dictionnaire des auteurs

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DICTIONNAIRE DES AUTEURS
A-Z
Aglietta, Michel : régulationniste. Dénonce, dans Macroéconomie financière, le retour des
cycles et la fragilisation de la croissance dus à la globalisation financière et au développement
des marchés de capitaux, censés assurer l’équilibre mais qui créent en fait un décalage entre
sphère financière et sphère réelle. Met en évidence l’inefficience des marchés due à
l’asymétrie d’information qui engendre des comportements de « mimétisme rationnel » et la
création de bulles financières.
Allais, Maurice : Autodidacte orienté néoclassique. Toute situation d'équilibre de marché est
une situation d'efficacité maximale, et réciproquement toute situation d'efficacité maximale
est une situation d'équilibre d'une économie de marché. A l’origine des modèles à générations
imbriquées (Samuelson).
Prix Nobel en 1988.
Arrow, Kenneth : néoclassique. Enonce en 1951 le « théorème d’impossibilité » : il est
impossible de trouver une méthode d’élaboration d’un choix collectif qui satisfasse tous les
agents à partir de la somme des préférences individuelles (inefficience de la fonction d’utilité
collective). Démontre en 1954 avec Debreu qu’il existe au moins un équilibre général
concurrentiel fondé sur un vecteur de prix, preuve de ce que les prix peuvent être un moyen
de coordination des décisions prises individuellement.
Barro, Robert : nouveau classique. Les agents sont indifférents au déficit budgétaire, dans la
mesure où ils anticipent un report des charges et une future augmentation des impôts
(théorème d’équivalence ricardien). Toute politique de relance keynésienne est d’avance un
échec.
Becker, Gary : nouveau classique. Initiateur de la théorie du capital humain. Tout individu
raisonne comme un entrepreneur en choisissant ou non, dans un cadre de choix intertemporel, d’investir dans sa formation qui augmente ses revenus futurs. Mais la formation
engendre des externalités, ce qui justifie la collectivisation de l’éducation.
Böhm-Bawerk, Eugen von :
Buchanan, James : initiateur de l’école du Public Choice : l’Etat représente les intérêts d’un
groupe particulier de lobbyistes. Le décideur, faute de pouvoir déterminer l’intérêt général
autrement que par la méthode du cavalier libre, maximise la satisfaction du groupe d’électeurs
dont dépend sa réélection, ce qui peut créer des cycles politico-économiques.
Prix Nobel en 1986
Friedman, Milton : « pape du monétarisme » dont il a développé les concepts-clés. Illustre le
vieil adage selon lequel « la méchanceté conserve ».
Prix Nobel en 1976
Gilder, ? : nouveau classique. L’excès de présence publique (monopoles, réglementations,
contraintes administratives qui engendrent un surcoût) paralyse l’entreprise.
Hicks, John Richard : d’abord néoclassique, il se convertit au keynésianisme. Distingue
« économie d’endettement » et « économie de marchés financiers ». Elabore le modèle
IS/LM.
Keynes, John Maynard : copain de Virginia Woolf et George Bernard Shaw.
Lucas, Robert : chef de file de la nouvelle école classique. Il reprend la théorie émise par
Muth des anticipations rationnelles des agents.
Prix Nobel en 1995
Malinvaud, Edmond : économiste de la synthèse. Il peut exister un chômage involontaire de
long terme et des prix qui ne correspondent pas à l’équilibre concurrentiel. Des règles de
rationnement sont alors imposées aux agents (Benassy). A chaque déséquilibre correspond
une action de l’Etat : conjoncturelle pour un déséquilibre keynésien, structurelle pour un
déséquilibre classique.
Elu au Collège de France en 1986.
Marx, Karl : beau-père de Paul Lafargue et Charles Longuet.
Mundell, Richard : néokeynésien. Le triangle d’incompatibilité de Mundell (et Fleming) : On
considère d´une façon générale qu´il est souhaitable pour un pays de mener une politique
monétaire autonome, de bénéficier de taux de change stables, donc fixes, et d´être intégré au
marché financier mondial, mais ce n´est pas possible car il y a incompatibilité entre deux des
trois objectifs. Dans un régime de changes flexibles, la politique monétaire devient un outil
efficace, alors que la politique budgétaire ne l'est pas : La banque centrale se défend
d'intervenir sur la monnaie, puisque le taux de change est déterminé par les forces du marché.
