Sujet : Les centres d`impulsion de l`économie mondiale. Les

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Sujet : Les centres d’impulsion de l’économie mondiale.
Les économies du monde sont désormais mises en relation par la multiplication de flux de natures diverses. Mais certains espaces se
distinguent par l’influence qu’ils exercent à l’échelle de la planète. Il s’agit des centres d’impulsion. Ce sont des espaces productifs majeurs. Des
réseaux de communication performants les mettent en relation entre eux et avec le reste du monde. Ils concentrent des lieux de pouvoir et des
fonctions de commandement. Les pôles de la triade, les mégalopoles et les villes globales peuvent être considérés comme des centres d’impulsion
de l’économie mondiale.
Quelles sont les caractéristiques communes et distinctives des centres d’impulsion de l’espace économique mondial ?
Dans une approche multiscalaire, nous démontrerons que les principaux centres d’impulsion correspondent aux pôles de la triade. Dans
ces espaces dominants de l’économie mondiale, la mégalopolis américaine, la mégalopole japonaise et la dorsale européenne jouent un rôle majeur.
Elles comprennent souvent mais pas systématiquement des villes globales, sommets du réseau urbain mondial, reflets d’une métropolisation
croissante.
Les centres d’impulsion de l’économie mondiale s’inscrivent dans la triade. Cet ensemble, constitué par les trois pôles : les Etats-Unis,
l’Union européenne et le Japon domine l’économie mondiale. Il réalise à lui seul 70 % de la production mondiale, 80 % des échanges. Il concentre
l’essentiel de la richesse et des capitaux dans le monde : 85% de la capitalisation boursière. Il est à l’origine de 83% des investissements dans le
monde. Ces trois pôles fonctionnent en réseau. Par exemple, dans les bourses de New York, Londres et Tokyo les capitaux s’échangent en continu
24h/24h. Il est à noter que ce sont également de grands centres de décision politique.
La puissance des pôles de la triade est cependant inégale. Les Etats-Unis sont le pôle le plus puissant et le plus complet. Ils polarisent l’ensemble du
monde même si leur zone d’influence s’étend de façon privilégiée sur les pays qui constituent l’ALENA et l’Amérique Latine.
La particularité de l'Union européenne tient au fait que c’est une union politique et économique de 27 Etats indépendants. Malgré les
limites de l’approfondissement politique, le choix d’une intégration économique poussée fait de l’Europe l’un des premiers marchés mondiaux. La
zone d’influence de l’UE est constituée par l’Europe centrale et orientale, l’Afrique et les pays des Antilles auxquels elle est liée par des accords
comme ceux de Lomé.
Même si son poids politique sur la scène internationale est limité, le japon s’est hissé au rang de deuxième pôle économique mondial. Il
s’est développé grâce à un modèle qu’il a ensuite diffusé en Asie orientale. Le Japon étend sa zone d’influence à l’Océanie, l’Asie du sud, du sud-est.
Les trois pôles de la triade bien que différents sont trois centres d’impulsion qui dominent l’espace économique mondial. Ils réalisent
l’essentiel des échanges de marchandises, de capitaux et d’information. A ce titre, on peut considérer qu’ils fonctionnent en réseau. Mais certains
espaces dans ces pôles ne se distinguent-ils pas dans l’espace économique mondial ?
Dans les pôles de la triade, les mégalopoles sont aussi des centres d’impulsion de l’économie mondiale. On observe, en effet, sur les
littoraux ou le long de certains axes des trois pôles de la triade, la constitution d’espaces urbanisés de façon quasi continue qui sont de véritables
cœurs économiques : la mégalopolis ( E-U), la dorsale européenne et la mégalopole japonaise.
Ce sont des espaces productifs majeurs. Par exemple, la mégalopole japonaise représente 85 % de la production nippone. La
mégalopolis, elle, réalise 40 % du PNB américain.
