Chapitre 1 Economie – Croissance, fluctuations et crises 1.2

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Chapitre 1 Economie – Croissance, fluctuations et crises
1.2 Commente expliquer l’instabilité de la croissance ?
Thème
1.2 Comment
expliquer
l'instabilité
de la
croissance ?
Notions
Fluctuations
économiques,
crise
économique,
désinflation,
dépression,
déflation.
Indications complémentaires
L'observation des fluctuations économiques permettra de mettre l'accent sur la variabilité
de la croissance et sur l'existence de périodes de crise. On présentera les idées directrices
des principaux schémas explicatifs des fluctuations (chocs d'offre et de demande, cycle du
crédit), en insistant notamment sur les liens avec la demande globale. On analysera les
mécanismes cumulatifs susceptibles d'engendrer déflation et dépression économique et
leurs conséquences sur le chômage de masse.
Acquis de première : inflation, chômage, demande globale (relire le chap. Régulations et
déséquilibres)
Fluctuations économiques : Ensemble des variations du rythme de la croissance économique.
Crise économique : désigne le moment de retournement de la tendance de l’activité économique qui
met fin à l’expansion pour déboucher sur une récession.
Désinflation : désigne une réduction de l'inflation, dans le cas où celle-ci reste néanmoins positive.
Dépression : Baisse durable de la production.
Déflation : Baisse durable de l’indice des prix, baisse cumulative des prix, revenus et production (cercle
vicieux)
A) L’activité économique est soumise à d’importantes fluctuations
Document 1 - L’évolution du trend de croissance de l’économie française
Le PIB augmente tous les ans sur le long terme : on produit chaque année un peu plus. La
croissance a tendance à ralentir depuis 1975 (premier choc pétrolier) les richesses continuent à
augmenter chaque année mais moins vite qu’avant. Ces évolutions sont liées à des phénomènes
quantitatifs : capital, travail, progrès technique… (ex : accumulation du capital, augmentation de
la population). On a aussi des phénomènes plus structurels, de fond dans l’économie
(urbanisation, tertiairisation). La croissance augmente donc régulièrement. Sur le court terme,
on a des fluctuations (prix, emplois, production). La croissance du PIB varie de façon plus ou
moins cyclique avec des phases.
Document 2 - Une croissance instable
L’expansion désigne un phénomène d’accélération conjoncturelle du rythme de croissance de
l’économie par rapport au taux moyen de croissance de longue période. A ne pas confondre avec
la notion de croissance économique qui désigne l’augmentation soutenue et durable du PIB en
volume d’une économie.
On parle de récession dès lors qu’un pays enregistre deux trimestres consécutifs de contraction
de son PIB réel. A ne pas confondre avec la notion de dépression qui désigne une baisse durable
de la production.
On désigne par la notion de crise le moment de retournement de la tendance de l’activité
économique qui met fin à l’expansion pour déboucher sur une récession.
La reprise quant à elle désigne le moment de retournement de la tendance de l’activité
économique qui met fin à la récession ou dépression pour déboucher sur une phase d’expansion.
Fluctuations économiques : Ensemble des variations du rythme de la croissance économique.
Hausse du PIB
Baisse du PIB
Court Terme
Expansion
Récession
Long Terme
Croissance
Dépression
Document 3- Croissance potentielle et croissance effective
Croissance potentielle : Croissance maximale que peut obtenir un pays s’il mobilise tous ses
facteurs de production (K, T, PT) et cela sans déclencher de tensions dans l’économie (inflation).
 Courbe de Phillips (NZ, 1958)
- Phillips a fait cette étude pour la Grande-Bretagne et a constaté que quand le chômage est
élevé, les salaires sont bas. (Employeurs en position de force, ils ont l’embarras du choix).
Un taux de chômage élevé signifie une inflation faible.
- Si le Chômage est bas, les salariés sont en position de force et peuvent exiger une hausse de
salaire
Cette courbe illustre l’idée de tensions sur le marché du travail (tensions inflationnistes).
Il peut aussi y avoir des tensions avec le capital (pannes, casses, rendement marginal décroissant…)
Croissance Effective : croissance effectivement constatée à un moment donné dans une économie,
réellement obtenue par le pays.
La Croissance potentielle varie en fonction du facteur travail (si la population active est élevée, la
production potentielle sera élevée), du capital (investissements pour renouveler/ accroître le CF), du
progrès technique qui détermine la capacité à améliorer la productivité globale des facteurs, à repousser
la contrainte technologique.
La croissance effective dépend de la consommation finale des ménages, des administrations publiques,
de la FBCF, de la demande extérieure et de la variation des stocks.
Le niveau de croissance des pays émergeants dépend de l’investissement (ils ne sont pas victimes de la
loi des rendements décroissants) et du passage d’une économie Etatisée à une économie de marché.
(Exemple pour la Chine fermeture des entreprises d’Etat et déplacement des travailleurs vers le secteur
privé). Cela amène des transformations structurelles. Les travailleurs passent d’emplois improductifs à
des emplois productifs.
Le niveau de croissance des pays développés dépend du progrès technique (PGF) ce qui permet de
dépasser la loi des rendements décroissants et la population faible.
 Lorsque la croissance effective dépasse durablement la croissance potentielle, il y a des
tensions dans l’économie (inflation.)
 Si la croissance effective est inférieure à la croissance potentielle, cela signifie qu’on ne
mobilise pas toutes les capacités de production (machines pas utilisées au maximum). Il y a
donc du chômage puisque les capacités de production ne sont pas toutes employées.
 Si la croissance effective est durablement inférieure à la croissance potentielle, la croissance
potentielle va diminuer (ex : travailleurs au chômage n’acquièrent pas d’expérience, si les
investissements des entreprises ne sont pas faits, la production baisse ; s’il n’y a pas
d’investissements dans R&D il y a moins d’innovations…) Donc la croissance potentielle
devient plus faible.
Doc 4- Ecart entre le PIB réel et le PIB potentiel de la France
Lorsque l’outgap est positif (écart de production positif), cela se traduit par des pressions inflationnistes
car il y a hausse de salaires, augmentation de la demande sur les marchés de matières premières.
(Entraîne la hausse des prix)
La crise des Subprimes a fait que la croissance effective était inférieure à la croissance potentielle, on
n’utilisait pas toutes les capacités de production.
