I- La construction des groupes sociaux

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Thème 1 : Classes, stratification et mobilité sociale
1.1. Comment analyser la structure sociale ?
Le programme officiel :
INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES : On présentera les théories des classes et de la stratification sociale dans la
tradition sociologique (Marx, Weber) ainsi que leurs prolongements contemporains et on s'interrogera sur leur pertinence
pour rendre compte de la dynamique de la structuration sociale. On mettra en évidence la multiplicité des critères de
différenciation sociale dans les sociétés post-industrielles (statut professionnel, âge, sexe, style de vie) et on se demandera
dans quelle mesure cette multiplicité contribue à brouiller les frontières de classes.
Acquis de première : groupe social
NOTIONS : Classes sociales, groupes de statut, catégories socioprofessionnelles
I- La construction des groupes sociaux
A- Stratification et groupe social
1- La hiérarchie au cœur de la stratification sociale
2- Castes et ordres : exemples de stratification dans les sociétés traditionnelles
2- Catégorie sociale et groupe social
a- Les catégories sociales
b- Les groupes sociaux
c- Des groupes réalistes ou nominalistes ?
B- Les PCS : un outil pour étudier la stratification sociale
1- Présentation de la nomenclature
a- Les 8 grandes catégories
b- Les 7 critères de classement
2- Les avantages de la grille
a- comprendre les mutations de la société
b- mesurer les inégalités économiques et sociales
3- Les inconvénients de la grille
a- Une homogénéité sociale contestable
b- Chômage et précarité de l’emploi : 2 critères de classement oubliés
II- Les débats théoriques autour de la notion de classe sociale
A- Une approche en terme de classe : Karl Marx
1- Prolétariat et bourgeoisie
2- Exploitation et domination
3- Classe en soi et pour soi
4- La lutte des classes
B- Une approche en terme de strate : Max Weber
1- Une autre vision de la société
2- Les différences entre Marx et Weber
C- La société française est-elle encore une société de classe ?
1- Un effacement des frontières de classes et la moyennisation de la société
a- Montée de la constellation centrale
b- La disparition des classes sociales, et notamment de la classe ouvrière
2- La persistance des clivages de classe : Pierre Bourdieu
a- Classe dominante, moyenne et populaire
b- Habitus et reproduction
c- Exemple : la grande bourgeoisie
Conclusion
Introduction :
-
sensibilisation : Le goût des autres (1999) de Agnès Jaoui
Problématique : égalité et inégalités en démocratie
La sociologie vise la connaissance et pour y accéder, elle procède par classement comme les
ensembles en mathématiques, les espèces en biologie, les périodes en histoire, etc. Il est donc
normal que la sociologie suive cette démarche : c’est ainsi qu’ont été créées les notions de
catégories sociales, classes sociales, groupes sociaux. Mais le statut des sciences humaines
n’est pas celui des sciences dures (la physique par exemple).
I- La construction des groupes sociaux
A- Stratification et groupe social
1- La hiérarchie au cœur de la stratification sociale
Déf : Ensemble des différences sociales associées aux inégalités de richesses, de pouvoir, de
savoir, de prestige et déterminant la division de la société en groupes de droit ou de fait. La
division en classes est un système de stratification parmi d’autres, comme les sociétés
d’ordres sous l’Ancien Régime ou le système de castes en Inde.
La société française, qui, depuis 1789, a érigé en principe l’égalité des hommes, n’est pas
pour autant une société égalitaire. Même si les inégalités de droit ont progressivement été
abolies, le changement économique et social n’a pas fait disparaître les inégalités de fait : les
différences entre individus sont encore très grandes (accès aux biens de consommation, au
logement, à la culture, à l’éducation...), et elles renvoient aux places occupées dans la vie
économique et sociale.
Les sociologues se sont toujours interrogés sur le problème de la structuration sociale, c’est à
dire qu’ils se sont efforcés de proposer une ou des réponses aux questions suivantes :



quels sont les grands groupes sociaux ?
quelle place ils occupent dans la hiérarchie sociale ?
comment sont-ils construits ?
Une hiérarchie est un classement visant à distinguer des supérieurs et des inférieurs, au
regard de certains critères fonctionnant comme des valeurs pour ce classement.
Le fait, par exemple, de classer les individus selon la richesse ou le prestige implique que
l’argent et la considération des autres sont des “valeurs” reconnues comme telles par la
majorité des membres de la société.
La stratification est souvent représentée par la métaphore de l’échelle (dont on peut gravir ou
descendre les échelons) ou de la pyramide (sur laquelle on occupe une place plus ou moins
proche du sommet ou de la base).
2- Castes et ordres : exemples de stratification dans les sociétés traditionnelles
Dans les sociétés traditionnelles la stratification est légitimée par des fondements religieux :
elle est le reflet terrestre de l’ordre divin.
Elle est aussi sanctionnée (organisée) par la loi.
Elle donne à chaque individu en fonction de sa naissance des attributions (droits et devoirs)
différentes.
L’espérance pour ceux qui appartiennent aux groupes défavorisés ou méprisés existe
cependant :


