant à promouvoir un entraînement et un développement de l’employé Le transfert qui vise à faire connaître à l’employé toutes les facettes de l’organisation Le transfert qui vise à modifier une mauvaise assignation ou affectation de départ. Les deux premières formes peuvent faire partie d’un plan de carrière pour l’employé qui représente un potentiel pour l’organisation. C’est pourquoi on peut dire que le transfert peut être le premier jalon d’une promotion future. 4- La formation Avec l’accélération des changements technologiques, l’attention des organisations s’est focalisée sur la formation de la main d’ouvre. En effet, la formation continue, le perfectionnement ou le recyclage, en emploi ou hors emploi, constituent une condition essentielle pour les employés qui veulent éviter la désuétude de leurs connaissances, maintenir leur efficacité et accroître leurs chances de mobilité. Elles mettent aussi ‘accent sur la préoccupation grandissante que constituera la nécessité de pouvoir compter sur des RH de plus en plus qualifiées selon les besoins des organisations qui souhaitent améliorer leur productivité et leur position concurrentielle. 5- La retraite anticipée La retraite forcée est une autre mode pratiquée par les organisations. Ces dernières forcent leurs employés d’un âge avancé à prendre une retraite hâtive afin de ne pas les remplacer par des employés, réduisant ainsi leurs RH. Cette situation se présente surtout lors de l’automatisation des usines et des bureaux et. Il arrive aussi souvent que l’organisation ait recours à la mise à la retraite anticipée volontaire des employés qui approchent de leur départ. 6- Le partage du travail Le partage du travail est une mesure dont l’organisation dispose pour minimiser les mises à pied massives. L’organisation demande à ses employés de travailler moins d’heures par semaine et, par conséquent, diminue à accepter malgré eux cette formule qui permet de ne pas augmenter le nombre de chômeurs sur le marché du travail, même si elle est une entorse au principe de sécurité d’emploi. Certains pays ont accepté le concept et l’applique. 7- La mise à pied temporaire La situation économique est parfois telle qu’elle oblige les organisations à utiliser cette nouvelle forme de réduction de leur main d’œuvre. Certains avantages sont attachés à cette action, par exemple la réduction temporaire des coûts pour l’organisation. 8- Le temps supplémentaire Dans le cas où les effectifs en place ne suffisent pas pour exercer toutes les activités disponibles, l’organisation aurait davantage à demander à ses employés d’effectuer du temps supplémentaire au lieu de procéder au recrutement de nouveaux employés. Même si les coûts du temps supplémentaire semblent énormes, il en coûtera encore moins à l’organisation de procéder ainsi que de recruter et d’entraîner de nouvelles ressources humaines qu’elle devra remercier à très court terme. 9- Le temps partiel Plusieurs organisations incluent des postes temporaires dans leur planification de la main d’œuvre. Le travail temporaire devient de plus en plus une mesure dans laquelle les organisations trouvent des bénéficies en termes de salaires, d’avantages sociaux et de marge de manœuvre du point de vue pérennité ou permanence du poste. 10- Le licenciement définitif Comme dernier recours pour l’organisation mais pas toujours, le licenciement est une solution extrême, vu son coût psychologique social et économique. 7 - Quelques techniques de planification : a- Utilité des techniques De nombreuses techniques existent pour prévoir les ressources humaines dans une organisation. Ces techniques peuvent être simples ou complexes, mais elles permettent généralement toutes d’établir des approximations sur ce qu’une organisation prévoit au sujet de ses RH dans l’avenir. L’utilisation de n’importe quelle technique, sophistiquée ou pas, suppose une prise de conscience que l’organisation exerce ses activités dans un environnement très changeant. Le degré de précision recherchée dépendra de l’exactitude de l’information et de la probabilité de prévoir ces changements dans le futur. Les renseignements utilisés pour planifier une période d’un an , sont certainement plus exacts que ceux utilisés pour planifier une période de cinq ans, car il est plus aisé de prévoir les changements à court terme que ceux à long terme. Chaque organisation peut se servir de la technique qui lui convient. Les principales techniques qui peuvent être utilisées par le planificateur sont la planification par des experts, par unités, en fonction d’un facteur ou de facteurs multiple. b- Planification selon les experts La planification selon un seul expert : Cette technique est fondée sur une évaluation faite par un expert qui se sert de son expérience et de son intuition pour déterminer les besoins futurs en RH. Elle est reconnue comme étant l’approche la moins perfectionniste et la plus simple à utiliser, mais aussi, à cause de sa base intuitive, comme étant la moins précise. La planification selon la technique « DELPHI » : Cette technique a pour but d’obtenir une opinion globale, ou un consensus, d’un groupe d’experts. Au départ, la technique Delphi consiste en une séance intensive pour répondre à des questions soumises à chaque expert individuellement et séparément sous forme de questionnaires. Cette procédure est utilisée pour éviter les rencontres entre les différents experts et, par le fait même, les inconvénients associés aux confrontations directes autour d’une table. Cette technique fait jouer un rôle à un agent intermédiaire qui recueille les questionnaires et les résume. Celui-ci repasse ensuite les mêmes questionnaires (en blanc) aux experts jusqu’à ce qu’un consensus soit atteint. L’expérience montre que très peu d’experts modifient leur opinion plus d’une fois. c- Planification par unités : Il s’agit de recueillir l’information à l’intérieur de chacune des unités de l’organisation. Chaque unité est donc appelée à établir ses propres prévisions qui vont être adressées à la direction générale qui se sert de ces prévisions par unités pour formuler les besoins globaux de l’organisation. Le principal avantage de cette technique est qu’elle valorise beaucoup les employés à cause de l’attention qu’on leur porte, ce qui se traduit dans leur motivation et dans leur performance. Le principal inconvénient est la difficulté pour chaque employé de concevoir la dimension globale de ces prévisions au niveau de l’organisation. d- Planification en fonction d’un facteurs ou de facteurs multiples En fonction d’un seul facteur Cette technique consiste à établir une relation entre la planification de la main d’œuvre et un facteur. Un facteur fréquemment utilisé est le niveau des ventes. Il s’agit de faire un lien entre le niveau des ventes et la main d’œuvre à partir des expériences passées, c’est à dire les ventes des années passées de l’organisation. Même si cette technique est peu perfectionnée puisqu’elle ne réfère qu’à un facteur , il reste qu’elle est souvent utilisée pour des raisons de coûts et de commodité. En fonction de facteurs multiples : La technique la plus perfectionnée est celle qui met en relation le niveau de la main-d’oeuvre avec plus d’un facteur. Mis à part le niveau des ventes utilisé, on peut mentionner d’autres facteurs : le PNB , le revenu personnel, la croissance industrielle du secteur d’activité de l’organisation, le taux de chômage, etc. Cette technique peut être utilisée surtout par les grandes organisations qui disposent de ressources en RH et en financement suffisantes pour rentabiliser les opérations en vue de la bonne planification. Toutefois, depuis peu, les progrès technologiques, en particulier l’informatique, ont rendu ‘utilisation des facteurs multiples dans la planification des RH accessible à la plupart des organisations. L’informatique permet de réaliser une planification de meilleure qualité pouvant favoriser ainsi des programmes plus précis et plus efficaces de recrutement, de sélection et de formation. Chaque technique a ses avantages et ses inconvénients et l’organisation est le meilleur juge de la technique à employer en rapport avec ses besoins, ses ressources disponibles et ses objectifs. e- Autres techniques De nombreuses autres techniques sont utilisées pour planifier la main d’œuvre, comme l’analyse des budgets et des plans, l’analyse des risques, la modélisation par ordinateur, l’indexation, la projection statistique, les comparaisons historiques,... Avec le développement de l’informatique et la disponibilité de divers logiciels, les organisations disposent maintenant de techniques statistiques pour constituer des banques de données valables et utiles la planification de leurs RH. 8 - Evaluation de la planification : L’anticipation de certains résultats n’est jamais sans écarts d’où l’intérêt de mesurer et de découvrir la nature et l’ampleur des écarts à la fin du programme et même durant la planification. Il est conseillé de mettre en place un mécanisme de révision des plans en tenant compte des changements intervenus. On peut proposer cinq étapes mettant en évidence en processus de contrôle de la planification ; par exemple se donner une base d’évaluation ou des indicateurs de performance, comme le nombre de personnes embauchées, les dépenses encourues liées directement au recrutement, le taux de départ, la performance des nouveaux employés après une période d’essai, etc. 9- Obstacles a la planification des RH En dehors des obstacles liés à l’environnement comme l’ouverture des marchés entre pays, nouvelles procédures de production, législation de travail, valeurs individuelles, phénomènes démographiques il y a ceux qui relèvent de l’environnement interne. Il s’agit en premier lieu de la politique poursuivie et plus particulièrement des objectifs qui ne sont pas toujours déterminées dans une vision intégrée des RH. Souvent, ces objectifs sont exprimés uniquement en termes de rentabilité dans l’indifférence de la direction générale face aux besoins des RH. De leur côté les services RH son tentés de développer des objectifs de planification des RH qui soient plutôt d’ordre qualitatif que quantitatif. L’engagement réel de la direction générale et de l’encadrement peut constituer un sérieux frein pour une planification intégrée des RH. De manière générale, une bonne planification des emplois et des effectifs suppose l’établissement d’un inventaire des emplois actuels et de ceux de l’avenir ainsi que des effectifs humains actuels et à venir en mettant constamment à jour les dossiers des employés dans lesquels sont consignés l’âge de chacun , de la date de l’embauche, l’expérience, l’étendue de la compétence, etc. Au-delà des difficultés liées à sa taille et à ses moyens, une petite entreprise peut suivre le schéma suivant : Etablir soigneusement et régulièrement ses besoins en main d’œuvre Chercher l’appui de tous ceux qui font actuellement partie de l’organisation Connaître les personnes clés et les compétences nécessaires pour occuper les emplois à venir exigeant des qualifications spécifiques Etablir un mécanisme pour assurer la planification professionnelle des emplois et les personnes qui occuperont ces emplois dans l’avenir. Séance 4 -Analyse des postes ou emplois Née aux environs des années 1909-1910, elle a été élaborée en lien avec es études de temps et mouvements effectuées par F.W.Taylor. Elle a été utilisée pour la classification du personnel gouvernemental aux USA et plus tard dans les banques et compagnies d’assurance. Avec l’extension des contrats collectifs l’analyse des postes et emplois connut une plus large diffusion. 