L’AUTONOMIE DU PATIENT EN CENTRE DE MEDECINE PHYSIQUE ET DE READAPTATION: LES PROBLEMES DE L’EVALUATION CONTINUE Centre de Médecine Physique et de Réadaptation - Villa Richelieu - 17000 LA ROCHELLE HUET Angélique, infirmière - BURGEAUD Marie-Annick, aide-soignante FOUCAULT Philippe, médecin rééducateur. La prise en charge du patient en Centre de Médecine Physique et de Réadaptation est très spécifique et fait appel à de nombreux intervenants de formations différentes. Afin d’optimiser la coordination et l’efficacité des soins entre tous, il est primordial que la communication interdisciplinaire soit de bonne qualité. Au Centre de Médecine Physique et de Réadaptation de la Villa Richelieu, l’outil de travail utilisé dans le service pour la prise en charge globale du patient est une feuille d’autonomie spécifique à cet établissement. Celle-ci permet d’une part d’assurer la transmission de l’information sur l’évolution clinique du patient entre les divers soignants, d’autre part d’évaluer quotidiennement son autonomie. C’est un outil de base qui assure le suivi et la continuité de la rééducation dans le cadre de l’interdisciplinarité. A ce jour, des dysfonctionnements concernant l’utilisation de cette feuille sont exprimés par des soignants. C’est pourquoi nous avons décidé de la réévaluer. Nous avons donc élaboré un questionnaire ciblé auprès de l’ensemble du personnel soignant (médecins, infirmières, aides soignantes, ergothérapeutes, kinésithérapeutes, orthophoniste, neuropsychologue, assistante sociale) dans le but de connaître le ressenti de tous ainsi que les améliorations proposées par chacun. Une analyse de la littérature portant sur l’évaluation de l’autonomie du patient a permis de compléter utilement les données recueillies. Notre objectif d’évaluation étant atteint, nous souhaitons à présent optimiser notre outil de travail. Une nouvelle feuille d’autonomie va être prochainement proposée dans les services. Elle justifiera ultérieurement une analyse approfondie. Mots clefs : autonomie, rééducation, évaluation, transmission de l’information. 1 2 INTRODUCTION Afin d’effectuer une évaluation continue de la progression du patient, le centre de médecine physique et de réadaptation de la Villa Richelieu a mis en place, il y a quelques années(1995), sa propre feuille d’autonomie. Celle-ci, remplie par les aide-soignant(e)s, répond au besoin d’effectuer une mise à jour quotidienne de cette autonomie. Ce besoin est lié aux caractéristiques du milieu de rééducation/réadaptation : variété des intervenants, rapidité d’évolution des capacités du patient, spécificité des pathologies, des divers troubles associés et des soins. Actuellement, nous rencontrons certains problèmes/dysfonctionnements avec cet outil et nous souhaitons donc le réévaluer. A l’aide d’un questionnaire ciblé, adressé aux différents professionnels intervenant directement dans la prise en charge du patient, nous avons réalisé cette évaluation Le but de cet article est, au terme de l’évaluation et donc des résultats et propositions d’amélioration recueillies, de tenter de mettre en place une nouvelle grille d’autonomie, plus complète et plus conforme aux pathologies lourdes actuellement accueillies dans les établissements de médecine physique et de réadaptation. 