Topographie, soulèvement et tectonique dans la partie Nord du Grand Caucase d’Azerbaidjan. Annick Rast Le Grand Caucase oriental, région plutôt mal connue par les occidentaux, est un laboratoire idéal et exceptionnel pour la recherche géologique. En effet, l’influence de la morphostructure, caractérisée par des roches tendres et une néotectonique active est dominante sur ce système et laisse apparaître de nombreuses structures géologiques. Cette chaîne de montagnes est la conséquence de la collision entre l’Afrique et l’Eurasie et de l’inversion du bassin d’arrière-arc dans lequel se sont déposés les sédiments formant le massif. Elle s’étend de la Mer Noire à la Mer Caspienne, atteignant des altitudes de plus de 5000m par endroits. Ce travail se déroule dans la terminaison orientale du Grand Caucase (en Azerbaïdjan). La région du massif du Sahdag (4243m), au Nord de l’Azerbaïdjan (zone d’étude), a été détaillée, dans ce travail, au niveau de la sédimentologie ainsi que de la géologie structurale. C’est une région en compression avec de nombreux chevauchements et décrochements. La klippe du Sahdag ainsi que celle du Qizilqaya ont été rétrocharriées vers le Nord lors de la phase de compression du Miocène moyen. Des analyses de contraintes et de linéaments ont été faites pour préciser ce système dans la région du Sahdag. Une coupe à travers toute la région a été élaborée et documentée par des mesures et des observations de terrain. Le long de celle-ci, des chevauchements se développent en direction du Nord et sont liés au soulèvement de la zone tectonique de Tufan (zone centrale du Grand Caucase) lors de la compression du Miocène moyen. La coupe a permis de mieux comprendre comment se comportent les structures en profondeur. Une carte tectonique de la région a aussi été dessinée afin de situer les différentes structures principales marquant cette zone et corréler les structures observées dans différentes vallées. Un grand intérêt est voué au taux d’exhumation et de surrection de la région. Une quinzaine d’échantillons ont été récoltés dans le but d’y faire des analyses de traces de fission et de cristallinité de l’illite. Cette dernière donne des résultats correspondant à des roches ayant subi un très faible métamorphisme et ayant été enfouies très peu profondément. Ces résultats donnent des indications précieuses et utiles pour l’étude des traces de fission dans les apatites. Ces types d’analyses prenant beaucoup de temps, les résultats ne feront pas l’objet de ce travail. Sur la klippe du Sahdag se trouve du Sarmatien (Miocène supérieur). Celui-ci peut être très intéressant quant au taux de surrection du massif du Sahdag. En effet, s’il est présent sur la klippe, et c’est le cas selon certains auteurs, cela prouverait une rapide surrection du massif depuis le niveau de la mer à environ 4000m. Dr. Jon Mosar