MUSIQUE - Gens de la Caraïbe

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MUSIQUE
Dobet Gnahoré
Il était une fois, à Abidjan, une communauté nommée Village Ki-Yi où tous les habitants étaient artistes.
Ils y créaient et diffusaient leur théâtre, leurs musiques, leur danse, leurs peintures. Couvert de feuillage
de manguiers, de palmiers, de bananiers ou d’arbres de la forêt, du haut de sa plate-forme, le village
dominait la cité U du quartier de la Riviera 2 d’Abidjan.
Un jeudi soir, affalé dans son fauteuil, un père dudit village savourait pudiquement les joies du retour au
bercail, après une longue tournée au Québec. Le tohu-bohu des retrouvailles qui couvrait le séjour des
Gnahoré fut soudain traversé par la voix pubère de sa fille aînée qui avait alors douze ans. Une voix
haut perchée, couleur chagrinée, le timbre clair, un ton à la fois séducteur, suppliant, autoritaire. Un jeu
espiègle soutenu par la ferme résolution d’obtenir gain de cause. « Papa, je ne veux plus aller à l’école.
Je veux rester au Village comme toi » et le père de répondre : « Mais ça va, on ne s’énerve pas, calmetoi. Y’a pas besoin de crier comme si tu faisais palabre » L’institutrice de l’école primaire publique du
quartier ne verra plus la fille aînée de M. Gnahoré. Elle avait choisi l’école du Village Ki-Yi.
Ce n’est pas un conte de la brousse. C’est l’histoire de Dobet, fille de Boni Gnahoré, maître tambour,
comédien, chanteur, membre fondateur de ce village artistique aux valeurs panafricanistes affirmées et
revendiquées par sa directrice, Wéré Wéré Liking.
Dobet y grandira en apprenant les arts de la scène avec ses camarades aux côtés de tous les habitants
du village : théâtre, danse, percussions, chant.
Un matin de 1996, sac à dos et guitare en bandoulière, arrive un jeune Français, Colin Laroche de
Féline, en quête de cultures du monde. Venu pour 3 mois, il restera 3 ans, fasciné par le choix de vie si
particulier de cette micro communauté artistique autogérée.
Dobet et Colin se lient par l’art et par le cœur, pour le meilleur et pour le plus casse-tête. Les soirs de
clair de lune, sous le feuillage de la cour familiale, sur les accords de guitare acoustique de Colin, Dobet
improvise de tendres mélodies ainsi que des chants inquisiteurs et dénonciateurs. Les compositions
s’amoncellent et les résultats suscitent l’intérêt de tout le Village, mais aussi des grands frères, Ray
Lema et Lokua Kanza, qui passent régulièrement par là.
De cette union musicale naît le duo « Ano Neko » (« Créons ensemble » en dida) qui, de retour en
France, se produit une centaine de fois sur scène. En 2003, Contre-Jour Belgique se joint à l’aventure,
recentre le projet artistique sous le nom de Dobet Gnahoré et produit, dans la foulée, un premier album
intitulé « Ano Neko » qui fait le lien avec leur histoire récente (CJ014). Dobet et Colin s’entourent d’un
choriste bassiste, Nabil Mehrezi, et d’un percussionniste, Laurent Rigaud, pour effectuer un véritable
tour du monde qui les voit défendre cet opus en concert à plus de 220 reprises de mars 2004 à
novembre 2006.
Mardi 17 avril à l’Institut Français d’Haïti
Jeudi 19 avril au Rex Théâtre
Trois ans après « Ano Neko », voici « Na Afriki », consacré au regard que Dobet Gnahoré porte sur son
Afrique. La chanteuse y parle librement de l’amour, de la mort et de la place - et de l’exploitation - de la
femme et des enfants dans la société africaine d’aujourd’hui, avec, en fil rouge lancinant, son credo : les
ressources que l’Afrique doit trouver par elle-même, en elle-même. Avec « Na Afriki », Dobet présente
un album aux sonorités et aux rythmes panafricains variés, interprété dans différentes langues... Un
bien bel ouvrage !
Fanm Zile
Samedi 14 avril à l’Institut Français d’Haïti
Fanm Zile est un groupe de femmes appelé Houdjenikon (chef de choeurs). Ces reines chanterelles
nous amènent au coeur des temples, mêlant le sacré et le profane, elles obéissent en cela au regleman
vaudou. Véritable bible du Hounfor, ces chants questionnent et cherchent à résoudre les problèmes de
leur communauté mais aussi de la société. Loin de l’exhibition et du sensationnel, Fanm Zile livre aux
néophytes les rythmes vaudou portés par leurs voix dévotionnelles.
Nadège Robertson Tippenhauer feat N’Didgenous
Mercredi 25 avril à l’Institut Français d’Haïti
(info à venir)
Jeudi 26 avril à l’Institut Français d’Haïti
Nadège Dugravil
Après plusieurs expériences dans le théâtre dont une tournée nationale avec la compagnie Dram’art,
Nadège intègre la compagnie NOUS en tant que comédienne mais aussi chanteuse. Sa carrière prend
alors une dimension internationale, elle part en Belgique puis à Paris pour une série de représentations
de la pièce Service, Violence, Série de Guy Régis Junior. Artiste au talent reconnu, elle est sollicitée à
de nombreuses reprises par de grands noms de la scène artistique haïtienne : Wooly St Louis, Syto
Cavé, Beethova Obas ou encore Emeline Michel. Elle a ainsi l’opportunité de se produire dans les lieux
incontournables de la scène portoprincienne : le Rex Théâtre, le Parc de la Canne à sucre ou encore au
kiosque Occide Jeanty. A la fois chanteuse et comédienne, elle a été retenue comme soliste dans deux
projets de coopération artistique d’envergure : l’adaptation créole de la comédie musicale française
Starmania et l’opéra écrit par Rassoul Labuchin Le Mariage de Lenglensou, grâce auxquels elle a pu, à
nouveau, sillonné les routes du pays. Nadège travaille actuellement en studio pour préparer la sortie de
son premier album.