3 MATERIEL ET METHODES 1. Matériel Historique de la feuille d’autonomie : créée en 1995 et améliorée en 1998, parallèlement à l’instauration des P.M.S.I. Une présentation, dont le titre était «P.M.S.I et dépendance : du recueil théorique à l’amélioration du soin» a été réalisée par le Dr Foucault et Mesdames Cadu et Gaboriaud (infirmières) au congrès de l’AIRR de 2001 à Bagnères de Bigorre. Il en est ressorti que le P.M.S.I n’est pas un outil de transmission suffisamment détaillé. C’est notamment pour cette raison que la feuille d’autonomie a été mise en place : elle représente, à la base, une fiche de transmission spécifique aux aide-soignant(e)s, sur laquelle ils peuvent transmettre les informations relevant de leur compétence. Feuille d’autonomie (cf annexe 1) spécifique actuellement utilisée à la Villa Richelieu : remplie quotidiennement par les aides soignant(e)s des services utilisée pour les transmissions dans le cadre de l’interdisciplinarité participation d’autres intervenants tels que les ergothérapeutes consultation de la feuille lors des visites médicales dans les bureaux médicaux et également en chambre support de travail pour les nouvelles équipes et les équipes de nuit outil pour renseigner la famille du patient dans le cadre des week-ends thérapeutiques . Les nouvelles informations faisant suite aux consultations médicales sont transmises oralement aux aide-soignant(e)s et reportées sur la feuille d’autonomie (telles que des consignes concernant la mobilité, l’alimentation…). Lors des consultations, les données concernant l’évolution du patient en chambre sont signalées au médecin, au kinésithérapeute et à l’ergothérapeute du patient. Il est alors possible d’évaluer la continuité de la rééducation dans les services. 2. Méthode Un Questionnaire a été distribué à tous les soignants intervenant dans la prise en charge interdisciplinaire du patient en rééducation fonctionnelle : aidesoignant(e)s, infirmières, médecins, cadres de santé, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthophoniste, assistante sociale et neuropsychologue. 4 QUESTIONNAIRE Lors du prochain congrès de l’A.I.R.R, le Centre de Médecine Physique et de Réadaptation de la Villa Richelieu va présenter un sujet concernant l’évaluation continue de l’autonomie du patient. Afin de mener cette étude, nous sollicitons vivement votre participation par l’intermédiaire de ce questionnaire. Nous vous remercions de le remplir et de le déposer dans la panière prévue à cet effet au P.C infirmier avant le 01 mars 2004. 1. Quel est votre statut professionnel ? aide-soignant(e) infirmière cadre infirmière kinésithérapeute ergothérapeute orthophoniste médecin neuropsychologue assistante sociale 2. Vous référez-vous à la feuille d’autonomie ? jamais parfois souvent tous les jours 3. Etes-vous satisfait(e) de cette feuille actuellement utilisée dans les services de soins ? oui non 4. Si non, pour quelle(s) raison(s) ? elle est difficilement accessible elle est incomplète elle nécessite trop d’écriture répétitive elle n’est pas assez détaillée elle est inadaptée 5. Que proposez-vous afin d’améliorer cette feuille d’autonomie ? 5 RESULTATS Sur la totalité des personnes sollicitées pour le questionnaire, environ 77.55% ont répondu. 1. QUESTION 1: Répartition des différentes catégories de personnel 20 19 18 16 14 12 12 Effectifs 12 10 9 8 7 6 6 4 3 2 3 3 3 2 2 1 1 1 1 1 1 0 Infirmières aides soignantes kinésithérapeutes cadres de santé médecins orthophoniste Catégories de personnel neuropsychologue assistante sociale ergothérapeutes Effectifs ayant répondu au questionnaire Effectifs totaux Il est important de rappeler que certains pourcentages sont calculés sur un faible effectif (3 médecins, 3 ergothérapeutes, une orthophoniste, une assistante sociale, 2 cadres de santé et une neuropsychologue). 