Dans le système des ordres (ancien régime) l’espérance d’une vie meilleure est liée au
respect de la morale chrétienne, la récompense c’est la vie éternelle au paradis.
Dans le système des castes en accomplissant fidèlement les tâches assignées à sa
caste, il est possible, pour un individu, de renaître dans une caste supérieure. Le
dessein ultime était le moksha (équivalant du nirvana dans le bouddhisme), retrait du
cycle de vie et de mort, par l’acquisition d’une haute spiritualité qui repose, dans les
interprétations traditionnelles de l’hindouisme, sur le fait de naître brahmane. Ainsi,
chacun peut espérer un salut en remplissant les devoirs inhérents à sa caste.
Les ordres sont les trois grandes catégories qui composent la société d’Ancien Régime :
clergé, noblesse et tiers état.



Ils sont hiérarchisés en fonction du prestige des fonctions sociales remplies par leurs
membres.
En théorie, le clergé est le premier des ordres, car sa fonction est d’être l’intermédiaire
entre le monde divin et le monde humain. Mais la noblesse, dont la fonction principale
est le métier des armes, jouit d’un égal prestige. Quant au tiers état, il s’adonne à des
taches peu prestigieuses : agriculture, artisanat, commerce.
Dans la noblesse, le souci de la pureté du sang, de la lignée, engendre une forte
endogamie (proche de celle des castes) ; la transmission des fonctions sociales est
largement héréditaire, limitant ainsi la mobilité sociale.
Au sein du tiers état, une couche bourgeoise s’enrichit, jetant les bases du capitalisme,
tandis que la noblesse ne pouvait accéder à des fonctions mercantiles. Une certaine
convergence d’intérêt apparut ainsi entre la haute bourgeoisie, avide de reconnaissance
sociale, et la noblesse et l’État toujours en manque d’argent.