Eline Fleury
Née un 28 janvier à Port-au-Prince, fille d’une commerçante et d’un ingénieur, malheureusement
disparus, Eline commence à chanter à l’église. En 1993, elle intègre la chorale de la chapelle St Yves
de Delmas 5, six années plus tard, elle part fonder sa propre formation, toujours au sein de l’église.
Très vite, elle entame prestations sur prestations lors des soirées dansantes des grands restaurants de
la capitale. Son amour pour la musique conduit Eline vers une carrière d’animatrice radio. Chaque
matin, derrière le micro de Radio Soleil, elle anime une émission de musique compa « Soleil Variétés ».
Grâce à sa voix mélodieuse et à ses connaissances dans le domaine, elle se fait rapidement un
auditoire fidèle parmi les mélomanes. Celle qui est fière d’animer une émission compas, sur une station
religieuse de surcroît, explique la recette de son succès : « Sur les ondes, j’ai banni les chansons qui
racontent des obscénités. Mon choix va plutôt vers les œuvres qui ont des mélodies entraînantes et
bien travaillées. » Economiste de formation, Eline a également créé sa propre entreprise d’animation
musicale et prépare actuellement son premier album, fusion de jazz et de compa.
Sophonie Louisius
Vous ne connaissez probablement pas encore son nom mais beaucoup connaissent déjà son visage.
Chanteuse de gospel au sein de deux chorales : Shaaïl Gospel et Hodly mass Choir, Sophonie Louisius
est l’une des grandes révélations de l’adaptation créole de l’opéra rock Starmania, initiée par
l’association Haïti en Scène. Sa voix hors du commun a en effet permis à Sophonie d’être retenue pour
interpréter le rôle de Marie-Jeanne la serveuse automate, personnage phare de la comédie musicale.
La justesse de son timbre ainsi que la profondeur de sa voix font d’elle une artiste à part entière.
EXPOSITION
Paskal
Plasticienne confirmée, le travail de Pascale Faublas, Paskal de son nom d’artiste, se situe entre
artisanat et plastique contemporaine. Après avoir exposé dans les grandes galeries de Port-au-Prince,
elle a été sollicitée pour des exhibitions en Europe, notamment en France et en Belgique. Son œuvre
repose sur une recherche des matières et des matériaux que lui procure son environnement. Elle
assemble et superpose les éléments du quotidien donnant à voir une réalité autre, Paskal poursuit ainsi
sa réflexion sur les racines culturelles et ethnologiques d’Haïti.
Lissa Jeannot
Installée à Jacmel depuis bientôt 4 ans, Lissa Jeannot est une artiste qui travaille en adéquation avec la
nature. Sa grande maîtrise des techniques de cuisson de la terre font d’elle l’une des plus grandes
céramistes d’Haïti. Ses œuvres reflètent à la fois son savoir faire et la réflexion qui les alimente. Longue
maturation sur le pays et sur la nature humaine, les sculptures de Lissa se donnent à lire telle une
confession intime et universelle.
Ifé Day
A 19 ans, Ife, fille de Pascale Faublas, étudie au Collège Alcibiade Pommayrac à Jacmel, sa ville
d’adoption depuis plusieurs années. Depuis sa plus tendre enfance, elle baigne dans le milieu
« artistico-intello-militant » haïtien. Curieuse, sensible, certainement douée, Ife s’essaie à plusieurs
disciplines artistiques : musique, expression corporelle, peinture… Si l’on retrouve dans son œuvre,
l’influence certaine de sa mère par l’utilisation et le traitement des matériaux de récupération, Ife révèle
cependant une sensibilité qui lui est propre.
Samedi 14 avril à l’Institut Français d’Haïti
Vernissage de l’exposition
Cette exposition, inspirée du syncrétisme catholico-vaudou présente une série de collages d’images,
d’objets et figurines de ces trois artistes.
Dans mes rêves, certains loas m’invitent souvent à chanter, à danser avec eux.
Pour rêver toujours, j’ai attaché ce ruban rouge à leurs côtés.
Pour les garder avec nous toujours
Aussi, Paskal, Lissa et moi, nous nous sommes retrouvées, nous nous sommes aimées de par nos
couleurs, de par nos rires…
Ife
CONFERENCES
Danièle Magloire
Haïtienne, Danièle Magloire a reçu une formation dans le domaine des sciences sociales. Elle est
membre fondatrice du Bureau d’études TAG (créé en 1990 essentiellement par des femmes attachées
aux idéaux du féminisme), où elle est responsable de la formation et chercheur. Militante féministe de
très longue date, elle est une dirigeante de l’organisation féministe de défense des droits des femmes
Enfofanm (fondée en 1987), où elle intervient au niveau du journal Ayiti Fanm/Femmes d’Haïti, des
Commissions Formation et Plaidoyer et du Centre de documentation (à ce jour, unique centre spécialisé
en littérature et actualité féministes). Elle collabore également avec différentes institutions, en Haïti et à
l’étranger, qui s’intéresse aux questions sociales. Madame Danièle Magloire est militante féministe de
longue date. Elle est activement engagée auprès de l’Organisation haïtienne de défense des droits
des femmes ENFOFANM.
