CDDR/SAILD Service Questions-Réponses Synthèse technique COMMENT LUTTER CONTRE LA FAUSSE TEIGNE DANS UNE RUCHE ? Sommaire 1- Présentation de la fausse teigne 2- Dégâts causés par la fausse teigne 3- Prévention 4- Moyens de lutte 4- Références bibliographiques 1 FICHE TECHNIQUE : COMMENT LUTTER CONTRE LA FAUSSE TEIGNE DANS UNE RUCHE ? Cette note de synthèse a été élaborée grâce Les méthodes de lutte contre la fausse teigne requiert les conseils ou l’assistance pratique d’un spécialiste. 1- Présentation de la fausse teigne Les abeilles sont souvent attaquées par plusieurs ennemis. On peut citer entres autres : les fourmis, les oiseaux, les lézards, les grenouilles, les fausses teignes, les mammifères ….. Le principal et le plus dangereux de ceux-ci est la fausse teigne. Il s’agit d’un papillon nocturne donc les larves se nourrissent de la cire et creusent des galeries dans les rayons. Il comprend deux (2) espèces : - La galleria melonnella (grande – fausse teigne) dont le papillon mesure 20 à 25 mm de long, de couleur grise avec des tâches très foncées. - La galleria ou achroia grisella (petite fausse teigne) dont le papillon ne dépasse pas 18 mm de long. Elles attaquent les colonies faibles et peu peuplées. 2- Dégâts causés par la fausse teigne a- Le parasite de la cire Si la colonie n’a pas assez d’abeilles pour protéger les rayons, les larves du parasite de la cire vont commencer à se développer à l’intérieur. Les larves creusent un tunnel à travers les rayons, mangeant la cire, les résidus de pollen et les cocons laissés par les abeilles adultes lorsqu’elles émergent. Les parasites de la cire ne se nourrissent pas seulement de cire, c’est pourquoi ils préfèrent les rayons les plus âgés et les plus foncés. Ils détruisent les rayons, en laissant derrière eux des masses d’excréments et des morceaux de cire. b- Rayon endommagé par le parasite de la cire Dans les colonies faibles, les larves des parasites de la cire percent quelques fois la côte du rayon qui contient le couvain. Les toiles qu’elles laissent derrière empêtrent les chrysalides d’abeilles qui se développent et empêchent les abeilles adultes d’émerger de leurs alvéoles. Il en résulte des carrés ou des rangées rectilignes d’abeilles adultes apparemment normales qui essaient de sortir de leurs alvéoles. Ces abeilles finissent par mourir et les ouvrières chargées du nettoyage des alvéoles les enlèveront. Toutefois si les larves du parasite de la cire sont installées dans une partie des rayons, les abeilles ont tendance à s’éloigner de cet endroit abandonnant les rayons aux larves. A ce moment là, la colonie est condamnée, car les abeilles tendent à perdre leur organisation sociale. La population chute rapidement, et les quelques abeilles restantes sont éventuellement poussées hors des rayons. 3- Prévention Une bonne gestion pour le contrôle du parasite de la cire est basée sur ce qui suit : 2 - - - Retirer les rayons vides, inutilisés de la ruche pendant la période de disette. Eloigner les rayons plus âgés et plus foncés de la chambre de ponte de façon qu’ils puissent être enlevés quand ils sont vides. Garder le fond de la ruche propre en nettoyant les résidus qui tombent. Le parasite de la cire peut s’établir dans les résidus e s’installer dans le rayon. En penchant légèrement la ruche en direction de l’entrée, on aide les abeilles à se débarrasser de ces résidus avant qu’ils ne s’amoncellent. Ne pas laisser les rayons autour du rucher ou empilés à l’intérieur d’abris avoisinants. Cela fournit un bon site d’élevage à la population de parasites de la cire dans la région. Transformer la cire inutilisée en blocs plutôt que de la stocker en tant que rayon. Le parasite de la cire ne peut pas termine son cycle de vie dans des blocs de cire pure. Les colonies faibles peuvent être mélangées pour faire des colonies fortes qui auront une meilleure chance de survie pendant la période de disette. Il faudra tuer la reine de l’une des colonies pour fusionner les colonies. Une colonie forte peut être divisée à nouveau plus tard pendant la période d’établissement afin d’augmenter le nombre de colonies. Pendant la période de disette, l’objectif est la survie des abeilles non pas la survie des colonies. Il vaut mieux avoir une colonie qui survit que deux qui s’éteignent. En brossant les cadres l’un après les autres, vous découvrirez peut-être des traces de moisissure ou de fausse teigne sur ceux qui se trouvent sur les côtés de la ruche. Retirez-les et placez à la place des cadres neufs. La moisissure peut disparaître en nettoyant les alvéoles avec un jet d’eau à forte pression. Il faut cependant que les cadres puissent sécher rapidement au soleil sinon ils reprennent leur vilaine couleur grisâtre. Les larves n’aiment ni le froid, ni le courant d’air c’est pourquoi on recommande d’entreposer les hausses et corps de ruches contenant des cadre à l’extérieur et de les empiler (environ 2 m de haut) en formant des sortes de cheminées