L’État vendit donc à la bourgeoisie des charges anoblissantes, titra ses grands commis
d’origine bourgeoise (Colbert, ...), créant une “noblesse de robe” inférieure en dignité
à la “noblesse d’épée”. Des alliances matrimoniales se nouèrent entre les deux
noblesses.
Les
ordres
furent
abolis
en
France
par
la
Révolution.
Les privilèges furent supprimés dans la nuit du 4 août 1789.
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen affirma, dans son article premier :
« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits, les distinctions sociales
ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. »
Les castes sont des groupes sociaux endogames (on ne peut se marier qu’entre membres
d’une
même
caste),
strictement
hiérarchisés
et
fermés
et
héréditaires.
Les relations sociales se construisent autour de la notion de pureté/répulsion. L’esprit de caste
interdit formellement les contacts physiques, les relations sexuelles, les repas en commun
entre membres de castes différentes. Si un contact impur a lieu, il faut procéder à un rite de
purification.
Des tribunaux de castes jugent les déviants et prononcent contre eux des sanctions allant
jusqu’à l’exclusion définitive. Dans ce cas, l’individu perd son identité sociale, il n’est plus
rien, ne peut rejoindre une autre caste, où il n’est pas né. Il devient un intouchable, mis au ban
de la société.
Aboli en 1947 le système des castes exerce encore une puissante influence sur les mentalités
et les pratiques sociales. Il y a, en Inde, concurrence entre normes juridiques et normes
sociales.
Brahmanes
Propriétaires
Artisans
Commerçants
Intouchables
Intouchables
2- Catégorie sociale et groupe social
a- Les catégories sociales
Une catégorie sociale serait la simple juxtaposition d’individus présentant une ou plusieurs
caractéristiques
communes.
Les critères de construction des catégories sociales sont très nombreux ; c’est ce qu’on
appelle les caractéristiques sociologiques ou socioéconomiques.
Exemple le revenu, l’âge, le sexe, la profession, le niveau d’étude, la nationalité, le lieu
d’habitation...
Ainsi les femmes peuvent être considérées comme un rassemblement assez artificiel (donc
nominaliste) car il englobe des jeunes, des adultes, des femmes âgées, des bourgeoises, des
ouvrières, des femmes mariées, des célibataires... Elles n’ont donc aucune réalité dans la
société
en
tant
que
groupe
social.
Pourtant, au-delà de cette diversité, elles ont certains traits communs, par exemple le fait de
subir une certaine discrimination dans leur vie professionnelle.
b- Les groupes sociaux
Déf : un groupe social : c’est un ensemble d’individus qui ont des caractéristiques communes
et entretiennent des relations telles qu’elles leur donnent une certaine conscience d’appartenir
à cet ensemble.
Un groupe social est identifiable par le reste de la société (il est repérable).
Grâce à sa cohésion, un groupe social peut être un acteur de la vie sociale.
Pour qu’un groupe social existe et se maintienne, il faut que ses membres aient en commun un
minimum de manières de penser, de sentir et d’agir qui opèrent une démarcation nette avec le
reste de la société. Il existe une grande diversité de groupes sociaux : nations, ethnies, partis
politiques, syndicats, religions, groupes d’amis, classes d’établissements scolaires, équipes
sportives...
c- Des groupes réalistes ou nominalistes ?
Quelle est la nature des "objets" classés ?
o
Selon l’approche réaliste, ces concepts traduisent des réalités objectives que
l’on peut constater et même souvent mesurer, c’est le cas dans l’analyse
marxiste des classes par exemple ;
Attention : Réaliste ne veut pas dire ici vraisemblable. L’approche est dite réaliste parce
qu’elle considère que les classes sociales sont des objets réels et non pas des simples
catégories. Les philosophes distinguent clairement la réalité décrite par un concept et le
concept lui même : "le concept de chien n’aboie pas" cela veut dire que c’est le chien réel qui
aboie et pas le mot construit pour désigner le chien. Ici l’approche réaliste des classes donne
donc une réalité aux classes sociales, elles sont aussi réelles qu’un chien peut l’être.
o
selon l’approche nominaliste, ces concepts sont des constructions
intellectuelles opérées par les sociologues, leur permettant d’appréhender et de
comprendre le réel, elles ont une valeur descriptive. On regroupe des individus
présentant des similitudes au regard de certains critères mais ces
regroupements ne sont pas des réalités empiriques, ce sont des outils abstraits.
Nominaliste renvoie à l’idée qu’on donne un nom pour construire un regroupement, mais le
regroupement ne devient pas pour autant autre chose que ce nom, c’est une catégorie, rien de
plus.
Derrière cette opposition il y a aussi un grand débat entre les tenants d’une explication de
l’organisation sociale déterministe souvent qualifiée de holisme méthodologique et ceux qui
privilégient une explication relevant de l’individualisme méthodologique.
Parmi tous ces critères de différentiations (revenu, âge, sexe, région, etc.), nous allons voir
que la profession a été un des critères retenus par l’INSEE pour décrire la société actuelle
française  PCS
B- Les PCS : un outil pour étudier la stratification sociale
1- Présentation de la nomenclature
La nomenclature des catégories socioprofessionnelles (CSP) a été élaborée par les
statisticiens de l’INSEE dans les années 50. Elle constitue le principal instrument d’analyse de
la structure sociale en France. Cette nomenclature a été modifiée en 1982 lors du
recensement au profit de celle des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS),
ce qui a permis d’affiner l’ancienne nomenclature devenue en partie obsolète en raison de la
modification des qualifications professionnelles au sein de la société. Cette nouvelle
nomenclature met davantage l’accent sur la position sociale, donc sur le niveau hiérarchique.
Une nouvelle nomenclature ne remettant pas en cause l’essentiel et conservant le nom de
PCS est entrée en vigueur en 2003.
a- Les 8 grandes catégories
La nomenclature existe à un niveau agrégé de 8 postes ou groupes socioprofessionnels. La
nomenclature est également développée en 24 et en 42 postes.








1. agriculteurs exploitants ;
2. artisans, commerçants et chefs d’entreprises de plus de 10 salariés ;
3. cadres et professions intellectuelles supérieures ;
4. professions intermédiaires ;
5. employés ;
6. ouvriers ;
7. retraités ;
8. autres personnes sans activité professionnelle.
b- Les 7 critères de classement
Attention : le revenu n’est pas un critère !!
Les PCS sont un mode de regroupement des individus en catégories sociales homogènes
selon leur activité professionnelle, sur la base de trois critères :





le métier  on distingue l’horloger et le cordonnier
la position hiérarchique au sein de la profession exercée (ou de l’ancienne profession
en cas de retraite)  on distingue cadre, intermédiaire, exécution (employé et ouvrier)
le niveau de diplôme requis pour exercer cette profession, càd la qualification
le statut  on distingue salarié ou indépendant ou employeur
la nature de l’activité  on distingue l’ouvrier agricole, artisanal, industriel


la taille de l’entreprise  on distingue le salarié de la grande, moyenne, petite
entreprise
le statut public ou privé de l’employeur (administration ou entreprise)  on distingue
le cadre technique du public ou du privé
Ces critères correspondent aux trois clivages fondamentaux qui structurent les groupes
sociaux dans une société marquée par la prédominance du travail :