2. QUESTION 2: Utilisation quotidienne de la feuille d'autonomie 100% 100% 90% 80% 70% 60% Pourcentage des catégories de personnel 50% 33.33% 40% 30% 11.12% 20% 10% 0% aides soignantes infirmières médecins Catégories de personnel 6 Tous les aide-soignants utilisent la feuille d’autonomie quotidiennement, ce qui est tout à fait logique puisque c’est leur outil de travail et qu’ils la remplissent tous les jours. Utilisation régulière (souvent) de la feuille d'autonomie 100% 100% 100% 88.88% 90% 80% 66.67% 70% 60% Pourcentage de catégorie de personnel 50% 33.33% 40% 30% 20% 10% 0% cadres infirmières ergothérapeutes kinésithérapeutes médecins Catégories de personnel L’utilisation régulière de la feuille d’autonomie concerne : - 88.88% des infirmières (les autres l’utilisent quotidiennement) - 100% des cadres - 100% des ergothérapeutes - 33.33% des kinésithérapeutes - 66.67% des médecins, soit 2 sur 3. Utilisation ponctuelle (parfois) de la feuille d'autonomie 100% 100% 100,00% 90,00% 80,00% 66,67% 70,00% 60,00% Pourcentage des catégories 50,00% de personnel 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00% kinésithérapeutes orthophoniste assistante sociale Catégories de personnel 7 Les autres kinésithérapeutes (soit 66.67%), l’orthophoniste et l’assistante sociale utilisent la feuille d’autonomie ponctuellement. Seule la neuropsychologue ne l’utilise jamais. 8 3. QUESTION 3: Taux de satisfaction des médecins 66.67 70 60 50 33.33 40 Pourcentage 30 20 10 0 satisfait insatisfait ininterprétable Actuellement, 2 médecins sur 3 sont satisfaits de la feuille d’autonomie utilisée dans les services. Taux de satisfaction des infirmières 55,56 60 50 40 Pourcentage 30 22,22 22,22 20 10 0 satisfait insatisfait ininterprétable La majorité des infirmières est insatisfaite, soit 55.56%, c'est-à-dire plus de la moitié d’entre elles. 9 Taux de satisfaction des kinésithérapeutes 50 50 50 45 40 35 30 Pourcentage 25 20 15 10 5 0 satisfait insatisfait ininterprétable L’avis des kinésithérapeutes est partagé : 50% de satisfaits et 50% d’insatisfaits. Taux de satisfaction des ergothérapeutes 33,33 33,33 33,33 35 30 25 20 Pourcentage 15 10 5 0 satisfait insatisfait ininterprétable Les ergothérapeutes sont également partagées : l’une est satisfaite, une autre ne l’est pas et la réponse de la troisième n’est pas interprétable. 10 Taux de satisfaction des aide-soignant(e)s 50 50 41,67 45 40 35 30 Pourcentage 25 20 15 8,33 10 5 0 satisfait insatisfait ininterprétable En ce qui concerne les aide-soignants, seuls 8.33% sont satisfaits de la feuille d’autonomie actuelle contre 41.67% qui ne le sont pas. Nous remarquons que la moitié des réponses ne sont pas interprétables pour cette catégorie professionnelle. Il est important de préciser qu’au total, pour cette question, il y a 29.73% de résultats qui ne peuvent pas être interprétés : certaines personnes ont répondu oui et non et d’autres n’ont rien répondu. 4. QUESTION 4: 11 Motifs d'insatisfaction de la feuille d'autonomie 7,14 8,93 26,79 26,79 Feuille difficilement accessible Feuille incomplète Feuille nécessitant trop d'écriture répétitive 30,36 Feuille insuffisamment détaillée Feuille inadaptée Les motifs d’insatisfaction sont les suivants (par ordre décroissant) : - trop d’écriture répétitive=30.36% - feuille incomplète=26.79% - feuille pas assez détaillée=26.79% - feuille difficilement accessible=8.93% - feuille inadaptée=7.14%. Il est à noter qu’à la question 5, destinée à recueillir les propositions d’amélioration, les personnes ont exprimées des points négatifs (manque de rigueur ; besoin d’utiliser un langage plus commun ; problème de temps ; « idem » retrouvé régulièrement voir quotidiennement dans les feuilles d’autonomie ; manque de précision dans les rubriques avec des renseignements importants qui n’apparaissent pas ; évolutions et changements qui ne sont pas assez marqués) : ceux-ci rejoignent les motifs d’insatisfaction relevés à cette question. 