favorisant la circulation d’air avec grillages en bas et en haut. Une autre technique efficace est de faire des piles étanches (couvre cadre ou contre-plaqué en haut et en bas), et de mettre (en haut sur un morceau de grillage par exemple) quelques boule de paradichlobenzène (c’est l’anti-mite de la ménagère mais pas de la naphtaline) Attention de faire tenir les boules au sommet d la pile, car le gaz qui s’évapore est plus lourd que l’air. Rajouter des boules de temps en temps mais ne pas exagérer car la cire absorbe. Bien laisser aérer un jour ou deux avant utilisation. Les essaies réalisés ont démontré que les trichogrammes peuvent combattes efficacement les teignes dans les armoires à cadre. Pour cela, il est important de respecter les points suivants : contrôler régulièrement la présence de larves de fausse teigne dans les cadres stockés (avec un fond pour compléter la chute naturelle de varroas) ; fermer hermétiquement l’endroit où vous stocker vos cadres (armoire à cadres) 4- Moyens de lutte a- Moyens de lutte chimiques En cas d’attaque, et même systématiquement pour éviter des vérifications contraignantes, les cadres sont stockés en présence d’un produit de conservation. Plusieurs produits chimiques sont traditionnellement conseillés dans la luttes contre la fausse teigne ; certains d’entre eux risquent d’être dangereux pour les abeilles et parfois pour le miel et il est 3 fermement déconseillé de les utiliser ; il s’agit du tétrachlorure de carbone et du paradichlorobenzène. Finalement, il reste deux produits dont l’utilisation est possible : l’anhydride sulfureux et le B401. * Anhydride sulfureux La combustion du soufre produit de l’anhydride sulfureux (SO2). Une mèche de soufre est brûlée au dessus de chaque pile de hausses sur le fond d’une boîte de conserve par exemple. L’efficacité du SO2 est tout à fait momentanée si l’enceinte de stockage n’est pas parfaitement hermétique ; c’est le cas des hausses empilées les unes au dessus des autres. Il est prudent de renouveler le traitement deux à trois fois au cours de la période de stockage. Le (SO2) est un gaz toxique pour l’homme. * B401 Sous la dénomination commerciale de B401, on trouve actuellement un moyen de lutte biologique préparé à partir d’une bactérie. Les cadres sont pulvérisés de chaque coté avec une dilution à 5% de B41 (une partie de B401 pour 19 parties d’eau) ; un seul traitement suffit pour toute la saison et il est totalement inoffensif pour l’abeille. Malheureusement, ce procédé demande beaucoup de temps et n’est guère envisageable pour un nombre important de cadres. b- Moyens de lutte biologiques Il existe d’autres méthodes qui permettent de lutter contre les fausses teignes sans laisser de résidus toxiques ou porter préjudice aux abeilles. Parmi elle, on peut parler des trichogrammes qui ne luttent que contre le stade œuf des teignes. Les essaies réalisés ont démonté que les trichogrammes peuvent combattre efficacement les teignes dans les armoires à cadres. Pour cela, il est important de respecter les points suivants : contrôler régulièrement la présence de larves de fausse teigne dans les cadres stockés (avec un fond pour compter la chute naturelle de varroas) fermer hermétiquement l’endroit où vous stocker vos cadres (armoire à cadres) Pour traiter une double armoire à cadres (volume maximum de 0,8 m3), il faut effectuer 6 lâchers de trichogrammes (450 à 500 trichogrammes par lâcher). [Le premier lâcher se fait vers la mi-mai (21ème semaine du calendrier), suivi de 5 autres à intervalles de trois semaines]. Une autre solution si l’on a peu de cadres et un grand congélateur : mettre les cadres dans les sacs poubelle bien fermés et 24 heures au frais. Le froid tue les œufs. Où se procurer les trichogrammes ? Un programme payant trichogramme peut être commandé auprès de la maison Andermatt BIOCONTROL AG (Unterdorf, 6146 Grossdietwill). Le programme comprend 6 envois de trichogrammes sous forme de pupes collées sur un carton (450-500 trichogrammes par envoi). Au moyen de 6 formulaires de livraison, vous choisissez les 6 semaines de livraison qui bous conviennent entre le 18 mai et le 13 septembre en respectant un intervalle de 3 semaines (2 ou 4 semaines sont aussi possibles en cas d’empêchement) 4 Références bibliographiques 1- AgriRéseau http://www.agrireseau.qc.ca 2- Beekeeping http://www.beekeeping.com/abeille-de-France/articles/trichogrammes.htm 3- Fronty, Alexandre L’apiculture aujourd’hui. Paris : Editions Rustica, 1997 4- Gentry Curtis Apiculture à petite échelle. Washington : Peace Corps, 1982 5- Guerrat, H. Etre performant en apiculture. Daussois : Rucher du Tilleul, 2000 6- Mayer, Jean-Paul Manuel d’apiculture tropicale. Abidjan : SECAAR, sd 7- http://www.perso.wanadoo.fr 8- http://www.fundp.ac.be/listes/abeilles 9- Regard, André Le manuel de l’apiculteur néophyte. Paris : Technique et Documentation, 1988 10- Villieres, Bruno L’apiculture en Afrique tropicale. Paris : GRET, 1987 5