Première 2012-13 : Introduction Introduction : Quelles questions se

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Première 2012-13 : Introduction
Introduction :
Quelles questions se posent l’économiste, le sociologue et le politiste pour comprendre les
consommations alimentaires ?
Plan du prof (notions)
Introduction : Quelles questions se posent l’économiste, le sociologue et le
politiste pour comprendre les consommations alimentaires ?
1- Comment choisit-on ce que l’on mange ?
(Utilité, contrainte budgétaire, prix relatif)
2- Tout le monde mange-t-il pareil ?
(Normes, valeurs, socialisation différentielle)
3- Pourquoi acheter à d’autre l’alimentation que l’on peut faire soi-même ?
(spécialisation , Echange marchand, gain à l’échange)
4- Comment et par qui est produit ce que l’on mange ?
(Production marchande et non marchande, facteurs de production)
5- Où sont achetés et vendus les biens de consommation alimentaire ?
(Marché)
6- Pourquoi des groupes sociaux se mobilisent-ils contre la « mal-bouffe » ?
(Groupes sociaux, groupe primaire, groupe secondaire))
7- Quelles sont les actions publiques conduites dans le domaine
alimentaire ?
(action publique)
Correspondance avec le programme officiel
Eco 1.1 : Dans un monde aux ressource limitées comment faire des
choix ?
Socio 1.1 (partie) : Comment la socialisation de l’enfant s’effectue-telle ?
Eco1.2 : Pourquoi acheter à d’autres ce qu’on pourrait faire soimême ?
Eco 1.3 (partie) : Que produit-on et comment le mesure t-on ?
Eco 2.1 (partie) : Comment l’entreprise produit-elle ?
Eco 3.1 (partie) : Qu’est-ce qu’un marché ?
Socio 2.2 (partie) : Comment la taille des groupes influe-t-elle sur
leurs comportements et sur leur capacité d’action ?
RC (partie) : Comment un phénomène social devient-il un
problème public ?
Objectifs :
- Les élèves en classe de 2nde ont conduit une enquête par questionnaire sur les pratiques alimentaires : « Qui mange
quoi comment et pourquoi ? ». Cette introduction a pour objectif de repartir de ce travail en révisant les
principales notions abordées tout en introduisant les différents axes du programme de première et en traitant les
points 1.1 et 1.2 de ce programme.
- Permettre aux élèves de s’approprier les démarches de l’économiste, du sociologue et du politiste et de percevoir
l’intérêt de mobiliser ces différentes démarches pour analyser complètement un phénomène social, comme celui
des pratiques alimentaires.
1- Comment choisit-on ce que l’on mange ?
Document 1 : Manger « bio » ou pas ?
Les produits bio sont vendus sensiblement plus cher que les produits agricoles conventionnels ?
VRAI. Le verdict des étiquettes est sans appel. Cet été, l'association Famille rurales a constaté, en magasins et sur les
marchés, un écart de 68 % entre les fruits et légumes bio et conventionnels. Selon Que choisir, en grande surface, le
panier bio est plus cher de 22 % que le même panier composé de marques nationales. (…)
Le prix plus élevé du bio bloque sa croissance ?
VRAI ET FAUX. Les ventes de produits bio ne pèsent que 2 % de la consommation alimentaire nationale. Son prix plus
élevé ralentit la croissance du bio, mais ne l'empêche pas. (…)
Production et consommation décollent : en 2010, 3 000 fermes se sont lancées dans le bio ; les achats de produits bio
ont progressé de 19 % en volume entre 2008 et 2009 ; 9 % des consommateurs consomment au moins un produit bio
par jour. « Une tendance de fond qui reflète une conscience environnementale croissante », se félicite Élisabeth Mercier.
(…)
Les produits bio sont un luxe réservé aux « bobos » ?
FAUX. Claude Colin, du réseau Biocoop à Angers, dénombre, dans sa clientèle, « 20 % de militants de base, fidèles,
aujourd'hui retraités. Une large proportion de familles de 35 à 50 ans qui découvrent et testent le bio petit à petit ; de
jeunes militants de moins de 30 ans qui viennent par souci éthique et écologique »
Un repas bio est forcément plus coûteux ?
FAUX. On peut manger bio sans dépenser plus. Comment ? « En respectant le vieil adage manger de tout, un peu. En
remplaçant une partie des protéines carnées par des protéines végétales, nettement moins chères », répond Lylian Le Goff.
Xavier BONNARDEL, “Manger bio est-il vraiment un luxe ?”, Ouest France.fr, 22 novembre 2010
Q°1 : Quels sont les éléments qui entrent en compte dans la décision de consommer bio ?
Prix… plus cher
Valeurs… souci éthique et écologique
Q°2 : De manière générale qu’est-ce qui explique les choix des individus en matière de
consommation ?
Prix du bien, prix des autres biens, valeurs, goûts.
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Première 2012-13 : Introduction
Document 2 : Comment les économistes raisonnent-ils ?
L’analyse économique fait l’hypothèse que les goûts, les besoins, les préférences des individus sont des données
invariables. Il ne s’agit pas d’une prise de position philosophique sur la question des goûts mais d’un choix
méthodologique. Il se peut que les goûts varient d’un individu à l’autre, et, pour un même individu, d’un moment à
l’autre. Mais on ne peut guère émettre sur cette question autre chose que des idées et des jugements de valeur
impossibles à confronter aux faits. M. Dupont réduit sa consommation de tomates, on peut toujours faire l’hypothèse
qu’il aime moins les tomates qu’auparavant. Mais il ne s’agit pas d’une hypothèse scientifique : il n’y a aucun moyen de
la tester en la confrontant aux faits. L’économiste pour sa part fait comme si M. Dupont aimait toujours autant les
tomates, et cherche les éléments observables et mesurables qui ont changé dans l’environnement de M. Dupont et qui
seraient susceptibles d’expliquer son comportement.(…)
L’analyse économique est une science des contraintes. Elles n’explique pas ce que font les individus par « ce qui se
passe dans leur tête », tout simplement parce que, ne sachant pas ce qui s’y passe, la seule démarche scientifique
raisonnable consiste à ne tenir compte que les contraintes extérieures aux individus, qui, elles, sont observables.
