2 La diversité des organisations Positionnement du chapitre dans le programme STG Thème Sens et portée de l’étude Notions et contenus à construire 1. De l’action collective à l’organisation (durée indicative : 6 heures) 1.2. Les organisations : des réalités diverses Historiquement, les organisations correspondent toujours à une réponse (économique, sociale, politique…) de groupes face à l’évolution des sociétés. Malgré la diversité des formes organisationnelles qu’offre la réalité (firmes multinationales, PME, collectivités territoriales, Sécurité sociale, syndicats, associations…), des typologies peuvent être établies en fonction de multiples critères (objectifs, statut juridique…). – Types d’organisations publiques : État, collectivités territoriales organismes paritaires. – Types d’entreprises : entreprise artisanale, entreprise industrielle, entreprise de service. – Types d’organisations à but non lucratif : associations, syndicats, organisations non gouvernementales. – Critère de caractérisation : public / privé, taille, performances, statut juridique, nationalité, ressources, champ d’action… Objectifs pédagogiques du chapitre 1. Les différentes formes d’organisations 1.1 Quels sont les types d’entreprises et leur évolution ? 1. Distinguer les différents types d’entreprises. 1.2 Qu’appelle-t-on organisations à but non lucratif ? Connaître les différents types d’organisations non lucratives : association, syndicat, ONG. 1.3 Quels sont les différents types d’organisations publiques ? Connaître les différents types d’organisations publiques : État, collectivités territoriales, organismes paritaires. 2. Apprécier l’évolution de l’entreprise d’un point de vue historique et parallèlement à celle de la société. 2. La classification des organisations 2.1 Comment classer les organisations en 1. Identifier plusieurs typologies possibles des fonction de leurs objectifs ? organisations. 2. Savoir classer les organisations. 2.2 Quels sont les autres classements possibles ? 1. Identifier plusieurs typologies possibles des organisations. 2. Savoir classer les organisations. 20 Chapitre 2. La diversité des organisations © Nathan Cours 1. Les différentes formes d’organisations 1.1 Quels sont les types d’entreprises et leur évolution ? A. Définition et classement des entreprises L’entreprise est une unité de décision économique qui produit et vend des biens ou des services sur un marché, dans le but de réaliser du profit, grâce à des facteurs de production (capital et travail) qu’elle rémunère et à des consommations intermédiaires qu’elle utilise. Selon leur activité, les entreprises peuvent se classer en trois groupes : les entreprises artisanales, les entreprises industrielles et les entreprises de service. B. Les évolutions de l’entreprise a) L’entreprise traditionnelle Avant la révolution industrielle, les entreprises traditionnelles étaient le plus souvent de petite taille et appartenaient à une seule personne ou à une famille. Elles avaient une production artisanale, en petite quantité. Elles s’inséraient dans une société essentiellement rurale où la technologie était encore sommaire. Au XVIIIe siècle, et surtout au XIXe siècle, la révolution industrielle a profondément modifié la nature et la taille des entreprises. b) L’entreprise moderne L’entreprise moderne traduit les profonds changements de la société suite à la première révolution industrielle. Les transformations de l’agriculture, les innovations techniques fondamentales (machine à vapeur, métallurgie, mécanisation, développement de l’industrie textile, etc.), l’urbanisation, ont contribué à développer le capitalisme. Aujourd’hui, l’entreprise s’appuie sur une technologie de plus en plus pointue qui permet une production en grande quantité, appelée « production de masse ». Parallèlement se développe une société de consommation avec une distribution de masse. Par un mécanisme de concentration, les firmes sont de plus en plus grandes. Ce changement d’échelle modifie la nature des entreprises, qui deviennent des sociétés, avec des actionnaires propriétaires et des cadres dirigeants, distincts les uns des autres. 1.2 Qu’appelle-t-on organisations à but non lucratif ? A. Les associations La loi du 1er juillet 1901 crée les associations. Ce sont des groupements volontaires de plusieurs personnes s’unissant pour un projet commun avec un but non lucratif. Les associations sont recensées par la comptabilité nationale, dans le secteur institutionnel intitulé « Administrations privées ». Certaines associations sont reconnues d’utilité publique. Ce statut, accordé par le ministère de l’Intérieur, leur permet de recevoir des dons et legs en plus des cotisations des membres. 