le clivage hiérarchique,
le clivage ville/campagne,
le clivage salarié/indépendant.
2- Les avantages de la grille
a- comprendre les mutations de la société
Elle donne une vision quantifiée de la structure sociale. Ainsi, l’évolution de la structure des
groupes socioprofessionnels révèle les transformations socio-économiques de la société
française au cours des cinquante dernières années : tertiairisation, extension du salariat,
montée des qualifications.
b- mesurer les inégalités économiques et sociales
La nomenclature présente des catégories statistiques qui regroupent des individus ayant des
caractéristiques communes et des comportements propres, notamment en terme de mode de
vie, etc.
Par ailleurs, elle représente une stratification hiérarchisée : cf schéma en patate
3- Les inconvénients de la grille
a- Une homogénéité sociale contestable
Identifier des individus par leur situation professionnelle tend à regrouper des personnes
différentes à bien des égards (modes de vie, croyances, origines). Inversement, des individus
aux caractéristiques sociales assez proches peuvent se retrouver dans éparpillés dans des
catégories différentes.
b- Chômage et précarité de l’emploi : 2 critères de classement oubliés
En outre, le critère de la profession est parfois insuffisant pour représenter la société, à l’heure
où la part des emplois atypiques (contrats à durée déterminée, intérim, contrats aidés) tend à
augmenter, et où le chômage frappe, durablement ou à répétition, de nombreux actifs.
Les chômeurs, s'ils ont déjà travaillé, sont classés en fonction des critères attachés à leur
dernier emploi. S'ils n'ont jamais travaillé, ils sont classés à part, dans un groupe qui n'est pas
vraiment une PCS, les « chômeurs n'ayant jamais travaillé ».
II- Les débats théoriques autour de la notion de classe sociale
A- Une approche en terme de classe : Karl Marx
1- Prolétariat et bourgeoisie
Selon Marx, toute structure de classe oppose deux groupes fondamentaux (hommes libres et
esclaves, seigneurs et serfs, bourgeoisie et classe ouvrière...). Les autres classes (Marx
comptera sept et même dix-huit groupes différents dans différents ouvrages) dépendent plus
ou moins de cet antagonisme principal.
La classe dominante (la bourgeoisie) détient les moyens de production essentiels et contrôle
de ce fait le pouvoir politique.
Le prolétariat ne possède que sa force de travail qu’il vend à la bourgeoisie contre un salaire.
Remarque : les autres classes : Dans la société capitaliste la division de la société en deux
classes antagonistes, la bourgeoisie et le prolétariat se complique par la présence d’autres
groupes sociaux assimilables à des classes. Ces classes sont les “traces” de l’ancienne
structure sociale de l’Ancien régime et se chevauchent avec les éléments appartenant à la
future organisation, les deux étant mélangés ou recouverts par la forme d’organisation
dominante.
Ainsi, Marx lui même, peut tour à tour affirmer dans le Manifeste du parti communiste
(1848) qu’il n’y a que deux classes dans la société capitaliste et dans Les luttes de classes en
France (1848-1850) qu’il en existe beaucoup. Pour Marx, ceci n’est pas contradictoire car les
autres classes (Marx comptera sept et même dix-huit groupes différents dans différents
ouvrages) dépendent plus ou moins de cet antagonisme principal. Ainsi les petits artisans sont
voués à tomber dans le prolétariat face à la concurrence des grandes entreprises : la
prolétarisation de ces artisans est alors le fait qu’ils soient obligés de se salarier dans les
grandes industries.
2- Exploitation et domination
Les rapports de production basés sur l’exploitation vont engendre des rapports sociaux de
domination. En effet la bourgeoisie va extorquer au prolétariat la plus-value, ce qui va le
maintenir
dans
la
misère.
Le salaire n’est qu’un salaire de subsistance, destiné au renouvellement de la force de travail
(celle du prolétaire et de ses enfants, bien évidemment).
3- Classe en soi et pour soi
Déf :
4- La lutte des classes
Pour Marx, l’Histoire est l’Histoire de la lutte des classes :
Antiquité : patriciens contre plébéiens et contre esclaves
Féodalisme : noble contre tiers-états
Capitalisme : bourgeoisie contre prolétariat
Marx montre que le capitalisme lui aussi va disparaître au profit d’une nouvelle société, le
communisme. En effet, le mode de production capitaliste amènerait selon lui une évolution
historique vers une polarisation de la société en deux grandes classes sociales par la
concentration des entreprises capitalistes et la prolétarisation des catégories inférieures
comme les petits artisans. Le capitalisme aboutit donc à une structure sociale simplifiée,
articulée autour de ces deux opposés inégaux.
Placés dans les mêmes conditions matérielles d’existence marquées par l’exploitation, les
membres de la classe développent une conscience de classe qui débouche sur les luttes de
classes.
La conscience de classe est indispensable pour que la classe sociale ne soit pas une simple
catégorie mais devienne un acteur du changement social. C’est le rôle du PC de faire prendre
conscience aux ouvriers des rapports d’exploitation. La conscience de classe a deux
dimensions :