Jacques Généreux, Introduction à l’économie, 3ème édition, Coll Points, Editions Seuil, 2001
Q°3 : Les économistes prennent-ils en compte les goûts des consommateurs ? Pourquoi ?
Les économistes ne prennent pas en compte les goûts des consommateurs car c’est un élément
subjectif, qui ne peut se vérifier scientifiquement. Alors quand ils analysent les comportements
de consommation ils font l’hypothèse quelles critères de goût n’entrent pas en compte et
expliquent les différences de consommation par des éléments objectifs.
Q°4 : Quels sont les éléments observables et mesurables utilisés par les économistes pour
expliquer la baisse de la consommation de tomates de M. Dupont ?
Le prix des tomates, le prix des autres légumes (substitution), sa contrainte budgétaire, la
satisfaction que lui procure la consommation de tomates (utilité).
a- Le prix
Document 3 : Perte ou gain de pouvoir d’achat ?
Indice des prix à la consommation : C’est un
instrument de mesure de l’inflation. Il permet
d’estimer entre 2 périodes données, la
variation moyenne des prix des produits
consommés par les ménages.
Pouvoir d’achat : quantité de biens et services
qu’un certain revenu permet d’obtenir.
Alternatives Economiques, le 5 avril 2012 :
http://www.alternatives-economiques.fr/lepouvoir-d-achat-enberne_fr_art_633_58710.html
Q°1 : Faites une phrase avec les données des 2 courbes correspondant à l’année 2005.
En 2005, le salaire mensuel de base a augmenté de 2,7% par rapport à l’année précédente.
En 2005, les prix ont augmenté de 1,9% par rapport à l’année précédente.
Q°2 : Comment a évolué le pouvoir d’achat entre 2005 à 2007 ?
Pouvoir d’achat a augmenté car sur cette période les prix augmentent moins fortement que les
salaires.
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Première 2012-13 : Introduction
Q°3 : Que se passe-t-il à partir de 2011 ?
A partir de 2011, les courbes se croisent. La courbe des prix est passée au-dessus de celle des
salaires. Autrement dit : les prix augmentent désormais plus vite que les salaires et les Français
perdent du pouvoir d’achat, ce qui alimente le ralentissement de l’économie et la montée du
chômage…
Pour comprendre comment le consommateur effectue ses choix de consommation, l’économiste
s’intéresse donc à l’évolution du niveau général des prix (de tous les prix : inflation) pour connaître
le pouvoir d’achat. Mais il s’intéresse également à l’évolution du prix d’un bien par rapport à
l’évolution du prix d’un autre bien ou de tous les biens. L’économiste s’intéresse alors au prix
relatif.
Prix relatif : C’est un mode de calcul consistant à exprimer l’évolution du prix d’un bien et d’un service
comparativement à l’évolution du niveau général des prix. Il est aussi possible de définir le prix relatif comme le prix
d’un bien dans un autre bien. (ex : un kilo de poivron vaut 2 kilos de tomates)
b- La contrainte budgétaire
Bien : c’est un produit matériel qui découle de l’activité de production (une baguette de pain, un camion…) et qui peut
se stocker.
Service : c’est une activité dont le résultat n’est pas la production d’un bien matériel mais un produit immatériel qui ne
se stocke pas (coupe de cheveux, consultation médicale…).
Document 4 : Qu’est-ce que la contrainte budgétaire ?
Q°1 : Sachant qu’une unité d’aliments est égale à 40 euros et qu’une unité de bien durable est
égale à 200 euros, expliquez les valeurs « 75 » et « 15 ».
Le budget de 3000€ dont dispose le consommateur peut se répartir ainsi :
*75 unités de nourriture à 40€ l’unité et O unité de bien durable.
OU *15 unités de biens durables à 200€ l’unité et 0 unité de nourriture.
Q°2 : Quelle est la signification de chaque point de la droite ? Illustrez avec le point A.
Chaque point de la droite représente les différentes combinaisons possibles de consommation
entre nourriture et biens durables compte tenu de la contrainte budgétaire.
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Première 2012-13 : Introduction
A signifie que le consommateur utilise son budget de 3000€ de la façon suivante :
*50 unités de nourriture à 40€ l’unité = 2000€
ET*5 unités de biens durables à 200€ l’unité = 1000€
Q°3 : Supposons que le prix d’une unité de nourriture passe à 45€. Complétez le graphique
en représentant la nouvelle droite de budget.
Le consommateur pourra donc moins consommer d’unités de nourriture et autant d’unités de
biens durables.
Q°4 : Que se passe-t-il si le budget du consommateur passe à 3 520€ ?
Il consommera plus d’unités de nourriture et de biens durables. La courbe de budget se
déplacera alors vers la droite parallèlement à la droite initiale.
Q°5 : Que suppose ce raisonnement ? Quelle critique peut-on faire à cette hypothèse ?
Ce raisonnement suppose que les individus sont rationnels c'est-à-dire qu’ils font un calcul
précis des coûts/avantages que leurs décisions individuelles entraînent afin de maximiser leur
satisfaction ou utilité. De plus, les individus sont soumis à une contrainte budgétaire : les choix
des consommateurs sont limités par leur revenu et par le prix relatif des biens qu’ils souhaitent
consommer.
Or, les choix de consommation sont bien souvent effectués sur des impulsions où l’humeur de
l’individu, les caractéristiques séduisantes d’un produit (cas des achats en supermarchés).
Donc, l’individu n’est pas tout le temps rationnel.
c- L’utilité
Document 5 : Quelle satisfaction procure la consommation ?
L’utilité marginale est la satisfaction individuelle par la dernière unité consommée d’un bien. Par exemple quand vous
avez soif, vous buvez quelques gorgées d’eau jusqu’à éteindre votre soif. L’utilité totale est la satisfaction globale de
votre besoin. L’utilité marginale est le supplément de satisfaction que vous éprouvez à chaque gorgée d’eau. (…)
Il est raisonnable de penser que l’utilité de la première gorgée d’eau est plus forte que celle de la deuxième, et ainsi de
suite, parce que la soif diminue au fur et à mesure de votre consommation d’eau. Cette observation conduit à énoncer la
loi de l’utilité marginale décroissante avec la quantité consommée.