21 Chapitre 2. La diversité des organisations © Nathan B. Les syndicats Les syndicats sont des associations car ils n’ont pas d’objectif lucratif. On distingue les syndicats de salariés et les syndicats patronaux. Les syndicats de salariés assurent la défense des salariés pour la reconnaissance et le respect de leurs droits. Les syndicats patronaux défendent les droits et les intérêts des dirigeants d’entreprises. C. Les Organisations non gouvernementales (ONG) Les ONG sont des associations de dimension internationale, à but humanitaire (Croix-Rouge, Médecins du Monde, Médecins sans frontières, etc.), indépendantes des gouvernements. Cette indépendance leur permet d’avoir un rôle déterminant dans l’aide internationale, notamment lors de catastrophes naturelles ou de guerres. 1.3 Quels sont les différents types d’organisations publiques ? A. L’État L’État est une institution représentant le pouvoir suprême. Il se manifeste par un ensemble d’organes politiques et administratifs : le gouvernement, le président, le Parlement, les administrations… Les domaines d’intervention de l’État sont très larges : on distingue les attributions « régaliennes » (affaires étrangères, défense, justice, police) et les missions de l’« État providence » (santé, éducation, infrastructures…). L’État se finance grâce aux impôts et aux taxes ; ses dépenses sont inscrites au budget de la nation. B. Les collectivités territoriales Depuis les lois Defferre de 1982, l’État central a délégué une partie de ses pouvoirs aux collectivités locales, dans des domaines tels que les infrastructures (routes) ou le social : c’est ce la « décentralisation ». Il existe trois grandes collectivités territoriales : la région, le département et la commune. Chacune a des attributions distinctes. Elles disposent d’une administration, de financements et d’un budget autonomes. C. Les organismes paritaires Après la Seconde Guerre mondiale, la Sécurité sociale et l’UNEDIC – Union nationale pour l’emploi dans l’industrie et le commerce – ont été créées pour protéger les personnes contre les risques sociaux, c’est-à-dire les événements de la vie engendrant des coûts supplémentaires ou une perte de revenu : maladie, vieillesse, perte d’emploi, enfants… Ce sont des organismes paritaires, c’est-à-dire formés d’un nombre égal de représentants des salariés et des employeurs, qui décident ensemble des modalités d’attribution des prestations sociales et des modes de financement. 2. La classification des organisations 2.1 Comment classer les organisations en fonction de leurs objectifs ? On peut classer les organisations selon qu’elles poursuivent un objectif lucratif (recherche d’un bénéfice financier, d’un profit) ou non lucratif. Cependant, bien que les entreprises aient toutes pour objectif principal la recherche du profit, elles peuvent également poursuivre des buts non lucratifs (mécénat culturel ou humanitaire, 22 Chapitre 2. La diversité des organisations © Nathan par exemple). Ce classement binaire reste donc extrêmement simple, voire simpliste. Il nécessite de se pencher ensuite sur les autres objectifs de chaque organisation. 2.2 Quels sont les autres classements possibles ? Beaucoup d’autres classements existent. Ainsi, la distinction public/privé indique l’origine des ressources de l’organisation. On peut également classer les organisations selon leur taille. Pour les entreprises, on distingue les grandes entreprises, dont l’effectif dépasse les 500 salariés ; les PME (Petites et moyennes entreprises), de 10 à 499 salariés ; et les TPE (Très petites entreprises), de moins de 10 salariés. Des typologies peuvent également être établies en fonction du secteur d’activité (primaire, secondaire ou tertiaire), ou du statut juridique (société anonyme, société à responsabilité limitée, société en nom collectif, etc.). Enfin, on peut compléter ces typologies en y ajoutant des critères tels que la nationalité ou la performance. Cette dernière sera mesurée différemment selon le type d’organisation : chiffre d’affaires pour une entreprise, nombre d’adhérents pour un syndicat, budget pour une administration. 23 Chapitre 2. La diversité des organisations © Nathan Corrigé Photos d’ouverture (p. 23) Ces deux visuels ont pour objectif de montrer la variété des organisations à travers deux exemples. Ils permettent également de vérifier les acquis du chapitre précédent, nécessaires pour aborder le chapitre 2, notamment pour pouvoir définir l’organisation. Que représente chacune de ces photos ? L’image de gauche est une affiche du Secours populaire français qui invite à l’aider dans son action en faveur des plus démunis qu’elle organise en période de Noël. La photo de droite représente la façade et l’entrée d’un cinéma. Quels types d’organisations évoquent-elles ? Le Secours populaire français est une association caritative ; le cinéma est une entreprise privée. Quels sont les objectifs de ces organisations ? Le Secours populaire français a pour objectif général d’aider les plus pauvres, soit par des aides financières, soit par des actions comme « Les Pères Noël verts » ou « Vacances pour tous ». Elle concrétise ces objectifs grâce aux dons qu’elle collecte et au bénévolat. Le cinéma est une entreprise privée qui propose un service de loisir. Son objectif principal est de réaliser du profit tout en satisfaisant sa clientèle. 