les membres de la classe doivent être conscients de leur appartenance de classe
(sentiment d’appartenance),
et ils doivent aussi savoir que la classe joue un rôle dans la transformation de leur
situation.
Alors c’est le grand soir, la Révolution.
B- Une approche en terme de strate : Max Weber
1- Une autre vision de la société
Pour simplifier on peut dire que la classe sociale selon Weber est repérable comme selon
Marx par la position dans les rapports de production et le sentiment d’appartenance mais sans
que cela s’accompagne nécessairement d’une conscience collective mobilisée dans l’action
(conscience en soi mais pas conscience pour soi).
En plus de cette distinction essentielle (le conflit, la lutte, ne sont plus constitutifs de la
structure sociale) Max Weber considère que la position sociale (donc la hiérarchie, la
structure sociale) relève d’une approche dans trois dimensions :



champ économique : la plus ou moindre grande capacité à accéder à des biens. Une
classe regroupe des individus occupant le même statut économique, c’est-à-dire les
même conditions extérieures de vie (salaire, niveau de vie)
champ social : la position plus ou moins élevée sur une échelle de prestige. Ici aussi le
fait d’avoir le même prestige crée des groupes statutaires. [7].
champ politique : qui fait référence à la capacité à influencer, à participer à la prise de
décision d’une communauté. Il y a une hiérarchie politique comme il y a une
hiérarchie économique et une hiérarchie sociale.
Ainsi selon Max Weber, la domination n’est pas qu’économique, il y a aussi une dimension
politique et sociale.
Dans la période d’industrialisation et jusqu’au début du XXème siècle, il y a, un lien fort entre
les trois hiérarchie. La position économique commande les autres positions.
Ensuite il n’y a plus forcément congruence (convergence) sous l’effet de la démocratisation
de l’école et de l’émergence des personnels d’encadrement. Ces derniers ne sont pas les plus
riches mais ils détiennent du pouvoir économique et peuvent participer largement au pouvoir
politique.
La conception wébérienne de la stratification renvoie à deux notions voisines mais distinctes :