On y trouve concentrées de fonctions de commandement. Avec des places fortes comme Wall Street, la mégalopolis exprime le
rayonnement de la première puissance économique mondiale. L'urbanisation est quasi continue sur 1000 km. Elle est desservie par un réseau de
communication très dense et pourvue d'un double front d'eau intérieur (Grands Lacs ) et extérieur ( Façade maritime du Nord-Est). Elle abrite 20% de
la population américaine ( 66 millions d'hab.) sur un territoire qui ne représente que 2 % du territoire.
La mégalopole japonaise rassemble entre 90 et 100 millions d’habitants. Elle s’étend sur près de 1000km de long. Les fonctions de
commandement se concentrent à Tokyo et dans deux autres pôles (Osaka-kobé-kyoto Nagoya). Il est à noter que, par définition la mégalopole
japonaise contrairement à la dorsale européenne ou à la mégalopolis, n’est pas une interface continentale.
La mégalopole européenne est aussi un espace productif majeur. Par exemple, les pays du BENELUX, la Suisse, les régions rhénanes
d'Allemane et de France représenteraient 30 % du RNB de l'Europe. On trouve dans cette région d'importants bassins industriels comme la Ruhr, la
Sarre et la Lorraine. Cependant, certaines de ces zones sont désormais en reconversion. C’est une interface maritime majeure. Le long du range
nord européen, sont transbordés 600 millions de tonnes de marchandises chaque année. C’est également une interface continentale, grâce à un
large réseau de communication orienté pour l’essentiel de façon méridienne. Par exemple, sur le Rhin, le trafic a atteint, 324 millions de tonnes en
2001. Il est à noter cependant, que la dorsale européenne ne comporte qu’une ville globale : Londres.
Les trois mégalopoles sont donc bien des centres d’impulsion de l’économie mondiale. Les caractéristiques qu’elles partagent en termes
de concentration de population, d’activités de lieux de commandement et de fonctions d’interfaces n’empêchent pas de les distinguer. Elles n’ont pas
le même poids économique et politique. Elles ne comptent pas également le même nombre de villes globales.
Les grandes métropoles sont des centres d’impulsion organisés en réseau.On observe à l’échelle mondiale une concentration des
hommes, des activités et des fonctions dans les plus grandes agglomérations. On parle de métropolisation. Celle-ci engendre la constitution d’un
archipel métropolitain mondial (AMM) selon l’expression d’Olivier Dollfus ) et la mise en place d’une hiérarchie urbaine. On compte dans le monde,
une demi douzaine de villes globales ou villes mondiales.
New York est une place boursière majeure. Elle est aussi le siège de l’ONU. C’est également un centre de communication majeur (Time,
Newsweek, A.B.C., N.B.C., C.B.S.).Aux Etats-Unis Washington ( capitale fédérale), Chicago ( CBT) et Los Angeles peuvent aussi être considérées
comme des villes mondiales.
Tokyo est aussi un centre de décision majeur à l’échelle mondiale et nationale. Les organes de l'État se concentrent dans le quartier de
Kasumigaseki. Il y a là une bourse de dimension mondiale, le Kabuto-cho ; mais Tokyo est avant tout un centre financier de dimension nationale. Il y
a à Tokyo des centres d'affaires (Marunouchi, Shinjuku) ou de commerce Ginza. Tokyo est un énorme centre qui abrite 30% de toutes les entreprises
japonaises, 12 % des magasins, 17% des employés de commerce, et effectue 30,5% des ventes annuelles de tout le pays.
Londres et Paris en Europe sont aussi des centres d’impulsion de dimension mondiale, même si Saskia Sassen discute l’idée selon
laquelle Paris pourrait être une ville globale. Au deuxième rang, on trouve des villes telles que Moscou ou Sydney. Au troisième rang enfin viennent
les villes telles que Bangkok, Barcelone, Munich ou Buenos Aires.
Conclusion :
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