Jacques Généreux, Les vrais lois de l’économie, Editions du Seuil, 2005
Q°1 : Trouvez un mot qui traduise le sens de la notion d’ « utilité », utilisée par les
économistes.
Satisfaction.
Utilité : satisfaction qu’un agent retire de la consommation d’un bien ou d’un service.
Q°2 : Pourquoi l’utilité est une notion qui intéresse les économistes pour comprendre les
choix des consommateurs ?
Si l’utilité d’un bien ou d’un service est importante, sa consommation sera forte et inversement.
Q°3 : Comment évolue l’utilité au fur et à mesure que la consommation d’un même bien ou
service augmente ?
Plus on consomme un bien ou un service, plus l’utilité qu’on en ressort est faible. Donc l’utilité
de la dernière unité consommée (utilité marginale) est toujours inférieure à l’utilité de la
précédente ; on dit que l’utilité marginale est décroissante.
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Première 2012-13 : Introduction
Comprendre comment les individus font leurs choix de consommation alors même que les
ressources sont limitées, c’est une question que se posent les économistes quand ils analysent la
consommation.
L’économie est la science ayant pour objet l’étude de la production, de la répartition et de la
consommation de ressources rares.
2- Tout le monde mange-t-il pareil ?
Document 6 : … un effet d’âge ou de génération ?
À chaque génération son comportement alimentaire
Le CREDOC (Centre de Recherche pour l'Etude et l'Observation des Conditions de vie)
définit une génération dans le domaine alimentaire par le comportement qu'elle adopte à 25 ans. Une génération est marquée par le comportement
qu'elle adopte à cet âge-là, parce que c'est l'âge moyen de la mise en couple.
- La génération " privation " concerne ceux qui ont entre 90 et 99 ans. Ils ont eu 25 ans entre 1932 et 1941, périodes de crises et de guerre. Leur
comportement se caractérise par la consommation de pommes de terre.
- La génération " rationnement " est représentée par les individus qui ont entre 80 et 89 ans. Ils ont eu 25 ans entre 1942 et 1951. Leur
comportement est assez proche de la génération précédente.
- La génération " réfrigérateurs " regroupe les personnes qui ont entre 70 et 79 ans et ont eu 25 ans entre 1952 et 1961. À cette période, le
réfrigérateur a révolutionné la conservation des aliments. - La génération " robot ménagers " est celle des personnes qui ont entre 60 et 69 ans. Leurs 25 ans, entre 1962 et 1971, ont coïncidé avec le
développement de produits exotiques et le gain de temps dans la préparation des repas.
- La génération " hypermarchés " comprend les Français de 50 à 59 ans. Ils ont eu 25 ans entre 1972 et 1981, époque du développement des
hypermarchés, que cette génération fréquente volontiers. La durée de préparation des repas diminue surtout à partir de cette génération. - La génération " aliments service " correspond à ceux qui ont 40 à 49 ans et qui ont eu 25 ans entre 1982 et 1991. C'est à cette époque qu'ils ont pris
l'habitude de consommer des plats préparés afin de consacrer plus de temps à d'autres activités que la cuisine.
- La génération " hard discount " concerne les individus de 30 à 39 ans. Ils ont fêté leurs 25 ans entre 1992 et 2001. Ils sont moins fidèles aux marques
et davantage concentrés sur le rapport qualité / prix.
À chaque génération, de nouvelles tendances de consommation
Le baromètre du CREDOC 1998-2004 sur les comportements
alimentaires des Français et les données de l'INSEE sur les dépenses alimentaires de 1971 à 2001 permettent de distinguer effets
d'âges et effets de générations sur les modifications des habitudes alimentaires. L'effet d'âge prend en considération l'âge de la cible
aujourd'hui. Dans ce cas, la tendance qui lui est attribuée ne l'intéressera plus ou l'intéressera davantage en vieillissant. L'effet de
génération prend en considération les tendances de consommation alimentaire à l'âge de 25 ans de la cible. La tendance concernera
toujours notre cible quand elle vieillira.
Pour les industriels, il est intéressant de savoir si les tendances exploitées correspondent à
un effet d'âge ou à un effet de génération. Parmi les nouvelles tendances, on trouve :
Moins de régularité dans l'horaire du repas L'heure du dîner est de moins en moins la même chaque soir. Aujourd'hui, elle s'étale
entre 18h45 et 21 h45. Pour le CREDOC, il s'agit davantage d'un effet de génération que de cycle de vie (lié à l'âge). Au même âge (25
ans), le pourcentage des individus ne dînant pas à heure fixe est 3 fois plus important pour la génération " hard discount " que pour
celle de ses grands parents (génération " réfrigérateurs ").
Un développement du plateau-repas au détriment de la table
Le " plateau-repas (le fait de ne pas manger à table) au moins une fois
par semaine " est une pratique qui concerne un ménage sur deux en 2003. Elle ne concernait qu'un tiers des ménages en 1995. Les
Parisiens, les personnes seules, les familles monoparentales et les jeunes sont les plus grands adeptes.
Il s'agit encore d'un effet de
génération. 62 % des individus de la génération " hard discount " font des plateaux-repas contre 30 % de leurs grands parents au
même âge.
Un essor des produits exotiques
La consommation des produits exotiques diminue avec l'âge uniquement chez les plus de 70 ans.
L'effet de génération apparaît avec la génération " robot ménagers " (qui ont entre 60 et 69 ans). Autrement dit, les moins de 70 ans
apprécient ce type de produits et cette tendance ne diminue pas au fur et à mesure qu'ils vieillissent.
Une croissance des produits transformés
L'offre et la demande des produits " prêts à consommer " connaissent une croissance
importante. Ceci est dû à un double effet, d'âge et de génération. Non seulement les nouvelles générations consomment davantage ce
type de produits, mais en plus, ils en consomment davantage à mesure qu'ils vieillissent. Les générations récentes devraient ainsi
privilégier les produits transformés, plats préparés et conserves, au détriment des produits frais.
CREDOC - Consommation et modes de vie - N°196 - Septembre 2006.
LSA - supplément au N°1969-1970 - 12 octobre 2006.