A par ailleurs développé d’importants travaux prônant la mise en place de zones monétaires
optimales qui ont influencé la marche à l’euro. Complète la règle de Tinbergen : la politique
économique doit utiliser chaque instrument pour l’objectif dans lequel il a un avantage
comparatif par rapport aux autres instruments.
Prix Nobel en 1999.
Musgrave, Richard : Assigne à l’Etat les fonctions de stabilisation, allocation des ressources
et redistribution.
Pigou, Arthur Cecil : néoclassique. Il étudie les états de l’économie sous l’angle du bien-être
général, qui ne peut être atteint tant qu’une certaine redistribution n’est pas effectuée. Il ouvre
la porte à l’intervention de l’Etat. Initiateur d’un débat sur la réalisation ex-post ou ex-ante de
l’équilibre épargne-investissement. Met en évidence l’effet d’encaisses réelles, repris par Don
Patinkin, qui introduit un biais dans la neutralité de la monnaie en même temps qu’il montre
que l’augmentation de la masse monétaire engendre de l’inflation.
Proudhon, Pierre-Joseph : socialiste anarchiste. Dénonce la propriété (« c’est le vol »).
Appelle le mutuellisme et l’avènement d’une société idéale qui conduira à la fin de l’Etat,
nécessaire uniquement pour faire accepter l’oppression capitaliste.
Quesnay, François : physiocrate. Etablit le premier circuit économique en distinguant trois
classes : « classe productive », « classe stérile » et « classe des propriétaires » dans son
Tableau économique. Prône l’Etat minimum.
Saint-Simon, Claude de Rouvroy de : utopiste. Sa vision de l’homme en tant qu’être social lui
fait prévoir une société physiciste fondée sur son étude de l’histoire. Il justifie la technocratie
moderne comme hiérarchie utile à l’ensemble de la société dans un cadre d’industrialisme à la
Colbert. La société future sera gouvernée par des principes et fera la part belle aux
« industriels » (tous les producteurs). L’Etat doit hériter des biens et répartir les instruments
du travail de la meilleure façon possible.
Samuelson, Paul : économiste de la synthèse, conseiller de JFK. Il met au point le mécanisme
de l’oscillateur : l’association d’une loi psychologique (la fonction de consommation) à
l’origine du multiplicateur keynésien et du mécanisme technique de l’accélérateur engendre
des cycles endogènes plus ou moins accusés. Complète, avec la notion de « passager
clandestin », la théorie du bien-être de Pigou. Formule mathématiquement le tâtonnement
walrassien dans une perspective néoclassique. Complète le théorème HOS. A l’origine, avec
Allais, des modèles à générations imbriquées (justifications microéconomiques à la
macroéconomie).
Smith, Adam : père de tous les précédents.
Stigler, ? : nouveau classique. Prône la déréglementation : les conséquences de la
réglementation sont toujours un surcoût pour le consommateur.
Tinbergen, Jan : keynésien. Selon la règle de Tinbergen (fondée sur l’économétrie), un Etat
doit avoir autant d’instruments de politique économique active qu’il se fixe d’objectifs.
Prix Nobel en 1969
Von Hayek, Friedrich : néoclassique ultralibéral. Reprend les analyses de Wicksell et BöhmBawerk. Si (logique keynésienne) de la monnaie est injectée dans une économie en équilibre,
le taux d’intérêt tombe en dessous de celui fixé par le marché, ce qui conduit à un
surinvestissement financé par ce que Hayek appelle « épargne forcée ». Lorsqu’elle disparaît,
le chômage apparaît et l’économie est en récession. Hayek prône donc une politique
d’austérité et de discipline monétaire.
Prix Nobel en 1974.
Wagner, Adolph : économiste allemand. Enonce à la fin du XIX° la loi de Wagner : « Plus
une société se civilise, plus l’Etat devient dispendieux ».
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