Spécialité SES

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Spécialité SES
Thème : Conflits de classe et changement social, Karl Marx
France métropolitaine, Septembre 2008
En gras, les notions du programme présentes dans le tableau en début de manuel. Il faut réutiliser au maximum
ces notions dans vos réponses en les définissant pour mettre en valeur vos connaissances.
1. À l'aide de vos connaissances et du document 1, mettez en évidence les relations entre
conflits de classe et changement social chez Marx. (9 points)
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Présentation de l’auteur : Karl Marx, sociologue et économiste d’origine allemande, auteur avec Engels du
Manifeste du Parti Communiste publié en 1848, où il met en évidence comment les conflits entre classes
sociales déterminent les grandes évolutions des sociétés.
Dans chacun des modes de production qui se sont succédé au cours de l’histoire (antique, féodal puis
capitaliste), un rapport de production spécifique régit les relations entre deux groupes sociaux au sein de
l’activité productive et ce rapport est marqué par une domination d’un des deux groupes. Dans le mode de
production capitaliste, ce rapport de production est le salariat. Il se distingue des rapports de production
antérieurs (esclavage et servage) par la liberté formelle des travailleurs.
C’est d’abord la position dans les rapports de production qui définit l’appartenance à une classe sociale.
Dans le rapport salarial, deux situations de classe s’opposent : celle des propriétaires des moyens de
production (les bourgeois ou capitalistes) et celle de ceux qui ne possèdent que leur force de travail (les
prolétaires). Les premiers font travailler les seconds, ce qui leur permet de retirer une plus-value, car
seulement une partie de la valeur produite par les travailleurs leur est versée sous forme de salaire.
Cette exploitation est l’enjeu fondamental des conflits de classe dans le mode de production capitaliste. La
lutte de classes contribue à développer à l’intérieur de chaque classe un sentiment d’appartenance, une
conscience de classe, sur la base des intérêts communs, des antagonismes et de la solidarité qui
s’expriment dans la lutte : « Le développement de l’industrie […] les concentre en masses plus
importantes ; leurs forces augmentent et ils en prennent davantage conscience ».
In fine, ces conflits doivent déboucher selon Marx sur une révolution où la masse des prolétaires
renversera le mode de production capitaliste en abolissant la propriété privée pour instaurer une société
sans classes et sans exploitation.
2. Expliquez la phrase soulignée dans le document 1. (5 points)
« A mesure que grandit la bourgeoisie, c'est-à-dire le capital, le prolétariat se développe aussi […]».
Dans la suite de cette phrase, Marx précise que les prolétaires ne trouvent du travail « que si le travail accroît le
capital », grâce à la plus-value que peuvent dégager les capitalistes à partir de la différence entre la valeur produite
par le travail et la rémunération versée.
La plus-value permet à son tour d’accumuler du capital dans les grandes entreprises. Ces investissements et
l’amélioration des méthodes de production (la division du travail) permettent aux grandes entreprises de dégager
des gains de productivité qui permettent à leurs produits d’êtres plus compétitifs que ceux réalisés dans les plus
petites unités. Ainsi, au fur et à mesure que le capitalisme se développe, les « petites classes moyennes d’autrefois »
tombent dans le prolétariat et la structure sociale se bipolarise.
3. L'évolution de la structure sociale présentée dans le document 2 confirme-t-elle l'analyse de
Marx ? (6 points)
Dans cet extrait, Louis Chauvel décrit le processus de moyennisation qui a traversé les sociétés des pays
développés au cours du XXe siècle. Contrairement à ce qu’affirmait Marx, le capitalisme n’a pas conduit à une
bipolarisation de la structure sociale.
Au contraire, tout un ensemble de causes a contribué « à l’élévation du plancher social et l’abaissement du
plafond », faisant apparaître une vaste classe sociale intermédiaire. Peuvent être notamment citées la généralisation
du salariat, le développement de la protection sociale, la mise en place de systèmes d’imposition progressifs
(l’impôt sur le revenu en France), la massification de l’enseignement, le développement de moyens de
communication de masse.
Par ailleurs, cette moyennisation, en multipliant les niveaux intermédiaires, a contribué à affaiblir les frontières
entre groupes sociaux. Les inégalités entre personnes n’ont pas pour autant disparu et repartent même à la hausse
depuis les années 1980, mais le sentiment d’appartenance à ces groupes sociaux (que Marx appelait conscience de
classe) recule.
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