Lundi 16 avril à l’Institut Français d’Haïti
Questions pour la construction démocratique en Haïti
L’Institut Français d’Haïti a souhaité donner « carte blanche » à Danièle Magloire pour qu’elle expose
au public sa vision éclairée de la situation civile mais aussi pour saluer la forte implication de cette
femme pour travailler à l’amélioration de la société haïtienne.
URAMEL
En 1999, un séminaire sur « l’expertise médicale » a été organisée par Médecins du Monde en
collaboration avec l’Ecole de la Magistrature. L’objectif de ce séminaire était de former un groupe de
professionnels du droit et de la santé à l’exercice délicat et oublié en Haïti de l’expertise médicale, mais
également de stimuler une prise de conscience sur l’importance de la collaboration entre les juristes et
les soignants dans le processus d’enquête judiciaire, seul garant de la lutte contre l’impunité pour la
construction d’un Etat de Droit en Haïti. A la suite de ce séminaire, des membres d’institutions
différentes mais complémentaires et qui se rejoignent dans le désir d’appuyer l’existence d’une
médecine légale en Haïti se sont réunis pour créer l’URAMEL, l’Unité de Recherche et d’Action MédicoLégale. L’URAMEL est une initiative citoyenne composée de membres volontaires et bénévoles. Cette
structure s’est fixée quatre objectifs fondamentaux :
- la sensibilisation des acteurs juridiques, médicaux et associatifs sur l’importance de la
médecine légale
- la formation des médecins et juristes aux pratiques de la médecine légale
- la production de divers documents relatifs à la médecine légale, y compris des propositions
pour un cadre légal d’exercice de cette nouvelle pratique dans le milieu
- des actions de lobbying auprès des institutions haïtiennes.
Mercredi 18 avril à l’Institut Français d’Haïti
Des professionnelles haïtiennes à la frontière du droit et de la santé
Docteur Jeanne Marjorie JOSEPH, médecin anatomopathologiste et médecin légiste
Maitre Sabine Boucher, magistrat
Maitre Péguy Mondésir Desrosiers, magistrate
Après avoir présenté au public les professions de médecin légiste et magistrat, les trois intervenantes
expliqueront ce qu’on entend par « médecine légale ». Cette conférence sera suivie par les projections
de deux films de sensibilisation : Nou Bouke et Fok Nou Pale.
Nou Bouke
Mère d’une famille de deux enfants (Ti pyè et Janet), Josèt n’échappe pas à la problématique de la
violence conjugale connue par beaucoup de foyers haïtiens. Depuis son mariage ses relations se
dégradent avec son mari, Ronald, qui se comporte comme un bourreau dans le foyer. Elle subit
souvent de son mari des formes d’agressions physiques, psychologiques, économiques considérées
comme normale par sa belle mère.
Un jour, grâce à sa sœur, Jislèn, elle va comprendre la nécessité d’une prise en charge médicale,
psychologique et sociale pour sa réhabilitation et pour rompre avec ces formes de maltraitance
conjugale.
Fok Nou Pale
Esther Duchemin, jeune fille de 25 ans, intelligente et pleine d’assurance, est issue d’une famille
monoparentale. Elle est la seule à supporter économiquement sa famille qui est composée de trois
members : elle, sa mère et son frère. Esther est très appréciée par ses amis, particulièrement Marjorie,
Nadine et Ricardo. Un jour, elle voit sa confiance en elle ébranlée après avoir été violée dans le cadre
de son travail. Grâce au support de ses amies et des professionnels de la santé elle va finalement
prendre la voie de la réhabilitation.
Christiane N’diaye
Christiane N’diaye a fait ses études à l'Université de Bordeaux III et à l'Université de Montréal. Ses
recherches ont porté principalement sur les littératures francophones des Antilles, de l'Afrique noire et
du Maghreb et sur la théorie littéraire contemporaine. Ce double intérêt l'a amenée à enseigner divers
cours dans les deux domaines ainsi qu'en littérature québécoise et française dans d'autres universités,
avant de devenir professeur au Département d'études françaises de l'Université de Montréal. La
méthode critique de Christiane N’diaye porte les traces de la pensée de Mikhaïl Bakhtine, Roland
Barthes, Michel Foucault, Édouard Glissant et A.J. Greimas, entre autres. Ce rassemblement plutôt
hétéroclite de théoriciens venus de divers horizons s'explique par le fait que Christiane N’diaye
s'intéresse particulièrement à la dimension discursive des œuvres littéraires. Ce sont les langages
élaborés par les écrivains, plus que les phénomènes de langue et les aspects purement référentiels, qui
ont le plus souvent retenu son attention. Elle a étudié, notamment, l'inscription de la subjectivité dans le
roman et divers aspects de la cohérence figurative des textes narratifs, ce qui a donné lieu à une thèse,
une collection d'essais intitulée Danses de la parole, un ouvrage collectif, De paroles en figures, et
plusieurs articles parus dans des revues telles que Études françaises, Présence francophone, la Revue
canadienne de littérature comparée, Poétique et Littératures. En ce qui concerne les littératures
francophones des Antilles, de l'Afrique subsaharienne et du Maghreb, Christiane N’diaye cherche ainsi
à apporter une contribution à l'avancement de la réflexion théorique qui a longtemps été dominée par
l'approche sociohistorique. Ses recherches ont porté en particulier sur l'oeuvre de T. Ben Jelloun, Assia
Djebar, M. Khaïr-Eddine, R. Boudjedra et M. Dib (au Maghreb), H. Bä, B.B. Diop, O. Sembène, Sony
Labou Tansi, A. Kourouma, F. Oyono, C. Beyala et A.S. Fall (en Afrique noire) et É. Glissant, A.