La croissance effective dépend de la fluctuation de la demande globale. (Crise des subprimes :
entreprises n’investissent plus, consommateurs consomment moins…)
Doc 5 – Progrès technique et croissance potentielle
Lors de l’introduction des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de Télécommunications), les
gains de productivité n’ont pas été visibles dès le début. En effet les NTIC se sont diffusés dans
l’économie à parti de 1980 mais c’est seulement au milieu des années 1990 qu’ils ont permis
d’augmenter la croissance économique. Le « Paradoxe de Solow », désigne l’idée que le progrès
technique se diffuse sans effets sur la croissance. Avec l’informatique, ce paradoxe n’est plus d’actualité.
Les éléments qui limitent la croissance potentielle de l’économie sont que l’accumulation de capital
technologique et l’accumulation de capital humain n’est pas suffisante : cela limite notre capacité à
innover donc notre croissance potentielle. La croissance potentielle dépend du niveau d’investissement
dans le capital Humain et le capital Technologique. Il a fallu investir dans le capital Humain avec
l’informatique pour les former.
Doc 6 – Evolution de l’Ecart de production et évolution du taux de chômage aux
Etats-Unis
Quand l’écart de production augmente, le taux de chômage diminue.
A l’inverse, quand l’écart de production diminue, le taux de chômage augmente.
Le taux de chômage 0 n’existe pas, quand l’écart de production est nul, le chômage tourne autour de 6%.
En effet certaines personnes ont des qualifications qui ne sont pas en adéquation avec les besoins des
entreprises, on parle de chômage structurel.
Il existe un autre type de chômage, le chômage frictionnel, qui est un chômage de transition.
Synthèse
L’économie est tout d’abord marqué par des tendances longues. Le trend de croissance correspond à la
tendance à long terme de la croissance. Il repose sur des mouvements quantitatifs (augmentation de la
population, augmentation de la production) et structurels (urbanisation, qualification,…).
On peut observer deux grandes tendances pour la croissance française que l’on retrouve dans la plupart
des pays avancés : la croissance baisse au cours du temps, et la croissance du PIB varie à court terme de
façon plus ou moins cycliques avec des phases. La croissance connait ainsi des phases d’accélération
conjoncturelle par rapport au taux moyen de croissance de longue période (expansion), de diminution de
la production (on parle de récession pour désigner une période d’au moins deux trimestres consécutifs
de recul du PIB, et de dépression qui désigne une baisse durable de la production). La crise est le
moment de retournement de la tendance de l’activité économique qui met fin à l’expansion pour
déboucher sur une récession. Enfin la reprise désigne le moment de retournement de la tendance de
l’activité économique qui met fin à la récession ou dépression pour déboucher sur une phase
d’expansion.
Les économistes déterminent la croissance potentielle de la production d’une économie. Il s’agit de la
croissance maximale que peut obtenir un pays lorsqu’il mobilise tous ses facteurs de production
(population active, équipement, productivité) sans déclencher de l’inflation. Elle résulte de la
combinaison de l'offre des facteurs de production : capital (mesuré par la FBCF), travail (croissance de la
population active) et progrès technique (mesuré par la productivité globale des facteurs). Les projections
de croissance potentielle reposent sur des hypothèses qui reflètent les tendances passées observées, et
ne constituent donc pas des prévisions.
La croissance effective correspond à la croissance réellement obtenue par le pays. Elle dépend
essentiellement des variations de la demande globale qui comprend la consommation finale des
ménages et des administrations, l’investissement en capital fixe des entreprises, des ménages et des
administrations publiques, les exportations, et la variation des stocks.
L’écart de production (output gap) représente l’écart entre le niveau réel du PIB et la production
potentielle.
Lors d'une phase d'expansion, l'écart diminue, et peut même s'inverser : la production est
temporairement supérieure à son niveau d’équilibre. Dans ce cas, l’inflation est en augmentation, car il y
aura des pressions à la hausse sur les coûts de production (en particulier les coûts du travail) ce qui
augmente les prix des biens et des services. Inversement, dans les périodes de récession, le PIB croît
moins vite que la production potentielle et l’écart augmente, ce qui se traduit par une augmentation du
chômage. Une économie qui connait une production effective durablement inférieure à la croissance
potentielle risque de dégrader à long terme son potentiel de croissance (diminution de l’employabilité,
fuite des capitaux,…).
B) Comment explique-t-on les fluctuations économiques ?
Doc 7 – Sensibilisation - l’exemple de la crise de 1929
Les crises préindustrielles étaient des crises liées à des problèmes extérieurs à l’économie : on était
souvent soumis à des aléas climatiques ou biologiques. Il y avait une diminution de l’offre, de la
production agricole, des moyens de production… Lorsque ces problèmes survenaient, les prix
s’envolaient, tuant la moitié de la population qui ne pouvait plus se nourrir.
Pour les crises modernes, c’est l’inverse : il y a un excès de production par rapport aux capacités d’achat
du marché. Autrement dit, il y a crise de surproduction par rapport aux besoins solvables. La crise
précapitaliste était une crise de sous-production, la moderne de surproduction. Les économistes
classiques pensaient qu’il ne pouvait y avoir de crise de la demande car « l’offre créait sa propre
demande », c’est la loi des débouchés de JB Say. La crise de 1929 est la preuve du contraire (choc de
demande négative)
Dans les années 1920 aux Etats-Unis, il y a une expansion très rapide accompagnée d’un chômage bas.
Apparait alors le Taylo-fordisme : développement de la production de masse qui permet la
consommation de masse, le tout étant financé par le recours abondant au crédit.
Le taylorisme est l’organisation scientifique du travail (OST) : on va diviser la production en une série de
gestes très simples qu’on peut confier à des travailleurs peu qualifiés. Ces gestes simples sont
chronométrés pour faire des gains de productivité. Les travailleurs sont payés à la tâche, en fonction de
leur productivité.
La Bulle spéculative de 1929 :
Très fort développement de la bourse à cette époque, on incite les gens à acheter des actions. Le
président Hoover dit alors «la prospérité est au coin de la rue ». La bourse va se développer grâce au
crédit (on achète une action en s’endettant) provoquant un effet de levier.
Il y a alors un phénomène de mimétisme reposant sur asymétrie d’information : les gens qui misent n’y
connaissent rien et font ce que les autres font : suivre les conseils des spécialistes. Si tout le monde fait
ça, les cours de la bourse s’envolent. On va arriver à un moment où la valeur e bourse des entreprises n’a
plus de rapport avec sa valeur réelle.
L’éclatement de la bulle : A l’époque la monnaie est l’étalon or, lorsqu’il y a un déséquilibre de balance
commerciale avec un pays, on règle ce déséquilibre en or. C’est ainsi que la Grande-Bretagne a
augmenté ses taux d’intérêts pour attirer les capitaux, ceux-ci revendent leurs actions américaine
entrainant une baisse subite du prix des actions. Par mimétisme tout le monde vend et cela aboutit au
Jeudi Noir.