5. QUESTION 5: De nombreuses propositions sont faites par les différents personnels, elles peuvent être regroupées comme suit : souhait d’un système de grille avec croix qui serait plus détaillé (en vue d’une prise en charge évolutive), plus simple, plus rapide et donc moins contraignant informatisation de la feuille d’autonomie au sein du dossier médical création de nouvelles parties dont : problème du jour, consignes des autres intervenants pour la semaine à venir (représente le lien entre les différents soignants et favorise la continuité du travail interdisciplinaire), partie libre 12 développement de certaines rubriques déjà existantes telles que le comportement et l’état thymique (qui rentre dans la charge de travail du personnel soignant), l’élimination (ressenti d’un manque de précision à ce sujet). synthèse hebdomadaire de l’évolution de l’autonomie du patient durant la semaine passée. 13 DISCUSSION Avant 1995, il n’existait pas de feuille d’autonomie dans les services. Au fur et à mesure du temps, le centre de médecine physique et de réadaptation fonctionnelle a accueilli des patients de plus en plus dépendants ( augmentation des pathologies neurologiques) présentant de nombreux troubles cognitifs. La création d’un outil de travail évaluant quotidiennement toutes les fonctions perturbées s’est donc vite avérée souhaitable. La première feuille d’autonomie à la Villa Richelieu a été instaurée en 1995 puis améliorée en 1998 : elle permet l’évaluation journalière de l’autonomie du patient, indispensable pour effectuer une rééducation globale et cohérente entre tous les intervenants du milieu rééducatif. Cette feuille présente de nombreux points positifs. Les aide-soignants la remplissent quotidiennement, ce qui prouve une rigueur dans leur travail. Toutes les infirmières ne la consultent pas tous les jours, la base du travail infirmier reposant sur la planification murale, mais les informations concernant l’autonomie du patient leur sont transmises à chaque temps de transmission orale. L’infirmière qui assure les consultations médicales peut, grâce à cette feuille, à la fois transmettre et à la fois reporter de nouvelles données. Cela permet au médecin, qui a besoin d’informations réelles justifiant des progrès accomplis, de faire le point sur l’évolution du patient. Les ergothérapeutes, qui viennent en chambre travailler l’autonomie de la personne, peuvent consulter la feuille d’autonomie et y noter les facultés constatées ainsi que leurs consignes (ce qu’elles font d’ailleurs). Les kinésithérapeutes sont en mesure d’évaluer les capacités du patient en chambre afin de les comparer à celles acquises en salle de rééducation. Même si pour eux le problème d’accessibilité se pose, ils prennent connaissance des données notées par les aide-soignants lors de la consultation médicale à laquelle ils assistent pour chacun de leurs patients. L’orthophoniste, qui intervient dans le cadre des troubles du langage et de la déglutition, transmet des informations nécessaires (par exemple au sujet du type d’alimentation préconisée, des précautions particulières, des moyens de communication selon les possibilités de la personne…) qui sont notées par les aide-soignants dans la feuille d’autonomie afin d’assurer un suivi rigoureux. Les cadres de santé prennent connaissance de l’évolution des patients afin de gérer le service. L’assistante sociale peut retrouver des éléments, concernant le degré d’autonomie, qui vont l’aider dans ses démarches. En effet, la rééducation signifie aussi retour à domicile et projet de vie, demande de prise en charge particulière ou placement en structure spécialisée par exemple. Tous les intervenants n’inscrivent pas directement leurs consignes sur la feuille d’autonomie mais celles-ci sont