1- Définition : L’analyse des postes fut popularisée comme l’instrument permettant de recueillir des renseignements sur les emplois. Plus précisément elle se définit comme le processus qui permet de constater, par l’observation et par l’étude et de rapporter l’information pertinente qui concerne la nature d’un poste spécifique. C’est la description des tâches que contient le poste et des habiletés, connaissances, capacités et responsabilités requises par le salarié pour bien exécuter son travail ainsi que ce qui différencie ce poste de tous les autres. L’analyse de poste est en fait une méthode appropriées pour la collecte systématique de faits précis concernant un emploi étudié à une période donnée permettant ainsi de délimiter le profil de ce poste avec toutes ses composantes soit sa description et spécificatIon. 2- Place et rôle : Si l’analyse des emplois permet la description des tâches et la spécification des qualifications lesquelles doivent s’adapter aux différents objectifs que poursuit l’organisation, elle indique les besoins en ressources humaines mais aussi les critères les plus rationnels possible pour déterminer le niveau de rémunération. Autrement dit l’analyse de poste conduit à l’évaluation en passant par la description des emplois alors que l’évaluation proprement dite aboutit à l’établissement d’une échelle de salaires en passant par la classification des emplois. L’analyse des emplois est donc la phase préparatoire à l’évaluation et l‘une des phases importantes conduisant aux échelles de salaires. Son rôle consiste à effectuer une analyse et à fournir une information détaillée sur un emploi précis qu’on veut décrire. Cette information joue un rôle essentiel pour les diverses activités de la GRH. Des données exactes sur les emplois , combinées avec d’autres renseignements ( ex : organigramme, études de marché) fournissent donc une base pour un plan d’évaluation correct et fiable. C’est pourquoi il est juste d’affirmer que « le processus d’analyse des emplois est vraiment l’épine dorsale de l’évaluation des emplois ». 3- Utilité : En plus de la détermination des niveaux de rémunération et de tout ce qui d écoule en termes d’équité et de rigueur dans la poursuite des objectifs de l’organisation, l’analyse permet de meilleures relations de travail. En effet, employeurs, salariés et représentants syndicaux vont puiser leurs informations à l’intérieur d’un même document d’analyse des emplois. Les négociations sur les salaires et l’application du contrat collectif dans son ensemble gagnent en rigueur et en simplicité et se passent de manière plus harmonieuse. De plus, en identifiant clairement les multiples dangers de chaque emploi, l’organisation peut agir sur la santé et la sécurité au travail et diminuer le nombre d’accidents. Par ailleurs, l’analyse des emplois sert dans les cas de mutations (promotions, transferts, etc.) des RH dans des emplois pour lesquels les salariés ont réellement des qualifications. Les organisations s’assurent par là que les RH sont utilisées à leur pleine capacité. Les organisations ont de plus la possibilité de dresser un inventaire des emplois et de réviser périodiquement cet inventaire en y apportant les modifications qui correspondent aux besoins organisationnels. 4- Recueil de l’information On peut ramener à quatre grandes questions toutes les interrogations fondamentales auxquelles l’analyse des emplois doit répondre les réponses à ces questions servent à élaborer un plan d’analyse de postes en identifiant les renseignements nécessaires, en classifiant les renseignements disponibles et en mettant au point une stratégie qui permette le recueil des renseignements recherchés. Ces quatre grandes interrogations sont : Que fait le salarié : il s’agit d’interroger le salarié et, au besoin, son supérieur pour connaître les tâches de son poste. Il faut les décrire soigneusement, en indiquant pour chacune le pourcentage de temps qui y est consacré. Dans une description de poste, le résumé des tâches précède généralement la description détaillée des tâches. Comment le salarié fait-il son travail : on fournit une description des moyens utilisés pour exécuter le travail, comme les méthodes, les machines, les outils et matériaux,,,Cette interrogation porte aussi sur les cadences à respecter , les normes et procédures à suivre, etc. Elle rend également des activités mentales en jeu dans le travail ainsi que son jugement et son esprit de décision. Pourquoi le fait-il : cette interrogation permet d’identifier clairement les objectifs à atteindre à travers les activités requises pour le travail. Elle permet aussi de voir les relations entre les tâches respectives des salariés et les liens qui relient ces tâches à l’ensemble de l’activité en cause. Qu’implique le travail : il s’agit de traduire le degré de difficultés des tâches. Cette question permet de déterminer le profil d’exigences pour le poste, c'est-à-dire les connaissances, les habiletés et les aptitudes spécifiques requises pour l’accomplissement de tâches précises. Le compte rendu de cette partie porte souvent le nom d’ « exigences du travail ». 5- Choix de la méthode : Le choix d’une méthode s’effectue en fonction d’une situation donnée, des objectifs visés, du degré de participation suffisant pour impliquer les employés, du degré de qualité de l’information qu’on souhaite recueillir, etc. Par exemple, dans les emplois de nature répétitive, l’utilisation de la méthode par observation peut suffire pour atteindre l’objectif visé, à savoir la répétition du même geste à l’intérieur d’une durée précise. On peut combiner deux ou plusieurs méthodes comme celles du questionnaire et de l’entrevue, présente une solution relativement privilégiée pour une analyse sérieuse des emplois. Une telle combinaison permet de vérifier la cohérence entre les deux méthodes et elle fournit plus d’informations même si la compilation est excessivement longue et le coût élevé. Il n’a y a pas de méthode idéale mais l’utilisation de plusieurs méthodes simultanément fournit certainement une information qualitativement supérieure à une méthode unique. Le choix d’une méthode appropriée et l’utilisation qui en est faite dépendent de plusieurs facteurs, entre autres : Du type de gestion de l’organisation, de ses besoins et de ses objectifs Des ressources financières et humaines disponibles Du temps disponible et du type d’emploi à analyser 6- Les informations à recueillir Elles sont principalement qualitatives : c’est une description verbale et souvent narrative reliée au contenu de l’emploi à analyser et aux conditions de travail dans lesquelles les activités s’effectuent, l’information à recueillir peut être centrée sur la tâche ou sur le comportement Pour les cadres la description de leur emploi est formulée en termes de responsabilités et de devoirs étant donné son rôle qui consiste à planifier, organiser, diriger , coordonner et contrôler Une fois le poste décrit on passe à la dernière phase du processus d’analyse du poste qu’est la description du profil ou spécification de l’emploi parfois intégrée dans l’évaluation des postes. Il s’agit des qualités de différente nature qui permettent à la personne de répondre aux exigences du poste qu’il va occuper. Ce sont les aptitudes, la formation et les connaissances. Le profil défini par rapport au poste permet de trouver l’adéquation ou appariement permettant ainsi servir au recrutement et à la sélection des RH. 7- Brève description des méthodes d’analyse des emplois : Questionnaire : Cette méthode consiste à faire remplir par le salarié un questionnaire portant sur les principaux aspects du travail (activités, équipements,,,) et les conditions. Une fois rempli il est avisé par le supérieur immédiat pour ajouter des observations et des commentaires utiles. Entretien : l’analyse ou expert interroge le salarié et son supérieur sur les détails du travail et sur les conditions qui l’entourent. Observation : il s’agit d’observer visuellement ou par enregistrement toutes les phases d’un cycle complet des tâches à accomplir au cours d’une période précise (jour, semaine) mais les conditions de travail ainsi que le risques qu’il comporte. Journal : le salarié enregistre au jour le jour les tâches principales qu’il exécute durant une semaine voire un mois. Essai personnel : Le titulaire du poste va décrire les caractéristiques de son activité au moyen d’un essai. Incidents critiques : on recueille, généralement le supérieur immédiat, les éléments positifs et négatifs durant l’exécution des tâches. Conférence technique : On fait réunir un groupe d’experts pour rassembler l’information qui relève d’un poste précis avant de décrire les tâches du dit poste. 8- Sur quoi recueillir de l information : Les aspects sur lesquels on recueille l’information sont : 1-Les caractéristiques de l’emploi selon deux orientations : l’une centrée sur la tâche, l’autre sur le comportement requis de l’employé en situation de travail. 2- Les instruments utilisés 3- L’environnement du travail ou le contexte dans lequel s’exerce le travail 4- la performance attendue : on recueille l’information sur les résultats réellement atteints. 9- Description des emplois : Définition sommaire : Il s’agit d’énumérer les principales tâches que l’on attend du détenteur de l’emploi. Dans la description détaillée des tâches à effectuer, il faut les présenter par ordre d’importance jusqu’aux tâches occasionnelles en indiquant même le temps que l’on consacre à chaque tâche. Les règles à suivre : il faut respecter les phases de la description que sont : Les tâches Les résultats attendus Les standards de production Les conditions de travail Les caractéristiques de l’emploi En somme, on doit décrire que le salarié doit faire, comme il doit le réaliser pourquoi il le fait et ce qu’implique son travail. La description doit ainsi rendre compte du contenu, la nature et la signification du travail surtout aux yeux d’un individu non familier avec ‘emploi en question. 