Suite au Krach de 1929, le déficit public s’est creusé, la production a diminué de 25%, le chômage a
augmenté… On est entré dans une période de déflation : baisse cumulative de la production, des revenus
et des prix. C’est un cercle vicieux de baisse des revenus qui entraine la baisse de la production et
entraine la baisse des prix etc.
Cette crise est un démenti à la loi de Say mais elle met aussi en œuvre plusieurs mécanismes tels que le
choc de demande négatif, le cycle du crédit, la fin d’un cycle Kondratieff pour certains économistes…
 Choc d’Offre et de Demande
Doc 8 – le tremblement de terre au Japon de 2011
Au Japon, le tremblement de terre de 2011 a détruit des usines, des routes, des moyens de production,
entraînant une baisse de production et donc une augmentation des prix car il n’y avait pas suffisamment
d’offre pour satisfaire la demande. Ces hausses de prix risquent de faire disparaître les entreprises les
plus faibles qui font faillite.
Ceci est un choc économique : une modification imprévue de l’offre ou de la demande. Ce choc n’a rien
à voir avec l’économie, c’est un choc exogène (extérieur à l’économie- tremblement de terre). Un choc
est endogène lorsqu’il résulte des actions des acteurs de l’économie d’un pays. Ce choc est asymétrique
puisqu’il touche un seul pays ou un petit nombre. On parle de choc symétrique quand il touche
simultanément de nombreux pays (toute une zone économique). On a ici un choc d’offre (capacité de
production qui diminue). Les Chocs d’offre sont des variations soudaines, imprévues des conditions de la
production. On parle de perturbation de la situation économique des offreurs.
Si un choc conduit à l’accélération de la croissance, c’est un choc positif, s’il conduit à la diminution de la
croissance, c’est un choc négatif. (Croissance qui devient inférieure à la croissance potentielle)
Les chocs d’offres sont liés en général aux coûts des matières premières : si les couts de production
augmentent trop, les entreprises font faillite. Cela peut être lié à des hausses de salaire trop
importantes, supérieures aux gains de productivité, cela peut aussi résulter d’un alourdissement de la
fiscalité. Si les taux d’imposition sont trop élevés, ça diminue la rentabilité des entreprises donc diminue
l’offre. Quand les taux de marge sont faibles, les entreprises n’investissent pas, n’embauchent pas etc…
Cela peut aussi résulter d’une hausse des taux d’intérêts : les entreprises vont moins investir car si elles
investissent dans des machines à crédit, cela leur reviendra plus cher.
Il y a aussi des chocs d’offre positifs (si les impôts diminuent etc.). Les chocs d’offre positifs résultent de
gains de productivité ou d’innovations (de procédé par exemple : fordisme, toyotisme) (innovation :
fracturation hydraulique.)
Doc 9 – Le choc pétrolier de 1973
Le choc pétrolier touche en premier lieu les entreprises, qui ont besoin de pétrole pendant leur
processus de production, puis les consommateurs.
Le pétrole est difficile à remplacer, c’est pourquoi nous faisons face à des problèmes de transitions
énergétiques. Cette consommation ne varie pas beaucoup en fonction des variations de prix, c’est un
produit peu élastique. Il y a ici choc d’offre négatif car hausse des couts de production.
Sur le marché du travail cela conduit à l’élimination des entreprises les plus faibles, donc à une
diminution de l’offre. Il y a alors augmentation des prix.
Avec le choc pétrolier, c’est une situation hors normes puisqu’il y a à la fois stagnation de l’économie et
inflation (alors que la croissance effective est inférieure à la croissance potentielle) : c’est une période de
stagflation. Ici la courbe de Phillips ne fonctionnait plus. Sur le marché du travail, les salariés veulent
maintenir leur pouvoir d’achat et vont demander une hausse de salaire qui va encore augmenter les
couts de production et l’inflation. En effet à l’époque il y avait un mécanisme particulier : une indexation
des salaires sur les prix, c’est-à-dire que lorsque les prix augmentaient, les salaires augmentaient
automatiquement pour maintenir le pouvoir d’achat. (Mécanisme inflationniste)
Un Choc d’offre peut aussi aboutir à un choc de demande car l’augmentation des prix fait baisser le
pouvoir d’achat des consommateurs et le chômage fait baisser les revenus.
Doc 10 – La réunification allemande – un choc de demande positif pour l’ex-RFA
Pour l’ex-RFA, il y a augmentation de la consommation, même si les revenus des habitants de l’ex-RDA
sont pour l’instant faibles. Les entreprises vont alors faire des investissements de capacité (FBCF
composante de la demande globale donc augmentation de la demande) en anticipant une demande plus
forte. Les banques, en anticipant cette hausse de revenus, vont leur prêter de l’argent et donc accélérer
la demande. Ce choc d’offre positif augmente l’inflation. Celle-ci ne se produit pas tout de suite car sur le
marché du travail, comme il y a une offre de travail abondante, les employeurs sont temporairement en
position de force : les salaires n’augmentent pas tout de suite.
C’est dans un second temps, quand il y a moins de chômage, que l’utilisation des capacités de production
arrive à saturation et qu’il y a inflation.
Doc 11 – Les conséquences de a récession mondiale en Chine
Le choc est exogène pour la Chine car c’est une crise de la demande extérieure : la demande qui lui est
adressée par les autres pays diminue. Il s’agit donc d’un choc de demande car la demande extérieure fait
partie de la demande globale. (Choc négatif) Lorsque la demande diminue, les quantités échangées
diminuent et les prix aussi. (Conséquences à court terme)
Les conséquences sur le marché du travail sont des entreprises qui ferment, du chômage et des salaires à
la baisse. (Production diminue, entreprises ont besoin de moins de travailleurs)
Un choc de demande touche toujours un composante de la demande globale : c’est une perturbation de
l’activité économique qui fait suite à une variation soudaine d’une ou plusieurs composantes de la
demande globale.
Qu’est ce qui agit sur la demande, la consommation finale ?  Prix, revenus, niveau des taux d‘intérêts
(taux faibles soutiennent la consommation), niveau de l’imposition.
Ce qui pourrait favoriser l’investissement  niveau d’imposition, niveau des taux d’intérêts (si élevés,
n’incite pas)
Les Dépenses de l’Etat (dépenses publiques) peuvent faire un choc de demande positif si elles
augmentent.