transmises et reportées lors des temps de transmissions qui suivent les consultations médicales ou la visite en chambre. Depuis la mise en route de cette feuille d’autonomie, aucune analyse n’avait encore été effectuée. Grâce au questionnaire distribué, nous remarquons que notre outil de travail peut être amélioré et mieux répondre aux exigences du travail interdisciplinaire en centre de médecine physique et de réadaptation. En effet, malgré les nombreux points positifs que nous venons d’exposer, il existe des dysfonctionnements que nous ne pouvons pas ignorer. D’ailleurs, au sein des résultats interprétables à la question 3, il y a plus de personnes insatisfaites que satisfaites et celles-ci se retrouvent surtout dans les catégories professionnelles 14 infirmière et aide-soignante, c'est-à-dire les premiers utilisateurs de la feuille d’autonomie. L’écriture répétitive entraîne un moindre goût à remplir la feuille ou à la lire mais aussi une charge de travail supplémentaire par perte de temps. Nous avons parfois besoin d’informations plus précises (par exemple pour l’élimination et les états cognitifs) que celles que nous avons afin d’effectuer une évaluation objective et pertinente. Le texte libre peut entraîner un manque d’objectivité, un mauvais remplissage. Les difficultés d’accessibilité pour les intervenants attachés à un service en dehors de celui des soins (kinésithérapeutes, orthophoniste, neuropsychologue, assistante sociale, ergothérapeutes) expliquent le fait qu’ils ne la consultent pas tous. Les propositions recueillies à la question 5 sont à prendre en compte pour la création ultérieure d’une nouvelle feuille puisqu’elles découlent directement des problèmes exposés. Il est certain qu’un système de grille à remplir remédierait certainement aux problèmes d’écriture répétitive, de manque de détails et de feuille incomplète. Concernant l’informatisation de la feuille d’autonomie, ce sont surtout les intervenants extérieurs au service de soins (notamment beaucoup de kinésithérapeutes) qui en expriment la demande. Cela pourrait effectivement réduire les difficultés d’accessibilité. Il serait également intéressant que l’orthophoniste, le kinésithérapeute et la neuropsychologue notent sur la feuille d’autonomie leurs consignes (conduite à tenir face à certains troubles cognitifs, postures…). Nous constatons donc qu’une réactualisation de notre outil de travail, permettant d’évaluer l’autonomie du patient, est nécessaire: certaines parties sont à développer, d’autres à créer et de nombreux détails, importants à connaître particulièrement en milieu rééducatif, devraient apparaître plus franchement. Il nous importe d’analyser la littérature afin de rechercher, parmi les nombreux outils déjà existants, si l’un d’entre eux peut répondre à nos attentes. La M.I.F ou Mesure d’Indépendance Fonctionnelle (18 variables et 7 niveaux) est un indicateur de base. Elle est remplie chez nous par les kinésithérapeutes et fait partie du dossier médical informatisé. Elle mesure l’autonomie mais ne précise pas les détails importants qui permettent aux équipes de soins d’évaluer la progression en tenant compte des besoins spécifiques de la personne. L’A.G.G.I.R ou Autonomie Gérontologique Groupe Iso Ressources (10 variables codées selon 3 modalités) est une grille trop générale pour l’évaluation et la réponse à nos besoins en centre de rééducation fonctionnelle. Le R.A.I ou Resident Assessment Instrument ou Méthode d’évaluation du résident sert à établir un plan de soins cohérent et à évaluer la charge de travail (pour l’attribution des ressources). Depuis 1988, il a été reconnu comme meilleur instrument pour bien connaître la personne en vue d’établir un plan