Chapitre 1. : Les fondements du commerce international

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Economie Générale BQ2
Chapitre 1. : Les fondements du commerce international
Objectifs :
1.
Présentez les principales théories du commerce international en distinguant les
théories du libre échange et du protectionnisme.
I. Les fondements théoriques du commerce international
I.1. Les théories classiques du commerce international
A. Théorie des avantages absolus (1776). A. Smith.
B. Théorie des avantages comparatifs. (Ricardo. 1817)
I.2. La théorie suédoise du commerce international
II. Les différents flux d'échanges
II.1. Les échanges fondés sur l’existence d’avantages comparatifs
A.
B.
C.
Spécialisation des échanges sur la base des secteurs primaires,
secondaires et tertiaires.
Spécialisation par branche.
Spécialisation et compétitivité
II.2. Des observations parfois paradoxales
III. Le libre-échangisme et le protectionnisme
III.1. le libre - échangisme
III.2. Le protectionnisme
Chapitre 1. : Les fondements du commerce international
I. Les fondements théoriques du commerce international
BTS BQ2.
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Economie Générale
Les théories du commerce international mettent l'accent sur des avantages liés soit
:
- aux différences de productivité du travail
- aux différences de dotations de facteurs de production
I.1. Les théories classiques du commerce international
a. Théorie des avantages absolus (1776). A. Smith.
Chaque pays doit se spécialiser dans la production où il possède un avantage
absolu en matière de productivité et se procurer à l'étranger les produits pour lesquels il est
en situation d'infériorité absolue du point de vue de la productivité. C’est donc cette
fameuse notion de productivité que l’on retrouve en économie d’entreprise qui est introduite
ici.
NB : Notons dès à présent que la productivité n’est pas un élément fixe et que cet
indicateur évolue chaque année dans chaque secteur et dans chaque entreprise pour
l’ensemble des pays par ce qu’on appelle des gains de productivité. Nous verrons plus tard
également que la fluctuation des monnaies (taux de change) peut avoir des conséquences
énormes sur la compétitivité des entreprises.
Deux notions majeures sont à intégrer :
1. Le coût horaire du travail
2. Le temps de fabrication (productivité)
Ceci nous donne le coût de production provenant au travail. Ex : les chinois ont
une productivité du travail concernant les ordinateurs ou les calculatrices qui est supérieure
à celle des français. Ils s’y spécialisent et exportent ce type de biens. Les Français ont une
productivité du travail pour l’agriculture supérieure à celle des chinois. Ils s’y spécialisent.
Ainsi, les chinois vendent des ordinateurs aux français qui leur vendent des produits agro
alimentaires en échange.
C’est un des fondements du commerce international.
b. Théorie des avantages comparatifs. (Ricardo. 1817)
Néanmoins, cette théorie est restrictive car les avantages ne sont pas toujours
absolus et tous les pays ne possèdent pas des avantages absolus (travail moins cher par
exemple) dans la division internationale du travail (DIT)
Pour Ricardo, l'échange est souhaitable même dans le cas où il n'existe pas
d’avantages absolus. En effet chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production où
il présente la plus grande supériorité ou la moins grande infériorité.
Démonstration : Exemple fameux du drap et du vin. Les chiffres donnés
représentent les coûts de production, exprimés en heures de travail d’une unité de drap
et de vin.
Angleterre
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Portugal
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Une unité de Drap
Une unité de Vin
Coût relatif du drap / vin
Coût relatif du vin / drap
100 h
120 h
100/120 = 0.83
120/100 = 1.2
90 h
80 h
90 / 80 = 1.125
80 / 90 = 0.88
Le drap coûte relativement ou comparativement moins cher par rapport au vin en
Angleterre qu’au Portugal. C’est l’inverse pour le vin.
Donc, si l’Angleterre abandonne le vin, elle disposera de 120 heures de travail avec
lesquelles elle pourra produire des draps supplémentaires et plus précisément 1, 2 unités.
Elle vendra ces 1,2 unités au Portugal contre 1,2 * 1,125 unités de vins soit 1,35 unités de
vin. Le gain de la spécialisation pour l’Angleterre est de 0.35 unité de vin.