1. Les différentes formes d’organisation Document 1 (p. 24) L’intérêt de ce document est de présenter les trois catégories d’entreprises à l’aide d’exemples. 1. Pour chaque entreprise décrite ci-dessus, vous déterminerez son activité et les moyens dont elle dispose pour la réaliser. – L’Atelier du Temps Passé restaure des œuvres d’art. Pour cette activité, il dispose de matériel, mais surtout du savoir-faire des personnes qui y travaillent (Annette et Alix). – Danone appartient au secteur agro-alimentaire. Pour produire et générer un chiffre d’affaires de 15,22 milliards d’euros, le groupe dispose de plusieurs usines et d’une masse salariale importante. – Air France KLM vend du transport aérien. Pour réaliser son chiffre d’affaires de 24,11 milliards d’euros, la compagnie possède un capital de 606 avions et une force de travail de 104 659 salariés. 24 Chapitre 2. La diversité des organisations © Nathan 2. Parmi les entreprises représentées ci-dessus, indiquez quelle est l’entreprise artisanale, l’entreprise industrielle et l’entreprise de service. Justifiez votre réponse. – L’Atelier du Temps Passé est une entreprise artisanale : il s’agit d’une activité manuelle exercée en même temps par un nombre limité de personnes. – Danone est une entreprise industrielle : elle fabrique des biens (yaourts, etc.) en très grande quantité avec un outillage industriel. – Air France KLM produit un service de transport aérien : sa production n’est pas stockable ; elle est immatérielle. Document 2 (p. 24) L’intérêt de ces images est de visualiser la société telle qu’elle était avant la révolution industrielle. 3. Quelles sont les différentes activités représentées sur ces images ? Les huit vignettes représentent différents artisans à l’ouvrage : doreur, fleuriste, potier, modiste, tanneur, mineur, menuisier, cordonnier. 4. À quelle époque se situent ces représentations ? Ces représentations correspondent au début du XIXe siècle. L’image du mineur symbolise la révolution industrielle. 5. Parmi les trois types d’entreprises vues précédemment (artisanale, industrielle, de service), laquelle est apparue le plus tardivement ? Les images illustrent une société encore rurale où la technique est très sommaire (ce qui apparaît dans les tableaux représentés). On ne parle pas de société industrielle mais de société traditionnelle. Les entreprises artisanales et les entreprises de service existent (ex. : banques pour les services), mais pas encore les entreprises industrielles, qui apparaîtront au cours du XIXe siècle, après la révolution industrielle. Document 3 (p. 25) L’intérêt de ce document est de présenter l’approche historique de A. D. Chandler, théoricien des organisations. 6. Quels sont les deux types d’entreprises évoqués dans ce texte ? Chandler distingue l’entreprise traditionnelle d’une part, et l’entreprise moderne d’autre part. 7. Définissez l’expression « production de masse ». La production de masse est une production en grande quantité, à grande échelle. Elle est possible grâce aux différentes révolutions technologiques et au développement d’une consommation de masse qui permet d’écouler cette production sur un marché. 25 Chapitre 2. La diversité des organisations © Nathan 8. Dans un tableau, représentez les principales caractéristiques de chaque type de firme décrit par A. D. Chandler. Attributs Entreprise traditionnelle Entreprise moderne Taille Petite ou moyenne Peut être très grande Propriété Un homme ou une famille Des actionnaires Technique Artisanale Mécanisation, automatisation Quantités produites Petites séries ou à l’unité Production de masse Direction Les propriétaires Les cadres de direction 9. Aujourd’hui, quelles sont les nouvelles machines et les nouvelles méthodes de production qui ont permis l’évolution de l’entreprise ? L’évolution des techniques, et donc des entreprises, a été marquée par trois révolutions industrielles : – 1re révolution industrielle : machine à vapeur, machinisme et mécanisation, révolution ferroviaire, acier, sidérurgie ; – 2e révolution industrielle : moteur électrique, moteur à explosion, électromécanique, chimie ; – 3e révolution industrielle : microélectronique, informatique, bureautique, robotique, automatisation, biotechnologie. Document 4 (p. 25) L’objectif de ce document est d’illustrer l’étude de A. D. Chandler par un exemple récent. 