DISCOURS US STATE DEPARTMENT Monsieur l`Envoyé Spécial

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DISCOURS US STATE DEPARTMENT
Monsieur l’Envoyé Spécial des Nations Unies pour le Pakistan; chers délégués,
Il me fait plaisir, en tant que Sous-secrétaire d’État à la défense et au nom du Président
des États-Unis d’Amérique, d’être présent aujourd’hui à cette conférence internationale
portant sur la situation au Pakistan.
Introduction
La situation au Pakistan est de plus en plus difficile, de plus en plus complexe, de plus en
plus préoccupante. Les États-Unis d’Amérique sont fidèles à leurs amis et aux valeurs
qu’ils partagent avec eux. Ainsi, nous poursuivons notre engagement de longue durée
afin d’aider à amener la stabilité et la prospérité au Pakistan et joignons nos forces à
celles des acteurs autour de cette table pour enfin trouver une solution durable à une
situation qui persiste depuis trop longtemps.
Enjeux
L’économie pakistanaise connaît des moments difficiles, conséquence d’une crise globale
qui nous concerne et affecte tous. Il est d’autant plus important de souligner que les pays
aux économies émergentes se retrouvent parmi les premières victimes des crises
économiques. Considérant, de plus, l’instabilité qui guette le Pakistan, notamment de par
sa proximité avec l’Afghanistan et des groupes terroristes présents sur son territoire, les
États-Unis d’Amérique saluent les efforts entrepris par ce pays afin de se sortir de
l’impasse.
Nous sommes pleinement conscients des actions mises en place par le
gouvernement pakistanais pour mettre un terme à cette instabilité. Or, pour assurer la
stabilité, non seulement du pays mais de la région en entier, il faut faire plus. C’est
pourquoi, à la demande de l’ONU, la communauté internationale commence aujourd’hui
à établir ce qui, espérons le, sera la fin de l’impasse. Les États-Unis sont fiers d’être
présents, et encouragent tous les participants à faire preuve de la meilleure volonté lors de
la gestion de cette situation complexe.
Proposition du Département d’État
Le Département d’État américain veut non seulement trouver une solution durable pour la
situation actuelle au Pakistan, mais désire également aboutir à l’adoption d’un accord
concerté, fruit des efforts des acteurs présents à cette conférence. Chacun d’entre nous se
trouve être une partie de la solution, et c’est ensemble que nous devons travailler sur les
aspects fondamentaux de la problématique.
« Bonne gouvernance et assistance démocratiques »
D’abord, face à la situation d’instabilité actuelle, le Président Obama a tenu réitérer « son
soutien à la démocratie pakistanaise et son attachement à un partenariat fort avec le
Pakistan ».
Dans cette optique, les États-Unis d’Amérique souhaitent réaffirmer l’importance, pour la
communauté
démocratiques
internationale,
d’apporter
un
support
immédiat
aux
institutions
pakistanaises en fournissant une assistance technique aux branches
exécutives, législatives et judiciaires du gouvernement. Le département d’État américain
est d’avis que cet appui doit prioriser la solidification de la démocratie et l’État de droit
au Pakistan en renforçant le parlement pakistanais et en aidant le pays à établir un
système judiciaire transparent et efficace.
En effet, depuis quelques temps déjà les économistes du développement d’institutions
telles que la Banque Mondiale (BM) ou la Banque Asiatique du Développement (BAD)
analysent les relations entre l’efficacité du système juridique et les performances
économiques des nations.
Plusieurs conclusions sont ressorties de ses analyses qui
méritent d’être considérées dans la situation qui nous intéresse. La première est qu’un
système juridique performant contribue de manière importante à la croissance
économique et au progrès social. Ceux qui veulent investir dans l’économie sont rassurés
par un système juridique performant. Un tel système ne possède pas simplement des
mécanismes institutionnels pour la résolution des litiges, il crée aussi un environnement
de certitude qui assure les investisseurs qu’ils ne seront pas surpris par des décisions
discrétionnaires fantaisistes de la part de l’exécutif. D’autre part, pour le gouvernement
américain, le renforcement de l’État de droit représente la façon la plus efficace d’assurer
la sécurité et la stabilité du territoire pakistanais.
« Développement économique et social, en terme d’aide humanitaire »
Un autre aspect fondamental de la situation actuelle au Pakistan, ce sont les risques de
nature humanitaires pouvant découler tant de la précarité économique que des conflits
frontaliers. Il est très important, pour les États-Unis d’Amérique, que le Pakistan soit apte
à maintenir une cohésion interne suffisante pour prévenir l’affaiblissement de son
appareil étatique ainsi que l’exacerbation des violences à caractère civil.
La situation des déplacés, entre autres dans la Vallée de Swat, préoccupe tout
particulièrement notre département. Ainsi, nous désirons travailler de concert avec les
acteurs régionaux afin d’améliorer la sécurité de ces individus, limiter leurs déplacements
et, conséquemment, prévenir la déstabilisation des régions frontalières. En ce sens, nous
voulons souligner le travail admirable déjà effectué au Pakistan par le UNHCR, et
encourageons les autres parties à la Conférence à appuyer l’action des organismes déjà
présents sur le terrain.