la situation de classe qui est déterminée de façon purement économique et qui est
objective
la situation statutaire qui est « une estimation particulière, positive ou négative, du
prestige » et qui ne peut être que subjective (en fait intersubjective, car le jugement
des autres compte autant sinon plus que le jugement réflexif - sur soi même).
2- Les différences entre Marx et Weber
L’analyse de Weber se démarque de celle de Marx sur plusieurs points :
- Une ou plusieurs dimensions : D’abord, l’ordre économique dans lequel s’inscrit la notion
de classe ne constitue que l’une des trois dimensions de la stratification sociale, même si dans
les sociétés modernes elle tend à devenir plus importante. La structure sociale développée par
Weber est donc, à la différence de celle de Marx, multidimensionnelle et moins centrée sur
l’ordre économique
- Strate/classe : Cette analyse ne débouche pas non plus sur une polarisation, en ce sens, elle
est plus proche de la réalité de la société contemporaine, bien que l’on ne puisse
mécaniquement superposer les catégories envisagées par Weber sur la réalité de la société
d’aujourd’hui bien plus complexe encore. Néanmoins, M. Weber évoque la question des
classes moyennes échappant ainsi au modèle binaire développé par Marx dans certains de ses
textes. Cette approche raisonne davantage en terme de strate. On est en présence de
hiérarchisations multiples qui renvoient aux représentations des individus. C’est cette
perspective qu’adoptera largement la sociologie américaine dominante.
Cf Dans les années 30, Lloyd Warner va mener une étude empirique très poussée « yankee
City » sur une petite ville des Etats-Unis, Newburyport dans le Massachusetts.
Classes et % de la population
Identification
Upper-upper class 1,44%
"Aristocratie sociale" : riches
High WASP, (White Anglofamilles ayant une position
Saxon Protestants) milieu fermé,
importante depuis plusieurs
tendance à l’endogamie
générations
Caractéristiques sociales
Lower-upper class 1,56%
Milieux supérieurs fortunés : imitation de la upper-upper class,
richesse plus récente, "nouveaux mais considérée comme moins
riches"
distinguée
Upper-middle class 10,22%
Actifs dans le fonctionnement de
Classe moyenne aisée : hommes la cité, revendication et exercice
d’affaires, professions libérales de
responsabilités
sociales,
entourée de respect
Lower-middle class 23,12%
Petite
bourgeoisie :
petits moralité affichée, souci de
patrons, commerçants, cols respectabilité, désir de réussite
blancs
sociale
Upper-lower class 32,6%
Classe inférieure "honnête" :
modeste aisance, considérée
boutiquiers, petits employés,
comme honnête et respectable
ouvriers plutôt qualifiés
Lower-lower class 25,2%
Population à statut précaire :
travailleurs
saisonniers, Déclassée socialement, habitat
chômage
fréquent,
forte dégradé,
comportements
représentation de minorités "asociaux".
(noirs, italiens)
Il aboutit alors à une stratification reposant sur une succession de strate (lower-lower
class/upper-lower class … upper-upper class) comme des barreaux d’une échelle qu’il serait
possible de gravir : si on est dans l’upper-lower class, on pourrait à force de persévérance
atteindre la lower-middle class, puis la upper-middle class et ainsi de suite. Cette vision
rejoint la vision individualiste de la société américaine où le statut de chacun dépend de nos
efforts (vision idéaliste de la méritocratie) : c’est l’idéal du self-made man.
- Conflit/consensus : A l’inverse de l’analyse marxiste, les classes n’ont pas nécessairement
une conscience d’elles-mêmes, ce qui fait que, si leur mobilisation est envisageable, elle n’en
constitue pas un élément fondateur. On oppose donc une vision conflictuelle de la société
versus une vision consensuelle.
Cf opposition holisme et individualisme méthodologique :
L’individualisme méthodologique propose une description de la structure sociale à partir de
l’étude des actes individuels. Cette conception cherche à classer les individus et à comprendre
leurs choix. Sans nier l’existence des inégalités sociales et des conflits, elle offre une vision
plus complexe et plus apaisée de la vie en société où les individus peuvent évoluer sur
l’échelle sociale : la mobilité sociale est possible. Le changement via le réformisme est
possible.
Or on voit bien que si l’on multiplie les critères de différenciation entre les individus,
on multiplie les positions et donc on crée des positions proches les unes des autres : il est alors
facile d’aller de l’une vers l’autre.
Le holisme préfère les analyses en termes de classes sociales dont la portée politique est plus
révolutionnaire. Ce courant insiste sur le poids de l’origine social et montre qu’il est bien
difficile de remettre en cause les hiérarchies existantes : un pauvre restera pauvre, un riche
restera riche dans une grande probabilité. C’est ce qu’on appelle le déterminisme social.
Or on voit que si l’on simplifie les oppositions en insistant sur les oppositions
économiques, on crée deux vastes groupes, les pauvres/ les riches, et il est difficile de changer
de groupe.
C- La société française est-elle encore une société de classe ?
Le XIXème siècle est marqué par la Révolution industrielle qui donne naissance à un
capitalisme sauvage, sans très peu de régulation publique des relations patrons/ouvriers.
En revanche, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la société française a connu de
nombreux et profonds bouleversements : Etat Providence, urbanisation accélérée, baby-boom
puis baisse sensible de la fécondité, démocratisation de l’enseignement, émergence puis
développement de la consommation de masse. Si ces mutations sont incontestables, des
oppositions naissent sur l’analyse de la structure sociale actuelle.
1- Un effacement des frontières de classes et la moyennisation de la société
a- Montée de la constellation centrale
La moyennisation de la société réduirait la portée de la notion de classe sociale.
La définition des classes moyennes est problématique, chacun des deux termes de
l’expression renvoyant à une analyse différente de la structure sociale : analyse en termes de
strates hiérarchisées ou en termes de classes sociales.

On sait que les strates sont ordonnées selon des échelles décroissantes de revenu, de
formation, de prestige, etc. Les « classes » moyennes sont alors définies par leur
position « moyenne » sur ces échelles alors que l’analyse en terme de classes amène à
préciser la place de ces catégories dans les « rapports sociaux de production » ;
travailleurs indépendants, salariés d’encadrement, etc.

Certes, les classes moyennes se présentent davantage comme une nébuleuse que
comme un ensemble structuré, elles ne sont pas polarisées par un groupe social : ni les
cadres, ni les enseignants, ni les employés de bureau ni les indépendants ne sont en
mesure de représenter, à eux seuls, cette vaste configuration. Elles ne s’affirment pas
ensemble comme un acteur sociopolitique. On parle donc des classes moyennes : le
pluriel de l’expression se justifie en raison de l’hétérogénéité de la population ainsi
désignée. Peu de choses rassemblent le petit commerçant et l’instituteur, le
pharmacien et le technicien industriel. Certains sociologues en viennent même à
penser à un éclatement de la classe moyenne : les processus à l’oeuvre tendraient vers
une fragmentation entre salariés et indépendants, secteur privé et secteur public, et
vers une perte d’homogénéité entre les plus fragiles et les plus stables de cette
catégorie.