10. Pourquoi peut-on dire que Renault représente un modèle d’entreprise moderne tel que l’évoque A. D. Chandler ? Renault a vendu 2 484 472 véhicules en 2007. On peut dire que cette fabrication est industrielle. Pour cette production, la firme dispose de plusieurs moyens : capital, usines (39 usines dans le monde) et travail (127 483 salariés). Renault présente de nombreux attributs de l’entreprise moderne telle qu’analysée par A.D. Chandler : l’appareil productif est mécanisé, certifié ISO 14001 (certificat de qualité) ; la firme possède une production de masse, avec plus 2 millions de véhicules fabriqués chaque année dans ses 39 usines. Il ne s’agit plus d’une simple entreprise mais d’un groupe avec des actionnaires et un PDG. Document 5 (p. 26) Ce document présente un exemple d’association et fait apparaître les principales caractéristiques de ce type d’organisation. (L’association fait l’objet d’un développement plus important dans le chapitre 3.) 11. Quel est l’objectif principal de l’AFM ? Quels sont les objectifs secondaires ? L’objectif principal de l’Association française contre les myopathies est, comme son nom l’indique, de vaincre les myopathies. Les objectifs secondaires sont de réduire le handicap qu’elles provoquent, en aidant les personnes atteintes à s’équiper et à être autonomes. 26 Chapitre 2. La diversité des organisations © Nathan 12. Quel but poursuivent les personnes qui adhèrent à cette association ? Comment pouvez-vous qualifier l’objectif de cette association ? Les adhérents ne cherchent pas l’enrichissement personnel. Ils poursuivent les mêmes objectifs que l’association. Cette organisation a un objectif non lucratif. 13. Est-ce que seuls les donateurs de l’AFM bénéficient de son action ? Pourquoi ? Est-ce le cas dans toutes les associations ? Les donateurs ne sont pas les seuls à profiter de l’action de l’AFM dans la mesure où les recherches financées par l’AFM bénéficient à l’humanité tout entière. Il n’y a pas de discrimination entre les donateurs et les autres. Cela n’est pas le cas dans toutes les associations : il peut exister des privilèges réservés aux seuls adhérents (associations sportives, par exemple). 14. En quoi consiste la reconnaissance d’utilité publique accordée à une association ? La reconnaissance d’utilité publique est accordée par l’État. Elle permet aux associations de bénéficier de ressources plus larges comme les dons et legs. Elle permet également aux donateurs de bénéficier de réductions d’impôt sur les dons effectués. Document 6 (p. 26) Ce document présente les caractéristiques générales des syndicats de salariés à travers l’exemple de la CGT. 15. Quel est l’objectif de la CGT ? La CGT (Confédération générale du travail) a pour but de défendre les droits et les intérêts professionnels, moraux, matériels, sociaux et économiques, qu’ils soient individuels ou collectifs, des salariés. L’objectif est donc de défendre le salarié dans son contexte professionnel et non dans un contexte privé. 16. Qui est concerné par l’action de la CGT ? Comment devient-on adhérent de la CGT ? Tous les salariés sont concernés par l’action de la CGT : les actifs, mais aussi les chômeurs et les retraités. On adhère à la CGT en réglant une cotisation qui contribue au financement du syndicat. 17. Citez d’autres organisations syndicales de salariés et des organisations syndicales patronales. Il existe d’autres organisations syndicales de salariés. Avec la CGT, la loi reconnaît quatre autres syndicats représentatifs, ce qui leur confère un rôle particulier, notamment pour les négociations collectives. Il s’agit de : – la Confédération générale du travail – Force ouvrière (CGT-FO) ; – la Confédération française démocratique du travail (CFDT) ; 27 Chapitre 2. La diversité des organisations © Nathan – la Confédération générale des cadres (CGC), devenue Confédération française de l’encadrement (CFE) depuis 1981 ; – la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Il existe d’autres syndicats importants et actifs, mais qui ne sont pas représentatifs, comme le syndicat SUD (Solidaire, unitaire, démocratique), créé en 1988 dans les PTT puis dans plusieurs entreprises publiques. Il existe également les syndicats patronaux. Le plus connu est le MEDEF (Mouvement des entreprises de France) ; il y a aussi le SNPMI (Syndicat national des petites et moyennes industries) ou la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles). Document 7 (p. 27) Le document étudie, à travers des exemples variés, les organisations gouvernementales et permet de cerner leurs objectifs et leurs spécificités. non 18. Quel est le rôle de chaque organisation apparaissant dans les documents cidessus ? – Reporters sans frontières défend les journalistes dans le monde. – Médecins sans frontières cherche à apporter une aide médicale aux populations en danger, dans le monde entier. – La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme regroupe les ligues nationales, de façon à fédérer leur action au niveau international en faveur des droits de l’homme. – L’association Ingénieurs sans frontières aide au développement durable partout où cela est nécessaire – L’association Greenpeace (littéralement, « paix verte ») lutte pour la préservation de l’environnement. 