Doc 12 – Fluctuations économiques et demande globale
Equation emplois-ressources :
PIB + M = CF + FBCF + X + VS
Le PIB est la somme de toutes les demandes. L’investissement sur réagit aux variations de la demande.
En 2009, on remarque une consommation finale qui stagne alors que d’habitude elle tire la croissance.
Lorsque la croissance diminue, les entreprises ne produisent plus mais liquident leur stock. Cela déprime
encore plus la demande. En période de croissance, les entreprises produisent et refont leur stock,
augmentant encore plus la croissance. Les stocks accélèrent la diminution lorsque la croissance diminue
mais accélèrent la croissance lorsque la croissance augmente. Le solde de balance commerciale se
détériore constamment. En 2009, la demande publique est relativement élevée, tirant la croissance,
l’Etat joue le rôle d’Etat Keynésien. En 2009 il y a choc de demande négatif (différentes composantes de
la demande globale qui se détériorent en particulier l’investissement). Avec ce choc de demande, on
recherche une politique qui stimule la demande, donc une politique de hausse des dépenses publiques.
Le diagnostic sur la crise entraîne un certain type de politique économique (ici politique Keynésienne)
Doc 13 – L’insuffisance de la demande anticipée : cause fondamentale des dépressions.
Les entrepreneurs ont un comportement mimétique car ils sont incertains face au futur. Ils sont obligés
de tenir compte du « climat des affaires » car il y a asymétrie d’information. En anticipant la demande,
les entreprises cherchent à trouver le bon niveau de la demande future, qui, étant une inconnue,
nécessite d’anticiper.
Keynes dit que rien ne garantit que le niveau de production anticipé par les entrepreneurs va permettre
d’embaucher tous les travailleurs disponibles. On peut avoir un équilibre sur les marchés sans qu’on ait
embauché tous les travailleurs. C’est l’équilibre de sous-emploi.
Si le niveau de la demande ne permet pas d’arriver au plein-emploi, c’est le rôle de l’Etat de stimuler la
demande pour que les entrepreneurs produisent et embauchent d’avantage. Jusque-là les classiques
pensaient qu’avec l’autorégulation on atteignait le plein-emploi. Keynes réalise avec la crise de 1929 que
ceci est faux. Il veut soutenir la demande en particulier en période de récession. Cela passe par
l’augmentation de la consommation et de l’investissement (dépense publique)- JM Keynes Théorie
générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936)
Les variations de la demande globale sont fortement liées aux fluctuations économiques. Dans la
demande globale, il y a plusieurs composantes liées aux anticipations des entrepreneurs. (Anticipent
demande effective) Il y a donc une dimension psychologique dans l’investissement et la consommation.
Doc 14 – Approfondissement – Une analyse marxiste de la crise actuelle
Marx est le fondateur du communisme. Il pense que toute notre histoire est traversée par des luttes de
classes. Avec le Manifeste du Parti communiste, il cherche à proposer une société sans classes. A
l’époque c’est surtout la lutte du prolétariat contre la bourgeoisie. Selon cette analyse la crise est due à
un excès d’offre et une insuffisance de la demande solvable. La concurrence est de plus en plus forte au
niveau de l’offre (mondialisation) si bien que les prix diminuent et les marges des entreprises (taux de
profit) diminuent.
Pour Artus, cela rejoint une thèse de Marx selon laquelle le capitalisme courrait à sa perte à cause de la
baisse tendancielle du taux de profit. Les entreprises font de moins en moins de profits, exploitent de
plus en plus les travailleurs, qui se rendent compte de leur condition de soumission et se révoltent (lutte
des classe). Les entreprises, confrontées à la baisse du taux de profit compriment les salaires (recours à
l’emploi atypique : CDD, intérim…). Les gens vont alors s’endetter massivement à cause des crédits ce qui
conduit à une augmentation de la dette privée. L’Etat fait alors des dépenses publiques, il y a déficit
publique et endettement de l’Etat. Il y a double-endettement public et privé.
On parle de politique non coopérative car chaque pays essaye d’apporter des réponses individuelles et
« déloyales » pour aider à la croissance (Chine qui sous-évalue sa monnaie, Irlande qui baisse ses taux
d’imposition). Les banques centrales inondent également le marché en liquidités pour relancer la
croissance. (Bulle spéculative)
Doc 15 – Approfondissement – Crises et inégalités
Les crises ont tendance à aplanir les inégalités, à les réduire. Ce sont ceux qui ont le plus de patrimoine
qui ont le plus à perdre.
Avant la crise, il y a forte augmentation des inégalités pendant un certain temps. Les périodes
d’expansion se traduisent par une montée des inégalités. A partir des années 80, on mène une politique
d’offre pour restaurer la rentabilité des entreprises en comprimant les salaires, en développant l’emploi
atypique (assouplir le droit du travail), on diminue l’imposition (sur les entreprises notamment).
L’idée est de « libérer l’offre », d’ôter tous les obstacles qui se dressent devant les entreprises. Cela a lieu
suite au choc pétrolier de 1970.
Dans les entreprises, on passe d’un capitalisme managérial à un capitalisme actionnarial, qui
correspond à la prise de pouvoir des actionnaires dans l’entreprise. L’Objectif principal des entreprises
devient de créer de la valeur pour l’actionnaire. (Chercher à augmenter les cours de bourse et
augmenter les dividendes). Avant la crise des subprimes, les entreprises atteignaient les 10% de
dividende en comprimant les salaires, diminuant les coûts de production, délocalisant…
Pour que les actionnaires puissent obtenir cela, ils vont intéresser les managers dans les résultats des
entreprises en mettant en place les stock-options. (Actions à un prix préférentiel, ex: on donne le droit
d’acheter 1000 actions Apple à un prix fixé d’avance et on les vend dans les 5 ans.)
 La théorie des cycles économiques
Doc 16 – Les cycles économiques
-
Cycles courts et VS (durée de 3-4 ans)
Il y a un lien entre les cycles courts et la variation des stocks, identifié par Joseph Kitchin en 1923. On a
des variations de mêmes signes et de même amplitude.
En période de récession, les entreprises ont peur de l’avenir, elles diminuent leur production et vont
déstocker ce qui diminue la Demande Globale et accentue encore plus la récession, accentuant le cycle.
En période d’expansion, les entreprises produisent plus et reconstituent leur stock, ce qui accélère la
croissance.
-
Cycles moyens et investissements (durée de 8-9 ans)
Il y a une corrélation entre les cycles moyens et l’investissement : leurs variations sont de même signe et
de même amplitude.