Césaire, Émile Ollivier, P. Chamoiseau, M. Condé, G. Pineau, G. Étienne, J.S. Alexis (aux Antilles).
Dans le souci du développement des études francophones, Christiane N’diaye participe par ailleurs
activement à des projets d'échange avec plusieurs pays francophones (en Afrique, notamment) et elle a
fait partie du Comité de direction du CIEF (Conseil international d'études francophones), en tant que
vice-présidente et présidente de 1998 à 2002.
La venue de Christiane N’Diaye répond à une invitation conjointe de l’Institut Français d’Haïti et de
l’Ecole Normale Supérieure de Port-au-Prince.
Mercredi 25 avril à l’Institut Français d’Haïti
L’écriture de l’amour chez les romancières francophones de la Caraïbe
(ou : L’imaginaire du poisson amoureux chez les romancières francophones de la Caraïbe)
Les femmes écrivent depuis longtemps (soit depuis le XIXe siècle) dans la Caraïbe francophone et
pourtant leurs écrits restent relativement peu connus jusqu’aux années 1970 lorsqu’on voit naître de
véritables carrières littéraires d’écrivaines. Ceci s’explique, entre autres, par le fait que leurs textes
appartiennent en partie à des genres considérés comme mineurs ou populaires, dont le roman
sentimental, réputé être le fief des femmes. La littérature populaire écrite constitue toutefois aussi un
phénomène qui ne connaît une certaine expansion en francophonie (Caraïbe, Afrique, Maghreb) que
depuis une vingtaine d’années.
Les écrivaines de la Caraïbe abordent pourtant souvent le thème de l’amour et plusieurs romans
présentent aussi certaines caractéristiques du roman sentimental, sans qu’on puisse les insérer
facilement dans les catégories génériques généralement reconnues.
Dans cette conférence, il s’agira de s’interroger sur les modalités de l’écriture de l’amour chez quelques
écrivaines de la Caraïbe (Thérèse Herpin, Irmine Romanette, Marie Berté, Simone Schwarz-Bart,
Gisèle Pineau, Marie Vieux Chauvet, Marie-Célie Agnant, etc.) afin d’en dégager les configurations
marquantes, lesquelles semblent dessiner ce qui pourrait s’appeler un imaginaire du poisson amoureux!
DANSE
Kettly Noël
Kettly Noël est née à Port au Prince en Haïti. À onze ans, elle a déjà monté un spectacle de quartier et
dansé comme toutes les petites filles de son âge. A 17 ans, elle entre dans la troupe de Patrick Lacroix
et se lance à corps perdu dans la danse. Parallèlement, Kettly poursuit « sa danse à elle », une
recherche qu’elle juge, avec le recul, le point de départ de sa démarche. Le déclic se produit en 1990.
On l’invite à se produire devant des journalistes, elle présente un solo si particulier, si personnel qu’elle
stupéfie l’assistance. Elle décide de rejoindre Paris, où elle propose en 1996 une création remarquée à
la Maison des cultures du Monde. La même année, elle s’installe au Bénin et son travail prend une
autre tournure : « Dès mon arrivée à Cotonou, j’ai cherché à comprendre ce que je faisais. Pour
comprendre, je transmets en partageant et j’apprends en transmettant ». Elle débute une formation à la
danse contemporaine avec des jeunes issus des quartiers et crée une compagnie avec eux. Elle arrive
au Mali en 1999, et vit à Bamako où elle dirige la compagnie Donko Seko. Elle crée également
« L’espace », un atelier de recherche chorégraphique. Après Cousin, Cousine en 2001, elle monte Ti
Chèlbe en 2002, une pièce qui obtient le 3ème prix aux rencontres de Madagascar, et le prix RFI
Découvertes Danse. Ce spectacle sera accueilli deux années plus tard au Théâtre National de Chaillot
à Paris. En résidence au Centre Culturel Français en 2003, Kettly Noël et Augusto Cuvilas travaillent à
leur nouvelle création, L’autre, une pièce chorégraphique où danse, musique et vidéo se mêlent pour
donner à voir une digression philosophique sur le thème de la rencontre, une variation autour de la
question de la différence, de la tension entre la peur du vide que représente l’inconnu, l’étranger et le
désir vivace de la rencontre et du partage avec l’autre. En 2005, cette pièce est présentée lors de la
troisième édition de Dense Bamako Danse, festival international de danse contemporaine, dont elle est
à l’origine.
Jeudi 19 avril à l’Institut Français d’Haïti
Errance, solo, explore les métamorphoses du corps en le poussant dans ses derniers retranchements.