Les États-Unis d’Amérique s’engagent donc à ce que l’assistance financière octroyée au
Pakistan le soit en grande partie dans les infrastructures économiques du Pakistan,
principalement dans le domaine agricole et énergétique. La crise actuelle dans ces deux
domaines affecte grandement la vie quotidienne des Pakistanais ainsi que les opportunités
de croissance économique du pays. Comment obtenir une production industrielle
compétitive si l’usine est victime de pannes de courant à répétition? Comment s’assurer
d’une production agricole adéquate si l’irrigation est déficiente? L’une des priorités des
États-Unis d’Amérique est de rendre les investissements à long-terme plus visibles, et
ainsi, prévenir toute tentation à joindre les rangs de factions extrémistes.
De plus, les États-Unis d’Amérique veulent aider le gouvernement du Pakistan à
répondre aux besoins essentiels de ses groupes les plus vulnérables. Ceux-ci sont plus
susceptibles de joindre les rangs des forces extrémistes. Il est nécessaire de réduire la
marge de manœuvre de ces dernières, de mettre fin à toute situation pouvant leur
permettre de gagner du terrain. En ce sens, les États-Unis continueront d’appuyer la
reconstruction et la réduction de la pauvreté dans les endroits les plus affectés par les
conflits mais aussi, étendre cet appui aux autres régions pakistanaises à potentiel
conflictuel.
« Économie et finance »
Si la crise financière à laquelle nous faisons face affecte chacun de nos pays, chacune de
nos institutions, elle est particulièrement difficile à soutenir pour le Pakistan. À elle seule,
l’augmentation substantielle des prix des denrées alimentaire de base a fait passer le
nombre de personnes se trouvant dans une situation précaire de 60 à 77 millions, les
exposant de facto au pouvoir d’attraction des groupes terroristes et autres radicaux
violents. Il est impératif d’apporter une aide au Pakistan afin de redresser son économie
et éviter une instabilité encore plus importante. Et c’est à nous, chers amis, que revient ce
travail. Les États-Unis d’Amérique s’engagent donc à travailler de concert avec tous et
chacun dans le but d’améliorer la santé financière du pays. À cette fin, nous considérons
qu’il est primordial d’apporter au Pakistan une assistance technique au niveau de la
gestion financière et des institutions s’y rattachant. De plus, en assurant l’accessibilité des
produits pakistanais à nos marchés, nous contribuons à l’amélioration de la balance
courante du pays. Mais nous ne pouvons nous en tenir à ces éléments. Négliger
l’investissement étranger, qu’il soit direct ou de portefeuille, reviendrait à priver le
Pakistan d’une importante source de revenu. Pour répondre à ce besoin, les États-Unis
d’Amérique feront tout en leur pouvoir afin de stimuler ces types d’investissement.
Mais comprenons nous bien; notre assistance ne doit pas avoir pour intention de
supplanter les efforts du Pakistan dans la construction d’un État stable, sécuritaire et
prospère, mais bien de les compléter.
« Sécurité et stratégie militaire »
En termes de sécurité, le mandat est vaste et multi-facettes. Tout d’abord, il est possible
pour nous d’assurer une plus grande stabilité de la frontière afghano-pakistanaise dans la
région de la «North Western Frontier Province». Le Général Petraeus superviserait un tel
redéploiement des troupes dans ladite région frontalière pour lequel nous espérons
pouvoir collaborer avec l’OTAN.
Cela nous permettra d’établir :
1- Une meilleure protection de la population locale et des déplacés;
2- Un appui terrain en termes de troupes pour sécuriser plus efficacement les lieux
encore instables en territoire afghan.
La nouvelle politique américaine face au Pakistan repose sur le renforcement des
capacités locales et une réduction de sa dépendance sécuritaire externe. Les États-Unis
d’Amérique aimeraient donc voir un consensus s’établir sur un partenariat multilatéral
pour, entre autres, l’entraînement des forces policières locales pakistanaises. Nous
sommes également ouverts à une aide militaire logistique pour le renforcement des forces
aériennes pakistanaises, comme le démontre le récent envoi de 18 CF-16 de Mcdonald
Douglas, récemment approuvé par l’ambassadrice américaine au Pakistan, Anne
Patterson.
L’un des points qui demeure fondamental pour les États-Unis d’Amérique est la
sécurisation des armes nucléaires que possède le Pakistan. Il est nécessaire d’assurer la
protection de ce type d’armement et des installations qui lui sont connexes, en plus d’en
prévenir l’appropriation par un groupe extrémiste sans morale aucune. Nous accordons
conséquemment une grande importance à la non-prolifération des armes nucléaires. En
tant que pays signataire du Traité de Non-prolifération nucléaire, notre département
accorde beaucoup d’importance à la surveillance des mouvements illégaux de matières
radioactives qui peuvent véhiculer ou transiter par les frontières pakistanaises. Nos
négociations continueront dans cette optique de non-prolifération avec, comme but
ultime, de protéger le peuple pakistanais ainsi que la communauté internationale contre
de potentiels actes nucléaires. Cela nous donnera un avantage sans précédent sur les
groupes extrémistes qui menacent le Pakistan et la sécurité mondiale.
Les États-Unis d’Amérique comptent fermement sur cette conférence pour que s’exprime
encore et pleinement la générosité de chacun. Il va donc de soi que notre pays fasse tout
en son pouvoir pour apporter une aide au Pakistan et ainsi atteindre nos buts communs
que sont limiter, voire éliminer les factions extrémistes, solidifier l’appareil étatique et
financier et alimenter le sentiment d’appartenance à la nation pakistanaise afin de lui
apporter, enfin, la paix, la sécurité et l’épanouissement.
Excellences, au nom de la nation américaine, bonne conférence!
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