Les cycles moyens ont été mis en évidence par l’économiste français Clément Juglar en 1962. Selon lui,
« Les symptômes qui précèdent les crises sont les signes d’une grande prospérité ». Cela veut dire que
les crises se préparent pendant les périodes de prospérité, que le capitalisme sécrète la crise, c’est un
mécanisme endogène.
En période de croissance, les agents économiques investissent car ils anticipent une hausse de leur
revenu et de leur patrimoine, ou de leur profit pour les entreprises. Ces investissements sont aussi en
partie spéculatifs (les gens qui achètent en 29 des titres à crédit, les NINJA etc…). Il y a une euphorie de
l’investissement qui fait que les individus prennent de plus en plus de risques. Puis lorsqu’il y a une crise,
les agents économiques freinent brutalement leurs investissements et le cycle se retourne. C’est un des
moteurs de la demande Globale qui est en passe, la FBCF, qui a d’ordinaire un effet multiplicateur et
accélérateur. Cela accentue les cycles.
-
Les Cycles longs et l’innovation (Entre 40 et 60 ans)
Schumpeter explique les cycles de Kondratieff par les cycles de l’innovation (une innovation majeure qui
entraîne une série d’innovations ce qui soutient la demande / Puis l’innovation se tarie, les profits
diminuent, il y a retournement du cycle. Cf 1.1). Schumpeter a unifié la théorie des cycles dans un
ouvrage : Les cycles des Affaires (1939). Pour lui, il y aurait superposition de 3 cycles : courts(Kitchin),
moyens (Juglar) et Longs (Kondratieff), les crises les plus graves seraient dues au retournement de ces 3
cycles.
Cependant ces analyses sont tombées dans l’oubli pour plusieurs raisons :
1) Dans l’après-guerre, l’Etat prend un rôle de plus en plus important. Il pilote l’investissement en faisant
de la planification, il pilote le crédit en fixant les taux d’intérêts directeurs et il lutte contre les cycles en
menant une politique Keynésienne contra cyclique (cherche à lutter contre les cycles).
2) A partir des années 80, les entreprises veulent moins de stocks (flux tendus- Toyotisme). Il y a donc
moins de variation de stocks.
3) Le progrès technique survenant en continu, on n’a plus vraiment de grands cycles de l’innovation
selon les théoriciens de la croissance endogène)
Ces analyses reviennent à la mode, aujourd’hui les cycles seraient surtout liés à la finance (cycle du
crédit) d’environ 8 ans, on aurait des successions de crises financières.
 Le Cycle du Crédit
Doc 17 – Cycle du crédit et imperfections du marché
En période d’expansion, les banques prêtent plus facilement. Le crédit alimente la croissance et la
croissance alimente le crédit.
Le RDB (Revenu Disponible Brut) est le revenu après prélèvements et redistribution. Il est disponible
pour consommer ou épargner.
Les différentes solutions de financement pour les agents économiques sont l’autofinancement (payer
avec ce qu’on a), le financement externe direct (grandes entreprises qui se tournent directement vers le
marché de capitaux et émettent soit des actions ou des obligations) ou le financement inter médié
(financement externe indirect)
En période d’expansion, le crédit est abondant avec des taux d’intérêts faibles car les banques anticipent
la hausse du patrimoine et pensent que les agents sont solvables, elles vont prêter facilement et financer
des projets spéculatifs en prenant de plus en plus de risques. Si la conjecture se retourne, les banques
font faillite et font des crédits-Crunch par peur de l’insolvabilité, ce qui coupe le robinet du crédit non
seulement pour les ménages et les entreprises mais aussi pour les banques elles-mêmes qui ne se
Prêtent plus (ralentissement). Le resserrement du crédit entraine une baisse de la consommation et de
l’investissement.
Doc 18 – Une illustration du cycle du crédit : la crise des subprimes
Le « paradoxe de la tranquillité » souligne l’idée que les crises se préparent dans les périodes de
prospérité.
Il y a asymétrie d’information entre la banque et le client. En effet on voit apparaître des mécanismes
spéculatifs : les agents voyant un cours qui monte achètent même sans s’y connaître, créant des bulles
spéculatives. Pendant les périodes de récession, pour éviter d’avoir de mauvais clients (éviter la sélection
adverse), les banques refusent d’accorder du crédit à tout le monde.
Le cycle du crédit fait que les banques prêtent facilement du crédit et prennent de plus en plus de
risques en prêtant à une clientèle peu solvable, cela conduit à une bulle spéculative, et à une crise
future. La bulle spéculative conduit à l’inflation, les banques centrales augmentent les taux d’intérêts,
puis lorsqu’il y a retournement du marché, les banques coupent brutalement le robinet du crédit, c’est
l’effondrement du marché.
Cette analyse des cycles du crédit, on la doit à Irving Fisher, un économiste américain, qui se fonde sur le
crise de 1929.
Irving Fisher explique également le mécanisme de déflation par la dette :
Les ménages très endettés vont chercher à vendre leurs actifs pour se désendetter. Comme ils font tous
pareil, cela conduit à un excès d’offre, une faiblesse de la demande donc la baisse des prix. Ainsi, pour se
désendetter, les ménages vont créer des mécanismes déflationnistes. C’est un cercle vicieux car ces
derniers n’achètent pas dès que les prix baissent mais attendent que les prix baissent encore plus : ils
peuvent se trouver encore plus endettés.
Exemple : Un ménage qui a une dette de 100 euros achète avec cet argent un patrimoine de 100 euros. Il
va chercher à se désendetter et pour cela va vendre 50% de son patrimoine. Cependant ces 50% n’ont
plus qu’une valeur de 30, et par conséquent le patrimoine restant a aussi une valeur de 30. Le ménage va
alors rembourser une partie de sa dette qui va descendre à 70, seulement le ménage est désormais
endetté à 220% de son revenu du patrimoine, donc plus qu’avant la vente de ses actifs.
« Tant qu’on n’a pas vendu, on n’a pas perdu ».
Synthèse
L’humanité a de tous temps connu des crises économiques. La crise précapitaliste était typiquement une
crise de sous-production agricole par rapport aux besoins physiques ; la crise moderne est fréquemment
une crise de surproduction par rapport aux besoins solvables.
Selon plusieurs auteurs, la production serait soumise à des cycles. Pour Schumpeter, trois cycles se
superposent et expliquent pour l'essentiel l'évolution de la conjoncture : les cycles courts lié au cycle des
stocks (cycles Kitchin), les cycles moyens ou « cycle des affaires » liés à l’investissement (Juglar), les
cycles longs (Kondratiev), expliqués par les vagues d’innovation puis leur épuisement.