Inspiré de la transe et du vaudou, ce solo, qui nécessite une préparation physique de plusieurs jours,
fait surgir « la femme-bouche » : un personnage qui ne peut se taire, habité de tout ce qu’il a vécu et qui
danse pour n’être plus qu’un corps, toujours conscient, mais racontant ce qui ne peut se dire.
J'ai choisi de faire naître différents caractères à travers un seul personnage, en accentuant les rôles et
la présence de chacun dans des scènes plus ou moins isolées et dépouillées.
Vouloir dire et ne pas pouvoir trouver les mots pour dire. Vouloir rendre compte sans être trop sûr de
quoi exactement. Coupures, blessures, meurtrissures… Amours, douleurs profondes, joies intenses,
folies… Insouciance, innocence. Explorer les différentes métamorphoses du corps. Le pousser dans
ses derniers retranchements… Des torsions et des contorsions. Des gestes suspendus et retenus. Le
temps de donner à voir des petits bouts d'histoire, des traces de vies…
Kettly Noel
THEATRE
Eve Ensler
Son père était un important cadre d'une entreprise, alors que sa mère était mère au foyer. Pendant sa
jeunesse, son père abuse d'elle, alors que sa mère qui sait, se tait. Bien que de religion juive, elle ne
pratique pas. Elle fait deux fugues, mais est reprise et retournée à la maison. À 18 ans, elle étudie la
littérature dans un petit collège des Etats-Unis, le Middlebury College à Overmont. En 1996, elle crée
Les Monologues du vagin qui seront joués à Broadway puis repris dans de nombreux pays. Elle crée,
en 2005, The Good Body, une pièce sur le corps, basée sur des témoignages féminins. Ses
Monologues du vagin, par les contraintes qu'elle impose - le texte doit être dit par une ou des femmes,
jouant bénévolement, et les recettes doivent être versées à une association qui lutte contre les
violences faites aux femmes - ont mené à la création de la fondation V-Day, association qui lutte contre
les violences faites aux femmes. Différents chapitres sont établis un peu partout sur la planète.
Du mardi 3 au jeudi 5 avril à la FOKAL
Les Monologues du vagin, mise en scène de Paula Clermont Péan et de Michèle Lemoine
Depuis leur parution aux Etats-Unis en 1998, Les Monologues du vagin ont déclenché un véritable
phénomène culturel: rarement pièce de théâtre aura été jouée tant de fois, en tant de lieux différents,
devant des publics si différents... Mais que sont donc ces monologues dans lesquels toutes les femmes
se reconnaissent? Il s'agit ni plus ni moins de la célébration touchante et drôle du dernier des tabous:
celui de la sexualité féminine. Malicieux et impertinent, tendre et subtil, le chef-d'oeuvre d'Eve Ensler
donne la parole aux femmes, à leurs fantasmes et craintes les plus intimes. Qui lit ce texte ne regarde
plus le corps d'une femme de la même manière.
Les Monologues du vagin sont basés sur plus de deux cents entretiens avec des femmes : jeunes,
âgées, mères de famille, dactylos, PDG, prostituées, noires, hispaniques, asiatiques, bosniaques,
indiennes, juives, blanches, etc.… Ces femmes se sont confiées à Eve Ensler sans scrupule ni tabou.
De la découverte de la sexualité, à leurs angoisses les plus profondes, en passant par les points
marquants de leur vie de femme, leur confrontation à l'homme, leur statut dans notre société, leur
épanouissement… Les Monologues du vagin sont un hymne à la liberté et à la féminité.
Avec la participation de :
Magalie Comeau Denis
Paula Clermont Péan
Joujou Turenne
Certains façonnent la glaise. Joujou façonne la parole. Elle pense, vit, vibre au rythme de cette planète
qui tantôt fait rire, tantôt porte à réfléchir, tantôt provoque la colère, et elle se plaît à le DIRE à tout
Vent… Du Yukon aux Antilles, de Halifax à Vancouver, de l’Europe à l’Afrique. Elle le dit avec des mots
d’amour, de paix, d’amitié, de liberté, de dignité, d’exil, elle le murmure avec espièglerie, avec des mots
de tourments et de passion. Inspirée pas ses filiations africaines, ses parents caraïbéens, les mille
textures du Québec où elle s’est installée, les quatre coins du monde qu’elle traverse. Joujou propose
des récits parfois perçus comme contes engagés. Conte engagé, conte-poésie ou conte-performance…
On la retrouve au cœur d’événements reliés notamment aux droits de la personne, aux droits de
l’enfant, au statut de la femme. Ni griotte, ni conteuse folklorique, ni ethnologue, les contes qu’elle
raconte sont les siens, les récits poétiques de sa plume. Inspirée par la mer, les vents, les rêves, ses
chocs, elle aime passer du rire au sourire, et si les larmes viennent… Elles viennent… Afin d’aider à
guérir ou pour le plaisir, Joujou offre des ateliers et raconte au grand public, aux personnes à troubles
comportementaux, aux déficients ou encore aux polyhandicapés. Elle est une humaniste et une artiste
du verbe.
Princière, elle laisse jaillir de sa bouche des cascades d’histoires, de poèmes, de chants, de souffle,
avec le sens de l’épique et des gestes qui évoquent les quiétudes ou les turbulences de la Mer et du
Vent. Plus récemment elle travaille sur le nomadisme et l‘errance. Elle a plusieurs publications à son
actif dont Ti Pinge, livre CD publié aux Éditions Planète Rebelle, et Joujou Amie du vent, recueil de
contes du CIDIHCA.