10- La spécification des emplois : La spécification des emplois est la dernière étape du processus de l’analyse des emplois pour la compléter tout en préparant au recrutement et à l’évaluation des emplois. La spécification renvoie donc aux qualités et capacités personnelles qui sont déterminées à partir de critères et d’indication précises contenus dans l’analyse postes. Ces éléments constituent les exigences qui permettent de remplir adéquatement l’emploi, c'est-à-dire les aptitudes, les connaissances, la formation et les qualités nécessaires à rechercher chez le candidat à retenir. Elle spécifie l’adéquation entre contenus et exigences requises. Il importe de spécifier selon la catégorie du poste le poids des exigences en termes de capacités techniques, humaines et conceptuelles. On peut utiliser les mêmes techniques appliquées à l’analyse de postes, l’entrevue, le questionnaire etc. CONCLUSION : La description des emplois est techniquement à la base de toutes les activités de la gestion des ressources humaines : recrutement/sélection, rémunération ou gestion des carrières c’est dire son importance dans l’application de la politique et vision stratégique de l’organisation. Séance 5 –LE RECRUTEMENT Introduction Une embauche s’inscrit en théorie dans le cadre d’une politique de recrutement ou de dotation et plus précisément d’une politique d’emploi puisqu’elle est conditionnée par les activités de rémunération et d’évolution du futur collaborateur au sein de l’entreprise. En effet, le choix d’une personne est en dernier lieu fonction des options RH et plus globalement de la stratégie de l’entreprise mais aussi de son environnement interne et externe. Ainsi au delà des procédures et techniques standardisées, le choix d’un cadre par exemple dépend de manière étroite des choix explicites ou implicites en matière de stratégie justifiant tel processus et pas un autre. 1- Définition : Le recrutement est une activité qui vise à pourvoir des postes offerts et vacants dans une organisation. Le recrutement consiste à attirer un nombre suffisant de bonnes candidatures possédant des qualifications et de la motivation par rapport au poste offert de façon à utiliser ses aptitudes, sa formation, son expérience, son tempérament et sa motivation de la meilleure manière possible. L’entreprise cherche via le recrutement d’acquérir les Ressources Humaines nécessaires à son fonctionnement et à l’atteinte de ses objectifs globaux. Le recrutement sert aussi à augmenter la banque de candidats au coût minimum en prévision des postes que l’organisation offrira au futur. Mais un recrutement suppose la connaissance préalable des orientations de l’organisation et la planification stratégique. Il faut donc vérifier donc si les RH dont elle dispose sont suffisantes pour atteindre ses objectifs. 2- Le Processus Le processus de recrutement peut être subdivisé selon la séquence suivante : 1. Objectifs prédéfinis 2. Recherche des candidatures 3. Sélection des candidats Mais c’est un processus qui est souvent remodelé au gré des aléas et des contraintes rencontrées. Des variables comme le nombre et qualité des candidats, le niveau de rémunération ou la dimension géographique du poste peuvent inciter en pratique à un réajustement continu du processus. 3- Les finalités du recrutement On recrute pour pourvoir à un emploi, un poste ou fonction à un candidat pourvu des compétences requises pour la réussite et la performance recherchées. De manière générale, l’entreprise embauche principalement des candidats expérimentés pour s’assurer des « effets d’expérience » immédiats ou dit autrement d’un retour sur recrutement rapide. Dans ce cadre, les jeunes peu prisés doivent passer par une phase d’apprentissage à salaire réduit et attendre d’avoir l’expérience suffisante pour espérer un salaire au pris du métier. Les jeunes sont ainsi obligés de cumuler du moins tout au début de leur carrière plusieurs expériences pour mieux se positionner sur le marché. Il semble même que c’est un phénomène qui devient structurel puisqu’il l’emploi à vie dans une même entreprise est de moins en moins assuré. 4- formalisation des objectifs Pour quel emploi recruter et que cherche-t- on réellement et dans quelle perspective via le poste et ses exigences ? Voilà des questions auxquelles il faut répondre avant d’engager le processus de recrutement ? La première phase du recrutement consiste en effet en une étude et analyse du poste à « pourvoir ». Une description détaillée des tâches, attributions et responsabilités ainsi que de l’environnement, conditions de travail et un aperçu historique du poste permettent de situer ses contenus et critères de pertinence. La description et analyse du poste constituent une bonne base d’échange et d’ajustement des points de vues en interne comme en externe des différents protagonistes concernés par le recrutement pour le poste en question. L’analyse du poste vise ainsi une adéquation entre profil, potentiel d’une part et exigences du poste d’autre part et en dernière instance avec les objectifs de l’organisation. Avec la nouvelle approche de la gestion des ressources humaines par les compétences, l’analyse du poste revient à une énumération des compétences aussi techniques que comportementales. La connaissance prévisionnelle des besoins en emplois et compétences est nécessaire malgré ses limites face aux évolutions technologiques et économiques qui incitent à un ajustement continuel de la politique d’emploi et de recrutement. Le turn-over, les plans de succession ou les éventuelles mutations permettent la mise en place d’un plan de recrutement et de dotation en ressources humaines au vu de critères prédéfinis comme la formation, l’expérience l’âge, le potentiel, etc. 5- La recherche de candidats : Le nombre croissant des diplômés d’études supérieures rend difficile l’accès à des postes de hautes responsabilités. Malgré cette disqualification, l’allongement des études reste la meilleure garantie pour se positionner sur un marché fortement concurrentiel même s’il ne permet pas une adaptation professionnelle plus rapide. En effet, les entreprises privilégient les profils mi-carrière ne laissant qu’une place étroite aux jeunes d’un côté et aux ou « vieux » Le réseau est une autre voie d’accès au marché d’emploi qui n’a pas perdu de son efficacité. Il est ainsi conseillé de cultiver son réseau Le recruteur est un sélectionneur mettant en concurrence un grand nombre de candidats pour optimiser la qualité du candidat recruté. Les candidatures spontanées constituent un autre mode d’accès aux candidatures pour l’entreprise où elle peut puiser des profils de valeur. La sous-traitance du recrutement se généralise même pour les grands groupes cherchent à diversifier leurs sources en plus de leur service de recrutement. Si les entreprises recourent aux sociétés d’intérim pour ce sui des non cadres et aux cabinets de recrutement pour les cadres moyens et les débutants, les chasseurs de tête sont sollicités pour le recrutement des cadres dirigeants et grands cadres. C’est à la DRH de s’assurer du bon déroulement du processus et respect des procédures de recrutement : Définition de fonction et du profil souhaité des candidats Proposition de candidatures internes Autorisation d’embauche Choix du type de contrat Application de la politique d’emploi qui peut on non permettre un recrutement… La sélection affronte un problème majeur qu’est la masse des candidats. En effet rencontrer tous les candidats est pratiquement impossible, comment dans ce cas là trier de manière optimale des candidats susceptibles d’être retenus dans un premier en attendant de dénicher le candidat idéal. Le traitement des candidatures doit ainsi se référer au trio : CV, entretiens et références pour opérer une sélection dans des conditions économiques acceptables. A travers ces trois sources d’information on peut en principe se faire une idée précise sur le profil du candidat et le situer de manière discriminante par rapport autres candidats. Il s’agit en effet d’augmenter la valeur du candidat à recruter en le mettant en situation de concurrence sélective. Le CV Pour le candidat, un CV ou une lettre de motivation doivent indiquer ses réelles aspirations et intentions ce qui est tout le contraire de la standardisation qu’on relève de plus en plus à la lecture de ces deux documents censés représenter un profil et une personnalité uniques via un parcours cohérent en général. Le CV et la lettre de motivation servent au recruteur justement de tirer un pronostic à partir des informations qu’ils contiennent. Le recruteur cherche en effet à relever les corrélations significatives entre formation, expérience et prétentions. Il s’intéressera simultanément voire de manière privilégiée aux traits de personnalité qui lui permettront de confirmer ou d’infirmer son pronostic et de l’éclairer autant que possible dans sa décision. L’entretien : Pour certains auteurs, l’entretien reste l’outil ou la phase de sélection la plus décisive même dans les entreprises publiques qui recourent essentiellement au concours pour recruter ou promouvoir. Le candidat peut subir plusieurs entretiens entre cabinet de recrutement, le recruteur interne en entreprise et certains des supérieurs hiérarchiques selon l’importance et le niveau hiérarchique du poste à pourvoir. En plus du CV et de la lettre de motivation, l’entretien sert à obtenir les informations les plus précises sur le candidat de manière directe et personnelle. Justement c’est cette « impression » intuitive ou formalisée qui fera la différence et favoriser la décision. L’entretien peut être ou non « structuré » selon un processus prédéterminé et des séquences différenciées en vue de recueillir des données complémentaires renvoyant tantôt aux exigences du poste, tantôt à son expérience, son parcours et à sa personnalité. On peut douter légitimement de la validité scientifique de l’entretien même structuré en raison des préjugés et biais qui peuvent affecter sa pertinence et son efficacité. Toutefois l’entretien reste incontournable dans le processus de recrutement et de sélection et constitue assurément la technique la moins inefficace. En effet, sa valeur ajoutée est réelle mais échappe en grande à une formalisation stricte en raison de la complexité de la communication humaine. Aujourd’hui l’entretien structuré est une garantie technique qui atténue les biais de subjectivité de manière générale en permettant par ailleurs de comparer les candidats sur des critères précis et discriminants. Quant à l’entretien « en situation », réputé pour sa meilleure valeur prédictive, il est centré sur l’activité professionnelle autour d’incidents significatifs rencontrés en situation professionnelle. Le recruteur est amené à repérer les comportements pertinents identifiés en amont par les hiérarchiques, titulaires du poste et ou des consultants ou experts comme étant des prédicateurs de l’adéquation profil poste et de la qualité professionnelle du candidat. Précisons qu’au niveau technique, l’entretien « en situation » englobe l’entretien structuré puisqu’il est faut déterminer au préalable les incidents critiques et les comportements