B3 Cohésion des solides Quel sont les phénomènes à l’échelle microscopique qui assurent la cohésion d’un solide ? Et ont-ils tous la même influence ou intensité ? I – Solide ionique 1) Interactions électrostatiques Un solide ionique est constitué de cations (+) et d’anions (-) assimilés à des sphères dures. L’ensemble est électriquement neutre. L’interaction électrostatique entre ces ions assure la cohésion du solide ionique. La force électrostatique assurant cette cohésion est la loi de Coulomb : 𝐹 = 𝑘. |𝑞𝐴 |.|𝑞𝐵 | 𝑑2 avec 𝑘, constante de Coulomb 𝑘 = 9,0.109 𝑁. 𝑚2 . 𝐶 −2 dans l’air et dans le vide 2) Formule d’un solide ionique Cations et anions à connaitre : cations formules anions fer II formules sulfure fer III sulfate 3+ NO3- Al cuivre II carbonate Zn2+ hydrogénocarbonate + Na Ca fluorure 2+ Cl - K+ hydrogène oxyde O2- hydroxyde magnésium phosphate + Ag baryum ammonium La formule statistique d’un solide ionique indique la proportion des ions présents. Ex : fluorure de calcium Ion fluor, F- et ion calcium : Ca2+ Fluorure de calcium : CaF2 La formule indique le cation suivit de l’anion sans les charges avec en indice le nombre d’ions permettant de respecter la neutralité électrique. Autres exemples : Hydroxyde de cuivre II Chlorure de cuivre II Nitrate d’aluminium Acti – Van der Waals nitrate d’argent sulfate de baryum carbonate de calcium sulfate d’ammonium II – Solide moléculaire 1) Electronégativité Dans une liaison covalente, le partage du doublet d’électrons entre deux atomes ne se fait pas toujours de manière symétrique. Tout dépend l’électronégativité des atomes, c'est-à-dire de leur aptitude à attirer les électrons. Elle augmente de gauche à droite et de bas en haut dans la classification périodique : L’élément le plus électronégatif est le fluor F Electronégativité croissante carbonate d’ammonium phosphate d’argent 2) Caractère polaire d’une molécule Ex 1 : le dioxyde de carbone CO2 Les deux liaisons covalentes C=O sont polarisées mais comme cette molécule est linéaire le dipôle résultant est nul. Celle molécule est donc apolaire. Ex 2 : l’eau H2O Les deux liaisons covalentes O-H sont polarisées. Comme cette molécule est coudée, la barycentre des charges positives et négatives ne coïncide pas et la molécule est polarisée. 3) Comment interpréter la cohésion des solides moléculaires ? Ces solides sont constitués de molécules régulièrement disposées dans l’espace. Dans le cas des molécules polaires, il existe des interactions électrostatiques entre les dipôles permanents qui assurent la cohésion du solide, ce sont les interactions de Van der Waals. Ex : Chlorure d’iode solide ICl Ces interactions existent mais sont plus faibles pour les molécules apolaires. Des interactions attractives supplémentaires peuvent s’ajouter : ce sont les liaisons hydrogène. Ex : l’eau H2O Une liaison hydrogène se forme entre un atome d’H lié à un atome d’oxygène très électronégatif d’une première molécule à un atome d’oxygène O d’une seconde molécule. Toute molécule qui possède des groupes –O-H