19. Quel est l’objectif de Médecins sans frontières ? Son statut ? Ses ressources ? Médecins sans frontières a pour objectif de venir en aide aux populations en danger dans le monde. C’est une association de dimension internationale. Elle se finance essentiellement par les dons privés (89 % des ressources), le reste provenant d’organismes publics d’aide au financement, de l’aide internationale dépendant de l’ONU ou de l’Union européenne. 20. Quel est le champ d’action de ces associations ? Quelle distinction pouvez-vous en tirer ? Reporters sans frontières, Médecins sans frontières, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme et Ingénieurs sans frontières ont une dimension internationale. On peut opérer une distinction entre des associations comme l’AFM (Association française contre les myopathies) ou les Restos du cœur, qui ont un champ d’action national, et celles du document, qui ont un champ d’action international. 28 Chapitre 2. La diversité des organisations © Nathan 21. Pourquoi ces gouvernementales » ? organisations sont-elles appelées « organisations non Une organisation comme MSF est dite non gouvernementale car elle est indépendante des gouvernements, indépendante de la politique étrangère menée par son pays d’origine, la France. Elle est également indépendante des gouvernements des pays dans lesquels elle intervient. Cette neutralité lui permet de réellement porter secours aux populations en détresse, même en période de guerre. 22. Pourquoi une organisation comme Greenpeace ne peut-elle pas être gouvernementale ? Greenpeace est une association qui a pour objectif la défense de l’environnement dans le monde. Si elle était liée à un pays, elle ne pourrait pas être neutre et objective par rapport à la politique environnementale de ce pays. Document 8 (p. 28) L’objectif de ce document est de présenter le concept d’État, particulièrement large et complexe, de façon simple et complète. 23. Quels sont les principaux domaines d’intervention de l’État ? Le tableau permet d’identifier les principaux domaines d’intervention de l’État, en repérant les sommes les plus importantes : la ligne « Enseignement et recherche » (80,3 milliards d’euros) vient en première position, suivie de la ligne « Collectivités territoriales » (49,5 milliards d’euros), puis « Dette et engagements financiers » (40,9 milliards d’euros). 24. Quels sont les objectifs des trois organisations représentées par leurs logos ? L’Université Paris-Descartes a pour ambition de former un maximum d’étudiants. L’Assistance publique des hôpitaux de Paris a pour objectif de soigner la population. Enfin, l’Office national des forêts entretient le patrimoine forestier public français. 25. Avec quels moyens l’État prend-il à sa charge ces objectifs variés ? L’État équilibre son budget grâce à ses recettes, qui proviennent des impôts directs ou indirects, payés d’une part par les ménages (TVA : 133,5 milliards d’euros ; impôt sur le revenu : 57,1 milliards d’euros) et d’autre part par les entreprises (IS : 46,1 milliards d’euros). Document 9 (p. 29) L’objectif de ce document est de présenter les collectivités territoriales. 26. Quelle est la collectivité territoriale présentée dans le texte ? Le texte évoque la Région, structure créée lors de la décentralisation (loi Defferre de 1986). 29 Chapitre 2. La diversité des organisations © Nathan 27. Quelles sont ses attributions ? Par quels moyens la région peut-elle accomplir ses missions ? La Région est chargée de l’action économique, de l’aménagement du territoire et de la formation professionnelle. Dans ce cadre, elle s’occupe notamment des lycées. Pour mener à bien ses missions, elle dispose d’un budget transféré par l’État, mais aussi de recettes propres collectées au moyen de la taxe foncière et de la taxe d’habitation, par exemple. Document 10 (p. 29) Les textes proposés permettent de cerner le fonctionnement des organismes sociaux français. 28. Quel est le rôle du système français de Sécurité sociale ? Quel est le rôle de l’UNEDIC ? Le système français de Sécurité sociale a pour objectif de protéger la population contre les évènements (naissance, maladie, décès…) susceptibles de modifier les revenus ou les charges. La Sécurité sociale vient alors compenser les pertes occasionnées. L’UNEDIC assure la prise en charge financière des salariés en cas de perte d’emploi. Cette prise en charge fait l’objet d’une négociation entre les partenaires : syndicats et organisations patronales. 29. Quels acteurs décident des règles d’indemnisation du chômage ? Les règles d’indemnisation sont décidées de façon paritaire par les acteurs sociaux : organismes patronaux d’une part, et syndicats représentatifs d’autre part. Elles font l’objet d’une négociation. 