Lundi 16 avril à l’Institut Français d’Haïti
Lundi 23 avril au Cercle Bellevue
Un homme qui cherche le bonheur… Un roi amoureux de sa reine… Amédée qui à 128 ans ne peut pas
mourir car il n’a pas connu l’amour… Jacqueline une autre-mondaise et Krabier le pêcheur… Isa plus
belle que le jour… La course du haricot… Un éléphant qui veut être le maître du monde… Les
inséparables Serpent et Grenouille… Papa Vent qui chante et souffle… Des histoires où on écoute, on
chante et où parfois on devient soi-même acteur.
Selon la période de l’année, ou selon la demande, à travers des thématiques tels que l’environnement,
la tolérance, la diversité culturelle, l’amour ou d’autres sujets purement ludiques, des mots-sourires aux
mots-soupirs, chacun y trouvera bien son conte…
Fabienne Kanor
D’origine martiniquaise, Fabienne KANOR, trentenaire, a grandi en Métropole. Une « négropolitaine »
comme on dit…
Journaliste à Paris, elle quitte la frénésie urbaine pour Saint-Louis, au Sénégal. Un retour aux racines
de l’Afrique, une retraite de paix où elle est toute à ses mots. Une émergence exprimée dans son
premier roman D’Eaux Douces (2004 – Continents noirs GALLIMARD), empli de ses résonances de
femme afro-caribéenne tiraillée entre ce « là-bas » des parents et cet « ici » des enfants…
Revenue vivre à Paris, Fabienne KANOR a alors dénoué avec sa sœur, Véronique KANOR, un autre
support d’expression pour révéler cette féminité noire. Ensemble, elles écrivent un triptyque intitulé « La
Noiraude ». Trois courts-métrages pour décrire les méandres féminins et identitaires de Marlène.
Mercredi 25 avril à l’Institut Français d’Haïti
CulturElles invite Fabienne Kanor à lire des passages de son roman D’Eaux Douces. Cet ouvrage est
sans doute son œuvre la plus personnelle, car il traite sans ambages de ce « là-bas » qui l’habite
depuis toujours.
D’Eaux douces
D’origine martiniquaise, Frida a grandi en Métropole. Née de parents du Silence. Un pavillon à Tours,
les garanties du fonctionnaire domien avec ce mirage de passage : « la belle France » tout d’abord,
puis la mutation pour horizon, le « retour au pays ».
Frida part étudier à la Sorbonne. En cité universitaire, elle découvre une liberté de mœurs où tout se fait
et tout se sait. Une multiplicité de couleurs et cultures. Elle apprend la liberté de sa féminité, une
sensualité délivrée. Mais, Eric sera le point final de cette enfilade d’hommes. En lui, Frida voit l’homme
de tous les Possibles. L’homme d’Hier, lors de la traversée négrière. L’homme d’Aujourd’hui, l’or de son
avancée identitaire. L’homme qui, de gré ou de force, lui appartient. Mais, Eric est un homme de la
Quête : quête de ses racines antillaises et quête de sa virilité nègre.
Frida réalise que «son » homme ne sera jamais repu de la chair sensuelle des autres femmes. Toutes
ces Elles au pluriel…Sa seule issue, son seul salut : l’union ultime des sens et des sangs.
Paula Clermont Péan
Paula CLERMONT PEAN occupe une place assez particulière dans l’histoire du mouvement
artistique haïtien. Dans son travail de création, elle tente d’établir la jonction/connivence entre la danse,
la musique et le théâtre. Le mouvement qui en résulte est l’expression d’une quête de beauté dans
laquelle l’art est vécu comme une aventure singulière et totale. Le fait naturel se manifeste à tous les
carrefours, les arbres dansent et chantent, les hommes rêvent de concilier imaginaire et vécu.
Fondatrice du Centre Culturel Pyepoudre en 1989, un centre d’animation, de formation et de lecture
publique, Paula a beaucoup arpenté Haïti avec pour souci majeur, d’encadrer les jeunes de toutes les
catégories sociales en vue de l’implantation de réseaux culturels à travers le pays. Aucune cassure
entre le rural et l’urbain n’est prônée par elle.
Co-auteur et metteur en scène du film Cantate pour deux généraux produit par Jean Rouche au Musée
de l’Homme à Paris, co-metteur en scène de Mémoire insulaire (spectacle haïtiano dominicain présenté
à l’Exposition Universelle de Séville en 1992), Paula monte des pièces et adapte des contes populaires
haïtiens au théâtre comme « Passage/Pasaj », spectacle mis en scène par Paula et joué à l’Institut
Français d’Haïti en 1987 et présenté en 1988, au théâtre de Basse-Terre, Guadeloupe. Elle a réalisé et
mis en scène des créations telles que: Ces îles qui marchent (1992), Litanie au crépuscule (1997), Le
chant de la canne (1998), Le cri de la terre (2001), Aux chants des oubliées (2001).
Comme conteuse, elle a travaillé également avec plusieurs écoles et centres culturels de la capitale et
de la province dans des séances de contes. Le chant de Miraya qui vient d’être publié par les Editions
Mémoire est son premier recueil de contes.
En décembre 2005, elle a présenté « Ces mots du corps », une création spéciale ayant pour thème
« droits de la femme et violence sur les femmes », réalisée dans le cadre du Colloque régional «Quelle
citoyenneté pour les femmes». Des femmes maltraitées, jetées comme des objets dans une cellule,
rêvent de liberté...