Il faut nuancer (Mill, 1848) car l'échange dépend de la demande dans les
différents pays. La demande étrangère de la production nationale doit être suffisante au
risque de voire les termes de l'échange se dégrader.
Ex : Si les portugais demandent moins de drap aux Anglais et que les anglais veulent
toujours autant de vin, le prix du drap va baisser par rapport à celui du vin. La dégradation
des termes de l'échange (DTE) se mesure par :
Indice des prix à l'exportation
----------------------------------Indice des prix à l'importation
I.2. La théorie suédoise du commerce international
Pour Hecksher (1919) ce qui détermine la différence des coûts, c'est le prix des
facteurs de production. Dans les pays richement dotés en travail, le niveau des salaires
est bas d'où utilisation de main-d'oeuvre abondante (Ex : Asie du Sud Est). C’est l’inverse
dans les pays ou les salaires sont élevés. . L'inégale dotation en facteur de production
explique ainsi les différences de coûts.
Pour Ohlin (1934), il faut définir une loi de proportion des facteurs: c'est la
combinaison de facteurs (rappel : capital et travail) dont dispose un pays et qui procure
un maximum d'avantages ou un minimum de désavantages qui doit déterminer la
spécialisation.

Ainsi, chaque pays importe des biens qui incorporent de façon intensive les facteurs
qui sont rares sur son territoire et exporte les biens qui incorporent de facteurs
abondants sur son territoire.
Le théorème HOS (Hecksher-Ohlin- Samuelson)
" Le commerce international tend à produire une égalisation des rémunérations des
facteurs, égalisation qui ne saurait être absolue ".
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CQFD : l'égalisation tend à la diminution de la croissance du commerce
international puisque les différences entre les facteurs étant peu à peu moins fortes,
chaque pays a moins avantage à échanger.
II. Les différents flux d'échanges
Les statistiques montrent que l'évolution du commerce correspond pour les secteurs
et les branches à la théorie des avantages comparatifs et que d'autres échanges se
développent de façon paradoxale.
II.1. Les échanges fondés sur l’existence d’avantages
comparatifs
A.
Spécialisation des échanges sur la base des secteurs
primaires, secondaires et tertiaires
Les exportations de produits primaires (Agriculture, Matières premières, énergie, )
des PVD et leurs importations en produits industriels ou tertiaires reposent sur chez les
uns sur l’abondance de ressources naturelles chez les uns et de capital ou de travail
qualifié chez les autres.
Exemple typique : le japon qui importe 2/3 de ses produits bruts ou semi finis et dont
les produits manufacturés représentent 97 % des exportations;
NB : Ce type de commerce fondé sur les complémentarités sectorielles ne représente que
25 % du commerce mondial.
B. Spécialisation par branche
- des études ont été menées sur 5 pays à travers le taux de couverture des branches. Les
branches faibles ont un taux inférieur à 80 et les branches fortes un taux supérieur à 120.
La branche est forte si elle ne comprend aucuns points faibles et vice versa.
- Japon et Allemagne. : très spécialisés à l'exportation
- France et Italie : peu de spécialisation.
- GB : position intermédiaire.
ATTENTIOB : Le taux de couverture mesure le rapport dans une branche et/ou pour
certains produits entre les exportations et les importations. Ce rapport est multiplié par 100.
Ex : La France exporte 1200 chemises et en importe 1600. Le taux de couverture pour les
chemises est :
1200 * 100 = 75.
1600
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Lorsque le taux est inférieur à 100,
les importations sont supérieures aux
exportations. Lorsque le taux est supérieur à 100, les exportations sont supérieures aux
importations.
C. Spécialisation et compétitivité
Il faut ajouter bien sûr que la compétitivité est prépondérante et détermine aussi
les spécialisations.(Ex typiques : R.F.A., Japon et dans une moindre mesure la France)
Ici, la compétitivité c'est :
1. Les écarts de productivité.
Mc Dougall (1951) a montré que l'industrie américaine, malgré des salaires deux
fois supérieurs aux salaires anglais l'emportait dans toutes les branches lorsque sa
productivité était plus de deux fois supérieure.
Balassa (1961) montre que 64 % des parts de marchés à l'exportation (même
exemple) s'expliquent par des écarts de productivité.