de soins. Les outils A.G.I.R.R et R.A.I sont très utilisés en gérontologie. Les 14 besoins de Virginia Henderson ne sont pas suffisamment précis et trop flous afin d’évaluer certains besoins (comme l’élimination, l’utilisation d’aides techniques particulières). L’indice de Barthel est destiné aux hémiplégies mais peut être employés pour d’autres types de pathologies. Cependant, il est moins bien adapté et les fonctions supérieures ne sont pas explorées. Par exemple pour les patients d’orthopédie, les objectifs ne sont pas les mêmes que pour les hémiplégiques. Les rubriques semblent alors insuffisantes et mal adaptées pour l’évaluation du déficit. 15 Le P.R.N ou Programme de Recherche en Nursing et les S.I.I.P.S ou Soins Infirmiers Individualisés à la Personne Soignée sont des instruments de mesure de la charge en soins mais ils n’apportent aucun plus à la qualité du soin. Le P.M.S.I ou Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information est un outil de gestion destiné à justifier l’activité de l’établissement pour la dotation des moyens financiers. L’analyse de la littérature nous démontre la nécessité d’avoir notre propre outil d’évaluation de l’autonomie du patient en service de rééducation fonctionnelle, les grilles et outils déjà existants ne répondant pas à tous nos besoins. Cette nécessité découle de notre organisation particulière et de nos méthodes de travail. Nous proposons donc, après concertation, de mettre en place une nouvelle grille qui tient compte des propositions exprimées par les soignants, c’est-à-dire: intégrer l’évaluation des principaux troubles cognitifs, utiliser une grille précise avec système de croix ou lettres (légendées), effectuer une synthèse qui résumera l’évolution de l’autonomie du patient en chambre à chaque fin de semaine. Une évaluation de cette nouvelle feuille d’autonomie s’avèrera nécessaire à moyen terme. 16 CONCLUSION Afin de respecter le projet de rééducation interdisciplinaire du patient et être dans la même perspective d’accompagnement, l’équipe soignante doit adhérer, comprendre participer activement et connaître le travail de chacun. Le but est de continuer les actes de rééducation dans la limite des compétences de chacun. L’intérêt de cette étude est qu’elle nous a permis de connaître le ressenti de tous les soignants par rapport à un outil de travail souhaitable mais présentant quelques « failles ». Grâce à toutes les informations recueillies, nous avons tenté d’élaborer une nouvelle feuille qui prend en compte les problèmes et propositions recueillies (cf annexe 2). Elle permettra peut-être d’améliorer la prise en charge interdisciplinaire du patient dans notre centre de rééducation fonctionnelle et de faciliter l’atteinte de l’objectif de la rééducation : le retour à l’autonomie ou du moins à une certaine autonomie. 17 BIBLIOGRAPHIE 1. BEAUFILS B- L’évaluation de la dépendance des personnes agées: étude critique- G.R.I.F.S, U.F.R de Psychologie, Université de Paris 8; 1994: rapport n°89002. 2. BEVERNAGE F- La grille A.G.G.I.R: un enfer pavé de bonnes intentions?- La revue du généraliste et de la gérontologie; 1998, n°42. 3. BOULANGER Y, MINAIRE P, CHATRAINE A- Mesure d’Indépendance Fonctionnelle- Manuel d’instruction accompagnant le film d’initiation. 4. FOUCAULT P, CADU C, GABORIAUD V- P.M.S.I et Dépendance: du recueil théorique à l’amélioration du soin- Congrès A.I.R.R 2002. 5. KHAOULANI N , CALMELS P, OLLAGNON H, GONARD C, DOMENACH M, MINAIRE P- Evaluation fonctionnelle par l’indice de Barthel. A propos de 100 malades dans un service de rééducation fonctionnelle générale- Annales de Réadaptation et de Médecine physique; 1991, vol.34: p.129-136. 