30. Quel est l’intérêt d’une gestion paritaire de l’UNEDIC ? De l’ensemble de la Sécurité sociale ? La gestion paritaire de l’UNEDIC permet d’équilibrer le pouvoir des patrons et celui des salariés dans la gestion du budget. L’organisme tire ses ressources des cotisations salariales et patronales. La gestion paritaire est une garantie pour que l’utilisation de ses ressources soit la plus juste possible pour les salariés qui perdent leur emploi, tout en garantissant l’équilibre de ce budget. Il en est de même pour la Sécurité sociale. La gestion paritaire devrait permettre à ces organismes d’être mieux gérés. Ce n’est pourtant pas si simple, car l’équilibre ne dépend pas uniquement de la gestion mais aussi d’éléments extérieurs comme l’évolution de la démographie ou les changements du système de santé. Pistes pédagogiques Lancement de la partie 1.2 Qu’appelle-t-on les organisations ? Pour aborder le thème des associations, on pourra interroger les élèves sur leur éventuelle appartenance à une association, en dresser la liste et essayer de les classer. 30 Chapitre 2. La diversité des organisations © Nathan Travail de recherche et de documentation On pourra demander aux élèves de mener une étude individuelle ou en groupe sur le bassin d’emplois de la région : tout d’abord, en déterminant géographiquement la zone en fonction de critères pertinents (axes routiers, transports en commun…) ; dans un second temps, en faisant le point sur les sources d’information (chambre de commerce, presse locale, collectivités locales, Pôle emploi…) ; enfin, en définissant l’information recherchée. Ce n’est qu’après toutes ces étapes que l’on peut collecter l’information pour la transmettre. Compléments Les transformations récentes À la suite de l’entreprise moderne apparaissent d’autres formes d’organisations comme le groupe, l’entreprise réseau et, enfin, l’entreprise virtuelle. – Le groupe comprend une société mère et des filiales. – L’entreprise réseau est une firme qui s’appuie sur un réseau de sous-traitants auxquels elle délègue une partie de sa production. Elle entretient avec eux des rapports privilégiés. – L’entreprise virtuelle utilise les TIC (Technologies de l’information et de la communication) pour faciliter la production et le fonctionnement de son organisation. Quelle place occupent les entreprises en France ? Il y a environ 2 800 000 entreprises en France. Chaque année, selon la conjoncture économique, 250 000 à 350 000 entreprises sont créées et 200 000 à 300 000 cessent leur activité. Beaucoup d’entreprises disparaissent dans les cinq premières années de leur activité. La répartition géographique est très peu homogène. La région Ile-de-France compte plus du quart des firmes et, avec les régions Rhône-Alpes, Provence-AlpesCôte d’Azur, Aquitaine et Pays-de-la-Loire, elles représentent plus de la moitié des entreprises françaises. Les secteurs d’activité représentés sont aussi très inégaux. Les services représentent près de la moitié des entreprises, le commerce, plus du quart. La répartition des entreprises par nombre de salariés indique une prédominance des TPE, qui représentent plus de 90 % de toutes les entreprises ; les PME n’en représentent que 7 % et les GE, moins de 1 %. 2. La classification des organisations Document 11 (p. 30) L’intérêt de ce document est de revoir la distinction entre caractère lucratif et non lucratif, à partir de logos représentants diverses organisations. 31 Chapitre 2. La diversité des organisations © Nathan 31. Rappelez la distinction entre un objectif lucratif et un objectif non lucratif. Une organisation à objectif lucratif recherche à réaliser le profit le plus élevé possible. Une organisation à objectif non lucratif vise un objectif d’une autre nature : caritatif, sportif, culturel… 32. Classez les organisations du document en deux catégories : organisations à objectif lucratif et à objectif non lucratif. Renault (entreprise industrielle automobile) est une organisation à but lucratif. Les organisations à but non lucratif sont : le CNRS (administration publique de recherche scientifique), le Comité international olympique (ONG), Reporters sans frontières (ONG), CFDT (syndicat), Handicap International (association), la Région Ile-de-France (organisation publique, collectivité locale). 33. Pour autant, peut-on dire qu’une organisation telle que Handicap International ne cherche à faire aucun profit ? L’association caritative Handicap International, grâce aux actions menées, collecte des fonds. On peut donc considérer qu’elle réalise du profit, mais ce n’est pas l’objectif de l’association, ce n’est pas sa raison d’exister. L’association a été créée pour améliorer les conditions de vie des personnes en situation de handicap ou de vulnérabilité. Les bénéfices résultant de l’activité de l’association permettent de mieux réaliser cette mission, mais la recherche de fonds n’est pas son objectif final et principal. Document 12 (p. 30) Les textes montrent que les entreprises peuvent avoir des objectifs non lucratifs parallèlement à leur recherche de profit. 