Q°1 : Les différences de comportements alimentaires s’expliquent le plus souvent par des
différences d’âge ou par l’appartenance à une génération différente ? Illustrez votre réponse
à l’aide d’exemples tirés du document.
Les différences de comportement alimentaires s’expliquent plus souvent par un effet de
génération que par un effet d’âge.
Effet d’âge : les différences de consommation de plusieurs personnes s’expliquent par le fait
qu’elles n’ont pas le même âge. Par exemple, c’est parce qu’une personne est jeune qu’elle va
manger au Mc Donald.
Effet de génération : Les différences de consommation de plusieurs personnes s’expliquent par
le fait qu’elles appartiennent à des générations différentes qui ont été socialisées différemment
et n’ont donc pas les mêmes habitudes de consommation. Ce qui signifie qu’en vieillissant
chaque personne conserve son mode de consommation puisqu’il est lié à sa génération et pas à
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Première 2012-13 : Introduction
son âge. Par exemple, une personne jeune va au Mac Donald, mais en vieillissant elle
continuera à y aller
Document 7 : La consommation alimentaire des hommes et des femmes vivant seuls
S’il est d’usage de mettre en avant des différences culturelles ou de niveau de vie pour expliquer les consommations
alimentaires, le genre est également un facteur de différenciation essentiel : l’écart entre hommes et femmes est même
souvent plus grand pour les personnes vivant seules qu’entre jeunes et vieux, diplômés du supérieur et sans-diplôme,
riches et pauvres. Les personnes seules ne sont toutefois pas représentatives de l’ensemble de la population, elles sont
notamment plus âgées, surtout les femmes. (…)
Les femmes vivant seules consacrent à l’alimentation une part plus grande de leur budget que les hommes dans la
même situation. Les produits consommés diffèrent également : elles achètent proportionnellement plus de fruits et
légumes mais moins de viande et d’alcools. Les hommes privilégient plutôt des produits demandant peu de préparation.
Sept produits alimentaires sur dix sont achetés en grande surface, toutefois les femmes les achètent plus souvent sur
les marchés, notamment les fruits, les légumes, le poisson et la viande. Les hommes dépensent plus d’argent pour
l’alimentation hors du domicile : c’est le cas pour les repas au restaurant ou à la cantine, mais surtout pour la
consommation de boissons alcoolisées.
Thibaut de Saint Pol, La consommation alimentaire des hommes et des femmes vivant seuls, INSEE première, n°1194, Mai
2008
Q°2 : Quelles sont les principales différences dans les pratiques de consommation des
hommes et des femmes vivant seuls ?
Homme par rapport aux femmes : moins de fruits et légumes, plus de boissons alcoolisées, plus
de viande. Vont plus dans les grandes surfaces et vont moins au marché et vont plus au
restaurant.
Q°3 : Pourquoi les écarts entre les consommations des hommes et des femmes vivant seuls
sont à nuancer par un effet d’âge ?
Les personnes vivant seules ne sont pas équitablement réparties dans la population. Ainsi les
femmes vivant seules sont plus souvent que la moyenne âgées. En conséquence, leur spécificité
de pratiques alimentaires peu s’expliquer par leur sexe mais aussi par leur âge avancé.
Document 8 : Dis moi ce que tu manges et je te dirais qui tu es…
On pourrait, à propos des classes populaires, parler de franc-manger populaire comme on parle de francparler. Le repas est placé sous le signe de l’abondance (qui n’exclut pas les restrictions et les limites) et surtout de la
liberté : on fait des plats « élastiques », qui « abondent », comme les soupes ou les sauces, les pâtes ou les pommes de
terre et qui, servies à la louche ou à la cuillère, évitent d’avoir à trop mesurer ou à compter-à l’opposé de tout ce qui se
découpe comme les rôtis. On tend à ignorer le souci de l’ordonnance stricte du repas : tout peut ainsi être mis sur la
table à peu près en même temps (ce qui a pour vertu d’économiser des pas), en sorte que les femmes peuvent en être
au dessert, avec les enfants, qui emportent leur assiette devant la télévision, pendant que les hommes finissent le plat
principal ou que le « garçon », arrivé en retard, avale sa soupe. On peut ainsi, au café, se contenter d’une cuillère à café
que l’on passe au voisin, après l’avoir secouée, pour qu’il « tourne son sucre » à son tour. De même, on ne change pas les
assiettes entre les plats.
Au « franc-manger » populaire, la bourgeoisie oppose le souci de manger dans les formes. Les formes, ce sont
d’abord des rythmes, qui impliquent des attentes, des retards, des retenues ; on n’a jamais l’air de se précipiter sur les
plats, on attend que le dernier à se servir ait commencé à manger, on se sert et se ressert discrètement. On mange dans
l’ordre et toute coexistence de mets que l’ordre sépare, rôti et poisson, fromage et dessert, est exclue : par exemple,
avant de servir le dessert, on enlève tout ce qui reste sur la table, jusqu’à la salière, et on balaie les miettes.
Pierre Bourdieu, La Distinction, éditions de Minuit, 1979.
Q°4 : Remplir le tableau suivant en vous aidant du texte.
Quels sont les plats
consommés ?
Classe populaire
Bourgeoisie
Plats élastiques et abondants : soupes, Plats raffinés, petites quantités : rôtis,
plats en sauce, pâtes, pomme de terre, poissons, légumes verts…
pain…
Comment sont
Tous les membres de la famille mais pas Tous les membres de la famille et ce
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Première 2012-13 : Introduction
organisés les repas ?
-qui est à table ?
-ordre des plats ?
-rythme du repas ?
forcément tous en même temps, chacun jusqu’à la fin du repas.
peut se lever à tout moment s’il a fini, s’il
va finir devant la télé…
L’ordre des plats est respecté, on
débarrasse chaque plat avant de
Les plats sont tous posés sur la table et commencer le suivant, on ne mélange
l’ordre n’est pas bien défini.
pas les mets.
Rythme du repas variable en fonction de
-quelles manières doit- chacun.
on respecter ?
Peu de manières à respecter, le repas est
pris librement, sans restriction (ex de la
cuillère à café).
Quel est le nom donné
par Bourdieu à chaque
type de repas ?