pertinents. Le revers de la médaille de ce type d’entretiens, structuré et « «en situation », est de verser dans la standardisation quelque peu , perdant nécessairement au niveau de la connaissance de la personnalité du candidat. Les tests Méthodes et techniques en cessent de se multiplier pour dénicher les meilleurs candidats ou idéaux : graphologie, thème astral, signes du zodiaque, groupe sanguin, voyance, etc. Toutefois le recours à des tests de différents types, psychomoteurs, d’intelligence et d’aptitude, tests de personnalité voire projectifs devient quasi systématique. Il nécessite justement l’intervention d’un spécialiste afin de garantir une rigueur scientifique et éthique à leur mise en œuvre. On peut contester le recours aux tests quand la vision est « mécaniste et statique » mais l’utilité des tests est faut il le rappeler est plus de procéder à une comparaison des candidats qu’une analyse du profil dans l’absolu. Le test de personnalité peut néanmoins constituer la base d’un approfondissement dynamique cette fois de la personnalité du candidat mais il exige beaucoup plus de temps dans un processus de recrutement. Son utilité dans le cadre d’un bilan compétences par contre est incontestable. Alors que les tests expriment la « qualité » du candidat, aujourd’hui ce sont les essais professionnels et les centres d’évaluation ou assessment centers qui ont pris le dessus par rapport aux tests puisqu’ils sont censés représenter des tâches professionnelles que le candidat doit exécuter. Les assessment centers regroupent plusieurs techniques d’évaluation en rapport avec l’activité et situation de travail du poste à pourvoir. Sur la base d’exercices concrets pour l’essentiel, on cherche à identifier des comportements cibles tout en recourant à des tests pour dégager des traits de personnalité et à des entretiens complémentaires dans la perspective d’affiner et d’approfondir le profil. Mais si la validité de l’assessment center est attestée, le coût d’investissement et la lourdeur logistique qu’elle suppose ont probablement freiné son succès sans parler de limites structurelles à une modélisation fidèle du contexte et de la situation de travail ciblée. D’autres tests sont utilisés comme la graphologie devenant même une spécialité nationale en France alors que leur validité scientifique est fortement contestée. Il semble toutefois qu’un test comme la graphologie sert à opérer un deuxième tri de candidats et à les départager en cas de désaccord entre recruteurs malheureusement sur une base irrationnelle. Mais la graphologie semble présenter d’autres avantages comme son faible coût ou la facilité d’utilisation qu’elle apporte au décideur. 6- Personnalité et professionnalisme Le poids des caractéristiques personnelles devient plus important par rapport aux compétences techniques en phase d’abondance des compétences professionnelles dans un marché saturé. Moins discriminantes, les dimensions professionnelles cèdent la place aux comportements et qualités personnels. Si les caractéristiques spécifiques à chaque poste et à chaque niveau hiérarchique sont toujours requise, le candidat doit en plus justifier de compétences en termes de : Communication adaptabilité Pro-activité Toujours face à l’abondance des candidats qualifiés, l’entreprise opte pour un recrutement de candidats surqualifiés pour répondre à des besoins et des exigences de long terme. La surqualification est une garantie pour accompagner les ambitions évolutives de l’entreprise. Le recours à la surqualification professionnelle ou académique permet de parier sur l’évolution professionnelle mais les dimensions comportementales ne sont pas moins importantes dans la discrimination des candidats assez proches par ailleurs. Séance 6 : rémunération et système de rémunération Introduction -1-la rémunération composition et structure -2-Importance de la rémunération -3-les facteurs influant sur la rémunération -4-le processus de détermination des salaires -5-les régimes de rémunération variable -6-la gestion de la rémunération : -7-les obstacles Introduction La rémunération aujourd’hui devient un moyen d’attirer, de conserver et de motiver des candidats compétents pour faire face à la compétition entre organisation. Elle permet ainsi à l’organisation de répondre aux missions de base de la fonction RH et d’atteindre ses objectifs. Les gestionnaires sont donc amenés à innover en matière de rémunération pour déterminer la rétribution globale des RH. En effet la rémunération est l’activité qui consiste à évaluer la contribution des employés à l’organisation et de fixer leur rétribution monétaire et non monétaire directe et indirecte en accord avec la législation existante et la capacité financière de l’organisation. Si la rémunération directe est le salaire de base plus la rémunération basée sur le rendement , dite variable, la rémunération indirecte renvoie aux avantages sociaux tant privés que publics ainsi qu’aux divers programmes de reconnaissance de la performance et des privilèges offerts aux employés. La rémunération globale représente ainsi la valeur totale des paiements directs et indirects versés aux employés. Mais la rémunération n’est qu’une partie de l’équation contribution entre le salarié et l’entreprise. En effet, la rétribution regroupe divers rémunération gratifications et avantages matériels et non matériels. périodes et les contextes mais aussi les valeurs qui prédominent, les rétribution sont plus ou moins prioritaires pour les salariés notamment. /rétribution modes de Selon les formes de Aujourd’hui la rémunération matérielle, l’individualisation et l’importance que prend la rémunération variable dans le système de rémunération semblent résumer les pratiques qui ont tendance à se généraliser. En parallèle de l’individualisation accrue, l’équité autant interne qu’externe devient cruciale pour les entreprises. Il s’agit d’un équilibre complexe puisqu’il intègre des notions aussi disparates que la réalité du marché, les pratiques en matière de rémunération et le sentiment d’équité qu’éprouve le salarié au sein de son entreprise mais en comparaison avec les autres entreprises. C’est donc à partir de la pratique de l’entreprise, de la branche ou secteur d’activité et du marché en dernier lieu qu’une grille des classifications peut jouer un rôle d’harmonisation et d’ajustement des salaires et répondre à l’exigence et enjeu de l’équité. 1- la rémunération : composition et structure Il y a une double approche intra-entreprise et inter-entreprises de la classification et grille de salaires autour de l’évaluation des emplois en tant qu’instrument d’harmonisation afin de prévenir les écarts et enfin de compte la démotivation ou la démission du salarié notamment quand il s’agit de compétence rares et prisées . La rémunération vient ainsi répondre à des exigences d’après La logique marché, L’exigence d’équité La gestion efficace. L’entreprise va recourir ainsi à tout un arsenal de variables pour piloter un système de rémunération susceptible d’assurer un équilibre viable entre ces trois axes. De manière générale on peut regrouper les variables d’actions en deux grandes catégories, la rémunération directe et les périphériques, légaux, sélectifs et statutaires. a- la rémunération directe : Elle est composée de : Une partie fixe ou salaire de base ou de qualification dont les augmentations sont irréversibles et cumulatives. Une part réversible : c’est le salaire de performance ou bonus qui remet en jeu chaque année les résultats et la performance du candidat ce qui implique la mise en place d’un système d’appréciation. Diverses primes : elles sont individuelles ou collectives comme la prime de poste, de sécurité, de suggestion ou d’ancienneté, etc. b- les périphériques : Les périphériques légaux : Ils se traduisent en termes monétaires enfin d’une période de référence, c’est l’intéressement ou au bout d’une temps de blocage en vue de compléter la rémunération. De nature collective, ils peuvent déboucher sur une flexibilité individuelle, les stocks options et tirent un avantage certain d’êtres dispensés des charges sociales. Les périphériques sélectifs : ils relèvent de la rémunération dite dynamique comme le logement, la voiture ou le téléphone. Les périphériques statutaires : ce sont les avantages acquis octroyés traditionnellement par l’entreprise, électricité, transport, dispositions complémentaires relatives à la retraite, etc. De nature collective, ils ne peuvent pas être intégrés dans le cadre d’une politique de rémunération dynamique vu leur déficit en visibilité pour constituer une variable de pilotage à part entière. 2- Importance de la rémunération L’importance de la rémunération est liée aux multiples buts qu’elle poursuit à savoir attirer, retenir et motiver mais cette satisfaction des objectifs dépend aussi de l’importance qu’accordent les employés aux revenus monétaires qui varient selon les besoins de chacun. En effet, les RH ont toujours besoin de rejoindre une organisation pour des motifs qui dépassent souvent la seule question monétaire. Des récompenses non monétaires telles que le statut et le prestige du poste, la sécurité d’emploi, le climat du travail, les responsabilités et la variété des tâches que comporte le poste peuvent ainsi jouer un rôle important dans la motivation au travail. De ce point de vue la rémunération globale qui entretient des relations avec les autres activités de la GRH demeure une des plus importantes composantes. Elle dépend des données fournies par certaines activités comme l’analyse des postes et l’évaluation du rendement mais influe d’autres activités comme le recrutement, la sélection les relations patronat syndicat notamment. 