A rebours de cette analyse, certains sociologues montrent que la classe moyenne existe
bien encore aujourd’hui. Ainsi la classe moyenne serait unie par un sentiment
commun : la crainte du déclassement.
Ainsi Louis Chauvel dans Les classes moyennes à la dérive, Seuil, coll « La république des
idées », 2006 met en évidence un destin commun qui se structure autour de la crainte d’un
déclassement, qui ne serait pas fantasmé, et d’un sentiment de fragilisation de leur position,
surtout pour les enfants issus de cette classe  les classes moyennes sont caractérisées par
une crainte du déclassement justifiée
De même, Dominique Goux et Eric Maurin, dans Les nouvelles classes moyennes, Seuil, coll.
« La république des idées », 2012, accréditent l’idée d’un sentiment collectif d’inquiétude de
ces catégories ; en revanche, ils montrent que ce sentiment ne repose sur aucune réalité. A
l’inverse de Chauvel, ils insistent sur la mobilité ascendante dont continuent de bénéficier ces
catégories et la distance sociale croissante qui les sépare des classes populaires. Cette
opposition renvoie à la question de savoir si les classes existent encore au-delà d’un ordre
symbolique, au-delà des représentations collectives et si on peut leur donner une assise
empirique  les classes moyennes sont caractérisées par une crainte du déclassement non
justifiée
Henri Mendras tente de représenter la structure sociale actuelle grâce à une « toupie » dans La
seconde Révolution française 1965-1984, Gallimard, Paris, 1988 qui permet de mieux
visualiser les groupes sociaux contemporains qui se regroupent en « constellations » plus ou
moins cohérentes :





l’élite
la constellation centrale
les indépendants
la constellation populaire
les pauvres.
b- La disparition des classes sociales, et notamment de la classe ouvrière
Un certain nombre d’auteurs considèrent qu’il faut rejeter le concept de classe sociale en
raison d’un certain nombre d’évolutions et en particulier la disparition de la classe ouvrière.
En effet, dans la tradition sociologique teintée de marxisme, si classe il y a, c’est bien la
classe ouvrière. Or cette classe ouvrière serait en voie de disparition aujourd’hui:
- celle-ci est en déclin numérique :
- elle est en voie d’intégration à la société (on parle parfois d’embourgeoisement de la classe
ouvrière)
grâce à la croissance des Trente Glorieuses, l’Etat-Providence qui ont permis à la
classe ouvrière de connaître un certain niveau de vie et
grâce à la démocratisation scolaire, le développement de la consommation de masse,
des médias de masse, etc. qui lui ont permis d’obtenir un mode de vie similaire à celui du
reste de la société.
- Par ailleurs, la classe ouvrière est en plein éclatement : il n’existe donc plus une classe
homogène, c’est-à-dire où les individus ont un niveau et mode de vie identiques et possède un
sentiment d’appartenance, une conscience collective. On observe d’ailleurs que les
sociologues opèrent un glissement sémantique : ils ne parlent plus de « classe ouvrière » mais
de « classes populaires », qui traduit la difficulté de nommer un ensemble plus flou, dont
l’identité ne peut plus se résumer à celle des ouvriers et dont l’homogénéité est bousculée par
les transformations économiques et sociales. Ainsi, les classes populaires sont traversées par
les clivages de genre car elles sont constituées essentiellement autour de la catégorie des
ouvriers, très masculine et de celle des employées, très largement féminine. Cela produit des
différenciations notables, que l’on observe par exemple sur la question des pratiques
culturelles.
- enfin les ouvriers n’ont plus la conscience d’appartenir à un même groupe social. Ainsi
auparavant les ouvriers votaient massivement communiste, dans la mesure où le Parti
communiste défendait leurs intérêts. Désormais, des travaux sociologiques sur le vote ouvrier
montrent une dispersion croissante des pratiques de ce groupe (notamment en faveur du FN).
Malgré ces éléments qui vont dans le sens d’une disparition de la classe ouvrière, des auteurs
comme Olivier Schwartz tentent de défendre l’idée de la permanence d’une dynamique de
classe pour ces catégories. S’il reprend le vocable « classes populaires » c’est pour souligner
qu’elles ont en commun le fait d’être dominées dans l’espace social, une difficulté d’accès à
l’autonomie prônée par le reste de la société, et une culture populaire, même partiellement
désenclavée de la culture globale.
2- La persistance des clivages de classe : Pierre Bourdieu
a- Classe dominante, moyenne et populaire
Pierre Bourdieu s’efforce de montrer l’existence de rapports de domination entre les classes
sociales ; encore aujourd’hui, les classes dirigeantes cherchent à asseoir leur domination grâce
à la possession d’un capital économique, social et culturel.
Pierre Bourdieu distingue quatre types de capitaux :


le capital économique, que l’onpeut assimiler à la richesse (revenu et patrimoine),
le capital culturel, qui prend diverses formes (tableaux, livres, disques, diplômes) qui
se manifeste également dans l’habitus,

le capital social est l’ensemble des ressources liées à l’appartenance à un groupe qui
assure des liaisons permanentes et utiles que l’on peut mobiliser. Il se matérialise dans
des clubs sélects, des rallyes, des cercles, des réceptions, etc.,
le capital symbolique, qui peut prendre diverses formes : l’apparence physique, la
réputation, le nom, les décorations, ...