2. Les avantages hors-coûts






Qualité des produits, du service....
Adéquation aux besoins des consommateurs
Puissance des réseaux de commercialisation
Stabilité des relations nouées avec les partenaires
Image de marque, Publicité
Incorporation technologique des produits....
3. Le rôle des pôles de compétitivité.
La conquête de certains marchés permet des économies d'échelle et le
renforcement de la compétitivité. C’est donc une cercle vertueux. Infrastructures, culture
du pays, agressivité commerciale, innovation flexibilité... facilitent ce développement
durable.(Ex : USA)
Notons enfin que la compétitivité et la dotation en facteur évolue avec le temps. Le
transfert des facteurs, la formation, l'égalisation des prix des facteurs transforment les
spécialisations.
II.2. Des observations parfois paradoxales
Le paradoxe de Léontief. (1954) Il analyse le contenu en travail et capital des
exportations américaines et des productions américaines concurrencées par les
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importations. Il détermine le ratio Capital sur Travail. C'est le contraire du théorème HOS.
Les USA exportent comparativement plus de produits qui demandent moins de capital et
plus de travail.
Explications :
efficace
La qualification de la main d'oeuvre fait qu’elle est trois fois plus
que la main d’oeuvre étrangère.
Les échanges croisés. Ce sont des échanges de mêmes types de produits. Ex:
automobile. Cela se développe depuis les années 50 et va à l’encontre des théories de la
spécialisation.
Explications :
1. Théorie de « la demande de différence » (Lassudrie / Duchène)
- demande de différence des consommateurs par rapport à une abondance
nationale
- rentabilisation sur le marché national qui permet d'exporter avec des coûts faibles
(USA)
2. Existence des FMN (échanges entre filiales de différents pays) et des spécialisations au
sein des branches. (Niches exploratrices au sein de branches importatrices )
3. Hiérarchisation des avantages comparatifs. Ex : France / USA et France / Afrique
III. Le libre-échangisme et le protectionnisme
III.1. le libre - échangisme
Le libre échange permet :



Une réduction des prix pour les consommateurs
Dynamiser les appareils productifs
Permettre de nouveaux débouchés.
Par le jeu de la spécialisation comme l’on envisagé les classiques, le libre échange
permet des avantages réciproques pour tous les coéchangistes.
Pour permettre le libre échange il faut d'abord supprimer :
1. les barrières douanières tarifaires :
1846 : suppression des droits de douane en Angleterre sur le Blé
1860 : traité franco-britannique de libre-échange
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Le GATT surveillait et travaillait au libre échange. (Aujourd'hui les droits de douanes
représentent un peu plus de 5 % de la valeur des marchandises contre 40 % en 1940 et 25
% en 1950) La GATT a été remplacé par l’OMC (Organisation mondiale du commerce) qui
poursuit une politique de développement du libre échange. (En matière non tarifaire
notamment)
2. Suppression des barrières non tarifaires.
- Quotas ou contingentements (Ex : textile chinois en Europe)
- Normes (techniques, administratives, sanitaires. Ex : Perrier au USA il y a quelques
années..)
- Aides gouvernementales (subvention de l’aéronautique, de l’agriculture, de l’armée...)
III.2. Le protectionnisme
L'ouverture internationale peut être négative pour certains pays fragiles. Exemple de
Boing ou de Microsoft qui peuvent ou tente d’écraser les nouveaux venus. (par leur
économie d'échelle, leur domination mondiale par les coûts)
La théorie du protectionnisme éducateur de LIST (1940) propose de protéger les
industries naissantes jusqu'à ce qu'elles atteignent une taille suffisante pour affronter la
concurrence étrangère.
La concurrence des NPI peut créer du chômage dans nos économies. Elle peut
également exercer une pression à la baisse sur nos salaires.
Enfin, le libre-échange oblige à des restructurations de l'appareil de production
(sidérurgie, chantier naval, défense...) parfois défavorables aux bien-être des populations.
De fait, le protectionnisme est encore présent par des moyens détournés et chaque
pays se bat pour rester ou se développer sur des secteurs dits stratégiques en terme
d’emplois ou de développements futurs. (Ex : aéronautique)
Lien : DIAPORAMA : Les fondements du commerce international
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