Le franc-manger populaire
Rythme du repas lent, on ne se précipite
pas sur la nourriture et on attend que
chacun est fini avant de passer au plat
suivant.
Beaucoup de manières à respecter,
normes du repas très établies.
Manger dans les formes
L’alimentation des classes populaires met en évidence un désir de ne pas devoir compter (choix
d’aliments traditionnels, peu coûteux mais nourrissants, qui « tiennent au corps »), tandis que celle
des classes supérieures est plus coûteuse et davantage guidée par des normes diététiques et
esthétiques ou la recherché d’économies de temps (plats préparés).
Le titre du document signifie que l’alimentation est révélatrice du milieu social auquel on
appartient. Elle peut ainsi permettre, dans une certaine mesure, de nous identifier socialement.
Les différences dans les choix d’alimentation reflètent des différences à la fois de niveaux de vie
(aliments plus ou moins coûteux) et de styles de vie (autoconsommation ou au contraire plats
préparés, conformité aux recommandations médicales…).
La culture de chaque catégorie sociale peut expliquer ces différences. Cette culture se transmet par
la socialisation qui peut être différente en fonction du genre, de l’âge ou la catégorie sociale, on
appelle cela la socialisation différentielle.
Culture : C’est donc l’ensemble acquis des manières de penser, d’agir, de sentir propre à un groupe et qui le différencie des
autres. Chaque culture est constituée d’un ensemble de valeurs, de normes.
Valeurs : il s’agit d’idéaux, de principes d’action reconnus comme estimables et désirables par les membres d’une
société. C’est en fait des buts qui sont proposés à la collectivité et qui permettrons de définir ce qui est bien par rapport
à ce qui est mal, ce qui est estimable par rapport à ce qui ne l’est pas.
Exemple : réussite sociale, profit, respect d’autrui, liberté, égalité, fraternité, justice, famille, charité.
Normes : sont des règles de conduite qui définissent les comportements permettant d’atteindre ces idéaux.
Culture
Ensemble de caractéristiques acquises et
partagées par un groupe de personnes
Elle se compose
Valeurs
Normes
Pratiques sociales
et culturelles
C’est-à-dire
Grands principes, idéaux
(ex : respect)
Règles de conduite de la vie
quotidienne (ex : règles de
politesse)
Modes de vie : visite
musées, vacances,
fréquentations…
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Première 2012-13 : Introduction
Nous venons d’avoir une approche sociologique des consommations alimentaires.
Les sociologues se posent d’autres questions que les économistes quand ils analysent la
consommation.
La sociologie étudie les phénomènes sociaux c'est-à-dire la manière dont les individus vivent et
s’organisent en société. Plus précisément il analyse la manière dont ils se comportent par rapport à
un phénomène social, par rapport à certains critères comme l’âge, le genre, l’origine sociale...
3- Pourquoi acheter à d’autres l’alimentation que l’on peut faire soi-même ?
Document 9 : Préparer ses légumes ou acheter « tout prêts » ?
Q°1 : On constate que l’on achète souvent à d’autres l’alimentation que l’on pourrait faire
soi-même. Proposez des hypothèses d’explications.
Lister les propositions au tableau : féminisation de la population active, répartition inégale des
tâches domestiques…gain de temps, plus de variété des produits, parfois moins cher car produit
en plus grande quantité...
Document 10 : La difficile conciliation travail-famille pour les femmes
Avoir une famille c’est concrètement, assurer un certain nombre de tâches matérielles et psychologiques qui prennent
du temps et qui peuvent, de surcroît, être génératrices de tensions et de charge mentale. Les tâches familiales et
domestiques représentent en effet un poids considérable. Le temps domestique est, en quantité, très lourd, puisqu’il
constitue pour la moyenne des femmes le deuxième temps, devant le temps de travail et de formation.
Dominique Méda, Concilier travail et famille. Deux valeurs fortes en concurrence, Informations sociales, 2005/8, n°128.
Q°2 : Montrez comment la possibilité de « faire faire » une partie des tâches domestiques
permet aux femmes de concilier plus facilement travail et famille.
« Faire faire » le ménage, une partie de la confection des repas, la garde des enfants… permet
aux femmes de dégager du temps pour avoir une activité professionnelle.
Il s’agit d’une forme de division du travail à l’échelle de la société où chacun a une
spécialisation.
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Première 2012-13 : Introduction
Document 11 : Quels sont les gains à l’échange pour les économistes ?
Une famille pourrait essayer de subvenir à tous ses besoins - cultiver ce qu’elle mange, coudre ses propres vêtements,
se fournir elle même en spectacle, écrire ses propres manuels d’économie. Mais essayer de vivre de cette manière serait
extrêmement difficile. La clé d’un bien meilleur niveau de vie pour tout le monde est l’échange, par lesquels les
individus se répartissent entre eux les tâches et chaque personne fournit un bien ou un service que les autres désirent
en échange de différents biens et services qu’elle désire elle-même.
Les raisons pour lesquelles nous avons une économie, et non pas de nombreux individus auto-suffisants, est qu’il y a
des gains à l’échange : en divisant les tâches et en échangeant, deux personnes peuvent obtenir chacune davantage de
ce qu’elles désirent qu’en essayant d’être autosuffisante. Les gains à l’échange proviennent en particulier de cette
division des tâches que les économistes appellent la spécialisation - une situation dans laquelle chaque individu
s’engage dans une activité différente. (…)
Une économie dans son ensemble peut produire davantage quand chaque individu se spécialise dans une tâche et
échange avec les autres.
Paul Krugman et Robin Wells, Macroéconomie, de Boeck, 2009
Q°3 : Pourquoi l’échange est-il individuellement plus avantageux que l’autosuffisance selon
les économistes ?
On ne pas tout produire nous-même : besoin de compétences vastes dans tous les domaines, de
matériel, de locaux, de temps…=> très coûteux => échange marchand nécessaire.
L’échange est basé sur la spécialisation qui rend individuellement plus efficace dans son
domaine, ce qui permet de produire plus à un prix intéressant (lié aux grandes quantités
produites). Ainsi chacun peut dans l’échange obtenir davantage qu’en autarcie.