Les classes sociales se définissent non seulement par le volume global de capital possédé
mais aussi par sa structure. Si l’on compare les « gros commerçants » aux « professeurs », les
premiers sont mieux dotés en capital économique mais moins bien dotés en capital culturel
que
les
seconds.
La hiérarchie sociale découle de la distribution inégale de ces différents capitaux avec une
dimension quantitative : les agents fortement dotés constituent les classes dominantes ; mais
aussi qualitative : selon la composition du volume global de capital la position des individus
varie. Il définit ainsi trois classes liées à la possession de ces capitaux et à des habitus et styles
de vie spécifiques. C’est donc une approche multidimensionnelle de la classe qui est
développée. Entre ces classes le conflit n’est pas une nécessité mais il existe bien des rapports
de domination et des luttes, notamment pour le contrôle du capital culturel, enjeu majeur
selon Bourdieu.
b- Habitus et reproduction
Les classes selon Bourdieu sont relativement fermées du fait de l’habitus et des stratégies de
reproduction.
Déf : Habitus : L’habitus est un concept central dans les analyses de Pierre Bourdieu : de
manière élémentaire, l’habitus c’est un conditionnement, un ensemble d’habitudes qui
structurent les comportements à partir de l’origine et de l’histoire sociale des individus. Mais
la notion est plus complexe dans la présentation de Bourdieu pour lequel l’individu (être
social), agit parce qu’il est agi, sans le savoir, par un système d’habitus, c’est-à-dire un
système de dispositions à agir, percevoir, sentir et penser d’une certaine façon, intériorisées et
incorporées par les individus au cours de leur histoire. Cet habitus se manifeste par le "sens
pratique", c’est-à-dire l’aptitude à se mouvoir, à agir et à s’orienter selon la position occupée
dans l’espace social et selon la logique propre au champ et à la situation dans lesquels on est
impliqué. Tout cela se fait sans recours à la réflexion consciente, grâce aux dispositions
acquises fonctionnant comme des automatismes.
Les classes dominantes cherchent ainsi à imposer leur modèle culturel et leur vision du monde
aux autres classes par le biais de pratiques de distinction, pour cela elles doivent contrôler les
institutions productrices de légitimité comme l’école ou l’État. Il y a donc chez elles une
stratégie consciente de reproduction.
c- Exemple : la grande bourgeoisie
Sur la question des catégories les plus favorisées, de nombreux travaux tentent de montrer
qu’elles regroupent de nombreuses caractéristiques d’une classe sociale. On pourrait ainsi
saisir des traductions concrètes des barrières de classes à travers l’étude des niveaux de
revenus et de patrimoine, de la mobilité sociale ou des inégalités scolaires, par exemple. On
peut alors voir à l’oeuvre de véritables stratégies de reproduction et de préservation de l’entresoi. Ces éléments sont à relier avec les autres parties du programme qui les développent, tant
sur les inégalités que sur la socialisation.
Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot affirment ainsi que la grande bourgeoisie demeure
fidèle à la définition classique de la classe sociale, en raison de son style de vie, de
l’importance de ses avoirs économiques (notamment en termes de patrimoine), mais aussi de
sa conscience d’elle-même et de ses capacités de mobilisation.
Remarque : quelles différences entre Bourdieu/ Marx ?
- Une approche multidimensionnelle : au-delà d’une dimension économique, empruntée à
Marx (le capital économique), Bourdieu accorde une grande importance au capital culturel
(certifié notamment par les titres scolaires, mais également lié aux dispositions corporelles et
à la familiarité vis-à-vis des biens culturels), au capital social (réseau de relations), ainsi qu’au
capital symbolique qui renvoie à la considération que confère la possession des trois autres
formes de capital
- Un conflit absent : Pierre Bourdieu développe un espace social traversé par des rapports de
domination, dans lequel les classes sont inégalement dotées et relativement fermées, mais où
l’action collective n’est qu’une virtualité. Les classes populaires par exemple sont marquées
par la nécessité, la classe moyenne par la bonne volonté culturelle !
Conclusion : Egalité de principe et rapports de domination dans les démocraties
occidentales
Finalement dans ce débat, certains auteurs, comme Chauvel ou Schwartz, affirment que les
classes peuvent encore être saisies par des études empiriques, même si leurs contours ont pu
évoluer et bien que leur conscience collective se soit émoussée. Pour Dubet l’enjeu n’est pas
la description des classes, qui paraît vouée à l’échec du fait de leur éclatement, mais
davantage la mise en lumière des processus de domination qui se joue dans une multitude de
registres. Il renoue ainsi avec les rapports de classe de Marx et les rapports de domination de
Weber.
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