34. Quels objectifs d’Axa apparaissent dans ces textes ? Les textes mettent en avant deux objectifs d’Axa : – la volonté d’embaucher des jeunes issus de quartiers populaires ; – participer à la protection de l’environnement avec la signature du Caring for Climate. 35. Comment pouvez-vous qualifier ces objectifs et pourquoi les entreprises ontelles aussi ce type d’objectifs ? Il s’agit d’objectifs non lucratifs puisqu’ils ne visent pas le profit, du moins à court terme. Les entreprises qui poursuivent ces objectifs recherchent le bien-être de leurs salariés, la satisfaction de leurs clients, l’image d’une entreprise citoyenne… Cette recherche rejoint sur le long terme leur objectif principal : le profit. Document 13 (p. 31) L’intérêt de ce document est de préciser la distinction entre public et privé et d’amener les élèves à réfléchir sur cette notion. 32 Chapitre 2. La diversité des organisations © Nathan 36. Quelle est l’activité de chacune des organisations ci-contre ? Est-elle exercée dans un cadre public ou privé ? La polyclinique La Garaud exerce une activité médicale de soin : c’est une organisation privée. Les clubs Bouygues Telecom ont une activité de télécommunication : ce sont des entreprises privées. L’université Paris I a une activité d’enseignement supérieur : c’est une organisation publique. La douane française a une activité de contrôle des échanges internationaux : c’est une organisation publique. 37. Pour chaque cas, donnez l’exemple d’une organisation exerçant une activité identique, mais dans le cadre (public/privé) opposé. Est-ce toujours possible ? Un hôpital comme celui de la Pitié-Salpêtrière à Paris exerce également une activité médicale de soins, mais dans un cadre public. France Telecom était une entreprise publique exerçant une activité de télécommunication. Son statut d’entreprise publique disparaît, puisque l’État revend petit à petit ses actions à des actionnaires privés. À terme, seules des entreprises privées exerceront ce type d’activité. Les écoles de commerce dispensent également des diplômes de niveau bac + 3 ou bac + 5 et sont entièrement privées. Dans certains domaines comme la défense nationale, la justice, mais aussi la douane, ce sont exclusivement des organisations publiques qui exercent ces missions régaliennes. Document 14 (p. 31) L’intérêt de ce document est d’envisager d’autres modes de classement des organisations. 38. Quel critère de taille peut-on retenir pour classer ces quatre organisations ? Pour classer les quatre organismes (Genesys, Unelvent, ministère de la Justice, Agence de la biomédecine), on peut utiliser le critère de l’effectif : effectif salarié pour les trois premiers, et effectif des donneurs pour l’Agence de la biomédecine. 39. Quelles sont les différentes catégories de ressources dont elles disposent ? Genesys et Unelvent disposent de ressources privées issues de leurs actionnaires, de leurs prêteurs et, bien évidemment, de leurs profits. Le ministère de la Justice se finance grâce au budget alloué ; ce sont donc des ressources publiques. L’Agence de la biomédecine est une association. L’organisation bénéficie probablement de dons privés, mais aussi de ressources publiques, du moins sous la forme de moyens matériels (locaux à l’hôpital Saint-Louis). 40. Quel critère retenir pour juger de leur performance ? On peut juger de la performance des entreprises Genesys et Unelvent en fonction de leur 33 Chapitre 2. La diversité des organisations © Nathan chiffre d’affaires et de son évolution. On peut évaluer la performance du ministère de la Justice en fonction du nombre d’affaires traitées, du délai d’attente, du rapport entre le budget dépensé et les affaires traitées… On peut juger de la performance de l’Agence de la biomédecine au nombre de donneurs, au budget dépensé, etc. Pistes pédagogiques Travail de recherche et de documentation Il serait intéressant que les élèves connaissent les collectivités territoriales dans lesquelles ils vivent. On pourra envisager une recherche de documentation au CDI de leur établissement, avec rédaction d’une fiche d’identité très simple (nom, taille, effectif, budget, attributions, fonctionnement, financement). Activités (p. 32-33) 1. Des définitions et des mots 1. Paritaire. 2. Artisanat. 3. Région. 4. ONG. 5. Association. 6. Administration publique centrale. 7. Cotisations sociales, salariales et patronales. 8. Effectif. 9. Syndicat. 10. Production de masse. 2. Vrai ou faux ? 1. Faux. Il s’agit de l’administration publique territoriale du département. 2. Faux. Les entreprises ont également des objectifs non lucratifs. 3. Vrai. La production de masse est rendue possible grâce à l’évolution des techniques. 