6. MAHONEY RI, BARTHEL DW- Functionnal evaluation: Barthel index-MD State Med J; 1965, 14: p.61-65. 7. MINAIRE P- La Mesure d’Indépendance Fonctionnelle (M.I.F): historique, présentation, perspectives- J Réadapt Med; 1991,11: p.168-174. 8. VETEL JM- Le logiciel A.G.G.I.R- Revue hospitalière de France; janvier 1995, n°1 :p.108. 9. Le soin en service de médecine physique et réadaptation- Initiatives Santé- 25 et 26 novembre 2003. 10. Dossier Soins, réadaptation et rééducation- Revue Soins n°668- Septembre 2002 : p.27-50. 18 ANNEXE 1: feuille d’autonomie actuelle 19 VILLA RICHELIEU ETIQUETTE SOINS DE NURSING sem du lundi Kiné : Ortho : Ergo : piscine : mardi mercredi Toilette Nursing : - P. E. Changement de position Matériel spécifique Soins divers Elimination jour nuit Habillage Bandes à varices Prise en charge ergo Nuit Transfert Locomotion Prise du repas Boissons Comportement Divers Signature 20 ANNEXE 2: nouvelle feuille d’autonomie 21 22 FICHE D’AUTONOMIE Nom du patient :……………………………… Chambre :……………… Semaine du ……………………… au …………………………. Légende : ▪N=normale ▪P=perturbé ▪A=absente ▪B=bon ▪M=mauvais ▪→=stationnaire ▪↑=en amélioration ▪↓=en régression 23 lu ma me je ve sa di T o i l e t t e A u t o n o m e Aide dos/lavabo Aide totale/lavabo Bas lit/AS Haut lavabo/A S Haut lavabo/ergo Visage seul Visage/A S Toilette totale lit Dents seul Dents supervision D e n t s / A S Douche autonome Douche supervision Douche/A S Habillage A u t o n o m e A i d e h a u t Aide soutiengorge A i d e b a s Aide chaussures A i d e e r g o Bas contention seul Bas contention/AS Bande varices seul Bandes varices/AS Supervisio n Dépendant total Continence lu ma me je ve sa di Alimentation A u t o n o m e Stimulatio n Aide technique Plateau préparé Alimentation mixée Alimentation hâchée Aide totale Fausse route Eau gélifiée Boit/paill e Nutrition entérale Déambulation A u t o n o m e Marche accompagnée Cannes anglaises Canne tripode Déambulate ur Fauteuil roulant/seul Fauteuil roulant/AS Fauteuil électrique Transferts A u t o n o m e Aide/jambe s A i d e / A S A i d e / 2 A S Lève malade W C s e u l W C / A S Etats cognitifs Particularités et risques Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi 24 25 FICHE D’AUTONOMIE Nom du patient :……………………………… Chambre :……………… Semaine du ……………………… au …………………………. Légende : ▪N=normale ▪P=perturbé ▪A=absente ▪B=bon ▪M=mauvais ▪→=stationnaire ▪↑=en amélioration ▪↓=en régression 26 l ma me je ve sa d u i T o Incont i l e t t e urinaire/jour A uIncont t o n o m e urinaire/nuit I nAci do en t dfoésc/al a l / vj oaubro I nAide cont totale/lavabo fécal/nuit B a sà Sonde ldemeure i t / A S t age A u t oHs a ou nd l a v a(bso) / A S C h a nHaut ge/pénil lavabo/ergo ex Visage S y sne u t lh è s e V i s a g e / A S T o ile t t e t o t a le lit D e n t s s e u l Dents supervision D e n t s / A S Douche autonome Douche supervision D o u c h e / A S Mis sur WC(D ou P) H a b i l l a g e A u t o n o m e A i d e h a u t Aide soutiengorge A i d e b a s Aide c h a u s su r e s A i d e e r g o BC ou BV/AS BC ou BV seul Supervisi on Mictions B impérieuses a s / A S Dépendant d e l a l ma me je ve sa d u i Alimentatio Compréhensi n on Autono Désorientati m one S gt irm A e su sl ai vt ii ot én Aide Etat technique t h ym i q u e S oPlateau m m e préparé i l Alimentation I ni timixée a l es AS Alimentation hâchée Aide a l ea i n e s teo tm Fausse route Eau gélifiée Boit/pail le Compléments HP Nutrition entérale Déambulatio n Autono me Marche accompagnée Cannes anglaises Ca n n e t r ip o d e Déambulate ur Fauteuil roulant/seul Fauteuil roulant/AS Fauteuil électrique Transfert s Autono me Aide/jamb es A i d e / A S Aide/2 E x pAr S essi Lo è vne malade W C Particularités et risques, : 27 28