Echange marchand : transaction entre un offreur et un demandeur au cours de laquelle s’échangent des biens et des
services en contrepartie de monnaie.
Q°4 : Expliquez pourquoi la spécialisation permet d’augmenter l’efficacité de la production.
La spécialisation accroît l’habileté dans son domaine, elle permet d’acquérir une expérience qui
rend plus efficace. (Effet d’apprentissage)
Cet avantage de la spécialisation et de la division du travail a été en premier mis en avant par un
économiste du 18ème siècle : Adam SMITH (Economiste écossais, 1723-1790)
L’efficacité de la production se mesure grâce à la notion de productivité.
Productivité : rapport entre la production et les moyens mis en œuvre pour l’obtenir.
Q°5 : La spécialisation est-elle également avantageuse à l’échelle d’un pays ?
Chaque pays a intérêt à se spécialiser dans un domaine et à commercer avec d’autres pays. Il
pourra produire plus, échanger le surplus et acquérir à l’étranger ce qu’il ne produit pas.
Ainsi, la France est plus spécialisée dans la production agroalimentaire et l’Allemagne dans
l’automobile.
Adam Smith avait théorisé ces avantages de la spécialisation internationale (Théorie des
avantages absolus : Chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production pour lequel il dispose
d’un avantage absolu, c'est-à-dire d’un coût unitaire de production plus bas que dans les autres pays,
et à acheter à l’étranger des biens qu’il pourrait produire, mais à un coût plus élevé).
Un autre économiste David Ricardo (économiste britannique, 1772-1823) a ensuite prolongé et
approfondi la théorie de Smith (Théorie des avantages comparatifs : Les pays ont intérêt à se
spécialiser dans la fabrication de produits pour lesquels ils sont les plus avantagés ou les moins
désavantagés.) en montrant que la spécialisation internationale permettait la baisse des prix et la
croissance de la production mondiale et qu’elle était profitable à tous les pays.
Spécialisation : Processus par lequel les individus (ou les pays) développent une activité pour laquelle ils disposent
d’une compétence, d’un avantage particulier. La spécialisation conduit au développement de la division du travail.
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Première 2012-13 : Introduction
4- Comment et par qui est produit ce que l’on mange ?
Q°1 : Que faut-il pour produire à manger ?
Légumes, céréales, fruits, viande, four, plats, ustensiles, cuisinier(e)….
Q°2 : Classez tout ce qu’il faut pour faire à manger dans ces 3 colonnes.
Facteur travail
Facteur capital (capital fixe)
Consommation intermédiaires
(capital circulant)
cuisinier(e)….
four, plats, ustensiles,
Légumes, céréales, fruits,
viande,
Ce sont les facteurs de production.
La production est une activité économique visant à transformer la nature pour créer des biens et des services grâce à
l’utilisation d’un travail rémunéré. Activité socialement organisée qui combine des facteurs de production pour
produire des biens et des services.
Facteurs de production : Ensemble des éléments nécessaires à la production d’une bien ou d’un service, à savoir le
travail et le capital fixe et circulant.
Consommations intermédiaires : Tout ce qui est acheté à l’extérieur pour produire et qui est détruit ou transformé
lors du processus de production.
Q°3 : Existe-t-il la possibilité d’obtenir un service de restauration gratuitement ou à un prix
largement inférieur à ce que coûte le repas ?
Oui, cette possibilité existe : les restaurants du cœur, la cantine du lycée.
Ce sont des productions non marchandes.
Production non marchande : production qui est fournie à la collectivité à titre gratuit ou quasi gratuit, c’est à dire
dont le prix représente moins de 50% des coûts de production (coûts de production : ensemble des dépenses
nécessaires pour produire un bien ou un service).
Toutes les autres productions de biens alimentaires (plats, fruits, légumes…) ou de services
alimentaires (restauration) sont des productions marchandes, car elles sont vendues.
Production marchande : production vendue à un prix qui couvre au moins 50% des coûts de production.
Attention : une production non marchande est gratuite pour celui qui en bénéficie mais elle a un
coût, qui est financé soit par la collectivité (impôts, cotisations sociales, subventions) ou par des
dons.
Les organisations qui produisent s’appellent les organisations productives
Les organisations productives que l’on classe dans le secteur marchand sont les entreprises. Il
existe différents types d’entreprises : les entreprises publiques ou privées dont celles à but lucratif
et d’autres non (secteur de l’économie sociale et solidaire)
Entreprise : Unité de production vendant des biens et des services sur un marché. La finalité de la production et de la
vente d’une entreprise privée est la réalisation d’un profit.
Entreprise publique : Entreprise dont le capital social est majoritairement détenu par l’Etat. Ainsi l’Etat peut exercer
directement ou indirectement une influence dominante sur ces entreprises. Elles répondent le plus souvent à une
mission de service public.(service fourni à la collectivité particulièrement utile, souvent pas assez rentable pour une
entreprise privée). Ex : SNCF
Q°4 : Citez des entreprises privées dans le secteur de la restauration.
Restaurants, Mac do…
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Première 2012-13 : Introduction
Les organisation productives que l’on classe dans le secteur non-marchand s’appellent les
administrations : il y a les administrations publiques et les associations (ISBLSM).
Une organisation productive n’est une entreprise que si son activité principale est marchande.
Administration publique : organismes publics qui dépendent donc de l’Etat ou des collectivités locales et qui
produisent des services non marchands.
Association : Unité de production regroupant un ensemble de personnes désireuses d’agir dans un but commun non
lucratif, le plus souvent à vocation culturelle, sportive, ou caritative. But autre que de partager les bénéfices.
Document 12 : Le coût d’un repas à la cantine
Un repas est facturé aux familles en moyenne 2,70€ en Primaire et 3,30€ en Secondaire..
Pour un fournisseur qui facture à une Mairie en moyenne 2€ hors taxes, le prix des denrées va représenter 1,37€, la
main d'oeuvre 0,24€ , ... et sa marge 0,06 € (chiffres 2000).
Scandaleux ? non bien sûr : selon nos estimations, au coût de fabrication et fourniture des repas, s'ajoutent les frais de
personnel communal (3,30€ /repas) qui assure la préparation, les services, l'animation du temps périscolaire
(interruption entre midi et deux heures).