Mardi 24 avril au Cercle Bellevue
...Des femmes maltraitées, jetées comme des objets dans une cellule, rêvent de liberté...
Toute femme peut exercer librement et pleinement ses droits civils, politiques, économiques, sociaux et
culturels et se prévaloir de la protection totale des droits consacrés dans les instruments régionaux et
internationaux relatifs aux droits de l’homme. Les Etats parties reconnaissent que la violence contre la
femme entrave et annule l’exercice de ces droits…
On entend par violence contre la femme tout acte ou comportement fondé sur la condition féminine qui
cause la mort, des torts ou des souffrances physiques, sexuelles, ou psychiques à la femme, aussi bien
dans sa vie publique que dans sa vie privée…
CINEMA
Irène Lichtenstein
D’origine suisse, Irène Lichtenstein a travaillé pour la Radio et la Télévision Suisse Romande comme
journaliste. Elle est la réalisatrice du documentaire de création An Alé, véritable dialogue de mémoire à
mémoire de la grande artiste haïtienne Toto Bissainthe sur la déportation de ses aïeux, mettant en
scène des griots et artistes sénégalais. [Prix Karl Lévèque du Meilleur Film, section " Images créoles "
au Festival Vues d’Afrique de Montréal " (1991)]
Dimanche 22 avril à l’Institut Français d’Haïti : projection en présence de la réalisatrice et de
Milena Sandler, fille de Toto Bissainthe
Ainsi, d'ailleurs, le documentaire est impossible, car ce qui est enregistré c'est l'ahurissante actualité de
la douleur, l'impossibilité de la partager, et donc la profonde solitude d'une femme blessée, dont la
mémoire, c'est-à-dire la personne, née des côtes africaines, est comme déportée une seconde fois. La
profonde solitude et, malgré tout - sans quoi il n' y aurait plus d'histoire- un profond désir de vivre,
comme une sourde inspiration poétique, au bout de laquelle une nouvelle naissance est effectivement
possible .
Pierre Haffner
An Ale
Toto Bissainthe, grande artiste haïtienne hantée par la déportation de ses aïeux, a beaucoup chanté sa
source en Afrique. Le film lui permet de rencontrer, au Sénégal, des dépositaires de la mémoire - griots,
conteurs, peintres, musiciens - pour un dialogue de mémoire à mémoire, à travers les mots, la musique,
la danse. Autour de ces échanges, qui auraient pu avoir lieu autrefois et restent d’une vive actualité, la
ville de Dakar, avec ses réalités d’aujourd’hui. Visions fugitives mais évocatrices sur les pas d’un
personnage secret qui relie passé et présent, morts et vivants, réalité et fiction.
Michèle Lemoine
Michèle Lemoine est née à Port-au-Prince en 1956. Elle passe son enfance en Afrique et en Belgique,
puis s’installe en France. Elle revient adulte en Haïti. Depuis 1986, elle se partage entre Haïti et la
France et travaille simultanément dans l'audiovisuel et dans le théâtre. Son travail de réalisatrice se
centre sur Haïti, où elle tourne ses documentaires.
En 1998, elle réalise Haïti, Chronique des femmes-oiseaux, documentaire de 52 minutes diffusé par
RFO, TV5 et la Télévision Nationale d'Haïti. Ce film a reçu le Prix «Images de Femmes» au Festival
«Vues d'Afrique» de Montréal 1999. En 2002, elle réalise Tchala, l'argent des rêves, documentaire de
50 minutes, diffusé sur France 5. Elle travaille actuellement sur un film documentaire intitulé Un pays à
inventer, qui analyse la période de transition entre le départ de Jean-Bertrand Aristide et les élections
de 2006.
Michèle Lemoine a dirigé pendant deux ans la section théâtre à l'Ecole Nationale des Arts de Port-auPrince. Elle a travaillé plusieurs années comme comédienne et assistante au sein du Centre
Dramatique franco-haïtien de l'Institut Français d'Haïti.
Elle a dirigé plusieurs stages de formation destinés à des élèves comédiens pour diverses institutions
ou organisations.
Elle a également écrit la pièce Ochan pour tout fanm yo bliye (Le Chant des oubliées), mise en scène
par Paula Clermont Péan, basée sur l'expérience de Favilek, une organisation de femmes victimes de
viols collectifs pendant le coup d'état militaire de 1991.
Vendredi 20 avril à 18h30 : Projections en présence de la réalisatrice
Haïti, Chronique des femmes-oiseaux
Cette mise en scène «en direct», qui suit Hermithe et Visita heure après heure, de leur noyau familial à
leurs espaces de négoce dans un aller-retour incessant, tente de faire ressortir, à travers la parole de
ces femmes, toute la saveur du savoir-faire et de la sagesse populaire haïtienne. Ce film met en lumière
une Haïti qui ne subit pas, et porte sur l’île un regard différent, qui pénètre avec tendresse et sans
jugement dans la société civile, dans les provinces, dans les campagnes haïtiennes. En accompagnant
Hermithe et Visita au fil de leurs activités, au sein de leur famille, en les regardant, en les écoutant, il
lève le voile sur une société solidaire et généreuse. En montrant les douleurs senties, vécues et portées
par les femmes, il tente, loin de l'apitoiement convenu face à une tragédie ordinaire, de comprendre ce
qui fait de ce peuple sa vitalité, sa force.