Ces cycles sont également liés au comportement des banques qui relâchent leurs conditions pour
accorder des crédits en période d’expansion et les restreignent en période de récession, ce qui aggrave
la crise (cycle du crédit). Pour Irving Fisher, cet excès d’endettement en période de croissance peut
mener à une déflation par la dette en cas de récession : les agents économiques qui se retrouvent
fortement endettés vendent leurs actifs financiers pour tenter de rembourser leurs dettes. Mais ces
ventes massives font baisser les prix, ce qui accroît finalement la valeur réelle de la dette et nécessite
donc de nouvelles ventes d'actifs.
D’autres crises peuvent s’expliquer par des causes exogènes ou endogènes, affectant l’offre, la demande
ou les deux. Ainsi, les fluctuations économiques de court terme peuvent provenir de chocs de demande
ou d’offre, qui peuvent être positifs ou négatifs. Un choc d’offre est une perturbation (catastrophe
naturelle, variation importante des prix,…) qui affecte les capacités de production de l’économie. Un
choc de demande est un événement qui affecte le niveau de la demande globale à court terme (variation
du niveau de consommation finale, d’investissement ou de la demande extérieure). Or le niveau de la
demande est un élément central pour Keynes, car si la demande anticipée par les entrepreneurs est
insuffisante, le niveau de production ne permettra pas le plein-emploi.
C) Comment gère-ton les fluctuations économiques ?
Doc 19 – Les politiques Keynésiennes de relance
Politique Budgétaire : L’Etat cherche à influencer l’activité économique en utilisant son budget : à la fois
ses dépenses (dépenses publiques, prestations sociales) et ses recettes (taux d’imposition)
Politique Monétaire : Ensemble des moyens par lesquels l’Etat (ou les BC) cherchent à influencer
l’activité économique en faisant varier la masse monétaire. Le principal atout étant le taux directeur.
Politique Règlementaire : L’Etat influence l’activité économique par la loi. (Assouplir le droit du travail,
modifier le SMIC…)
Les politiques Budgétaires et monétaires sont des politiques conjoncturelles.
Avant 1929, l’Etat intervient peu dans l’économie, il ne mène pas e politique budgétaire. C’est un Etatgendarme par opposition à l’Etat providence. Après 1929 l’Etat est interventionniste notamment aprèsguerre avec la nationalisation des entreprises, et les relances Keynésiennes. (Politique contra-cyclique)
Dans les périodes de récession on mène une politique expansionniste en augmentant les dépenses
publiques et e augmentant la masse monétaire.
Dans les périodes de reprise de la croissance, on cherche à diminuer l’inflation avec des politiques
restrictives en diminuant les dépenses publiques et en diminuant la masse monétaire en augmentant les
taux d’intérêts)
Pendant les 30 Glorieuses, il y a alternance de politiques expansionnistes et restrictives, c’est le « Stop
and Go ».
Les stabilisateurs automatiques permettent d’amortir les variations de l’activité économique. En
période de crise, il y a du chômage et les dépenses de l’Etat augmentent automatiquement pour
indemniser le chômage. Cela vient stimuler la Demande Globale (chômeurs peuvent consommer) et
atténuer les effets de la récession : il y a stabilisation de l’économie. (passe souvent par un déficit
budgétaire : Etat dépense plus qu’il n’a de recettes.)
L’Effet multiplicateur est la variation de la production et des revenus qui résulte d’une variation de
l’investissement de 1€. Avec le multiplicateur on regarde l’impact de la production d’une hausse de
l’investissement. Il est utilisé à la fois pour les politiques de relances et de rigueur.
Dans le cas d’une relance Keynésienne puisque l’Etat se met en déficit, c’est la variation de la production
qui résulte d’un euro de déficit publique supplémentaire.
La propension à consommer est la part du revenu que les ménages sont prêts à consommer. Ce qui peut
diminuer l’effet multiplicateur est la propension à importer puisque nous sommes dans une économie
ouverte : plus on consomme de produits importés, plus la relance va bénéficier à nos voisins.
Doc 20 – Les Trente Piteuses et la remise en cause du Keynésianisme.
a) La Stagflation
On a une inflation assez soutenue dans les années 70 avec les deux chocs pétroliers. Puis à partir des
années 80 on va mener des politiques de désinflation compétitives, l’inflation diminue.
La crise des années 1970 n’est pas du même type que celle de 1929 car:
1929  Choc de demande négatif avec une faible croissance voire dépression, chômage de masse et
déflation. Crise de DEMANDE
1974 Récession, chômage de masse et inflation, choc d’offre négatif. Crise d’OFFRE.
Elles nécessitent donc des réponses différentes.
b)
Chocs Pétroliers et Stagflation
Le Pétrole n’est pas un produit élastique, à court terme on ne peut pas s’en passer, si bien que ménages
et entreprises doivent diminuer leurs autres consommations. Cela se traduit par une hausse des coûts de
production car ne peuvent pas substituer le pétrole, cela diminue leur marge bénéficiaire car elles ne
peuvent pas augmenter les prix (pas reporter entièrement la hausse).
On observe une baisse de la rentabilité : les coûts de production augmentent plus vite que le prix de
vente. C’est une crise de l’Offre et le problème en 1970 et de restaurer la compétitivité des entreprises
en menant une politique de l’Offre.
c) Priorité à la lutte contre l’inflation, la politique de désinflation compétitive
En 1981-1982, la France mène sous Mitterrand une politique de relance Keynésienne qui dans le
contexte d’une crise d’Offre est inadaptée. Les socialistes au pouvoir se trompent de diagnostic. Ils se
heurtent à la contrainte extérieure : la baisse profite avant tout à nos voisins. Il y a inflation, fuite des
capitaux, déséquilibre de la balance commerciale, baisse du taux de change (monnaie française
s’effondre), déficit budgétaire et endettement. En 1983, on mène une politique de rigueur (politique
d’Offre) on cherche à lutter contre l’inflation en augmentant les taux d’intérêts (>10%). On cherche à
faire diminuer le déficit budgétaire et la dette en diminuant les dépenses publiques. On lutte contre
l’inflation des salaires en supprimant l’indexation des salaires sur les prix. D’une manière générale, on
veut faire reculer le poids de l’Etat dans l’économie pour pouvoir diminuer les prélèvements obligatoires
(impôts). Des politiques de privatisation des entreprises sont menées, ainsi que la libéralisation de
l’accès au marché financier pour que les entreprises puissent se financer à moindre coût. C’est aussi la
période où l’on va développer l’emploi atypique pour augmenter les marges des entreprises. (
Développement du capitalise actionnarial).