Il faut aussi ajouter les frais d'électricité, d'eau, d'entretien, ... et l'ensemble des frais de gestion: 1,50€.
Pour un total d'environ 6,4€à 7,50€ par repas en primaire et jusqu'à 10€ au collège et au lycée, qui est donc
partiellement pris en charge par la collectivité.
http://www.cantinescolaire.net/Prixrepas/prixrepas.html
Q°5 : Quelle est l’organisation productive qui fournit les repas à la cantine où vous mangez ?
Lycée : administration publique (région)
Q°6 : Qui paye le coût du repas ?
En partie par les familles et en grande partie par la région.
Q°7: D’où vient l’argent des administrations publiques ?
Impôts, cotisations sociales = prélèvements obligatoires
Q°8 : La production d’un repas par la cantine scolaire est une production marchande ou non
marchande ?
Production non marchande.
Prélèvements obligatoires : ensemble des impôts et des cotisations sociales versés par les agents économiques aux
administrations publiques (Etat, collectivités locales, sécurité sociale)
Document 13 : Les restaurants du coeur
Q°9 : Complétez à partir du site : http://www.restosducoeur.org/
Date de création : 1985
Par qui : Coluche
Objectifs : Aider et d'apporter une assistance bénévole aux personnes
démunies, notamment dans le domaine alimentaire par l'accès à des
repas gratuits, et par la participation à leur insertion sociale et
économique, ainsi qu'à toute l'action contre la pauvreté sous toutes ses
formes. Différentes actions : aide alimentaire, les bébés du coeur, logement,
insertion par l’emploi…
Ressources :
- Dons (40 %),
- Concert des enfoirés (21 %),
- Subventions de l’Union européenne et autres organismes (33%)…
Type de production : non marchande
Type d’organisation : association à but non lucratif
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Première 2012-13 : Introduction
5- Où sont achetés et vendus les biens de consommation alimentaire ?
Document 14 : Un marché ?
La plupart des économistes considèrent qu’il y a
marché chaque fois qu’il y a échange. Pendant des
milliers d’années, les sociétés ont affecté un lieu précis
à la réalisation des échanges, en créant notamment des
« places de marché » dans les villes et les villages. Lors
des foires périodiques, les vendeurs apportaient leurs
produits, marchandaient les prix avec les acheteurs et
empochaient les bénéfices de leur commerce. En
économie, le concept de marché décrit toute situation
où se produisent les échanges, même si ces « marchés »
ne ressemblent pas tous au marché du village
traditionnel ou aux marchés financiers modernes. Dans
les centres commerciaux actuels, les consommateurs
marchandent rarement les prix.
J. Stiglitz, Principes d’économie moderne, De Boeck
Université, 3ème édition, 2007
Q°1 : Qu’est-ce qu’un marché ?
C’est un lieu de rencontre entre les acheteurs et les vendeurs et où s’opèrent les échanges entre
eux pour un certain prix.
Les acheteurs sont appelés «demandeurs» et des vendeurs sont appelés « offreurs».
Q°2 : Citez divers exemples de marchés.
Marché du village, supermarché, marché de gros, marché à la criée, … mais aussi : marché du
travail, marché des capitaux, marchés des changes, marché de l’immobilier…
Q°3 : Tous les marchés correspondent-ils à un lieu de rencontre concret ?
Non, les marchés peuvent être réels ou fictifs.
Le marché peut désigner un lieu virtuel, fictif où la transaction se fait à l’aide des NTIC
(téléphone, Internet) :ex le marché des changes O et D de monnaie nationale et d’autres pays
(devises) émanent des banques par l’intermédiaire de techno de communication modernes.
Marché : lieu réel ou fictif où la rencontre entre l’offre (les vendeurs) et la demande (les acheteurs) permet la
formation d’un prix auquel s’opèrent les transactions.
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Première 2012-13 : Introduction
6- Pourquoi des groupes sociaux se mobilisent-ils contre la « mal-bouffe » ?
La vie en société fonctionne nécessairement sur l’appartenance à de groupes sociaux. La
sociologie analyse la formation et le fonctionnement de ses groupes notamment ses capacités de
mobilisation pour faire entendre les revendications dont ils sont porteurs.
Pour que les individus forment un groupe social, il faut que les membres entretiennent des
relations, directes ou indirectes, et on conscience d’appartenir à la même entité (les élèves du
lycée). Attention, un groupe social est différent d’une catégorie sociale est un ensemble
d’individus qui ont simplement une caractéristique commune (ex les personnes vivant sous le seuil
de pauvreté).
Il y a plusieurs types de groupes sociaux : groupe primaire / groupe secondaire.
Groupe primaire : rassemble des individus ayant des liens forts et durables (ex la famille, amis), c’est un groupe de
petite taille.
Groupe secondaire : rassemble des individus ayant des liens dus à une situation particulière et qui disparaitront en
même temps que cette situation (ex des individus participant à un festival de hard rock). C’est une relation plus
utilitariste où les rapports sont plus informels et moins chargés d’intensité (syndicats, partis)
Document 15 : Ferme des mille vaches
Un projet de ferme gigantesque provoque de vives oppositions dans la Somme…
Mille vaches et 750 génisses et veaux: le projet de ferme géante, qui doit voir le jour sur les communes de Drucat et
Buigny-Saint-Maclou dans la Somme, au nord d’Abbeville, provoque la colère des riverains et des écologistes. Tandis
que José Bové qualifie le projet de «truc de cinglé» , une association locale, Novissen (Nos villages se soucient de
l’environnement) mène une campagne pour faire stopper le projet, soumis à un accord préfectoral qui ne sera donné
qu’après les législatives. Plus largement, c’est l’avenir de l’élevage en Europe qui est en jeu. (…)
Concentrer un millier d’animaux dans une seule ferme représente en effet un risque: nuisances sonores et olfactives
liées aux boues d’épandage et à l’augmentation du trafic routier, risques sanitaires et non-respect du bien-être animal
sont dénoncés, entre autres, par Novissen. (…)
Alors que la moyenne des troupeaux français s’élève à 44 vaches, et que moins de 2% des élevages comptent plus de
100 bêtes, le projet des mille vaches amènerait la France à suivre un modèle intensif, déjà expérimenté aux Etats-Unis
et en Amérique du Sud. Si le préfet donne son feu vert à la SCEA de la Côte de Justice, porteuse du projet, le cheptel
pourra augmenter progressivement entre 2012 et 2015, parallèlement à la construction d’une stabulation de 950
places en logettes raclées (comprendre une étable géante pour mettre les vaches en batterie), trois bâtiments pour les
génisses et les veaux, des annexes, silos et plateformes de stockage, pour un budget de cinq 5 à 6 millions d’euros. (…)
Audrey Chauvet, 06/06/2012, 20minutes.fr,
Entre 500 et 1.000 personnes, selon les organisateurs, ont manifesté samedi après-midi dans la capitale samarienne,
brandissant des banderoles dénonçant «l'agriculture business». Une première manifestation en février avait réuni entre
600 et 700 personnes à Abbeville.