4. Faux. Certaines associations peuvent avoir une action beaucoup plus large, voire même d’intérêt général. 5. Vrai. C’est l’un des facteurs de production avec le capital. 6. Faux. Il en existe d’autres comme les administrations centrales. 34 Chapitre 2. La diversité des organisations © Nathan 7. Faux. Comme toutes les entreprises, elle recherche le profit. 8. Vrai et faux. C’est exact pour les syndicats salariés, mais c’est faux pour les syndicats patronaux qui défendent les droits des employeurs. 9. Vrai. Elle est gérée concomitamment par les salariés et les employeurs. 10. Faux. L’objectif est non lucratif puisqu’il s’agit de la santé publique. 3. Une organisation originale : la coopérative 1. À quelle catégorie d’organisation appartient la Coopérative des Producteurs du Pilat ? Il s’agit d’une entreprise, bien que son objectif ne soit pas uniquement le profit. Il ne s’agit pas d’une entreprise ayant un fonctionnement capitaliste au sens strict, car les membres sont à égalité de droit, quelle que soit leur taille. 2. Faites une présentation de cette organisation. – Entreprise coopérative regroupant 31 producteurs. – Activité : vente et promotion des fruits. – Marque : « Balcons du Mont-Pilat ». – Localisation : Bessey (42). – Objectif : en se regroupant, avoir plus de poids pour faciliter la vente et la promotion des producteurs concernés. 3. Étudiez les différences entre les caractéristiques de la Coopérative des producteurs du Pilat et celles de l’AMAP « Palais du Vert ». Caractéristiques Forme Objectif Membres Sert AMAP Association Non lucratif : maintien d’une agriculture paysanne Adhérents : consommateurs et agriculteurs Uniquement les adhérents qui sont liés par contrat Les deux formes d’organisations sont très similaires. 35 Chapitre 2. La diversité des organisations © Nathan Mont Pilat Coopérative Pas uniquement lucratif Producteurs ou consommateurs Ses membres seulement Travaux dirigés (p. 34-35) 1. Quelle est la forme d’organisation de PSA Peugeot Citroën ? Quels éléments pouvez-vous donner pour la décrire ? PSA Peugeot Citroën est un groupe industriel. C’est une très grande entreprise, composée elle-même de plusieurs entreprises. PSA Peugeot Citroën est une entreprise industrielle automobile de dimension internationale, avec une production de masse (3,26 millions de véhicules en 2008). En 2008, son chiffre d’affaires diminue à 54 millions d’euros, et son résultat net est déficitaire (– 343 millions d’euros). 2. Dressez un tableau récapitulatif des différentes organisations que vous avez repérées dans les documents. Pour chacune d’entre elles, vous indiquerez le nom, le type, l’objectif, les relations qu’elle entretient avec PSA Peugeot Citroën. Nom CGC : Confédération générale des cadres Type Lycée professionnel Brissey Montbéliard Relations avec PSA Défendre les droits des salariés. La CGC est représentée par une section syndicale dans l’entreprise PSA Peugeot Citroën ; elle participe aux négociations : c’est donc un partenaire important de l’entreprise, puisqu’elle représente une partie de ses salariés, les cadres. Faire revivre l’esprit d’entreprise en aidant les jeunes salariés à revendre leur voiture. Aucune relation à caractère obligatoire, mais les membres de l’association contribuent à l’ambiance de l’entreprise. Réaliser un profit maximal en adaptant au mieux les produits au marché. Fabricant de pièces pour les voitures : la qualité des produits PSA Peugeot Citroën dépend de ces pièces. Ces deux entreprises ont une relation commerciale. Administration Forme les élèves. Propose des stagiaires à PSA Peugeot Citroën ; forme la main-d’œuvre future. PSA Peugeot Citroën peut contribuer au fonctionnement de l’établissement par le versement de la taxe d’apprentissage. Commune PSA Peugeot Citroën paye une S’occupe des attributions de taxe professionnelle, mais la commune : écoles, voirie, bénéficie des aménagements de eau, ordures, etc. la commune et de différents services. Syndicat Les Ambassadeurs Association du Lion Saint-Gobain Objectif Entreprise privée 36 Chapitre 2. La diversité des organisations © Nathan 3. Quelles sont les organisations qui n’apparaissent pas dans les documents et qui sont pourtant fondamentales pour la vie de cette entreprise ? On peut citer d’autres organisations publiques comme le département, la région, mais aussi toutes les administrations dont l’entreprise a besoin pour se développer (justice, ministère de l’Industrie, douanes, Commission européenne…). Il y a également l’ensemble des entreprises avec lesquelles elle travaille : EDF, fournisseurs de matières, fournisseurs de services. On voit que PSA Peugeot Citroën existe au milieu d’un réseau d’organisations très différentes au sein duquel elle entretient des relations essentielles à sa survie. 37 Chapitre 2. La diversité des organisations © Nathan