Tchala, l'argent des rêves
Voyage à travers l'univers de la borlette, une loterie privée très populaire en Haïti qui s'appuie
notamment sur l'interprétation des rêves pour choisir les numéros gagnants. Presque tout le monde y
joue mais pour la plupart des Haïtiens, ce jeu n'est pas seulement une passion, mais une nécessité.
C'est bien souvent avec les gains de la borlette qu'on arrive à survivre... Jouer est devenu la seule
solution pour ce peuple qui n'a plus que ses songes à investir. Dans cette île arrivée au bout de la
misère, la borlette, jeu d'argent et de rêves, accompagne le quotidien désenchanté d'un pays en faillite,
livré au chaos, et condamné à vivre du hasard.
HOMMAGE
Toto Bissainthe
Toto Bissainthe est née et a grandi en Haïti jusqu’à son adolescence. Elle quitte Haïti en 1950. Après
une année à New York, elle se rend en France pour s’y former en tant que comédienne ; elle y restera
pendant trente ans. 1950 -1980, rencontres et travail déterminants avec Jean-Marie Serreau, Roger
Blin, Christiane et Alioune Diop : elle jouera Ionesco, Pouchkine, Genêt, Aristophane, Molière, Cocteau
et participera à la création de la première troupe française de théâtre noir : Les Griots. Voyages
multiples en Afrique, dans les Antilles françaises, en Europe et dans le monde. Entre 1962 et 1978, elle
se rend en Haïti pour des séjours plus ou moins longs. Hantée par Haïti, la mémoire de sa culture et la
richesse de sa langue, Toto Bissainthe entreprend de travailler en profondeur et de chanter en créole
les chants traditionnels du vaudou et crée l’ensemble «Les chants populaires d’Haïti». En 1979, Toto
Bissainthe prend la décision de quitter la France et de se rapprocher d’Haïti avant de pouvoir y renter
définitivement. Passage de cinq ans en Martinique, de deux ans en République Dominicaine ; en février
1986, elle est en Haïti où elle tente de s’inscrire professionnellement. De 1986 à 1994, elle joue dans
deux films de Raoul Peck «Haitian Corner» et «L’homme sur les quais». À cette période, elle renoue
aussi avec le théâtre et travaille notamment avec Beno Besson et Syto Cavé. Elle maintient des liens
étroits avec la France, l’Europe et le monde à travers des spectacles de chants et de théâtre où se
tissent son appartenance première et les multiples ouvertures au monde, dont l’exil, qui ont constitué
pour elle des ancrages et des partages essentiels.
Dimanche 22 avril à l’Institut Français d’Haïti
Véritable hommage à Toto Bissainthe, cette soirée entend célébrer à la fois la femme et l’artiste. Ses
amis, sa famille, les artistes qui l’ont connus et ceux qu’elle a inspiré, tous seront présents pour vous
permettre de découvrir ou redécouvrir les succès de Toto. Après la projection de documentaire d’Irène
Lichtenstein, An Ale, les artistes se succèderont tantôt avec des textes, tantôt avec des lectures, afin de
donner un aperçu de l’étendue du talent de cette artiste inoubliable.
Avec la participation de :
Milena Sandler (Fille de Toto Bissainthe)
Irène Lichtenstein
Magalie Comeau Denis
Rosalie Chauvet
Nadège Dugravil
Wilda Philippe
Cette soirée a été organisée avec le soutien exceptionnel du dramaturge et ami de Toto Bissainthe :
Syto Cavé
MODE
Martine Some
Après l’obtention de son BEPC en 1990, Martine Some choisit de suivre une formation professionnelle
en stylisme à l’Ecole de formation en coupe, couture et stylisme Emana. Grâce à plusieurs stages, elle
se perfectionne dans la réalisation du costume. Soucieuse du développement culturel de son pays, le
Burkina Faso, elle s’oriente à partir de 1994 vers le cinéma et le théâtre où elle peut exprimer sa
créativité. Cependant, toujours passionnée par la mode, elle créé en 1998 Kazi’s design, une unité
spécialisée dans la création et la confection, aujourd’hui logée à l’atelier 1-3 du village artisanal de
Ouagadougou. En 2003, Martine Some ouvre avec d’autres spécialistes de l’art vestimentaire une
coopérative de confection et de formation, Kazi’s confection. Martine Some confectionne des
vêtements pour la ville, des tenues de soirées ou des habits plus adaptés à l'univers de la maison. Ses
matériaux de prédilection sont le coton, le raphia, les cauris, les cornes de zébu ou les perles. Elle puise
son inspiration dans son quotidien et dans ses racines africaines.
Mercredi 16 mai à l’Institut Français d’Haïti
Mercredi 23 avril au Club Indigo
L’Afrique entreprend, elle gagne et s’exporte. Et la mode est un bel exemple d’un secteur artistique en
plein essor. Les stylistes africains font preuve d’une extraordinaire audace. La couture en Afrique est
une activité incroyablement vivante, dynamique et inventive. Parmi les plus connus nous pourrions citer
Alpahdi ou encore Xuly Ouet. Néanmoins, il existe depuis quelques années une relève non moins
talentueuse.
L’an passé, l’Institut Français avait invité Anggy Haïf à venir présenter son travail, cette année pour le
festival CulturElles, nous avons demandé à cette jeune styliste burkinabé de présenter sa dernière
collection.
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