23/06/2012, 20minutes.fr
Q°1 : Pourquoi les opposants au projet de la ferme de 1000 vaches forment-ils un groupe
social ?
Les opposants réunis autours de l’association Novissen et de José Bové forment un groupe
social car ils forment une unité dont ils ont conscience.
Q°2 : A quel type de groupe social correspond ce collectif d’opposants au projet ?
C’est un groupe social secondaire, car les membres entretiennent des relations fonctionnelles,
utilitaires, dans le but de faire stopper le projet de la construction de la ferme des 1000 vaches.
Q°3 : Qu’est-ce qui a poussé le groupe à se mobiliser et quels sont ses moyens d’actions ?
Ces personnes se sont rassemblées autour d’une revendication qui est le refus de l’ouverture
d’un élevage intensif de vaches, car ils considèrent que cela aura des conséquences
environnementales mais également sur la santé publique. Ils ont pris conscience de cet intérêt
commun et cela les a conduit à se mobiliser pour le défendre. Ils ont organisé leur mobilisations
autour de manifestations, alerte des médias et des politiques, ( aussi pétition : pas dans le doc).
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Première 2012-13 : Introduction
7- Quelles sont les actions publiques conduites dans le domaine alimentaire ?
Document 16 : Actions publiques dans le domaine de l’alimentation
Agence française de sécurité sanitaire des aliments (ANSES )
Établissement public à caractère administratif, l'Anses est placée sous la tutelle des ministères chargés de la santé, de
l'agriculture, de l'environnement, du travail et de la consommation.
Elle a été créée le 1er juillet 2010 par la fusion de deux agences sanitaires françaises : l'Afssa (Agence française de
sécurité sanitaire des aliments) et l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail). En
reprenant leurs missions et moyens respectifs, l'Anses offre une lecture transversale des questions sanitaires en santé
humaine, animale et végétale. (…)
En santé humaine, l'Agence évalue les propriétés nutritionnelles et fonctionnelles des aliments, ainsi que l'ensemble
des risques auquel l'Homme peut être exposé au travers du travail, de 'environnement et de l'alimentation.
L'Anses a aussi compétence dans le champ du médicament vétérinaire, et elle assure l'évaluation avant mise sur le
marché des pesticides et des biocides, ainsi que des produits chimiques dans le cadre de la réglementation Reach.
http://www.anses.fr/
Programme national nutrition santé (PNNS) / Plan d’obésité (PO)
Les objectifs nutritionnels de santé publique sont fixés par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP).
Ces objectifs nutritionnels structurent les orientations stratégiques et servent de base pour définir les actions prévues
pour le Programme national nutrition santé (PNNS) et le Plan obésité (PO). Le PNNS est une structure de pilotage au
niveau national. Son objectif est de proposer des recommandations fiables et scientifiquement validées, pour aider la
population et les professionnels du secteur à décrypter les informations parfois contradictoires que l’on entend tous les
jours sur la nutrition.
Ces objectifs quantifiés ont été regroupés selon quatre axes.
1. Réduire l’obésité et le surpoids dans la population
2. Augmenter l’activité physique et diminuer la sédentarité à tous les âges
3. Améliorer les pratiques alimentaires et les apports nutritionnels, notamment chez les populations à risque
(augmenter la consommation de fruits et légumes ; réduire la consommation de sel ; augmenter les apports en calcium
dans les groupes à risque ; promouvoir l’allaitement maternel….)
4. Réduire la prévalence des pathologies nutritionnelles (dénutrition, troubles du comportement alimentaire)
http://www.mangerbouger.fr/
LOI n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, Article 30
« Les distributeurs automatiques de boissons et de produits alimentaires payants et accessibles aux élèves sont
interdits dans les établissements scolaires à compter du 1er septembre 2005. »
http://www.legifrance.gouv.fr
Q°1 : Quel est le nom et la mission des 2 organismes présentés dans le document.
Agence française de sécurité sanitaire des aliments (ANSES ) : veiller à la sécurité alimentaire
Programme national nutrition santé (PNNS) / Plan d’obésité (PO) : Informer et faire des
recommandations à la population concernant l’alimentation pour améliorer la santé publique.
Q°2 : Quels sont les moyens d’action dont dispose l’Etat pour mener des actions sur la
question de l’alimentation ?
Faire des recherches sur certains risques, évaluer les risques de certains produits, ne pas
autoriser la mise sur le marché de certains produits, faire des lois (interdiction des
distributeurs de boissons sucrées à l’école).
L’action conduite par l’autorité politique en vue de rechercher des solutions aux problèmes d’une
société s ‘appelle l’action publique. Cette action est coordonnée et impulsée par les pouvoirs
publics mais en général elle implique une coordination de nombreux acteurs (notamment
associations).
Action publique : Combinaison spécifique de lois, d’affectation de crédits, d’administrations et de personnels dirigés
vers un ensemble d’objectifs en vue de chercher des solutions aux problèmes publics.
Les questions relatives aux conflits sociaux et aux politiques publiques sont des questions qui
intéressent le politiste qui est spécialisé dans la science politique ou la sociologie politique.
La science politique a pour objectif d’étudier les rapports de pouvoir entre les individus, les
groupes et surtout au sein de l’Etat. Elle s’intéresse au pouvoir politique.
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