3- les facteurs influant sur la rémunération Le marché, le secteur d’activité, la politique gouvernementale et la localisation de l‘entreprise sont parmi les facteurs environnementaux qui influent sur le système de rémunération. En effet le marché influe directement et indirectement sur la détermination des taux de salaires via les emplois repères à partir desquels les organisations peuvent fixer le taux de salaire de leurs emplois. Les organisations réalisent d’abor une évaluation des emplois puis établissent les échelles de salaires et les familles ou classe d’emploi avant d’examiner ensuite le marché pour connaître les salaires payés par les autres organisations. Mais en général, la politique de rémunération vient répondre à des question fondamentales pour les organisations : l’entreprise veut elle jouer un rôle de leadership en matière de rémunération ? Et quels critères l’entreprise désire-t-elle utiliser pour la fixation du salaire (contenu de l’emploi, l’ancienneté, le rendement ou le coût de la vie, etc.) Ces questions sont prioritaires pour la détermination des salaires de base dans la plupart des organisations. Par ailleurs, les salaires sont fixés en fonction du secteur d’activité économique selon l’ampleur de la concurrence dans le secteur et la proportion des coûts de rémunération dans les coûts d’exploitation. L’organisation est généralement partagée entre le contrôle de sa masse salariale et d’user de l’outil rémunération pour attirer fixer et motiver ses RH. Ainsi en réponse à la crise économique et des mutations techniques et socioculturelle, les organisations ont commencé à opter pour des politiques d’individualisation de la rémunération. Les syndicats, comme facteur interne, jouent un rôle majeur dans la détermination des structures salariales, et des niveaux de salaires. En effet, l’action syndicale influence chaque phase de l’application depuis l’analyse des postes et de l’évaluation des emplois jusqu’à l’établissement des taux de salaire et la sélection des critères utilisés pour définir ceux-ci. 4- le processus de détermination des salaires La gestion des salaires se fait en trois étapes : L’évaluation des emplois : qui a pour principal objectif d’établir une équité interne dans la manière d’attribuer les salaires. Les enquêtes salariales : ont pour effet de concilier équité interne et équité sur le marché. L’établissement les différences salariales entre les individus occupant une même catégorie d’emplois. Concernant les méthodes, il y en a plusieurs qu’on peut regrouper en deux catégories, globales comme la méthode comparaison avec le marché et la méthode de rangement qui établissent la valeur des emplois en les considérant dans leur ensemble. Les méthodes analytiques regroupent la méthode de classification, la méthode des points, la méthode Hay, la méthode d’évaluation des qualifications ou d’évaluation selon les compétences. a- L’élaboration des structures salariales : Elle comporte plusieurs étapes en commençant par la détermination des familles ou des classes d’emplois qui permettent de d’attribuer à tous les emplois d’une même famille un taux de salaire ou un éventail de taux de salaires. En effet la constitution de familles d’emplois facilite l’administration des salaires et permet de justifier les faibles différences de salaires existant entre certains postes. b- La détermination de la structure salariale : Une fois les emplois évalués et les familles d’emplois définies, il s’agit de déterminer l’éventail des salaires. La plupart des entreprises ont des structures salariales fortement établies et ne ressentent le besoin de définir des familles d’emplois que pour y intégrer de nouveaux emplois ou pour procéder à une analyse approfondie des postes. Les enquêtes salariales servent à fixer les niveaux de rémunération, les structures salariales et le mode de rémunération ( le rapport entre la rémunération directe et indirecte). Alors que l’évaluation des postes de travail assure l’équité interne, les enquêtes salariales fournissent une information susceptible de garantir une équité externe. Les deux formes d’équité salariale sont importantes si l’organisation souhaite attirer des candidats qualifiés, les retenir et les motiver. 5- les régimes de rémunération variable Il s’agit ici du lien direct entre rémunération et rendement. Il y a plusieurs types de régimes incitatifs selon qu’ils sont basés sur le rendement individuel, de groupe ou collectifs ou qu’ils sont implantés au sein des équipes de travail. On peut évoquer dans ce cadre ce qu’on appelle les régimes dits à la pièce, à normes horaires, à la commission et les régimes incitatifs destinés aux cadres principalement. Nous avons par ailleurs ce qu’on les programmes d’encouragement de l’initiative ou de suggestion qui récompensent les idées soumises en vue de réduire les coûts de production ou d’accroître le rendement. Mais c’est une modalité de rétribution qui n’a pas beaucoup de succès en raison des montants généralement bas qui son touchés par les employés. Quant à la rémunération basée sur le mérite, elle consiste à déterminer les augmentations de salaire accordées aux employés en tenant compte de leur rendement individuel selon des conditions spécifiques. Ce rendement est mesuré par des évaluations périodiques et servira de base au calcul des augmentations. Le rajustement de vie chère est un mode d’indexation du salaire au coût de a vie via l’indice des prix à la consommation notamment dans les organisations syndiquées. Mais les entreprises préfèrent un régime de rémunération au mérite car les hausses de salaire sont très coûteuses et ne semblent avoir aucun effet sur le rendement. L’incitation de groupe : c’est un mode qui a lieu dans les entreprises qui connaissent un niveau élevé d’interdépendance des emplois ce qui nécessite un effort conjugué pour atteindre les objectifs. Dans ce cadre, on a recours au régime à normes horaires et aux régimes de participation aux bénéfices dans le cas de groupes. Le taux de base sert alors à rémunérer un rendement standard alors que la prime récompense le rendement supérieur du groupe par rapport à cette norme. Les régimes de participation au bénéfice : les employés reçoivent sous forme de prime un pourcentage de leur salaire de base si l’organisation atteint un objectif donné. Les organisations dont le bon fonctionnement nécessite une grande coopération entre les employés utilisent des régimes incitatifs au niveau de l’ensemble de l’organisation. Donc tous les salariés ayant le même salaire de base ou le même taux de salaire reçoivent la même prime. Les régimes de participation aux bénéfices ne sont pas toujours considérés comme une rémunération incitative car les employés n’ont qu’un contrôle partiel et indirect sur les bénéfices de l’organisation. Cependant étant donné que le contrôle que possède l’employé sur son rendement dans un programme de participation aux bénéfices, nous pouvons le considérer comme régime incitatif qui peut s’appliquer à l’ensemble de l’organisation. Les régimes de partage des gains de productivité : ce régime met l’accent sur la participation commune aux opérations et à la rentabilité de l’entreprise. Il correspond autant à une philosophie des relations employeurs employés qu’à un régime incitatif. Les plans de partage des gains de productivité son adaptables à différents entreprise et à des besoins diversifiés et sont utilisés autant dans des entreprises syndiquées que non syndiquées. La prime est fixée à partir des économies réalisées en coûts de main d’ouvre, qui sont mesurées en comparant la masse salariale à la valeur de la production, en ventes, sur une base mensuelle ou bimensuelle. La prime que reçoit chaque salarié est calculée en convertissant le fonds de primes en pourcentage de la masse salariale totale et en appliquant ce pourcentage à la paie mensuelle de chaque employé. L’octroi ou l’achat d’actions : parmi les incitatifs qui ont une portée à plus long terme, le régime d’achat d’actions consiste à permettre aux participants d’acheter, à des conditions avantageuses, un certain nombre d’actions de l’entreprise au cours d’une courte période (1 à 2 mois) à un certain prix, fixe ou variable, ou encore selon un mode de paiement particulier qui peut également être fixe ou variable. L’octroi d’actions donne des actions ou les accorde à un prix inférieur à leur valeur sur le marché boursier. Généralement les employés ne peuvent vendre des actions pendant une période déterminée, 4 ou 5 ans mais peuvent recevoir les dividendes ou exercer leur droit de vote. Ces régimes sont en principe offerts aux cadres supérieurs et encouragent les bénéficiaires à demeurer au service de l’entreprise. Les régimes de rémunération variable au sein des équipes de travail qui reconnaissent la performance des équipes, visent à partager un montant équivalent entre les membres de l’équipe qui est établi en fonction de ses réalisations et de l’atteinte des objectifs. Une deuxième forme consiste à accorder des montants aux équipes les plus performantes mais qui risque de susciter des animosités entre équipes. Une troisième manière de reconnaître les performances des équipes est d’accorder des primes à la fois sur une base individuelle et de groupe. Ainsi le montant correspondant à la prime d’équipe qui peut être déterminé sur la base des réalisations de l’équipe sera ensuite partagé entre les membres de l’équipe en fonction de leur rendement individuel. 6- la gestion de la rémunération : L’employeur qui veut attirer de nouvelles RH et maintenir un niveau élevé de satisfaction à l’égard de la rémunération celle-ci doit être analogue à celle versée dans d’autres organisation comparables. Autrement dit, il doit veiller à l’équité externe et respecter ainsi l’égalité de rémunération entre des fonctions équivalentes. Les rémunérations doivent par ailleurs comporter une méthode mesure précise du rendement des employés et être suffisamment transparente pour que les employés voient clairement la relation entre le rendement et la rémunération. Dans ce cadre, les taux de salaire et les structures salariales devraient être revus et mis à jour aussi souvent que nécessaire car avec le temps, le contenu de l’emploi peut changer introduisant un écart entre la valeur réelle et celle estimée du poste. Les politiques salariales comportent des avantages mais aussi des inconvénients. Ainsi la confidentialité des salaires est justifiée pour réduire les comparaisons défavorables entre les salaires des employés. En fait cette affirmation n’est pas fondée car les salariés comparent dans tous les cas leurs salaires à ceux de leurs collègues, de leurs subordonnés et de leurs superviseurs. 