présente des liaisons hydrogène qui renforcent la cohésion du solide moléculaire. Ex : Tébu(éthanol) = 78°C et Tébu(méthoxyéthane) = -25°C car CH3-CH2-OH possède des liaisons hydrogène et pas l’isomère CH3-O-CH3 C2H5 H C2H5 O H O Liaisons hydrogène dans l’éthanol Autre ex : Les polymères absorbants (polyacrylates de sodium) sont des polymères capables d’absorber plusieurs centaines de fois leur poids en eau. Ils sont utilisés dans les couches. - H O COO - H COO O - H H - H - H H COO O COO COO O O H III – Dissolution d’un solide ionique 1) Mode de dissolution Animation – Dissolution d’un sel Les molécules d’eau entourent le cation en s’orientant de sorte que l’atome d’oxygène soit au plus près du cation. La dissolution d’un solide ionique dans un solvant polaire se déroule schématiquement en trois étapes : la dissociation des ions du solide, solvatation des ions et la dispersion des ions dans la solution. 2) Equation d’une réaction de dissolution 𝑒𝑎𝑢 2+ − Cas du chlorure de cobalt : 𝐶𝑜𝐶𝑙2(𝑠) → 𝐶𝑜(𝑎𝑞) +2𝐶𝑙(𝑎𝑞) IV – Dissolution d’un composé moléculaire dans un solvant 1) Dissolution d’un soluté polaire dans un solvant polaire Exp : Mélange d’acétone et de butanone. Solution obtenue homogène. Des interactions de Van Der Waals s’établissent entre les molécules polaires de soluté et les molécules polaires de solvant. Les solutés polaires sont donc solubles dans les solvants polaires. Exp : Dissolution de molécules de saccharose 𝐶12 𝐻22 𝑂11 dans l’eau. Solution homogène qui ne conduit pas le courant électrique. La grande solubilité du saccharose dans l’eau résulte : - Des interactions de Van Der Waals qui interviennent entre les molécules de soluté (le saccharose) et les molécules de solvants (eau) ; - Et la formation de nombreuses liaisons hydrogène. La solubilité est favorisée lorsque des liaisons hydrogène s’établissent entre les molécules de soluté. 2) Dissolution d’un soluté apolaire dans un solvant apolaire Exp : Diiode dans l’eau. Coloration jaune. Il reste du diiode solide au fond du tube à essais. On ajoute de l’heptane à cette solution dans une ampoule à décanter. L’heptane initialement incolore prend une teinte fuchsia et la solution aqueuse s’éclaircie. Le diiode a disparu. Les solutés moléculaires apolaires ou peu polaires sont généralement solubles dans les solvants apolaires. V – Concentration d’un ion en solution 1) Concentration molaire en soluté apporté Ex : On prépare une solution de 𝑚 = 20𝑚𝑔 de chlorure de cobalt 𝐶𝑜𝐶𝑙2(𝑠) dans 𝑉 = 50𝑚𝐿 d’eau 𝑚 0,020 𝑛 𝑛 = 𝑀 = 129,9 = 1,54. 10−4 𝑚𝑜𝑙 et concentration molaire 𝐶 = 𝑉 = 1,54.10−4 0,050 = 3,08. 10−3 𝑚𝑜𝑙. 𝐿−1 où 𝑀 est la masse molaire du soluté 𝑀 = 𝑀(𝐶𝑜) + 2. 𝑀(𝐶𝑙) = 58,9 + 2.35,5 = 129,9𝑔. 𝑚𝑜𝑙 −1 2) Concentration molaire d’une espèce dissoute Ex : 𝐶𝑜𝐶𝑙2(𝑠) 𝑒𝑎𝑢 → 2+ 𝐶𝑜(𝑎𝑞) + − 2𝐶𝑙(𝑎𝑞) Etat avancement Quantités de matière (mol) initial 0 0 0 𝑛 en cours 𝑥 𝑛−𝑥 𝑥 2𝑥 final 0 𝑥𝑚𝑎𝑥 = 𝑛 𝑛 2𝑛 2+ − −3 −1 −3 −1 Donc finalement : [𝐶𝑜(𝑎𝑞) ] = 𝐶 = 3,08. 10 𝑚𝑜𝑙. 𝐿 et [𝐶𝑙(𝑎𝑞) ] = 2𝐶 = 6,16. 10 𝑚𝑜𝑙. 𝐿 DI - Préparation d'une solution ionique