Doc 21 – Programmes de relance budgétaire face à la crise contemporaine
En 2008, on a le retour des politiques Keynésiennes. Cette relance a lieu partout en même temps, elle
est concertée. Il y a des mesures qui touchent les dépenses (investissements publics qui augmentent,
transfert aux ménages et subventions aux entreprises) côté recettes, il y a surtout une baisse d’impôts
qui touche presque tous les impôts (impôt sur le revenu, sur la société, TVA). L’objectif est de stimuler la
demande globale pour lutter contre es effets négatifs du retournement du cycle : on mène une politique
contra-cyclique pour rapprocher la croissance effective de la croissance potentielle. Cette politique est
efficace et a permis d’atténuer les effets de la récession (on ne connaît qu’un seul trimestre de crissance
négative).
Les politiques Keynésiennes peuvent être plus ou moins efficaces selon les outils que l’on emploie.
Certains ménages ont une plus forte propension à consommer (les plus pauvres) et les politiques
keynésiennes sont plus efficaces quand elles touchent ces ménages-là. (Seulement 1 ménage sur 2 paye
l’impôt sur le revenu.) La relance Keynésienne a lieu en creusant le déficit public ce qui augmente la
hausse de la dette publique.) On a dû dans un second temps mener des politiques de rigueur pour
rétablir l’équilibre de la dette publique (stop and go).
Doc 22 – Banques centrales et politiques monétaires
Les outils à disposition des banques centrales pour agir sur les fluctuations économiques sont :
-Les banques commerciales sont tenues d’avoir des réserves obligatoires en monnaie Banque centrale à
la Banque centrale. Plus elles ont de l’argent à la BC, moins elles peuvent prêter.
- taux directeur
- Open-market : acheter des titres financiers aux banques commerciales pour les refinancer.
Il y a aussi des politiques non-conventionnelles qui sont « exceptionnelles », on parle de Quantitative
Easing (assouplissement quantitatif) qui consiste pour les BC à racheter des titres de la dette publique.
C’est ce qu’ont fait les BC au Japon, en Angleterre et aux Etats-Unis pour régler la crise. Chose qui n’a pas
été faite en Europe car interdite par les traités Européens : « Une Banque Centrale ne peut pas financer
directement le déficit de l’Etat ».
Le Théorème de Schmidt soutient l’activité économique, c’est une illustration des politiques d’Offre (Les
investissements d’aujourd’hui sont les profits de demain et les emplois d’après-demain). La désinflation
compétitive est une politique visant à contenir l’inflation puisqu’on va chercher à baisser l’inflation en
particulier des salaires pour faire baisser les coûts de production et rendre les entreprises compétitives.
Les prix continuent d’augmenter mais plus lentement.
La BCE a annoncé qu’elle pouvait acheter autant de dette publique que nécessaire. Au moment où la
banque centrale a annoncé ça, ça a conforté les investisseurs dans l’idée qu’en achetant la dette ils
seraient remboursés : il y a un effet psychologique. En cas de problème, la banque centrale va racheter la
dette. Cela a soulagé les pays en difficulté en diminuant les taux d’intérêts (le pays ne va pas devenir
insolvable). Avec le Quantitative Easing, elles ont permis aux banques de prêter plus facilement.
(Cependant on injecte de la liquidité alors qu’en face on a une crise de solvabilité.) Cependant pour
l’instant le Q.E ne marche pas, si on fait beaucoup de crédit, il y a risque de demande trop forte par
rapport à ce que l’économie peut offrir, ce qui engendre des tensions inflationnistes.
L’école Monétariste de Milton Friedman (US) pense que l’inflation est due à la masse monétaire. C’est
une école dominante en terme de politique monétaire puisque depuis 2007 on cherche à lutter contre
l’inflation. Il y a un risque que la création de monnaie soit inflationniste mais pour qu’elle le soit
vraiment, il faudrait que les banques prêtent plus car les banques ont plein de liquidités mais ne prêtent
pas facilement. Ces mécanismes n’ont pas permis de rétablir la confiance, il n’y a donc pas de crédits
faits à l’économie réelle (les agents ne demandent pas de crédit non plus). Il n’y a donc ni relance ni
tensions inflationnistes, ces liquidités énormes dont disposent les banques vont être placées. Cela peut
créer des bulles spéculatives sur certains actifs car les banques font des placements par mimétisme.
C’est la Banque Centrale Européenne qui mène la politique économique française.
Doc 23 – Les politiques structurelles
La politique structurelle cherche à agir à long terme sur les caractéristiques de l’économie (quantité de
travail, innovation…). Impact sur la croissance future avec la hausse de la croissance potentielle en
jouant sur l’innovation et l’éducation.
La politique conjoncturelle (court terme) cherche à rétablir ou maintenir les « grands équilibres ». On
cherche à rapprocher la croissance effective de la potentielle.
Doc 24 – Les contraintes induites par l’Union Economique et monétaire et la Mondialisation
Les relances Keynésiennes de 2007/ 2008 empêchent la dépression mais ont créé d’autres déséquilibres,
en particulier pour le budget de l’Etat (déficit budgétaire, dette publique). Or, déficit et dette sont limités
par l’UE.
L’Union économique et monétaire entraine des contraintes pour les politiques de relance :
- on ne peut pas avoir de prise sur le taux de change en période de crise, on ne peut plus manipuler les
taux de la monnaie car on a tous la même monnaie.
- La politique monétaire ne nous appartient plus, la politique budgétaire nous appartient mais elle est
limitée pour maintenir la stabilité de l’euro.
Une union monétaire ne peut marcher que pour les gens qui ont des niveaux économiques semblables.
On met en place des contraintes pour éviter qu’un pays diverge et qu’on ne puisse pas adopter une
politique commune :
- Contraintes pèsent sur le budget : limitation de la dette publique à 60% du PIB et du déficit public à 3%
du PIB.
Ces contraintes sont inscrites dans le Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC). Aujourd’hui on ne peut
pas faire une relance Keynésienne aussi importante qu’on le souhaiterait à cause du PSC.
Les politiques de relance Keynésiennes sont de faible efficacité car on dans une économie ouverte, elles
peuvent d’ailleurs être menées à contre-courant comme dans la politique MOROY qui fut contre-
productive. De plus, à cause du PSC, la gestion des fluctuations économiques est rendue très difficile
(contrainte de la mondialisation et de l’Union Européenne), si bien que les chocs de demande peuvent se
prolonger durablement. (Crise actuelle : banques gonflée de liquidités mais FBCF qui ne repart pas).