7- Obstacles Concernant la gestion de la rémunération variable, la rétribution liée au rendement sensée augmenter sensiblement la productivité rencontre dans sa mise en œuvre plusieurs obstacles qui limitent son efficacité. Il existe trois catégories d’obstacles reliés à la conception et à la mise en œuvre des régimes de rémunération au rendement : Les difficultés reliées à la définition et à la mesure du rendement Les difficultés à identifier les récompenses les plus appréciées, le salaire n’étant qu’une des nombreuses récompenses possibles Les difficultés que pose l’établissement d’un lien entre les récompenses et le rendement. Séance 7. L’EVALUATION L’évaluation occupe une place majeure en matière de GRH car elle détermine de nombreuses pratiques. Lesquelles ? -Formation, -Promotion, -Mobilité, -Rémunération… Ensuite, de nombreux aspects concernant la personne donne lieu à une évaluation (nous utilisons le terme d’évaluation le considérant plus large que celui d’appréciation, que concerne la pratique en entreprise. Notons toutefois qu’évaluation et appréciation sont souvent employés l’un pour l’autre. Ainsi sont évoqués les termes : évaluation de recrutement, évaluation en vue d’une formation, évaluation de rémunération… La difficulté de l’évaluation réside dans le fait qu’elle pose la question des critères d’évaluation (et de leur définition stricte ou large) et de leur acceptation par les intéressés. Elle suppose donc une échelle de valeurs communes entre tous les acteurs. Une question cruciale est celle du caractère juste de l’évaluation : le salarié peut estimer que ses compétences, efforts, comportements n’ont pas été bien évalués, que l’évaluation se fait à la tête du client, que tous les aspects le concernant dans le cadre du travail ne sont pas pris en compte, qu’un de ses collègues a eu une meilleure évaluation alors qu’il travaille moins bien que lui…La perception de justice ou d’injustice liée à l’évaluation détermine en partie son acceptation par le salarié et donc la légitimité de cette pratique dans l’entreprise. A noter que la perception de justice n’est pas seulement, liée au résultat de l’évaluation (justice distributive) mais aussi aux procédures d’évaluation et à la mise en œuvre de l’évaluation (justice procédurale), ainsi qu’au comportement de la personne chargée de l’évaluation (justice interactionnelle). Pourtant, l’évaluation est souvent présentée comme quelque chose de simple, un entretien annuel avec le N+1 qui dispose d’une grille plus ou moins formelle (du guide d’entretien à la grille de critères). L’entretien n’est que la face visible de l’évaluation et l’image de simplicité est en fait erronée. Le principal défi que doit relever l’évaluation est l’acceptation des personnes intéressées, les évalués et les évaluateurs. Afin de ne laisser qu’une place réduite à la subjectivité, la première règle à observer en matière d’évaluation est l’entente autour des valeurs évoquées plus haut (identité de vocabulaire, de terminologie…), de reconnaissance des attributions de chacun, des modalités de réalisation, des causes et des conséquences, tant pour l’évalué que pour l’évaluateur. La réalisation des évaluations est encadrée par la loi (Loi n° 90-11 du 21 avril 1990 relative aux relations de Travail, modifiée et complétée au 11 janvier 1997 De la même manière, les textes régissant les conventions collectives reprennent les modalités de réalisation de l’évaluation : -les procédures ; ainsi l’entretien programmé à l’avance pour en permettre la préparation par l’évalué et l’évaluateur ; -les points à aborder obligatoirement tels que la formation et objectifs de carrière ; -les conditions de validité subordonnées à la rédaction d’un écrit dont le salarié a connaissance et qu’il doit signer. L’évaluation couvre un vaste domaine de pratiques ou de nombreuses situations peuvent être évaluées, à tel point qu’elle est souvent galvaudée. Comment parer à ce travers ? 1. Les composantes d’un processus d’évaluation Cinq questions principales doivent être posées : 1. Quel est le but de l’évaluation ? 2. Que doit-on évaluer ? 3. Qui participe à l’évaluation ? 4. Comment évalue t-on ? 5. Au nom de quoi ? 1.1. Quel est le but de l’évaluation ? Cette question semble triviale, pourtant cette étape est souvent négligée.Les principales raisons sont : 1-répondre à un vœu des salariés : quelle opinion a-t-on d’eux et quelles sont leurs perspectives d’évolution ; 2-responsabiliser l’encadrement afin d’éviter les comportements discrétionnaires ; 3-faciliter la gestion du personnel en termes d’évaluation des potentiels et de gestion des carrières ; 4-favoriser la communication représentant l’occasion d’un dialogue avec les supérieurs ; 5-servir de référence aux propositions d’augmentation des salaires dans le cadre de l’individualisation des rémunérations ; 6-fournir des données pour la formation par le recueil des besoins et des souhaits ; 7-améliorer la productivité ; 8-rationaliser les décisions de gestion du personnel ; 9-valoriser les hommes… Pour l’entreprise, l’évaluation contribue principalement à : 1-suivre la contribution de chacun à la réalisation des objectifs, comme cela se réalise dans la conduite de projet ; 2-maîtriser la politique de l’emploi en connaissant le potentiel des compétences actuelles et futures, en suivant et en rationalisant les décisions individuelles ; 3-contrôler la hiérarchie et la structurer en repérant les dysfonctionnements ; 4-améliorer le système d’informations ; 5-évaluer les cadres appréciateurs. Pour le management l’évaluation permet au cadre : 1-de réaliser un diagnostic de son unité ; 2-d’améliorer les relations avec les collaborateurs. Remarque : l’appréciation traduit la manifestation du rôle RH du cadre dans son unité, complétée par d’autres fonctions telles que la formation de ses agents et l’animation harmonieuse du groupe. Pour la GRH l’évaluation représente : 1-la gestion qualitative et quantitative des emplois ; 2-l’évolution des grilles de qualification ; 3-la gestion des rémunérations ; 4-la formation ; 5-la gestion des carrières. Pour l’apprécié, l’évaluation est significative : 1-d’amélioration du travail, d’autonomie, d’appréciation des compétences grâce au feed-back ; 2-de possibilité de s’exprimer ; 3-de connaître son supérieur ; 4-d’exprimer ses désirs en termes d’évolution de carrière… 1.2. Que doit-on évaluer ? L’évaluation concerne les attributs des personnes dans telle ou telle situation et donc, ne concerne pas toujours les mêmes caractéristiques. On peut évaluer : · La personne de façon globale, dans un environnement « général » ; · Les comportements au travail, individuels ou collectifs ; · Le potentiel ; · Les compétences… Les finalités de l’évaluation ou de l’appréciation sont : · les compétences du salarié en rapport avec les exigences du poste et les moyens alloués ; · Les performances individuelles ; · La qualification professionnelle, le positionnement dans la classification et le parcours professionnel du salarié ; · Les besoins de formation du salarié et ses attentes en matière d’évolution professionnelle. La difficulté réside dans le fait que ces objets d’évaluation sont souvent liés. Ainsi évaluer les résultats revient à évaluer comment ils ont été obtenus, donc les comportements au travail. Une fois l’objet de l’évaluation choisi, il faut rendre clair sa définition et les critères d’évaluation. Si les résultats sont à évaluer, il convient d’abord de déterminer la valeur attribuée au terme « résultat » (nombre de pièces produites, qualité..), de définir les différences entre résultat individuel et collectif, puis de déterminer les critères d’évaluation…Ceci afin de réduire toute interprétation et la part subjective de l’évaluation. A cet effet il est alors nécessaire d’identifier les acteurs de l’évaluation afin de coordonner l’échange qui doit se produire. 1.3. Qui participe à l’évaluation ? L’évaluation relève généralement d’un positionnement stratégique et de fait, appartient au sommet stratégique de l’organisation ou de l’entreprise qui en donne les grandes lignes. Les acteurs de l’évaluation sont : 1-les concepteurs qui déterminent le but de l’évaluation, la direction ; 2-les spécialistes qui élaborent les procédures et veillent à leur bonne utilisation ; 3-les fournisseurs qui divulguent les informations nécessaires tels que la productivité des agents, le retard, les arrêts maladie…De fait, la comptabilité et le service du personnel ; 4-les producteurs qui mettent en œuvre l’évaluation, d’ordinaire il s’agit du cadre de proximité ; 5-les destinataires, utilisateurs de l’évaluation, qui usent des résultats, des rapports, etc., soient les services RH ou la direction de l’entreprise ; 6-l’ensemble des salariés qui constitue la population à évaluer. Souvent le choix se fait entre cadres/non cadres et évaluation individuelle ou collective. La détermination de la population à évaluer oriente les choix quant aux méthodes et aux conditions de participation des personnes à l’évaluation. Dans les établissements publics les agents sont évaluas sur l’ensemble de la pyramide hiérarchique. Un salarié peut occuper plusieurs de ces rôles, en cas d’auto-évaluation, il est la fois producteur et évalué. Il peut être concepteur dans le cadre d’une négociation des objectifs de l’évaluation. Une autre question fondamentale tient dans le nombre d’appréciateurs : un ou plusieurs l’arbitrage devant se faire entre proximité et objectivité. Souvent c’est l’encadrant de proximité (n+1) qui en est chargé. Néanmoins, les sources peuvent être multipliées (appréciation à 180° et 360°). 1.4. Comment évalue t-on ? Pour une évaluation conçue comme telle, globalement, certains principes doivent être respectés : 1-Mesure objective et subjective de la performance, 2-Adaptabilité des critères, 3-Cohérence des critères avec l’objet de l’évaluation, 4-Ne pas lier évaluation et licenciement, 5-Former les appréciateurs et les appréciés, 6-Rechercher la transparence 7-Respecter le cadre réglementaire (code du travail et conventions collectives). De façon restreinte, des temps indispensables fixent matériellement l’évaluation. Il s’agit de : -la date de l’appréciation qui relève d’un choix par rapport aux périodes de tension, de calme, à la réalisation des plans salariaux ; de fait, par rapport à la vie, aux mouvements et au rythme de l’organisation ; -l’élaboration et la validation de la grille ; -l’information et la formation des appréciateurs ; -le lancement de l’appréciation ; -le tableaux de bord ; -l’archivage. Ceci concerne l’aspect visible de l’évaluation, techniques et outils utilisés ensemble ou séparément, et n’en donne qu’une vision partielle. L’avant et l’après l’évaluation sont des étapes centrales, gage d’efficacité, d’acceptation et de légitimité de l’évaluation. Cette approche de l’évaluation est affiliée à la logique du management scientifique. En effet, ce mode de management confère une prépondérance accordée à l’objectivité autour de la volonté de fonder une technologie de l’appréciation afin d’éviter la subjectivité de l’évaluateur. C’est une logique encore en vigueur dans l’administration publique française et dans l’armée. L’appréciation est basée sur le poste. Les exigences du poste sont traduites en comportements porteurs de performance. Les théories de la motivation issues du courant des ressources humaines mettent l’accent sur le feed-back, les besoins de reconnaissance, les besoins de réalisation de soi et de reconnaissance. L’entretien d’appréciation est envisagé dans ce cadre comme un moment privilégié d’écoute et de communication. La qualité de l’entretien peut susciter la confiance, la motivation et construire les termes d’un contrat psychologique entre un salarié et son supérieur. Cette approche de l’entretien est très vivace et suscite de nombreux travaux de recherche. Le courant managérial de prise de décision pointe les conséquences des entretiens, les décisions adoptées en termes de salaire, de promotion, de formation…En fait, les décisions concrètes de salaire s’appuient peu sur l’appréciation. De même, les changements d’affectations renvoient souvent à des jeux sociaux. Ceci explique en partie la ritualisation des entretiens et la diminution de leur réalisation. In fine, la question est celle du pouvoir de l’appréciateur. Pour ce dernier, la diminution des appréciations conséquence de la réduction des entretiens réduit les opportunités d’avoir des répercussions en termes de GRH. Dans cette perspective, il convient de constater le manque de pouvoir décisionnaire dont dispose le manager de proximité qui détient pourtant les informations pertinentes. Cette posture renvoie à la question suivante. 