Politique menée contradictoire car la politique monétaire est expansionniste (avec des taux faibles) mais
des politiques budgétaires restrictives.
Document 25 – Approfondissement – Limites et dangers des politiques monétaires
expansionnistes.
Les politiques monétaires devraient rester durablement expansionnistes en Europe car on cherche à
faire repartir la demande, relancer la demande globale. Cela vaut pour l’Union Européenne car la BCE a
pour but premier de lutter contre l’inflation et si possible sans dommage sur la croissance (influence de
l’Allemagne), aux Etats-Unis la FED cherche surtout à augmenter la croissance, si possible sans inflation.
Aux US, ils sont en plein emploi et la FED a prévu d’augmenter les taux d’intérêts (pour diminuer
l’inflation).
Cette politique monétaire expansionniste a des limites car on peut voir apparaître des bulles
spéculatives. Les banques disposent de beaucoup de liquidités qu’elles vont placer, cela va faire
augmenter le prix de ses actifs. (Avec le mimétisme). Les ZINZIN détiennent beaucoup de titres,
notamment de la dette publique, si on fait remonter le taux d’intérêt, la valeur de ces obligations va
diminuer, ce qui va faire subir des pertes à ces établissements financiers et les mettre de nouveau en
difficulté.
La distorsion des choix d’investissements est une autre limite : Patrick Drahi a racheté les groupes
concurrents en endettant son groupe. En effet cet argent « pas cher » conduit à faire des
investissements risqués, il a mis son groupe en surendettement. Les profits qu’il en retirera peuvent lui
permettre de rembourser ses dettes, ou alors il fera faillite.
Il y a effet de levier : en période de croissance, on a intérêt à s’endetter. Effet pervers à ce que la
politique monétaire reste durablement expansionniste.
 Risque de Déflation
Doc 26 – Trois mécanismes à l’œuvre dans une spirale déflationniste
Déflation : Baisse durable de l’indice des prix, baisse cumulative des prix, revenus et production (cercle
vicieux)
Une déflation peut se produire à la suite d’un choc de demande négatif. Le Japon subit la déflation et a
du mal à en sortir.
Les Trois mécanismes à l’œuvre dans une spirale déflationniste :
1) Paralysie de la politique monétaire :
- Les ménages anticipent la baisse des prix donc vont reporter leurs achats de biens durables. Les
entreprises anticipent la baisse des profits et vont préférer liquider leur stock et diminuer leur
production. Trois grands moteurs de demande diminuent : consommation finale, investissement et VS
négative.
- Les entreprises sont confrontées à la baisse du revenu des consommateurs, elles doivent baisser leur
prix ce qui baisse leur profit etc. Au final la déflation est un cercle vicieux de baisse des prix, baisse des
revenus et baisse de la production.
2) Crédits-Crunch
Resserrement du crédit et les banques ont peu de moyens pour agir face à ça. Les outils conventionnels
de la Banque Centrale pour remédier au crédit-Crunch ne fonctionnent pas (on ne peut pas descendre le
taux d’intérêt en dessous de 0), la BC n’a pas de marge de manœuvre.
3) Déflation par la Dette
Les agents économiques mettent en vente leurs actifs, ils font tous cela au même moment, il y a excès
d’Offre te donc baisse des prix.
Taux d’intérêt réels :
Taux d’intérêt nominal
Taux d’inflation
Total
Favorise
Croissance
3%
-2%
1%
Emprunteurs
Récession
3%
-(-2%)
5%
Prêteurs
Doc 27- Le risque déflationniste
La déflation touche d’autres pays avec certains mécanismes :
-Le commerce extérieur : la crise se transfert aux autres pays par le commerce extérieur, les économies
sont interconnectées. (Diminution importations-exportations)
-La déflation salariale : si les salaires baissent en Espagne, ce pays va devenir compétitif et la France va
devoir soit délocaliser soit comprimer les salaires.
Il y a un risque déflationniste dans la zone euro car l’inflation est très faible suite aux politiques
d’austérité qui diminuent la demande Globale.
Synthèse
Pour les économistes libéraux, les crises sont des mécanismes autorégulateurs du marché. Elles sont
donc nécessaires au système capitaliste et l’Etat ne devrait pas intervenir pour tenter de les réguler.
Cependant depuis la crise de 1929, l’Etat s’est progressivement imposé comme un acteur économique
majeur.
Pour lutter contre les effets des fluctuations économiques, il peut mener des politiques conjoncturelles,
visant à rapprocher la croissance effective de la croissance potentielle, et à réaliser les objectifs du carré
magique de Kaldor (stabilité des prix, croissance, faible chômage, excédent extérieur, ces objectifs
pouvant cependant être contradictoires). La politique conjoncturelle combine une action de politique
budgétaire et de politique monétaire. En cas de récession, l’Etat peut mener une politique de relance
budgétaire (qui s’appuie sur l’effet multiplicateur de Keynes: un euro supplémentaire de dépenses
publiques provoque une augmentation du PIB supérieure à cet effort initial), ainsi qu’une politique
monétaire expansionniste, qui vise à faciliter le crédit aux agents économiques. La banque centrale peut
baisser son taux d’intérêt directeur, ou élargir sa politique d’achat de créances. Inversement, la
puissance publique peut mener une politique de rigueur budgétaire et monétaire en cas de tensions
inflationnistes.
L’efficacité de la régulation a été contestée : une part importante des revenus supplémentaires peut être
épargnée ou financer l’achat de produits importés (contrainte extérieure). Les années 1970 ont ainsi vu
la coexistence du chômage et de l’inflation (stagflation). Depuis les années 1980, les pays développés ont
mis en œuvre des politiques de désinflation compétitive d’inspiration monétariste.
Les politiques budgétaires et monétaires des pays de la zone euro ont aujourd’hui de faibles marges de
manœuvre. La politique budgétaire est encadrée par le Pacte de Stabilité et de Croissance qui limite les
déficits publics à 3 % du PIB et la dette publique à 60 % du PIB. Le budget européen reste quant à lui trop
faible pour envisager une politique budgétaire supranationale. La politique monétaire est contrainte par
la priorité à la lutte contre l’inflation et par la difficulté à mener une politique commune pour des pays
connaissant des situations différentes.
La zone euro est aujourd’hui menacée de déflation, car les politiques d’austérité ont aggravé la
récession. Si celle-ci peut permettre une baisse des coûts de production, elle risque de générer un cercle
vicieux déflationniste.
A plus long terme, l’Etat peut mener des politiques structurelles, qui cherchent à augmenter la
croissance potentielle.
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