1.5. Au nom de quoi évaluer ? Cette question est relayée par celle de la légitimité de l’appréciateur, sommet stratégique de l’entreprise. En effet, l’évaluation doit être acceptée par l’ensemble des salariés. Ceci tient en partie dans la cohérence entre l’évaluation et les valeurs de l’entreprise. L’évaluation doit donc se concevoir et se réaliser en fonction d’un référentiel. Par exemple, une entreprise qui cherche à rester leader sur son marché va orienter l’évaluation vers les objectifs qu’elle doit atteindre pour conserver sa position (élargissement de la clientèle et conséquemment, appréciation des vendeurs en fonction des ventes conclues…). Dans le cas d’une volonté de changement telle que passer du fonctionnement d’une entreprise publique à une entreprise privée (France Télécom) en sensibilisant les fonctionnaires à des normes de productivité, l’évaluation peut être un outil pertinent. Elle permet de diffuser les nouvelles normes et d’orienter les comportements des salariés. Les structures des organisations ont aussi un effet sur les pratiques d’évaluation. Structure charismatique Structure bureaucratique Structure coopérative Objet Qualités personnelles du sujet Performance réalisées/objectifs fixés Procédure Jugement d’ensemble porté sur la personne Conformité aux comportements professionnels requis Appréciation analytique Référentiel Loyauté et soumission au Adéquation chef homme/poste Appréciation par un collègue Amélioration de la marche de l’organisation H. Mintzberg (1982) propose le même type d’analyse en liant les configurations organisationnelles qu’il a identifiées et les pratiques d’évaluation -Dans la structure simple, l’évaluation est pratiquée au coup par coup, de façon subjective et informelle. -Dans la bureaucratie mécaniste l’accent est mis sur la notion de postes, clairement définis et l’évaluation des performances en fonction de standards. -Dans la bureaucratie professionnelle, l’appui sur les diplômes laisse une place privilégiée à la cooptation et à l’avancement à l’ancienneté. -Dans la structure divisionnalisée l’appréciation en fonction d’objectifs et l’accent sur la mobilité forme des généralistes. -Dans la structure adhocratique, les compétences utilisées au sein de réseaux d’acteurs sont mises en exergue dans le cadre de projet. Les réseaux d’acteurs participent à l’évaluation. 2. Les différents types d’évaluation L’évaluation poursuit une certaine logique On a à notre disposition , quatre modèles d’évaluation des emplois selon que l’on se fixe sur le poste et/ou les compétences. Ces évaluations sont importantes dans la mesure où elles déterminent le référentiel à partir duquel le salarié va être évalué. 1-Les approches emploi de nature globale : -Principe de l’évaluation des emplois les uns par rapport aux autres pour les classer par ordre d’importance. Cette évaluation se fonde sur ce qui constitue l’emploi. Les emplois de l’entreprise sont classés en fonction de leur contribution, de leur valeur pour l’entreprise. -Les conventions collectives classent les emplois en fonction de critères généraux caractéristiques des emplois d’une branche. Chaque emploi est défini en fonction de sa position par rapport aux critères. 2-Les approches de nature « critérielle » : Prise en compte des connaissances professionnelles nécessaires au poste mais aussi des exigences physiques, des conditions de travail et des risques professionnels, des qualités morales. Ceci conduit à une description analytique du travail avec une échelle de cotation précise pour chaque critère. Ceci correspond à la logique de la méthode Hay36 qui consiste à classer les emplois sur trois critères : la compétence, l’initiative créatrice et la finalité. -Logique des classifications par critères classants. 3-les approches purement compétences : -Volonté de mesurer les compétences en dehors de références à l’emploi occupé. 4-les approches mixtes (emploi/compétences) -Décomposition de l’emploi en activité et recensement des compétences requises par la situation de travail. Les pratiques mettent en exergue l’une ou l’autre des démarches. -Décomposition de l’emploi en activités selon la logique des critères classants, développement de nomenclatures qui permettent de décrire les emplois en introduisant leur spécificité et en permettant d’assouplir leur définition (notion d’espace professionnel flexible mis en place par le cabinet Cep ressources humaines. Cette notion permet de prendre en compte l’élargissement de l’emploi par le salarié du fait de sa qualification supérieure à celle requise par le poste). -Segmentation des emplois à partir des compétences : 2.1. L’appréciation des compétences Les méthodes d’appréciation ont évolué depuis les années 1960-70. Souvent critiquées en raison de leur manque d’objectivité et de pertinence des critères utilisés, l’appréciation se basait sur quelques critères identiques (organisation, qualités relationnelles, application…) pour tous les salariés quel que soit le niveau de leur poste (ouvrier, employés, agent de maîtrise…). L’influence de l’exigence croissante par rapport aux compétences développées par les personnes, ont dirigé vers l’affinage des critères afin d’en rendre compte (par exemple : le critère « autonomie » identifié de la sorte : « à fait preuve d’autonomie même face à des questions complexes à traiter »). Toutefois, cette démarche peut avoir des incidences perverses : les comportements fortement côtés n’étant pas forcément recommandables (excès d’autonomie peut conduire à faire des erreurs ,cette méthode tend à utiliser la classification non seulement pour comparer les postes d'une même entreprise mais aussi comparer les postes de même type dans des entreprises différentes. La grille de cotation de la classification se fait dès lors en points Hay. Le cabinet de conseil des entreprises en gestion Hay, créé en 1943 a mis au point cette méthode de classification qui est dite analytique, par opposition aux méthodes globales qui cherchent à mettre en évidence le caractère social de la classification, d’où l’évaluation en fonction de référentiels de compétences qui différencie les critères selon les types de poste (analyse de la fonction à remplir et traduite en comportements différents selon les niveaux de poste). Notons le caractère parfois réducteur des référentiels de compétences étant donné le développement croissant du nombre des compétences sollicitées. Le contenu des postes en devient de plus en plus flou (surtout dans les emplois tertiaires). La tendance à la multiplication des critères devient risque de complexité des évaluations.. Grâce à l’appréciation naît une volonté de gérer les compétences par identification de l’existant, perspectives d’évolution et action de formation avec un raisonnement en termes d’employabilité. L’entretien individuel d’évaluation joue aussi un rôle fort dans ce mécanisme auxquelles s’ajoutent les pratiques croissantes d’auto évaluation proposées au salarié. Ces dernières doivent inciter le salarié à avoir un rôle plus actif dans le développement de ses compétences et l’expression de ses besoins. En définitive, face aux exigences des postes, des entreprises, la façon d’optimiser l’utilisation du capital humain réside dans l’évaluation du potentiel de chacun : capacité à s’adapter, à répondre spontanément à de nouvelles exigences… La question est, bien sûr, celle de la mesure du potentiel. Remarque : la focalisation sur le potentiel et son expression dans le cadre de l’entreprise et du poste se traduit par les pratiques de coaching qui visent à accompagner « les personnes et les équipes pour le développement de leurs potentiels et de leurs savoirs faire dans le cadre d’objectifs professionnels37 ». 2.2. L’évaluation de la performance Le principe de l’évaluation du salarié est possible en fonction de la réalisation d’objectifs fixés en début de période. Pratique courante et cohérente avec les objectifs de productivité. Dans les groupes anglo-saxons, ce type d’évaluation est courant. Elle consiste en un rappel des objectifs du salarié et des résultats atteints. Le processus peut être informatisé et associé à un calcul de bonus, l’évaluateur attribuant une note à chaque résultat atteint. Ce type d’évaluation fonctionne bien dans le cadre de contacts fréquents avec la hiérarchie qui contribue au suivi régulier du collaborateur. Toutefois, cette démarche peut générer du stress et souligne les besoins de formation managériale des cadres qui doivent envisager ces contacts comme des moments de soutien plus que de contrôle. L’évaluation de la performance nécessite en outre que l’on puisse se référer à des indicateurs reconnus afin de garantir l’objectivité de l’évaluation. Exemples : le montant du chiffre d’affaire, respect des délais…la difficulté réside dans le fait que certaines fonctions se prêtent mal à une évaluation en termes de résultats. Enfin, une évaluation de performance doit être couplée avec un système de récompenses qui peut se retrouver dans la rémunération variable. Les systèmes d’évaluation de la performance posent en outre la question de l’équilibre entre le collectif et l’individuel, la récompense des comportements individuels pouvant nuire à la performance du groupe. L’utilisation croissante des systèmes de distribution forcée consiste à classer les salariés d’un service en trois niveaux : de 5 à 15% au sommet de l’échelle, entre 70 à 90% en intermédiaire et de 5 à 15% au niveau le plus bas. Ces pratiques sont courantes dans les situations de restructuration et permettent de désigner les personnes les moins performantes…ceci n’est pas sans représenter des difficultés importantes… 2.3. Les feed-back 180° et 360° Ces méthodes sont d’origine anglo-saxonnes et basées sur l’idée que pour évaluer de façon correcte les compétences et qualités d’un collaborateur, il faut prendre en compte les points de vue de sa hiérarchie mais aussi les avis de ses subordonnés et interlocuteurs habituels. Trois niveaux d’appréciation sont ainsi identifiés : 1-à 180°: prise en compte des pairs et supérieurs hiérarchiques. 2-à 360°: au regard de l’avis des subordonnés, pairs et responsables hiérarchiques 3-à 540°: en élargissant par la prise en considération des fournisseurs et des clients. Les compétences généralement retenues dans ces modes d’évaluation sont les suivantes : -savoir communiquer avec des interlocuteurs divers ; -faire preuve de sens stratégique ; -savoir partager une vision claire des principaux objectifs visés ; -susciter l’adhésion aux nouveaux projets et au changement ; -savoir organiser le travail de façon efficace ; -soutenir la motivation de ses équipes ; -assurer le suivi de ses activités et des performances de l’équipe ; -favoriser l’innovation ; -faire preuve de sens éthique et d’intégrité ; -savoir gérer la diversité. Aussi séduisant soit-elle, l’évaluation à 360° est un outil sophistiqué qui demande une construction minutieuse (test ou questionnaire qui doit être adapté et cohérent avec les valeurs de l’organisation et dont le traitement doit déboucher sur un plan de développement…) Cet outil n’est pas un simple gadget. Ce type d’évaluation est cohérent avec le mode d’organisation du travail en équipe qui rend nécessaire une évaluation supplémentaire à celle du supérieur hiérarchique (équipe transversale dans les entreprises). A ceci s’ajoute une réduction de l’encadrement qui provoque le fait que chaque cadre de proximité (N+1) a de plus en plus de subordonnés rendant difficile l’évaluation de tous. Enfin ceci permet de diffuser en interne les problématiques de qualité et de satisfaction des clients. Ces méthodes posent toutefois des difficultés : -il s'agit d'un processus coûteux, une série importante de personnes en contact avec le salarié sont impliquées. -l'évaluation 360° ne s'adapte pas facilement à tout es les cultures sur le marché du travail. Par exemple, le principe de l'évaluation d'un supérieur par un subordonné est assez loin de la culture française traditionnelle. -les salariés craignent souvent des mesures de rétorsions de la part de l'évalué, marginalisation de certains collaborateurs, règlement de comptes,. L’évaluation à 360° n'a de sens que si elle est con forme au management général de l'entreprise. Elle ne se décrète pas dans n’importe quelle organisation ! 2.4. Les centres d’évaluation ou « assessment centers » Cette méthode souvent utilisée en matière de recrutement et de promotion, consiste en la mise ne situation du salarié pour identifier ses compétences et potentiels au travers de simulations. L’objectif attendu est de donner des réponses claires par rapport à certains aspects du poste à pourvoir. Pour la réalisation de cette démarche évaluative, il convient de définir certaines conditions : -préciser les compétences liées au poste ; -choisir les simulations qui mobilisent les compétences clés nécessaires à l’occupation efficace du poste ; -faire participer plusieurs évaluateurs ; -mettre en commun les observations afin de proposer une évaluation. Exemples de simulation : -jeu individuel : « in basket » : quelles sont les réactions d’une personne face à de nombreuses informations accumulées pendant son absence telles que répondre au courrier, déléguer les tâches. Cet exercice vise à analyser les dimensions analyse,synthèse, jugement, organisation, délégation, gestion des priorités… -jeu de type duel : il s’agit là d’un entretien avec une personne dont le comportement et les réactions sont prédéterminées. Le but est l’évaluation des capacités de négociation, de gestion des conflits, de communication orale… -jeu collectif ou simulation de réunion avec un sujet de discussion. les rôles des interlocuteurs peuvent être définis ou non. Le but, identifier les compétences de leadership, l’esprit d’équipe, le sens de l’organisation… Les grands groupes et les entreprises publiques ont recours à ces pratiques. 2.5. La gestion individuelle des parcours professionnels Avec la logique de parcours professionnel, on assiste au renforcement du rôle du gestionnaire RH dans l’entreprise. La mobilité et l’évolution du salarié dans son service et entre services introduit la présence du GRH dans un environnement appartenant jusqu’alors au cadre de proximité qui gérait la promotion au sein de son service. L’utilisation d’entretiens, la participation à des bilans professionnels et de compétences permet de connaître le salarié, de définir un parcours professionnel, de proposer des formations… Quelques difficultés interviennent inhérentes au fait que définir un parcours en fonction d’un entretien relativement court, de critères plus ou moins pertinents établis et réalisés par un cadre de proximité ou un GRH plus ou moins objectif, apparaît comme un exercice extrêmement périlleux. Les comités de carrière interviennent pour palier ces défauts Le risque à courir est celui de l’effet Pygmalion. L’avis positif donné sur un salarié provoque l’émulation, encourage ses efforts et favorise sa progression de carrière. Mais l’effet inverse est aussi attendu d’une personne ayant reçu un avis est plus réservé. La difficulté réside aussi dans le fait que l’évaluation dépend aussi d’aspects non pris en compte dans les procédures tels que le réseau du salarié, les stratégies d’alliance, sa capacité à présenter ses résultats et à leur donner du poids…qui appartiennent à l’intégrité de chaque être humain. 3. Les difficultés de l’évaluation et les voies d’amélioration 3.1. Les difficultés de l’évaluation : Elles sont liées à la densité des objectifs assignés à l’entretien d’appréciation (individualiser les rémunérations de façon objective, proposer des plans de formation, identifier les orientations professionnelles souhaitables et souhaitées…). Des questions se posent sur la pertinence du même appréciateur selon les objectifs (détient il les informations pertinentes ?) et du temps utilisé en préparation, réalisation et compte rendu des entretiens pour des unités de travail importantes. Les processus de décisions peuvent se démonter incohérents, notamment lorsque la carrière ne dépend pas directement de l’entretien. Quel est l’intérêt de parler des souhaits des salariés lors de l’entretien ? L’absence d’enjeux réels de l’entretien, promu par la seule obligation réglementaire devient ritualisation et non réalisation des entretiens. Ceci entraîne la déresponsabilisation des supérieurs hiérarchiques expliquant que la décision concernant un salarié ne relève pas de leur responsabilité mais du sommet stratégique de l’organisation. . De fait, le besoin de formation des appréciateurs et des appréciés est important. Les écueils apparaissent surtout liés à la pluralité des attentes à l’égard de l’appréciation. Celles-ci ne peuvent être toutes satisfaites. Pour autant, cette démarche ne doit pas être abandonnée étant donné que certaines voies d’amélioration restent ouvertes. 3.2. Les voies d’amélioration : Il est ainsi proposé différents cadres théoriques (sociologie, culture nationale, sociologie interactionniste) qui permettraient d’améliorer et de modifier les pratiques d’appréciation. La théorie de la sociologie de la régulation (Jean Daniel Reynaud, 1988, Les régulations dans les organisations, revue française de sociologie) invite à prendre en compte les règles tacites souvent à l’œuvre dans les organisations plutôt que de se focaliser sur les règles formelles et les résistances qu’elles suscitent. Cette théorie propose que des règles de contrôle, élaborées par la direction, rencontrent une régulation autonome des salariés (règles tacites). La rencontre entre les règles de contrôles (formelles) et les règles tacites donne lieu à une régulation conjointe sous forme de négociation qui aboutit à un compromis ou à un équilibre. Citons l’exemple d’appréciation aux Salins du Midi qui donne lieu à des supports et procédures régulièrement évaluées par les représentants des appréciés et des appréciateurs. Ainsi les ouvriers et les agents de maîtrise redéfinissent les supports des ouvriers et ainsi de suite. Finalement l’idée n’est pas de proposer un modèle généralisable à toute l’entreprise mais au contraire de « spécialiser » les procédures en fonction de l’environnement et de l’évolution de cet environnement - La culture nationale : Les travaux de Philippe d’Iribarne (étude de trois entreprises – française, américaines et hollandaise, comparable), démontrent que la culture nationale influence les modes de management. En France, l’existence de la « logique de l’honneur » fait que le salarié accorde une importance considérable à la réalisation de sa tâche, non pas en fonction de procédures définies mais en rapport avec la conception intériorisée de son rôle, mission qui lui incombe. Cette logique conduit souvent à la transgression des règles et procédures écrites ou à leur réalisation par pur respect formel (l’action est déjà faîte, la paperasse aussi mais après coup et in fine est inutile). La logique de l’honneur décrit le fonctionnement d’un salarié qui se plie aux coutumes liées à sa fonction (son état). A la limite l’individu n’a de compte à rendre à personne si ce n’est à sa conscience et à son propre sens de l’honneur. Ceci explique des affrontements violents quand un agent ne respecte pas son rôle, son état et donne lieu à des arrangements informels afin que tous les « états » puissent fonctionner ensemble. La logique américaine se réfère à la convention conclue entre un salarié et son supérieur en termes d’objectif et de résultat. Ici prévaut la logique du contrat dont on essaie de déterminer les termes de façon objective et précise. L’appréciation se fixe en fonction de l’atteinte ou non des objectifs ayant pour effets l’attribution de reconnaissance ou de sanction. Ceci tend à expliquer la difficulté de transposition de pratiques américaines très formalisées, reposant sur une démarche objectifs/performance, dans les entreprises françaises (question de la compatibilité avec la logique de l’honneur). Néanmoins, il convient de noter que le principe du contrat existe dans les entreprise françaises, il faut surtout envisager la distance culturelle entre les entreprises et leur pratiques, qui ne sont pas forcément transposables telles quelles. La sociologie interactionniste (Goffman (1973), la mise en scène de la vie quotidienne) prend en considération l’appréciation comme une situation de représentation, au sens théâtral. Ainsi, si les procédures représentent le « texte », il n’en reste pas moins que l’appréciateur a d’autres informations (les objectifs réels de l’entretien, le fait qu’il soit dépouillé ou pas, faute de moyens), l’évalué aussi (comment négocier avec le cadre de proximité lors de l’entretien, quelle stratégie face à lui, les expériences des collègues…). Ces éléments influencent le déroulement de l’entretien. La réalisation de l’entretien alors que l’évaluation est déjà faite, consiste en une ritualisation, une actualisation du quotidien subordonné/supérieur sur deux nouvelles facettes évalué/évaluateur. Dans ce cadre, les personnes ne peuvent sortir de leur fonctionnement habituel et la théâtralisation est excessive Nous observerons que l’évaluation n’est pas un simple exercice de style ou un tour de table de fin de session de formation. Il s’agit d’un outil au service de la performance qui doit être créé et mise en œuvre dans le cadre d’une stratégie correctement analysée. A plusieurs reprises ont été évoqués dans ce qui précède les termes de récompense ou reconnaissance. Celle-ci, sans être exclusive passe nécessairement par la rémunération. Mais que recouvre cette acception ?